Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Les marécages des enfants du S'sarkh

où un Contemplateur fait son office
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Sujet lancé par Orol'Nar
Le 16-07-1507 à 18h52
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Posté par Orol'Nar,
Le 04-08-1507 à 08h43
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Orol'Nar

Le Luang 16 Julantir 1507 à 18h52

 
La route depuis Jypska s'était faite sans encombre, ce qui avait étonné Orol au plus haut point. Son arrivée par le même chemin s'était faite dans le sang, sa sueur et le fer. Le calme plat des landes sauvages lui donnaient des frissons le long de l'échine et chaque bruit, du petit rongeur des plaines aux remous de l'océan, étaient suffisant pour le faire dégainer et adopter une position de garde.

Après trois jour de voyage sans encombre, donc, il était arrivé près de la lisière de ce marais que l'on disait maudit. Là bas, les rejetons du S'sarkh étaient nombreux et puissants disait-on. Là bas se trouvait probablement la raison de cette concentration d'effluves. Là bas il devait se rendre pour constater ce que ses yeux pourraient bien trouver pour ensuite ramener aux Transcients de Lerth.

Tapis dans les hautes herbes, il scruta l'endroit où il établirait son premier campement et sa première retraite s'il venait à être submergé par les créatures des marais. En restant immobile plus d'une heure, il put constater les mouvements de trois créatures dans les environs. Un chiroptère, un Arkhonien et un Mimic. Rien de bien impressionant. En restant discret et à les neutraliser un à un, le tout serait fini avant la tombée de la nuit.

Trois contre un, se dit-il, Leurs chances sont minces.

Puis il se dirrigea à pas feutré vers la première créature. Le choroptère semblait s'être posé plus loin. Et il comptait bien ne pas rater cette chance d'avoir à faire à une proie facile.

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Julung 19 Julantir 1507 à 18h37

 
Le tout ne s'était pas passé comme le Contemplateur l'avait escompté. Le chiroptère avait senti sa présence et, alors qu'il allait recevoir un coup fatal, s'était envolé en poussant un cri strident qui avait alerté l'arkhonien qui avait rapliqué en moins de deux. Ce ramassis de haine était arrivé à la course et avait enchâiné plusieurs attaques en faisant fi de toute actions défensive.

En temps normal, Orol l'aurait laissé s'épuiser en parant tour à tour les attaques hargneuses mais peu précises de l'engeance, mais c'était sans compter la présence du chiroptère qui lui touranit autour en attendant une faille dans ses défenses... et en plus, il avait perdu de vue le mimic.

Orol, mon vieux, dans quel pétrin tu t'es encore fourré !, grognait le nelda pour lui-même...

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Dhiwara 22 Julantir 1507 à 19h38

 
Parades, feintes, coups d'épée dans le vide, parades, esquives, coups d'épées dans le vide, déplacements latéraux, parades, coups d'épées dans le vide... face à deux adversaires rapides, c'était plutôt le Contemplateur qui s'essouflait. Ne sachant s'il pourrait garder la cadence encore longtemps et entrevoyant sa tête attachée à la ceinture de l'Arkonien dans un futur proche, il était temps de tenter le tout pour le tout.

Orol se laissa encercler par ses ennemis et, faisant fi de toute action défensive, il asséna un coup puissant au chiroptère qui se trouvait à son flanc droit, coup aisément évité par la bestiole, mais là n'était pas la véritable cible de l'attaque.

L'Arkonien en profita pour une pointe dans le flanc gauche du nelda qui retint un cri de douleur. Un sacrifice nécessaire. Il faudrait voir la gravité de cette blessure plus tard. L'arc que décrivait l'épée d'Orol continua dans les aires, prenant de la vélocité, pour terminer sa course de façon bien imprécise mais surpuissante sur le bras armé de l'Arkonien qui venait tout juste de retirer son épée de la chair du nelda.

L'Arkonien vola dans les airs pour atterir plus loin dans les hautes herbes. À un contre un. le chiroptère fut rapidement mis à mort.

Lorsqu'Orol voulut constater l'état de son autre ennemei, celui-ci avait apparemment détalé, laissant derrière lui des traces de sang et une épée brisée.

C'est alors qu'Orol, la furie du S'sarkh passée, posa la maing à son flanc et se todit de douleur.

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Luang 23 Julantir 1507 à 19h48

 
La blessure était profonde mais heureusement ne semblait pas être mortelle. Il faudrait cependant s'en occuper avant de continuer sa mission. Prenant dans son sac un contenant d'eau de vie, une aiguille et du fil, il s'envoya une lampée pour se donner du courage avant d'en verser une autre sur la blessure.

Un cri de douleur monstrueux envahi la plaine. Pour peu, on l'aurait entendu à Lerth et à Jypska.

Haletant, le nelda se munit de son matériel de couture et, d'une main tremblante et le corps animé de spasmes, recousu la plaie comme il le put.

Sa besogne terminée, le pelage trempé de sueur et de sang, il se permit une petite inconscience réparatrice.

