(post ouvert à tous)

Achille a pris les choses en main.

Achille dit :

Le "désir de bien faire" et autre "syndrome de l'utilité" qui tracassent la Vigie du Rêve depuis qu'elle a vraiment intégré l'expédition des témoins n'aurait pu se concrétiser sans l'idée simple, mais bigrement efficace, de son mou : servir à quelque chose, sur un grand navire parti pour un monde inconnu, c'est minimiser les risques et les dangers à sa portée. Penthésilée peut aider Saltis' Dymer à sécuriser les lieux ; le grand mâle ne l'a pas compris autrement, il a donc accepté.
Achille se demande s'il ne l'a pas fait aussi pour occuper la nelda, toujours prompte à fourrer sa truffe un peu partout sans raison particulière, histoire de garder un oeil sur ses activités... mais le symbiote se garde bien d'en parler à sa poilue.

Achille dit :

De fait, depuis quelques temps, précisément depuis la visite rendue à Sardoryane il y a deux mois, les relations des deux personnages se sont relativement apaisées. D'hostiles et défiantes, elles sont désormais vaguement houleuses, évoluant vers quelque chose de plus réfléchi. On ne peut encore les taxer d'apaisées, mais ce n'est plus la guerre de tranchée de ces trois dernières années. La Shaïm a dénoué quelque chose de profondément enraciné dans l'esprit de la Rêvante, en lui montrant que ce qui vient de Syfaria n'est pas systématiquement mauvais. Le talent d'Achille est de l'avoir compris, et de s'y adapter.

Achille dit :

A qui tu parles ? Demande la veilleuse en remontant la coursive centrale.

Le mou la regarde d'un oeil torve :

Achille dit :

Son taf ? Ah oui, elle entame sa première "ronde". Bon, le mot est excessif : la Favorite de Toh se contente de passer de cabines en cabines, dans le quartier qui a été attribué aux symbiosés. Elle souhaite savoir qui s'est déjà installé et si... tout va bien. Elle a surtout envie de lier connaissance avec les gens qu'elle connait mal.
Elle souhaite aussi jeter un œil mais ça, même elle n'ose pas se l'avouer.

La voici devant la première porte. Qui occupe cette chambrée ? Mystère...
Elle frappe deux coups :

Toc toc !

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Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Toc toc?

Tu es revenu dans ta cabine attitrée après ta première impression sur le pont, t'étant souvenu avoir enfermé une personne qui serait bien incapable d'ouvrir elle même la porte.
Nyrndi est d'ailleurs en train de prendre sa collation du midi sur ton meuble de chevet, étrange impression que celle d'un poussiéreux sous la forme d'un animal entièrement domestiqué. Fusion des acquis poussiéreux et des réflexes primaires animaux.
Sa queue en panache bouge nerveusement tandis que de ses deux pattes, elle maintient avec jalousie son amande contre elle, toute occupée à la grignoter.

Toc toc.
Les moustaches frémissent, les oreilles et la queue se lève en l'air en signe de surprise et danger.... puis le rongeur se remet à boulotter tranquillement.
Bien, qu'elle assume ses actes après tout.

Tu te lèves pour te diriger vers le panneau en bois.

''Oui, c'est à quel su.. Ah, Favorite Penthésilée!''

Tu ouvres clairement l'huis.

''Enchanté de pouvoir enfin vous saluer, vous me sembliez occupée sur le pont tantôt, mais je savais avant même de vous voir sur ce navire que nous nous y reverrions.''

La faire entrer, pas la faire entrer? Nyrndi parait bien peu s'en occuper, l'on peut l'entendre distinctement qui vient tout juste d'ouvrir une nouvelle noisette. Le petit craquement passe très mal inaperçu, même dans la coursive ou se tient la Nelda.

''Mais j'y songe! Vous nous aviez quitté si précipitamment à Syrinth que je n'ai pas eu le temps....''

Tu te retournes pour aller fouiller dans ton sac encore à moitié rempli posé au pied du pupitra de l'autre côte de ta cabine. La Favorite est libre de rentrer ou rester dans la coursive.

---

 
Bien sûr qu'elle entre, la grande nelda !

Elle entre, pour une raison précisément opposée à celle que pourrait imaginer Heltaïr : parce qu'elle a une confiance quasi-aveugle dans sa probité. Cette cabine est le dernier endroit où un espion, un bandit, un clandestin, un comploteur, un monstre ou qui que ce soit de suspect irait s'abriter... à moins d'être fort mal renseigné !

