Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

Le Bateau : Premières broderies verbales sur étendues salines

Rencontre cordiale entre symbiosés
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Sujet lancé par Erling
Le 14-12-1511 à 16h51
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Posté par Penthésilée,
Le 07-02-1512 à 10h55
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Erling

Le Merakih 14 Dasawar 1511 à 16h51

 
Tout comme pour Antiorn, le S'sarkhnesh balbutiant de Penthésilée fit rire le Propage. Si il comprit quelque chose à propos d'un café qui lui sembla cohérent, le reste n'avait pour lui ni queue ni tête. Un chat ouvrant une boutique ?! Le Propage se dit qu'il avait du mal comprendre et se fendit malgré tout de quelques mots d'encouragement car le but recherché ne semblait pas tout de même très loin.

Un bon début Dame Penthésilée ! Vous pourrez bientôt passer inaperçue à Lerth !

La suite fut en revanche moins amusante. Le Propage n'avait pas pensé à cette problématique de distance aux Piliers. L'expédition n'en prenait que plus de sérieux et de relief mais il n'était pas question de céder à la panique. Quand à la dernière répartie de la Nelda, bien que lâchée sous forme de boutade, elle conservait un sens aigu. On ne trouverait pas le S'sarkh par un simple hasard. Les choses n'étaient pas de cet ordre là.

Le Propage ressentit une légère sensation de fraicheur. Fut-ce la mention d'une mort définitive, la proposition d'Antiorn ou bien réellement le vent plus frais qui se faisait sentir, Erling n'aurait pu le dire. Il ne chercha pas à s'appesantir sur cette cause et répondit plutôt au blanc Nelda, un peu gêné par la considération dont il faisait l'objet :


C'est avec plaisir que je continuerais cette conversation à l'intérieur. Tout du moins si cela vous sied aussi.

Destinant cette dernière phrase à Penthésilée, il se tourna en même temps vers un sac un peu informe posé plus loin sur le pont.

Toutefois, laissez moi le temps de récupérer mon paquetage, je n'ai pas encore pris possession de mes quartiers et je préfère ne pas laisser trainer mes affaires. Non que je m'inquiète d'une éventuelle disparition, quoique le roulis pourrait en faire son affaire, mais je ne voudrais pas qu'elles embêtent un matelot affairé.

Joignant le geste à la parole, Erling récupéra son sac qu'il passa à son épaule puis revint vers ses deux interlocuteurs, attendant que l'un d'entre eux prenne les devant vers l'intérieur du navire.

Pélerin du S'sarkh

 
Antiorn

Le Merakih 14 Dasawar 1511 à 17h06

 
Certains avaient mis un pied léger sur le navire.
Cela ne surprend qu'à moitié le confrère.
Un mauvais signe.
S'engouffrant dans l'escalier menant aux ponts inférieurs, il lance par-dessus son épaule:

Lorsqu'on vit par l'épée, on doit accepter la mort à chaque fois que l'on dégaine.
Lorsqu'on quitte la terre ferme pour aller en quête du S'sarkh lui-même...
On ne peut s'attendre à une croisière de plaisance.
Avant de poser le pied sur le pont, j'ai fait la paix avec ma mortalité.
Trop de symbiosés ont oublié cet état de fait.
La poussière est mortelle.
Elle ne fait qu'un temps.


L'escalier déboucher vers un corridor de cabines. Antiorn emprunte un passage vers la proue.
Il a déniché une salle commune lors de son tour de reconnaissance.



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Penthésilée

Le Merakih 14 Dasawar 1511 à 17h37

 
Emballant ses propres affaires, Penthésilée hésite brièvement, puis suit les deux compères.
Le mouvement n'enthousiasme guère son symbiote, qui râle pesamment tandis qu'elle s'engage dans l'ouverture :


Achille dit :
La poisse !
Et mon bain de soleil ?
C'est juste un petit nuage... fais chier...
Vous vous en foutez, les neldas... vous pouvez pas bronzer...


La Favorite reste silencieuse, songeuse même : La mortalité... une notion doublement relative, pour une symbiosée de Korsyne. Les arpenteurs du deuxième monde l'emporteront jusqu'au Haut-Dôme, le moment venu. Un moment qui signera sans doute sa mort corporelle, alors, quelle importance ? Le chemin peut être long, douloureux, effrayant... ou létal. Il n'en reste pas moins le chemin.

Les trois poussiéreux se frayent un passage parmi les matelots au travail, essayant de les déranger le moins possible. Ils trainent des sacs, roulent des barriques, poussent des tonneaux et portent des caisses en ahanant, en chantant parfois. Le peu des paroles que la nelda en comprend... lui laisse croire qu'elles parlent de la sexualité des poissons. Un thème des plus curieux, assurément !


