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Le Luang 7 Nohanur 1511 à 17h56
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Elle a demandé aux peu de voyageurs qui l'accompagnaient lors du voyage en ballon où se trouvait Lerth.
Pour avoir une idée.
Mais devant sa mine naïve et réjouie, deux jeunes lui ont indiqué le mauvais côté, et lorsqu'elle s'engage sur le chemin sinueux, elle s'attend à en sortir rapidement.
Les arbres ne lui permettent pas de se repérer. Elle ne sait pas du tout combien de temps il lui faudra pour enfin arriver. Une brume opaque s'infiltre dans ses os.
Parfois une montagne surgit devant ses yeux fatigués. Elle a l'air proche et pourtant elle est si blanche que Mraw'La n'y croit pas : pour qu'il y ait autant de neige, ça doit être bien plus loin, bien plus haut.
Bon ! Ca ne sert à rien de se torturer, il suffira de demander, et puis il vaut mieux regarder ses pieds, sur ce fichu sentier.
Quoi que, parfois éboulé, il vous dévoile alors une pente affreusement raide, qui se trempe les pieds dans une grosse flaque un peu trop agitée.
Elle se demande si c'est la mer.
Elle demande à Nelle si c'est la mer.
Nelle ne répond pas de suite, peut-être est-elle occupée ... ?
Peut-être sera-t-elle la dernière, peut-être sont-ils tous déjà au chaud, devant un bon repas ?
Elle essaie d'avancer le plus rapidement possible, mais elle s'en doute, ça ne sera pas pour cette nuit.
Déjà les ombres s'avancent.
Déjà le froid lui mord ses mollets trop peu couverts.
Ca sera là, dans ce trou perdu, sous cette roche épaisse, qu'elle se blottira pour la nuit.
Elle ronge un vieux quelque chose du fond de son sac, n'ayant rien trouvé à se mettre sous la dent pendant son périple.
Elle est un peu embêtée.
Elle va là comme une visite à ses amis, un voyage sympa de promenade gentille.
Elle n'arrive plus trop à se souvenir le pourquoi de l'invitation.
Il y avait quelque chose, de sérieux, de précis, mais elle était tellement ailleurs à cette annonce qu'elle n'a pas bien imprimé le machin.
Il ne faudra pas que ça se voit, bien sûr, haha, ça sera facile, il suffira de suivre bêtement, personne ne s'en rendra compte.
Il faudra pourtant parfois avoir l'air inspiré, réfléchi.
Respirer la confiance et l'intelligence.
A cette idée, son œil droit tique un peu. Allez savoir pourquoi.
Pff...
Ca caille, ça fait peur : elle ne pourra jamais s'endormir ici.
...
Ronfle.
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Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
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Le Merakih 9 Nohanur 1511 à 10h57
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A Lerth, alerte, Nelle sort de sa chambre après avoir reçu un message de Mraw'la l'informant qu'elle arrivait, et après l'avoir invitée en réponse à venir prendre l'apéritif au manoir Dymer.
Voilà bien longtemps qu'elles ne se sont pas croisées, songe Nelle en descendant l'escalier. Depuis... Zarlif ?
Zarlif, oui... où elles se sont aperçues plus que vraiment croisées, et la nelda a perdu la vie... son étrange diction viendrait-elle d'ailleurs de ce traumatisme ?
Papa ?!
Appelle-t-elle à travers la maison, aussi bien à voix haute que par pensée, ne sachant pas s'il est là ou bien au port, en train de participer aux préparatifs de l'expédition prochaine.
Mraw'La est arrivée à Lerth et je l'ai invitée pour l'apéritif !continue-t-elle toujours à voix haute et par pensée, tout en cherchant en même temps Mir'ha, son ancienne nourrice et préceptrice, et intendante de la maison.
Qu'elle finit par trouver dans le jardin, pour lui faire part de ces nouveaux projets pour la soirée, et l'aider à préparer.
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Le Merakih 9 Nohanur 1511 à 14h12
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| Penthésilée, également, s'interroge sur le sens de sa présence en cette cité.
