|
|
|
Le Sukra 12 Nohanur 1511 à 11h14
|
|
|
| Retour dans l'Hatoshal... Retour dans la même clairière pour la n-ième fois.
Elle - Temia - avait changé. Beaucoup changé.
Sa symbiose l'avait métamorphosée. Les rencontres qu'elle avait faite avait bouleversé jusqu'aux tréfonds même de son existence.
Kiavè flotte au dessus d'elle. La Tchaë craintive et tourmentée à qui il s'était lié un an plus tôt n'était plus.
Avait-elle jamais été?
Elle n'avait fait que retirer un par un les multiples masques qui lui collaient au visage.
Aujourd'hui, Temia ne savait plus ce qu'elle était.
Apprentie Ombre? Une identité bien simple. Une identité qu'elle se refusait d'assumer à 100%.
L'on lui avait trop inoculé les graines de la liberté. Elle restait l'apprentie, mais refusait de s'offrir corps et âme au service de la Shaïm.
Cela, elle l'avait déjà fait.
Mais à cela, elle n'était plus attachée. Elle laissa glisser sa robe de ses épaules et toucha le symbole du charognard.
Je ne suis pour personne. Je ne serai plus jamais pour personne.
Elle s'assit en tailleurs sur le sol au centre de la clairière, respira un instant et murmura :
Disparais, témoin de mon passé.
Dans l'air, le mana se distordit dans un grand sifflement. Elle serra les dents alors que le tourbillon formait une sphère noire au creux de sa main gauche. La plus concentrée-la plus sombre qu'elle ait faite jusqu'à présent.
La Tchaë mordit une lanière de cuir fermement et, dans un sursaut de l'esprit, concentra l'abstrait en un poison corrosif bien plus concret.
Le temps était venu. Les doigts fumants de la Tchaë allèrent répandre l'affreux liquide sur le tatouage.
Gnnnnnarrrrhhhhhhhhhhhhhh
Douleur... Le chaleur de la fièvre s'empara de son esprit, la sueur coula sur ses tempes, es dents s'enfonçaient toujours plus dans la lanière mais elle ne s'arrêta pas. Pas avant que toute la substance ait rongé le bras.
Des larmes de douleurs se formèrent sous ses paupières... Jamais... Jamais elle n'avait eu aussi mal.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Sukra 12 Nohanur 1511 à 13h04
|
|
|
| Qui était-il? Que voulait-il?
Je vais se désaxer avec l'alcool, ça uevrais huiler les... ekkesi lu poison. Et puisque je se voyerai...
Elle devinait ce que le Nelda voulait dire. Un Nelda sombre... Très sombre.
Il ressemblait au vieux Ner'hion... Avec l'air inquiétant en moins. Non. Celui-ci était inquiétant, mais n'avait pas l'aura terrifiante de l'Aveugle.
Analyse intellective au milieu de la douleur. Mais l'instinct du chasseur et l'adrénaline s'exprimaient là où l'esprit se cachait dans les tréfonds de l'inconscient.
Et le regard qui se redressa vers Morkreek n'avait rien de doux.
Douleur, folie.
Pas soigner. Mal.
Sssing, Un éclair. Le coutelas décrit un arc de cercle et va exploser la bouteille d'alcool en plein vol. Deux fragment de verre lui entrent dans le bras de gauche et un mince filet de sang commence à couler.
Comme une folle, elle recule de quatre pas, le bras droit tremblant très nerveusement, fumant au niveau de l'épaule et le bras gauche pointant le coutelas vers le Nelda :
P.... Pas touche....
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Dhiwara 13 Nohanur 1511 à 21h21
|
|
|
| Le Mou ne répond pas, observe la scène d'un oeil neutre - peut-être un soupçon de tristesse..
Kiavè dit :
*** Il projette l'image de la Tchaë luttant contre un assaillant un invisible dans des volutes sombre.
L'horreur et le sentiment de terreur qu'inspirent se bec.