Achille dit :
Tu dois louper des passages... mais c'est sans doute mieux ainsi...
J'attends avec impatience tes premiers entretiens avec ces gens de mer. Ca va payer !


Antiorn et Erling enjambent gracieusement un grand gaillard en train de calfater le plancher. La Haut-Rêvante, tournée vers son symbiote, fait de même un peu tardivement : les jambes passent, mais sa queue embarque le pot de bitume du marin ! Penaude, elle le rend à son propriétaire... qui ne dit rien, se fend d'un sourire mystérieux, tape du doigt sur sa casquette en cuir et se remet au travail.

C'est, euh, encore loin ?
Toute cette agitation, cet espace confiné... ça me rend nerveuse...


Achille dit :
(rigolard)

Ah oui, j'oubliais !
Vous autres Rêvants, vous êtes claustrophobes...


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Erling

Le Vayang 16 Dasawar 1511 à 22h36

 
Pour la première fois du voyage donc, suivant Antiorn, Erling pénétra dans les étages inférieurs du bateau. La coque de bois les entourait maintenant de toutes parts et il y avait une odeur de vernis frais. Le vent ne faisant plus sentir, il faisait maintenant plutôt bon et l'espace restreint y était aussi pour beaucoup.

Plus proche de la ligne de flottaison, le Propage ressentait moins le roulis et ce balancement plutôt doux pour l'instant lui laissa présager des nuits agréables bercées par les flots comme un nourrisson par sa mère.


Tod dit :
Il n'y a quand même pas bien d'endroits où être seul à part sa cabine personnelle.


Erling ne commenta pas la remarque de son mou. Il savait que Tod avait raison. Cependant, ne ressentant pour l'instant pas le besoin de s'isoler, cela ne le dérangeait pas outre mesure. Il se fit malgré tout la remarque qu'il faudrait tout de même s’enquérir un jour où l'autre de la localisation de sa cabine individuelle.

Suivant le blanc Nelda, Erling précédait lui même Penthésilée. Placé donc devant elle, il ne remarqua donc pas le léger malaise de la Haut Rêvante. Il fut donc légèrement surpris par sa remarque mais enchaîna rapidement.


Je dois vous avouer que je ne suis pas non plus dans mon élément. Mais bon, autant s'y habituer dès les premiers temps. Nous ne savons pas combien de temps cela sera notre quotidien.

Sur ces mots, Erling reprit sa progression dans le sillage d'Antiorn.

Pélerin du S'sarkh

 
Antiorn

Le Merakih 21 Dasawar 1511 à 16h19

 
La vaisseau tangue gentiment.
À peine.
Mais tangue tout de même.

Peu de poussiéreux ont l'habitude des voyages maritimes.
Aucun des trois présents ne font partie de ces rares initiés.
Cette impression que le sol bouge n'est agréable pour personne.
Antiorn commence à regretter d'être entré sous le pont.
Le ciel infini au dessus-de sa tête relativisait le roulement du plancher.

Mais il faudra bien s' y habituer tôt ou tard, comme dit le tydale.

Enfin l'étroit corridor qu'ils arpentent les recrache dans une sale plus large.... qui n'est pas celle que le confrère aurait cru trouver... Ils sont dans la sale commune pour prendre les repas, à cette heure-ci vide et silencieuse. Il aurait pourtant juré aboutir dans une sorte de salon...

Bien... euh... je dois avouer m'être perdu... déjà.

Rire étouffé.

On peut dire que ça augure plutôt mal...




N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Penthésilée

Le Merakih 21 Dasawar 1511 à 17h41

 
Perdu ?

Penthésilée lève les yeux au ciel...
Et bah, elle voit le plafond.

Ceci dit, le volume de la salle la détend, elle s'y sent moins à l'étroit que dans la coursive. S'avançant, elle pirouette sur elle-même pour mieux apprécier l'espace, titube un peu et se remet d’aplomb :


Qu'à cela ne tienne, asseyons-nous ! J'ai toujours un calumet et de l'amadou dans ma besace ; partageons mon bon tabac et votre carnine... ici même. Je doute que nous dérangions qui que ce soit, à cette heure de la journée.

Joignant le geste à la parole, elle s'installe sur un banc et poussant d'un bras les ustensiles présents, pose son sac sur la tablée. Tandis qu'elle prépare un brasero improvisé, elle poursuit :

Cette expédition a toutes les apparences d'une mauvaise idée. Sans même parler du S'sarkh, l'océan est réputé malsain, dangereux à l'extrême et perclus d'effluves. On n'y compte plus le nombre de monstres, entraperçus au loin, ni le nombre de marins disparus. Son eau est toxique, ses poissons souvent immangeables ; même son sel est corrompu et impropre à la consommation, pour le malheur du plus grand nombre...

