Les Mémoires de Syfaria
La région de Kryg

La Chute

Parce qu'il faut l'appeler par son nom
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Sujet lancé par Lyhndael
Le 19-10-1512 à 22h00
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Posté par Arkanielle,
Le 29-10-1512 à 08h53
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Lyhndael

Le Vayang 19 Otalir 1512 à 22h00

 
Lyhndael balaye l'assemblée du regard. Il y a rassemblé en ces lieux la crème des officiers du Fatalisme. Les Faucheuses sont toutes tournées vers l'immense table ronde qui trône au milieu de la pièce et sur laquelle est dépliée la plus grande carte de Kryg qu'elles aient pu trouver.

La réunion s'était parfaitement déroulée. La Carias Lot'hi avait exprimé en peu de mots la situation, avec son aisance et son autorité habituelles. Les Faucheuses avaient écoutés attentivement et n'avaient pas manifesté de surprise lorsque Lyhndael avait été présentée en tant qu'officier de liaison et coordinatrice des différentes forces du Fatalisme. La quasi totalité la connaissaient maintenant et elle avait noué des relations de confiance avec beaucoup d'entre elles. Pour les autres, la discipline exemplaire du Fatalisme avait fait son office.

Des questions précises avaient été posées et des réponses avaient été données en toute vérité.
Non, elles ne connaissaient pas la nature exacte de la menace, ni l'heure d'attaque et encore moins le nombre précis d'ennemis.
Oui, la menace était réelle et potentiellement mortelle pour le Matriarcat. Pas pour quelques d'entre elles mais pour la faction entière.

Toutes avaient saisies alors l'ampleur de l'épreuve qui s'annonçait et les tâches qui devraient être menées.
Les premières mesures qui visaient surtout à prévenir tout mouvement de panique et minimiser les risques pour les Anja et autre civils avaient été présentées, détaillées, améliorées.
La deuxième série, celle où le Fatalisme interviendrait réellement dans son envergure était en cours de préparation. Vaincre ou mourir, rien de moins !

La réunion vient tout juste de se finir et déjà les premières mesures sont mises en œuvre. Les portes claquent, des pas précipités se font entendre et la maîtresse d'armes entraperçoit de jeunes liadhas partir en courant des rouleaux sous le bras.

Lyhndael ne peut s'empêcher de laisser échapper un sourire. La chance lui est donnée de vivre ce pour quoi le Matriarcat se prépare depuis qu'elle existe. Il reste maintenant à savoir si cela va suffire.


Cela doit suffire ! pense-t-elle la rage au cœur.

Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Lyhndael

Le Sukra 20 Otalir 1512 à 21h34

 
Lyhndael marchait d'un pas rapide et décidé. À ses côtés venait la coupeuse Yehla qui peinait à tenir en équilibre un ensemble hétéroclite tenant plus de l'outillage d'un scribe que de celui d'une danseuse : rouleau de papier vierge sous le bras, un encrier à la ceinture, un fagot de plumes prêtes à l'emploi et deux épais registres.
La maîtresse d'armes l'avait choisie elle parmi toutes les jeunes lames car elle appréciait son esprit vif. Et pour une fois, sa curiosité constituerait un avantage plutôt qu'une tare car elle lui permettrait d'oser poser des questions que tant d'autres auraient retenues. Ces questions, la maîtresse d'armes comptaient dessus car elles pourraient lui renvoyer les erreurs de certains de ses choix.

Les rues de la cité s'étaient vidées. Les filles du Matriarcat avaient obéi sans sourciller aux consignes placardées un peu partout. Lyhndael était fière de ses soeurs mais elle savait aussi pertinemment que cette situation ne devait pas durer trop longtemps. Si la menace ne devenait pas tangible, son effet se dissiperait et ses compatriotes risquaient alors d'agir de manière inconsidérée.

Et Shyama qui ne répond toujours pas... pensa-t-elle dans un soupir.

La maîtresse d'armes avait rendez-vous avec la Faucheuse Arya Kendael. Une faiblesse avait été découverte dans la tour de la Vierge et elles devaient décider des travaux à entreprendre immédiatement et des mesures à envisager en complément.

Alors qu'elles cheminaient, une coupeuse les percuta au détour d'un virage. La liadha était jeune mais c'est surtout son air complètement paniqué qui éveilla en un éclair l'attention de la liadha.


Que se passe-t-il ?
La lame tenta de leur répondre, mais elle était manifestement sous le choc.

Peux tu nous conduire d'où tu viens ?
Un hochement de tête affirmatif pour réponse. Elle est remise sur pied par ses deux sœurs.

Alors montre nous et au pas de course ! lança Lyhndael.

Il ne leur fallut pas cinq minutes pour arriver sur les lieux du drame. La scène était chaotique et gardait la trace de la violence qui s'était déchaînée : une charriole gisait brisée sur le côté, des traces de feu avait marqué un mur de pierres. Deux sœurs du fatalisme gisait au sol tandis que les trois dernières encore debout tentaient tant bien que mal à gagner du temps ayant abandonné tout espoir de venir à bout de la source de cet enfer.

Elles n'avaient aucune chance lâcha la maîtresse d'armes.

Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Matroshka Voroshk

Le Sukra 20 Otalir 1512 à 22h22

 
*** ***


L'imbécilité notoire est toujours un critère de recrutement au Fatalisme à ce que je constate.

La tension de la sorcière redescend.

Hum, je disais que la stupidité était toujours un critère de recrutement dans cette Cariatide en carton.

La chymériade de flammes continue à brûler, les flammes illusoires parcourant le corps de la sorcière. Regardant le désastre qui s'étend autour d'elle, elle lève un sourcil. Elle tend une main en avant et commence à absorber les dernières flammes. Quelques secondes plus tard, elle termine et souffle un nuage de fumée comme une fumeuse professionnelle.

La sorcière pose le sommet de son bâton sur sa gorge et par un effet savamment mis en scène, sa voix parait beaucoup plus impressionnante.


Dernière sommation avant que je ne vous désintègre : laissez-moi faire ma sieste où je veux.

Pointant son bâton vers le groupuscule survivant, la sorcière commence à charger. Des éclairs crépitent d'un air menaçant.

Faites-moi plaisir, tentez votre chance. Ca fait trop longtemps !


