Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

L'incroyable Odyssée

[important] [sujet bloqué]
Détails
Sujet lancé par Batyias
Le 24-10-1511 à 23h42
319 messages postés
Dernier message
Posté par Syrtaï'Nhymurtayag Varoga,
Le 29-10-1512 à 16h19
Voir
 
Saltis' Dymer

Le Merakih 25 Astawir 1512 à 20h16

 
Saltis opine en grommelant.

Bien. On ajoute donc Mraw'La au commando d'exploration.
D'autres questions ?

Libre est la voie du S'sarkh !

 
Mraw'La

Le Merakih 25 Astawir 1512 à 21h02

 
***
Elle avait fait bien semblant de ne rien suivre à ce qu'il se passait pour ne pas avoir à demander elle même à venir avec l'équipage, et donc avec Saltis'.
En fait, ça avait été plutôt facile, puisqu'elle n'avait effectivement rien compris à rien.

Quand Penthésilée lui propose de descendre, elle essaie de prendre un air intéressé mais détaché.
Tranquille.

Mais Saltis' répond de son langage incompréhensible.
Ne parlait-il pas super bien le Nelda ?
Est-il tombé sur la tête ?
Ou bien serait-ce l'air marin qui lui fait ainsi baragouiner des choses étranges avec cet accent tordu ?

Elle donne un coup de coude discret - mais bien placé - dans les côtes de Penthésilée, et marmonne entre ses dents
***


Qu'est ce qu'il dit ?

***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Penthésilée

Le Merakih 25 Astawir 1512 à 22h52

 
Ouch !

Discret, mes fesses ! Pour un peu, l'escarpe lui cassait une côte flottante... heureusement que les neldas ont les os lourds !
L'air ahuri de Mraw'la en dit long sur ce qu'elle comprend. Penthésilée lui répond à voix basse :

Mais non, il n'a pas dit "Ouch". C'est juste qu'il va descendre à terre avec sa fille, Umbre, Antiorn, Crooot et Baër Lupis. Et... et il voudrait que tu les escortes. Je trouve que c'est une bonne idée.
Tu pourrais veiller sur eux. Hein ?

Quant à ce qu'il parle, c'est du S'sarkhness, la langue de Lerth.


A voix haute...

Peu de nos veilleuses parlent le S'sarkhness, c'est vrai. Mais je suis sûre que tous les explorateurs qui vont aller à terre parlent le nelda. Vous pourrez discuter, ne t'inquiète pas !

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Gushbood Shinetop

Le Vayang 27 Astawir 1512 à 12h18

 
***
Il avait fait le tour en courant et il fallait se rendre à l’évidence, le petit moche qui servait de capitaine n’était nulle part. Le petit blondinet s’arrête donc pour souffler et tapote du pied en réfléchissant. La voix du poilu résonne jusqu’à ses oreilles. ***


Tiens, il organise le groupe qui va mettre les pieds sur l’île.
J’y suis pas…

Il m’a oublié ??

***
Gushbood s’approche pour donner son point de vue. Il écarte plusieurs matelots et bute contre les pattes d’un autre poilu tout blanc au nom imprononçable. Encore lui ou elle ? Il n’y a que des poilus sur ce bateau !
Le témoin se relève comme si ne rien n’était, tapote ses vêtements pour se redonner contenance.
***


Même pas mal.

*** La raison de sa brusque apparition lui revient en tête. Il s’adresse à Saltis' Dymer les mains sur les hanches. ***


Moi j’ai une question !
Comment vous allez-faire sans moi ? Je veux venir. C’est vrai quoi je suis ici pour ça et t’as même pas dit mon nom. Tu m’as juste oublié? Pourtant je suis un pro et je connais plein de choses.


*** Il montre son sac derrière son dos. ***


Et en plus je suis déjà prêt.

***
Le tydale fronce les sourcils, il n’est pas vraiment sur d’être entendu. Il faut ajouter quelque chose vite un truc! ***


Je suis capable de tracer une carte dans ma tête, de me défendre, de retenir ma respiration longtemps, je peux faire du feu avec mes yeux et aussi je sais me débrouiller dans la nature, je suis plutôt du genre débrouillard, vachement même et je me perds jamais. Je connais la technique du bolouboloume tueur et je suis aussi capable de ne rien manger pendant 4 jours.

