Les Mémoires de Syfaria
La région de Syrinth

L'assoupie.

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Sujet lancé par Celegórn Deléndil
Le 16-05-1512 à 06h44
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Posté par Kaelianne Foha,
Le 22-07-1512 à 12h23
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Celegórn Deléndil

Le Merakih 16 Manhur 1512 à 06h44

 
***
Patient, il l'avait été plus qu'il ne le fallait. A vrai dire, la conversation entre cette jeune Tydale et Mirwen n'avait eu de cesse de piquer sa curiosité et d'autant plus que la demoiselle c'était vite retrouvé toute seule dans les bois. Totalement assoupie contre un arbre, recroquevillé en position fœtale.

Celegórn avait suffisamment attendu à présent, il était sûr que Kaelianne était bel et bien toute seule. Aussi s'approcha-t-il en se mouvant discrètement vers elle et s'accroupit afin de l'observer de plus près. De très près à vrai dire. Il regardait les blessures sans rien dire... Puis, passant un bras sous les jambes de l'assoupie et un autre dans le dos de cette dernière, se mit dans l'idée de la soulever. Probablement pour la porter. Probablement....
***



 
Kaelianne Foha

Le Merakih 16 Manhur 1512 à 23h03

 
***
Les cauchemars sont parfois plus doux que la réalité. Combien de temps, il lui semblait une éternité jusqu’à ce que ce contacte ne vienne frôler sa conscience assoupie. Elle ne sait déjà plus ce qui hantait ses rêves qu’elle papillonne pour saisir la réalité.

Elle murmure.
***

Tu es revenue ?
***
Il y a de l’espoir, un espoir vibrant, un soulagement joyeux dans cette phrase.
Puis les yeux bleus se remplissent de terreur et d’incompréhension devant le visage barbu qui la surplombe. Tu n’es pas revenue et c’est bien pire. La poupée se recroqueville instinctivement, nouant ses mains autour de son ventre. Elle n’a plus l’air jolie, joyeuse comme au réveil. Elle n’a plus l’air d’une fraîcheur innocente sensuelle. Elle a juste l’air fragile. Fragile à mourir. Qu’un coup de vent ou un regard mal intentionné pourrait détruire.
Elle hésite et étouffe un réflexe primaire et idiot qui consiste à crier. Elle hésite à pleurer aussi. La tristesse et le sentiment d’abandon le plus total se fait des plus cruels alors qu’elle avait à peine réussi à se faire une raison.
S’il n’y avait pas eu ses plaies mal-soignées et sa fatigue extrême, elle aurait sans doute pu penser à se débattre, à tenter de lui échapper. Le frapper. S’évader.

Elle referme les yeux. Les cauchemars sont parfois plus doux que la réalité. Elle veut se rendormir. Ne plus jamais ouvrir les yeux. Effacer la réalité par sa seule et désespérée volonté de fuir cette situation.

Ce n’est pas elle. C’est pire.
Le prix à payer pour sa naïveté est trop insupportable.
***


Moi, c'est elle

 
Celegórn Deléndil

Le Julung 17 Manhur 1512 à 15h56

 
***
Un murmure et il se figea, net, baissant son regard sur le visage de la petite ingénue, croisant son regard.
Des yeux bleu effroyable, voilà ce qu'il vit. Et elle, peut être eut-elle le temps de voir ses pupilles d'un blanc/gris comparable à la neige sur les rempart de Kryg. De neige aussi était ses cheveux, ses sourcils et sa barbe de trois-jours soigneusement entre-tenue.

Ce n'était pas la première fois qu'une femme avait peur de lui, mais Celegórn s'était attendu à ce qu'elle crie si elle s'était
réveillé et il fallait l'avouer, il n'aurait pas su trop que faire. Hors il n'en fut rien, l'assoupie se contenta de fermer les yeux à
nouveau.

Un bref moment passa, durant lequel le guerrier observa la pauvre créature avant de la soulever aussi aisément que si elle
avait été une plume. Et sans un mot, il l'emmena dans les profondeurs de la Forêt. Passant à travers fourrés, zigzagan entre
les arbres avec la plus douce des façons de marcher.

