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Le Julung 26 Julantir 1507 à 22h16
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| *** Assise contre le mur de l'armurerie, Shyama se tenait la tête entre les mains, les yeux fermés. Elle la repoussait.... Il fallait qu'elle la repousse... Mais elle n'y arrivait pas.... Elle était là, toujours plus proche. A la fois déjà en elle, et tout à côté.
Elle-même était dehors.... et dedans à la fois.
Elle sentait la foule toute proche... selon deux point de vue en même temps. Tout en double, en décalé.
Elle s'approchait... Elle s'était presque rejointe.
Quelqu'un manqua de trébucher sur son paquetage, jeté négligemment devant elle.
Elle releva brusquement la tête. Son paquet... son précieux paquet qu'elle avait passé tant d'heures à créer... pour sa mère....
Le paquet s'était justement à moitié ouvert sous le choc, dévoilant le cuir de l'armure.
Elle se précipita dessus comme une mère protégeant ses petits. ***
N'y touchez pas !
*** Serrant son précieux fardeau contre elle, elle releva la tête vers la maladroite qui l'avait heurté, avec un air de défi.
Mais son expression se transforma instantanément en un air de contemplation béate. ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Julung 26 Julantir 1507 à 22h24
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| Oh ben ca alors....
*** Elle comprenait mieux d'un coup, la signification de "la goutte"...
Car la personne qui était en face de Duyen lui était fort fort semblable...
Bien sur, elle était tatouée de partout, elle était plus petite... les yeux plus gris aussi et différemment mise... mais... L'on eut dit un reflet d'elle meme. ***
Est ce toi...
...qui as enfanté d'une danseuse ?
*** Comment expliquer a cette femme qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, qu'elle avait fait des kilomètres juste pour elle ? ***
dit :Oh tu te trompes... Tu la connais... Moi je la connais du moins, c'est celle qui partage ton esprit. | |
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Le Julung 26 Julantir 1507 à 22h52
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| *** Shyama continuait à examiner la main de Duyên. A en faire bouger les doigts, à en suivre les lignes. ***
Réelle... Etrangère....
La danseuse d'acier ?
Cette main-ci...
La danseuse... d'acier...
Enfanter ? Moi? Je suis Anja...
...d'acier.... d'acier...
Oh oui !
*** Elle releva brusquement la tête vers la tydale, ses yeux gris d'habitude si vides, soudainement brillant. ***
La soeur à la lame ! C'est toi !
*** Brusquement, avec excitation, sans même se demander si ce geste brutal ne pouvait pas être mal interprété, elle tira Lilamayi de son fourreau dans un sifflement léger et un éclair étincelant. ***
Celle qui joue et danse le Tableau.... La partenaire de danse de la fille de ma mère...
Tu es la fille de la Nuit, toi aussi, n'est-ce pas ?
*** Elle tendit la lame à l'étrangère... ***
C'est ton amie... Mère me l'a demandée pour toi.
Je lui ai donné le jour, une nuit.
C'est Lilamayi.
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Vayang 27 Julantir 1507 à 20h02
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| Je l'ignore anja... ma mère m a confié aux bons soins d'un homme libre et de meme j'ai grandi.
*** La pauvre tydale n'en menait pas large... Elle ne comprenait pas un traitre mot de ce que disait son sosie, qui semblait pourtant surexcitée, comme si ce qu'elle disait avait une importance capitale. Lorsque l'autre dégaina l'épée, elle fit un gros bond de coté, craignant qu'elle ne tentat une agression. Puis elle vit l'arme et son souffle se suspendit ***
C'est donc elle...
...la danseuse d'acier ?
*** Mais elle n'avait pas besoin de la confirmation de l'étrangère. Elle savait que, pour une fois, ses prédictions étaient correctes. C'était ce qu'elle était venue chercher...
...La danseuse equilibriste de la tapisserie qu'elle avait vu en reve.
L'arme semblait légère et fragile. Elle était cependant, fort belle et tenait plus du bijou que de l'arme fonctionnelle.
Duyen sourit franchement. Elle comprit pourquoi elle avait du abandonner son épée en Kryg... ***
Puis-je ?
*** Elle tendit la main vers Shyama. L'arme l'attirait comme un aimant. Elle semblait vouloir l'attirer dans sa danse et, les yeux dans le vague, Duyen voulait s'y laisser emporter *** | |
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Le Vayang 27 Julantir 1507 à 20h37
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| *** Shyama tenait la fine épée par la garde, laissant la pointe tendre vers le bas. Elle la plaça elle-même dans la main de Duyên. ***
Lààà... Enfin ! Enfin complète. Il ne manquait que la main....
Oui, c'est bien la bonne main... Adaptée...
Toi aussi, tu es une fille de la Nuit. Les étoiles m'ont parlé de toi.
*** Elle souriait de toute ses dents, un sourire rendu un peu effrayant par l'expression de folie qui habitait toute la jeune tydale. Et pourtant, elle ne semblait en aucun cas menaçante.
Soudain, un éclair passa dans ses yeux couleur d'acier, et elle fouilla dans le paquet qu'elle avait posé au sol. ***
J'ai... j'ai autre chose encore. Un autre enfant pour la gracieuse qui danse. Une peau pour ta peau.
*** Elle tendit un ensemble de pièces de cuir qui tintaient légèrement. Une armure de cuir clouté tydale très originale. Rien qui ne ressemblât à une armure normale. Impossible pour qui n'en avait jamais vu de comprendre comment cela se mettait ! ***
Sahadev. Les Mailles.