Si tant est qu'elle ait un sens.
Elle est arrivée la veille, en soirée, et s'est dirigée sans attendre vers l'auberge indiquée par Nelle Dymer. La nelda a été agréablement accueillie par l'aubergiste, mais n'a guère interagie avec lui. En fait, sans se murer dans un silence excessif, sans pour autant faire preuve d'impolitesse, elle n'a pas vraiment cherché à engager la conversation. La haut-Rêvante sait bien qu'un tavernier est friand d'anecdotes et de récits de voyages, c'est l'un des atouts de son métier, mais elle n'est pas en verve, en ces temps... las. Et puis, elle ne parle pas S'sarkness.
Que sommes-nous venus faire ici ?
Demande-t-elle à son symbiote tandis qu'elle prend son petit-déjeuner, en ce matin froid qui voit la ville tenaillée par un brouillard épais. A-t-elle pensé à voix haute, ou l'a-t-elle dit ?
Achille, surpris d'être ainsi interpelé, répond pourtant du tac au tac :
Achille dit : Rien.
Rien de ce que tu fais n'a d'importance.
Ton excuse majeure, la seule qui te sauve dans le marasme ambiant, c'est que les autres ne font pas plus, ne font pas mieux. Les Premiers-Sortis eux-mêmes jouent leur partition gratuite, arbitraire, sans aucunement chercher à se faire bien comprendre. Sans vouloir lever le mystère.
Quand je repense à ce que t'a dit la Shaïm... je me demande vraiment ce qui vous anime, vous autres poussiéreux. Si c'est la curiosité, vous l'avez dans l'os. Si c'est l'espoir d'améliorer votre sort ou celui de vos pairs, comment dire, mhh... vous l'avez profond.
Mais bon : l'espoir, c'est bien tout ce qu'il vous reste. Et c'est ce qui vous baise. Le dernier cadeau de la boite de Pandore, boite que vous nommez Syfaria, causera ta perte.
A t'en croire, il n'y a rien à attendre de cette expédition ; elle ne fera qu'entériner notre impuissance à peser sur... quoi que ce soit.
Alors ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Achille dit :Je ne peux pas m'éloigner. J'en suis physiquement incapable. Pas du tout : je ne peux VRAIMENT pas m'éloigner. Si tu crois que je maitrise mes déplacements, tu te trompes. Je vais là où tu vas, point. C'est pas que ça m'excite particulièrement mais encore une fois, je n'ai pas-le-choix. Au fin fond de la cité nemen, ou à Rostrygen, voir ce qui s'y cache.
J'irais précisément là où tu ne peux pas aller. Notre lien m'en empêche. Quelle triste ironie, n'est-ce pas ?
A propos, comment tu la sens, la campagne de pêche à venir ? Et bien, le plan "la croisière s'amuse", avec au moins trois confrères déjà sur les rangs...
Tu vas fraterniser ? Oubliée, leur indifférence vis-à-vis des malheurs de l'Etoile ? Pardonnée, leur défection ? Digérée, leur explication du moment, "on a autre chose à foutre" ? M'ouais. Tu feras profil bas.
Brave toutou.
De tous les défauts de ta faction, maman, je crois que celui qui m'insupporte le plus... est celui-là : votre propension à courber l'échine est sans limite. Les confères - ou d'autres - ont bien raison de vous chier dans les bottes : toujours, vous passez l'éponge. Et ils le savent.
T'as pas fini d'en baver. Et c'est mérité.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Merakih 9 Nohanur 1511 à 19h28
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Elle est finalement arrivée, et a déposé ses affaires à l'orphelinat.
Il est bien dur pour elle de se repérer, et le fait qu'elle ne pipe pas un mot à ce qu'on lui dit n'aide en rien.
Elle est attirée par ce bâtiment somptueux, qui trône au centre de la ville.
Il est étrange, pour elle qui n'a grandit que dans quelques tentes bancales.
Il ne semble pas très pratique si l'on veut voyager avec, mais peut-être les matériaux sont-ils très légers ?
Ou les Témoins sont ils très nombreux ?
