Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

Le bateau : La grande bouffe !

Penthésilée cuisine le marmiton, ou rend son tablier ?
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Sujet lancé par Penthésilée
Le 07-02-1512 à 18h37
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Posté par Penthésilée,
Le 26-02-1512 à 10h56
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Penthésilée

Le Matal 7 Fambir 1512 à 18h37

 
Le premier service du troisième jour est conforme aux précédents : une tue-rie !

On mange royalement, sur ce navire. Si la mort guette les convives au terme de l'aventure, ils se seront néanmoins fait plaisir, sur le plan gastronomique. Le cuisinier et ses marmitons frôlent l'excellence et plus d'une fois, la Vigie du Rêve s'est dit qu'elle irait féliciter les artistes à la fin d'une de leurs représentations. Elle ne veut pas visiter les cuisines pendant le coup de feu, elle pourrait gêner. Pourtant, cette fois-ci, elle se décide à bouger.

Il faut dire qu'à son précédent passage, en coup de vent, alors même que les lieux étaient quasi déserts... elle a découvert qu'un clandestin hantait les lieux. Un drôle de gaillard, Gushbood Shinetop, qu'elle surprendra d'ailleurs un peu plus tard en pleine tentative de vol. Attrapé et présenté à Salti's Dymer, le cuistre ne devait pas en mener large à l'heure actuelle...

La nelda est devenue méfiante. Elle s'en retourne donc aux cuisines tandis que le travail en salle s'achève. Elle louvoie parmi les serveurs et les marins affairés, attentive à ne rien heurter. Elle a consulté le tableau de service et constaté qu'il y avait un nom de trop, parmi les employés : Vorondil...

La symbiose lui permet de repérer le gaillard : il est petit, pour un tydale !


Achille dit :
Certes.
Mais pas pour un tchaë.


Ah ? O-oui, euh, forcément.
Allons lui parler.


Achille dit :
Il va te faire les poches, comme l'autre andouille.
Tu devrais l'abattre sans attendre. On plaidera la légitime défense.


Tais-toi, tu me fatigues...

La Haut-Rêvante s'approche du symbiosé, fort occupé à ranger une pile d'assiettes dans un placard. Elle attend qu'il ait posé son fardeau - histoire qu'il n'envoie pas tout valdinguer par surprise - puis l'aborde :

Hejia, Rhon.

Je suis Penthésilée, membre de l'équipage symbiosé.
Sous la responsabilité de Salti's Dymer, je veille à la sécurité à bord.
Je ne crois pas avoir vu votre nom sur la liste des invités...
Puis-je vous demander ce que vous faites ici ?

Je ne parle pas de votre travail, bien sûr. Mais de votre présence.


Aimable, la Favorite de Toh n'en est pas moins sur ses gardes.
Avec quelqu'un qu'on ne connait pas et qu'à priori, on prend en faute, il peut se passer n'importe quoi.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Vorondil

Le Matal 7 Fambir 1512 à 19h01

 
*** Je m'arrête en plein mouvement, me gratte la tête, puis me retourne lentement vers Penthésilée.
Ce nom me dit quelque chose, c'est marrant...
Sûrement qu'il a trainé sur le consensus. Ah. Ou alors c'est parce qu'on m'a déjà dit qu'elle faisait la sécurité.

Une fois retourné, je reconnais la Nelda. Oui, même si je ne me mêle pas trop aux autres symbiosés, je l'ai entr'aperçue à l'occasion.
Sa question me fait rire intérieurement, et je lui réponds avec la même amabilité mêlée de suspicion :
***


Mais c'est bien simple, ô responsable de la sécurité à bord : mon travail ici est la raison de ma présence.
Il manquait un commis, dans l'équipage non-symbiosé. Il se trouve que j'ai pris sa place. L'on m'a pourtant assuré que Saltys avait été informé de la chose, et avait donné son accord.


*** Soudain, le cuistot qui beugle quelque chose, je lui crie que j'arrive, et avec une moue d'excuse à Penthésilée je lui dis rapidement : ***


Écoutez, c'est un peu l'heure pleine. Je vous propose de vous retrouver d'ici, hum... une demi-heure, où vous voulez.
De toute façon, je suis symbiosé, je vous contacterai par pensée quand j'aurai terminé.
Ça marche ?


*** Mais pour le coup, j'aurais une réellement motivation pour me dépêcher... ***


 
Penthésilée

Le Matal 7 Fambir 1512 à 21h35

 
Soupir mi-las, mi-amusé.
La Vigie se détend, sans doute rassurée sur la dangerosité supposée de l'individu :


Mais oui, "ça marche", ô responsable des assiettes sales.
A propos, vous ne connaissez pas l'adage ?
Ce n'est pas très poli, mais :
"On" est un con.

