Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Un accident prévisible

(et ses conséquences inattendues)
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Sujet lancé par Ataraxine
Le 18-08-1512 à 11h54
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Posté par Ataraxine,
Le 13-10-1512 à 14h36
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Ataraxine

Le Sukra 18 Agur 1512 à 11h54

 
Profitant de la belle saison, Ataraxine était remontée au nord de la grande forêt, elle avait traversé la région plus clairsemée de Minott, où elle avait eu quelques drôles d'aventures peu auparavant, puis s'était enfoncée dans les collines marquant le sud de la belle Zarlif, désormais victime d'un mal grave et peut-être incurable.

Elle entendait observer la ville moribonde depuis les hauteurs, comme elle l'avait déjà fait deux fois auparavant. On l'avait avertie qu'il fallait se méfier, rester à distance, car les effluves de la ville corrompues s'étaient matérialisées et frappaient mortellement tous les imprudents qui approchaient trop près. Plusieurs élus avaient témoigné de leurs expériences malheureuses sur le Consensus. Elle savait bien tout cela.

Elle connaissait le danger mais c'était une vraie tête de mule. Elle avait l'habitude de parcourir les parties les plus dangereuses de l'Hatoshal sans encombre, aussi oublia-t-elle la prudence recommandée, bien que Pyrhon, son Mou taciturne, ait pris la peine de la rappeler plusieurs fois à l'ordre quand elle manquait de précaution.

Il arriva ce qui était prévisible : passant trop près d'une ouverture dans les murailles de la ville, sans se mettre suffisamment à couvert, une effluve jaillit et la frappa mortellement. Elle n'eut le temps de rien voir venir. Son corps de symbiosée ne tarda pas à se dissiper.


 
Ataraxine

Le Sukra 18 Agur 1512 à 18h13

 
Il y eut un grand blanc. Ou un grand noir. Ou peut-être plutôt une espèce de grand vide. Un sentiment de solitude incorporelle qui donnait envie de crier. Et l'envie de revenir vers Syfaria. Ataraxine reprit corps dans un pilier en poussant des râles. Puis elle reprit ses esprits et se calma.

La pièce où elle se trouvait lui faisait penser à une sorte de cave. Il y avait un passage qui semblait mener vers une sortie, il en venait une lumière qui devait être celle du jour. Lentement, avec peine tant elle se sentait faible, elle s'y engagea et effectivement sortit de l'édifice, comme de son propre tombeau après l'enterrement. Elle ne savait combien de temps elle avait passé là-dedans, mais elle savait qu'elle venait de faire l'expérience d'une résurrection. Certains élus y étaient apparemment accoutumés, mais pour elle c'était la première fois et cela ne lui parut pas très agréable.

Elle se retrouva à l'extérieur du pilier, le terrain était herbeux, plat et découvert. Face à elle se trouvaient les murs noircis et décrépits de la ville. Il devait être midi, mais quelque chose clochait... Les soleils n'étaient pas là où ils auraient dû être à cette heure-là. Où alors c'était elle qui n'était pas là où elle pensait. À Zarlif le piler se trouvait à l'est de la ville, ici il se trouvait manifestement au sud.

Elle se trouvait face à une ville corrompue par le S'sarkh, mais elle ne savait pas laquelle.


 
Ataraxine

Le Sukra 25 Agur 1512 à 20h31

 
Bien que les murailles de la cité aient soufferts (et souffrent encore), on y reconnaissait un style architectural épuré et martial qui ne laissait aucun doute quand à la faction à laquelle elle appartenait. Ataraxine frisonna.

S'sarkh ! Je crois bien que c'est Utrynia... On est sur les terres du Matriarcat.

Pyrhon dit :
Cela réveille des souvenirs ?

Lointains et flous. J'étais très petite. Mais on va éviter de traîner ici...

Ataraxine doutait qu'on cherche à la retenir de force maintenant qu'elle était adulte et tout ce qu'il y a de plus équilibrienne. Malgré tout elle ne se sentait pas très à l'aise devant sa ville d'origine et ne s'attendait pas à ce qu'on lui témoigne beaucoup de sympathie si les détails de son histoire familiale venaient à être connus. Cela dit, les matriarcales n'étaient dans tous les cas pas très réputées pour accueillir chaleureusement les étrangers (même si elle en connaissait au moins une qui démentait cette réputation). De toute façon, il n'y avait personne devant cette ville morte (ou tout comme).

Bien que ses jambes soient encore faibles, elle prit sur-le-champ la direction du sud-ouest, pour au plus vite s'éloigner d'Utrynia et se rapprocher de l'Equilibrium.

 
Ataraxine

Le Sukra 8 Saptawarar 1512 à 17h31

 
Son chemin la mena par-delà des terres marécageuses, le long d'un large cours d'eau qui allait à peu près dans la direction qu'elle voulait prendre... jusqu'à ce qu'ils s'amenuise et se disperse, comme si la terre l'absorbait telle une éponge géante.