 
Nemès

Le Dhiwara 21 Otalir 1512 à 11h20

 
***
Malgré l'insulte faite à la Cariatide du Fatalisme, Nemès ne put s'empêcher de sourire en voyant Matroshka craquer, et continua comme si de rien n'était à affûter sa lame du furie d'un geste fluide.
Effectivement, depuis que toutes les grandes Faucheuses symbiosées - dont elle-même - avait quitté la Cariatide, celle-ci était tombée bien bas, ne comportant plus une seule grande maîtresse Exécutrice symbiosée, et - mis à part Lo'thi - aucune meneuse digne de ce nom n'était là pour rassembler les troupes et s'occuper de la stratégie. Il n'y avait qu'à voir comme toutes se moquaient désormais éperdument des directives fantasques lâchées par Lyhndael sur la Consensus...

Nemès avait observé la pseudo-maîtresse-d'armes jouer les cheftaines, convaincue de son autorité et prenant tout le monde de haut, alors que toutes ses soeurs se moquaient ouvertement d'elle... Avec "ça" comme coordinatrice des forces du Matriarcat, le Déclin n'était effectivement plus très loin...
Au moins, à l'époque, personne n'aurait osé contesté l'autorité incarnée par Miraë, Kaliss et Nemès, qui avaient fait leurs preuves en tant que guerrières et stratèges lors de maintes guerres et affrontements contre Rejetons, Natifs et Poussiéreux...
Il y avait bien eu un peu de progrès dernièrement, mais il était un peu tard pour cela... qui sait, peut-être que dans une autre existence, Lyhndael et Nemès auraient pu être autre chose que des ennemies.

Elle aurait dû retourner vers ses soeurs de lame dès l'annonce d'un danger... elle n'aurait même jamais dû quitter la Cariatide.
Mais l'ex-Faucheuse savait que malgré tout l'amour qu'elle portait au Matriarcat, elle ne pourrait jamais se remettre au service du Fatalisme tant que celui-ci ne reviendrait pas à ses vraies valeurs.
Peu importait désormais. Le danger serait bientôt aux portes de Kryg et toutes ces broutilles n'avaient plus aucune importance... Peu importaient les anciennes querelles : la sauvegarde du Matriarcat passait avant tout.

Aussi Nemès resta-t-elle tranquillement assise au pied des remparts, non loin de la porte de Kryg, gardant un oeil sur les abords de la ville tout autant que sur ses soeurs à l'intérieur des murs tout en apprêtant son matériel. La bataille approchait, il était temps de fourbir armes et armures car - comme toujours - une fois en première ligne face à l'ennemi il n'était pas question que la moindre imperfection vienne gâcher sa danse!
Le sourire de Nemès s'élargit tandis qu'elle reportait son attention sur son épée bâtarde, dont le fil était à présent suffisamment fin pour couper un cheveu en deux, dans le sens de la longueur.
Les effluves n'avaient qu'à bien se tenir : si le Matriarcat devait tomber, ce ne serait certainement pas sans un baroud d'honneur!
***




 
Lyhndael

Le Luang 22 Otalir 1512 à 09h43

 
Alors que Matroshka s’élançait, les sœurs encore valides de la patrouille resserrèrent les rangs dans l’espoir illusoire de résister à la charge.
Ce spectacle éveilla des sentiments contradictoires à Lyhndael. La fiéreté de voir ses sœurs tenir bon, jusqu’au bout pour ce qu’elles estimaient être leur devoir et s’opposer du mieux qu’elles le pouvaient face à une cause perdue d’avance, l’horreur face au risque réelle de les voir blessées dans un combat stupide qui n’avait aucune raison d’être.


Rompez le combat ! leur hurla-t-elle, mettant dans sa voix tout l’autorité qu’elle avait acquise lors des derniers mois.

Des trois filles du Fatalisme, une seule jeta un coup d’œil rapide à la maitresse d’armes, les deux autres restant en position de garde. La semeuse l’aperçut, la reconnut et confirma son ordre dans la foulée. Les deux lames sous ses ordre rompirent alors, se mettant dans un position de repos, signe manifeste de relache et en même temps s'offrant aux coups à venir.
Si la Fatalisme ne brillait pas toujours par son intelligence, sa discipline forçait le respect.

Il restait à voir si la Voroshk serait elle aussi à même de retenir sa violence.


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Nemès

Le Luang 22 Otalir 1512 à 20h17

 
***
Le moment était venu...
Peut-être le moment du Déclin... peut-être, mais pas tant que les Filles du Déclin n'auraient pas fait tout ce qui était en leur pouvoir pour faire face à leur adversaire, présentement une immense effluve incarnée qui s'avançait, à quelques lieues des portes de la cité.

Nemès ôta son Visage de Fureur et passa une panoplie de bagues magiques à ses doigts : pour ce combat, elle aurait besoin de toute sa lucidité et d'autant de support magique que possible!

Sans perdre un instant, elle rejoignit les gardes de faction à l'entrée de Kryg, à quelques pas d'elle... Toutes les guerrières et sorcières du Fatalisme connaissaient l'ex-Faucheuse qui avait successivement dirigé les lames d'Utrynia, puis l'escadron des Serres Anilines.
***


- Les Filles! On reste organisées! Vos supérieurs sont prév'nues via l'Consensus et vont bientôt débarquer, mais en attendant, préparez vous défendr'la cité! Toi, toi et vous deux - dit-elle aux quatres danses-lames les plus proches - allez vous t'nir prêtes à fermer la porte en urgence si c'bordel s'approche.
Les autres, en formation d'combat!


***
La grande maîtresse Exécutrice se planta au milieu de l'entrée de la ville, épée au clair, tandis que les guerrières se mettaient en position après une bref instant de concertation visuelle entre elles.
***


- Ce truc n'rentrera en ville qu'en passant sur mon cadavre! gronda-t-elle



 
Arkana Voroshk

Le Luang 22 Otalir 1512 à 21h01

 
La porte avait éclaté, dispersant une pluie d'échardes à des mètres à la ronde. Une épaisse brume noire avait tournoyé vers l'air libre, dessinant les contours de la sorcière. Arkana était sortie de la maison Voroshk dans laquelle elle était murée depuis trop longtemps déjà, occupée à se scarifier la peau et à se plonger dans les Arcanes magiques pour parfaire sa puissance... Folle furieuse au sang glacé, la Némésis semble jubiler.

Plus sombre que jamais, parée de la tête aux pieds de cuir et d'entrelacs de lacets, ses cheveux longs nattés sous le macabre chapeau de sorcier... Son sceptre crochu, ses gants crissant, son regard plus effilé qu'un rasoir.
La magie crépitante. Une fulgurante boule verte fuse et vient frapper Nemès, dont les muscles enflent à en faire craquer son armure. Une seconde boule éclate sur le corps de la Libertaire. Nul ne touchera à l'une de ses Soeurs sans qu'elle y ait mis son grain de sable.
Arkana sourit, du sourire des Folles.
Elle se met en jambe.
Fait pleuvoir quelques soutiens avant de déchaîner la Mort.