Pour vous le dire autrement : "on" s'est foutu de vous. Pas plus tard qu'hier, j'ai parlé à Salti's de la liste des symbiosés prévus sur le navire. Et je vous le confirme : Arc'Rhon Dymer ignore tout de votre présence.

Non que ça change quoi que ce soit, en fait,
ajoute-t-elle avec fatalisme. Il vous fera les gros yeux, point barre. Il sera indulgent. Ca ne lui ressemble pas, pourtant. Mais j'ai compris pourquoi :
C'est à cause de ce qui nous attend.
La vraie punition est à venir.
Et nous la subirons tous.
Dans quelques jours...

Le destin se chargera de remettre les pendules à l'heure : Vigie, commis, escrocs, héros, idiots...
Tous, nous serons logés à la même enseigne, nous partagerons la même table, et les poissons...


Coup d'oeil appuyés à des filets de soles alignés sur le marbre, en attente de salaison :

... seront vengés.

La nelda s'éloigne, curieusement gaie :

Transmettez mes compliments au cuisinier, s'il vous plait.
J'attends votre message.
A plus tard.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Vorondil

Le Merakih 8 Fambir 1512 à 15h00

 
*** Je ris et rétorque à Penthésilée qui s'éloigne : ***


Je suis autant responsable de la cuisine que des assiettes sales au fait ! Les compliments seront transmis.

*** Je retourne à mon travail, transmets comme demandé la parole de Penthésilée, et mange rapidement un morceau moi-même.
Environ une heure après, j'abandonne mon tablier, monte sur le pont supérieur, regarde la mer, et envoie une pensée à Penthésilée :
***


Je suis en train de profiter de l'air marin, à tribord, si vous voulez me rejoindre...

*** Les yeux clos, j'attends une réponse, détendu. ***


 
Penthésilée

Le Merakih 8 Fambir 1512 à 19h45

 
Penthésilée fixe son mou :

Le rejoindre.
Il profite de l'air marin. Donc il est dehors, quelque part sur le pont supérieur.


Achille dit :
Certes.
Et pourquoi tu me dis ça ?


Un doigt levé :

Il pourrait être dans sa cabine, aussi, devant un hublot ouvert. Mais à priori, il n'a pas de chambre à lui, puisqu'il n'est pas sur la liste des invités. Il doit loger dans l'un des dortoirs communs de l'équipage.
Cependant, il pense "je profite", ce qui laisse croire que l'instant rompt avec la routine. Compte tenu de son travail, qui l'oblige à rester cloitré, cela plaide en faveur d'une sortie. Et puis, la météo s'y prête. D'ailleurs, s'il était vraiment au repos, il aurait précisé : je profite de ma couchette.

Ca se tient.
Il est dehors, à mon avis.


Achille dit :
Non ?
Sans dec ??
C'est trop passionnant ce que tu dis avec ta bouche, là madame !
Bon...
Qu'est-ce que tu me fais ?
Tu veux te recycler dans l'enquête policière ?


Je m'entraine.
Quelque chose me dit que je vais bientôt me retrouver avec une drôle d'affaire sur les bras.


Achille dit :
Ah, ouais.
Tu fais référence aux Walkyries.


Ne les appelle pas comme ça...
Mais oui, en effet. Je fais référence aux Walkyries. C'est pas mal, tiens. Ca peut nous servir de nom de code, qu'en penses-tu ?


Achille dit :
J'en pense rien de bien. On nous verra venir à 100 pas, c'est grotesque. M'étonne pas que ça te plaise.
En même temps, ça m'amuse, après tout j'en suis l'auteur...
Vendu. Va pour les Walkyries.
D'ailleurs, il y en a une dans le coin...


Exact. Et je la connais. Je me demande ce qu'elle sait.

Achille dit :
On n'a qu'à demander à ses paires, nunuche.


Mmhhh... pourquoi ne m'ont-elles rien dit à ce sujet ?
Se pourrait-il qu'elles ignorent sa présence ?
Plutôt bizarre !


Achille dit :
Pas la peine de hurler... d'ailleurs on arrive. L'est là, le marmiton.


La Vigie du Rêve s'approche de Vorondil, effectivement accoudé au bastingage :

Hejia, Rhon Vorondil.

Une pause, puis :

Est-ce que vous êtes un espion ?

Une entame pour le moins étrange ! D'autant que la nelda ne semble pas, mais alors pas du tout, tendue. Apparemment, la Haut-Rêvante ne connote pas le terme d'hostilité.
Vorondil peut même pressentir qu'une réponse négative va la décevoir !