Et alors que le jour déclinait, l'Hatoshal se réveillait et une multitude de nouveaux bruits apparurent tandis qu'ils arrivaient
enfin au lieu désiré. Une lueur émanant de l'intérieur d'un gigantesque arbre dont la base était creuse et suffisamment
vaste pour accueillir une tente de Rêvants.
***



 
Kaelianne Foha

Le Julung 17 Manhur 1512 à 21h31

 
***
Tu voles ?
Je vole ?
On va voir les étoiles ?
Elles murmurent.
Elles chantent.
On va danser ?
Voler et danser.
Tu voles ?
Je vole.

Un plateau neigeux ? Non, voilà autre chose qui s’étend sous elle. Ah. Sous la neige légère il y a …
Du sable ?
Les grains s’écoulent entre les doigts, une nuée merveilleuse et poussiéreuse.
Un désert sous la neige.
C’est parfait.

Il ne fait plus ni chaud, ni froid. Il ne fait plus rien.
Sable et neige.
C’est parfait.

Plus d’odeur, plus de sensations, plus rien.
Et les fleurs seront fanées.
Cadeau poison.
***


***
Elle rouvre les yeux, faiblement, ses longs cils blonds papillonnent plusieurs fois avant de se décider à rester ouvert. Elle hume, l’odeur de la forêt, elle sent sur sa peau la fraîcheur et le monde se pare de couleur. Elle entend des bruits d’insectes, de vie animale, et un souffle, au moins, pas loin. Elle frissonne. Se réapproprie son corps à regret, retrouve chacun de ses sens.
Elle ressert son manteau, un bleu, il vient de Jypska. Comme tous ses habits. C’est amusant, une tydale si grande, si fragile pourtant, vêtue comme un nelda. Elle a peur de ce qu’elle va découvrir.
Qui est cet inconnu que va-t-il lui faire ?
Appeler à l’aide, il le faudrait. Qui ? Mirwen ? Elle est occupée. Nemès ? Elle est trop loin. Comme toutes les autres. Et c’est à elle d’assumer.
Assumer quoi ?
Avait-elle mérité de se faire battre par un mâle ? Rejeter, traitée comme un jouet par son amour ? Enlevée par un mâle... Encore. Elle regrette d’être partie, à présent, amèrement.

De longues larmes silencieuses inondent ses joues, noient ses yeux.
***

Nivyan dit :

Nous n’avons pas d’argent.
Si c’est sa vie que vous voulez, prenez-la rapidement.
Et si c’est son corps que vous convoitez…
Vous allez crever avant d’avoir pu y penser.
Pigé ?


***
La moue n’a pas l’air gentille, ça non. Ca a l’air d’une méchante moue pas contente.
***


Moi, c'est elle

 
Celegórn Deléndil

Le Julung 17 Manhur 1512 à 22h12

 
***
La pauvre petite moute n'eut pour toute réponse qu'une pensée meurtrière. Froide et sans mots. Quand bien même en
aurait-elle contenu, cela aurait été pour lui dire de se taire. Le Tydale n'avait jamais été vraiment à l'aise avec
ces petits êtres. Fut un temps où il frappait même volontiers son propre mou, avant de grandir un peu et de l'accepter.
Aujourd'hui, il considérait Firith comme si il était son propre bras. Partie intégrante de son être... Mais ce n'est pas pour
autant que l'on aime que nos pieds jacasse non?

Il n'avait pas remarqué, encore, que l'Assoupie ne l'était plus vraiment mais ce n'était pas très important tant qu'elle restait
tranquille. Et sans plus de cérémonie, l'étranger traversa une agréable couverture de fougère pour finalement porter Kaelianne jusque de la tente.

Celle-ci était plutôt vaste et ordonné autant que faire ce peut. Le sol était recouvert d'un épais et doux tapis de mousse, en son centre crépitait un feu au dessus duquel était suspendu une petite marmite dans laquelle chauffait une soupe aux orties, et derrière une grande Nelda les regardait étonnée. La fumée provoqué par le feu de camp dansait tout en s'évadant par la petite trappe de tissu située dans le toit. A droite se trouvait un grand amoncellement de coussins et de couvertures en tout genre. Y compris des peaux de bêtes à l'allure soyeuse. A gauche en revanche reposait une malle, et adossé contre elle, une énorme vougue que même l'imposant guerrier n'aurait pu manier.