Ou...
Zut,
Elle aurait du demander, un peu, avant de venir.
Elle se sent perdue, et même si elle trouve quelques emplettes inutiles à faire, pour se rassurer, elle préfère accélérer sa visite à Nelle et son père.
Elle se sentira mieux, avec des gens qui parlent compréhensible.
Elle s'avance dans les ruelles étroites,
Arrive devant ce qui devrait être la maison recherchée.
Appel timide devant le manoir.
***
Nelle, c'est là ? Saltis ? Quelqu'un ?
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Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
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Le Julung 10 Nohanur 1511 à 17h41
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| Aussitôt, comme si elle se trouvait derrière la porte à guetter son arrivé, Nelle sort de la maison, traverse le jardinet devant celle-ci pour venir ouvrir le portillon metallique et accueillir la nelda.
Mraw'la, bonjour !
C'est bien là, je vous en prie, entrez !
Et avant de refermer le portail derrière elles, Nelle jette un oeil dans la rue, tout en expliquant :
Je viens de recevoir un message de Penthésilée, qui est arrivée à Lerth également : du coup je lui ai proposé de nous rejoindre ici, je pense qu'elle ne devrait pas tarder.
Puis se tournant de nouveau vers Mraw'la, elle enchaine joyeusement :
Alors, vous avez fait bon voyage ? Vous avez trouvé l'Orphelinat facilement ?
Je n'ai pas pensé à vous le proposer sur le coup, mais nous avons également la place de vous loger ici, si vous préférez !
Knüt dit :
Par exemple dans le lit de pépé Dymer, héhéhé... | |
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Le Julung 10 Nohanur 1511 à 20h37
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Elle roule des yeux effrayés, à droite, à gauche, essayant de trouver un moyen d'ignorer la remarque du mou.
Et la proposition de Nelle, par la même occasion.
Trop de pression.
Elle ne trouve rien à dire de mieux que, montrant au loin une forme potentiellement crédible de Nelda,
***
Ah oui, Penthésilée, c'est là, la voilà !
Peut-être...
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Elle n'ose pas entrer, de peur d'offrir par ce geste un gouffre pas possible d'interprétations au mou, et reste ainsi en se tordant ses mains poilues.
Elle articule enfin, comme essouflée,
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Il vaut mieux de l'attendre c'est Penthésilée, sinon il faut descendre deux fois.
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Enchaine sur ...
Merde sur quoi enchainer...
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Ah oui, le bon voyage, ça alors, c'est la mer alors, là, ça se sent un peu, mais pas trop quand on est loin, ça fait comme un truc tout petit, on dirait comme du pipi d'S'sharkh sur les falaises !
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Ohoh...
C'était peut être pas la meilleure expression, ici...
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Euh, c'est pour dire, ouah, beaucoup hein !
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Pff...
C'est dur là quand même.
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Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
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Le Julung 10 Nohanur 1511 à 22h06
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| Penthésilée est sortie de l'auberge aussitôt sa chambre réservée, de sorte à ne pas soumettre davantage le brave tenancier à la tentation d'une discussion qu'elle redoute plus qu'autre chose... surtout depuis qu'Achille s'est mis en tête d'entretenir une sociabilité très fraichement acquise : dès l'entrevue passée avec Sardoryanne, les rapports entre le mou et la nelda se sont améliorés, mais... était-ce bien souhaitable ?
Pour l'heure, il se tait. Cela arrange les affaires de la Vigie du Rêve, qui se dirige tant bien que mal vers le quartier indiqué par Nelle dans son message mental. Rapidement, elle repère la silhouette de Mraw'La, plantée sous le porche d'une grande demeure...
Elle s'approche et lève un bras, une queue et deux sourcils en l'interpelant :
Mraw' ? Eho, youhou !
C'est la maison des Dymer ? Et bien, quel...
Elle voit alors Nelle, en arrière-plan, cachée par la carrure de l'Escarpe. Parvenue à hauteur des deux jeunes dames, elle salue Mraw'La d'une accolade chaleureuse, doublée d'une bonne bourrade à l'épaule :
Bah couillonne, je te croyais paumée en pleines montagnes, moi ! Tu es venue par les airs, finalement ?