Penthésilée
Vigie du Rêve
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Vorondil

Le Merakih 8 Fambir 1512 à 21h06

 
*** La question me laisse à peu près indifférent, bien qu'abrupte.
Je pousse un soupir, sans quitter l'étendue d'eau des deux yeux qui sont les miens, et me retourne vers Penthésilée l'air las. Je reste un instant la tête levée pour regarder son visage, essayer d'y lire ses émotions.
Puis je souris. Un sourire triste.
***


Tenez, nous allons converser dans votre langue, vous serez plus à l'aise je pense.
Un espion, donc. Eh bien tout dépend...
Disons que je suis là comme témoin.


*** Le jeu de mot me fait sourire, puis je continue de manière directe, sur un autre sujet : ***


Qu'attendez-vous de cette expédition dame Penthésilée ?
Certains ont eu la chance, ou le malheur d'être invités à bord. Avec les avantages et les contraintes que ça apporte.
Sans vouloir faire dans la psychologie de comptoir, j'ai l'impression que vous n'êtes pas satisfaite de ce qui se passe, ou plutôt de ce qui ne se passe pas.
Ce serait tellement plus simple, s'il s'agissait simplement d'un ennemi connu à abattre, pas vrai ?
Mais là, vous êtes responsable d'une sécurité que vous savez parfaitement que vous ne pouvez pas assurer si nous arrivons à terme.
Ce qui arrivera s'Il daigne nous rencontrer... Personne ne peut le prévoir.
J'en attends beaucoup. Pas à un titre personnel, mais plus... global et spirituel.


*** Je marque une pause et essaye de voir si Penthésilée me suit. ***


J'ai toujours été friand d'apprentissage. La symbiose, à ce titre, a été une véritable bénédiction.
J'espère que la rencontre espérée avec le S'sarkh en sera une autre.
Et le retour, s'il a lieu pour certains d'entre nous, serait la troisième.

Votre avis ?


*** Je ferme mes yeux et joue un instant avec les flux à l'intérieur de ma main... ***


 
Penthésilée

Le Merakih 8 Fambir 1512 à 22h11

 
Haussement d'épaules

Bah oui, vous êtes un témoin. Un témoin qui veut voir le S'sarkh.
Je suis si-dé-rée. Je ne m'y attendais pas. C'est très original.


Sourire d'excuse

Je suis d'humeur chafouine, ne faites pas attention...
N'empêche que. Un témoin qui veut voir le S'sarkh. Forcément, je me fais l'effet d'une poule qui vient de trouver un cailloux... et qui hésite à le gober. Pour calmer sa faim.
Sachant que le cailloux ne va pas la nourrir.


Achille dit :
C'est n'importe quoi.
Je vais la rentrer, voilà. Elle a plus toute sa tête.
Hein maman ? On va faire dodo ?


Lâche-moi, Achille, tu veux ?

Vous êtes friand d'apprentissage ? Ca, c'est (un peu) intéressant. Plus que votre témoignage de témoin voulant témoigner du S'sarkh. Loin de moi la prétention de vous apprendre quoi que ce soit, mais... à défaut de réussir, j'ai le droit d'essayer. Vous me rendrez bien la politesse ?
Oui. Vous avez une tête à rendre les politesses.
Reprenons :
Mon avis, vous voulez mon avis...


Regard intense :

Mon avis sur quoi ?
Je ne promets pas d'être très diplomate ; le temps passant, je m'encanaille. Ca ne marche pas avec tout le monde, ça ne mène généralement nulle part, mais ça soulage.
Mon avis, voyons... je dois pouvoir vous l'exposer :
Je considère que cette mission est partie sur de très mauvaises bases. Les gens présents ont soit bénéficié d'une cooptation relationnelle, sans rapport avec leur compétence, soit d'une arnaque en rapport direct avec leur capacité à chier dans les bottes des organisateurs. Et ça augure mal de la suite, de mon point de vue.
Est-ce que ça me satisfait ? Non.
Ca devrait ?
Il y a quelque chose que vous ignorez :
Lorsque j'ai été contactée pour intégrer l'expédition, j'ai spécifié à mon contact que j'étais flattée d'être choisie, mais que je préférais laisser la place à quelqu'un de plus motivé et de plus représentatif de l'Ordre... à savoir : un sage ! Un mâle, transcripteur onirique, devin, arpenteur du songe et grand connaisseur du dogme !
Votre compatriote m'a envoyer paître : mon avis ? On s'en cogne. Ce que je pense du Haut-Rêve et de ses meilleurs ambassadeurs ? Rien à foutre. Vous allez me dire : "bah, vous êtes cruche ! Pourquoi vous n'avez pas intégré votre gars dans l'équipe des plongeurs ? Pourquoi vous n'avez pas graissé la patte d'un matelot ? Pourquoi vous l'avez pas planqué dans un tonneau ? Pourquoi vous l'avez pas grimé en soubrette ?"
La réponse est simple : le Haut-Rêve enseigne l'intégrité. Mentir est un pêché cardinal, chez nous. Donc, à la première occasion, on se fait joliment empapaouter par autrui...
Quand je suis venue ici, chez vous autres témoins, pour la première fois de ma vie - à l'occasion de ce voyage - j'ai cru naïvement que vous fonctionniez de la même façon...
Perdu !
Les uns, par leur intransigeance, les autres, par leur malhonnêteté, m'ont vite recadrée. Encore un effort, et il y aura plus de clandestins que d'invités, sur cette barcasse !
Je sais désormais à quoi m'en tenir à propos des témoins et pour vous le dire clairement : je suis...
Allez, on va calmer le jeu :
Je suis déconfite.


