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Le Dhiwara 11 Marigar 1512 à 23h09
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| Les infos circulent vite à Kryg. Les gardes se tiennent sur le qui-vive. Quoi de plus paranoïaque qu'une garde tydale qui est en manque de sang. Et lorsque c'est un frère du Désordre qui se pointe, les dents grincent de plus belle. Les événements dits de "la guitoune nemen" où l'incident diplomatique avait été frôlé de peu étaient encore dans les esprits. Et même si ses soeurs se vantaient plus ou moins de cette pseudo victoire, l'astrologue, en bonne magicienne qu'elle était, savait pertinemment que s'il y avait eu une bagarre, les piliers du Matriarcat auraient été combles. La magie prévalait sur l'acier manié par ces bourrines de seconde zone.
Se disant qu'il valait mieux jeter un oeil pour éviter une nouvelle bévue, la sorcière quitta ses appartements pour constater par elle-même l'ampleur de la chose. Enfin, parler d'ampleur pour un tchaë est une belle exagération tout de même. Marchant lentement, elle avançait tranquillement au milieu des passants. L'astrologie n'apprenait pas grand chose, mais au moins la patience.
Le visage était connu. Petite rencontre justement lors de cette stupide histoire. Petite discussion posée et polie avec une personne loin des clichés de son peuple.
La Voroshk haussa la tête, la cheffe de la garde approchait et expliquait la situation. Imbécile.
Ca va, j'ai compris. Foutez-le camp incapables. Vous avez de la chance d'être encore vivantes.
Un crépitement de mana électrique suffisait comme point final à la conversation. L'ancienne némésis s'était assagie mais nul doute qu'elle avait encore du napalm pour son lance-flammes.
Relevant sa capuche, elle s'approcha tranquillement du tchaë.
Frère Jeaneudon, quel plaisir de vous revoir. Cela fait bien longtemps. Comment vous portez-vous ?
Un peu surpris, le régisseur reprit la parole. Inquiet.
Haaa une visage amicale .. chouette. Enfin salut ... heuuu je vais bien et toi?
Un sourcil se hausse.
Les choses vont et viennent. Le temps change. Les moeurs aussi. Mais passons. Excusez le comportement peu délicat de nos...gardes. Elles séchaient les cours de politesse et de diplomatie au profit de la brutalité et de la bêtise collective. Mais...parfois nécessaires. Les étrangers...sont souvent...remuants. Mais passons. Que nous vaut ce plaisir ?
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Le Luang 12 Marigar 1512 à 14h18
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| *** Sadr cherche Matroshka.
Ce n'est point là le titre d'un ouvrage ésotérique sur le cheminement stochastique des astres, ni la version symbolique d'une rencontre annoncée, mais le simple constat d'un soir qui débute dans l'interstice :
Silith vient de disparaître. Dans les lueurs mourantes du crépuscule, les étoiles sont invisibles. Les lunes jumelles taquinent l'horizon, mais ne sont point encore levées... donc, pour quelques secondes encore, le ciel est vacant. Loin du regard des astres métronomes, la contingence et la folie règnent en maîtresses. Tout peut arriver.
Jusqu'aux tréfonds de son âme grise, l'enfant-nuit est fataliste. Elle choisit donc ce moment pour trouver la sorcière, dont elle ignore jusqu'à l'Accablement. Mais le destin, farceur, se joue de la medium : Matroshka est de sortie.
Où ?
Fais silence, Sadr. Écoute ce qu'en dit la rue. Piste la rumeur.
La Voroshk, la Voroshk... les passants et les passantes l'ont vue. Ils la surveillent, car ils l'évitent. La furie rousse n'a point l'air dangereuse : elle l'est. Ses sautes d'humeur, ses fantaisies, ses éclats rythment la vie – et la mort – du quartier. Des quartiers attenants, également.
De la ville, en fait.
Tiens ? Une gerboise. Un hérisson. Un lapin nain.
Ils pourraient s'être échappés d'un élevage, si ce n'est qu'ils ont un nom, un chacun, et sont accompagnés de mous. Sadr n'a rien vu de ce qui s'est passé. Pourtant, cette curieuse profusion de rongeurs exotiques l'excite : à contrario de l'évidence, elle est normale. Elle a du sens.
La liadha rejoint les portes de la ville, se prend les pieds dans sa robe, tombe. Les lunes sont levées, désormais. Quelques étoiles s'allument, timidement, dans les nuées. Se relevant, Sadr voit et perçoit la sorcière, en pleine discussion avec un tchaë.
