*** Encore quelques minutes et l'heure serait écoulée. Mais Elara n'était pas inquiète, loin de là... Ses Nemesis's ne seraient pas en retard, pas pour une expédition.

Voyons voir, où aller... L'entrée de la faille, d'abord. En longeant les murailles, pour vérifier qu'aucune menace ne se baladait dans le coin. La tydale espérait presque le contraire, tiens...

Donc, longer les murailles, puis remonter plein nord, le long du lac. Moui, c'était une bonne idée. Longer la faille, vérifier que l'entrée en était correctement close... Et fracasser toutes les créatures perverties qui auraient la mauvaise idée (Elara se surprit à penser "la bonne") de traîner dans les parages.

Ensuite... Ensuite on verrait bien. Peut-être remonter sur Kryg... Entraînement intensif en forêt, en plaine, en montagne. De quoi plaire à tout le monde.

Oui, oui, se serait une bonne expédition... ***

*** Les voilà parées pour l’aventure. Arkana avait revêtu un pantalon simple et un corset de cuir fonctionnel. Ses mains étaient gantées de tissu noir, ses pieds chaussés de belles bottines aux multiples lacets. Un petit sac en bandouillére devait contenir de quoi boire et quelques objets de première nécessité -maquillage, rasoir et peigne,...

Elégante pour aller chasser : c’était un devoir.

La Némésis rejoignit Elara au point de rendez-vous fixé avec quelques minutes d’avance –ce qui ne lui ressemblait pas… L’impatience du combat, sans doute.

La sorcière adressa un sourire enjoué à la Mestre, en demandant : ***

*** Puis, esquissant rapidement quelques gestes, la Voroshk se lança un curieux sort. Le mana coula sur sa peau et sembla y pénétrer. La Némésis ferma les yeux, concentrée, puis les rouvrit quelques secondes après : ***

*** Et, murmurant d’un ton ravi : ***

*** Elara sourit aux deux cousines et inspecta d'un oeil rapide leur équipement. Elles semblaient prêtes. ***

*** Suite à une interrogation d'Arkana, elle secoua la tête. ***

*** Et la tydale commença à marcher de son long pas souple, rattrapant rapidement Arkana qui avait démarré en trombe.

Enfin, la "chasse" reprenait ! Elle aurait dû refaire ça plus vite... Elle n'aurait pas dû accepter ce poste de Mestre qui la clouait de responsabilités... Foutu Kurucha, va !

Un jour, elle retournerait le voir... Elle lui serait supérieure, désormais ? Et si elle en profitait pour resserrer les contacts avec sa Matriarche... Elle pourrait lui clouer le bec, à ce Gardien, tiens...

Perdue dans ses pensées, Elara en oubliait de regarder autour d'elle. Elle se tança vertement quoi que silencieusement, et s'occupa à scruter la plaine et la lisière de la forêt, au cas ou.

Arrivée au bord de la faille, toujours rien à signaler. Elara s'enfonça sous les premiers arbres, se lança un Oeil de l'Aigle et appella ses Nemesis's. ***

*** Bottes souples sur le sous-bois, qu'il était agréable de se déplacer dans ce milieu... De pas en pas, Elara sentait qu'elle prenait plus d'assurance.

La première partie de la faille, celle qui bloquait l'accès au lac par la plaine, s'achevait sous les arbres. Quelques metres plus loin, à l'est, commençait la seconde partie.

Sans élever la voix, Elara interpella les Nemesis's. ***

*** Puis la Mestre poursuivit sa route louvoyante entre les arbres.

La faille avait son aspect habituel, et Elara pensa soudain qu'elle faisait désormais partie du paysage, que bientôt les gens seraient assez habitués à elle pour ne rien lui trouver de spécial. Elle eut du mal à se faire à cette idée...

Elle secoua la tête pour chasser cette espèce de nostalgie qui ne lui seyait guère, et se concentra pour essayer de percevoir le moindre mouvement autour d'elle.

