Elle s'était arrêtée... Trop loin sans doute pour qu'il puisse la rejoindre en quelques foulées. Elle avait couru, couru et encore couru.
Elle semblait être arrivée à un point de non retour. Elle tremblait. La mort, une fois de plus avait fait face sur sa route, ses pensées l'avaient envahi et plongé dans une noire claustrophobie à l'intérieure de ce pilier.
Pourquoi s'était-elle exécutée ainsi en se servant de son couteau comme d'une arme tournée vers Silindë, pour l'atteindre elle-même.
C'était la première fois qu'elle choisissait sa propre mort, la première fois.
Elle avait échoué, lamentablement et était revenue contempler l'illogisme de son acte.
Pourquoi le suicide aurait-il pu résoudre l'affaire?
Pourquoi?.. Pourquoi en était-elle arrivée là. Le résultat de tout une vie probablement.
Elle était vieille... Elle n'avait pas vu son petit corps d'enfant grandir.
Résignée, elle se laissa tombée contre une souche, épuisée. Elle plongea ses yeux dans le vague.
Elle était perdue.
De nouveau. Différemment. Elle se rendit compte alors que son apprentissage n'avait plus lieu d'être.
Jamais elle ne serait Ombre. Jamais plus elle ne levrait le couteau, jamais plus elle ne tuerait.
Elle lâcha ses armes, fit tomber son arc, son carquois, ses bracelets d'archer, tout sur le sol immaculé de l'Hatoshal.
Ses pensées vagabondèrent au loin.
Fini?
La pensée des Terriers envahis par les effluves lui revint en tête. La Glorieuse.
Pas tout à fait... Il restait quelque chose à achever.
Elle se leva, s'étira et se demanda si Vel s'était perdu dans la forêt. Visiblement il ne l'avait pas retrouvé.
Elle caressa la tête de Kiavè qui lui sourit :
Kiavè dit :On est reparti ma grande?
Oui Kia... On rentre à la maison.
Elle récupéra l'arc au sol, et remit les flèches dans leur carquois. Alors, elle rebroussa chemin et retourna vers la Sainte.
Dague et Saï, restèrent là, abandonnés au pied de ce hêtre gigantesque.
« Om'shir Vel. Cela faisait bien longtemps. »
, dit-elle par télépathie.
Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.