Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Poussière Sanglante

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Sujet lancé par Kaelianne Foha
Le 26-11-1511 à 17h55
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Posté par Kaelianne Foha,
Le 11-01-1512 à 15h55
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Kaelianne Foha

Le Sukra 26 Nohanur 1511 à 17h55

 
[hrp : Ouvert à tout ceux qui ont un lien ou qui croise ce personnage et son histoire]


***
Elle jette d’un geste pensif son bâton dans les restes agonisants du feu. Une nuée folâtre de cendres s’éparpille. Au cœur mourant du feu une braise proteste faiblement en rougeoyant.

Le gris papillonne et s’égraine sous le souffle tiède du vent.
Poussière et Vent.
Cendre et Sang.

Un regard sur la direction prise par les messagères grises. Elle ferme les yeux et referme le poing sur la coupure qui goutte dans le foyer et vient s’évaporer sur le feu mourant. Un frémissement de lèvres douloureux quand la peau de la plaie est tirée. Elle rouvre les yeux, hagarde un instant.

Frôlement d’âme.
Voyage intérieur.

Elle tend une main vers le foyer et caresse du bout du doigt la cendre grise et lisse. Égrainer le gris, elle ouvre la paume ensanglantée. Le gris est un mélange de blanc, noir et nuance grisée, une fois étalée contre la paume il se teinte d’ocre et pourpre.
Lire dans les signes.

Elle se relève et reprend sa route en silence. Marcher dans les traces du vent. L’azur de ses iris contemple le paysage et un sourire nait sur ses lèvres. Elle ajuste une mèche blonde avec lequel le vent joue.

Elle sait.
C’est si simple après tout.
***


Moi, c'est elle

 
Kaelianne Foha

Le Sukra 26 Nohanur 1511 à 17h57

 
***
Le blond est chaud. doré comme les blés.

Elle fait tourner la mèche entre ses quatre doigts. Dans son autre main, elle observe la lame de couteau qu’elle tient qui reflète froidement la danse sensuelle du feu. D’un geste patient et presque craintif elle vient caresser la plaie à peine cicatrisée. Peu à peu le sang perle, rouge, chaud, il glisse le long de la paume, jusqu’aux doigts pour venir souiller de rouge le blond.

L’appréhension se mue en une observation hypnotique.
Jusqu’à ce que les doigts s’ouvrent. Lourde et engluée la mèche de cheveux chute jusqu’aux braises avides.

La mèche se cambre dans un dernier sursaut et se recroqueville.
Une dernière danse macabre et elle se consume.
Alors que le sang goutte encore dans les flammes, elle ferme les yeux et rejette la tête en arrière.

Elle s’affaisse.

Lorsqu’elle ouvre les yeux, le feu est mort.

Elle se redresse, péniblement, d’un geste automatique décolle les brindilles de l’humus sur lequel elle était allongée qui se sont incrustées à sa peau blanche. Elle n’en gardera que des marques temporaires. Elle plie ses affaires.

Continuer.

Quand le soleil s’éteindra, elle rallumera un feu et chuchotera à la nuit.
***


Moi, c'est elle

 
Kaelianne Foha

Le Sukra 26 Nohanur 1511 à 18h01

 
***
La lune est ronde.
Blanche.
Immaculée.
Ombrée.

Elle tend une main comme pour l’attraper. Elle aimerait y dessiner des volutes sanglantes, elle aimerait suivre ses stries grises, mêler au blanc trop pure la douceur du rouge.

Elle fait un pas.
Elle rejette la tête en arrière.
Un rire clair jaillit, brisant le silence de la nuit feutrée qui l’entoure.
Elle tournoie sur elle-même jusqu’à ce que le rire s’étouffe et retombe.
Elle titube sans quitter l’insolente des yeux.

Jusqu’à se retrouver vaincue, allongée contre le sol rocailleux.
L’insolente est toujours là, patiente.

Elle ferme les yeux.
Quand elle les rouvre, le ciel est pâle et éclairé.
La lune est partie. Cachée.

Elle respire un moment, écoutant les chants des oiseaux.
Dommage.
Elle laisse son esprit vagabonder au fil de ses pensées rêveuses.

Les pensées sont mystérieuses, elle se souvient un jour. Il y a une éternité.

Quelqu’un. Elle avait chassé l’importun qui insistait à la bordure de sa conscience.
Et pourtant il y a quelque chose dans se frémissement d’infiniment chaud.
Un hoquet au cœur elle tenta de retrouver le fil écarté en vain.
La présence s’était évanouie.
Comme la lune.