Une pause

Que les choses soient claires : ce n'est pas à vous, "clandestin" réel ou honnête travailleur, que j'en veux.
En fait, personne ne vous en veux. Je ne traque d'ailleurs pas les "clandestins", si vous me pardonnez l'expression.
Je m'occupe, pour passer le temps...
Je me cherche une tâche, une utilité... non, je vous vois venir : je ne sais pas cuisiner.

Pour l'instant, je n'ai pas ma place.

Et vous ?
Que faites-vous ici ?
Ne me parlez pas du témoin qui veut témoigner d'un témoignage, pitié...
Oubliez ce qu'on vous a appris.

Parlez-moi honnêtement.


Penthésilée
Vigie du Rêve
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Vorondil

Le Merakih 8 Fambir 1512 à 22h51

 
*** Malgré tout, j'arrive à rire de ce long discours que j'écoute sans sourciller. ***


Vous m'avez mal compris, mais c'est normal, je n'ai pas été clair. Je vais répondre à votre question comme vous l'avez demandé, c'est à dire en dehors de tout carcan. De vous à moi.

*** Je prends une profonde inspiration avec de dire : ***


Je suis là comme témoin. Mais pas comme Témoin du S'sarkh. Ou plutôt, cette partie importe peu.
Seulement, il y a une chose qu'on ne peut enlever à Batiyas : il a une bonne intuition.
S'il a accepté de prendre la mer, ce n'est pas pour rien.
En fait, je crois que je suis plus intéressé par SES actions, que par ce qu'il va se passer.
Ce voyage ressemble à une grosse blague. Si j'étais paranoïaque, je penserais même qu'il s'agit d'un piège orchestré contre la poussière, pour essayer de nous éloigner des piliers. Avec un Batiyas et un Saltis' corrompus ou manipulés, par exemple, mais nous n'en sommes heureusement pas là...
Rajoutons à ça le mystère d'un capitaine qui ne se montre pas. Bref...

Donc, si je devais résumer la réponse, je dirais : je ne sais pas encore pourquoi je suis là, mais sûrement Batiyas pourrait répondre.
Espérons que les événements me donneront tort, mais jusqu'ici tout me laisse à penser que ce n'est certainement pas le S'sarkh que nous trouverons, s'il y a quelque chose à trouver.
Ah. Un exemple pour appuyer mes propos : vous croyez vraiment que Batiyas aurait permis que toutes les factions, avec leur lot de clandestins, soient représentées, sachant que par exemple, l'Equilibrium tient le S'sarkh pour une engeance malfaisante qu'il faudrait éradiquer.
Non. Batiyas a prévu autre chose.
Et, mais ce peut être un ou, il sait des choses que nous ne savons pas.
À partir du moment où vous décidez de faire confiance à Batiyas, vous ne savez qu'une chose : on devrait s'en sortir.

Ça n'en rend pas moins la situation dangereuse et imprévisible.
Au contraire.


*** Mon ton s'était assombri, ma voix éteinte sur les derniers mots.
La réalité de ces pensées était apparue à mesure que j'en parlais à Penthésilée.
Je fais craquer mes articulations avant de dire d'un ton plus jovial :
***


En tout cas, je suis désolé pour vous, mais je trouve que vous avez mal intuité de ce que j'aurais dit suite à votre discussion avec votre contact : si celui-ci - d'ailleurs, parlons-nous de Nelle ? de Saltis ? - si celui-ci, disais-je, vous a envoyée chier concernant votre a priori sur la personne la mieux adaptée pour représenter l'Ordre, à votre place j'aurais, diplomatiquement ou pas, envoyé à votre tour chier le contact en lui faisant comprendre que s'il n'avait rien à foutre de ce que vous pensiez, eh bien votre présence ne serait pas indispensable à bord, donc.
Une sorte de chantage, donc, car de ce que je crois deviner, l'absence de représentants de l'Ordre aurait sûrement été mal perçu...
Et de deux choses, l'une : Batiyas aurait accepté l'absence de représentants de l'Ordre, c'est dire que ce n'est pas une affaire qui est assez importante pour concerner toute la poussière, la seconde : Batiyas aurait appuyé vos justes propos, et vous auriez été entendue. Quelqu'un de représentatif selon vos critères aurait été choisi.