Le soir s'enténèbre et l'enveloppe d'obscurité tandis qu'elle s'avance, spectrale jusqu'au bout des ongles, à leur rencontre. ***
Horoscope de Jayar
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Le Sukra 17 Marigar 1512 à 20h54
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| Visiter ?
Bourlinguer ?
Faire des affaires ?
La sorcière hausse un sourcil. Elle aime bien les Frères. Ils sont bizarres, paranos et bordéliques. Mais ils sont plutôt honnêtes. Mais définitivement, elle a du mal à les comprendre.
Nous sommes à Kryg, pas à Arameth. Pour faire du tourisme, faire de l'argent ou visiter les lieux de plaisirs, les Confrères seront ravis de vous accueillir si vous leur présentez la chose sous le bon angle. A Kryg, avec cette mentalité, je crains cher Régisseur, que l'accueil soit aussi froid qu'un couteau à viande en travers de la gorge. Mes soeurs n'ont pas beaucoup, voire aucun intérêt à vous laisser rentrer.
Même avec les meilleures intentions du monde, j'en conviens.
Comprenez-moi bien, j'aimerai bien vous faire rentrer. Voir les mêmes têtes à longueur de vie, c'est déprimant à souhait, surtout dans cette ville lugubre. Mais je n'ai aucun pouvoir sur les dérogations. Pas maintenant. Pas encore.
La gestion de la ville est sous l'autorité de la vieille Crysope, et autant vous dire que c'est pas une tendre, même avec celles de sa propre race.
Qui d'autre vous accompagne frère Jeaneudon ?
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Le Dhiwara 18 Marigar 1512 à 16h56
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| *** « Le frère Jeaneudon n'est pas anthropophage » ?
C'est une information plaisante.
« Aux dernières nouvelles »...
Parce qu'il l'était ??
Déjà fort pâle, Sadr blêmit encore, s'il est permis d'imaginer la chose. Elle n'a des tchaës qu'une connaissance livresque, scolaire, sans expérience aucune. Les frères du désordre sont, pour l'enfant-nuit, des extra-terrestres. Rien, dans leur culture, ne lui parle : leur grande intelligence s'exprime dans des domaines absolument dénués de spiritualité et cela, pour la sibylle, est proprement inconcevable. Elle ne saurait imaginer peuple plus baroque, plus exotique... plus singulier.
Et ils se mangent entre eux ?
Sadr a beau se triturer les méninges, elle n'a pas souvenance de ce fait. Les livres mentent, parfois... alors, elle se promet d'étudier la question. Mais pas maintenant. La présence de Matroshka la rassure, elle ose donc s'avancer : si le semi-être tente de la dévorer, la grande sorcière interviendra. ***
Hajar, liadha Voroshk, noble Astrologue
*** S'inclinant ***
Je suis honorée de me présenter à toi.
*** Le regard de la medium est fuyant, incertain, flou. Comme toujours, elle peine à voir les gens qu'elle n'a jamais lu, ni calculé. Et ce n'est point le genre de chose que l'on peut demander d'entrée. Pour se donner bonne contenance, elle fixe leurs chaussures, leurs armes, leurs chapeaux...
Se tournant plus ou moins vers Jeaneudon, elle dit ***
Hajar, manüsh Jeaneudon
Les astres...
*** S'inclinant de nouveau, Sadr est prise d'un vertige qui manque de la faire choir.
Elle se redresse en tanguant, puis reprend, étourdie ***
Les astres t'ont guidé jusqu'à nous...
C'est intriguant.
*** Une question lui brûle les lèvres, mais elle se tait. ***
Horoscope de Jayar
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Le Dhiwara 18 Marigar 1512 à 18h52
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| Enfin, Toufic est arrivé à Kryg.
Il a longtemps attendu les retardaires, mais la dernière étape, il l'a faite d'une traite : Kryg est la seule cité poussiéreuse qu'il ne connait pas.
Lui qui a bourlingué aux quatre coins de Syfaria est impatient de combler cette lacune...
A l'entrée de la ville, il retrouve Jeaneudon et Irdyl. Ce premier est en grande discussion avec une grande matriarcale rousse.
Il l'a déjà vue, il la connait.
Oui, pendant les batailles contre le Tarkn'kal... La dernière fois, c'était devant les murs d'Arameth.
C'est Matroshka Voroshk.
