Les Mémoires de Syfaria
La région de Syrinth

L'Appel

Page [1]
Détails
Sujet lancé par Renald Gath
Le 18-10-1512 à 23h33
7 messages postés
Dernier message
Posté par Temia Kalavador,
Le 28-10-1512 à 23h55
Voir
 
Renald Gath

Le Julung 18 Otalir 1512 à 23h33

 
Austère bâtisse surplombant le quartier marchand.
Enclave de silence dans le tourbillon mordoré du cœur économique de l'Equilibrium.
Le manoir Mor'Nathil, imposant édifice de pierres grises tient davantage de la citadelle que du palais.
Plus que la demeure d'un riche guerrier, on devine qu'elle a été conçue pour un banneret, pour héberger les gens d'armes de son maître.

L'esprit agité, les yeux bouffies, un sombre tchaë déambule doucement entre ses murs.
Les cris et l'agitation qui ont habité le lieu se sont tue à mesure des mois.
Privés de leurs capitaine, les R'hinHatoshals ont quitté leurs foyer, se sont dispersés dans la Sainte.

Seule âme l'hantant encore, invité tenace et unique gardien, l'arcaniste traine, ses pensées accaparées par son prochain défi.
Défendre Syrinth.
Protéger la Sainte de la corruption même de Syfaria.

Une tâche qu'il sait probablement au delà de ses immenses capacités, tenir oui, mais combien de temps et face à quoi.
Il n'y a pas assez de symbiosés, pas assez d'informations, pas assez de guerriers.
Personne dans la cité ne sait comment résister à un siège.

Allant pour regagner ses quartiers et les sous-sols de la bâtisse, un désir impérieux l'assaille.
Le tchaë, non, Syrinth a besoin des R'hinHatoshals, les spadassins du Parangon Mor'Nathil, les seuls équilibriens ayant vécu les affres du combat urbain, les seuls à savoir comment défendre une cité.
Voici venue pour eux l'heure de tirer l'épée à nouveau ensemble. Le cor va retentir dans la Sainte une dernière fois.
Et qu'importe la ruine, l'aube sera rouge.
Ses courtes jambes l'amènent jusqu'au beffroi où repose l'immense olifant.

Ses poumons se vident tandis que l'appel résonne dans Syrinth.




Et une fois encore.



 
Silindë

Le Vayang 19 Otalir 1512 à 00h13

 
Le cor a résonné. Dans la cité verte le son s'est propagé. Dans la cité Sainte il s'est élevé vers le ciel, appelant ses fidèles et faisant se lever des nuées d'oiseaux.

Appelant les R'hinHatoshals ou ceux l'ayant jamais été.

Avez-vous déjà contemplé un levé de soleil haut en montagne? Avez-vous déjà entendu résonner cet appel qui se répercute le long des pentes portant loin dans la vallée? Et, tournant la tête, vu s'avancer vos frères...

C'est un appel qui n'a plus retentit depuis... longtemps.
C'est un appel qu'il n'a pas oublié.

Même en ayant quitté leurs rangs voilà plusieurs cycles il relève la tête.

Le tydale repose lentement la liasse de papiers qu'il tenait, fait signe à ses kielno de continuer sans lui -il y a tellement à faire, à boucler- et s'approche de la fenêtre.
L'aube s'apprête à se lever et elle sera rouge.

Un sourire incrédule se fait sur les lèvres de l'anarcaniste. Les épaules se redressent subtilement, le regard se fait fixe et soudain le poussiéreux se met en marche. Il ne tient pas compte du bruit qu'il a du faire en sortant du théâtre. Il court dans les rues de Syrinth.

Vers l'appel.
Réminiscence.





Jusqu'au bout...

 
Temia Kalavador

Le Dhiwara 21 Otalir 1512 à 23h30

 
Il avait sonné, puissant.
Une trompe…
La Tchaë tourna le regard de ce côté. Le temps était venu.
Des deux mains, elle se fraye un chemin à travers les quelques poussiéreux qui étaient sortis de chez eux pour scruter avec une appréhension papable, ce lieu d'où provenait ce son grave et macabre.
Le gout de la fatalité remonta dans la gorge de la Tchaë.
Elles seraient là. Bientôt, elles entreraient en scène.

La poussière devait se réunir. la symbiose devait se réunir. Là était l'occasion. Un appel. Unique.
Une occasion ultime de faire front ensemble face à cette engeance, le moment d'entrer parmi les siens, de quitter le rang de la honte, le rang du meurtre, c'était là que nous étions.
Ce jour funeste et fatal était arrivé…
Dans l'ombre, elle se déplace, ombre qu'elle a apprivoisé, sans l'adopter ni l'embrasser.
Elle file, elle court, à l'ombre de ces murs, le longs de ces artères.