Un regard vers ses Soeurs. Sa cousine. Sa protégée. Ses paires.
L'Apocalypse à leur porte. La concrétisation de toutes leurs attentes. Vérité éclatante et monstrueuse de toutes leurs prédictions.
Eclat à la face du Monde de leur seule Sagesse.

Elles l'avaient dit. Nul n'avait écouté.
Fous.

Les Tydales du Matriarcat étaient là pour la Fin.
Les Voroshk's étaient là pour la Fin.
Honneur de Finir avec elles. Elles toutes.

Oui, la Sorcière de Combat venait mourir. Danser.
Une dernière fois.




 
Zynia

Le Luang 22 Otalir 1512 à 21h48

 
Elle était là. Noire, hideuse. "Comme à l'accoutumée" pensa la Mestre érudite. Une effluve empêchait au Matriarcat de mettre en oeuvre un plan d'évacuation de sa dernière. Il fallait combattre l'abomination. Il fallait la défaire. Zynia était présente lors de la première bataille d'Utrynia, lorsque le Tark'Nal avait perverti la cité des bords du Lac des Mères. L'alchimiste avait été présente encore une fois lors de la Seconde bataille d'Utrynia, lorsqu'un groupe d'irréductibles tydales avaient tout tenté pour sauver l'esprit de la cité. La Mestre érudite était également présente lors de la première bataille de Kryg. Première? Oui, car tout le monde sait que la chute n'intervient qu'au cinquième mouvement... et la situation présente ne devait pas déroger à la règle!


Zynia Mestre érudite, Maître Alchimiste

 
Matroshka Voroshk

Le Luang 22 Otalir 1512 à 22h18

 
Reniflant bruyamment comme un cochon truffier, la sorcière oublie toute considération pour le tas de débutantes devant elle.

Ca sent...la bastoooooon !

Ni une ni deux, l'astrologue (titre officiel...) détale comme un lapin en direction de la porte. Elle contacte sa cousine Arkana. Elle qui ne sortait jamais et ne répondait jamais, elle savait qu'un truc comme ça elle ne pourrait pas le louper, l'offre était trop alléchante.

"Hey cousine, ce soir c'est la fin du Monde. Tu viens ?"

Fonçant comme une folle comme si c'était les dernières soldes du monde, elle bousculait des gens dans tous les sens sans faire attention. De loin, elle voyait Nemès donner des ordres. Oh que c'était barbant, donner des ordres. Beurk. Matroshka détestait donner des consignes. Elle avait déjà assez de mal à se contrôler elle-même. Elle et ses multiples autres personnalités.

Grimpant les marches quatre par quatre, la brune Voroshk s'élève. Personne n'avait pensé à aller dans la tour. Elle allait avoir une vue parfaite pour la fin du monde, aux premières loges. Ca allait être du grand spectacle. Si les films existaient sur Syfaria, elle espérait décrocher un Oscar ou un Grammy Awards pour les meilleurs effets spéciaux. Car elle comptait bien participer et a minima, être nominée. Oui, une Voroshk est toujours modeste. Toujours.

Tel un araignée enflammée, elle grimpait pittoresquement les créneaux pour se hisser sur le toit de la tour. Elle avait le monde à ses pieds. Le monde et une satanée de grosse bestiole. Monstre de catégorie M3 lui indique son mou : Méchante, Moche et Maousse.

Quelques minutes à tergiverser sur le consensus sur "on attaque comme des folles qu'on est" ou "oui mais non, on hésite, on réfléchit, on va créer une commission d'enquête sur la période migratoire de la mouche de Lerth". Khamaat et Nemès se moquent de son impatience.


Ah ouais !

*** ***


Thème

Littéralement dopée par plusieurs sorts d'évolution et pas des moindres, la sorcière avait la cervelle en ébullition. Elle avait l'impression...d'être intelligente. Sûrement un effet secondaire des sorts. Prenant une grande inspiration, la sorcière siffla si fort que toutes les montagnes se retournèrent.

Hey le moche !

Elle tendit la main droite vers la créature et écarta les doigts. Un cylindre de flammes pur jus décida d'aller lui apprendre les politesses et le sens de l'accueil à la matriarcale. Patapon, car c'était son nom désormais, encaissait l'attaque de plein fouet. Nemès disait qu'il avait une grosse armure ? Pas grave, ce n'était qu'un détail. Comme prévu, ladite mocheté tenta de répliquer mais se cogna contre un mur d'air qui ne lui laissa aucune chance.

Soudain, ce fut le drame. Matroshka constata avec effroi que le vernis de son petit doigt droit venait d'être écaillé.

Très bien.

La sorcière sorti de sa poche intérieure un long étui qu'elle regarda longuement. Une petite inscription y était gravée.

Entre lance-flammes, on se comprend. Signé : Thosen Noril

Elle en sorti un long cigare qu'elle renifla avec délicatesse.

Matroshka, la plus grande pyromane autoproclamée de Syfaria, n'avait jamais fumé. Il y avait un début un tout. Elle porta le cigare à sa bouche et par un réflexe idiot chercha des allumettes. Souriante, elle claqua des doigts et une petite flammèche surgit au-dessus de son pouce. Elle inspira de longues bouffées et un petit nuage de fumée s'éleva dans l'air.

En même temps que des toussotements déplorables.


J'en étais où au fait...ah oui.

Une petite série d'incantations, des pensées vraiment pas gentilles et une sérieuse envie de lui faire couiner le nez à coups d'enclume. Une sphère noirâtre s'échappait de ses mains pour aller se ficher en plein dans ce qui lui servait d'estomac. Ou en tout cas qui y ressemblait. La sorcière serrait les dents en attendant la réplique mais elle ne vint pas.

Par contre, une nouvelle quinte de toux si. Le cigare, c'est pas pour les gamins. Quelle santé ces tchaës.

Puisque c'était comme ça, la sorcière n'allait pas se gêner pour lui en remettre une couche.


Et un barbecue pour la table 8, UN !

Pour varier les plaisirs, la sorcière modula la formule pour faire une boule de feu. Mais modèle XXL qui tâche. Là encore, Patapon ne broncha pas. C'était presque vexant. Aussi pour montrer son désarroi et son agacement, la sorcière montra ses fesses au monstre.