L'autre matriarcale, très pâle, qui est là aussi, il ne la connait pas.
Respectueusement, Toufic rejoint ses frères du Désordre, et salue en inclinant légèrement le buste.
Mesdames, je vous souhaite une journée agréable et que les astres vous soient favorables.
Et il attend...
Il questionnerait bien Jeaneudon, mais ce n'est pas le moment.
CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.
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Le Luang 19 Marigar 1512 à 10h32
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| *** Sadr va répondre à Matroshka... mais son attention est détournée par les paroles pour le moins absconses de Jeaneudon.
Elle l'écoute, absolument interloquée :
Salut Euhajar ? Les astres-ouioui ?
L'enfant-nuit n'entend goutte au protocole fraternel. Elle se recule d'un pas, de peur que le semi-être ne lui tombe dessus tant il se penche : elle ne pourrait adopter un tel angle sans s'étaler derechef. Cependant, désireuse de faire bonne impression, elle lui présente ses deux mains en coupe et arbore un sourire incertain, parfaitement involontaire, dans sa quête d'une expression amicale.
Mais lorsque le petit personnage se redresse, une intuition lui vient. Une intuition qui, à peine née, fait jouer toute une série de rouages dans l'esprit mystique et rationnel de la sibylle : cette ambiguïté... n'a rien d'inquiétante ! Jeaneudon n'est point truqueur, ce n'est pas ça ! Plongeant une main dans sa poche, la tydale tripote et fait tinter ses astragales, sans toutefois les sortir. D'un ton à la fois enthousiaste et compatissant, elle dit ***
Je comprends ta Difficulté Initiale.
Ce n'est rien, tout va bien. Nous n'avons rien à craindre, toi de nous, nous de toi.
Mais qu'en est-il de tes compagnons ?
*** Puis Toufic survient. Lui est plus transparent, curieusement. Alors même qu'il n'a encore rien dit, Sadr est sereine. En paix.
Le second tchaë, dans un genre bien différent, est tout aussi amical que le premier. Elle lui répond donc avec plus d'assurance, sans vraiment chercher à reproduire le salut de la sorcière. Un curieux salut, de fait, puisque l'individu porte un arc en guise de "pétoire". C'est donc avec joie qu'elle lui dit, en Déclinante attentionnée : ***
Hajar, manüsh Toufic
Sois le bienvenu, frère du désordre. J'attire sur toi l'attention du Déclin et te souhaite de bientôt chuter.
*** Des messes basses s'ensuivent aussitôt ***
Ombre dit :Alors... je ne suis pas sûr qu'il apprécie.
Te moques-tu de moi, petite Ombre ?
Je pense ce que je dis.
Ombre dit :Précisément. Il ne va pas comprendre.
J'emploie des mots simples. Il n'est point sot.
Ombre dit :Ce n'est pas le problème...
Il n'est ni du Déclin, ni de ta famille. Il va croire que tu le menaces.
Non, c'est faux !
*** Sadr jette un regard sombre à son symbiote et se tient coite, l'air buté ***
Horoscope de Jayar
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Le Luang 19 Marigar 1512 à 17h40
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| Toufic perçut immédiatement le désarroi de son frangin. Il semblait hésitant, un peu perdu...
Qui ne le serait pas d'ailleurs ? Le phraser des tydales était, on ne plus déconcertant. Il était amical sans nul doute, mais plutôt obscur.
Le commandant qui maitrisait le tydale avait du mal à tout comprendre, alors Jeaneudon, qui en plus, avait des problèmes de compréhension de la langue...
Pourvu que l'on ne commette pas de bévue protocolaire...
Déjà, à l'énoncé : "que votre pétoire ne s'enraye pas", Toufic avait failli éclater de rire... Son arc des esprits était pourtant bien visible sur son épaule...
Il s'était mordu la lèvre pour se contenir.
A moins que la tydale ait voulu faire une allusion.... euh comment dire... plus sexuelle ?
Comment savoir, tout était si étrange et si nouveau et en même temps si dangereux. Toufic avait déjà vu les matriarcales à la bataille, et c'était un spectacle que l'on n'oubliait pas de sitôt... Surtout pas de bévues !
La deuxième tydale avait eu une expression également très étrange : "J'attire sur toi l'attention du Déclin et te souhaite de bientôt chuter.". Le ton joyeux et la manière indiquait clairement que ce n'était pas une menace, mais c'était une formulation bien curieuse.