Elle n’était pas revenue. Mais son insolente blanche oui.
Et elle lui rira une nouvelle fois au nez.
***


Moi, c'est elle

 
Kaelianne Foha

Le Sukra 26 Nohanur 1511 à 18h08

 
***
Elle promène son regard sur la vallée qui s’étend. Au loin un animal hurle.
Elle sent qu’il ne faut pas aller là-bas.
Elle ne vit que pour ce sens. Ce frémissement au creux de sa nuque.
Un instinct sauvage.
Il lui montre la voie.

Elle laisse le vent jouer avec sa chevelure sale. Le blond aurait pu être doux et soyeux.
Ils se contentent d’être ternes et emmêlés.

Elle est partie.
Un jour.
Elle se rappelle. Elle s’est levée et elle est sortie. Elle n’a pas dit au revoir au médecin. Un gentil poilu. Il était content de ses progrès des derniers mois, même si elle ne parlait toujours pas. Elle bougeait au moins. Elle aimait se promener dans l’ombre des bâtiments, fuir le soleil écrasant, jouer avec lui.
Sentir le sable brûlant sous ses pieds, tenir le plus longtemps possible à son contact et puis battre en retraite.

Elle n’a dit au revoir à personne.
Elle s’est éveillée.
Comme lorsqu’on se réveille le matin, un peu confus d’abord. On ne reconnait plus les lieux et puis le brouillard se déchire et on oublie la nuit passée.

Elle est donc partie, car les rêves ne doivent pas être retenu prisonnier.
Il faut comprendre et les ranger. S’il y a du désordre on cauchemarde.

La route est belle.
Elle a le cœur serein.
***


Moi, c'est elle

 
Kaelianne Foha

Le Sukra 26 Nohanur 1511 à 18h13

 
Il y avait un soleil éclatant. Il était si lourd que marcher était pénible. L’homme titubait dans le désert. Il avance comme un aveugle qui ignore où le porte chacun de ses pas. Puis il trouva un havre de paix. Une étendue d’eau qui s’écoulait d’un mont rocheux et créant à ses pieds une forêt au vert luxuriant.
L’eau et la vie coulent ici encore plus fort qu’ailleurs, au milieu de ce rien étourdissant.

L’eau n’a jamais eu autant de saveur qu’après une soif si terrible.

C’est ainsi que la vie s’écoule. Le marcheur aveugle avance dans un paysage opprimant jusqu’à ce qu’il trouve ce qu’il cherche. Alors le chemin se fait frais et plaisant.
Et pour qu’on puisse être en équilibre, il faut trouver ce qu’on cherche.

C’est pour cela que j’avance Nyvian. Les signes m’éclaireront.
Je n’ai que peu la clairvoyance.. Je suis comme chacun, je cherche sans savoir.
Mais je veux ce que j’ignore et cela rend fade ce que j’ai à présent.


***
Elle caresse du bout du doigt la petite boule jaune silencieuse. Elle est restée trop longtemps silencieuse, elle comprend que ce n’est pas normal. Elle voudrait voir la boule se réveiller mais elle semble décidée à garder les yeux clos. Parfois quand elle raconte des histoires, elle se réveille pour l’écouter. Pas cette fois-là.
Elle se sent déçue et un peu attristée.
Elle la remet dans son petit lit, au fond de son sac.
***


Ne t’en fais pas. Il faut être patientes.


Moi, c'est elle

 
Kaelianne Foha

Le Dhiwara 27 Nohanur 1511 à 22h29

 
***
La nuit est tombée, elle n’a pas vraiment quitté la région de Jypska. Elle a fait le tour de la ville. Erré au gré du vent comme un papillon égaré. Elle regarde le ciel étoilé. Il est immense. Le ciel est empli de nuances étourdissantes. Elle cherche la lune des yeux. Elle est là dodue et silencieuse.
Elle ramasse sa cape de voyage sur ses épaules et ajuste son turban. Le jour il la protège du soleil et la nuit du froid. C’est si bien pensé. Elle a la peau trop claire, les cheveux trop blonds pour soutenir le soleil longtemps. Il la brûle.

Elle continue d’avancer un peu, mais elle est fatiguée. Elle avance lentement.
Cela fait tant de temps qu’elle n’avait plus marché aussi longtemps. Flâner dans les rues et les jardins n’entraîne guère. Elle aperçoit un peu plus loin la lueur d’un feu.
Un autre voyageur.

Elle ne se pose pas de questions. Elle ne se méfie pas. Elle a oublié que le monde était méchant.
Le papillon s’avance, attiré par la lumière et la chaleur.