*** Pour le coup du feu avec les yeux il s’était un peu emballé mais le reste était vrai, ou presque. ***


Je dois venir il le faut !


 
Baër'lupis

Le Vayang 27 Astawir 1512 à 20h47

 
La Vieille n'entendit rien aux paroles du vieux Saltis. Elle avait entendu son nom, c'était amplement suffisant. Dans la petite trousse d'étude qui était accrochée à sa ceinture, elle vérifia que ses loupes et microscopes étaient présents. C'était bien là ses instruments les plus précieux. Le reste de ce dont elle avait besoin était évidemment lourd et volumineux. La magie l'aiderait à porter tout cela.

Au premier rang, aux deux femelles nelda, la botaniste chuchota dans un sourire.


J'ai rien compris non plus, 'savez ! Vous en faites pas Mraw'la, le but c'est qu'on reste tous ensemble... Si vous avez un truc à surveiller, ce sera les jeunes... Et moi : malheureusement je pense que je vais très vite oublier que je ne suis pas toute seule.

J'espère que Saltis est au courant de ce que ça veut dire, de faire débarquer dans cet endroit une naturaliste du Désordre...



 
Penthésilée

Le Vayang 27 Astawir 1512 à 22h17

 
La Vigie regarde la vieille sœur et son amie avec un sourire mi-surpris, mi-narquois :

Tsss ! Vous avez l'air fines, toutes les deux... Parler S'sarkness sur une navire de témoin, tout de même, ça tombe sous le sens ! Vous exagérez...

Je vous résume le discours du sage grigou :

Lui, vous, Umbre, Nelle, Antiorn, Crooot et peut-être d'autres - comme Gushbood Shinetop, si les dieux m'entendent - descendent une chaloupe et partent explorer l'île et ses ruines.
Consignes : ne rien toucher, faire profil bas, jouer de prudence.
Les autres protègent et défendent le navire si nécessaire. On va vous attendre, sans doute en mouillant dans la baie, à l'abri de la houle ; on préparera une chaloupe de secours pourvue d'armes et de vivres, prête à partir, en cas de besoin... je verrai ça avec les marins, si tant est que leur foutu capitaine soit raisonnable... en clair, puisse être raisonné.


Se tapotant la tempe :

On reste en contact télépathique, mesdames. La symbiose nous a pourvues de mous, autant qu'ils servent !

Achille dit :
Ben voyons.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Antiorn

Le Vayang 27 Astawir 1512 à 22h23

 
Antiorn, lui, ne fait ni une ni deux.
Tout sourire, il file vers sa chambre.
Gambadant, même.

Là son sac l'attend.
Fidèle compagnon de toujours.
Prêt pour l'aventure.

Un vieux sac au cuir assoupli par l'usure,
aux sangles rapiécées.
Un vieux baroudeur, cicatrices à l'appui.

Le blanc nelda y accroche son étui à violon.
Un autre au cuir terni par la route.

Sourire.
Il est prêt.
Il est prêt depuis longtemps.

Il en rêve depuis le commencement.



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Mraw'La

Le Sukra 28 Astawir 1512 à 09h16

 
***
Elle se plisse dans un sourire ravi devant les paroles de la petite dame.
Elle est pas seule !
En plus elle a l'air rigolote.
Ne sachant trop comment témoigner de sa reconnaissance envers celle qui la tire du gros pétrin d'être la seule trogne d'ahurie quand les autres parlent, elle propose, dans un élan stupide de gratitude émue :
***


Je pourrais de vous porter pour quand vous serez trop ...

***
Fatiguée ?
Petite pour escalader les ruines ?
***


Non mais ...

***
Regard vers la Sauveuse Penthésilée,
L'Inspiratrice.
***


Trop chargée, quoi, c'est si vous portez beaucoup des choses.
Moi j'ai un sac de choses, et ma bardiche, c'est un tout !