Alors, asseyons-nous :

Qui sait combien de temps nous pourrons ainsi deviser et fumer ensembles, en paix ?


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Antiorn

Le Merakih 21 Dasawar 1511 à 22h57

 
Elle a raison.

En vase clos dans cet énorme navire filant vers une fin presque certaine, vers il l'espère un renouveau pour le reste du monde. Dans sa tête, il s'est sacrifié en silence. Et il est clair que Penthésilée a elle aussi fait la paix avec la fin. Il prend place, fouille dans ses amples robes colorées d'azur. Contemple la Vigie. Comme il semble loin le moment de leur rencontre dans les faubourgs d'Arameth. Ligerio était toujours confrère et elle essayait des robes chez Elias. Le monde était alors différent...

Le confrère secoue la tête, comme pour chasser la mélancolie qui l'envahit. Elle est belle, farouche, forte et... blanche comme neige. Lui se sent seul, ressent le manque de son double de jais à ses côtés. Il en est heureux. Car si eux voguent vers une fin, elle récoltera le Renouveau.

Cette expédition a toute les apparences d'un sacrifice, mais d'une très bonne idée, très chère. Je me suis entretenu avec Batyias avant que le navire ne soit retapé. Il a un plan. Il suit un fil. Et j'ai choisi de lui faire confiance.

Se tournant vers Erling,

Le père des Témoins est sage. Et humble.
Il est plus poète que fou.
Plus drôle que dérangeant.
Plus sérieux qu'il ne le paraît.


De ses poches il tire une petite boîte laquée dont il fait glisser le couvercle pour dévoiler son contenu de carnine rangé aux côté d'une pipe en os ouvragée.

Vous fumez ?


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Erling

Le Julung 22 Dasawar 1511 à 17h02

 
Se perdre dans un bateau n'était pas donné à tout un chacun. Ce simple fait était en soi une anecdote fort intéressante pour démarrer la narration de ce voyage. Du moins si ils en revenaient un jour pour le raconter à quelqu'un. Il suffisait à résumer ce vaste navire comme on en voyait rarement.

Ce fut donc sans trop de repères dans l'espace, n'ayant fait que suivre Antiorn, qu'Erling déboucha vers la pièce ô combien importante qu'était la salle commune où les repas seraient servis. Elle était presque digne d'une auberge au vue du nombre de tables alignées et semblait pouvoir être à ce titre propice à de bonnes soirées de rencontres et d'échanges. Du moins ce fut la première impression que le Tydale en eut.

Erling prit place à côté de ses deux compagnons Neldas, enlevant son sac de ses épaules et le posant sans trop de délicatesse à côté de lui.


Plutôt que de le contrarier ou de le rendre mal à l'aise, la litanie des défauts de l'océan énoncée par Penthésilée amusa le Propage qui esquissa un sourire. Puis, en réponse à la remarque d'Antiorn.

Rares sont les mots de Batyas qui sont émis simplement pour le plaisir. En général, il y a une signification cachée derrière chacun de ses dires. Il faut simplement avoir le temps et les neurones pour la saisir ce qui n'est pas évident j'en conviens.

Le Propage jeta un coup d'oeil dans la boite que venait d'ouvrir le blanc Nelda. Il n'avait jamais eu l'occasion, ou plutôt jamais pris le temps, de fumer de la carnine et n'était pas non plus un fumeur de tabac avéré. Cela lui était peut être arrivé deux ou trois fois mais guère plus. Pour autant, il n'était pas réfractaire à l'idée même si fumer dans un lieu confiné et commun le dérangeait quelque peu. Aussi, il se laissa aller à accepter, sa nature curieuse l'emportant sur la bienséance.

D'ordinaire non mais je vous accompagnerais très volontiers.

Pélerin du S'sarkh

 
Penthésilée

Le Vayang 23 Dasawar 1511 à 19h09

 
De son coté, Penthésilée associe trois tabacs différents, qu'elle dose comme s'il s'agissait d'une préparation culinaire. Elle broie l'un d'entre eux, chauffe et noircit légèrement le second, les mêle au troisième, additionne l'ensemble de fines lamelles de la Carnine d'Antiorn et bourre le tout avec application. Ensuite, elle prend le temps de préparer son calumet, un modèle de voyage à segments emboités, délicat assemblage d'ivoire, de nobles essences et d'argent.



Lorsqu'il est alimenté en mélange, la Haut-Rêvante l'incline de coté et le présente à la flamme de son petit brasero.