Mais ce ne sont que des spéculations.
Vous ne me donnez pas assez d'éléments pour juger, et de toute façon, je crois honnêtement qu'on s'en fiche totalement à présent.
Vous êtes à bord, et vous ne savez pas quoi faire ? Je ne vais pas vous plaindre pour ça, j'ai pour ma part beaucoup à faire, et je doute d'être mis au courant des choses importantes qui se diront, contrairement à vous.

Ah ! J'oubliais : vous devriez arrêter de vous faire tant de souci, ou je ne sais trop quoi : vous êtes déjà épuisée, alors que les choses importantes n'ont pas encore commencé.
Vous ne connaissez peut-être pas Batiyas, donc c'est difficile de lui faire confiance comme je lui fais confiance, mais il a déjà montré sa sagesse...


 
Penthésilée

Le Julung 9 Fambir 1512 à 00h47

 
Les dernières remarques de Vorondil font sourire la Vigie :

Oui, je suis épuisée, en un certain sens.
Mais c'est par manque d'action. C'est la passivité qui m'abat, pas l'effort. Une veilleuse n'a pas vocation à cogiter, elle a un devoir et des tâches précises à accomplir.


Clin d'oeil complice

Dès que je pourrai tuer ou me faire tuer, ça ira mieux.

Sashi pour votre réponse. Elle fleure bon la sincérité, c'est agréable. Concernant le choix de l'équipage, je crois qu'il serait malvenu que je nomme celui ou celle que j'appelle "mon contact" : je ne tiens pas à écorner l'image d'un de vos pairs. Mais permettez-moi cependant de dédouaner quelqu'un de précis, parce que vous le citez...

Nous ne parlons pas de Salti's Dymer. Jamais il n'aurait traité mes arguments à la légère : cela dénote d'une grande méconnaissance de la culture Haut-Rêvante. Arc'Rhon Dymer connait très bien l'Ordre, puisqu'il fut l'un de nos érudits avant de rejoindre Batyas. Il est le témoin le plus instruit de nos us et pourrait en remontrer à bien des miens.

Maintenant...
Comprenez que je ne suis pas seule à "représenter" l'Ordre, sur le navire. D'une certaine façon, Salti's Dymer en fait toujours partie.
Et puis...


La mine de Penthésilée s'assombrit brusquement. Et violemment.
Elle semble chercher ses mots.


Avez-vous déjà - involontairement j'espère - fait quelque chose de mal ? Quelque chose de sale ?
Quelque chose qui vous pourrit l'existence, qui marque une rupture ?
Avec un avant, et un après ?

Ca nous est arrivé à tous, non ?
Un jour ou l'autre, on marche sur une fleur isolée, ou un petit d'animal, une pauvre chose qui ne demandait qu'à vivre tranquille et qu'on tue, ou qu'on blesse à mort, par inadvertance...
Alors, on la regarde agoniser sans rien pouvoir faire tandis qu'elle cherche à comprendre ce qui lui arrive... mais elle ne le peut pas...
Vous avez déjà vécu ça ?
Et bien, imaginez cela, mais puissance mille...


La Vigie serre les dents à s'en péter l'émail

Il y a une Haut-Rêvante, sur ce bateau, sur laquelle le Tark'Nal a marché.
Vous la croiserez forcément, même si elle est très discrète.
N'hésitez pas à lui parler, à l'occasion.
Ca lui fera plaisir.
Moi, je...


Une pause

Je vous rejoins sur deux points importants :
D'abord, Batyas m'intéresse.

Je ne le connais absolument pas. Je ne suis pas allé lui parler, ne l'ai jamais entendu s'exprimer. Mais je le vois s'investir dans une mission poussiéreuse et ça, c'est inédit et très excitant !
Ensuite, je suis d'accord : nous trouverons quelque chose, à n'en pas douter.
Mais pas le S'sarkh.


Se caressant la truffe en signe de réflexion

Vouloir rencontrer son dieu, quel qu'il soit, est le contraire d'une bonne idée.
Je n'ai pas envie de rencontrer TOH, si tant est qu'un concept puisse s'incarner. Cette phrase même semble dénuée de sens ! Je n'ai pas besoin de savoir qu'il existe : TOH est une idée, et j'ai besoin de croire en cette idée, pas d'aller la tripoter ! C'est très différent !