Elle ignore tout du sens de ce gong. Peu importe… Car sa signification, profonde et grave est évidente :

Le glas sonne sur Syfaria. Qui inhumera-t-on?
Telle est la question.
La toute dernière question.

L'aube sera rouge...

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Renald Gath

Le Luang 22 Otalir 1512 à 22h16

 
Nelda, tydales et tchaës, la poussière rallie déjà la demeure.
Non-symbiosés au regard fier mais à l'allure dépenaillée.

Ils le saluent d'un signe de tête, d'un regard incertain, d'une question tu.
L'arcaniste n'y fait pas attention, il les laisse partir vers leurs anciens quartiers, reprendre les armes, uniformes et armures qui y reposent.
Le cor ne retentit plus, mais d'autres que les R'hin y ont aussi répondu.

D'autres non-symbiosés pour qui l'appel a eu du sens, Silindë et Temia Kalavador.
Le premier est un romantique, un amoureux des causes perdues et des symboles. Un ancien subordonné d'Aldarin aussi.
Sa présence ne le surprend donc pas vraiment, effervescence ou la nostalgie sont deux parfums bien trop capiteux pour l'âme du tydale.
Mais celle de la seconde est une surprise.
Temia Kalavador.

La tchaë s'était essayé à le révéler.
Une conversation dans son bureau, une nuit d'été pluvieuse.
Lui dévoiler son âme.
L'idée crispe encore sa mâchoire.
Il avait tenté de l'écarter, de la détourner de son impression initiale, en vain.
Alors plutôt que de se grimer davantage, il avait fait sortir l'importune de son bureau, avait claqué bruyamment sa porte avant de s'en retourner à sa confortable solitude.
Une erreur d'une rare impolitesse.
Il lui sourit aujourd'hui avec aménité et d'un geste de la main invite la tchaë à le suivre.
Il ne lui a pas échappé que son équipement est léger, parfait pour une citadine ou une voyageuse alerte.
Ce qui risque de toucher le continent appelle néanmoins à un armement plus conséquent.
Et tandis qu'il l'amène dans l'une des ailes de la bâtisse il parle lentement.


Je suis heureux de vous revoir Kielna. Je rassemble en ce moment les R'hinHatoshals de notre regretté Parangon Mor'Nathil. Vous êtes néanmoins entrée dans la bonne demeure.

La porte qu'il ouvre donne sur une large pièce couverte d'armes et d'armures. Râteliers et étagères y semblent supporter de quoi équiper une petite armée.

La réserve du Parangon. La plupart de ce qui s'y trouve a été enchanté par mes soins, et nous avons bien davantage besoin de guerrières accomplies et préparées dans les jours qui suivent que d'objets prenant la poussière.

Il fait un geste de la main englobant la pièce.

Prenez ce qu'il vous plaira Kielna, faites quelques essais, et revenez-me voir à l'entré, je souhaiterais vous parler, mais dois d'abord accueillir nos invités tardifs.

Légère flexion du buste et il ressort, laissant la porte ouverte derrière-lui.

 
Temia Kalavador

Le Luang 22 Otalir 1512 à 23h20

 
Deux surprises. Deux… Ses sens en éveil, elle débouche en un lieu où ça s'affaire.
L'élite de Syrinth répond à l'appel et elle admire non sans une certaine once de de respect, ces Neldas, Tchaës et Tydales fourbus.
Loyaux, fiers, ils se préparent à répondre au dernier appel.
Et elle elle débarquait là, enfant indisciplinée des Terriers, ancienne subordonnée de l'Aveugle.

Son regard dans le vague, elle repense à Ner'hion et à son regard fatigué… Ah, au S'sarkh les images du passé, ombres mystérieuses et corbeaux déplumées.
Bagatelle sur bagatelle tout compte fait. Des bagatelles qui vous forgent une âme.
Une âme dure comme de l'acier trempée.

Et c'est là dans cette foule que son regard tombe… Comme attiré par le regard rêveur d'un autre symbiosé.
Le Poète aussi avait répondu au gong… Leur regard se croisèrent. Un instant éphémère, trop pour qu'aucune pensée ne fut échangée et la foule emporta Silindë alors que Temia s'en extractait. Fatalité. Aujourd'hui, l'entropie et l'arc seraient au service d'une même cause.

Elle s'extirpe de cette foule qui regarde la conque des bois. Là haut… Il n'y a plus personne.
L'appel a raisonné la foule attend son leader.
Elle se retourne et sursaute. Un petit Tchaë aux yeux cernés lui jette un regard étrange du haut du piédestal. Si elle s'y attendait. Renald Gath.