L'équilibrien est Preux du Crépuscule ! Les mots ont un sens, au-delà de l'appréciation personnelle du personnage par la Haut-Rêvante. Le seul qu'elle ait déjà connu, au préalable, c'est Veiglaigh : la franchise, la droiture faites tydale. Une référence morale. Un roc.

Heltaïr, qu'on se le dise, est de cette trempe !

Bon. C'est un peu le bordel, ici. Il faut dire que cette notion est toute relative, pour une Vigie du Rêve qui n'honore Toh qu'en pointillés, lorsqu'il est question d'ordonner sa chambre. Sur le lit de l'Arc'Rhon, un sac étale la moitié de son contenu, tel un fêtard aviné au lendemain d'une méchante bringue. Des armes sont posées contre le mur et différentes affaires courent au pied des étagères. Un grand coffre ferré, modèle standard à chaque cabine, gêne au milieu du passage. Il y a quelques paquets et flacons étiquetés sur la table de nuit, des herbes, des carnets, des noisettes en vrac en haut d'un meuble et même... un écureuil empaillé !

Enfin, c'est que ce pense la veilleuse, sur le moment.

C'est tout ce que le Preux a trouvé bon d'exposer, comme trophée ? Elle qui s'imaginait qu'il passait ses journées à combattre des jytryans et des vortex... Déception ! La Haut-Rêvante détourne aussitôt son regard, très gênée pour le guerrier. Il doit y avoir une explication logique mais pour l'instant, elle n'entend pas la demander.

Achille, en revanche, est plus suspicieux. Le mou esquisse une moue... dubitative, observe la bestiole plus attentivement mais garde le silence, non sans lancer un regard appuyé à P'ti Dur.
Quoi qu'il en soit, Penthésilée poursuit sur sa lancée, prenant la phrase inachevée du Chevalier comme une invitation :

Pas eu le temps de quoi ?

---

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Escalader Heltaïr.

Check.

Se planquer dans sa poche.

Check.

Passer les dernières lignes de surveillances.

Check.

Le petit bout d’écureuil était finalement parvenu a ses fins… Et peut se reposer en paix. Pour le moment a part faire confiance a Heltaïr… Il n’y a plus grand chose a faire. Pas qu’elle aime spécialement ça d’ailleurs… mais bon. Pas question de faire la fine bouche pour le coup.

Bon… Malgré tout c’est avec un certain soulagement qu’elle avait sentit la grande main du tydale la sortir avec une délicatesse toute relative de sa poche…

- Skouiiiii ? Skouikouiik ?

Bon. Certes. Moyennant un certain effort de volonté elle aurait pu lui expédier une pensée. Mais… Pourquoi ? Non. Pour le moment… Le plus intéressant dans l’histoire était contenu dans la besace qu’elle avait quitté un peu plus tôt…



Ca bouge. Ca bouge même dangereusement. Enfin… Assez pour la réveiller a une heure totalement incongrue. Et pour couronner le tout… La nuit sur la table de chevet… Même avec de quoi manger… Pas génial. D’autant que… Une idée particulièrement amusante (et plaisante) fleurit dans l’esprit de Nyrndî…

Oui. Dans L’esprit. Ou du moins… Dans la pauvre petite dizaine présente. Le reste vogue. Ailleurs. Au delà des limites de la raison… Et seule cette forme un tantinet faiblarde évite les débordement entropiques… A une ou deux reprise ses poils se sont hérissé et ont changé (momentanément) de couleur… Pourtant les choses ne sont pas allées plus loin. Pour l’instant. Que la dame en soit remerciée.

* C’était une promesse presque.

* Sksskskkkk…

* Et c’est pour son bien.

* Pis ça lui apprendra a me laisser toute seule dans la chambre…

* Skouiiiii !!!



Au retour d’Heltaïr Nyrndî le snoba purement et simplement. Après une petite heure de préparation de nid douillet dans un coin du lit du preux… Elle avait tenté de sortir… En vain. Même si grimer jusqu'à la poignée était un jeu d’enfant… Elle ne pouvait tout bonnement pas la tourner.

Impossible de sortir…

Heureusement qu’il y avait des noisettes.

Tout un art de casser des noisettes quand on a pas l’habitude.

Le plus compliqué dans l’histoire c’est de ne pas écraser le fruit au moment de briser la coquille…

Facile en apparence ?