Un miroir dans une taverne. Elle observe son épaule à nu. Un corbeau.
Une table dans laquelle est gravé le symbole.***
Kiavè regarde son homologue est murmure :
La solitude est le seul remède adéquat... Du temps. La blessure n'est pas que physique... Kielno.
Il ouvre les bras.
Il n'est pas son ami. Il n'est pas son kielno. A l'heure qu'il est il n'est rien.
Elle, seule. Rien ni personne ne doit interférer. Elle pousse cette fois ci un hurlement encore plus douloureux et sent son bras droit perdre peu à peu sa sensibilité dans un fourmillement insupportable.
La Tchaë pose un genou à terre. La sueur perlait sur son front.
Les morts... Les morts étaient là... Ils nla regardaient. Punir le crime. Punir l'horreur.
Tuer, venger...
Les spectres des défunts voletaient partout... son esprit s'embrumait. Elle n'était plus dans l'Hatoshal, mais dans un lieu aux fumerolles oniriques. Eux volettent au dessus d'elle. Elle hurle plus fort.
Tu aurais du tuer, tu n'as pas tenu tes engagements... Tous sans exceptions...
Laissez-moi en paix !
La Tchaë pousse un hurlement de rage et bondit sur le Nelda, sans raison aucune dans ses yeux, lame dehors.
Chez le Mou l'horreur a pris la place de l'indifférence :
Kiavè dit :Elle hallucine...
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Merakih 16 Nohanur 1511 à 11h23
|
|
|
| Nous les symbiosés ne sommes jamais seuls... Notre mou nous accompagne.
Kiavè ferme les yeux attristé.
Kiavè dit :Compliqué... Trop compliqué à expliquer. Je ne puis rien faire dans cette situation. C'est d'elle qu'il s'agit... de sa psychée. De ses choix.
Une image s'impose à l'esprit de Morkreek :
Des voix des soupirs, des hurlements... regrets, tristesses, remords. Tous hurlent autour de la petite créature qu'est Temia, chétive craintive. Telle est la scène que décrit Kiavè : l'obscurité la plus pure.
Temia immobile, avait hurlé de plus vive voix quand le mélange avait touché sa blessure.
Tout sens commun perdu, elle se débattit de plus vive force, mais toujours trop faible pur le calibre du Nelda.
Finalement, furieuse, perdant tout sens commun, son esprit se mêla au fluctuation de Mana dans l'air, et dans un hurlement de douleur, elle siphona le mana à proximité avec violence sans aucune délicatesse.
Du sang commença à émerger de ses oreilles et de son nez
Enfin, elle libéra brutalement par vague successive cet afflux de pouvoir, trop énorme pour son esprit, à même son corps pour repousser le Nelda.
La première onde de choc n'eut l'effet que d'une bourrasque, la deuxième alla se répercuter dans les os du Nelda, les suivantes...
Dégage, siffla-t-elle entre ses dents.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Julung 17 Nohanur 1511 à 14h22
|
|
|
| Vidée... Littéralement vidée... Tout son corps grelotte. Elle a repoussé ses limites un peu trop loin, et il était temps d'en payer les conséquences.
Elle est arrêtée perdue. La raison reprend le dessus. Ses os lui font mal... Très mal, tout son corps semble être rouillé.
Elle observe le Nelda dont les articulations grésillent encore du mana, qu'elle a libéré dans sa fureur.
Le pauvre... Elle l'a mis dans un bel état. Sa tête bourdonne.
Et... ce n'est pas normal...
Elle ne sent plus rien... Ses doigts, ses mains, de multiples petites fourmis grésillent.
La Tchaë pose les yeux en biais sur son épaule.
Rien...
Aucune cicatrice...
La marque était comme neuve. Le tatouage... à nouveau là. La potion du Nelda avait régénéré les chairs.
Elle ne dit rien, leva les yeux vers Morkreek, ouvrit la bouche, un éclair, puis...
Plus rien.
La Tchaë avait perdu conscience.
Kiavè dit :Tem? Tem?