***
Elle secoue son arme immense, comme un jouet, avec un sourire niais.
***



***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Nyrndî

Le Sukra 28 Astawir 1512 à 12h39

 
L’île s’est rapprochée… Et la tchaë n’en a pas détaché son regard un seul instant… Elle a admiré ces arbres… Cette nature… Et tout doucement ses doigts se sont mis a danser dans le vide… comme pour pincer des cordes invisibles…
Ses yeux se sont fermés… C’est derrière ces paupières closes qu’elle continue d’admirer le paysage… La paix de ces lieux. Une forme imposante qui passe non loin d’elle… Qui lui parle… Elle l’ignore. Ses lèvres dessinent des mots… Un fin murmure…

- … chant des pierres … silence … eau… sous moi tu sais… terre … rêves… ma dame…

Elle marque une pose. Ses sourcils se froncent…

- Com… pierres… résonnent… l'eau … gronde sous moi… suis partie… terre d'enfance… Pays des rêves des fées …

A peine un mot sur deux est compréhensible dans sa litanie… Mais sur son visage transparait des sentiments contradictoires… Il ne serait pas aisé de faire paraître plus de tristesse dans un sourire comblé de bonheur… de joie et d’espoir…

Le temps passe… Elle ne semble pas remarquer le Tydale a ses côtés… Elle compose. Elle se prépare… Bientôt elle ira retrouver la harpe qu’elle a abandonné… Elle doit encore jouer ceci avant de quitter le pont de ce navire.
Elle doit encore rendre un hommage a cette compagne qu’elle a eu le bonheur de trouver sur ce navire… Ce sublime instrument qui, seul, l’a maintenue en vie pendant ces cinq semaines de voyage… Elle veux lui offrir une dernière dance avant de l’abandonner…

La musique… Oui. Elle regrettera la musique. Mais c’est bien tout. Moë… l’un de ces yeux se pose sur la petite boulle jaune… Elle est si charmante… si mignonne… Mais a présent son teins est pâle… C’est sa faute. Nyrndî le sait. Mais la moue a compris pourquoi Nyrndî ne peut plus s’accrocher… Et lentement elle a aussi dérivé… Muette. Comme une part de sa symbiote. Un autre esprit dans la masse…

Peu a peu elle s’est unie a la glace…

*** *** ***


Elle a penché la harpe sur son sein… Et elle a commencé a jouer… Sa voix s’élève… haute et puissante… certains membres de l’équipage ont voulu lui dire qu’elle gênait leurs manouvres… Elle leur a sourit… et (étrangement) ils n’ont pas insisté… Ils l’ont contourné… On ne chahute pas une morte. On ne chahute pas une entropiste qui a décidé d’abandonner.

Thème

Comme le chant des pierres
Qui résonnent en silence
Comme l'eau qui serpente
Et qui gronde sous moi
Tu sais je suis partie
De ma terre d'enfance
Du pays des rêves
Des fées et des rois

La bas ô ma dame
Loin de mon île
Il fait moins froid
Mais mes jours sont fragiles
Embruns salés
Les ruines de ces îles
Tu verras
J'vivrais la bas

Comme tous ces morts
Qui vécurent là
J’quitterais la dance
Et j’rendrai les armes
Douce poussière
Bientôt je te laisserais
Pour l’au delà.


Le chant prend fin… Elle respire. Une larme coule le long de sa joue… Et ses doigts continuent leur dance sur les cordes. Comme animés d’une vie propre… Puis la conclusion reviens… A nouveau sa voix s’élève… Reprenant ce chant… Cet adieu

Comme le chant des pierres
Qui résonnent en silence
Comme l'eau qui serpente
Et qui gronde sous moi
Tu sais je suis partie
De ma terre d'enfance
Du pays des rêves
Des fées et des rois

La bas ô ma dame
Loin de mon île
Il fait moins froid
Mais mes jours sont fragiles
Embruns salés
Les ruines de ces îles
Tu verras
J'vivrais la bas

Comme tous ces morts
Qui vécurent là
J’quitterais la dance
Et j’rendrai les armes
Douce poussière
Bientôt je te laisserais
Pour l’au delà.