La foi, car c'est de cela qu'il s'agit, ne se nourrit pas de la présence d'un dieu, tout au contraire... elle se nourrit de son absence ! Depuis quand les croyants demandent-ils des preuves ? C'est là une démarche d'historien, d'explorateur, de chercheur... bref, de savant profane. J'ose croire que votre guide ne prend pas la mer dans cet esprit !
A mon avis aussi, tous ceux qui pensent qu'on va bientôt caresser les écailles d'un poisson géant et omniscient se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'à l'occiput...

Et c'est heureux.
Votre foi, que j'estime sans la partager, n'y survivrait pas.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Vorondil

Le Julung 9 Fambir 1512 à 11h01

 
*** Prenant le temps de la réflexion, je corrige : ***


Le S'sarkh n'est pas un Dieu à mes yeux...
Mais peu importe, ça ne change pas la justesse de vos propos.
Et qui vous dit que Batiyas ne nous a pas tous emmenés, nous, poussiéreux des six factions, étrangers à ce monde, afin justement de briser TOUTES nos convictions.
Toh. La Dame. Le S'sarkh.
Illusions ?

Tout est possible. Peut-être que nous aurons des réponses. Et si c'est le cas, elles ne nous plairont sûrement pas.
À courir après une chimère, qu'arrivera-t-il si nous touchons la réalité ?
Et QUELLE réalité ? Est-elle unique, ou, comme votre Ordre ainsi que la symbiose et la mort nous permettent de penser, elle est multiple, à différents... étages ?

En tout cas, si Batiyas juge que ce voyage est nécessaire, même si ça doit faire mal, alors je serais heureux d'être ici. Non, pas heureux : satisfait.


*** Une vision de ce qui se passa à Arameth me revient. ***


Quel est son nom, à votre consœur dont la plaie est sûrement plus morale que physique ?
En tout cas, j'ai bien peur que votre envie risquer votre vie dans un combat ne soit pas assouvie pour l'instant.


*** Je montre l'étendue d'eau qui nous entoure d'un vaste geste de la main ***


Est-ce que vous avez entendu parler de Don quichochotte ? C'est un héros tydale dans un livre que j'ai eu la chance de lire. Eh bien ce héros, il est l'archétype de celui qui se bat en vain, pour et contre des chimères.
Si on compare ça à notre quête, peut-être le seul combat que nous allons mener est celui de notre volonté à trouver une chimère... pour rien.
Vous avez déjà essayé de fendre l'eau avec une épée ? De la percer avec une flèche ?

Bah... si vous tenez vraiment à avoir de l'action, essayez de combattre cet océan. Je vous souhaite bien du plaisir.


*** Non sans ironie, je rends son clin d’œil à la Nelda. ***


 
Penthésilée

Le Julung 9 Fambir 1512 à 21h55

 
Nouveau sourire de la nelda :

Qui vous dit que j'y tiens ?
C'est juste que je ne sais rien faire d'autre.

La veilleuse dont je vous parle s'appelle Mraw'la.

Pour ce qui est de ce voyage, je ne suis pas sûre de vouloir qu'il mette à bas nos convictions. Car finalement, qu'avons-nous donc, nous autres poussiéreux, qui mérite d'être couché sur le marbre ? Qu'est-ce qui fait notre maigre valeur ?

Nos corps ? Nos biens ? Mais non, bien sûr : ce sont nos convictions, justement.
Si nous les perdons, nous sommes perdus...
J'aime mes convictions. Enfin, "mes"... j'entends, celles que j'ai fait miennes et que je dois à l'Ordre. Je voudrais les transmettre et les partager mieux que je ne le fais. Je regrette parfois qu'elles soient réservées aux Rêvants. Je me dis qu'elles véhiculent des vérités capables de toucher autrui, même celles et ceux qui n'arpenteront jamais le deuxième monde. C'est particulièrement vrai des Quatre...

Vous êtes un drôle de loustic. J'ai connu peu de témoins, mais suffisamment pour noter à quel point ils peuvent être dissemblables. C'est un petit mystère, pour une Haut-Rêvante.


Penthésilée
Vigie du Rêve
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Vorondil

Le Vayang 10 Fambir 1512 à 13h17

 
C'est ce qui fait notre charme... ou pas.

Personne n'a envie de voir ses convictions balayées devant une réalité sans faille. C'est évident.
Et ceux qui s'en remettraient le mieux sont ceux avec la meilleure capacité d'adaptation.
Douloureux pour tous, mortel pour une partie.