Un an, cela faisait un an qu'elle avait brièvement conversé avec le Tchaë cherchant à le décrypter comme si ceci aurait pu apporter une réponse à ses questions.
Elle ouvre la bouche les mots se perdent.
Elle n'avait pas compris sa colère, l'année passé, cet instant où elle avait dépassé cette limite où il lui avait demandé de partir…
De même qu'elle n'avait pas compris la rancoeur de Silindë voilà quelques mois de cela.
Maintenant, elle percevait un semblant de réponse. Comme des pièces de puzzle se mettant en place. Là, à la limite, au bord de la Fin…
L'aube serait rouge, pensait Kiavè, juché sur son épaule et regardant le ciel encore noir au dehors. Encore faudrait-il qu'il y ait aube.

L'arcaniste, l'invite à la suivre, et lui parle d'un ton amical.
Il est heureux de la voir… Quel personnage énigmatique. Elle incline la tête pour le remercier et se porte à ses côtés pendant qu'il lui explique la situation.
La réunion des soldats du parangon. Un guerrier légendaire aux dires des tavernes. Serait-il là lors de l'instant de vérité?

Il la guide jusqu'à une salle d'arme contenant surement le plus bel attirail qu'il lui ait été donné de voir.
Il est pressé, elle comprend. Sans un mot, elle acquiesce de la tête et sourit. Ils pourront parler. Ils devront. Après.
Pour éclaircir quelques points.

Elle entre timidement et contemple les objets qui y sont entreposés. Des armes… Des armures… Et d'autres choses plus incongrues…
Une dague de combat… De la longueur de son avant-bras… De quoi perforer le poitrail de…
Mais non. Avec un sourire, elle détourne le regard. Ce ne sont plus ses armes.

Elle dégrafe son arc et son carquois et déplie tout sur une table. Pas de magie… Elle s'était toujours débrouillée sans. Sauf depuis que…
Elle jette un coup d'oeil vers la porte entre-ouverte que l'arcaniste avait délaissé et contemple ses doigts blancs. Ils noircissent et de petites fumerolles sombres apparaissent entre ses jointures. Magie de ruine qui s'abreuvait de ce qui était vivant.
Le danger serait grand… Et face à une horde, il lui faudrait recourir à ses talents. La discrétion et la frappe létale. En une seule fois…
Elle n'était pas guerrière et ne pouvait se permettre d'engager une armée comme un soldat de bataillon.

Il lui fallait deux choses. Une arme qui tue… Et non qui blesse. Avec un soupir de regret, elle posa son arc court contre un râtelier… Elle reviendrait la cherchait, cette arme qui avait accompagné sa rédemption et parcourut les différents stands pour enfin trouver son bonheur… D'instinct, elle savait que ce serait lui. Un arc long plus grand que sa taille même avec une corde faite dans une matière douce et soyeux qu'elle n'identifiait pas, taillé dans un bois noir - de l'if ou de l'ébène… - parfaitement équilibré léger, et un carquois de flèches barbelées qui suintaient la magie… Son encombrement était compensé par sa légèreté… Elle tira un trait sur une cible qu'elle toucha en plein centre… Le mouvement en vrille de la flèche s'était décomposé devant ses yeux… Bien enfoncée dans le bois ayant tout ravagé sur son chemin… Elle l'avait son arme pour tuer…
Elle devait trouver une armure… Elle trouva rapidement son bonheur et enfila une armure de cuir qui rendait chacun de ses mouvements relativement flous se qui donnait une impression étrange de clignotement avec les saccades que provoquaient sa ceinture… Elle serait une Ombre parmi ces guerriers. Qui frapperait, qui tuerait. Et qui jamais n'aurait existé. Pour quiconque.

Satisfaite, elle s'apprêta à rebrousser chemin…
Elle posa son regard sur le médaillon encore sur la table au milieu de ses affaires d'antan…
Un médaillon qu'Annbella lui avait remis avant son départ :

"Pour que la Rhin assia soit avec toi et guide ta main en tout lieu, tout instant…", lui avait-elle dit quand elles s'étaient faites leurs adieux

La reverrait-elle? Pouvait-elle seulement accepter de porter un tel présent… Elle poussa un soupir, prit le collier et le passa autour du cou avant de glisser le pendentif sur son col… Elle en aurait besoin, de cette bénédiction.
Sans mot dire pour le petit Mou qui la regarde calmement, elle agraffe la broche de sa cape et sort de la pièce, sa nouvelle arme à la main.
Il était temps de rejoindre ses kielnos.



Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Aldarin Mor'Nathil

Le Dhiwara 28 Otalir 1512 à 17h11

 
***
Le temps...

Quelle notion étrange et incongrue...

De la oú il se trouvait, le temps ne semblait plus s'écouler, comme s'il avait enfin trouvé son calme intérieur tant recherché...
Suspendu dans cet espace aux confins infinie, telle une simple conscience dépourvue de son enveloppe charnelle, il observait les méandres des flux autour de lui d'une attention distante.
Et il aurait sans doute pu demeurer ainsi durant des âges ne serait-ce cette onde, cet écho lointain, qui se propagea dans le vide inter-pilieral.

Un cor... un souvenir... une pensée... et une autre...

L'esprit du tydale se réveillait alors qu'une voix semblait lui chuchoter chaleureusement, "On t'appelle... reprends les armes, et bats toi pour nous..."

L'esprit du tydale se réveilla.
Tel un oiseau, son âme se laissa guider par son bon vieux compagnon-symbiote Kurrare vers le pilier de la Sainte.
***


Qu’il est plaisant de ressentir la brise fraiche, l odeur de la Sainte Foret ou tout simplement ressentir jusqu’à la dernière fibre des on corps vibrer encore de la puissance réanimatrice du piler. Aldarin ressentait tout de nouveau.
- Qu il est bon de revivre... pensa-t-il.
Kurrare dit :


Yep, j te le fait pas dire, tu commençais presque a me manquer, Aldi.

Aldarin esquissa un franc sourire a son mou. En chemin vers la ville Kurrare racontait en grandes lignes les événements récents. Au même moment, l’esprit du tydale se plongea dans le consensus mentale pour comprendre que l’heure était grave. Syrinth se préparait a l’évacuation et l’armée au combat.
Sur ce, il redoubla le pas vers son manoir.
La grande bâtisse n’a pas changé depuis sa dernière visite.

C’est en poussant le portail qu il vit une troupe de guerriers, neldas, tchae, tydales confondus. Chaque visage évoqua en lui un nom, nombreux étaient ses fiers RhinHatoshals, mais aussi d’autres étaient lá, des soldats d’escorte qui ont servi sous les ordres du parangon, mais aussi quelques visages de Krell...
Lorsqu’ils le virent, ils l’acclamèrent bien fort. Aldarin dut presque lutter contre cette marée d’accolades pour se frayer un chemin vers la porte d’entrée, mais lá la cérémonie de bienvenue ne s’arrêta pas. Les guerriers venu plus tôt quittaient la salle d’arme ou leurs habitations pour venir saluer leur ancien commandant. Dans cette foule, Aldarin remarqua Renald Gath, regardant la scène du haut de la balustrade. De lá oú se trouvait Aldarin, il ne pouvait voir distinctement l’expression du magos tchae, mais il lui envoya une pensée pour le saluer.
A ce moment, un visage inconnu se présenta devant lui, une tchae, une symbiosée qui sortait de la réserve d’armes armé d’un arc long, agrafant sa cape. S’ avançant vers elle, il la salua poliment.


- Om’shir kielna, je ne vous reconnais pas, mais je vois que vous êtes également une élue de Dame. Mon Nom est Aldarin Mor’nathil, parangon d escorte décédé, mais par la grâce d’Assia, fraîchement rappelé á la vie. A qui ai-je l’honneur?

 
Temia Kalavador

Le Dhiwara 28 Otalir 1512 à 23h55

 
Elle sursaute... Toise le parangon d'escorte et après un instant de stupéfaction s'incline lentement :

Om'shir. Temia... Kalavador pour vous servir... J'ai été conduit ici par l'appel du cor... et me prépare pour mettre à contribution mes forces pour la bataille à venir.

Elle regarde gêné son nouvel arc et l'armure qu'elle avait endossé :

Tout ceci était là où maître Gath m'avait mené. Bien sûr, je remettrai tout à sa place après la bataille.

Un sourire encourageant... Elle avait omis un détail important... Si ils survivaient...
Mais la Rhin serait de leur côté, n'est-ce pas? L'hypothèse d'une mort était inconcevable?..
Temia s'inclina devant le parangon d'escorte et se recula pour le laisser passer.

Je ne suis pas une guerrière mais je tire bien. Et je tire juste.
Je tâcherai de vous apporter mon soutien du mieux que je pourrai durant cette bataille... Vous avez ma parole.


Elle s'incline et frissonne. Tout ceci semble un peu superficiel... Mais elle cherche à se rassurer...
Car tout ne peut que bien se passer n'est-ce pas?..

...

N'est-ce pas...

Naïve enfant...

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...