Un seul voyageur, une femme. Elle avance en douceur, les mains visibles devant elle. Pour montrer qu'elle ne lui veut aucun mal et qu'elle n'est pas armée. Il lui manque un petit doigt. Elle parle d’une voix douce. Une voix qui n’a pas changé. Profonde et mélancolique.
***


Bonsoir… Excusez-moi, j’ai vu la lumière. Je vous offre des vivres et des nouvelles en échange d’une place près de votre feu… si vous le voulez bien. J’ai du thé.
Je m'appelle Maaike, je viens de Jypska.


***
Elle s’accroupit devant la femme et ôte délicatement son turban. Libérant une cascade de cheveux blonds.
Elle guette tranquillement sa réaction.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Dhiwara 27 Nohanur 1511 à 22h39

 
*** Le feu ne parvenait pas à effacer le sentiment de solitude et de frustration qui me rongeait depuis une semaine que j'attendais devant la ville.
Toujours pas d'autorisation de rentrer...
Et Liam, qui m'attendait.
Je voyais du monde passer, de temps en temps, mais c'était rare le soir.
Et uniquement des Neldas.
Voyant arriver une Tydale, je pense de suite à Elle...
Tout m'y fait penser.
Tout.

Mais je reste ébahie en La voyant.
Je pense à une hallucination - je me suis trop rapprochée des effluves de carnine ?
Mais non, la symbiose me permet de constater ce que je sais déjà.
Je ne réponds rien, trop choquée, et la suis du regard.

Un silence troublé par les crépitements du feu se fait alors que je digère l'information.
Une éternité passe.
Mon coeur est bruyant. Trop bruyant.
Ma vue se trouble, à cause des larmes.
Je fais un geste en direction de l'arrivante, puis j'articule péniblement, la gorge nouée : ***


Kae?...
Heu... Maaike, c'est ça ?
Mon feu sera partagé avec plaisir...
Comment... comment vas-tu ?
Qu'est-ce que tu fais là ?


*** Visiblement choquée, je n'arrive même pas à la vouvoyer, mon corps agité de spasmes ne laissant qu'une image surprenante de moi...
Je refoule à grand peine mon envie de me jeter dans ses bras.
Je n'étais pas prête...
Mais elle était devant moi.
Et, finalement, j'étais si heureuse !
***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Dhiwara 27 Nohanur 1511 à 23h04

 
Vous allez bien ?

***
Elle est emplie de sollicitude en la voyant s’agiter.
***


Je vais faire du thé, vous en voulez ? Vous verrez, c’est très bon pour se détendre.
C’est important de se reposer après une journée de voyage et vous me semblez bien tendue.
Si vous me permettez.


***
Elle sort un récipient où elle verse de l’eau. Elle dépose ensuite dans le feu trois pierres.
Elle se sent nerveuse soudainement, comme si le malaise de la voyageuse était communicatif.
***


Vous ne devez pas vous inquiéter… je ne vous veux aucun mal.
Je ne suis pas capable de faire peur à un moustique…


***
Elle continue à être aimable, car la détresse palpable l’a touchée.
Mais elle se sent contrariée. Kae.
Cela ne lui plait pas.
Un thé et elle s’en va.
Elle laisse cette ombre.

Elle évite de la regarder, lui adresse un regard, puis se plonge dans la contemplation des pierres qui au contacte des braises se réchauffent. Elle finit par les récupéré du bout d’un bâton et à l’aide d’une spatule elle les fait tomber dans l’eau pour qu’elles la fasse bouillir.

Il y a quelque chose. Elle le sent au picotement dans sa nuque. Son instinct lui brûle les sangs, s’agite. Pourtant, elle n’a rien d’exceptionnel, cette tydale. Revoir une semblable après tout ce temps ? Non, c'est idiot.

Elle croise son regard.

Se fige.
L’azur stupéfié dévisage le regard double, elle manque une respiration.
Un fantôme, une image trouble traverse son esprit.
Elle baisse la tête faisant onduler ses cheveux devant son visage contrarié.
Elle observe l’eau et y verse les feuilles de thé, un peu de sucre.

Ce n’est pas un hasard. Les signes. Ils l’ont portée ici. Pourquoi ?
Si elle appartient ? Non.
Une autre passeuse ?
Un vestige tenace d’avant ? Il lui semble… reconnaître.
C’est contrariant.

Elle n’aime pas ça.
Non. Elle ne contrôle pas la situation.
Son sens lui échappe et ça ne va pas.