 
Nemès

Le Luang 22 Otalir 1512 à 22h47

 
***
L'Effluve Déferlante - comme on la nommait pour la différencier de ses congénères précédemment rencontrés dans les Cités corrompues - n'avait pas perdu son temps pour passer à l'action, frappant Nemès de ses tentacules ténébreux. Et la bestiole frappait fort... sous l'impact, la Danseuse sentit ses jambes devenir de coton!

Mais l'exécutrice était très loin d'être une novice, elle avait affronté à peu près tous les types de rejetons et abominations de l'île mis à part les Maraudeurs du Dernier Soupir, et ce n'était pas une grosse effluve toute moche qui allait la laisser sur le carreau! Même les Vortex et les Khalitzburgs avaient vite compris qu'il ne valait mieux pas croiser son chemin!

D'un unique geste fluide, elle s'élança, remisant Nimisha dans son fourreau dorsal, tandis que de l'autre main elle tirait Ïlyen du fourreau à sa hanche et exécutait un Appel de la Lame qui perforait méchamment la poitrine de son adversaire.
Un deuxième fouet d'ombre méphitique la frappa à la hanche, arrêtant presque son élan...
Mais elle n'était pas prête à abandonner! Un second Appel de la Lame s'enfonça à la base de ce qui semblait être le crâne de la créature immense.

Cette fois, la réplique frappa Nemès en pleine poitrine, lui coupant le souffle et lui faisant poser un genou à terre... Mais elle n'était pas seule : derrière elle, Arkana, Khamaat et Zynia firent pleuvoir sur son corps meurtri une pluie de sortilèges défensifs et réparateurs! Individuellement, chacune d'entre elle représentait déjà un soutien inestimable, ensemble, elles étaient tout simplement monstrueuses!

En un instant, la guerrière sentit toutes ses forces revenir...
Ses sens aiguisés par les sorts, rendu aussi forte et agile qu'un Vortex Acéré, son esprit guerrier chauffé à blanc et sa rage bouillonnante, elle rompit d'un dernier bond la distance qui la séparait de l'effluve : rien de tel que de voir son ennemi dans le blanc des yeux pour un bon combat!
Nemès campa ses jambes, exécutant les pas de la Danse ultime en armant son bras, ce qui fit apparaître autour d'elle un chatoiement électrique d'un jaune vif. Soudainement, tandis qu'elle amorçait son mouvement, le halo lumineux se transforma en arcs électriques qui fusèrent dans sa lame pour s'y concentrer entièrement au moment précis où ïlyen plongeait dans le corps de l'effluve. Rien ne pouvait dévier cette attaque, le Tableau avait été modelé, la Réalité pliée à la volonté de Nemès...

L'effluve vacilla, prise en tenaille entre le déluge de feu de Matroshka et les attaques furieuses de Nemès...

Le Déclin? Peut-être pas finalement!
***




 
Khamaat

Le Luang 22 Otalir 1512 à 22h58

 
Khamaat était allée à la bibliothèque peaufiner certaines formules de sortilèges délicats et qu'elle utilisait rarement, notant par la même occasion que le plan d'urgence avait été suivi aux Miettes.
Un mouvement de foule, des cris... Khamaat se précipita à l'extérieur, courrut vers l'entrée de la Ville, bousculant les gens qui venaient en sens inverse. Au loin, elle aperçut Inanna blessé mais pris en charge et entendit la voix de Nemès lancer des ordres.

Elle grimpa quatre à quatre les escaliers de la Tour de Guet et vit enfin la cause de ce mouvement de panique : voilà, on y était. L'effluve était là. Aux portes de la Ville.
Au loin, elle vit Nemès s'élancer à l'assaut de la monstruosité.

Khamaat redescendit à un train d'enfer les escaliers, déboula sur la place. Ajustant son tir, elle lança coup sur coup quelques sorts sur son amie Exécutrice qui pu ainsi repartir au combat.
Alors qu'elle récupérait un peu de forces, la Sorcière vit ses amies attaquer :
- Matroshka tout d'abord : tout en puissance et boule de feu, au style inimitable et redoublement efficace,
- Nemès : rapidité, précision, efficacité. Autant de force que la première, même style bourrin mais là, c'était à l'arme blanche.
- Zynia : enchainant les sorts de soins avec une rapidité sans faille.
- Arkana : ne l'ayant pas vue depuis longtemps, Khamaat la trouva terriblement et mortellement en forme, une aura de mana crépitante l'entourant alors qu'elle s'avançait pour joindre ses sorts au combat

Khamaat ne tint plus et, malgré le faible temps d'attente pour que la mana revienne, elle décida de tenter de participer à la fête de manière offensive.


Elle remonta à nouveau les escaliers de la Tour (décidément, Khamaat venait de faire son cardio pour le mois en aller-retours dans ces escaliers!), passa sur la muraille, tendit son bras, visa l'effluve et... malheureusement, il n'était pas encore l'heure pour l'Arcaniste. Un mouvement de l'effluve empêcha la boule noirâtre de l'atteindre. En revanche, l'effluve ne la rata pas, même si les dégâts furent minimes.

Rageant et pestant contre son impatience, Khamaat se cala sur les remparts, prête à repartir à l'assaut dès qu'elle aurait engrangé assez de mana.




 
Lyhndael

Le Matal 23 Otalir 1512 à 11h27

 
Une vague de chaleur carmine vint recouvrir Lyhndael. La puissance de l'Effluve était sans commune mesure. D'une pichenette, elle avait tranché en deux la lame qui se trouvait juste à la gauche de la maitresse d'armes. La blessure béante la barrait de la clavicule à l'aine. La partie supérieure du corps bascula alors, transformant la guerrière en un jeyser bouillonnant de sang, aspergeant les filles du Fatalisme à la ronde.

Portant sa main à son visage, autant en un geste futile de protection que pour essayer de recouvrir la vue, ses doigts se tintèrent rapidement de pourpre. Le mélange de sang et d'humeur était si poisseux que Lyhndael dut s'y reprendre à deux fois lorsqu'elle raffermit sa prise sur la hampe de son arme.


On bouge de là ! A la tour, regroupez vous à la tour ! hurla-t-elle aux sœurs qui l'entouraient.

Alors qu'elle courrait, zigzaguant entre les décharges d'énergie et la mitraille de pierres provenant de la muraille meurtrie, elle aperçut la silhouette d'Arkana Voroshk sur les murailles au nord de ce qui restait des portes de la cité. A ses cotés marchaient la Faucheuse Hyrelda et le reste de son escouade. Alors que les lames ployaient sous la violence des coups, la Némésis marchait droite. A cette distance, Lyhndael ne pouvait être certaine à coup sur mais elle avait cru entrevoir l'éclair fugace d'un sourire sur les lèvres de la Voroshk.

