Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Pélerinage dans la boue

La lumière tout au fond du tunnel ?
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Sujet lancé par Ataraxine
Le 20-02-1512 à 21h30
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Posté par Ataraxine,
Le 17-03-1512 à 20h52
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Ataraxine

Le Luang 20 Fambir 1512 à 21h30

 
Elle avait parcouru l'Hatoshal de long en large, tant et si bien qu'elle connaissait quasiment chaque recoin de cette immense forêt où la végétation se superposait à la végétation, parfois jusqu'à occulter complètement la lumière des soleils.
Au risque de sa vie, elle s'était aventurée haut dans les montagnes pour contempler le visage de Syfaria depuis ses plus hautes cimes.
Elle avait aussi arpenté ses plaines, des étendues d'une telle monotonie aux yeux d'une forestière qu'un champ de mandragoras vénéneuse y était quasiment une promesse de réjouissances.


Il restait pourtant un endroit a proximité de sa région natale qu'elle n'avais encore pas visité.
Un étrange repli souterrain situé en l'un des points les plus bas sur la face de Syfaria, une cuvette qui accueillait les eaux perdues de deux rivières, qui se mélangeaient une vaste étendue boueuse que l'on appelait, non sans à-propos, le Cloaque.
Aussi Ataraxine avait-elle décidé d'aller visiter la grotte aux larmes de la Déesse, à la lisière d'un dangereux marécage.


S'sarkherie de saleté de bouillasse !

La farfouilleuse, habituée à un terrain plus sec, se tenait dans une position insolite et quelque peu grotesque, un pied botté enfoncé dans la vase jusqu'aux chevilles, l'autre jambe levée presque à l'horizontale avec à son extrémité un peton dénudé. Sa deuxième botte se trouvait près de l'autre, prise dans la boue et désormais vide de tout occupante.

Pyrhon dit :


Ne perds donc pas ton calme, Ataraxine...

Tu vas finir par attirer une attention malvenue.


Quelque chose avait justement commencé à s'agiter derrière une petite haie de joncs, juste à côté...

 
Ataraxine

Le Vayang 24 Fambir 1512 à 21h19

 
Oui, quelque chose bougeait bien du côté de joncs... Pas très vite et sans faire trop de bruit. Bien qu'habituée à évoluer dans des zones sauvages et dangereuses, loin de toute habitation poussiéreuse, Ataraxine avait laissé ses démêlés avec la vase marécageuse la distraire. Ça avançait donc tranquillement dans le hallier sans que la farfouilleuse ne le remarque.

La Tydale avait maintenant les deux pieds nus dans la boue et tirait sur ses bottes prises dans la terre détrempée en poussant des jurons. Elle ne tournait plus qu'à moitié le dos aux prédateurs qui s'approchaient méthodiquement.


Pyrhon dit :


Ataraxine...


Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Pyrhon ?

Tu vas quand même pas me dire que ça nuit à mon équilibre spirituel si je râle ?


Avant que son Mou ne lui réponde elle remarqua enfin que quelque chose avait changé dans la végétation par rapport à sa situation précédente, mais elle n'arrivait pas vraiment à dire quoi...

Elle se redressa et examina la flore d'un peu plus près. Non, les joncs n'avaient pas bougé... Mais il y avait ces espèces de tournesols... Elle ne les avait pas remarqué auparavant.

Elle les scruta un peu puis entendit une espèce de bruit de succion sur la gauche. Elle se tourna pour constater la présence de quelques autres des ces soleils de marais à proximité. Un nouveau bruit attira son attention de l'autre côté. Devant elle il n'y avait que ces mêmes plantes, rien de plus.

Mais on aurait dit qu'elles s'étaient rapprochées...


 
Ataraxine

Le Merakih 29 Fambir 1512 à 19h56

 
*** P'teuh ! ***


L'un des espèces de tournesols parmi les plus proches venait de projeter des spores en direction d'Ataraxine, un peu comme si elle lui crachait dessus.

*** P'teuh ! P'teuh ! ***


Plusieurs autres plantes l'avaient imitée sur le champ. Instinctivement Ataraxine s'était retournée en protégeant le bas de son visage pour ne pas respirer le nuage de spores qui commençait à se former.

*** P'teuh ! ***


*** P'teuh ! P'teuh ! P'teuh ! ***


*** P'teuh ! ***


La seule solution semblait être de sortir au plus vite de la nuée en formation. La farfouilleuse prit donc la fuite, s'éloignant à grandes enjambées, sans trop demander son reste. Elle laissa derrière elles deux bottes orphelines dans la boue.

*** P'teuh ! P'teuh ! ***


 
Ataraxine

Le Dhiwara 4 Marigar 1512 à 18h35

 
En traversant quelques plans d'eau peu profonde, mais fort vaseuse, Ataraxine parvient à se mettre assez vite à l'abri des étranges plantes, douées d'une surprenante motilité. Il s'agissait peut-être de néopsyens, pour ce qu'elle en avait entendu dire, mais il faudrait qu'elle demande un jour aux pédagogues pour vérifier. On pouvait décidément croiser de drôle de végétaux sur Syfaria.

Après une demi-heure dans les terres trempées, elle réussit à sortir de la zone humides sans autre encombre. C'était surprenant comme à cet endroit la boue cédait rapidement la place à de la terre sèche, et même archi-sèche. Chacun de ses pas soulevait de la poussière qui venait se coller sur ses jambes mouillées et donnait à la farfouilleuse une allure dégoulinante de saleté.

Elle avait également entendu parler de la particularité topographique de ces lieux, mais c'était toujours autre chose de le voir de ses propres yeux. Cela signifiait en tout cas qu'elle approchait de sa destination.


 
Ataraxine

Le Sukra 17 Marigar 1512 à 20h52

 
Elle avait trouvé une ouverture, une anfractuosité dans un renflement du sol desséché. Sale comme elle l'était, elle n'avait pas trop hésité à s'y engouffrer, même si cela lui demandait d'aller à quatre pattes ou en canard, parfois même de ramper dans des boyaux terreux. Si elle se trompait, elle risquait d'atterrir dans la tanière de Dame sait quelle abomination, à coup sûr vindicative et anthropophage. Mais normalement cela devrait lui permettre de déboucher dans ce lieu incroyable dont on lui avait parlé.

À la lumière tremblotante d'une torche elle déboucha enfin dans un espace plus large. Une grotte assez vaste, même. Elle n'eut pas de difficulté à trouver la grande flaque qui en occupait le centre. De l'eau suintait du plafond et goutait sur le sol, ruisselait le long des parois, formait tout un réseau de rus minuscules qui s'y déversaient.

C'était ici, dans le ventre de la terre qu'on trouvait la meilleure eau de tout Syfaria. Ataraxine s'agenouilla à côté de l'eau, mit ses mains en coupe et puisa un peu de l'onde pour la boire. Puis elle en reprit un peu pour se nettoyer le visage. Pas plus, de peur de souiller la source. Elle en remplit quelques gourdes qu'elle avait amenées spécialement pour cela, puis elle s'assit au bord de l'eau pour méditer un peu sur les bontés infinies de la Dame.


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