Tsss !
Puis, s'inclinant et se heurtant le plexus :
Héjia, Arc'Rhona Dymer.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Sukra 12 Nohanur 1511 à 00h56
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Nelle lance à son mou un regard lourd de conséquences, mais celui-ci se contente de rigoler doucement, fier de sa bonne blague.
Ne prenez pas garde à l'humour plus que douteux de mon mou, dit-elle à Mraw'la dans un sourire qui se veut rassurant et complice face à la gêne de cette dernière.
Puis enchainant, pour ne pas s'attarder sur ce sujet, elle répond en rigolant :
Du pipi de S'sarkh ?!
Hi hi, je n'y avais jamais pensé... mais peut-être que vous avez raison !
Finalement, l'arrivée de Penthésilée tombe plutôt à pic, avant que la conversation ne vire trop bizarre.
Héjia, Penthésilée, l'accueille Nelle en lui rendant son salut, et en invitant les deux neldas à la suivre.
J'espère que vous aussi vous avez fait bonne route ?
Alors qu'elles entrent dans le vestibule, une tydale d'âge mûr et au regard sévère se tient derrière la porte et les accueille avec une réserve cordiale.
Mir'ha, voici Mraw'la, et Penthésilée, que j'ai invitée à la dernière minute, également Guerrière de l'Ordre.
Mesdames, je vous présente Mir'ha, intendante de la maison.
Venez, passons au salon, indique-elle à ses invitées, accompagnant ses paroles d'un geste de la main vers un couloir.
Mon père s'y trouve peut-être déjà, sinon je suppose qu'il ne tardera pas à nous rejoindre.
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Le Sukra 12 Nohanur 1511 à 15h47
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| Oui c'était les montagnes d'après, que je disais. Mais par les airs je suis venue, c'est plus rapidement facile.
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Elles entrent et Mraw'La salue cordialement la tydale,
Comme elle est "entendante", autant en profiter.
Mais Nelle déjà leur propose d'aller dans une autre pièce encore.
Des portes, au lieu de tentures.
Mraw'La n'a pas l'habitude de ses choses aux lignes droites, sur quoi le vent n'a pas de prise.
La constance de la maison, qui ne bouge ni ne change au gré du temps la gène un peu, sans qu'elle puisse se l'expliquer.
Les lignes droites lui rendent les choses un peu austères.
Elle voudrait bien une tenture, un rideau, du moelleux, du bougeant, du fondant.
Sur la pointe des pieds, la voilà arrivée, derrière Nelle et Penthésilée.
Ses yeux cherchent une chose connue à laquelle se raccrocher.
Elle fouille du regard la pièce,
Sans faire attention, se rapproche de son amie et la colle au plus près.
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Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
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Le Dhiwara 13 Nohanur 1511 à 10h31
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| Penthésilée se laisse guider, non sans manquer s'étaler à deux reprises quand les pieds de Mraw'La s’emmêlent avec sa queue. Elles ont l'air fines, les deux rêvantes, à se tenir la patte en évoluant dans le manoir Dymer, comme si Nelle était une vilaine sorcière - alors qu'elle n'est pas vilaine - ou comme si l'endroit cachait des cadavres plein ses placards. En fait, si l'Escarpe est un peu perdue, c'est plus la gravité concomitante associée au nom de "Salti's Dymer" qui impressionne la Favorite de Toh. Le personnage, ami témoin de Fyridor, est pourtant excellemment considéré dans l'Ordre ; mais depuis le départ de Shaël pour le grand sommeil, le Haut-Rêve n'a plus de vieux schnock politiquement incorrect pour lui taquiner l'échine à rebrousse-poil. En cela, la défection historique de Salti's s'avère doublement dommageable.
Tiens !
Quand on parle du loup, on en voit la paire de
lunettes.