Absolument impossible dans les faits.

Une véritable horreur.

Mais avec le temps elle prenais la main.

Ou plutôt la dent.



Puis quelqu’un avait frappé a la porte. Danger ? Mwarf… Et alors ? Question de sécurité quand même elle était allée se planquer derrière Heltaïr…

* Trop grand.

*Pas pratique.

* Skskouiii !

Alors elle ressort… Et voilà que la porte s’ouvre. Bon dieux !

Surtout… Ne pas bouger. Un poussiéreux. Un Nedla. UNE neldame. Pire : une neldame connue. Pas pratique. De toute manière il est trop tard pour se planquer…

Moë dit :

---

 
Bien loin de te douter de la prochain traitrise de la moue, tu es occupé à chercher quelque chose dans ton barda.
... Dans ton bordel, ok.
Enfin non, quand meme... ya certes ton sac qui n'en est plus un à force d'enchantements et déborde donc de choses et autres complètement diverses: fioles, volumes recouverts, couverture pour soirée fraiche en Hatoshal, dagues, paquets divers.. dont émerge même le manche d'un cavaquinho?
Bon sac mis à part.... Ouais ya ta cape qui pendouille sur la porte de l'armoire.... Ouais ton bâton est tombé au sol au gré du roulis...

Ouais bon, ok c'est peut être pas fooooorcément très rangé...
Et alors?
Hein? D'abord...


Bien loin de ces considérations, tu trouves enfin ce que tu cherchais.

''Ah voila... Avec les félicitations de tous les membres du Théâtre. Je pense que vous reconnaitrez la bouteille.''

Et pour cause.
Tu brandis avec presque fierté -ou gentille moquerie- la bouteille que seule la Favorite avait fait ouvrir pour s'abreuver de son.... contenu à défaut d'autre nomination ad hoc pour qualifier le breuvage. La soirée prévue dans le théâtre des Bondieuseries s'était brutalement écourtée après que la Nelda ait tenté d'en finir avec son verre.

Alors que tu tends avec un grand sourire la dangereuse bouteille à Penthésilée, c'est le moment que choisit Moë pour ... comment dire... La Favorite n'avait rien noté d'anormal, et maintenant.... alors comment dire? Poignarder par derrière?

Oui tu dois un peu ressentir ca.

Les yeux ronds comme des billes fixant la Moue, le sourire ayant rapidement fondu comme neige au soleil, tu te figes, le bras toujours tendu vers la nelda.
Pti dur dit :

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Rhoooô, Heltaïr a apporté le tord-boyau d'Asgarh...

Sur la terre ferme, la substance est déjà dangereuse, tant ses effets sur le système digestif s'apparentent à ceux de la nitroglycérine. Mais sur un bateau, on frôle l'incident diplomatique ! Pourtant, la Vigie a de bons souvenirs de la chose : amatrice éclairée de gros rouge, de fonds de vieilles cuves et d'alcool de patates, elle sait reconnaître - et apprécier - une liqueur de contrebande, coupée à l'huile de naphte et au vinaigre blanc. Un véritable festival, pour les papilles... et la purge est offerte !

Mais tandis que se dévoile la dive bouteille, Moë fait une apparition remarquée. Penthésilée la regarde quelques secondes, interloquée, le temps que ses neurones et ses synapses reviennent de vacances ; d'un coup, elle calcule... et percute :

Trois moins deux égale un ! Il y a un mou de trop dans cette pièce !

Mais ! S'exclame la Haut-Rêvante :
Qu'est-ce que...
Qui...

La queue en bataille, elle se reprend et pointe la symbiote du doigt :

Toi, je t'ai déjà vue ! A Syrinth !
Qui t'accompagne ??

Achille regarde la nouvelle venue avec une surprise amusée. Soulevant son chapeau chinois :

Achille dit :

S'adressant à Pti Dur :

Achille dit :

La Favorite de Toh se tourne vers le Preux, les sourcils froncés :

Chevalier ?
Un passager clandestin s'est planqué dans votre chambre !

S'appuyant le dos à la porte, elle poursuit :

Il est coincé !
Cherchez-le, fouillez partout, je bloque la sortie !

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Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
''Bien... Inutile de vous alarmer, Penthésilée...''

Si la Nelda a toujours cette touchante note de naïveté, elle n'est pas stupide.
Game Over pour Nyrndï?