 
Krepion Loudmer

Le Sukra 28 Astawir 1512 à 23h53

 
*** Le capitaine est, comme il se doit, à la barre.
Il a écouté d'une oreille distraite l'organisation mise en place par le vieux Dymer, occupé à manoeuvrer le navire, avec l'aide des marins, pour ne pas se prendre un récif dans l'arrière-train tout en dégotant le meilleur endroit pour mouiller l'ancre et permettre à un canot de débarquer.

Alors que la discussion s'engage entre les touristes pour savoir qui va descendre, l'avis de Krepion est manifestement demandé par le jeune apprenti du Maitre coq... Allons bon, depuis quand les commis de cuisine se prennent pour des explorateurs ?!
Krepion se contente de hausser les épaules et de répondre sans tergiverser : ***


A moins qu'le gros Maïto dise le contraire, ta place est aux cuisines, gamin.

*** Puis il retourne à ses manoeuvres, et moins d'une heure plus tard, le navire est ancré dans la baie, à cent cinquante mètres de la plage...

Krepion bourre et allume sa pipe, rejoignant Baër'lupis, prête à débarquer depuis déjà belle lurette, tout en se tournant lui aussi vers le rivage. ***


Nous ram'nez pas de plantes bizarres, hein !
Si tout l'monde s'met à bégayer, forniquer, ou s'liquifier sur l'pont supérieur, on aura l'air malin...


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Baër'lupis

Le Dhiwara 29 Astawir 1512 à 11h19

 
Allons allons, Kr...apitaine, Nous savons tous deux que la seule plante pouvant vous faire cet effet se trouve à Ykena...

Mais ne vous inquiétez pas, si tels sont vos ordres, je ne ramènerai rien...


Elle lança un sourire entendu et reconnaissant à Mraw'la et Penthésilée.

Je vois qu'il s'agit plus d'une exploration intrusive que d'une mission d'archéologie. Soit. Les temps qui courent n'ont rien de cohérent. Pour votre information, avant d’atterrir dans la cantine du navire, j'ignorais tout de cette mission et j'ignorais que j'allais y participer...


 
Penthésilée

Le Dhiwara 29 Astawir 1512 à 16h56

 
Bon sang, il perd complètement la boule, l'ancêtre... Des plantes qui font bégayer, rendent hystériques et incitent à la fornication ? Et qui explosent ? Et qui se changent en bêtes ? Et qui mangent de la foudre, tant qu'on y est ??
Qui pourrait croire de telles fadaises ? Quel esprit dément concevrait de telles absurdités ? Eh ben, si c'est ça, la botanique fraternelle... Tsss !


Se penchant vers la savante, Penthésilée murmure :

N'entrez pas trop dans son jeu, Arc'Rhona... le capitaine a l'air d'y croire. Mieux vaut ne pas encourager sa folie, celle qui rôde en ces eaux troubles me suffit amplement. Surveillez surtout la faune, on n'a encore jamais vu un légume dévorer un poussiéreux...

A Mraw'la :

Tu as ce qu'il te faut avant d'aller à terre ? Des potions, ton armure, tes armes, tout le nécessaire ? Ton matériel est en parfait état, rien à réparer dont je ne puisse me charger ?
Pense à bien t'équiper ; j'ai encore des potions sur moi, n'oublie pas.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Lyne