Plantée à l'entrée du salon, la queue enroulée autour du bras de Mraw'La, Penthésilée regarde le vieux mâle avec un curieux mélange de joie contenue, de respect certain et de perplexité marquée ! Qu'est-ce que c'est que ce costume de clerc de notaire ? Salti's se marie ? C'est pour recevoir deux veilleuses qu'il s'est ainsi apprêté, ou c'est sa sadique de fille qui lui a imposé cette épreuve ? A moins que ce ne soit la gouvernante tydale ? Si ça se trouve, elle passes ses journées à le martyriser...
Achille dit :Ou pas.
Puisqu'il faut bien dire quelque chose, la guerrière commence classiquement :
Héjia, Arc'Rhon Dymer. Nous sommes ravies de vous revoir !
Mais ne pouvant détacher ses yeux du curieux costard, elle poursuit :
Il est drôle, votre costume... aheuu...
Non sans ajouter sincèrement :
Mais sur vous, ça déchire.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Dhiwara 13 Nohanur 1511 à 12h02
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Se revoir après longtemps, c'est un peu comme la première épreuve d'une veilleuse devant un Rêvant.
On se connait, on se côtoie, mais il faut faire comme si ce n'était pas le cas.
On se salue, cordialement, puis on reste à sa place, avec discrétion et retenue.
Il y en a qui réussissent bien.
Il y en a qui, même habitués des examens, même habitués des retrouvailles, foirent à chaque fois.
Mraw'La était un peu rassurée par la nouvelle pièce, plus souple, peuplée de rideaux et de tentures, au mur, certes, mais bien présentes.
Et puis le fauteuil.
Son regard se fige sur Saltis, et elle se mord la lèvre pour garder un peu de contenance.
Le bizarre du costume, de son attitude, ne la choque pas.
Elle est tellement contente, de le voir, là, que son cœur menace de déborder en fou rire stupide.
Toute sa face, dans son rire contenu, grimace de tous les bords, et les rides qui se forment la rende ridiculeusement vieille.
Il est où, ce bateau ?
Qu'ils partent, aller chercher ce qu'ils veulent ! Rien, même !
Elle ne sait pas nager, qu'importe, elle chantera si fort que le S'sharkh, agacé, la ramènera un jour à bon port !
Allez quoi, qu'ils y aillent, elle a besoin d'air, besoin de courir, batifoler dans la mer,
C'est trop là, toute cette joie,
Et devoir rester assis dans des fauteuils, à boire quoi ?
Non, non,
Elle trépigne à l'intérieur, ses yeux sont comme des billes, ils pétillent
Ils sont là, Penthésilée, Nelle, Saltis, elle
A-t-on besoin de plus, vraiment ?
Zou, c'est parti, on prend quelques affaires, même pas de brosses à dent,
On y va,
On écrira une carte postale à Fyridor et puis basta !
Elle se reprend, cesse de respirer comme un braxat endiablé et tente à son tour de faire bonne figure.
Elle confond les salutations, se plie vers Saltis comme devant une vieille copine,
Et ouvre une moitié de babine
Laisses échapper un
***
Saltis
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Emu.
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Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
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Le Matal 15 Nohanur 1511 à 12h03
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Nelle hésite entre le fou rire et la syncope lorsqu'elle découvre l'accoutrement, au sens ancien du terme, dans lequel les accueille son père.
Du peignoir-pantoufle à la toilette chic, le changement est si brutal que Nelle ne l'avait même pas imaginé.
Ne serait-ce pas un peu de gomina, là, entre les oreilles ?
Et... du parfum ?!!
Et que dire de cet accueil aimable et inhabituellement courtois ?
La jeune propage reste toute pantoise un instant, avant de se ressaisir, et d'indiquer vaguement à ses deux invitées de s'installer dans un fauteuil.
Cher père, vous êtes vous-même fort élégant, salue-t-elle pompeusement, accompagnant ses mots d'une révérence emphatique.
Avant de se ressaisir de nouveau et d'indiquer l'air de rien à Penthésilée un fauteuil précis, s'installer dans celui d'à côté, et de laisser donc à Mraw'là celui immédiatement à côté de Saltis, qu'elle a l'air toute émue de revoir.