La Violence s'était déclenchée, soudaine et sans pitié, et ses filles marchaient à ses côtés, joyeuses.

Rien n'aurait pu les préparer complètement à ce qui arrivait.
Mais elles n'avaient à déplorer que des pertes civiles minimes.
Le plan avait fait son office... pour l'instant.

Arrivant près de la tour, Lyhndael envoya Yehla à la Citadelle.

Tu leur fais un point rapide de la situation ici : les portes ont été fermées. La défense se met en œuvre concentrée sur les deux tours d'entrée de Kryg. Des attaques sont aussi lancées via les poternes par nos plus puissantes sœurs...

... et les plus folles d'entre elles
pensa-t-elle-même si elle se retint bien de le préciser à voix haute.

La puissance de la créature est telle que la deuxième phase doit être mise en œuvre.
La population doit donc finir de se réfugier dans les sous-sol. L'ordre doit être transmis à la Ruche et aux Miettes.

Et tu reviens en quatrième vitesse !


Un hochement de tête, un regard déterminé et la voici partie.

Brave lame !
Un sourire, un coup d'œil à la ronde.

La Citadelle, la Ruche et les Miettes étaient claquemuré, prêtes à subir un siège.
Le Bras, le Cœur et l'Esprit de Kryg et du Matriarcat pensa la fille du déclin.
Si elles devaient en arriver là, la Citadelle prendrait en premier la déferlante, offrant encore un peu de temps à l'évacuation de la cité. Mais elles n'en étaient pas encore là.

Lyhndael avait aperçu Nemès porter ses coups. Un rythme et un ballet légèrement différents mais la trame de fond restait la même. Deux partitions de leur art. L'Exécution déformait la Toile pour purger les ennemis du Matriarcat

Il était maintenant temps pour elle d'offrir sa lame et son sang.
Commençant son ballet, sa bardiche disparut de ses mains alors qu'elle continuait ses mouvements. La danse était puissante mais l'armure de la créature, mélange de magie et de matière brute, était telle que Nhâakat, l'Eventreuse, n'avait pas réussi à mordre.

Dans le doute, frappe encore. lui avait-on enseigné. Cette fois, il s'agissait de concentrer tout sa puissance physique dans le coup. Il porta et la débauche de violence lui permit de franchir les défenses de l'effluve. Mais le résultat était médiocre, à peine pouvait-on apercevoir un maigre filet noir coulé de la plaie.

La créature, elle, ne s'était pas laissé prier. Si elle avait réussi à éviter le premier coup, tentaculaire, d'une roulade, le deuxième, pure déchainant de haine et de magie, avait frappé en plein.

Il lui fallait changer de rythme et contourner son armure, trouver son point faible.

Alors que la fille du Fatalisme reculait, elle pensa à la maîtresse marchande Drardon tandis que ses mains se portaient à la rencontre de l'une de ses filles, Baise-Mort.
Un doux nom pensa-t-elle dans un sourire



Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Nemès

Le Matal 23 Otalir 1512 à 17h17

 
***
L'Effluve Déferlante n'était plus seule : désormais, une autre monstruosité du même acabit venait d'arriver sur les lieux…
Devant l'adversité, certains peuples perdent courage, mais pas les Filles du Déclin! Au contraire, rien ne pourrait leur donner plus de combativité que de voir leurs soeurs d'arme tomber au champ d'honneur, rien n'aurait pu leur donner plus la rage de vaincre que l'idée de la proximité du Déclin!

Aussi, la première Effluve déjà bien entamée vit littéralement un déluge de feu et d'acier s'abattre sur elle en réponse à l'arrivée de sa copine : entre les boules de feu de Matroshka-le-lance-flammes-sur-pattes et les attaques de Lyhndael et de son bataillon de Semeuses de Mort et de Némésis, la bestiole n'eut d'autre choix que de subir de gros dégâts. Oh certes, elle avait déjà décimé un bon paquet de gardes non-symbiosées, mais les Filles du Déclin ne lâchaient rien, chaque trou dans les rangs se voyant immédiatement comblé par une autre combattante. Toutes les liadha's et les manüsh's qui n'étaient pas chargés de mettre les anja's et les mish's en sûreté étaient là, prêts à donner leurs vies pour défendre la dernière cité Matriarcale.

En première ligne, enfin libérée de l'immobilisation due à l'ultime Danse d'Exécution qu'elle venait de faire, Nemès campa ses pieds solidement au sol et brandit sa rapière.
***


- VOOOUUUS NE PAAASSEREEEZ PAAAS!!! hurla-t-elle à pleins poumons en mettant toute sa force dans un violant coup d'estoc qui enfonça Ïlyen jusqu'à la garde dans le ventre de l'Effluve.

***
L'ex-Faucheuse arracha son arme de la blessure, en faisant jaillir de celle-ci une trainée de substance noirâtre.
Cette fois, l'Effluve vacilla franchement, titubant comme prise de surprise, avant de s'effondrer au sol, perdant rapidement de sa substance…
Une de moins.

Nemès prit à peine le temps d'informer télépathiquement ses soeurs avant de se tourner vers la nouvelle Effluve Déferlante : le combat était encore loin d'être fini!
***




 
Lyhndael

Le Matal 23 Otalir 1512 à 21h38

 
Un cri de joie retentit à la vue de la disparition de l'effluve.
Puissant, immense, comme poussé par un seul souffle, un cri capable de briser des chaînes.
La poussière fait plus que résister, elle se bat pour exister, pour demeurer.
La Chute, peut être demain seulement.


Venez, il faut porter nos forces sur le flanc sud de l'Effluve qui reste, la forcer à s'exposer aux coups de nos troupes sur la muraille. lance la maîtresse d'armes aux soeurs rassemblées autour d'elles.

Les filles du Fatalisme se mettent rapidement en mouvement, gonflées d'une hardiesse renouvelée.


Regardez ! la voix tremble et semble porter toute la misère du Matriarcat. Et pourtant toutes l'entendent.
Elles se tournent, apercoivent une jeune lame, le bras tendu, pointant au loin,
et toutes voient.

Là où venait de choir l'Effluve, se tient une nouvelle.
Impossible de savoir si c'est la même ou une autre. Reste qu'elle est là, intacte, exsudant la mort et la corruption,

En une seconde, la lueur d'espoir qui venait à peine de naître est soufflée, laissant à la place une océan de détresse.
La Chute est là et elle veut les voir plier devant elle.