Une mandragora pouvait facilement se cacher sous ces feuilles mortes... ***

*** Soudain, Arkana, qui longeait la faille par l'Ouest comme elle, se mit à crier. ***

*** Elara allongea le pas en direction de la Nemesis, qui poursuivait déjà. ***

*** La phrase fut prononcée de moins en moins fort, la tydale s'appercevant que crier n'est pas discret...

Elara la rejoignit et scruta les sous-bois. ***

*** La tydale s'approcha à pas furtifs, contente de pouvoir avancer sans faire craquer la moindre branche. Arrivée à une distance raisonnable de la bestiole, elle décrivit un symbole dans l'air, et un arc doré translucide apparu.

Il flotta un instant puis une sorte de flèche s'en détacha et fila vers la Gryott dans une trainée de lumière rouge.

La flèche sembla piquer le flan de l'animal qui s'ébroua puis fixa ses petits yeux sur Elara. ***

*** La tydale fit prestement demi-tour et allait contourner un arbre pour en faire un écran lorsqu'elle ressentit une cuisante douleur au mollet. Les dents du Gryott venaient de se refermer dessus.

Elle secoua frénétiquement la jambe et la bestiole lâcha prise sans trop de difficultés.

En quelques bonds, Elara se mit rapidement hors de portée et revint vers ses compagnes, le mollet ensenglanté mais le moral au beau fixe.

Ce petit exercice l'avait dérouillée ! ***

*** Elara chercha des yeux Matroshka dont elle entendait les cris non loin dans la forêt. Mais même avec l'Oeil de l'Aigle, impossible de la voir...

Soit la tydale était passée maître du camouflage forestier, soit elle était encore trop loin... Les voix devaient porter, dans la forêt.

Tiens au fait, elle avait un nom, cette forêt ? Il faudrait lui en trouver un... Et aussi un pour la construction enfouie. A moins qu'elle ne puisse trouver ces renseignements à la bibliothèque de Kryg...

Bon, elle y penserait plus tard, elle avait une Nemesis en detresse.

Avec un soupir, elle contacta mentalement Matroshka et lui expliqua la position des trois failles, discontinues, et la sienne. Réponse : elle arrivait.

Rassurée sur le sort de Matroshka (quoi qu'Elara n'était pas vraiment inquiète en fait, ces bois n'étaient pas si dangereux, si l'on y trouvait que des Gryott...), la tydale poursuivit son avancée le long de la faille.

Elle finit par appercevoir entre les arbres le monticule de caillous et l'acier brillant des gardes qui avaient été postés là.

La mestre s'avança de façon aussi peu discrète que possible, histoire de ne pas prendre les gardes par surprise et de se retrouver avec une flêche dans le bide avant d'avoir pu s'annoncer. ***

*** Elle désigna de la main l'entrée du souterrain, puis s'avança encore en observant l'entrée bouchée. ***

*** Elle profita sans vergogne de ce petit moment de répis pour s'asseoir sur une souche puis entreprit d'enlever ses bottes pour en chasser les brindilles et autres épines qui s'y trouvaient à l'aise.

Ah, les joies de la marche en forêt... ***

*** L'un des gardes était un jeune mâle qui ne portait pas de marque au fond et dont le casque laissait échapper quelques mèches de cheveux en bataille.

Un reproducteur, en déduisit Elara, mais qui ne l'était pas depuis longtemps à en juger par la longueur de sa chevelure.

L'autre était une tydale à peine ridée qui répondit à Elara d'une voix énergique en se détournant fort peu de sa surveillance. ***

*** Une vieille de la vieille, à qui on ne la faisait pas, conclu Elara. Choisie pour apprendre le métier au jeunot.

La grande tydale prit son temps pour remettre ses bottes en place, et répondit calmement avant de se lever. ***

*** Elara se leva et défroissa sa tunique de cuir en observant les réactions des gardes du coin de l'oeil. Le petiot avait sursauté et jetait maintenant des regards fébriles vers le sud, mais la plus vieille avait à peine cillé. ***

*** Et Elara poursuivit sa route vers le nord-est. Entre les arbres, quelque part au sud, de loin, elle aperçut la robe rouge de Matroshka. Au moins, elle ne s'était pas franchement perdue.

Quelques pas à peine plus loin, elle tomba sur une grosse boule verte qui flottait dans les airs. Avec un sourire, elle se concentra un instant et tendis ses mains devant elle...