D'un bras assez mou battant l'air, tu incites la Favorite à se relâcher.

''Le .. passager est déjà connu.
Et...''

Et.. oui pourquoi pas ne pas tenter...

''Et la situation est pour ainsi dire sous contrôle.
Votre mou a déjà compris ce que je veux dire, il me semble.''

Maintenant c'est à Nyrndi de jouer et de se débrouiller.
Au choix, il lui reste l'auto dénonciation, le déni, le meurtre de mou, le meurtre du Preux, le meurtre de la Favorite et une cinquantaine d'autres possibilités.
Bon au moins sous la forme écureuil, on a évité le pire des grosses colères entropiques.

Ensuite on pourra toujours voir si il est encore temps, jusqu’où va l'innocence de la Nelda.

Pti dur dit :

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Hésitation… Bref déséquilibre altérant la trame du monde… A peine perceptible. Comme si, dans l’espace séparant deux seconde un univers été né… Et que milles autres avaient vu leur fin se précipiter.

Comme si, dans l’espace entourant une seconde tout avait débuté. Pour ne jamais finir.

La moustache frémit.

Incompréhension. Des géants rivalisaient de talent. Rivalisaient de leur maîtrise rhétorique… Pour… Pour déblatérer des phrases dont la puissance aurait sans peine ébranlé les convictions (pourtant certaines) d’un bilboquet.

Le soleil illuminant la grisaille cubique d’une délicate teinte sanguine tournoya… Frémissantes les petites perles sur le côté de la moue tintent… Echos d’un autre monde… Miroir d’une Tchaë perdue dans les limbes…

Appel d’un écureuil dont de nombreux esprits d’oublient… Par delà les contraintes imposées par un corps si frêle… Perdues au delà de la mort… De l’oublis. Appel d’une noirceur que d’aucun auraient préféré oubliée… Appel au chaos.

L’espace d’un instant l’écureuil sembla… Autre. Comme si l’équilibre avait déserté a jamais. Comme si rien n’avait changé.

Sa tête s’était penchée sur le côté.

Mais sur le plan mental… Plus d’écureuil. Plus d’innocent rongeur. Non. La présence de Nyrndî était là… Tout bonnement… là. Présente. Comme une pensée sans cesse expédiée… Comme une pensée imprégnant l’air même… Tout juste assez puissante pour que ceux qui, d’oreilles, n’ont pas les deux seules perchées sur leur tête entendent…

Tout juste assez puissante pour que la salle en raisonne.

Tout juste assez puissante pour que le jaune orangé de Moë se brise. Prenne une teinte blafarde plus proche de celle de
p’tit dur…

Une pensée que les mots ne peuvent exprimer.

Une pensée que la raison ne peut appréhender…

Comme jaillit des profondeurs des mers.

Comme s’élevant des abysses…

Noirceur.

Ténèbres.

Chaos.

Moë dit :

Quelques mots. Quelques pensées viennent flotter. Pareils a de frêles esquifs sur une mer tourbillonnante. Feuilles emportées dans la tempête.

Détruire.

Perdues

Vaincre.

Trouver.

Seules.

Abattre

Abandonnées.

Briser.

…

---

 
Bon.
Ca, c'était pas prévu.

Tu veux bien que la polymorphie et le mixe des sentiements poussiéreux-animaux, des fois ca détonne, mais là.... l'Artiste en est presque flippante.
Des fois que tu aurai songé à la faire passer pour une passagère -clandestine- inoffensive, ca fout un peut tout en l'air non?

Non? Et bien pas si ...
Euh...
Comment rattraper ca?

Toujours perplexe quant aux raisons de ce déballement de pensées obscures, tu prends un air parfaitement sûr du type blazé qui en a vu d'autres:

''Ah oui... et je crois que vous lui faites peur.. la différence de taille, les prédateurs naturels, tout ca, tout ca.''

C'est nul.
T'es nul, Helt.
Au moins tu le reconnais.
Bon maintenant, reste toujours à justifier sa présence.
Un maitre d'improvisation serait d'un certain secours là dedans. Que fait donc SIlindë quant on a besoin de lui??

Tiens en parlant de Silindë, qu'est ce qu'il veut?

''Asseyez vous si vous voulez -mais pas à côté d'elle, elle me semble un peu à fleur de peau- je vais vous expliquer, le temps d'écouter une ou deux pensées''

Petit sourire se voulant convaincant.