Sans faire plus attention à Morkreek, Kiavè se posa à côté de Temia et essaya de se frotter contre elle pour la rappeler.
Mais, la Tchaë était tombée dans une profonde léthargie.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Dhiwara 27 Nohanur 1511 à 14h00
|
|
|
| Trois nuits passent.
Trois nuits sans rêves, trois nuits durant lesquelles Kiavè essaie de le ramener.
Trois nuits où elle reste inerte comme la pierre.
Puis, enfin, à l'aube du quatrième jour, les paupières de la Tchaë s'ouvrent de nouveau.
Devant elle, tout est flou.
elle sent la point d'une pression sur son ventre.
Le Mou dormait paisiblement. Elle se sentait rouillée, courbaturée, endolorie.
Que s'était-il passé? Après ce vide.
Où était-elle?
Et...
Qui? Qui était là?
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Luang 28 Nohanur 1511 à 10h00
|
|
|
| Trop faible encore pour bouger, le regard de la Tchaë va se porter sur son épaule à nu.
Un soupir. Rien. Tout ceci n'avait servi à rien.
Elle semblait sortir d'une longue léthargie et se sentait toute courbaturée.
Le passage par le pilier en serait presque moins douloureux...
Elle relève les yeux et regarde le Nelda qui pourrait presque avoir l'air amical.
Malgré tout ce qu'elle lui avait fait subir, il était toujours là, à prendre soin d'elle à son chevet.
Intéressant...
Sentant le sang de nouveau circuler dans ses veines, des fourmis lui vinrent aux mains et elle se redressa avec difficulté pour s'asseoir dos au mur.
Il parlait Nelda. Mais il y avait, elle ne savait quelle étrangeté dans sa manière de prononcer les mots.
Pas Nelda...
Elle se souvenait des leçons de l'archiviste Bakean et elle savait que cet accent tranchant n'était pas dans la nature Nelda.
Plutôt à la manière de la langue des confrères - et surtout à la manière dont il avait prononcé son nom :
Morkreek? Alkev?
Elle accepta, reconnaissante le plateau et commença à boire le lait pour se réhydrater.
Après deux gorgées, elle observa le mystérieux Nelda et murmura :
Je suis Temia. Et lui est mon symbiote Kiavè., dit-elle en tendant la main vers la petite boule couleur chair qui somnolait sur le lit.
Puis, en s'exprimant comme elle le pouvait avec des gestes :
Je suis... contente... de faire connaissance... de toi.
Bon, ça faisait - très longtemps qu'elle n'avait pas retravaillé son Rabaän ; elle devrait faire quelques révisions grammaticales.
Combien de temps... suis-je dormi?
elle reposa le bol sur le plateau tout en observant très attentivement de son regard curieux le Nelda.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Matal 29 Nohanur 1511 à 21h53
|
|
|
| Son Shaï était balbutiant.
Mais il tentait de faire un effort et c'en était presque compréhensible.
Devant le paquet tendu, elle tend la main, et refuse poliment. Elle n'aimait pas fumer les cigarettes. La pipe.
La pipe seule était reine.
Mais là, elle n'avait juste pas envie. Elle se contenta de reprendre une gorgée de lait et fixa le mystérieux Nelda.
En bien des points, il lui rappelait quelqu'un.
Mirgahal.
L'ami détestable, son rival plaisant.
Mirgahal.
Où était-il?
Cela faisait des jours et des jours qu'elle ne l'avait plus croisé, alors qu'immanquablement, leurs chemins se croisaient depuis la symbiose de ce dernier.
Rêveuse l'espace d'une seconde, elle reprit vite ses esprits quand Morkreek fit allusion au tatouage.
Difficile. Les spectres d'un passé depuis longtemps révolu reviennent me hanter...
Elle renifla avec ironie.
Ce n'est pas important...
Elle releva le nez et ajouta dans un Rabaän imparfait :
Pour personne sauf moi.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Sukra 3 Dasawar 1511 à 21h47
|
|
|
| Elle sourit. Elle est rassurée...