Rien.

Elara avait pourtant bien commencé à prononcer la formule, mais c'était la première fois qu'elle lançait ce Projectile Magique, et sa langue avait du fourcher. Et l'autre planeur l'avait vue, ou entendue.

Heureusement, cette espèce de plante volante dégénérée n'avançait pas très vite et Elara l'évita sans peine dans un geste digne des plus grands torero.

Puis elle décida qu'il était temps de travailler les exercices de groupe. ***

*** Les Nemesis's l'avaient rejointes, mais l'entraînement ne prenait pas le cours qu'elle espérait.

Quelques projectiles réussis, rares. Quelques entailles dans le flan de la bête, qui ripostait en lançant sa "tête", enfin, ce qui lui servait de machoires, en avant pour riposter. Et qui réussissait, elle.

Ce truc sur coussins d'air était vraiment trop rapide. Et trop résistant. Non, l'entraînement ne tournait pas comme Elara l'avait espéré.

Elle entendit Matroshka jurer quelque chose à propos d'une bestiole et de ses déjections. Visiblement, elle en avait marre aussi.

Allons, le principal, pour un bon chef, c'est de prendre les bonnes décisions... ***

*** Elles allaient passer à un cours de soin. Ce n'était pas mal ça non plus, le cours de soin... Pour un entraînement...

Elara soupira et commença le repli en esquivant les attaques de la machoire volante. ***

*** Elara regarda Matroshka se ramasser en beauté avec un zeste d'exaspération vite camouflé.

Après tout, c'était elle qui les avait lancées sur cette foutue Jarilith, et elle avait eu tort. Pas étonnant que ses Nemesis's paniquent, ensuite... Elle prit son air le plus professionnel. ***

*** Le bois mort ne manquait pas, en lisière de la forêt.

En peu de temps, un joli tas s'accumula, assez gros pour écarter les bêbêtes pendant la nuit et assez loin des arbres pour éviter de se faire surprendre, ou de mettre le feu partout.

Sagement, Elara utilisa son briquet pour y mettre le feu.

Puis elle déroula sa couverture de peau, s'assit en tailleur dessus et commença à se concentrer pour récupérer son mana et réussir au moins quelques sorts de soin.

Une petite heure plus tard, elle allait déjà beaucoup mieux, et sortit de son sac trois rations qu'elle distribua à la ronde, avec du pain frais tant qu'il y en avait. ***

*** Alors que la Mestre et Matroshka ne se doutaient de rien -préparant de quoi se réchauffer et dormir-, Arkana s’était égarée en forêt…

Il faut dire qu’alors qu’Elara les avait envoyé chercher du bois, la Némésis avait fait sa tête en l’air, contemplant les fleurs inconnues du sous-bois et les banchages captivants d’arbres qu’elle n’avait jusque là pas eu l’occasion de beaucoup croiser.

Tant et si bien, qu’au bout de quelques minutes de rêverie, la jolie blonde s’était perdue et, n'ayant ne retrouvant nulle trace de ses compères, commença à errer. Seule.

Seule… et en milieu hostile.

Car si les fleurs et les banchages se font admirer avec un accord tacite plus ou moins établi, il en est tout autrement des gentils animaux de la forêt.

Arkana avança donc prudement. Pas après pas. Au premier, une énorme araignée lui sauta sur la tête pour la darder de coups. Résolue à garder son sang froid mais hurlant tout de même –pour la forme -, la Voroshk parvint à se soustraire à la bête et se mit à faire ce que toute personne censée et un brin courageuse aurait fait… courir les bras en l’air en s’égosillant.

Savez-vous que les loups sont très attirés par les belles blondes qui courent les bras en l’air en hurlant ? Non… Et bien Arkana l’apprit ce jour là, alors que la bête s’était mise à la talonner, mâchoire claquante menaçante et grondement amical annonciateur d’un joyeux déchiquetage si la Némésis se faisait rattraper.

Profitant d’avoir semé quelques minutes la bête, la sorcière trancha dans le vif de ses pensées : survivre avant tout… Elle esquissa donc de rapides gestes, se lança un sort, puis pria pour que la contingence naturelle lui permette de sortir du bois saine et sauve.