Puis tout explose.


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Arkana Voroshk

Le Matal 23 Otalir 1512 à 23h16

 
Arkana positionne sa petite escouade au mieux, tente de limiter la casse. Elle resserre les rangs, ordonne d'un regard aux plus exposées de se conformer à son autorité rapidement, ne soigne les blessées qu'à coup d'énormes claques -une fois même elle en fait tomber une d'un coup de genou et commence à l'étrangler, tandis que les plaies de l'agressée se résorbent tout de même. Le message est clair : la première qui a le malheur de mourir sous son commandement, la Déclinante la tue.

Une ou deux fois, Arkana pousse vivement une Lame dans un massif de ronces ou sur dans un tas de gravas, se délectant de voir les malheureuses s'étaler de tous leur long en un cri plaintif, lui lancer un regard noir avant de comprendre que la Némésis n'a fait qu'allier l'utile à l'agréable en évitant à la malheureuse un coup mortel porté par l'une des Effluves. Arkana hausse les épaules, n'accepte aucun trépas. Personne n'aura l'Honneur de crever avant elle, un point c'est tout.

Toutes sont professionnelles, nulle n'a l'idée de se plaindre un instant -même si oui, certaines se rendent bien compte que la Voroshk prendrait probablement plaisir à les estropier réellement si elle n'avait pas plus grosse friture à s'occuper.

Tandis que les Lames se regroupent pour porter une attaque précise, Arkana leur demande d'attendre "une seconde", s'engouffre dans une tour, sort comme une furie sur la muraille, réajuste son chapeau de sorcière et remonte ses manches. Elle lève les mains au ciel, fait danser ses doigts, tape du talon, le tout en équilibre très précaire -sa gracile silhouette découpée dans le ciel blafard. Plusieurs traits magiques fusent vers la seconde Effluve déjà amochée -tandis que se forme à ses côtés une nouvelle bête venue remplacer sa soeur tombée au combat.

La Monstruosité résiste aux deux premiers sorts, mais le Sang des Faibles lancé en rafale par une Arkana au sommet de la pugnacité finit par passer. Immédiatement suivi d'une cécité handicapante qui fait grincer l'Abomination de rage. La Noirceur incarnée riposte, amoche la Némésis qui, ricanant, claque des doigts. Le halo blanc, déjà, dissipe les blessures et purge le poison. Intacte -ou presque-, comme déçue de ne même pas être un petit peu estropiée, Arkana grimace à l'intention de ses complices symbiosées et non-symbiosées.
Pas demain la veille que le monde va s'écrouler, à ce tarif.



 
Lyhndael

Le Merakih 24 Otalir 1512 à 20h12

 
Lyhndael ouvre les yeux. Elle est allongée sur le dos et regarde un petit nuage blanc qui glisse dans le ciel bleu.

On est si bien allongé ici, et quel silence ! C'est pas bien de ne pas dormir dans son lit mais qu'est ce que j'ai envie de me reposer. Suis si fatiguée...

Sa tête glisse et son champ de vision bascule. Elle aperçoit des sœurs courant en tout sens.

Pourquoi sont-elles si pressées ? Tiens mais on dirait Yehla, la brave petite. Elle vient vers moi. Mais pourquoi ne parle-t-elle pas plus fort ?

La lame tente de lui parler et voyant que cela ne mène à rien saisit la maitresse d'armes sous les aisselles et commence à la tirer.
Lyhndael se met alors à ruer des pieds dans le vide.

Mais qu'elle me laisse tranquille. J’étais si bien. Et pis y a tant d'autres sœurs qui dorment là, pourquoi elle m'embête moi ?
Mauvaise fille, mauvaise, mauvaise !


Elle se met alors à tousser dans un gloussement alors qu'elle aperçoit un bout de bois qui lui perfore le bas-ventre.

J'ai un pénis, j'ai un pénis !
Et c'est pour ça que les Mish font tant d'histoire... Quels abrutis, c'est dur et ça sert a rien !


Un flot de sang trace un chemin derrière elle, comme la trace d'un énorme escargot bavant du sang.

Ah bein, voici maintenant Inanna, ma si chère Voix, mon professeur chéri.

Lyhndael tente bien d'ouvrir la bouche pour le saluer mais sa langue refuse de lui obéir.

Mais qu'est ce que j'ai mangé pour que cela me gêne comme ça ? Il faut que je lui dise bonjour ou il risque de s'en offusquer ! pense-t-elle alors qu'un flot de sang en jaillit.

Le mish se baisse, pose la main sur son ventre. La barrière se rompt et la douleur se déchaîne comme un raz de marée. La liadha se cambre dans un angle impossible sous la vague.
Puis la magie d'Inanna fait son office et le mal reflue.

La violence malgré tous ses tares a rendu son esprit à la maîtresse d'armes. Elle se redresse aidée par le mish.
La lame est allée récupérer ses armes et son casque et lui tend.
Un hochement de tête en remerciement.

Elle se tourne et regarde la muraille. Le chemin de ronde sur lequel elle se trouvait est éventrée. Les astres l'ont épargnée contrairement à tant d'autres.

Elle s'apprête à partir quand Hyela se racle la gorge avant de lancer.

Maîtresse d'armes, il y a autre chose. Nos éclaireuses qui avaient été envoyées pour ouvrir notre potentielle voie de secours sont revenues, enfin une seule est revenue...

Lyhndael se retourne et la regarde, une lueur de compréhension dans les yeux.
Fais ton rapport.

Bref et sans fioritures, la lame va à l'essentiel.
Les effluves sont partout y compris dans la plaine.
Elles s'attaquent également aux rejetons.
Si elles semblent se concentrer sur l’entrée de Kryg, le seul endroit qui semble épargné est la cité en elle-même.
Pour l'instant...


Inanna, vos vaisseaux flottants seraient les bienvenus.

Elle ne lui laisse pas le temps de répondre et se précipite au combat.

Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

 
Nemès

Le Merakih 24 Otalir 1512 à 22h54

 
***
Là où elles croyaient triompher, les Filles du Déclin tombèrent dans l'implacable étau des Effluves.
Alors que toutes avaient ajusté leur stratégie pour prendre en compte la présence de deux Effluves toutes fraîches, la troisième fit son apparition...

L'ex-Faucheuse, qui s'était retrouvée prise en tenaille entre les deux Effluves, avait bien finalement dû céder du terrain, incapable de résister sur deux fronts en même temps.