*** Elle plissa les yeux, scrutant la tydale en façe d'elle. Tous ses aspects, ce que son visage lui permettait de lire... ou de croire comprendre.
Allait-elle saisir le sens de Sahadev, comme elle l'espérait ? ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Dhiwara 29 Julantir 1507 à 20h24
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| *** Duyen prit délicatement l'armure de cuir de ces mains inconnues et pourtant si familières.
L'armure était clouée d'une manière très harmonieuse, dessinant sur le cuir des arabesques qui semblaient purement décoratives, les clous ayant servi a fixer l'armature de cuir étant beaucoup plus discrètes, sur le coté.
L'armure était fabuleusement belle et ne ressemblait vraiment pas a l'idée qu'elle se faisait d'un pareil accoutrement. En fait, cela ressemblait plus a une parure de bijoux faite pour embellir le corps qu'un instrument fonctionnel.
Elle sourit. Se faisant aider de Shyama, elle endossa l'armure, qu'elle ne parvint a enfiler que difficilement. Son enfilage était en fait très aisé, cependant, il fallait savoir comment le mettre, tant il semblait complexe.
Elle prit dans sa besace sept longs foulards qu'elle avait ramenés de Kryg. Des chutes de tissus fins, similaires a l'organza qu'elle avait trouvés lorsqu'elle s'était essayée a la confection de robes. Elle les noua autour de sa jupe afin qu'ils retombent librement autour d'elle, donnant une légereté au tableau final, les foulards ondoyant au moindre souffle de vent. Elle ignorait pourquoi mais elle sentit une plénitude l'envahir, comme si elle avait enfin réussi a bien faire quelque chose. ***
Les mailles ? ... Donnes tu des noms a toutes tes armes, anja ?
Est ce ta mère qui te souffle les noms dont tu qualifieras ceux a qui tu donnes la vie ? S'il en est réellement ainsi... Alors Sahadev... les mailles... n'ont pas les sens que je crus leur donner.
De ce que j'en sais, les mailles sont cette insignifiante chaine dans un vetement tricoté, mais qui, pourtant lorsqu'assemblé en grand nombre, donne tout son sens au vetement et le complète... Mais qu'a-ce a voir avec moi?
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Le Dhiwara 29 Julantir 1507 à 20h54
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| *** Elle battait des mains, ravie de constater que l'armure était adaptée au millimètre près à Dûyen.
L'excitation de Shyama sembla s'apaiser brusquement. ***
Mes enfants sont tous des êtres vivants... Tous n'ont pas une âme, mais pourtant, je les baptise afin de pouvoir les désigner ! Malgré leur ressemblance ils sont tous différents, uniques !
La Nuit ma mère et les étoiles me guident dans tous mes choix. Elle me disent ce qui doit être car déjà, tout est écrit.
Les mailles... signifient beaucoup.
En métal, elle sont les anneaux de protections efficaces et souples....
En filin, elles sont celles qui retiennent les poissons de l'étendue d'eau, mais laissent couler le fluide vivant.
En laine, elles forment le tissu.
Fil de trame, fil de chaîne....
Petites, nombreuses, patiemment associées par leurs noeuds complexes. Si fragiles et inutiles seules. Mais gigantesques... immenses, indestructibles dans leur union indissociable, elles forment un magnifique Tableau. Elles sont les destinées.
Et la tienne est de les trancher... Selon le dessein du Tableau... C'est ainsi qu'il est dessiné. Ainsi qu'il doit te protéger pour que tu L'accomplisse.
Mère me l'a murmuré. Ne te parle-t-elle pas, à toi ?
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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Le Merakih 1 Agur 1507 à 14h54
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| Mère? Des émotions ? Mère est glacée et sans chaleur. Elle est sombre mais m'éclaire dans son obscurité.
Mère n'a pas de voix, elle se dessine... elle écrit en chuchotant....
Du moins... pour moi !
Prédire ? Oh oui. Malheureusement. Je sais ce qu'il va se passer. Je ne peut m'en passer. Je ne demande rien, mais je sais.
C'est comme... respirer. Sauf... pour toi... il y a une brume sur toi.... tu es moi, c'est certainement pour cela.
Je me suis vue mettre au monde les enfants des autres. Je me suis vue trancher les fils des vies.... Et je me suis vue donner la vie aux objets qui trancheront les fils. Et me donner ces objets à moi-même. Je me suis vue nouer les fils, décider de leur direction et finir par les couper.
Mais moi, je ne sais que créer des objets, pourtant....
Toi... toi...
*** Elle approcha la main de Duyên de son nez et la renifla.
Elle lui jeta un regard étrange, empli d'une certaine tristesse.
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Toi... tu sens la Mort... la Fin.
Et pourtant tu te débats, n'est-ce pas ? Nul ne peut lutter. C'est écrit.
*** Elle lâcha la main et tendit le doigt vers l'insigne de la tydale. ***
Vois, le Tableau a déjà fait de toi ce que tu seras. Coupeuse de Vie ! Quel manque de subtilité ! Ahahahah !
*** Elle se mit à rire nerveusement. Un rire qui faisait un peu froid dans le dos.
Elle ramassa son paquetage et s'enfuit par les petites ruelles d'Utrynia que manifestement elle connaissait par coeur. ***
Shyama,
Sombre comme un Nuage
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