Le Luang 30 Astawir 1512 à 17h30

 
Et les jours passent.
Sans même que la petite ne s’en rende compte.
Il faut dire qu’elle est sacrément occupée.
Il y a tant de choses à apprendre. Et les professeurs ne manquent pas.
Teraglote d’abord, le hunier, l’œil du navire comme on l’appelle. À force de passer son temps avec les mouettes il en connaît un rayon sur le sujet. Et les mouettes, ça l’intéresse vachement, la gamine. En particulier leurs propriétés aéronautiques. C’est qu’elle n’a pas encore abandonnée ses idées de construction d’un aérodyne. Ça, non.
Soléna, ensuite, une taiseuse qui connaît le vaisseau comme sa poche. Une sacrée bricoleuse de surcroit. La petite a donc pris l’habitude de venir bidouiller ses expérimentations pas loin de la Tydale, à l’affut du moindre coup d’œil ou d’un signe discret destinés à lui montrer la voie.
Et enfin Antiorn, rencontré au sommet de la hune quelques jours après leur départ, qui lui enseigne les langues avec une constance proche de l’abnégation.
Lyne aime bien le grand nelda immaculé. Il dégage une aura de calme et de paix qui lui rappelle parfois son papi. Avec CroOot, c’est le symbiosé avec qui elle passe le plus de temps. Non pas qu’elle n’apprécie pas les autres… Disons qu’elle est sur la réserve. Y aurait bien Nelle mais vu leur embarriquement clandestin, Lyne préfère se faire petite et éviter la jeune femme, inquiète à l’idée de croiser son regard et d’y lire le mécontentement ou, pire, la déception.
Quant aux autres… Chacun vaquant à ses occupations, ils n’ont finalement pas eu le temps ou l’envie de s’intéresser à la petite fille embarquée clandestinement. Ce qui ne lui fait ni chaud ni froid. Elle connaît maintenant tous les membres d’équipage qui l’ont rebaptisé en même temps qu’ils l’ont adopté. L’Ablette, ils l’appellent. Au début elle a un peu froncé du nez, vexée qu’on l’affuble d’un nom de poisson, et puis elle s’y est faite. Maintenant c’est sa maison. Et quand elle est trop fatiguée et qu’elle s’endort à même la table en écoutant les incroyables récits des boucaniers, c’est CroOot qui l’accompagne jusqu’à leur cabine pour la border.

C’est donc tout naturellement que, dans l’esprit de la petite fille, leur objectif s’est petit à petit estompé et que le voyage a laissé la place à une rassurante routine. Un quotidien finalement pas si loin de celui qu’elle partageait autrefois avec son Papi.

L’apparition de l’Aberration est donc une sacrée surprise.
Du genre plutôt désagréable.
Voilà qu’on vient lui rappeler que le bateau, loin d’être une fin, n’est qu’un moyen.
Elle suit d’un œil noir le manège de la créature, gigantesque Léviathan dont ils suivent maintenant le chemin.

Et, à nouveau, les jours passent.
Et parce que Lyne est une petite fille et qu’elle ne sait pas rester trop longtemps en colère, elle accepte. Elle accepte parce que les éclats du soleil sur les écailles de la créature sont des milliers d’arc-en-ciel. Elle accepte parce que c’est ce pour quoi elle s’est embarquée. Elle accepte parce qu’au bout du chemin, il y a le S’Sarkh. Et elle accepte parce que même s’il a une fin, le chemin est loin d’être encore parcouru dans sa totalité.

Alors quand l’île apparaît et qu’une expédition s’organise, Lyne ne se pose pas de question. Elle se place entre Antiorn et Crooot, se redresse de toute sa petite taille, et, le menton relevé, annonce.

Je viens avec vous.




 
Narrateur

Le Sukra 5 Manhur 1512 à 17h21

 
***

L'équipe d'expédition avait embarquée.
Saltis' Dymer, Baër'lupis, Antiorn, Crooot, Umbre, Nelle, Mraw'La ainsi que Gushbood Shinetop et Lyne, sans contre-ordre explicite.
Restaient à bord tous les autres symbiosés et non symbiosés, chargés de défendre le navire et de prévoir une expédition de secours en cas de grabuge.

Le court trajet entre le navire et la côte se fit en silence, chacun mesurant sans doute l'ampleur de la découverte.
Une terre inexplorée.
La première en des millénaires.

Une fois débarqués, il leur apparut que l'îlot était effectivement idyllique.
Les ruines avaient été envahies par la végétation luxuriante, et la flore était pour la plupart inconnue des explorateurs.
La faune, quant à elle, se limitait pour ce premier contact à une débauche d'insectes et de créatures visiblement inoffensives.



L'ambiance était saturée de pépiements et de bruits agréables.
Tout était... calme.



Une route dévorée par le temps menait aux ruines encore debout.
Après une entrée majestueuse, une pièce souterraine elle aussi emplie de végétation.
Et au bout de cette pièce aux murs de pierre, une porte.

Un passage plutôt.
Comme une brume verte au sein d'un cercle.
Impossible à traverser.
Le passage laissait apercevoir une autre pièce, elle aussi envahie de plantes, mais la visiblité était réduite par le champ de force verdâtre...