Elle échauffe le conduit et tire plusieurs bouffées qu'elle expectore aussitôt : il faudra quelques minutes au foyer pour former sa croute de cendres ; en attendant, le goût raffiné des tabacs et de la drogue se mêle de notes boisées malvenues. La Vigie n'en propose donc pas à ses voisins, pour l'instant, d'autant que le tirage n'est pas encore régulé. Antiorn n'en sera pas surpris, mais Erling...

La tête environnée d'un nuage brun-bleu, elle se tourne vers le Témoin :


Je vais partager ma fumée, dans quelques minutes. Elle n'est pas prête.
Quitte à vous faire découvrir notre pêché mignon, autant faire de notre mieux !


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Erling

Le Merakih 28 Dasawar 1511 à 16h59

 
Le Propage regarda la Nelda faire sa préparation, découvrant donc un rite qui ne lui était pas habituel. La première chose qui le frappa fut la facture de la pipe. Plus qu'un simple accessoire, cet instrument possédait en même temps une beauté artistique et un charme technologique non moindre. Ensuite vain le dosage précis et minutieux effectué par Penthésilée qui, pour peu, aurait paru tenir de l'alchimie.

Finalement, Erling regarda l'allumage de la pipe et observa un instant les fumées qui s'élevaient vers le plafond.


Merci pour tant d'égards Dame Penthésilée. J'apprécie grandement !

Ponctua la répartie du Propage, trait d'humour silencieux à l'intention seule de son symbiote de Tod.

Tod dit :
J'attends avec impatience de voir de teint rougeâtre et tes quintes de toux dès la première inspiration que tu prendras !


Pélerin du S'sarkh

 
Antiorn

Le Julung 29 Dasawar 1511 à 22h45

 
Le confrère, assis sur un banc lonc, s'adosse à la longue table assortie et laisse la Vigie piger à son gré dans sa boîte, sans toutefois mentionner que là n'est pas la totalité de sa réserve.

En effet, quand le blanc nelda achète, il achète en grandes quantités. Il a peu le loisir de s'adonner à la chasse à la fumette. Le filhin n'est pas rare à Lerth, ce qui lui donne un accès facile à une drogue forte pour explorer le abords du Second Monde. Mias lui préfère les drogues douces, et le geste de fumer à cette poudre qui vous fait perdre vos repères et fusionne vos sens.

Alors que Penthésilée est affairée, son regard tombe mollement sur le propage.

Dîtes-moi, Erling, qu'êtes vous donc devenu depuis votre expédition téméraire vers la ville maudite ? La communauté symbiosée partageait autrefois vos observations de faction en faction, tout comme celles de votre collègue Nelle et les vôtres, Vigie du Rêve, (regard complice vers la nelda) , mais vous, vous êtes disparu de nos pensées.

De nouvelles aventures ?
Une remise en question ?


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Erling

Le Sukra 31 Dasawar 1511 à 11h50

 
Beaucoup plus sérieuse, au point même que sa dernière réplique lui sembla une badinerie, la question d'Antiorn prit le Propage légèrement à contre pied. Cela pu se voit dans sa posture. Son front sa rida quelque peu et il se redressa vivement sur le banc. Bien que le Confrère se fut exprimer en S'sarknesh, par égard pour Penthésilée, Erling reprit en Nelda.

Je...

Rassemblant ses souvenirs, Erling finit par déballer un petit lot d'informations.

Il ne me semble pas que ma coupure d'avec les autres Factions ait daté de ma visite à la ville maudite. J'ai continué à transmettre des informations bien longtemps après.

Le Tydale posa ses coudes sur la table et joignit ses mains un peu en dessous de sa bouche avant de regarder le blanc Nelda bien en face.

Après avoir vu la menace que Loïa représentait pour nous, j'a filé droit à Ulmendya pour en avertir les Nemens qui me semblaient alors les seuls à pouvoir contrecarrer sa puissance. C'était sans compter leur arrogance légendaire qui les amena à me dire que j'avais du me méprendre, que mes sens avaient été abusés.

Erling jeta un regard maintenant distrait vers Penthésilée et la pipe qu'elle attisait toujours. Puis, il reprit.

Ensuite. Et bien ensuite j'ai pris un repos que je pensais bien mérité à Lerth et, quand je me sentis prêt, je repris la route.

Il laissa traîner un silence puis enchaîna.

Je me rendis pour la quatrième ou cinquième fois dans les montagnes du Nord. Depuis Kryg, je remontais la source de la Souffly avec un but très clair : trouver un accès vers les souterrains de Syfaria. Kysall nous a appris qu'ils étaient tellement vastes qu'on pouvait les considérer comme une seconde Syfaria et qu'ils abritaient nombre d'ancienne espèce. C'était ces dernières que je recherchais, pour leur poser des questions et demander leur aide dans le combat qui nous attendait.