*** Toufic s'adressa à l'une, comme à l'autre : ***
Je vous remercie pour votre accueil, qui nous va droit au cœur après cette longue route. Nous sommes là, mes compagnons et moi, dans le but de faire connaissance, de lier des contacts amicaux. Nos deux factions ne se connaissent que si peu.
J'ai eu écho d'un heurt dans le passé qui n'était dû qu'à une méconnaissance totale de nos cultures. Nous voulons faire en sorte que ce regrettable incident ne se reproduise pas.
Les récents évènements dramatiques qui se déroulés nous ont montrés notre fragilité. Nous avons perdu, vous comme nous, une cité dont nous étions fiers, une cité qui faisait partie de nos racines et dans laquelle, nous nous croyions à tort en sécurité. Les évènements nous ont montré leur vulnérabilité.
Si nous ne pouvons être amis, soyons au moins alliés.
Toufic, était souriant, mais un peu hésitant. Pourvu qu'il n'ait pas fait de gaffes protocolaires.
Tifou dit :J'ai l'impression que l'on se comprend mieux entre mous. Vous autres, les symbiosés, vous êtes si compliqués.
Le commandant s'adressa à Jeaneudon à demi-voix, avec un petit clin d'oeil :
Ça va ? Je n'ai pas fait de gaffes ?
CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre. | |
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Le Luang 19 Marigar 1512 à 23h07
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| *** Sadr écoute Toufic. Bien des éléments lui échappent, à commencer par l'incident dont il parle. Cependant, elle comprend l'essentiel :
Lui et Jeaneudon sont venus pour faire connaissance.
Et bien voilà, c'est fait. Et maintenant ? Vont-ils repartir ?
La sibylle est déçue, et cela se voit : sa moue butée devient morne, son expression atone. Ce qui l'intéresse, elle, c'est le savoir ! La technologie, par exemple : à quoi bon ? Pourquoi faire ?
De leur coté, ces frères du désordre ne connaissent rien aux astres, elle en est sûre.
Pire encore, ils ignorent le Déclin...
Vont-ils partir, et patauger dans leur innocence crasse jusqu'à la tombe ?
Quelle misère...
N'y tenant plus, elle dit ***
Vous... vous pourriez m'expliquer. Vos appareils, vos machines. J'ai vu des gravures dans...
*** Ridicule. L'enfant-nuit laisse mourir sa phrase.
Plongeant la main dans sa robe, elle en sort un parchemin roulé qu'elle tend à Matroshka avec une certaine grâce ***
Alhia Garance te transmet son respect.
Elle m'a demandé de te soumettre mon présent travail : l'horoscope d'Astawir.
Elle souhaite que désormais, j'apprenne auprès d'autres professeurs.
*** Son regard fuyant revient aux deux tchaës. Elle soupire.
Quel dommage. ***
Horoscope de Jayar
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Le Matal 20 Marigar 1512 à 18h08
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| Toufic est amusé par la réflexion de Sadr. Ces tydales ne sont décidément pas les barbares dont elles ont la réputation.
Non, elles sont tout en nuances, et même une certaine grâce indéfinissable émanent d'elles.
Nos appareils, nos machines ? Elles en intriguent du monde !
C'est souvent des choses très simples et utiles dans le quotidien.
Nous avons perfectionné récemment un grand moulin pour moudre le grain. Nous avons mis au point un système rotatif de l'ensemble qui tourne automatiquement avec le vent afin d'en mieux capter tous les brises, tous les flux d'air.
Un moulin de cette sorte est bien plus efficace, et ne nécessite plus des réglages quotidiens de la part du meunier. Tout se fait tout seul.
Voilà à quoi nous servent nos machines : apprivoiser le monde qui nous entoure.
Tout nait dans l'idée, dans l'esprit et nos artisans matérialisent ces idées dans le bois ou le fer.
Finalement nos machines ne sont que le prolongement de notre imagination.
Les nemens, dans la conception de leurs appareils ont un peu également la même démarche que nous. Leurs transports nemens sont vraiment fantastiques. Quel plaisir de voir Syfaria de haut et de voyager en toute tranquillité et sans efforts.
J'espère qu'un jour, nous arriverons à faire aussi bien qu'eux. Mais le chemin est encore long...
Toufic sent qu'il s'est un peu emballé... Le concept des machines est peut-être très choquant pour les matriarcales, qui sait ? Il faut qu'il se montre plus mesuré.
CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.
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