***


 
Nelle

Le Dhiwara 6 Manhur 1512 à 22h24

 
Lorsque Nelle revient sur le pont, après avoir préparé ses affaires pour l'expédition et donc prête à débarquer, ce n'est pas d'un très bon oeil qu'elle apprend la venue des deux explorateurs supplémentaires.
D'une part pour les même raisons faisant que ces deux n'étaient pas initialement du voyage : l'exploration de cette île et de ces ruines est inédite et les mène vers l'inconnu total : le genre de circonstance où chacun doit pouvoir compter sur les autres.
Or Gushbood Shinetop est bien la dernière personne sur laquelle Nelle s'avisera de compter... Même la Lyne a clairement plus de ressources, malgré son jeune âge ! Au contraire, par le savant mélange de simple d'esprit et d'extravagance qui le caractérisent, Gushbood a tous les critères de la catastrophe ambulante... Aussi l'emmener dans un tel lieu inconnu, pour une exploration d'une telle importance, apparait à Nelle comme la pire des idées.

Concernant Lyne, la petite ne représente certes pas une "menace" pour l'expédition qui s'annonce, mais Nelle ne peut s'empêcher, de façon peut-être un peu irrationnelle, que la place d'une enfant n'est pas dans ce genre d'entreprise.


Mais comme personne n'élève de voix contre leur venue, et que Nelle n'aspire plus guère au rôle de la méchante qui dit non, après sa désagréable expérience à ce propos lors des préparatifs du voyage, elle garde donc son sentiment pour elle.
Advienne que pourra...

Pourtant, lorsqu'ils débarquent sur la plage, elle ne peut s'empêcher de répéter une nouvelle fois les consignes, pour s'assurer qu'elles soient bien entendues et comprises... son regard s'attardant plus longuement sur Gushbood :


Sauf si les circonstances nous amènent à reconsidérer les choses, je préconise que l'on ne se sépare pas.
Et comme l'a dit mon père, on ne touche rien, on ne casse rien, on ne bouge rien... on est discret et prudent.
On ne sait pas ce qu'on va trouver, alors par simple précaution mieux vaut s'attendre au pire... quitte à être déçus.


Knüt dit :

Et l'premier qui fout le bordel recevra l'bâton de Pépé 'Dymer en travers d'sa trogne...hu hu hu


Puis la petite troupe s'engage d'un même mouvement le long du sentier délabré par temps...

Émerveillée et subjuguée par cette enivrante sensation de fouler une terre à la fois nouvelle et terriblement ancienne, Nelle oublie rapidement ses préoccupations, dévorant des yeux ce qui l'entoure d'autant que le lieu est vraiment époustouflant de verdure et de volupté...
La prudence reprend cependant le dessus lorsqu'ils s'engagent dans la partie souterraine où se poursuivent les vestiges. Dans ce lieu devenu clos et sombre, la proliférante végétation est moins rassurante.

Et puis finalement, les voilà devant ce passage étrangement clos par cette brume verdâtre hautement suspecte, mettant la petite troupe face à son premier obstacle...
En toute logique, du moins dans une logique d'analyse, le premier réflexe de la jeune arcaniste, qui lui est désormais devenu relativement habituel, est d'observer les flux.

Elle prévient à voix haute le reste du groupe, et se concentre....


 
Gushbood Shinetop

Le Luang 7 Manhur 1512 à 09h28

 
***
Se savoir membre de l’expédition par son simple charisme et son intervention spontanée rend le massacreur de rejeton heureux. Il sent l’excitation monter, bientôt il se voit déjà poser le pied sur le sable et mettre ses talents aux services des autres. Ah ! S’était une sacrée aventure digne des grimoires les plus abimés mais trop long pour qu’il les lise, sauf si bien sur l’auteur avait la bonne idée de mettre des images dedans.
Bref, Gushbood monte dans la barque, l’ensemble de son équipement meurtrier sur lui et attend de toucher terre. Seul un air réjouit caractérisé par un sourire niais illumine son visage, signe qu’il est déjà en train de se jouer la plupart du scénario dans sa tête. Durant la traversé il a le temps d’observer les participants dont certain qu’ il avait déjà remarqué sur le grand bateau. Celui avec son masque qui doit pas être beau, plein de poilus en comptant celui qui a essayé de le tuer avec son drap et un gamin. ***


Ils ont emmené un gamin ?
C’est pas sérieux cette expédition.