Bon il veut quoi le Sili? Tu es bien décidé à lui faire quelques remarques sur sa Nyrndi là, car sérieusement...
Sauf que la pensée qu'il t'adresse t'entraine soudain bien loin de tes problèmes actuels.

Le petit regard absent de celui qui use de sa télépathie se voile progressivement et les pupilles se reserrent.
Le sourire disparait instantanèment de ton visage qui prend progressivement une couleur proche de celle de ton Mou.
Ton dos se voûte, tes bras chancellent.

A la fin de la pensée tu es sous le choc.
Abasourdi.
On vient de te transmettre les dernières pensées de Mirgahal.
Et ses actes récents.

L'image du couple assassiné est gravée au fer rouge dans ton esprit.

''Ma Dame, ayez pitié....''

La tête entre les mains, tu es maintenant assis, prostré sur ton lit.
Ayant complètement oublié ce qui se déroulait une minute auparavant.

Lorsqu'au bout d'un certain temps qui doit paraitre bien long et incompréhensible pour Penthésilée, tu te redresses, c'est un visage fermé et dur que tu arbores à nouveau.

''Je suis désolé, Dame Penthésilée, nous reprendrons ce sujet de discussion plus tard, nous avons un problème plus important actuellement.
On vient de m'informer d'un double meurtre. Dont je connais le coupable.
Le nom de Mirgahal vous évoque encore quelque chose je pense?''

La transition est brutale.
La Favorite va sans doute se sentir perdue. Jouée peut être.
Elle n'a pas vu elle, ces visions que l'on t'a transmises, celle de cette enfant pleurant entre les corps sans vie de ses parents.
Ces visions de folie.

---

 
Curieusement, au moment où l'affaire devrait sérieusement se compliquer, elle semble soudain beaucoup plus claire aux yeux de la Vigie :
L'écureuil, c'est... Nyrndî ! La petite artiste tchaë croisée à la Sainte ! Voilà pourquoi Moë évoquait quelque chose à la nelda. Cela explique aussi le sourire narquois d'Achille, et sa familiarité envers la mou.

Du coup, Penthésilée est rassurée : elle n'a pas de Nyrndî l'image d'une comploteuse ou d'une trafiquante de S'sarkh. Reste à savoir ce qu'elle fait là, et sous cette forme, mais c'est secondaire, presque anecdotique. La sécurité du navire n'est plus dans la balance et dès lors, ce n'est pas le problème de la Haut-Rêvante. C'est plutôt la sécurité de Nyrndî qui est en cause, compte tenu du caractère soupe-au-lait de Saltis' ; le vieux mâle l'aura mauvaise, c'est sûr...

Héjia, Nyrndî !

La veilleuse est soulagée, cela s'entend. Pourtant, l'Equilibrienne n'a pas l'air au mieux de sa forme... elle est complètement déprimée, ma parole ! Prostrée, murée dans son silence, elle envoie de sombres pensées à ses alentours, jusqu'à contaminer un Preux qui s'affaisse à vue d’œil sous les yeux sidérés de la nelda. Mais qu'est-ce qui se passe, ici ?

Les paroles du tydale réorientent le débat. Penthésilée n'a plus de raisons de bloquer la porte, elle s'avance donc et répond :

Mirgahal ?

Oui, je connais ce nom... Nelle m'a prévenue de sa dangerosité. Il est suivi par nos devins et l'Ordre sait où il se tient.
Il a tué, dites-vous ? Deux fois ?

L'aimable poilue bascule sans délais en mode Favorite de Toh. Un mode tout de suite moins sympa :

Et bien, Chevalier, qu'il soit chassé et châtié, de préférence par les vôtres, puisqu'il est issu de vos rangs.
Il me semblerait juste, tant sur le plan judiciaire que diplomatique, que ce soient les enfants de la Dame qui s'en chargent.

Les devins de l'Ordre sont à votre disposition.

---

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Les pensées de la Tchaë continuaient a raisonner… Chaque instant évoquait une douleur pire que le précédent. Chaque instant transpirait d’une haine plus violente. Les ténèbres suppuraient de ses pensées… brutes. Marbrées de sang… De sang et d’horreur…





Comme une créature venue des profondeurs de la mer.

Venue des profondeurs de la nuit.

Venue des profondeurs de la mort.





Puis le tourbillon se fissure. La noirceur se fendille… Les veines de sang éclatent…

Mirgahal…

Silindë.