Celegórn, après un bref regard pour sa compagne, alla délicatement posé leur invité sur un des coins du grand lit de coussins avant de la couvrir d'une chaude peau de bête. Puis immédiatement, il se dirigea vers sa bien aimée pour venir lui
montrer son amour en un petit coup de tête sur le museau de sa douce, qui ne pu s'empêcher de sourire. Ils ne parlaient que rarement entre eux, chaque geste, chaque expression, chaque petit mordillement et emplacement où il était prodigué avait sa signification. Aussi, pour eux, les mots étaient presque devenu abstrait et limité pour démontrer
leur amour l'un envers l'autre.

Néanmoins, après ce moment d'un tendresse infinie, Kallinor regarda l'étrangère avec un peu de méfiance. Regard que le Tydale à la chevelure de neige suivit avant de rassurer sa femme d'un mordillement à l'oreille. Ceci étant fait, il ne tarda pas à se déshabiller et fut arrêter par sa douce lorsqu'il fit mine d'ôter son pantalon. Laquelle ne tarda pas à s'expliquer par un regard éloquent envers la jeune demoiselle dans le coin de la tente. Celegórn n'était pas pudique du tout, mais sa femelle n'aimait guère qu'il soit nu devant d'autres femelles justement, aussi par amour faisait-il l'effort de garder son pantalon. Ce qui n'empêchait pas Kaelianne de pouvoir le regarder en détail.

C'était un homme musclé, mais aussi étrange que cela puisse paraitre, sa musculature était sèche, fine. Telle que celle
des danse-lame. Son corps était parcouru de cicatrices diverses et variée, sa pilosité elle, se présentait tel des duvets
de neige. Il avait le visage presque dur, stoïque mais pourtant d'une grande beauté. Ce qui ne l'empêchait pas d'avoir un
étrange air de prédateur, de félin. De manière général il était impressionnant, surtout par son animalité. Il y avait jusque
ses ongles même, qui étaient taillé presque en griffe.
***



 
Kaelianne Foha

Le Julung 17 Manhur 1512 à 22h45

 
***
Les coussins. C’est une chose passionnante. Elle devrait remplir sa maison de coussin. Mais ceux des neldas ont une odeur inimitable. Ceux là sont un peu épicé, un peu trop, mais ce n’est pas grave. La grande tydale se recroqueville un peu, à la manière des enfants en refermant les yeux. Il lui prend à rêver de chose et d’autres de douceur. Comment pouvait-elle trouver l’amour emprisonnant ? Comment une chose si belle pouvait-elle sembler mauvaise ? Elle n’a jamais su apprécier l’instant présent, peut-être… celui de se retrouver dans un tas de coussin, un massage peut-être, oui…

Le tas de coussin s’agite d’un gloussement. Un petit rire soufflé qui fait trembler la peau, puis le silence revient. Puis le tas se trémousse, un coussin tombe plus loin, un autre est lancé. Puis c’est une explosion de roulades, de sauts, de coussins volants et de rires enfantins.

Elle aime les coussins.
C’est drôle.

S’agiter est fatiguant, elle se laisse retomber dans ce qu’il reste du lit.
Et de se mettre à pleurer à gros sanglots.
Blanche lui manquait soudainement. Sa belle fourrure, surtout. Se blottir contre elle et se laisser porter par la chaleur. Elle tape dans un coussin. Il vaut mieux rester à Kryg, aimer la froideur du cœur et endormir l’esprit. Les sanglots sont déjà partis, elle ne veut plus penser, ni à Mirwen, ni à Blanche, ni à Kryg, ni à rien. Juste rien.
***


On va faire une maison, tu vas voir ! On met les jaunes, là. Et après on fait comme un mur, ça fera une grotte et on pourra être bien dessous. On pourrait prendre le thé. Et après, on dormirait. Tu en penses quoi ?

Nivyan dit :
Je mettrai plutôt les bleus en-dessous. Ils ont l’air plus confortable.

Hm. Il faudrait essayer je crois.

***
Plop, fait la moue en se téléportant pour rebondir sur les coussins. Imitée par sa symbiose qui recommence son étude des coussins à grand renfort de cris.

Elle n’accorde pas à un regard aux personnes présentes. Et surtout pas au mâle, ce qui n’est pas plus mal… parce qu'en plus de ne pas être très joli, c'est un mâle... cela fait un sacré cumule.
***


Moi, c'est elle

 
Kallinor

Le Vayang 18 Manhur 1512 à 00h00

 
*** Kallinor regardait la Tydale, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle faisait à réagir comme une enfant. Elle se demanda ce qui la poussait à réagir ainsi. ***


Neji dit :
On devrait peut-être la calmer non, avant qu'elle ne mette des coussins partout dans la tente?