Soudainement, elle plonge la main dans le foyer pour en prendre une poignée de cendre. Un frémissement agite la commissure de ses lèvres lorsque les braises encore chaude roulent sur sa peau. Elle observe la chute de l’onde grise. Observe le creux de sa main tuméfié. La rougeur de la brûlure lui ronge sa plaie faisant craquer ses croutes et perler du sang. Après un instant, entièrement captivée par sa main, elle murmure.
***


C’est une frontière. Très bien. C’est étrange, oui. Il faut que je réfléchisse.
Ca n’aurait pas dû se produire.
Pourquoi les signes m’ont-ils mené à cela ?





Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Dhiwara 27 Nohanur 1511 à 23h14

 
*** Elle n'a pas répondu aux questions.
Et il semble qu'elle ait de nouveau perdu la mémoire.
Je pousse un long et profond soupir, me détendant petit à petit en respirant profondément, avant de sourire à la proposition du thé.
Comme au bon vieux temps.

Je me déplace pour m'assoir à côté d'elle alors qu'elle fait quelque chose qui me révulse, à savoir plonger sa main dans les cendres brûlantes.
Je pousse un cri :
***


Hé !
Qu'est-ce que ?
K... Maaike...
Pourquoi te faire du mal comme ça ?
Et... tu ne m'as pas dit ce que tu étais venue faire ici...

Oh. J'ai oublié de... me présenter.
Tu peux m'appeler...


*** Une hésitation... la gorge nouée, je continue précautionneusement : ***


Mimi.
Oui, on peut m'appeler Mimi.
Laisse-moi soigner ta main...


*** Je prends mon sac, et fouille à l'intérieur pour trouver ma trousse de soins... ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 00h55

 
Tu t’appelles Mirwen.
C’est plus joli que Mimi.
C’est la boule jaune qui me donne des pensées.

Mais la mienne est détraquée. Elle offre un faux nom aux gens.
Je ne m’appelle pas Kaelianne.

Non. Je ne vous laisse pas soigner ma main.
Il ne faut pas s’inquiéter ou se formaliser de cela.
Cela fait partie de moi. Cela fait mal, c’est vrai, mais cela me permet bien des choses.
Un moindre mal pour un grand bien.


***
Elle referme ses doigts sur la paume.
Cela clos visiblement la question puisqu’elle sort deux gobelets et sert le thé fumant.
Elle pose l’un deux devant Mirwen.
***


Attention, il est chaud.
Il vaut mieux attendre un peu avant de le boire.


Je suis venue… ailleurs qu’ici. Je passe. Ici n’est pas mon but. Et je ne sais pas quel est mon but. C’est pour cela que je suis les signes. Ils me donnent la direction.


***
Un silence.
***


Vous me perturbez.

***
Elle murmure. Trempe ses lèvres dans le thé et souffle doucement sur la vapeur qui s’en échappe.
***


Je crois qu’il ne faudrait pas que je soies là. Et pourtant ils m’ont menée là. Je vois des images de vous, plus floues, moins belles. Elles me contrarient. Qu’avez-vous donc fait pour marquer mon essence au point que vous me poursuiviez dans ce nouveau rêve ? Pourquoi n’êtes-vous pas restée avec ce cauchemar ? Vous ne devriez pas être là…

Je ne sais pas si c’est bien… que je sois près de vous, que je vous donne de l’importance. Vous êtes … irréelle.
Mais si vous êtes là… c’est que vous avez votre existence ici aussi ? Ou est-ce alors une perturbation…
Un dérèglement…


***
Elle a un rire nerveux, un tremblement, elle ferme à demi les yeux. Avale une gorgée du breuvage. Elle sort de son sac un petit panier qu’elle ouvre. Elle caresse du bout du doigt sa petite moue qui dort dedans.
***


Tu te réveille aujourd’hui ? Hm ? Non… Bon… je te laisse près du feu, tu seras mieux.

***
Elle soupire.
***


J’ai peur. Vous me faites peur.

***
Elle se tourne vers elle.
***


J’ai envie…

***
La phrase meurt sans s’achever. Elle passe sa main valide sur son visage. Elle grogne.
***


Vous … Je ne devrais pas rester…

***
Elle se relève à moitié pour chanceler et retomber à genou près d’elle. Elle reverse son thé sans s’en préoccuper. Elle dévore du regard les iris doubles. En quête d’une réponse, d’un écho. Elle tend une main tremblante vers sa joue qu’elle survole sans l’effleurer.
***


Pardonnez-moi. Qui que vous soyez, pardonnez-moi. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. J’ai l’impression… de… faire face à quelque chose de trop… fort pour moi. D’effrayant. Et pourtant je suis fascinée, comme on l’est par le danger.
J’en viens à vous considérer comme l’objet d’un fantasme et plus comme une personne, vous me semblez être un souvenir. Je… me vois clairement vous embrasser. Comme une redondance persistance. Je m’excuse. De tout cela.