Les abymes jusqu'à présent se rependaient sur l’endroit…

A présent elles l’aspiraient. Comme si la colère avait cédé place a quelque chose de plus calme. De plus terrible. De plus froid. L’entropie tourbillonnante entourait l’écureuil… Si seulement elle avait pu prononcer un mot. Un seul… Les forces indomptables se seraient probablement déchainées… Glaçant l’endroit. Le brûlant. Le brisant. L’attirant vers les profondeurs.

Mais non… Seule la glace demeurait.

Et une pensée. Une seule. Claire. Puissante. Transmettant la sensation purifiée de toute expression :



- Skouiiiii ! Skskskiiiii !!! Skskouiii ! Skkkkoui……

Les couinements du rongeurs expriment plus que clairement son mécontentement mais il faut un moment pour que l’artiste réalise qu’elle ne peut vocaliser proprement et qu’il vaut mieux passer par la pensée…

Un cristal de glace prend forme. Prend vie. La pensée chute. Comme gelée avant même d’être formulée.

Il n’est pas des nôtres. Il n’est pas équilibrien. Il est ennemi.

Moë dit :

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Tu te lèves du lit sur lequel tu t'étais assis.

''Ces meurtres on été perpétrés dans le village de Laod, c'est un petit hameau fraternel, et ce n'est pas loin de votre propre territoire.
Il parait évident que nous allons le rechercher activement avec nos propres moyens, c'est un fait. Mais je vous suggère aimablement de bien vouloir transmettre l'avis de recherche dans vos villes et villages. Qui sait combien de temps nous mettrons à l'attraper?''

Machinalement, tu ramasses la boule de poils hérissés complètement tétanisée sur ton lit et la prend dans tes bras. Ses pensées folles fusent tout autour de vous et par réflexe, tu caresses l'écureuil pour tenter de l'apaiser.

''Je vais devoir organiser tout cela, envoyer plusieurs pensées... et prier très certainement.... beaucoup...''

L'horreur de la chose et ce viol libre de l'Equilibre le nécessite sans aucun doute.

''Je vous remercie Penthésilée.''

Une facon comme une autre de lui demander congé.. de prendre congé.
Besoin de réfléchie.
Besoin de se calmer.

Haine. Repos. Prière. Alertes. Justice. Crimes.
Et te voilà toi, coincé loin de tout sur ce navire...

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Penthésilée mesure bien l'étendue du problème, mais quelque chose persiste à lui échapper :
Pourquoi diable les deux équilibriens se mettent-ils dans un état pareil ?

Si la sensibilité de l'artiste tchaë peut, dans une certaine mesure, expliquer sa prostration morbide, l'abattement moral du tydale est plus mystérieux. Mirgahal aurait-il tué des membres de leurs familles ? A priori, non, puisqu'il a frappé dans un village fraternel...

A l'évidence, la Vigie du Rêve ne sait pas tout. Pour une raison qui lui échappe complètement, Nyrndî et Heltaïr lui cachent quelque chose.
C'est à croire qu'ils viennent de voir le P'ken S'sarkh !

Mi-figue, mi-raisin, Achille sussure :

Achille dit :

Comment cela ? Tu peux t'expliquer ?

Achille dit :

Non ! Comment ça, des données brutes ? Sois plus clair, s'il te plait.

Achille dit :

Et grimaçant, tétanisé par l'effort contre-nature consistant à s'éloigner volontairement de son hôte, Achille lévite en direction du couloir.
La Haut-Rêvante le suit, la mort dans l'âme.

---

Penthésilée
Vigie du Rêve
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Bloc glacial.

Plus rien ne bougeait.

Comme perdue dans une tempête de neige…

Pas un son.

Pas une pensée.

Rien.

Après l’explosion de colère brute il ne semblait rien rester de Nyrndî… Comme si elle s’était perdue dans les profondeurs de l’océan… Comme si ses pensées avaient pris fin. N’étant plus que ténèbres. Comme si elle avait une nouvelle fois rejoint les contrées d’au delà du voile.