Je pense que ce serait une bonne idée en effet.

*** Elle se leva, montrant ainsi ce qu'elle portait, une tunique et un pantalon en cuir et alla s'asseoir non loin de la Tydale, parlant d'une façon calme. ***


Excusez-moi, mais pouvez-vous rester sage un moment? Pas que cela me dérange, mais je préférerai éviter de devoir tout ranger par après.

*** Elle darda un regard interrogateur sur Celegòrn, lui demandant avec ses yeux pourquoi il l'avait amené dans leur tente. ***


 
Kaelianne Foha

Le Vayang 18 Manhur 1512 à 19h38

 
***
Elle contemple ce qui fut un lit de coussin rangé et qui n’est plus qu’un champ de bataille. Ranger, c’est aussi drôle. Les coussins se remettent à voler sans crier gare pour revenir à une place à peu près ordonnée. Ce sera drôle de recommencer, mais la boule de poil l’a intriguée alors elle sera sage au moins un moment. Les coussins ne s’enlèveront pas.
Elle s’approche de la neldame assise et passe une main dans sa fourrure pour venir s’effondrer contre elle. Elle ne demande pas, c’est naturel. Elle a toujours adoré câliner les boules de poil et cela fait longtemps qu’elle a quitté Jypska à présent. Blanche lui manquait.
***


Tu serais un peu comme une oie cendrée.

***
Elle le dit sur le ton de la conclusion après avoir mêlé ses doigts au pelage cendré.
***


Mais ne t’en fais pas, on ne lira aucun signe dans ton sang. C’était une idée bizarre de lire dans une oie. Je la trouvais bizarre et j’avais bien raison.


***
La grande tydale sent le sang et autre chose, un drôle de mélange. Elle se relève et mordille un bout d’oreille à Kallinor comme elle l’aurait fait avec son amie Blanche. Par habitude. Elle va ensuite vers la bassine et enlève ses bandages pour se laver les mains. Elle se dirige avec simplicité, comme si c’était naturel pour elle d’être dans cette tente. L’aspect boursoufflé et suintant de la large coupure qui traverse une main à quatre doigts explique la drôle odeur de chaire. C’est infecté, pourri. Elle s’asperge le visage. Elle émet quelques balbutiements et achève sa toilette sommaire.
***


J’ai trop faim, tu as fais quoi ?

***
Celegorn est toujours royalement ignoré.
Elle enlève son manteau pour ne garder que son pantalon de toile et sa tunique blanche sans manche. Aux motifs, il est évident que ces vêtements viennent de Jypska. Il apparaît plus clairement l'était de faiblesse et des blessures importantes. Des vestiges de brûlures sur les bras sont encore frais. Elle souffle concentrée. Aussi mal nourrie il est normal d'avoir la tête qui tourne, tête vide, tête vertigineuse. L'envie de dormir lui revient.
***



Moi, c'est elle

 
Kallinor

Le Vayang 18 Manhur 1512 à 20h09

 
*** Kallinor soupira en voyant comment elle rangeait les coussins, mais elle ne dit rien et ne réagit pas quand elle vint près d'elle. Bien que cela lui paraissant un peu étrange, elle ne broncha pas lorsque la Tydale la prit dans les bras, de même lorsqu'elle la mordilla. Elle préféra jouer le jeu, elle ne comprenait pas ses réactions, de même les phrases qu'elle dit, elle n'en compris pas le sens. Ou du moins peut-être à demi-mot, et elle ne préféra pas demander le sens de ces paroles.

Elle montra à Celegórn un regard qui en disait long ; ne pas intervenir pour le moment.

...

Voyant les plaies dont elle souffrait, elle ne répondit pas de suite à la question qu'elle lui posa, puis après quelques seconde, elle parla finalement, sur un ton neutre. ***


Ce n'est qu'un simple ragoût de viande, mais il va falloir attendre que cela soit prêt, cela ne fait pas très longtemps qu'il est sur le feu...

Avant, je pense qu'il vaudrait mieux soigner vos blessures, vous ne pensez pas?