Elle pense à Mirgahal. Où était-il d'ailleurs, ce sot?
Qui ne tente rien n'a rien. Elle tente un subterfuge. Il tombe les pieds dedans.
Lerth.
Elle fronce les sourcils.
Lerth???
Mais qu'est ce que ce danger public est allé foutre à Lerth?
Elle sourit... Elle peut en faire son affaire.
Vite... avertir le triarchat.
En souriant à Morkreek, elle reprend :
Peut-être que tu as raison, Morkreek de la confrérie... peut-être, peut-être que mon passé est ancré ailleurs que dans ma peau.
Elle réfléchit et murmure :
Pour ce qui est de ma vie, je ne suis qu'une simple libertaire de l'Equilibrium sortie tout droit des Terriers de Syrinth.
Elle renchérit :
Et toi, qu'es tu au sein de la confrérie?
Elle pose le plateau sur le sol en écoutant la réponse du Nelda.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Dhiwara 4 Dasawar 1511 à 15h40
|
|
|
| Elle nota tout ça dans un coin de son esprit.
A sa question, elle eut un grand sourire :
Pour s'occuper de moi? Ai je l'air d'avoir besoin d'assistance?
Elle lui lança un regard de défi avec un joli sourire de sa petite bouche.
Je n'ai personne et je n'ai besoin de personne. Depuis jeune, j'ai appris à vivre et grandir seul dans la poussière. Je n'ai personne... Sur le long terme, disons.
Elle sentit ses paupières s'alourdir. Le sommeil venait...Celui-ci serait réparateur.
Elle murmura à Morkreek :
La Dame veille sur moi... l'équilibre veille sur moi. Je ne crains rien. J'ignore ce qui t'a poussé à protéger moi. Mais je t'en remercie... Les gens sont rarement... Amicaux de nos jours.
Elle ferma les yeux et souffla :
J'ai encore à dormir. S'il te plait... Ne prends pas la peine de veiller sur moi. Tout ira bien pour moi dorénavant. Le devoir t'appelle, et les tiens doivent se faire du souci.
Elle ferma les yeux, emportée par le sommeil.
Derynn kieno et...
Shirom.
Elle s'assoupit dans ce qui ressemblait maintenant à un sommeil réparateur.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie. | |
|
|
|
|
|
Le Dhiwara 4 Dasawar 1511 à 16h18
|
|
|
| Ce n'était pas faux. Temia ne semblait pas avoir besoin d'un protecteur. Physiquement du moins.
Mais encore une fois tout cela ne le regardait pas.
Elle le trouvait amical. Comme quoi Temia ne le connait pas entièrement. Temia qui commence à sombrer dans le sommeil. Elle lui demande de la laisser. Il montre son accord avec un hochement de la tête.
Il regarde Temia s'endormir.
Alkev dit :Tu n'as rien oublié?
Ah merde...
Ils avaient oublié de dire à temia où était ses armes. Il hausse les épaules et prend un bout de papier où il écrit:
Citation :Tes armes sont sous le lit. Fais en bon usage.
Il se lève pour poser le mot sur la table de chevet de la tchaë. Il se ravise au dernier moment. Il reprend la plume et rajoute sur le mot:
Citation :Au plaisir de te revoir Temia. Je ne crois pas en la Dame et dire bonne chance porte malheur. Donc je ne peux rien te souhaiter d'autre que de garder cette maitrise des lames que tu as.
Amicalement,
Morkreek
Cette fois il est satisfait du mot qu'il pose sur la table.
Enfin il ressort à l'air libre, ayant pris soin de payer l'auberge avant de partir.
Il prend une grande bouffée d'air frais. Il éclate de rire.
Je préfère toujours le désert mon petit Alkev.
Sur ces mots le caravanier reprit son chemin, errant à travers les bois.
Ne suis ni un salopard ni un brave gars: je fais juste mon chemin. | |
|
|
|
|
|
|