En tout cas, votre ouverture d'esprit me plaît bien.
Quelles parts dans votre société pourriez-vous réserver à ceux qui ne sont pas de votre race ?
Parce qu'effectivement, je pense que chaque faction, malgré ses spécificités, pourrait gagner à partager de l'intérieur avec les autres races.
Si nous sommes arrivés - ou plutôt nos ancêtres - en même temps sur Syfaria, c'est qu'il y a bien une raison.
Ou peut-être pas.
Toujours est-il que nous avons tout à gagner à en profiter...

Ce qui me plaît, et qui à mes yeux est indispensable, c'est cette ouverture d'esprit qu'on ne trouve de manière globalisée que chez les Témoins du S'sarkh.
Peut-être est-ce aussi le but de ce voyage : Batiyas voudrait ouvrir les yeux aux poussiéreux qui se replient sur eux-mêmes, qui se ferment aux autres, ce genre de comportement qui ne fait que servir le Traître, l'Ennemi.

Mille spéculations sont possibles quant à son but.

Mais je ne doute pas qu'il nous surprendra...


*** J'esquisse un large sourire, amusé et excité par avance par les événements à venir... ***


 
Penthésilée

Le Dhiwara 12 Fambir 1512 à 22h55

 
Quelle part pourrions-nous réserver aux êtres différents des neldas, dans l'Ordre ?

Sacré question !

En vérité, cette formulation en cache une autre, plus pertinente, plus... précise :
Quelle part réservons-nous à celles et ceux qui ne peuvent pas Rêver ?
Ce qui importe, c'est que seuls les neldas, à ce jour, se sont révélés aptes à parcourir le Deuxième Monde dans leurs transes oniriques.
Par conséquent, tout non-nelda qui veut croire en notre credo d'un Haut-Dôme accessible par le chemin de l'Eveil ne peut que rester sur le bord du chemin, sans espoir d'atteindre notre Eden...
Dès lors, notre foi s'avère bien ingrate envers quiconque ne peut prétendre en récolter le fruit. Qui voudrait d'un paradis, ou d'une terre promise, à jamais inaccessibles ?

Cette question du Haut-Dôme est, si j'ose m'exprimer ainsi, la part la plus "religieuse" de notre aspiration transcendante. Cette dernière est également riche d'un volet plus philosophique, axé autour des Quatre grands principes que nous nommons Fürm, Grior, Ahsha et Toh.
Quelqu'un qui n'aurait point besoin de réponse religieuse à propos du destin, de la mort ou de la fin des temps... et quelqu'un qui pourrait se passer des mystères du Deuxième Monde... pourrait simplement embrasser notre métaphysique quaternaire, en apprécier les valeurs et les vertus, sans pour autant arpenter le Songe.

C'est ce que fait mon époux, après tout : il n'est point nelda, mais pourtant, a rejoint l'Ordre. Car notre faction, essentiellement composée de neldas, abrite pourtant quelques poussiéreux tydales et nemens.
S'il y a des tchaës, j'avoue ne jamais les avoir rencontrés.

En fait, il y a bien des façons de vivre notre culture onirique, philosophique et religieuse. Elle doit paraître assez monolithique, vue de l'extérieur ; de même que les témoins sont certainement assimilés à de simples adorateurs du S'sarkh. Mais si l'on vous demande "Qu'est-ce que le S'sarkh ?", j'imagine que les réponses varieront.

Il en va de même pour nous :

D'aucuns considèrent que le Haut-Dôme est une chimère, au sens où il désigne non un but, mais une direction. Non un objectif, une fin, mais une orientation. La Quête, dans cette approche, vaut pour elle-même et se justifie en nous édifiant...
D'autres, plus engagés, considèrent vraiment le Haut-Dôme comme une fin en soi. Un achèvement et surtout, un accomplissement. L'ultime révélation, la vérité terminale qui nous réunira tous et nous lavera définitivement du mensonge.
D'aucuns considèrent les Quatre comme des divinités, non incarnées mais conscientes. Dans un tel cadre, elles peuvent être priées et peuvent agir sur nos vies...
D'autres pensent que ce sont Quatre principes essentiels, premiers, fondateurs des mondes qui nous abritent ou nous entourent... mais non-conscients. S'ils agissent, ce n'est pas en vertu d'une volonté, d'une intention, mais du fait de leur importance première, de leur position dominante, de leur emprise sur les grands rouages du multivers. Dans une telle vision des choses, personne n'entend vos prières.
Il y a, de même, bien des façons d'analyser les Songes et même, plus globalement, d'appréhender la Quête. Le Haut-Rêve est "riche" de théologistes, de philosophes, de transcripteurs et d'oniristes qui débattent depuis six siècles de ces sujets et de bien d'autres. Nous avons une histoire, avec son lot de théories, de thèses, de gnoses et d'hérésies ; nos sages ont parfois versé dans l'ésotérisme, le syncrétisme ; nous avons eu des prophètes, des apostats, des dissidents et j'en passe...