Mesdames, que désirez-vous boire ?
D'un geste, elle désigne la table basse devant eux, dressée d'un plateau contenant des verres à pied et diverses boissons, alcoolisées ou non, et d'un autre présentant quelques mets à grignoter.
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Le Matal 15 Nohanur 1511 à 17h20
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| La Vigie du Rêve s'installe dans le fauteuil indiqué et louche en direction du plateau de cuivre ouvragé, cherchant d'un regard concupiscent la pire vinasse qui soit : un picrate de base, bien violacé, qui facilite le transit intestinal et dissout le mauvais gras... mais non : foin d'alcools médiocres, l'armagnac côtoie le meilleur vin, les fines liqueurs tutoient le hors d'âge ! Bon sang, dès qu'on parle d'une cave de qualité, Penthésilée n'y connait rien ! Que choisir ?
Achille dit :(à voix basse)
Prends du cidre doux, ou une bière sans alcool, ça t'évitera de dire des âneries...
Bon, bon, elle doit se décider...
Avec votre permission, Nelle, je boirais bien un jus de fruit.
Avec une pointe de rhum...
Achille dit :Ahem !
Ahuuuh...
Si vous n'avez pas de jus de fruit, ce n'est pas grave.
...
Une pointe de rhum m'ira très bien.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Julung 17 Nohanur 1511 à 23h22
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Le vieux Nelda est détendu, presque guilleret.
Aimable, il s'exprime d'une voix suave.
Voilà fort longtemps que nous ne nous étions pas rencontrés.
Je pensais que vous aviez oublié que Nelle avait un père, taquine-t-il Mraw'La en aparté.
Ma demeure est la votre lors de votre séjour ici.
Veuillez juste respecter les humeurs de notre tyran d'intendante, et vous survivrez.
Ha, et je n'aime pas les visites impromptues.
Si vous désirez rencontrer certains de vos amis, qui ne sont pas par définition les miens, je vous demanderai juste soit de m'en avertir, soit de les voir à l'extérieur.
Vous connaissez ma tendance à cogner sur tout ce qui m'agace, je ne voudrais pas vous mettre dans l’embarras, ajoute-t-il en riant.
Êtes vous passées au port ?
Le Bateau que nous allons utiliser est splendide !
Ce sera un voyage passionnant.
Et nous aurons tellement de temps pour croiser et entrecroiser nos existences, dit-il avec un clin d’œil appuyé à Mraw'La.
Et vous, Vigie du Rêve, qu'attendez vous d'un tel voyage ?
Le regard, perçant et on ne peut plus sérieux, de Saltis dénote avec sa bonhommie générale.
Il n'a pas pour habitude, c'est connu, de s'épanouir dans les mondanités.
Pour autant, il ne joue pas un jeu et semble à la fois consacré et bêtement heureux.
Libre est la voie du S'sarkh !
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Le Vayang 18 Nohanur 1511 à 09h06
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Visiblement, ce n'est pas l'heure de batifoler ou d'essayer de jouer avec la mer.
Elle contient ses jappements intérieurs.
Elle arrête de claquer des dents et s'assoit à la place qu'on lui laisse.
***
C'est pour prendre comme Penthésilée.
***
Elle est peu habituée aux verres à pieds, mais plutôt aux tasses bien épaisses, qui ne se brisent pas même si,
Sous un accès de carnine,
Vous tombez inopinément par terre avec elle.
Le précieux, le fragile du verre l'impressionne, et quand elle en a dans ses grosses papattes pleines de griffes, ça crisse, ça glisse, et elle avale tout rond son contenu de peur de se retrouver bientôt avec des bouts de verre dans les coussinets.
Le verre est reposé.
Elle se tourne plus franchement vers Saltis et tique un peu à ses paroles.
Il est pas net.
Poli, gentil, jo... Joli, oui.
Elle pourrait utiliser ses sens aiguisés par tant de veilles, et tenter de comprendre ou est le problème.
Proposer une tisane, ou quelque tour un peu magique qui ferait que tout serait clair, que tout serait bien, que chacun sache que faire, où aller, et comment tenir un verre à pied dans ses mains.