*** Attendant la réponse, elle se tourna vers Celegórn. ***


 
Celegórn Deléndil

Le Vayang 18 Manhur 1512 à 21h14

 
***
Celegórn avait failli remettre la petite insolente à sa place, il fallait l'avouer et sans l'intervention silencieuse de sa bien
aimée, la pauvre Kaelianne aurait subi une vive réprimande. Le Tydale considérait qu'il y avait tout de même certains
codes comportementaux à respecter. Et manifester de la sorte une telle marque d'affection envers sa femelle enfreignait
à peu près tout les codes qu'il pouvait avoir. Et comme si cela ne suffisait pas, il se faisait royalement ignoré par son
"invité"...

Mais peu importe, Kallinor avait raison sur un point, il fallait déjà soigner Kaelianne et c'était urgent. L'odeur de pourrie empestait et dérangeait affreusement le grand Tydale. Aussi n'y alla-t-il pas par quatre chemins, il se contenta d'ouvrir la malle et de se munir d'un couteau finement aiguisée et d'un pot de cataplasme à l'argile, aux plantes et au miel. Il en refaisait à peu près toute la deux semaine pour qu'il soit toujours frais et pleinement efficace en cas de blessure.

Puis il vint à côtés de l'assoupie et sans plus de cérémonie, lui attrapa aussi doucement que possible l'avant bras et commença à racler la plaie avec le couteau. Enlevant de force tout morceau de chair et de peau infecté.
***



 
Kaelianne Foha

Le Vayang 18 Manhur 1512 à 22h19

 
***
Ce fut comme si le ciel était tombé avec les étoiles sur sa tête. Elle était en train de babiller sagement près de la cuvette quand elle fut littéralement agressée par ce mâle puant qu’elle avait oublié. Ainsi elle n’avait pas rêvé, il l’avait bien enlevée. Le changement est radical, d’une humeur insouciante et joyeuse, elle se fige. Sa peau perd toute ses couleurs, se liquéfie ne laissant plus qu’un teint blafard et livide. Elle se crispe, complètement, le temps qu’elle réalise, le temps que le ciel finisse de chuter dans un grand fracas.

La main a quatre doigts. Il manque son auriculaire, il est tranché au niveau de la première phalange. Il n’en reste qu’un moignon. C’est une blessure ancienne et complètement cicatrisée. Celle qui s’est boursoufflée est une plaie à la paume. Elle a été transpercée de par en part mais le lui étonnant c’est qu’il semble y avoir une coupure plus ancienne en dessous et malgré cela elle n’est pas plus cicatrisée.

Elle hurle à la mort cette fois. De tout ses poumons, un cri suraigu des plus désagréables. Elle donne des coups de pieds, de main, tente d’arracher celle qu’il tient sans prêter garde au couteau qui risque de l’entailler. Sa moue se jette sur le visage de Celegorn à répétition. Ce n’est pas douloureux, une moue étant une boule molle, mais c’est gênant. La petite chose jaune prolifère un chapelet d’insultes fournies dont : sale mâle, cloporte poilu, pervers, maniaque, assassin, dégueulasse cloporte poilu, ou fiente de porc…

Le pansement autour de son cou se colore rapidement de rouge. La plaie qui s'y cache s'est sans doute rouverte.

La moue a cessé d’injurier pour lui mordre une oreille.
***


Moi, c'est elle

 
Kallinor

Le Vayang 18 Manhur 1512 à 23h22

 
*** Kallinor vint séparer les deux Tydales, tout en dégageant la moue sur le visage de Celegórn, essayant ainsi de les calmer, et faisant attention à ne pas aggraver les plaies de la Tydale. Prenant un ton autoritaire. ***


Calmez-vous!

Neji dit :
Ouille, c'était pas une très bonne idée.


Regardant Celegórn et reprenant un ton calme. Je pense qu'il vaudrait mieux que je m'en charge, je sais bien que tu veux l'aider et le faire. Mais tu vois bien qu'elle n'a pas trop aimé ta manière de faire.

*** La Nelda alla chercher quelques bandages et quelques substances à base d'herbe et revint. Elle se plaça à côté de la Tydale et lui parla calmement. ***


Il faut l'excuser, il a parfois sa manières de faire les choses, et même si parfois elles sont brutales, c'est parfois la meilleure, mais pour cette fois, je pense qu'il vaut mieux y aller doucement, malheureusement, je ne pourrai rien faire pour la douleur.