C'est à ce moment qu'Oriandre fut attaquée et, même si je transmis mes observations aux Factions, je pense que ce que je pus dire se noya dans le flot de nouvelles tragiques. Je vous passe les détails mais je fis la rencontre d'un Vortex avec qui je conversais longtemps mais qui me signifia que pour l'heure, les races de Poussière n'étaient pas les bienvenus dans les sous-sols de Syfaria. J'en vis un accès. Mais je ne pu l'emprunter
.

Il regarda de nouveau Penthésilée mais avec un air attristé cette fois.

Je tentais ensuite de gagner Korsyne lorsque la ville du désert fut attaquée. J'arrivais trop tard. La vue de la ville dévastée me fut douloureuse et, éreinté par mes incessants va et vient, je ne fus pas en mesure de me joindre à vous à Arameth. Au final, je trouvais des ressources dans un long voyage autour de Syfaria à un rythme qui me ramena à Lerth il y a un mois à peine.

Le Propage avait longuement parlé et il aurait maintenant préféré se désaltérer plutôt que fumer cependant il n'en dit rien.

Pélerin du S'sarkh

 
Penthésilée

Le Merakih 4 Jangur 1512 à 00h06

 
Les autres espèces...

Pensive, Penthésilée expectore une longue volute, puis propose son calumet à Antiorn, de sorte qu'il parachève la mise en température de l'instrument avant d'en faire profiter le propage.
Songeant à voix haute, elle poursuit :


J'ai un temps caressé l'espoir de leur parler, à l'occasion d'une rencontre ou d'une échauffourée. Mais mes piètres tentatives de contact pacifique - je pense en particulier aux Tisseurs de Rêve, mais l'on peut y ajouter les Vortex, les flavistes ou les Koprocles - n'ont jamais débouché sur quelque chose de tangible. Pour une raison qui m'échappe absolument, aucune de ces races n'est disposée à échanger la moindre information sensée. Tout ce qu'ils voient, à travers nous, c'est l'ennemi envahisseur à la solde des nemens.

Blasée :

Le temps aidant, je me suis lassée. Les natifs nous voient en ennemis ?
Soit.


Haussement d'épaule :

Depuis six siècles...
Depuis six siècles, nous sommes là.
S'ils avaient quelque chose à nous dire, s'ils voulaient s'exprimer, ils l'auraient fait.
Désormais, quand je les croise, j'agis conformément à leur choix.
J'agis comme eux.


La Vigie du Rêve sort des dattes et des pâtes de fruit de son sac, qu'elle tend à ses compagnons :

En ennemie.

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Antiorn

Le Luang 9 Jangur 1512 à 16h57

 
Antiorn reçoit l'instrument de Penthésilée avec révérence et, délicaement, le porte à ses lèvres.
Il tire sur l'embout sans inhaler, laissant la fumée tournoyer autour de sa tête sans réellement en profiter.
La tête dans les nuages, il recommence le manège.

Un moment de silence se pose.
S'impose.

Pas de ces silences lourds et inconfortables.
De ceux qui coulent comme un lent cours d'eau paisible.
En attendant la fin du monde, ils ont le Temps.

Les races natives ont peur.
Elles en ont décousu avec le Tark'Nal.
On s'est joué d'elles.
Alors elles se cachent.


À nouveau, le Blanc Nelda se colle le bec au calumet et aspire pour recracher aussitôt.

Je ne crois pas m'en faire des amis de mon vivant.
Elles sont... autres. Et je dois dire que j'en ai appris un tas sur l'incommunicabilité ces dernières années.


De légers spasmes agitent le confrère.
Rire silencieux.

Avez-vous déjà tenté de parler avec l'incarnation d'une effluve ?

L'appareil fin prêt, il le tend à Erling.

Pure perte de temps.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Erling

Le Sukra 21 Jangur 1512 à 12h47

 
Après avoir exposé ses dernières aventures en date, Erling écouta les réactions de ses compagnons. Les répliques de la Nelda, emplies de lassitude, mirent mal à l'aise un temps le Propage, qui pétri d'un éternel optimiste ne pouvait se résoudre au choix simple et définitif que la Haut Rêvante semblait avoir fait. Toutefois, il comprit sa réflexion et passa outre lorsqu'Antiorn prit à son tour la parole.

Le blanc Nelda, moins catégorique, donna un avis plus nuancé et ainsi un peu plus au gout d'Erling qui déclara donc en recevant l'appareil à fumée :


Comme vous le dites, je ne crois pas que la communication s'établisse de notre vivant. Mais je reste néanmoins sûr qu'elle s'établira un jour et, si je peux contribuer à en jeter les bases, qu'importe le nombre de rebuffades que je devrais essuyer.