Lorsque le précédent loup regarda Arkana passer à quelques mètres de lui sans broncher, la Voroshk fut un brin rassurée. Elle mit cap plein Nord dans l’espoir de retrouver son petit groupe. Deux placides, une autre araignée et une mandragora plus tard, Arkana se félicitait de s’être prémunie des bestioles de la forêt.

Mais la malheureuse demeurait égarée… Néanmoins elle en était certaine : elle retrouverait sa cousine et la Mestre avant l’heure du repas ! ***

*** L’errance avait été légèrement plus longue que prévue. Arkana s’était faite molestée par une foule de créatures et était dans un état plutôt pitoyable. En effet, le sort de Contingence ne durait pas éternellement, et lorsqu’il venait à lâcher, les loups dociles et les insectes inoffensifs se transformaient soudainement en tueurs décidés à massacrer de la Némésis.

La Tydale avait de multiples bleus, le nez en sang et pas un centimètre de sa peau n’était pas couvert d’une balafre. Mais elle était toujours vivante, exploit s’il en est.


Un appel au secours mental décida la Mestre et Matroshka à venir au devant de la malheureuse, alors en prise avec plusieurs bestioles belliqueuses à la sortie du bois. ***

*** Plusieurs jours avaient passé.

Arkana avait été retrouvée, ses blessures soignées. Matroshka avait appris à intensifier ses concentrations pour réussir plus rapidement ses soins. Toutes avaient peu à peu amélioré leur maîtrise de la sorcellerie, jusqu'à pouvoir répliquer efficacement à une attaque extérieure, se replier rapidement pour se concentrer ou entrer en Osmose, et réitérer sans mettre leurs vies en danger.

Les exercices se poursuivant, les trois tydales s'étaient souvent retrouvées plus ou moins séparées. Il arrivait qu'elles ne se retrouvent pas toujours le soir, au feu de camp, parce qu'une chasse avait entrainée l'une d'elle trop loin. Mais Elara ne s'en inquiétait pas.

Oui, elles avaient fait des progrès. Une fois, elle avait attaqué un Chiroptère, et avait si bien esquivé sa riposte que la bête volante s'était écrasée contre le tronc d'un arbre. La tydale se marrait encore rien que d'y repenser.

Tandis qu'elle se remémorait ces récents évènements, Elara était assise contre un chène sans âge autour duquel la faune et la flore resplendissaient. Dans son ombre, la Mestre se sentit rapidement reposée et elle reprit sa marche emplie d'une vigueur nouvelle.

Où était cette espèce d'éponge ? Voilà deux jours que la tydale suivait ce qu'elle avait identifié comme une Triabe noireatre. Elle l'épiait, l'étudiait, puis l'attaquait lorsqu'elle le pouvait pour observer les aptitudes de cette Chimère. La veille au soir, elle en avait fait un croquis qu'elle jugeait assez réussi et qu'elle avait envoyé mentalement à ses érudites.

Elle retrouva la Triabe en train de se "nourrir" d'une musaraigne et ressortit précipitemment son carnet de note. La bestiole avait régurgité ses sucs sur le petit rongeur et le regardait se dissoudre dedant. Spectacle peu râgoutant, mais qui avait un intérêt certain pour la Triabe. En effet, celle-ci ne pourrait ingurgiter son repas qu'une fois celui-ci complètement digéré... Elara attendit la fin de cette opération pour sortir du couvert des arbres.

Pas de doute, la bestiole était hargneuse : Elara lui avait déjà laissé de nombreuses zébrures dans les flans, mais la Triabe ne s'en élança pas avec moins d'ardeur droit sur l'intruse. Elara évita la charge et riposta avec un projectile magique qui vint faire une nouvelle entaille à la Chimère. Qui s'en repartit sous les arbres aussi vite que possible.

Elara jeta un coup d'oeil au troisième soleil. Il était temps de se reposer. Elle établit son camp à cet endroit, balayant d'un revers de botte les os blancs de la musaraigne, seuls reliefs du repas de la Triabe.

Un repas de plus, un bref contact avec ses Nemesis's, puis elle se glissa sous sa couverture de fourrure et ouvrit le livre qu'elle avait déjà relu trois fois depuis son départ.