Tsss.


*** Gushbood hoche la tête en arrivant sur l’île, il pose un pied dans le sable, marque son empreinte. ***


Génial !

*** Il ne peut s’empêcher d’apercevoir les bêtes bizarres sur leur gauche et ne peut aussi retenir une exclamation. ***


Hé ! vous av…


***
Coupé par le nabot aux cheveux un peu rouges qui parle de trucs compliqué, le petit blondinet toujours fasciné par les monstres donne un petit coup de coude à Crooot à côté de lui.
***


Tu crois que ça se mange ?


***
Quand on le regarde il se tient droit comme un piquet, patiente jusqu’à la fin sans dire un mot
Puis pour Lyne avec un haussement d’épaule tout en reprenant la marche.
***


Pourquoi, quitte à être dessus ? Dessus quoi ?
Encore une fou ce Nelle…


 
Crooot

Le Luang 7 Manhur 1512 à 10h19

 
Crooot, encore en apprentissage de sa nouvelle confiance en soi, gonfle la poitrine et ouvre grands les yeux, un sur Lyne, un sur tout le reste. D'une main preste attrape son carnet et dégaine ses crayons.
Cette île est étrange et en bon poussièreux qui se respecte, il s'attend au pire...
Il respecte scrupuleusement les consignes et ne touche rien.
Espérant que rien ne le touche non plus...
Le coup dans les cotes le fait sursauter.
Il couine piteusement et arrive à etouffer un hurlement de terreur.


Tu crois que ça se mange ?

Il reprend son souffle et sourit piteusement.

Peut être mais, j'imagine qu'une bête pareille doit bien manger aussi...


 
Mraw'La

Le Merakih 9 Manhur 1512 à 07h49

 
***
Si la barque tangue un peu, c'est juste pour que tout le monde soit encore plus content de mettre pied à terre.
Peut-être même le rameur l'a-t-il fait exprès, pour dissiper les doutes ?
Ce n'était même pas forcément nécessaire, pour sa part il n'y a pas de doute, mettre une patte au sol est un soulagement immense !

Elle aurait bien longé la côte pour rester les pieds dans le sable, et chercher une place d'où l'on puisse apercevoir le bateau : elle aurait pu faire coucou à Penthésilée.
Mais le chemin n'hésites pas, et les nouveaux venus non plus : ils foncent droit dans les terres, vers les ruines.

Ils marchent, assez silencieux, sur la pointe des pieds, les yeux écarquillés.
Ici rien de connu, mais tout est si paisible que, déconnecté, vous ne craignez plus grand chose...
Ou, tout de même : cette porte.

Déjà, vert, c'est pas normal, pour une porte.
Elle est surement moisie.
Ca l'encourage dans son idée, et elle ose proposer, alors :
***


Ca peut-être, sur les montants, zblam, zblam, un coup de bardiche, et c'est passé.

***
C'est vrai quoi, si on réfléchit trop après... On risque de se faire hypnotiser par le côté pas tout à fait stable de la barrière verdâtre.
C'est étrange, comme truc.
Des champignons translucides, surement.
Ca pique un peu les yeux.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Crooot

Le Merakih 9 Manhur 1512 à 19h07

 
Visiblement cette porte relève de pouvoirs au delà des compétences de l'artiste.
Il laisse alors les pontes de l'art arcanique s'occuper du problème.
Lui, il aurait volontiers tenté de jeter quelque chose au travers du portail, une pierre, un vieux pinceau ou encore un noyau de cerise et voir ce qu'il en retourne de cette brumeuse barrière.
Les mots de Saltis Dymer lui reviennent comme un avertissement:

Citation :
On ne touche rien sans en avertir les autres, même pas un bout de fruit à l'allure gouteux !
On ne casse rien, on ne bouge rien, on est discret et prudent !
Le premier qui fout le bordel recevra mon bâton en travers de la trogne...