Moë dit :

Puis, dans un éclair roux, l’écureuil pris le large. Quittant la chambre ou il était resté immobile si longtemps par l’ouverture de la porte laissé par la Neldame…

Moë dit :

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Mi-dépitée, mi-déprimée, la Vigie du Rêve laisse la coursive aux cabines officielles derrière elle et décide d'aller prendre le frais non sur le pont, balayé de méchantes bourrasques depuis une bonne heure, mais dans les entrailles du navire : à mi-hauteur de l'impressionnant bâtiment, l'on trouve les étages dédiés à la vie commune, au travail en tous genres et... aux cuisines. C'est là un lieu que Penthésilée n'a pas encore inspecté.

Empruntant l'escalier le plus proche, elle descend au pont moyen et se dirige d'abord vers les réfectoires, prenant bien soin de ne pas déranger les marins rencontrés plus que nécessaire. La plupart sont occupés, quelques-uns font une pause, tirant des bouffées de tabac brun de leurs pipes d'écume et soufflant la fumée en devisant. Un grand tydale nourrit une belette, dont la tête dépasse de sa poche. La présence d'une femelle nelda, armée et accoutrée à la mode Haut-Rêvante, ne surprend plus ces gens de mer. Il est évident que le second, et Saltis', ont laissé des instructions.

La veilleuse s'engage dans le couloir menant aux cuisines. S'écartant devant deux commis transportant une carcasse de bœuf, elle note que les témoins n'ont pas lésiné, coté provisions : la mission devrait durer longtemps... en tout cas, elle le pourrait !

Achille dit :

Va savoir ? Peut-être qu'en haute mer, il redevient comestible ?

La Favorite de Toh atteint les cuisines, dont la porte à double battant est grande ouverte. Sur les tables et les étagères bien chargées, elle reconnait ce qu'on appelle des conserves, ces boites contenant une nourriture impérissable, miracle de la technologie fraternelle. Plusieurs personnes travaillent dans le local, préparant sans doute le repas du soir. Parmi les gens présents, un simple tour de salle permet à la nelda d'identifier deux symbiosés...
Deux symbiosés qui ne sont pas sur sa liste !

Se tournant vers Achille, elle dit d'un ton blasé :

Bientôt, il y aura plus de passagers clandestins que de marins, dans ce navire...
Nous n'aurons pas trop de nos vivres, finalement !

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Penthésilée
Vigie du Rêve
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Hooooo ! Quatre verres de rhum sur le bar! Quatre verres de rhum ! J’en bois un et je le jette par-dessus mon épaule, ça fait tout chaud.
Hooo ! Reste trois verres de rhum sur le bar! Trois verres de rhum ! J’en bois un et je le jette par-dessus mon épaule, ça fait tout chaud hooo !
Hooooooooo ! Reste deux verres de rhum sur le bar! Deux verres de rhum ! J’en bois un et je le jette par-dessus mon épaule, ça fait tout ch…



Pfiouuu c'est trop de pression… Ou j’en étais…
Bon tant pis on va dire quarante cinq.
Hooooo ! Quarante cinq verres de rhum sur le bar! Quarante cinq verres de rhum ! J’en bois un et je le jette par-dessus mon épaule, ça fait tout ch….



Tiens c’est le poilu blanc.



Bizarre quand même, je le croyais plus petit…


Peut être qu’il à mangé de la soupe comme je lui avais dit.



Hééé Pssssssssssssst. Pssssssssst

 
Tiens, le plongeur blond l'a vue. Et il l'appelle, semble-t-il, non sans discrétion.

La manœuvre intrigue la Haut-Rêvante : croit-il qu'elle va le couvrir ? Il se méprend quelque peu sur son rôle du moment... mais bon : ce peut être un moyen efficace d'en apprendre davantage. Bien qu'elle n'ait aucune raison particulière de se méfier des clandestins, cacher sa présence aux maîtres d'équipage et responsables de l'expédition ne plaide guère en faveur de leur honnêteté. Une certaine prudence est de mise, en la circonstance.

Penthésilée s'approche, sans pour autant venir au contact de Gushbood. Elle reconnait alors l’hurluberlu croisé devant la Sainte, lors de la fête des fous. Il s'était plus ou moins moqué d'elle, mais rien de personnel : ce témoin avait surtout l'air d'être à coté de ses chausses.

Qu'il soit simplet ou plus jeune que prévu, le résultat risque d'être le même : une conversation décousue, sans queue ni tête, ne menant nulle part...
Mais qui sait ? Même au cœur du mensonge, personne n'est à l'abri d'une bonne surprise.

Parvenue à portée de voix, la Vigie se lance :

Hejia, jeune rhon.