Le Propage prit le temps d'observer l'appareil qu'il tenait maintenant de la main et lâcha un autre phrase avant de le porter à sa bouche :

Pour tout vous dire, je n'ai pas eu le coeur d'aller voir les effluves qui siègent maintenant dans nos Cités perverties. J'ai aperçu Korsyne, de loin, je ne m'en suis pas approché... Je me doute qu'elles ne doivent guère être bavardes !

Finalement, Erling inspira donc sa première dose de carnine. La chaleur de la fumée lui emplit les poumons, il réprima un toussotement qui aurait été malvenu et recracha finalement la fumée en jet qu'il voulu lent et détaché mais qui ne le fut pas tant que cela. Il sourit à l'intention de Penthésilée et lui dit en levant légèrement l'appareil vers la Nelda :

Merci Dame Penthésilée pour cette opportunité.

Puis, il tira une nouvelle fois sur l'appareil avant de le tendre à sa propriétaire.

Pélerin du S'sarkh

 
Penthésilée

Le Sukra 21 Jangur 1512 à 14h51

 
Le calumet revient à la nelda, qui en profite avec langueur et volupté.

Elle sait que les fragrances exhalées sont plus douces que celles qu'on inspire directement au foyer, aussi laisse-t-elle au propage le temps de s'habituer au brouillard ambiant avant de le relancer. Rien ne vaut une fumée partagée, si ce n'est la promesse de Rêves à venir ; mais ces derniers ne sont pas nécessaires au plaisir qu'elle ressent, à présent. Le rôle d'une bonne veilleuse est moins d'arpenter le songe que de permettre à ses proches, quels qu'ils soient, de profiter de la paix. Cette dernière ne s'obtient pas qu'une arme à la patte...

Ce voyage peut être une opportunité, propose-t-elle entre deux respirations.

En temps normal, j'attaque à vue toute créature manifestement hostile qui s'invite à croiser ma route.
C'est plus dans mon rôle - n'oubliez pas quel Principe m'inspire - que dans ma nature, même si je sais me battre.

Notez bien que je distingue les êtres natifs, les syfariens de souche, des monstres pervertis : ces deux termes ne sont point synonymes et recouvrent des réalités bien différentes. On ne peut assimiler un Jytryan à un vortex... Pourtant, en pratique, lorsqu'une caravane marchande confraternelle ou une mission de témoins se font écharper sur le chemin, les pauvres gens qu'on massacre se moquent bien de savoir ce qui leur vaut d'être tués. De leur point de vue, le résultat est le même.

Je distingue bien les autochtones des engeances corrompues, vous dis-je.
Mais cette politesse, nous la rendent-ils ? Je n'ai jamais entendu parler d'une caravane ou d'une mission natives que nous aurions, nous, êtres de poussière, passées par le fil de l'épée...


Regardant ses compagnons avec gravité :

Alors, que fait-on ? Nous laissons mourir les nôtres, arguant qu'à force de tendre la joue, nos agresseurs finiront par se faire mal aux mains ?

Je vais vous dire ce qui me désole le plus :

Les monstres, les sbires du P'ken S'sarkh et les êtres corrompus nous attaquent, mais... c'est "normal". A tout le moins, je comprends pourquoi. Les uns sont soumis à la torture, les autres sont nos ennemis déclarés. Les choses sont clairement posées et quoi que j'en pense, je dois faire avec. L'Ordre attend de moi la paix en nos murs. Ni la Lumière du Rêve, ni les miens ne me demandent de pacifier Syfaria.

Mais les êtres natifs intelligents, organisés voire civilisés, comme les vortex, n'ont plus d'excuse.
Désormais, ils savent qui nous sommes. Le roi vortex a parlé à des poussiéreux. L'armée vortex elle-même a parlementé - un bien grand mot pour un ultimatum - devant Oriandre assiégée.
Ils nous ont dit ce qu'ils voulaient... sans ambiguïté : la guerre.

Et s'ils n'ont pas rasé la ville, c'est uniquement parce que le P'ken S'sarkh les a dupé...
Diriez-vous qu'ils se sont montrés un peu plus malins, après cela ?
Pensez-vous qu'ils ont appris ?


Dégustant une datte pour s'adoucir la gorge :

Ils sont repartis se terrer dans leur trou.
Reprendre des forces...
Je vous laisse deviner pourquoi ?

Pourtant, oui... ce voyage peut être une opportunité.