Les quelques habitants du coin étaient relativement accueillants. Peut-être la présence d'un Mou sur l'épaule de la farfouilleuse y était-elle pour quelque chose. En tout cas on lui offrit plusieurs fois un abri pour la nuit. On lui indiqua la présence d'une zone forestière plus au nord qui débouchait sur le grand Lac au pic. Elle s'y dirigea et fut heureuse de retrouver un environnement un peu plus familier.


 
Ataraxine

Le Luang 24 Saptawarar 1512 à 22h25

 
Suivre la rive du lac vers le sud pour atteindre ce col montagneux qu'on appelait le Cordon, qui lui permettrait de retrouver l'Equilibrium, tel était à l'origine le plan d'Ataraxine. Il y avait eu dans la promenade du bord de lac quelque chose de bucolique. Il suffisait d'ouvrir l'œil pour repérer de loin les potentielles mauvaises rencontres et les éviter. Elle commençait à s'y connaître.

La montagne, c'était autre chose. D'abord le terrain, beaucoup moins hospitalier pour une forestière. Et puis, surtout, elle découvrit que ce col était infesté d'aberrations toutes plus abominables les unes que les autres. Ç'avait déjà été très pénible de contourner les plus balourdes d'entre elles. Mais les hauteurs semblaient être une colonie de choses bien pires encore. Notamment des villageois qui s'avéraient n'être en réalité rien d'autre que des Jytryans déchus...

Finalement, Ataraxine se résolut à suivre un autre chemin. Elle descendrait les plaines vers le Sud, jusqu'à la région de la Confrérie. Ce serait l'occasion de découvrir la Perle noire, tant qu'elle y était.


 
Ataraxine

Le Merakih 10 Otalir 1512 à 13h13

 
La Perle noire, elle l'avait vue, au milieu d'un désert, un vrai désert, que du sable et du vent, pas un arbre ou un buisson. La ville portait encore les traces de la grande bataille qui y avait eu lieu l'année précédente. Elle était malgré tout loin d'être laide, même si tout cela manquait de végétation au yeux d'Ataraxine.

Une personne affable l'avait accueillie au sortir du désert et lui avait donné à boire. Ataraxine se disait que finalement les confrères étaient plus hospitaliers qu'elle ne croyait, mais elle se rendit bientôt compte qu'elle avait été allégée d'une bonne partie de ses cristaux... Elle préféra finalement ne pas traîner plus longtemps dans ce repère de voleurs et repartit en direction de la Fraternité.

Après un voyage sans problèmes, elle se trouva bientôt près des murailles noircie d'Oriandre.


 
Ataraxine

Le Merakih 10 Otalir 1512 à 21h26

 
Ataraxine avait évité de traîner trop longtemps en bordure d'Oriandre. Sa mésaventure à Zarlif lui avait servi de leçon. Elle avait suivi les routes de montagne vers l'ouest. Cette chaîne montagneuse semblait moins inhospitalière que celles qui bordaient l'Equilibrium au sud et à l'est. À moins que ce fut juste elle qui s'était habituée à ce type de terrain. Au nord comme au sud de la région on apercevait vite la mer depuis les hauteurs. Bien que ce ne soit pas très boisé, le paysage plaisait à Ataraxine.

Elle avait atteint une plaine à proximité de Farnya quand elle fut surprise par des aberrations qui semblaient devenues folles (plus qu'il n'est normal), comme si quelque chose les excitait. La vague fut trop forte pour elle et elle s'en retourna au pilier. Elle en ressortit à Syrinth. Des rumeurs parlaient d'événements qui auraient eu lieu loin à l'ouest...


 
Ataraxine

Le Sukra 13 Otalir 1512 à 14h36

 
On parlait d'une grande vague de corruption venant de loin au large, quelque part du côté du S'sarkh. Certains symbiosés partis en expédition maritime en étaient apparemment témoins. La plus immense horde d'aberrations et d'effluves jamais vue allait déferler sur Syfaria. Si c'était vrai, le temps de la R'hin Assia était venu...

Si c'était vrai, Ataraxine irait le vérifier de ses propres yeux. Sans même prendre de le temps de repasser à la Sainte, elle quitta la station nemen et partit à travers bois en direction de l'Ouest. Lerth étant la ville la plus occidentale de Syfaria, c'était sans doute aussi le meilleur endroit pour guetter l'arrivée de la menace, et le premier point qui serait touché.

Quant à savoir si les Témoins attendaient plutôt la vague comme un affreux cataclysme ou une rédemption bienvenue, si dans la bataille qui se profilait ils seraient des alliés ou des adversaires, elle l'ignorait, mais elle se disait que les choses se préciseraient à mesure qu'elle approcherait de sa destination. Elle réagirait alors en conséquence.

Ce n'était pas dans ses habitudes de se mêler des grandes batailles et du destin de Syfaria, prenant plutôt les choses comme elles venaient, mais cette fois-ci les circonstances étaient particulières - c'était peut-être la fin du monde qui venait vers eux, galopant à travers les flots.


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