Je suis Penthésilée, du Haut-Rêve, co-responsable de la sécurité à bord.
Qui vous a recruté sur ce navire, je vous prie ?

Achille dit :

Achille, sashi de ne pas interférer.
Surtout si c'est pour sortir des âneries pareilles.

Achille dit :

Ne faites pas attention à lui, et répondez-moi franchement.
Je ne vous veux aucun mal.

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Penthésilée
Vigie du Rêve
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Hé ! C’est moi Gushbood et pas Rhon ché pas quoi.


T’es encore allé picole alors que tu ne tiens pas pfff, je comprends maintenant pourquoi tu dis n’importe quoi mais cet accent là il vient d’ou? Et aussi la voix que j’entends, t’es dev’nu ventriloque ?

Hiiiii !



T’es… euh…je…


Je euh… vous êtes pas l’autre poilu en fait ? Pfiouu. Je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. C’est parcequ’ aussi vous vous ressemblez tous un peu. Surtout la couleur, ouais, la couleur c’est presque pareil.
Vous voulez savoir qui c’est qui m’a recruté hein ?



C’est pas trop une longue histoire…

Ben, en fait au début j’aurais même pas du venir. Vous savez pourquoi ? C’est parceque j’étais même pas à Lerth. Encore plus au début en vrai j’étais vers la forêt et je cherchais un trésor qui était inscrit sur une carte.
Je croyais que j’allais le trouver facilement mais j’ai eu beau faire des trous partout avec ma pelle, bah au final je suis même pas tombé dessus. Par contre j’ai trouvé une jolie paire de bottes que je porte maintenant en plus, regardez !



Bref passons c’est après que c’est intéressant. Je suis retourné à Lerth sans me presser et si j’ai mis longtemps c’est que je me suis arrêté plusieurs fois. Une fois pour cueillir des champignons rouges avec des poids blanc et une fois parceque j’ai croisé mon pote Lucien celui que l’on nomme Lulu la main verte près de la forêt. Je sais plus combien de temps on a joué, à la fin il voulait me faire boire une fiole dorée mais comme ma mère elle me dit souvent de pas faire confiance a Lulu et ben j’ai pas bu. Après j’ai continué vers Lerth et je voulais passer à la Taverne comme d’habitude, histoire de montrer que le puissant et le téméraire Gushbood était de retour. Et ben vous savez quoi ? J’ai même pas pu !
Nan… j’ai même pas pu. Tout ça c’est parceque mon cousin Jojo il me courait après. Et vous savez pas pourquoi monsieur ? Hein vous savez pas ? Et ben il voulait me dire que le frère de son père il était Maître des coqs sur un bateau qui allait partir et qu’il cherchait quelqu’un pour faire la soupe.
Faut pas se demander pourquoi, je me suis même pas demandé moi. Tout le monde sait que mes soupes sont super bonnes. Je suis un génie de la soupe même que mon deuxième surnom après Gushbood le sanguinaire c’est Gush la cuillère à soupe. Ca envoie du bois hein? Donc au final j’ai rejoins le bateau pour aider le frère du père de mon cousin et pour éclabousser toutes les personnes du bateau de mon savoir sou… euh soupistique ?

Voilà… Et ça encore c’est la version courte hein !




Attendez je vais vous chercher le frère du père de mon cousin. Ne bougez pas ! Surtout pas !

Surtout surtout pas !



Et comme ça j’irais me coucher sous le lit de Vorondil.

 
Le frère du père de votre cousin, vraiment ?
Quel est son nom ?

La Vigie du Rêve, à ce stade, n'attend plus de réponse : le miracle - la bonne, l'originale surprise - d'une discussion sensée n'aura finalement pas lieu. L'individu n'a qu'un désir, semble-t-il : celui de prendre la poudre d'escampette. Comme si se cacher sur un navire en pleine mer était une option, pour un symbiosé...

Grand bien lui fasse. La nelda commence à se lasser de ces gens qui n'assument pas leurs choix. Elle se sent ringarde, arque-boutée sur ses valeur de dignité, de franchise, de transparence et d’honnêteté. Comment Saltis' Dymer va-t-il réagir ? La nostalgie de l'Ordre l'envahit. Alors, la Favorite de Toh ne suit pas sieur Shinetop, tandis qu'il s'éloigne à petits pas...

Elle le regarde avec une lassitude non dissimulée.

Il veut partir ?
Qu'il parte.

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Penthésilée
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