Je comprends trop confusément. Il me faudra du temps pour démêler… tout cela. Je voudrais partir… très vite. Vous fuir. J’ai l’impression… de l’avoir déjà tenté. Sans y parvenir jamais.
Vous me semblez si familière et étrangère à la fois.


***
Elle se tord les mains entre elles, nerveuses.
***


Je suis pathétique. Pourquoi ai-je tant fauté auparavant ? Pourquoi ne puis-je pas simplement avancer sans que rien de se complique… ?

Aidez-moi, je vous prie… Aidez-moi, ne me laissez pas faire de bêtises. Dites-moi que je fais erreur, je suis encore perturbée, c’est normal après tout. Tout cela est de ma faute.
J’ai envie de pleurer et de rire. J’ai envie de fermer les yeux et me laisser aller dans vos bras. Pourquoi ? Vous m’êtes étrangère !


***
Elle se jette avec une presque violence contre elle. Malgré la révolte sourde de sa dernière phrase. Se nichant au creux de son giron, noyant son visage dans la chevelure ébène. Elle gémit et rit à la fois. Visiblement traversée par des émotions aussi fortes que contradictoire. Elle est tremblante. Elle laisse son corps agir. Il agit seul guidé par une habitude inconsciente. Elle se sépare un peu d’elle pour pouvoir replonger son regard dans le sien.
***


C’est vous… n’est-ce pas ? C’est vous que je cherchais ? Vous c’est moi. Ce que j’ai perdu, c’est vous, ce qui me manquait, ce qui me semblait… perdu. Je vous ai perdue. J’ai mal. J’ai peur. Mirwen. J’ai peur.

***
Elle crispe ses mains autour de ses joues, mêle ses doigts à ses cheveux. Elle ne quitte pas ses yeux du regard.
***


Vous, c’est moi... Ce que m’ont dit les signes sans que je les comprenne. Comme la lune et le soleil. Moi, est-ce vous ?

Toi… tu me cherchais… aussi ? Pourquoi es-tu là ? Toi c’est moi.
Tu es si chaude… Belle comme la nuit.


***
Elle appuie sa joue contre la sienne. Elle ne cesse de murmurer, inaudible, de caresser tremblante son visage. Absorbée, captivée, les sens fous, ivres qui lui donnent le vertige.
***


Es-tu réelle ? J'ai si peur.

Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 10h14

 
*** Oui, c'est plus joli.
Je suis à la fois soulagée, et gênée qu'elle connaisse mon nom.
Que veut-elle ?
Elle n'en sait rien.
Elle est perdue...

Face à sa détresse, à ses questions qui n'en sont pas vraiment, je n'arrive pas à réagir.
Parfois blessée, parfois soulagée.
Elle joue sans le savoir avec mon cœur.

Et je l'accueille tant bien que mal dans mes bras, la caressant, essayant de la rassurer. Et de la garder contre moi.
Ça faisait si longtemps.
C'est dur...
Je lui murmure à l'oreille d'une voix tremblante :
***


Je te cherchais... oui. Je suis venue te voir.
Je suis aussi réelle que possible.
Ici, on est toutes deux réelles.
N'en doute pas.
Mon... mon amour est réel, lui aussi.
Mon amour pour toi.

Calme-toi.
Je ne te ferai pas de mal. Plus de mal. Juste du bien. Beaucoup d'amour.
N'aie plus peur... je suis là...
Tu n'as pas à avoir peur.
Je te protège.
Je veille sur toi.

Je t'aime.


*** Les derniers mots sont un murmure qui s'envolent de mon cœur, intense... ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 10h35

 
***
Elle papillonne, se laisse bercer.

Les mots coulent sur elle sans qu’elle n’en saisisse le sens. Son cœur s’est décidé à s’affoler, il lui fait bourdonner les oreilles. Elle n’est pas calme, non.
***


Comment pourrais-je être calme ?

Je suis dans les bras d’une réminiscence. Je ne sais plus où j’en suis. Mon corps est un champ de bataille émotif tremblant et ma tête … panique. J’ai l’impression que … tu… toi… je te sens… comme une partie de moi-même. Comme quelque chose que j’ai toujours connu. Et maintenant… j’ai peur. Parce que si tu me quittes… je ne serais plus jamais heureuse. J’étais heureuse de vivre seule et simplement.

Je jouais avec le vent, je riais à la lune et je marchais. Il n’y avait personne pour me dire quoi faire ou me juger. J’étais heureuse.
Jusqu’à ce que je tombe sur ce feu et toi.