L'Effluve située près de la route au sud de la porte de Kryg avait balayé Nemès pour l'envoyer voler vers sa copine située directement en face de l'entrée de la ville. A peine la tydale achevait-elle d'amortir tant bien que mal sa chute par un roulé-boulé, qu'elle fut cueillie par une belle reprise de la seconde Effluve.
Elle sentit sa clavicule craquer - probablement quelques côtes avec - et ses poumons se vidèrent instantanément de l'air qu'ils contenaient ainsi que d'une belle projection sanglante, tandis qu'elle était projetée à contre sens par un tentacule de magie.

A cet instant, Nemès ne dut sa vie qu'à la chance...
En effet, la troisième Effluve qu'elle n'avait pas vu arriver dans son dos, n'anticipa pas bien la nouvelle trajectoire de la poupée désarticulée qu'était devenue la guerrière, et manqua lamentablement le triple combo...
La guerrière ne sentit pas le choc de l’atterrissage, mais ce qui était sûr c'était qu'elle n'avait rien amorti du tout cette fois.
Etendue à plat ventre, elle roula comme elle put sur elle-même afin de se redresser sur son séant. Son bras gauche pendant lamentablement, et un de ses genou ne semblait pas avoir un angle très normal. Mais la douleur physique fut tue par le spectacle d'horreur qui s'offrait à ses yeux... Alors que jusque là elle avait été en première ligne, elle avait entendu mais pas vu les combats derrière elle : non loin, le haut de la muraille avait explosé sur quelques mètres, et les cadavres commençaient à s'accumuler dans l’exiguïté de l'entrée de la ville, nimbant le sol de pourpre. Le cri de colère et de douleur qui aurait dû sortir de ses poumons resta coincé dans sa gorge avec un gargouillis ensanglanté.

Autour d'elle, un chaos d'acier, de flèches et d'acier qui se heurte à la tempête de Corruption des Effluves...

Alors qu'elle se trainait pour se relever, des larmes de rage creusant des sillons dans le sang et la crasse maculant ses joues, Nemès reconnut la tenue flamboyante de Matroshka. Le sortilège de la Voroshk eut au moins le mérite de couper instantanément la douleur physique...

Dans son état, elle n'était qu'une morte en sursis. Elle devait rentrer en ville, être soignée... et en profiter pour faire un tour chez elle prendre une armure un peu plus efficace...
***




 
Arkana Voroshk

Le Merakih 24 Otalir 1512 à 23h48

 
Arkana vit Nemès voler et émit un sifflement admiratif devant l'aérodynamisme de la Fileuse de Mort. Malgré l'armure, l'épée, ce kilo de muscle disgracieux, fendre l'air avec tant d'efficacité relevait du Don, assurément. Si elle avait eu un panonceau avec une note, Arkana aurait mis 10/10, et c'était mérité !

Bref. La Vororshk fit la grimace en constatant qu'une troisième Effluve venait se joindre à la Danse, mais fit contre mauvaise fortune bon coeur et se décida à se rapprocher un petit peu plus de ces Morts. Elle siffla ses Lames pour leur intimer de ne prendre aucun risque -les premières pertes s'étaient pourtant fait sentir dans les rangs, tandis que la troisième Monstruosité prenait les Tydales par surprise.

Rassérénée sur l'état de clarté de ses consignes (toujours le même mot d'ordre : "évitez de crever svp"), la Némésis sauta de la muraille en une magnifique vrille plus ou moins gracieuse -l'idée y était : le bras en l'air, la jambe droite repliée, le regard conspirateur... avant de s'étaler de tout son long au bas des hauts remparts. La Sorcière se releva en rassemblant toute sa fierté, épousseta sa tenue et essuya son nez qui s'était mis à abondamment saigner -de la à noter que la Némésis avait mieux réussi à s'amocher toute seule qu'avec l'énorme Effluve, il n'y avait qu'un pas.

Les Effluves étaient comme enragées. Un troupeau de biches qui passait par là -ne sachant plus où trop fuir dans cette apocalypse- fut réduit en charpie en une seconde. La Voroshk grimaça à ce spectacle, repensant à sa tendre et innocente enfance. Avant c'était ELLE qui avait les prérogatives pour massacrer les animaux catégorie "mignons et stupides".

Décidément, où allait le monde !!!?
A sa perte, oui, la Voroshk l'avait noté. Cruelle, mais perspicace.

Bref. Arkana claqua deux fois dans ses mains en psalmodiant et se lança dans une Danse infernale de magie. Les vagues de Flux enveloppèrent l'Effluve la plus blessée -celle du milieu-, troublant ses sens, affectant ses capacités de régénération ; condamnant sa survie aux portes de la plus imprenable forteresse de l'Île de Syfaria. L'Effluve riposta par deux fois : la première vengeance pulvérisa littéralement la Voroshk, du plat de la patte directement aplatie sur le sol, sous les cris horrifiés de quelques unes de ses Soeurs. Arkana sortit pourtant indemne du nuage de poussière, des yeux gros comme des soucoupes et la bouche figée en un "oh" un peu choqué. Faire CA à sa si belle illusion, son image miroir créée avec tant de soin et d'amour. La sorcière leva un poing rageur, écumant, agitant les bras devant l'immense ombre noire qui, jusque-là pensait avoir rayé de sa check list "buter la petite blonde hargneuse" et s’affairait déjà au point suivant (je cite : "détruire le monde") :


SALOPE !

L'Effluve sembla inexplicablement vexée de voir sa vertue ainsi remise en question -comme si toutes les races corrompues ne lui étaient pas passées dessus : à d'autres ! Quelques minutes après Nemès, Arkana volait au travers du champs de bataille -droite comme un i, fière même dans la plus terrible éjection- (certaines jurèrent l'avoir vu sourire alors qu'elle voltigeait couverte de griffures). L'Effluve était manifestement aussi puritaine qu'efficace, ce qui fit penser à Arkana, pendant ces quelques secondes que durèrent son stage pédagogique "ce que ressent un caillou de catapulte" à Namaë, sa chère nourrice à la Ruche, qui feignait de ne rien y entendre à la reproduction mais qui avait un instinct certain pour réussir à vous enfermer avec un mâle en rut dressé pour le coït + frustré pendant 15 ou 16 ans, dans une pièce de 3 mètres carrées tandis que vous pensiez jouer à cache-cache déguisée en lapine angora (déguisement que la dite Namaë vous avait inexplicablement et extrêmement bien vendu comme "délicieusement spirituel").