*** Elle prit un bol pour y chauffer de l'eau et y plaça les bandages. Elle prit un morceau de bandage propre et le plaça autour du cou de la blessée, essayant d'arrêter l'hémorragie pour un temps. Elle regarda la plaie à la main et prit un couteau court, elle fixa la Tydale pour avoir son accord, car il fallait enlevé et coupé les parties infectées. ***


 
Kaelianne Foha

Le Sukra 19 Manhur 1512 à 08h58

 
***
La lèvre tremble, les yeux s’agitent, les mains sont pressées contre sa poitrine. Elle hoquète, ne pleure pas vraiment, hagarde. Elle émet parfois des petits sons geints sans sens. La douleur était importante, mais celle d’avoir ce mâle près d’elle plus encore. Rampant à moitié, clopinant, elle s’enfuit à l’autre bout de la tente, suivie par sa moue qui babillait un flot de paroles réconfortantes.

Elle regarde sa main. Ils voulaient quoi ? Forcer les Signes ? Elle sortit son propre couteau et commença à tailler dans la chaire. Certainement pas pour la nettoyer et enlever les peaux mortes. Bientôt, la coupure nette reformée, elle secoue sa main qui gicle quelques gouttes de sang. Elle observe la toile qui lui fait face, en inspecte la texture puis de petits mouvements sec la peint de sang, constellant la paroi de tâches carmines.
Très concentrée, elle trace certaines courbes.
***


Vous ne pouvez pas me Les voler. Vous ne pouvez pas Les voir.


***
Elle sourit, contemple ce que murmure le sang. Puis s’écroule, simplement.
Ce fut trop. L’épuisement est définitif, elle frôle la douce froideur comme une amante retrouvée. Inanimée, enfin calmée, vaincue par l’épuisement et ses blessures.
***


Moi, c'est elle

 
Celegórn Deléndil

Le Sukra 19 Manhur 1512 à 09h39

 
***
Celegórn se contenta d'observer l'horrible spectacle en retenant sa bien aimée d'une main, afin de lui empêcher toute
intervention. Il fallait l'avouer et ce n'était un secret pour personne, il n'était pas doux. Du moins ne l'était-il pas avec d'autres
que sa belle. Et ce n'est qu'une fois l'Assoupie de nouveau assoupie qu'il lâcha Kallinor, mais après l'avoir légèrement tiré en arrière afin de l'écarter.
***

« Non, je vais m'en charger. Qu'elle n'aime pas ma manière de faire n'est pas important. Ce qui l'est en revanche, c'est que ce soit moi qui le fasse. Tiens la et tout ira bien. »

***
Dit-il, imperturbable, comme à son habitude. Il reprit le poignet de la pauvre Kaelianne et la tira un peu vers lui.
Et sans plus s'occuper de si la Tydale allait se réveiller à cause de la douleur ou bien si la mou allait l'embêter une fois de plus, il plongea la lame acérée dans la chair en putréfaction. Et une fois de plus un mâle la touchait.

Il n'aimait pas la façon de Kaelianne agissait depuis qu'il l'avait accueillie chez lui. Oh ce n'était pas personnel, au contraire.
Mais cette ignorance qu'elle avait pour lui, les propos de la moue, le fait qu'elle ai été la compagne de Mirwen. D'une femelle.
Cela ne lui disait rien de bon et il ne tarderai probablement point à connaitre la raison de cette façon d'être.

Plus il la regardait et plus il avait l'impression de voir un être encore plus vulnérable qu'un ver de terre.
Et cela le dérangeait au plus profond de son être. N'était-elle pas une de ses soeurs après tout? Dans son sang coulait
aussi le sang de la Danse et de la combativité, alors pourquoi était-elle ainsi?
***

« Quant à toi, dit-il à Nivyan. Ne t'avise plus jamais de la conforter dans sa folie... Je lui offre mon toit, je partage avec elle la châleur de mon feu. Je lui offre mon sel et partage avec elle mon pain. Mais pour tout ça il y a un prix un payer. Peut-être serai-tu tenté de lui enjoindre de me fuir mais n'oublie pas une chose, petit être, elle n'a plus que moi. Oh, je te vois arriver... Elle t'a toi aussi n'est-ce pas? Mais c'est vrai que tu fais un boulot formidable, cela se voit jusque sur la toile de ma tente... »