Pourquoi ?
Ce n’est pas réelle.
Pourquoi ne me dis-tu pas que je me trompe. Pourquoi es-tu si réelle. Tu ne devrais pas être là, ni encore moins … réelle. Non. Ce n’est pas normal.


J’ai quand même peur. Je suis tétanisée. Regarde comme mes mains tremblent !

L’amour c’est trop abstrait. L'amour... n'est pas réel. C'est juste une excuse. Pourquoi m’aimes-tu ? Tu ne me connais pas ! Tu ne sais rien ! Pourquoi ne me dis-tu pas que je suis folle ! Je suis folle… ô j’ai si peur…




Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 10h44

 
*** Je fronce les sourcils en une moue adorable, moitié gênée, moitié folle de joie... ***


Je te connaissais... et je t'aimais.
La folle, de nous deux, c'est moi.
Parce que je t'ai fait du mal.
C'est pour ça que tu as peur.
Je t'ai fait du mal sans le vouloir, et tu m'aimais. Donc je t'ai trahie.
Et nous avons souffert toutes deux.
Beaucoup...
Mais c'est le passé.
Laisse la douleur derrière-toi...
Tu viens de le dire : tu étais heureuse. Je ne suis pas là pour t'empêcher de l'être.
Tu as le droit de me demander de partir si tu le veux.
Mais tu as aussi le droit de me garder auprès de toi si tu le veux.


*** J'hésite un instant. ***


Je ne suis pas un objet. Je suis réelle, et j'ai des sentiments.
Toi aussi.
Là tu as peur.
Est-ce que tu veux essayer de boire du thé ? Je n'ai pas renversé le mien, il est à côté de nous...
Peut-être que ça t'aidera. Tu l'as dit tout à l'heure, tu te souviens ?
C'est très bon pour se détendre.
Et je ne lâche pas ta main si tu veux. Je suis auprès de toi...

Prends ton temps...


*** Je reste contre Kaelianne, mais je relâche un peu l'étreinte exercée pour lui permettre de s'éloigner quand elle en aurait envie.
Pendant ce temps, ma main quête la sienne - celle qui n'est pas meurtrie...
Douce.
Mon autre main lui caresse ses cheveux emmêlés.
***


***
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***

 
Kaelianne Foha

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 11h02

 
***
Elle ferme les yeux, comme le ferait un chaton ou un petit enfant heureux des caresses prodiguées.
Elle essaie de comprendre. De comprendre tout ce qu’elle dit. Mais cela n’a pas de sens…

Elle rouvre à demi les yeux et lui sourit.
***


Je vais t’expliquer…
La réalité est une toile… qui masque une vérité un peu surprenante. Tu ne sais pas, alors tu n’as pas dû bien comprendre de quoi je parlais. Tu me connaissais, sans me connaître. Ce que tu connais c’est un vestige d’un rêve passé.


***
Elle marque une pause.
***


Le monde est un rêve, une immense toile rêvée. Et parmi elle, il y a des produits de rêve, comme nous. Mais nous on est un peu spéciale, parce qu’on a des passeurs. Ils nous permettent d’avoir une conscience exacerbée et de faire évoluer nos rêves. Je ne parle pas de rêve qu’on fait la nuit en dormant, mais du grand rêve.

Alors, nous vivons ce rêve et lorsqu’il touche à sa fin, nous nous effaçons et nous renaissons dans un autre rêve, sous une autre forme, une autre vie, un autre rôle. La mort n’est qu’un éveil.
Mais il faut être prudent, si on agit mal, si on ne fait pas attention à son rêve. Il devient un cauchemar, et cela devient très mauvais pour l’âme et ça perturbe les rêves à venir. Il faut alors faire de gros effort pour laver les impuretés et supprimer les dégénérescences tenaces.

C’est très simplifié. Il faudrait des jours pour parler de cela vraiment, et j’ai encore beaucoup à comprendre.

Mais il faut que tu te détache de tes mauvais sentiments. Tu n’est pas folle, tu n’as fait aucun mal. Tu ne m’as pas trahie. Je suis neuve. Toi aussi. Tu es vierge. Il faut te détacher de ton ancien rêve sinon il va pervertir le nouveau et le cauchemar continuera. Et si cela devient trop fort, cela pourrait devenir vraiment dangereux.

Je ne veux pas te perdre. Tu es comme le centre de ce rêve présent. Je te cherchais sans le savoir. Et maintenant je m’agite. J’ai l’impression de revenir à la vie. De m’emplir. C’est normal d’avoir peur.
Cela veut dire que j’éprouve des sentiments. Toi. Tu es en moi. Déjà.