BREF. La Némésis s'écrasa lamentablement contre la muraille de Kryg, comme une vulgaire balle revenant à l'envoyeur. Jeu set et match. La Voroshk se releva pourtant, chancelante, couverte de bleus, crachant ses dents et vomissant du sang, à moitié morte. Arkana semblait à l'article du trépas et dans un cas comme celui-ci, une âme un peu censée se serait roulée en boule pour crever tranquillement. C'était sans compter sur la sorcière, qui leva son poing pitoyable et tremblant en l'air en éructant d'une voix chevrotante mais non moins décidée :


Ouais, c'est... ça. On me... la... fait pas. T'es quand même qu'une... putain de... CATIN...


 
Khamaat

Le Vayang 26 Otalir 1512 à 00h12

 
Khamaat avait voulu s'avancer, se trouvant trop à l'arrière à son gout. Les effluves en vue, l'Arcaniste ajusta son tir qui fusa pour aller se loger dans les jambes de l'effluve face à elle, ne faisant aucun dégât.
Deux autres boules noirâtres suivirent, rapprochées, un sifflement sinistre les accompagnant... cette fois-ci, ils touchèrent l'abdomen, occasionnant des dégâts sur sa cible.
Alors que Khamaat se repliait pour laisser la place à une de ses soeurs, elle eut le malheur, durant un court instant, de tourner le dos aux trois effluves.

Une faiblesse, une attaque... en l'occurrence, ce furent trois attaques, chaque effluve profitant de la faille laissée par Khamaat.
La sentence fut sans appel : Khamaat se sentit poussée en avant, projetée au sol tandis que les trois attaques l'atteignaient.
Elle se sentit tomber au ralenti, voyant ses soeurs continuer la bataille autour d'elle, les bruits de combats et de voix s'assourdissant. Son corps tomba lourdement au sol mais l'Arcaniste sentit le choc atténué... même si elle n'avait jamais vécu cette expérience auparavant, elle sut ce qui lui arrivait.

La chute avait fait tomber Khamaat, sa tête était tournée vers les effluves. Alors que ses forces la quittaient, l'Arcaniste sentit une rage monter en elle, et son dernier regard fut pour celles qui l'avaient attaquée : un regard empli de haine et de détermination sans faille. Même si elle ne pouvait plus articuler un mot, une pensée occupait son esprit qui, déjà, s'enfonçait dans les ténèbres... "Je reviendrai !"
Et son corps, se dématérialisa, tandis que les combats faisaient rage...


*** ********* ***


Un grand froid... l'obscurité... les ténèbres.
Khamaat découvre une facette, jusque là méconnue pour elle, de la symbiose.



*** ********* ***


Combien de temps était-elle restée dans le monde des morts ? Impossible de le savoir.
Néanmoins, Khamaat se réveilla... du moins, sa pensée.
La simple envie de voir où ses soeurs en étaient dans le combat, revoir Kryg et Khamaat se réveilla par terre, l'air pénétrant à nouveau dans ses poumons la faisant inspirer douloureusement, dans une ruelle isolée de Kryg. Courbaturée, blessée, mais en vie, Khamaat se releva avec difficulté, s'adossant contre un mur pour reprendre ses esprits.
L'Arcaniste, encore secouée par cette première expérience de résurrection, et après avoir repris son souffle, se lança un sort de soins : une sphère blanche grossit pour l'envelopper totalement. Lorsqu'elle disparut, Khamaat était remise sur pieds... un peu faible et quelques cicatrices apparentes mais le plus urgent était soigné.

Elle se dirigea vers les portes de Kryg, rejoindre ses soeurs dans la défense de la ville.
A l'extérieur, les effluves sévissaient toujours avec autant de rage. Les combats n'avaient pas cessé, loin de là et il semblait même qu'ils avaient gagné en intensité.



 
Lyhndael

Le Vayang 26 Otalir 1512 à 20h07

 
Le combat s'enchaînait, inlassablement. Les effluves ne semblaient connaître ni répit, ni fatigue.
Et lorsque les filles du déclin arrivaient à force de courage et de sacrifice à en abattre une, une autre venait prendre sa place. Pauvre trêve dans un océan de violence et de sang.

Alors un rythme s'était imposé aux liadhas et manush du Matriarcat : combattre, combattre, combattre encore, jusqu'au bout de ses forces et enfin reculer. Un moment, un instant, accepter la défaite, refaire ses forces et repartir.

Et pendant ce temps, les murailles subissaient encore et toujours. Des lézardes de plus en plus grandes se laissaient voir malgré le travail de fourmis, acharné, des artisanes. Maçonnes, mineures, menuisières s'étaient portées volontaires puis avaient été réquisitionnées quand il était devenu clair que le combat tournait au siège.

Au milieu de tout cela, Lyhndael tentait de son mieux de tenir son rôle, d'être à la hauteur des responsabilités qu'on lui avait confiées.
Elle avait connu des moments magnifiques, des pas de danse tels qu'elle n'aurait jamais rêvé en faire, et le pire, son arme qui lui échappe alors qu'elle trebuche sur ce qui reste du corps d'une soeur, des pluies de sang.
La mort dans toute sa splendide horreur.

Elle avait perçu cette sensation surprenante de... de... Elle ne savait pas, n'avait pas su et n'y prêtait plus attention.

Présentement, elle était assise sur un tonneau, Baise-Mort posée à ses cotés. Elle avait dégraffé son armure à l'épaule tandis qu'Inanna tentait de redonner une forme de normalité à la bouillie qu'il avait découvert.

Elle avait trouvé un équilibre et un partenaire là où avant elle voyait un professeur. Il se déroulait entre eux une forme de parade amoureuse mais dans un genre assez sadique : elle offrait son sang au Matriarcat, puis revenait vers lui, plus morte que vivante et lui confiait sa vie. Il posait les mains alors sur elle et retenait alors sa vie qui coulait de son corps.


Je vous ai fait mal ? demande-t-il d'une voix faible.

Elle hausse un sourcil. Était ce de la timidité qu'elle avait cru percevoir dans sa voix ? Non, elle avait du mal entendre, de la fatigue sûrement. pense-t-elle.
Elle se tourne alors vers le Mish.

Inanna, vous m'avez fait beaucoup de choses.
Du mal, jamais


Ce n'était pas vrai, pas tout à fait. Mais c'était ce qu'elle avait envie de dire.
Et en ces derniers moments, elle se sentait d'humeur à satisfaire ses envies.


Lyhndael, Maîtresse d'armes du Matriarcat, Louve Rouge
Je leur apporte la mort, et ils m'aimeront pour cela !

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