Pas de mon fait : vous connaissez mon opinion. Je ne tends plus la joue.
Mais du vôtre, témoins. Le fait que l'expédition soit affrétée par Batyas change complètement la donne. Bien naïfs sont celles et ceux qui s'imaginent changer le destin quand nos guides historiques ne s'en mêlent pas. Grande est notre propension à prétendre "sauver le monde", depuis trois ans. Ce serait drôle, en d'autres circonstances.
Aujourd'hui, pour la première fois à ce que j'en sais, le fondateur d'une faction s'investit directement dans une mission. En cela, cette expédition est une nouveauté.

Que n'auraient donné les Rêvants pour entendre les songes de Firydor ?
Que ne donneraient les frères pour qu'Elchior leur révèle ses savoirs anciens ?
Que diraient les confrères, si l'Horloger revenait chasser la catin qui leur sert de régente ?

Alors, j'imagine ce que vous vivez, témoins, vous dont le guide se mouille là où les autres s'esquivent.
Je ne connais pas Batyas, mais pour cela, il a déjà tout mon respect.
Cette expédition est historique. Ses résultats le seront aussi.

Je ne viendrai rien gâcher par désir d'en découdre.
C'est le moins que je puisse faire.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Antiorn

Le Luang 30 Jangur 1512 à 23h09

 
"Que diraient les confrères, si l'Horloger revenait chasser la catin qui leur sert de régente ?"

Sur ces mots le directeur de comptoir pouffe de rire. Il est vrai qu'à côté des autres chefs de faction, la vieille tchaë fait pâle figure... mais elle a tout de même réussi à forcer l'apparition du Tark'Nal à Arameth, non ? Sourire en coin, il laisse la Vigie terminer.

Oh, vous savez, la "catin" des confrères peut avoir ses moments... et qui peut bien savoir ce que l'Horloger est devenu depuis toutes ces années ? Que deviendriez-vous, immortelle, emprisonnée dans une bulle de néant ? Autant ne pas y penser...

Ce voyage en est un de la dernière chance. Si cela continue, avant bien longtemps, les guerres qui sévissent sur l'île détruiront le monde une fois de plus. Apprenons-nous des erreurs du passé ? Le rituel d'Arameth nous a appris que la Poussière elle aussi détient un pouvoir suffisant pour briser la Réalité, percer le Tableau, fracasser la Trame.

Le S'sarkh est un résultat, une blessure, un abscès. Mais aussi une réaction de défense. Du moins, c'est ce que je crois.
Une relique de douleur. un symbole.
L'incarnation de la douleur.
Et peut-être voguons-nous vers l'accomplissement de l'Âge de la Rédemption.
La Rédemption d'un lourd passé dont nous sommes les naufragés.
La Rédemption des fautes de jadis dont nous sommes, par la force des choses, les dépositaires.

Nous allons voir le S'sarkh pour clore le passé et créer notre avenir.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Erling

Le Julung 2 Fambir 1512 à 18h43

 
Ecoutant Penthésilée pointer judicieusement le fait que, malgré les nombreuses crises qui avaient frappé Syfaria ces dernières années, rares avaient été les interventions des Premiers Nés, Erling apprécia de même le fait que Batyas ait daigné bouger. Il ne s'en était pas encore fait la réflexion mais, la mission dans laquelle ils étaient embarquée lui sembla prendre encore plus d'importance ou du moins de sérieux. Comme si leurs chances de succès en étaient décuplées.

Cependant, ce fut le discours d'Antiorn qui émerveilla le plus le Propage. Le Nelda d'Arameth se rendait-il compte de la proximité de ces derniers propos d'avec la Foi d'une majorité de Témoin ? Avait-il noté qu'il avait dispensé la Voix ainsi qu'un Propage devait le faire ? Amusé mais fier aussi, Erling se sentit obligé de noté cet état de fait.


Cher Antiorn, je suis ravi de vous entendre parler à l'image du plus intègre des Propages. Je ne peux que vous seconder dans votre remarque. Le S'sarkh, être souffrant, est bien pour nous autres Témoins la clé du mystère de notre présence sur Syfaria. Si les Symbiosés non Témoins sur ce bateau ont certainement embarqué pour des raisons diverses, ne doutez pas que la plupart des Témoins présents sont là dans ce but, au moins partiellement.

Je pense que vous n'êtes pas sans avoir que de nombreuses expéditions quittent Lerth régulièrement dans ce seul but. Seul Batyas en est revenu et notre communauté a aujourd'hui beaucoup d'espoir dans notre mission.


Sur ces mots, comme à son habitude, Erling caressa machinalement l'anneau familial qui scintillait à son oreille. Son tic inconscient à chaque fois qu'il évoquait les disparus à la recherche du S'sarkh, groupe de Témoins dans lequel feu son père avait une place toute particulière ... Se faisant, bien que n'ayant apporté qu'un maigre grain de sel à la discussion, il garda un silence pensif.