Un sourire naissant, quelque peu inquisiteur :

Savez-vous que moi-même, Favorite de Toh et pieuse Haut-Rêvante, je crois en l'existence de la Dame ?

Achille dit :
Rhooô...
Tu seras tondue à la libération !
Et ça, c'est vraiment la punition ultime, pour une nelda...


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Vorondil

Le Merakih 15 Fambir 1512 à 11h47

 
*** Je bois ses paroles fort enrichissante avant d'ajouter : ***


De plus comme vous l'aviez dit tantôt, dans la foi l'essentiel est de croire, on ne veut pas rencontrer ses Dieux... Donc il doit être possible de croire même sans jamais pouvoir accéder au second monde qui vous est réservé...

De toute façon, indépendamment du concept de faction, je crois que chaque rassemblement autour d'un point ésotérique amène une infinité d'interprétations, et seul un pilier commun maintient les gens ensemble. Que ce pilier soit poussiéreux ou une Divinité, peu importe au final...


*** Croire en l'existence de la Dame. Rien d'extraordinaire au final... même si venant d'un Haut-rêvant la chose se révèle plus étrange... ***


Oh ? C'est intéressant... Dois-je en conclure qu'elle est présente dans votre réalité, et pas uniquement dans le Mensonge ?
Ou alors, est-elle justement omniprésente dans le mensonge, et vous y croyez dans le sens où vous considérez le mensonge comme une forme de réalité, mais pas la réalité principale ?
Je veux bien que vous développiez un peu le sujet... j'ai grandi en Equilibrium, donc je connais assez bien leur philosophie.


*** Mais je ne la partage plus... ***


 
Penthésilée

Le Dhiwara 26 Fambir 1512 à 10h56

 
Tout dépend de ce que vous qualifiez de mensonge : pour les sages Hauts-Rêvants, c'est un concept qui recouvre plusieurs aspects.

L'idée dominante, c'est que Syfaria impose à nos sens une réalité superficielle et déformée, très éloignée de la vérité sous-jacente présente dans le deuxième monde et son accomplissement, le Haut-Dôme. Mais cette vision, bien qu'elle soit majoritaire dans l'opinion et réponde à notre conception platonicienne du monde, ne fait pas forcément consensus. D'autres interprétations, plus ou moins radicales ou nuancées, existent. En voici deux exemples :

L'un de nos savants, Arc'Rhon Touban, était un cryptique. En clair, il pensait que la réalité tangible était une version codée, ou cryptée, de la vérité onirique intangible. Il rejoignait en cela l'opinion d'une école des disciples d'Ahsha, qui parcourt le monde en quête de signes interprétables et porteurs de sens.

Mon maître à penser, Arc'Rhon Neij, était un vitaliste. Il m'a toujours affirmé que si le monde inerte est bien mensonger, au sens qu'on ne peut en extraire aucune vérité, il n'en va pas de même du monde vivant et en particulier, du monde sentient : nemens, poussiéreux, races natives. Il comparait, dans une image qu'il aimait à employer, chacun d'entre nous à une goutte de vérité noyée dans un océan de mensonge et à ce titre, il accordait beaucoup d'importance à la culture exotique des non-Rêvants. L'école vitaliste est bien représentée chez les adeptes de Grior.

Pour ma part, j'ai repris sa façon de voir. Je serais bien incapable, en supposant que telle soit mon intention, de contrarier ou contredire la vision d'un sage. Il m'est cependant venu à l'esprit que cette idée pouvait englober Syfaria elle-même : si vous considérez que ce monde est non seulement vivant, mais aussi conscient, vous n'êtes pas loin de penser qu'il est - en quelque sorte - notre mère à tous. Une mère que l'Equilibrium vénère sous le vocable de "la Dame".

Mais pourquoi une telle entité, divine ou non, mentirait-elle à ses enfants ? Cela prend sens si vous relevez que les effluves du S'sarkh l'affectent, la blessent et la martyrisent. Ainsi, dans cette vision vitaliste radicale, qui voit dans Syfaria une Dame torturée par la corruption, une Dame qui blesse ses enfants parce qu'elle souffre le martyr, les mondes oniriques et le monde tangible sont les deux faces d'une même pièce. Ladite pièce, c'est l'ensemble de la réalité, avec sa part de ténèbres et de mensonge... et sa part de lumière, porteuse d'une vérité qui ne peut vraiment s'exprimer qu'à travers la vie et surtout, le Rêve.

Suis-je à peu près claire ?


Penthésilée
Vigie du Rêve
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