Crooot décide donc de croquer les oiseaux moucherons postés autour de ces drôles de gros fruits violet aux senteurs de cannelle.
Ils ont l'avantage d'être intéressants à dessiner et surtout de se trouver à l'opposé du portail.
Évidemment ces derniers prennent un malin plaisir à rester dans le feuillage épais, leur petites pattes visibles de sous les frondaisons.

Dubulb', tu veux pas apparaitre là-haut pour disperser l'essaim ?
Dubulb' dit :

Non
tu peux te brosser la peluche en marinière.
Je suis pas d'humeur.

Le nelda n'insiste pas. Il connait l'animal...
Il déchire une page de son carnet.
Un vieux croquis d'Achara raté et plie la feuille pour faire un aéroplane en papier.
Il plie comme il le faisait enfant, en fronçant les sourcils.
Comme lorsqu'il était enfant, il souffle sur le bout sans trop savoir pourquoi.
Comme quand il était enfant, il vise en fermant un œil et tire la langue.
Il aligne la pointe de l’aéroplane et le groupe d'oiseaux moucherons.
Il tire.

(-) Lui, il aurait volontiers tenté de jeter quelque chose au travers du portail (-)

Visiblement le vent avait la même idée...




L'origami volant se dirige exactement droit sur le portail.
Crooot retient sa respiration et n'est pas le seul.



 
Baër'lupis

Le Merakih 9 Manhur 1512 à 23h14

 
En foulant des pieds le sable de cette terre sauvage et luxuriante, et alors qu'elle aurait du s'extasier des nouvelles espèce animales qu'elle voyait gambader, la Vieille se prit à penser aux dernières paroles de Penthésilée...
Prêter si peu de crédit aux véritables puissances des plantes rares, voilà qui l'étonnait de la part d'une voyageuse émérite. Elle aurait pu lui répondre qu'elle avait vu bien plus merveilleux que ce décrit par le marin, mais s'était contentée d'un sourire énigmatique.

C'est alors qu'elle remarqua que le nelda si discret dessinait toujours. Tout le temps. Et souvent des animaux. Cela l'interpella. Faisant mine de rien, elle parvint à lorgner par en-dessous, et fut étonnée de ses prouesses. Il avait une façon d'analyser les détails anatomique de la faune qui trahissait une autre âme que celle d'artiste.

Alors que tous étaient réunis devant la porte infranchissable, elle le tira discrètement par le pantalon et lui désigna un coin de la pièce.

Oh, ces choses-là, ça m'ennuie, je préfère y laisser travailler les vrais cerveaux de la Rédemption : ceux qui sont habitués aux mystères et aux obscurités...

Elle avait, bien évidemment, parcouru le cadre de la porte, si on pouvait lui apposer ce nom-là, de son œil empirique, mais ne savait quoi en penser.


Dites-moi, vous qui dessinez si bien, accepteriez-vous de me laisser une copie de ces beaux croquis ? Je dessine pas mal de choses, moi aussi, mais je n'ai pas votre talent...

Feignant une conversation qui se voulait badine, mais qui pourtant avait beaucoup d'intérêt pour elle, elle sortit quelque chose de sa poche, qu'elle montra au nelda : une loupe à fort grossissement, ainsi qu'une feuille dont la fraicheur indiquait qu'on venait tout juste de la cueillir.

Je ne le dis pas tout haut, parce que Saltis a défendu de faire ça et je ne voudrais point qu'il m'en veuille... Mais regardez un peu : n'est-ce pas saisissant ?

Dans sa paume, à la lumière des rayons de soleils, elle fit jouer l'outil afin que Crooot constate, lui aussi, l'impensable... La vision de la feuille était telle qu'on en voyait les nervures, et presque la sève s'en écouler, et surtout... C'était tout. Une surface ... complètement lisse... Ce qui, pour celui qui avait l'habitude de contempler les choses de près ou de loin, était frappant : aucun filament de cristaux, aucune poussière d'effluves, aucune corruption, rien.

Cet endroit est ... pur

Oups... elle avait peut-être parlé un peu fort dans son excitation. Elle rangea sa main dans sa poche avec un sourire coupable.


Vous pouvez juste lire ce sujet...