Tu irradie. J’ai envie de te faire la cour. De te séduire. De te capturer pour te garder près de moi.
Tu m’aimes ? Cela veut dire… que je n’ai pas besoin d’avoir peur.

A quoi es-tu prête pour moi ? Jusqu’où veux-tu aller ? Jusqu’où oseras-tu aller ?



Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 11h21

 
*** Je reste stupéfaite.
Kaelianne a changé.
C'est une bonne chose, oui.
D'un côté, c'est effrayant pour moi aussi, mais passé le premier instant accompagné d'un frisson qui remonte le long de ma colonne vertébrale, je suis de nouveau soulagée.
Et, folle amoureuse. Encore plus.
J'étais si fière, si contente de ce que devenait Kaelianne que j'en perdais la parole, sur le moment.
Je ne pense pas à la contredire, ou à essayer de lui exposer ma vision des choses.
Je suis simplement éblouie par son raisonnement, ô combien différent d'auparavant.
***


D'accord.
Il me faudra apprendre, moi aussi.
Dis, je me suis fait un ami qui est d'ici. Il veut me présenter son père, mais moi, je ne peux toujours pas rentrer...
Parce que je ne suis pas d'ici.
Tu voudras bien qu'on y aille ensemble ?
Mon ami c'est un symbiosé.
Il s'appelle Liam.
Il est encore tout jeune, mais il est vraiment génial !
Il est très doué pour apprendre les chose. Peut-être qu'il pourra me l'expliquer, même si ça prend plusieurs jours, non ?


*** J'efface les pensées négatives du passé.
Oui. C'est facile.
Seul compte l'avenir. Un rêve ?
Je ne veux pas être réveillée.
Pas maintenant.
Tout va bien...
***


Il ne faut pas que je sois le centre de ton rêve.
C'est TOI qui dois l'être.
Nous... je suis très proche de toi, et j'ai envie de le rester. Parce que c'est une chose qui me rend heureuse.
Je suis prête à accepter de vivre une partie de ma vie avec toi, de partager mes repas, et mes amis. Mes connaissances.
Mon lit.
Mon amour.
Je ne sais pas, jusqu'où je veux aller.
Je n'ai pas envie de chercher des limites.
Pas maintenant.
J'ai juste envie d'être insouciante avec toi. Mais de continuer à vivre, quand même...

Et toi ?
Qu'est-ce que tu attends de moi ?


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 12h01

 
***
Elle sourit.
Un petit sourire heureux.
Vainqueur.

Qui se fait un peu déçu lorsqu’elle évoque son ami.
Elle se défait de son étreinte, se levant et contournant le feu. Elle lui tourne le dos.
Le regard plongé dans la nuit sombre.
***


Non.
Je ne retourne pas là-bas.
Pas maintenant.

J’ai… une route.

Tu n’as pas compris.
Toi, c’est moi.
Moi, c’est toi.

C’est ça, le centre.
Si tu te dénigre, tu cherche à t’effacer à mon profit et ça ne fait que me blesser.
Pourquoi voudrais-je d’une chose soumise et prisonnière ? Je ne veux pas être enchaînée.
Je ne veux pas de ça.
Tu m’es égale.

Ce n’est pas grave. Ne t’en fais. Tu comprendras peut-être un jour.

C’est bien de ne pas avoir de limites.
Mais il faut être prudente.
Être vierge ne protège pas d’une nouvelle douleur.
Le cauchemar n’est pas encore assez loin pour ne plus être un danger.

La frontière est encore fragile.
Je peux presque la percevoir.

Je n’attends rien.
Je te laisse choisir.

Je veux… être… libre.


***
Elle tend une main vers la lune.
***


Et la liberté, c’est le choix.

Il faut que je choisisse. Alors que mon choix est déjà fait… quelle ironie.
On est tous piégé… finalement.

Toi.
Tu es mon piège.
Tu es venue pour me reprendre.
Et tu as déjà gagné.
Parce que j’ai envie de perdre.
Me perdre.

J’ai l’impression de devenir folle, pourquoi me perturbes-tu autant ? Pourquoi es-tu la source de sentiments si contradictoire ? Pourquoi ne suis-je pas capable de cerner le sens de tout cela ?


***
Elle se tourne lentement vers elle. Elle l’observe en détail. Sans se farder d’aucune bienséance. La courbe de son nez, son regard volontaire, ses cheveux soyeux, ses courbes féminines qu’elle devine sous son vêtement. Tellement désirable, aussi perdue qu’elle. Elle doit se faire violence pour ne pas retourner près d’elle. Résister à cette pulsion effrayante de vouloir revenir contre elle. La toucher. Cela l’obsède. Son odeur, son contact.