 
Kallinor

Le Dhiwara 20 Manhur 1512 à 17h05

 
*** Kallinor soupira et laissa passer un léger sourire. Que espérer d'autre de lui, il est de nature ainsi... Il serait difficile de l'en changer, même avec beaucoup de volonté, car elle avait déjà remarqué que lorsqu'il avait une idée en tête, il ne s'en détournait pas tant que cela ne serait pas fini. ***


*** Elle fit ce qu'il lui avait demandé, elle la tint doucement de façon à ce qu'elle ne se blesse pas si elle se réveillait en sursaut. Mais apparemment, c'est la douleur et la fatigue qui l'avait fait perdre conscience, il lui faudrait surement quelques temps pour sortir de ce repos.

Même si elle écouta la tirade du Tydale, elle n'en dit rien, car elle était un peu d'accord avec lui. Elle n'en pensa finalement rien même. Elle se tourna vers Celegórn, un peu curieuse, ce qui était rarement le cas. ***


« Vous savez de quoi elle parlait? »


 
Celegórn Deléndil

Le Dhiwara 20 Manhur 1512 à 21h00

 
***
Une fois toute la chair putrefiée totalement coupé et la main de Kaelianne en grande partie écorché et sanguinolante, le
Tydale récupéra les lambeaux de peaux et les mit au feu. Puis il attrapa les cataplasmes et du linge propre, venant nettoyer
la plaie avant d'y appliquer la "boue" curative, puis de panser la plaie. Ce fut ensuite le tour du cou de la pauvre
petite invité de se faire traiter minutieusement, puis bander.
***

« Non, je ne sais pas. Peut être de son thème astrale... Aidez moi à la déshabiller. »

***
Fit-il avant de lui même commencer à enlever ce que portait la Matriarcale. Il faisait du mieux qu'il pouvait pour y aller tout
doucement, car des plaies pouvaient être cachée. Et plus ils la déshabillaient et plus Celegórn remarqua qu'il y avait en
effet une plaie très répandue sur le corps de la demoiselle. Elle était frêle, beaucoup beaucoup trop frêle. Sèche et pas
dans le bon sens du terme. Dire qu'elle n'avait que la peau sur les os n'était pas à proprement parlé exagéré. Il s'occuperait
de cela en temps voulu.

Pour l'instant, il se contenta de lui faire la toilette avec de l'eau propre, ne reculant devant aucune limite moral. Il n'hésita pas
à la laver absolument partout sous l'oeil de sa compagne. Elle savait bien de toute façon qu'il faisait cela pour aider et non
pas pour profiter du sommeil de l'Assoupie. Quand bien même l'aurait-il voulu de toute façon, qu'il n'y aurait trouvé là
qu'absence totale de plaisir. Cela aussi elle le savait.
***



 
Kaelianne Foha

Le Dhiwara 20 Manhur 1512 à 21h37

 
***
Du froid.
Vulnérable.
Survivre.
Sans raison.

Elle ouvre un oeil, puis deux.
Sa moue est en train de lui vriller les pensées pour qu’elle se réveille.
Elle émerge.

Elle hurle très fort.

Et elle frappe.

Avec la puissance du désespoir, elle frappe labourant de coups de pieds les parties du mâle. La peur donne des ailes, la panique crée des tempêtes. Elle n’a jamais frappé quoique ce soit d’aussi fort que l’entre-jambe vulnérable de son agresseur. A cette seconde elle aurait pu y mettre les mains et tout arracher s’il avait fallu.
Malheureusement, ou heureusement tout dépend du point de vue, il avait toujours son pantalon.

La furie recule, elle fait la seule chose raisonnable qui lui vient à l’esprit. Elle se cache sous la montagne de coussin en pleurant. Pas un sanglot d’enfant. Beaucoup plus.
Ils sont horribles ces sanglots, bruyant.

Elle a mal au ventre. Elle a beau pressé ses mains sur son abdomen, la douleur ne passe pas.

Elle vomit.

Tousse, gargouille, crache à moitié cachée dans la masse de coussin.
***


Moi, c'est elle

 
Kallinor

Le Luang 21 Manhur 1512 à 14h58

 
*** Kallinor regarda la Tydale se débattre avec Celegórn, sachant fort bien qu'il savait se défendre seul. Lorsqu'elle se calma enfin, elle fixa son compagnon pour savoir si cela allait et ne put s'empêcher de lâcher un soupir. Elle alla chercher le repas qui mijotait sur le feu et prépara le tout.