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Merakih 25 Julantir 1507 à 18h38

 
Quelques jours plus tard, Orol était remis sur pieds. Il avait dû attendre que la plaie cicatrise, aidé pour cela d'un poignard chauffé à blanc et d'une nouvelle perte de conscience... mais il était enfin prêt à intégrer les marais.

Les mouvements y étaient difficiles et les bestioles nombreuses. C'était à se demander si chaque insecte qui venait se coller sur son pelage humide n'était pas animé par la rage du S'sarkh. Souvent pataugeant dans une eau putride et salée jusqu'à la taille et trébuchant sur des obstacles submergée, les seuls bruits audible des marais outre les bourdonnements et les cris des batraciens étaient les jurons du témoin.

Les premiers jours, il poussa l'exploration jusqu'au premier bras d'un réseau de rivières qui se jetaient dans la mer. Quelque chose dans ces marais lui syphonnait l'énergie. Il pouvait le sentir. Quelque chose n'était décidément pas naturel dans cet endroit.

Rebrroussant chemin sans parvenir pour autant à revenir exactement sur ses pas, il se résolut à revenir à son campement pour pousser l'exploration plus loin les jours subséquents.

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Julung 26 Julantir 1507 à 08h59

 
*** Il avait à peine antamé le retour qu'il comprit à quel point il avait été stupide. Il était venu chercher un signe du S'sarkh. Ce marais entier en était un. Si cela se trouvait, il pataugeait à même le corps de la pire engenace qui soit. Il était venu observer des différences dans les rejetons et autres créatures du Puissant. Mais il n'en avait rencontré aucun. Pourtant, le marais s'était refermé sur lui. Les bruits l'appelaient, le maudissaient. Par trois fois il repassa au même endroit. Il s'était résolu à poser des balises après plusieurs impressions de déjà-vu. Par trois fois il repassa par la même. Et il était convaincu qu'elle avait changé de branche au moins une fois.

Il entendait respirer. Pas de ces respirations que l'on peut localiser. Pas ce ces impressions qu'un être vous épie. Non. Le marais respirait. Il vivait. Et il était en son sein. Seul, isolé. Une sensation commença à lui grimper le long de l'échine. La peur. Sensation étrange qu'il croyait avoir bani de son être à force d'exercices produgués par les témoins.

Elle refaisait surface. Violente, irrationelle, implacable. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Merakih 1 Agur 1507 à 03h48

 
*** Était-ce les vapeurs du marais, l'influence d'une entité corrompue se terrant juste en dehors de la portée de ses sens, ou son imagination ? Tout ici était opressant.

Sur le chemin du retour, le sol se déroba sous les pieds du nelda qui se trouvait alors à moitié submergé par les flots putrides et salins. On aurait dit qu'une racine lui aggripait la botte. Il avait beau essayer de s'en défaire, l'emprise était trop forte.

Devant pateauger pour garder son museau à la surface, le fier guerrier avait peine à entrevoir une issue heureuse à son sort. Rapidement il fit le choix de défaire les sangles de son sac. Garder ce poids suplémentaire signifiait une mort certaine dans les dix minutes. Le fardeau coula à pic au fond du marais, accompagné de quelques bulles qui remontèrent au visage de son propriétaire.

Le nelda s'épuisait à patauger sur place pour trouver son souffle. Il allait faloir trouver une idée de génie, et vite.

Son salut lui apparu sur la forme d'une branche se séparant en forme de Y à son extrémité. Il l'appercevait, déformée par la réflexion de l'eau, lorsqu'il restait calme et submergé. Défaisant la sangle de sa ceinture d'arme, il lança l'épée rangée dans son foureau tout en gardant la ceinture dans les mains. Au premier essai, son grappin de fortune replongea d'où il était venu. En le ramenant vers lui, Orol constata que l'épé avait quité son étui et ornait maintenant le fond des marais. Sans prendre le temps de s'apitoyer sur son sort, il relança le foureau.

Après maints essais et plusieurs tasses, le fourreau alla se ficher entre les extrémités de la branche et Orol put tenir sa tête hors de l'eau en tirant.

Combien de temps resta-t-il là, haletant, à récupérer son souffle et son énergie ? Il ne pouvait le dire. Mais ces satanés marais ne semblaient pas vouloir lâcher prise sur son pied. Et il ne servait à rien de hurler à l'aider. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Julung 2 Agur 1507 à 18h04

 
*** Aussi impensable que cela pouvait paraître, il s'était assoupi. Les bras tendus sur sa ceinture d'arme fichée à une branche, le corps baigannt dans le bourbier salé, la tête appuyée contre son épaule, il avait trouvé le someil dans ce lieu hostile, dans cette position improbable. Combien de temps ? Il n'aurait su le dire. Mais l'éclairage qui perçait la cîme des arbres laissait croire à un soleil sur le point de disparaître.

Une douleur atroce lui tenaillait le coup. En y posant une main, il constata la présence d'une enflure monstrueuse. Une sensatiion de froid envahit son corps. Pas de ces froids causés par des conditions extérieures. Un froid annonciateur qu'un mal lui reongeait les entrailles. Un froid qui vous glace les os, les muscles, le coeur et la tête. Un froid annonciateur de fièvre. Un luxe qu'il ne pouvait s'offrir dans cette position.