Mais l'alcool déjà lui défrise les moustaches.
Elle a déjà un peu de mal à suivre les paroles de Saltis - doit-elle donc inviter tous ses amis pour qu'il les cogne ?
Elle répond quand même.
***
Oh non ! C'est pas encore vu cette vision de bateau, ah il est beau ? Je dois d'y aller, pour le voir, c'est sur, mais
y a-t-il tout là dedans ? Ca arrive à être grand comment, une petite tente ?
Combien de gens seront rentrés là dedans, pour partir ? Et quand, savez-vous ?
J'ai pris plein de choses comme pour le voyage : utiles, c'est sûr !
***
Penthésilée peut craindre le pire, elle qui a déjà vu à quoi ressemble un sac de voyage chez Mraw'La.
Les autres aussi peuvent s'inquiéter.
Elle n'a absolument aucune idée de ce que peut être un bateau, puisque visiblement, elle a l'impression de partir sur une coque de noix avec ses pattes pour ramer. Alors la navigation potentiellement longue...
Lorsque Saltis lui adresse sa dernière phrase, elle se ressert malgré l'acrobatie du fragile de la bouteille associée à celui du verre
et réavale le liquide.
***
Héhéhé Ouaaais ! Oui on va se croiser puisque c'est sur hé ! C'est un bateau qu'on sera dessus !
***
Elle sent qu'elle a parlé un peu fort, un peu vite.
Pour ne pas se sentir suspecte, elle se prend une bonne poignée de choses qui semblent bonnes à grignoter et s'enfonce plus profondément dans le fauteuil, attendant que Penthésilée rattrape le tout.
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Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
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Le Vayang 18 Nohanur 1511 à 17h44
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| Mraw'la...
Depuis quelques temps, l'innocence faite nelda cultive une folie secrète. Les moins attentifs y verront une coquetterie, une élégance stylistique, un caprice amusant et sans conséquences...
Les autres, ici présents, ne seront pas dupes.
Penthésilée, émue, pense à Mraw'la. La question de Salti's tombe donc à point nommé :
Rien, dit-elle sans malice.
Je n'attends rien de l'expédition à venir. Cela m'évitera d'être déçue.
Par le passé, j'ai trop souvent pris des risques et tutoyé la mort... en vain. En quête de réponses, je n'ai jamais récolté que des questions. Au final, les seules vérités qui m'apparaissent ne concernent que ma personne ; elles sont singulières, quand je les rêvais universelles. Ces vérités touchent à l'Ordre, dont la philosophie quaternaire m'apparait définitivement sans égale ; elles touchent aussi à la Dame Grise, qui me vaut aujourd'hui d'aimer le mensonge.
Mais ce que je crois, hélas, n'aide en rien mon prochain. Cela ne parle qu'à moi...
Alors, j'ai révisé mes ambitions à la baisse. Non, je n'attends rien de ce qui s'annonce. En revanche, je nourris deux grands espoirs :
Celui de voir vos pairs trouver leur part de vérité, tant la mission concerne la faction des témoins avant toute autre.
Celui de vous voir, vous et Mraw'la, revenir en vie.
Un coup d'oeil, un signe d'excuse en direction de Nelle :
Je ne vous oublie pas, Arc'Rhona. Mais qui pourrait prétendre assurer votre sécurité ? Celui ou celle qui vous terrassera n'est pas encore né...
Le regard doux de la rêvante se pose à nouveau sur le vieux mâle :
La Lumière Firydor m'a nommée Vigie du Rêve pour que je veille, sur les sages et sur les miens. C'est ma priorité. Si quelqu'un ici le sait et le comprend, Arc'Rhon, c'est vous. Je ne suis point à Lerth pour autre chose.
Le premier espoir est vôtre, Salti's. Je n'y changerai pas grand-chose.
Le second, en revanche, m'appartient.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Julung 24 Nohanur 1511 à 11h20
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Nelle écoute la réponse de Penthésilée, toute en excès, dans un sens comme dans un autre.