Elle a peur de ses réactions, pendue à ses lèvres pleines.
Si douces, si délicates, elle aurait envie de venir les effleurer.
***


Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 13h52

 
*** Je secoue la tête, visiblement attristée : ***


Toi non plus tu n'as pas compris.
Je ne cherche pas à m'effacer à ton profit.
Et moi, je retournerai à Jypska.
Même si tu ne veux pas venir avec moi, et que ça me fait souffrir...

Je veux être libre, moi aussi.
Il n'y a pas de piège. Le seul danger est de n'avoir aucune volonté.
Libère-toi de tes sentiments contradictoire.
Apprends à faire le vide.
Et reconsidère moi, alors.

C'est un nouveau rêve, tu l'as dit.
Je t'aime, et c'est plus fort que les mots.
Mais cette fois, je sais faire la part des choses.
Non... ce n'est pas vrai.
Mais j'apprends.
C'est ça qu'il faut faire. Apprendre.
Toi aussi, tu dois apprendre.


*** Je me rapproche d'elle et pose ma tête contre son épaule, enserrant délicatement sa taille. ***


Tu es libre...
Tes lèvres sont libres de venir entourer les miennes.
Ta langue est libre de venir chatouiller mon cou.
Tes mains sont libres de venir caresser mes hanches...


*** Je tourne la tête vers elle, capte son regard, et attends. Le cœur qui bat à tout rompre. ***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 14h05

 
Tu es cruelle…

***
Elle souffle sur les lèvres de la séductrice.
Oui, elle est cruelle.
Elle enlace délicatement sa taille, une main remonte à sa nuque.
Elle vient mordiller ses lèvres, jouer lentement avec les siennes.
Il ne faut rien précipiter. Ne rien céder.
Ne pas céder.

Elle se brise, s’écoule, se noie.
Le baiser caressant se fait pressant, intrusif, presque violent.
Elle se perd dans l’étreinte.
Etourdie par sa saveur.

Se réapproprier chaque parcelle de sa peau, s’emplir de son odeur parfumée.
Phagocyter sa proie dans son étreinte. Remodeler chaque courbe alors que les lèvres dévorent toujours plus.
Elle s’arrête un instant, suspend ses caresses pressantes.

Le regard s’excuse alors qu’elle se détache une nouvelle fois.
Elle essaie de retrouver son souffle.
***


Excuse-moi… je ne voulais pas… tu…

***
Elle serre ses mains contre sa poitrine. Elle a l’impression de s’être embrasée de l’intérieur. Un feu sauvage qui s’est rependu dans ses veines, faisant naître un fourmillement bienheureux au creux de ses reins.
Elle s’assied, pour atténuer le vertige.
Elle la regarde, l’œil brillant.
Elle attend.

Mendiante.
***



Moi, c'est elle

 
Mirwen

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 14h17

 
*** Je reste sur le dos, suite à la vigueur de l'étreinte amoureuse de Kaelianne.
Le temps d'un éclair.
Pas désagréable, bien que violent.
Je reste un instant, pantelante, allongée, avant de prendre le bras de Kaelianne et de l'attirer contre moi.
Je la serre contre mon corps.
Fort.
Je la maintiens.
***


C'est bien, ne t'en fais pas...
J'en ai rêvé longtemps.
C'était... surprenant.
Reste là, maintenant...


*** Je respire profondément, l'odeur du feu mêlée à celle de cette chère Kaelianne avec qui j'avais envie de prendre un bain sans trop tarder...
Un luxe.
Surtout ici...
Mais j'en avais envie quand même !
***


***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Kaelianne Foha

Le Luang 28 Nohanur 1511 à 16h38

 
J’ai l’impression… qu’on va se disputer.
Parce que je ne veux pas rentrer et toi tu le veux.
Pour ton… ami.

***
Le mot est lâché comme du venin.
***


Puisque lui est plus important.
Alors je suis d’accord de te suivre.
Mais ne me demande pas d’être aimable, s’il ne me plait pas.


***
Elle s’écarte d’elle. Incapable de raisonner la colère qui la prend soudain.
Elle va mettre du bois au feu pour s’occuper. La frontière est trop fragile. Elle regarde le noir de la nuit et même les étoiles de la rassurent plus. Elle sent le danger lui picoter la nuque.
Elle remet ses affaires dans son sac en un tour de bras, ramasse le petit panier avec la boule cireuse. Elle le presse contre sa poitrine entre ses mains. Elle souffle dessus un instant attentive.
***


Il faut que je me mette en route…
Il ne me reste plus beaucoup de temps.
Désolée, j'aurai... adoré... rencontré ton précieux ami.



Moi, c'est elle

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