Conjurant les forces nouvelles que lui avaient prodiguées le someil, il tira de toute ses forces, offrant une prière silencieuse au S'sarkh que ce qui lui aggripait le pied cède avant la branche qui le soutenait. Prière qui fut exaucée. Son pied retrouva la liberté au prix de sa botte.

Une fois libre, il pataugea jusqu'à un coin sec où il pourrait vivre sa fièvre sans risquer de mourir noyé.

Si ce n'était les créatures de ces marais qui auraient sa peu, ce seraient les marais eux-même. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Julung 2 Agur 1507 à 19h27

 
*** Un moment de lucidité. Depuis combien de temps errait-il dans ce bourbier, fiévreux et délirant ? Impossible à dire. Une heure semblait aussi plausible qu'un siècle. C'était comme s'il avait un double. Orol reprenait le contôle parfois. Fiévreux, malade, mais lucide. Et parfois il ne se souvenait de rien. Ce qui était certain, c'est qu'il agissait durant des crises de fièvre, et qu'il ne gardait de ces agissements qye de vagues images et des hauts-le-coeur.

Cette fois-ci, rol reprenait conscience dans un lieu presque sec, un goût infecte dans la bouche. Préférant ne pas se demander de quoi il se nourissait lors de ces crises de démence, il se remit sur pieds. L'enflure dans sa nuque avait encore gonflée. Signe nul doute que l'ifection qui rongeait son corps était en train de gagner du terrain. Il sentait son coeur battre dans ce pustule immonde, raisonnant comme mille auguille qu'on lui planterait dans l'échine à un rythme régulier. Torture qui donnerait la rage au plus paisible des Rêveurs de Jypska...

Tâchent de mettre un pied devant l'autre, il avança dans une direction aléatoire. Avec ses nombreuses absences, impossible de dire où il était maintenant de toute façon. Ce marais aurait sa peu, certes, mais il lui faudrait la lui prendre de force. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Vayang 3 Agur 1507 à 18h19

 
*** Il n'en croyait pas ses sens. À quatre pattes dans l'herbe, il empoignait la terre, pri d'un fou rire dément. Derrière lui, les arbres qui formaient la lisière des marais. Devant, une vaste plaine. Il était sorti. Toujours fiévreux, au bord du délire, se laissant choir sur le dos pour contempler un ciel d'orage, son rire mourut pour laisser place à un rictus de douleur. La bosse le faisat toujours souffrir. Et la fièvre menaçait de le voir encore perdre le contrôle de sa personne.

Il allait faloir crever cet abscès et prier pour que son corps tienne le coup. Un orage pourrait aider à rafraichir son corps bouillant et à le laver de cette fange qui le couvrait.

Le nelda porta un doigt de sa main droite à sa gueule pour en gruger la griffe, l'aiguisant comme il le put, puis se tâta le cou. Retenant son souffle, il y plongea sa griffe.

Aussitôt des spasmes nerveux l'animèrent et un hurlement rauque envahit la plaine. frappant le sol de ses poings, haletant, tentant de se remettre sur pieds puis replongeant au sol de manière incontrôlé. C'était comme si il s'était arraché l'échine. Il sentait un liquide épais couler sur son pelage.

Alors il appliqua une pression sur l'immonde pustule et la douleur redoubla. Des larmes brouillaient son regard. La douleur prenait toute la place. Tant qu'il ne remarqua même pas qu'une pluie torrentielle s'était mise à tomber, nettoyant son pelage bourré d'insectes, de fange et de sel.

Orol tomba sur le dos, la gueule ouverte. Il ne sentait plus rien que la douleur. Son esprit était ailleurs. L'eau de plui emplissait sa gueule, rafraîchissait son corps, nettoyait ses plaies.

S'il venait à mourir des suites de cette fièvre, au moins ce serait sur la terre ferme. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Orol'Nar

Le Sukra 4 Agur 1507 à 08h43

 
*** L'infection était sortie de son corps par la plaie qu'il s'était ouverte de ses griffes. Elle s'était mêlée à son pelage, à la pluie, puis à la terre. Orol ouvrit les yeux. D'abord ébloui, par la lumière du jour, il se redressa en position assise puis se tâta la cou. La bosse était toujours là mais elle avait rétréci. La douleur était supportable. La fièvre aussi semblait avoir régressé, probablement les effets d'une nuit froide arrosée par des nuages d'orages. Il grelottait mais était en état de marche.

Son regard fut attiré par un mouvement à côté de lui. Apparemment, dans l'hebre tachée de sang, une jeune mandragora avait poussé. Encore frêle et innofensive. Sans délicatesse aucune, Orol l'arracha au sol et, ne possédant plus rien pour la ranger, la garda en main. ***


Si tu est née du poison qui ronge mon corps, alors tu es un signe du S'sarkh. Et tu rentres à Lerth avec moi., se dit-il en entamant le chemin dans une direction aproximative.

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

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