Si elle se garde bien de commenter l'extrême amertume de la Vigie, elle sourit avec amusement au mot que lui adresse Penthésilée.
Rhona, je ne sais quelle demande vous comptez me formuler, pour commencer par une telle flatterie ?
Pardonnez-moi si je brise un mythe, mais je suis hélas aussi vulnérable que n'importe qui face au danger. Et c'est justement seulement grâce à la bienveillance et au secours d'autrui, notamment de mon père, que la mort a dû quelques fois se résigner à repartir sans moi.
Alors je vous en prie, dit-elle à moitié rieuse, et à moitié sérieuse : si le danger menace, n'hésitez pas à assurer ma sécurité !
Et je ferai de même pour vous.
Si vous m'estimez assez sage, bien sûr. Ajoute-t-elle avec malice.
Puis, se tournant vers Mraw'la :
Le bateau est un peu plus grand qu'une tente, rassurez-vous. Il n'y aura peut-être pas exactement le confort de la vie citadine, mais je pense que de ce point de vue-là on n'aura pas trop à se plaindre.
Nous serons environs une douzaine de symbiosés, en plus de l'équipage, composé il me semble d'une vingtaine de marins.
Pour le départ... je crois qu'il est prévu dans les jours prochains. Je vous tiendrai informées dès qu'on me communiquera la date exacte. En attendant cela dit vous pouvez allez déposer à bord les affaires que vous avez amenée.
Nelle se tourne vers son père d'un air interrogateur : chargé d'organiser les préparatifs, il saura peut-être plus précisément les détails du départ.
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Le Sukra 26 Nohanur 1511 à 18h54
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Saltis écoute à peine Nelle et Penthésilée.
Il dévore des yeux une Mraw'La pour le moins sagace, si ce n'est affriolante dans son style !
Il lui répond, la voix suave des grands jours.
Le navire est incroyable. Puissant, tout en charpente et en lignes pures.
Il est ancien, cela est certain, mais les plus vieilles choses font parfois les plus délicieuses.
Il en va des êtres comme des bateaux...
Nous irons au port.
Je suis responsable de l'équipage non symbiosé et je m'y rends tous les jours pour vérifier l'avancement des travaux et des préparatifs.
Nous emmenons de quoi tenir plusieurs mois, même si à priori le voyage devrait durer bien moins longtemps.
Il y a une grande salle commune, une bibliothèque, des bureaux. Des chambres...
Des locaux de réserve, tout ce qu'il faut.
Aucune arme par contre. Nous avons estimé que ce n'était pas nécessaire : si nous devons combattre, soit nous nous en sortirons par nos propres moyens de symbiosés, soit... nous serons coulés de toute façon.
Les créatures qui environnent le S'sarkh sont parait-il gigantesques, mais Batyias nous assure que ce sont les petites les plus agressives.
Comme si les effluves avaient rendues les grosses totalement amorphes.
Les logements du capitaine sont la partie principale du navire.
Il peut être commandé par un astucieux système d'engrenage depuis son bureau.
La barre est sur la terrasse de son logement, qui compose comme une maisonette à l'arrière.
Nous partirons bientôt.
En réalité, nous sommes quasi prêts.
Mais il nous manque justement le Capitaine.
Nelle, des nouvelles là dessus peut être ?
Il se retourne finalement vers Nelle et Penthésilée sur cette question, réalisant presque qu'elles sont toujours là.
Il semble gêné, se rendant compte de son attitude...
Penthésilée, vos engagements et vos espoirs vous honorent.
Mais ne soyez point trop rigide.
Nous partons avant tout dans le but de partir.
Le voyage en lui même a toute l'importance, peu importe presque l'arrivée.
Nous comptons sur vous, car croyez le ou non, votre point de vue parfois chargé de mélancolie sur les choses nous est précieux.
Votre arc est une arme. Votre présence une valeur indéniable.
Mais je le redis : ne soyez pas trop rigide car... hum... nous ne le serons pas vraiment.
Il sourit franchement, et regarde Nelle.
Libre est la voie du S'sarkh !
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