Pélerin du S'sarkh

 
Penthésilée

Le Dhiwara 5 Fambir 1512 à 23h24

 
Fichtre.

Penthésilée observe Antiorn avec intensité, mais ses yeux pétillent lorsqu'elle s'exprime :

Arc'Rhon, sous vos airs de haut-Rêvant tenaillé par le démon du commerce confraternel, je vous découvre plus S'sarkhophile que Batyas ! Vous lanceriez-vous dans une nouvelle carrière de gourou, fort d'une théorie syncrétiste apte à rallier tous les suffrages de nos civilisations disparates ? Vous feriez fureur, en bête de secte...

Puis, plus sérieusement :

J'ignore si le S'sarkh souffre, mais une chose est sûre : il fait souffrir autrui. Si la présente expédition lève un coin du voile sur ce terrible mystère, elle aura déjà servi à quelque chose.

Plus à l'intention d'Erling :

Nous allons bientôt quitter les basses eaux et devoir affronter les horreurs qui hantent le large...
Vous dites que de telles expéditions partent régulièrement de Lerth ? Alors, pourquoi réussirions-nous là où tant d'autres, certainement tout aussi motivés et méritants que nous - et sans aucun doute plus courageux - ont échoué ?
La présence de Batyas est évidemment un argument fort, mais convenez qu'on ne peut s'en satisfaire ou plus exactement, qu'il serait indigne de se reposer dessus.


La mine de la Vigie s'assombrit, ses accents se teintent de fatalisme :

Nous sommes une bande de poussiéreux symbiosés des plus hétéroclite.
Les uns ne s'entendent pas forcément avec les autres, nos intérêts sont divergents, nos dogmes peu compatibles, nos egos conséquents et nos intentions parfois douteuses.
Ajoutez à cela l'intrusion de passagers clandestins sans rapport aucun avec la mission et des organisateurs aux abonnés absents, sans parler du capitaine dont personne n'a vu l'ombre de la casquette, et vous aurez tous les ingrédients du prochain roman d'horreur à succès...
Aujourd'hui, la croisière s'amuse. Tout va à peu près bien à bord, le temps est agréable, personne ne nous attaque.
Et pourtant, pourtant... des tensions sont déjà perceptibles. Le ver est dans le fruit.
Nous transportons les graines du chaos en notre sein.
Ne le sentez-vous pas ?
Qu'adviendra-t-il lorsque le contexte va se durcir ? Je crains le pire et le pire, pour moi, ce n'est pas ce qui peut nous tomber dessus de l'extérieur. Un drame adviendra, au plus mauvais moment, et il sera de notre fait.
J'en suis tristement persuadée.

J'espère simplement qu'une vérité digne de ce nom en résultera.
Et qu'il restera quelqu'un pour la rapporter.



Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Antiorn

Le Luang 6 Fambir 1512 à 14h46

 
Si elle savait....

Si elle savait qu'en ce moment le capitaine se ballade avec un tchaë bleu en disparaissant et réapparaissant aux quatres coins de l'île après avoir dérobé un des Six Artefacts à la barbe de la vieille Syphine Andromar... Si elle savait que la moitié de la Confrérie symbiosée se rue à leur poursuite en convergeant vers Lerth...

Mais bon, Antiorn est persuadé que le capitaine et le tchaë du Matriarcat n'auront qu'à une fois de plus exécuter leur tour de passe-passe pour apparaître sur le navire et se soustraire à leurs poursuivants. Le tout en riant. Quel meilleur endroit pour cacher le Poinçon qu'en haute mer après tout ?

Si seulement elle savait...
Antiorn secoue la tête, sourire en coin.

Gourou ?

Léger rire clair.

Non, non sans façon. J'ai roulé ma bosse sur les routes, certes, j'ai vécu à l'étranger, parlé aux premiers-nés, arpenté le Second Monde, tiré les vers du nez à la Judicatrice... et vous savez quoi ? Nous avons tous tort. Chaque faction a tort. Mais si vous prenez le coeur de l'idéologie de chacune, alors la Poussière a raison. Et ce que nous avons découvert et déduit ces quelques dernières années est monumental.

Oui, certes, nous sommes chaotique et même conflictuels. Mais je crois qu'en voulant faire bien, vous faites fausse route. En tentant de resserrer un étau disciplinaire sur l'équipage symbiosé, vous le contraignez. La Poussière brille dans le chaos. Et si ces clandestins avaient leur rôle à jouer ? Et si ils étaient même attendus ?


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

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