Elle s'approcha alors du tas de coussins et tendit sa patte, invitant cette personne à en sortir. ***


Je pense que vous devriez vous calmer, aucun de nous deux ne vous fera de mal, nous ne voulons que vous aider. Je suppose que vous êtes méfiantes et je vous comprends, mais si vous ne savez faire confiance, vous ne pourrez avancer.

Et je suis certaine que vous devez avoir faim maintenant.


 
Kaelianne Foha

Le Merakih 23 Manhur 1512 à 21h09

 
***
Les mots ne sont pas entendus. Elle a les oreilles qui bourdonnent trop pour percevoir quoique ce soit.
Avoir faim, peut-être, mais c’est son estomac qu’elle continue de vider jusqu’à la bile parmi les coussins.
Les sensations que le mâle a éveillé en elle lui donne un mal de ventre terrible. Elle n’arrive plus à reprendre pied dans une réalité plus calme.

Il a arrangé ses jambes pour être mieux, elle peut encore sentir la pression qu’il a faite contre sa peau. Il la contemple silencieusement, avec une habitude lassée.

Un frisson la prend, plus violent encore.
***


Mi..rwen. Mirwen.


***
La voix n’est qu’un murmure rauque.
Penser à elle. Se rattacher à la seule lumière qu’elle perçoit encore.
Elle sourira, d’un petit sourire inquiet. Peut-être un peu triste, dans quel état es-tu encore ? Elle lui caressera la joue, la prendra simplement contre elle. Et alors elle ne risquera plus rien. Elle la grondera un peu, mais elle sera si soulagée de l'avoir retrouvée en vie qu'elle oubliera ses peurs et restera pour la protéger.

Pourquoi continuait-elle à lui faire confiance ? Et Blanche ? Et Nemès.
Elle n’avait plus l’énergie de pleurer.

Elle sentait les brisures avec cette certitude que lui avaient soufflé les signes… il ne restera pas même du sable d’elle. Cette fois-ci, son âme était trop pesante, lourde et gluante comme le sable mouillé, trop déchirée, trop désespérée.
La mort simplement. Définitive.

Un sourire étire ses lèvres sales.
Bientôt.
***


Moi, c'est elle

 
Celegórn Deléndil

Le Julung 24 Manhur 1512 à 21h40

 
***
Celegórn avait esquivé très vite, dès le deuxième coups à vrai dire. Il n'était pas du genre à se laisser frapper sans rien
faire si cela ne le servait pas d'une quelconque façon. Et qu'un horrible pied porte atteinte à sa virilité ne pouvait en aucun
cas le servir, quoi qu'il arrive...

Toujours est-il qu'il regarda la réaction de la Tydale, sans rien dire. Il constata qu'elle ne paniquait pas quand c'était Kallinor
qui la touchait alors qu'à l'inverse, dès qu'il s'approchait elle devenait vraiment incontrôlable. En plus de vomir partout
comme une malpropre.

Si le bellâtre avait été adepte du fameux "oeil pour oeil, dent pour dent", il est d'ailleurs probable qu'il aurait fait un long
périple dans le seul but de s'introduire dans les appartements de Kaelianne avant de se forcer à vomir un peu partout
sur son lit ainsi que ses affaires favorites.

Toujours est-il qu'elle voulait Mirwen, et bien soit, il allait faire venir la demoiselle en question. Même si il pensait que cela
ferait plus de mal que de bien. Ca ne pourrait que conforter l'Assoupie dans sa démence... Mais il la fera tout de même
venir.
***

*** Kallinor ***

***
Pendant ce temps, la Nelda s'occupa de la pauvre fille comme elle put, lui essuyant la bouche, essayant de ne surtout pas
la brusquer de quelques façon que ce soit. Ne s'écartant de Kaelianne l'espace d'un instant seulement, afin de nettoyer
le vomis qui était dans la tente et sur quelques coussins, qu'elle prit le soin d'enlever et de laisser tremper dans le petit
cours d'eau qui s'écoulait non plus.
***

Edit: Je fais l'ellipse sur demande du joueur de Kallinor.


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