Le commodore Philémon.

Sa re-re-re-relecture terminée, Elara rangea le bouquin d'un air pensif, croisa ses bras sous sa nuque et pliogea son regard dans les étoiles. ***

*** Comme si elle se rendait soudain compte qu'elle parlait tout haut, la tydale s'enveloppa dans ses couvertures et se tourna vers le feu, forçant ses yeux à se fermer.

Il serait toujours temps de répondre à cette question quand elle aurait une bibliothèque sous la main... ***

*** Le lendemain, plus trace de la Tiabe. En tirant une tronche de trois pieds de long, Elara rebroussa chemin en direction du croisement où se situait le rendez-vous.

Soudain, alors qu'elle empruntait tranquillement la route, elle aprçut au loin un machin flottant noir et blanc. Elle fit un pas de plus, espérant pouvoir deviner quelle créature se cachait ainsi dans les hautes herbes, lorsque soudain la chose fut sur elle !

L'attaque ravit positivement Elara. Non pas qu'elle fut spécialement heureuse d'avoir le bras amoché, mais la bestiole agressive qui avait fondu sur elle ne lui disait absolument rien... Encore une nouvelle créature !

La Mestre sortit avec empressement son petit carnet et son crayon, et se mit à suivre le sillage du... truc dans les herbes. La vitesse avec laquelle cette bête s'était précipitée sur elle ! Et de loin, en plus ! Rapide, très agressif, mais pas trop dangereux quand même.

Là ! Le machin flottant l'observait d'un oeil torve. Elara s'applatit au mieux dans les herbes et fit un croquis le plus ressemblant possible. Puis elle extirpa de son sac un petit livre intitulé "Créatures connues et inconnues", qu'elle avait un petit peu piqué à l'étal d'un marchand avant de quitter Utrynia. Mais c'était de la faute de ce vieux fou aussi, parti discuter chez une voisine et qui ne se pressait pas pour venir lui indiquer le prix du bouquin... Du coup, il ne lui avait rien couté.

Le tissu rouge vif qui entourait la bouche de la créature ne figurait que dans une seule des descriptions plus ou moins vagues du livre. Un Lysandrus.

Elara nota ce qu'elle pouvait sur le comportement de la Chimère, puis rangea le tout et se prépara à tester la résistance de la bestiole.

Se redressant, la tydale lança un petit projectile magique de derrière les fagots. Elle eut l'impression d'avoir fait assez mal à la créature, mais lorsqu'elle voulu observer la blessure de la bête, celle-ci ne se voyait déjà plus.

Elara cligna des yeux d'un air ébahi.

Pas de doute, le Lysandrus avait disparu... Elle se hissa sur la pointe des pieds et mit sa main en casquette au dessus de ses yeux, mais pas une trace à des lieues à la ronde.

Sacrément rapide, le Lysandrus, et trouillard par dessus le marché !

Avec un sourire, la tydale compléta son livret et rejoignit la route.

Au croisement, Arkana attendait déjà. ***

*** Arkana, de l'herbe partout dans les cheveux et les vêtements déchirés, attendaient au croisement. Rejoindre la route n'avait pas été une mince affaire : les créatures grouillaient dans le coin, et n'avaient aucune pitié à attaquer les malheureuses qui avaient l'audace de s'éloigne un tant soit peu des sentiers battus.

La Voroshk fut soulagée de retrouver la Mestre et répondit : ***

*** Elara hocha la tête, puis s'assit en tailleur juste au bord de la route, sortit un vieux parchemin froissé de son sac et regarda le sus-dit parchemin d'un air maussade. ***

*** Elle déboucha une bouteille d'encre qu'elle posa en équilibre instable sur son genou (puis, se ravisant, par terre à coté d'elle), léchouilla un instant le bout d'une plume en mauvais état puis se lança dans l'écriture d'étranges symboles.

Tout en faisant courir la plume sur le parchemin, elle annonça, mine de rien et en évitant ostensiblement de regarder Arkana. ***

*** Quelques dizaines de minutes plus tard, Matroshka pointait son petit minois au bout du chemin.

Elara rangea plume et parchemin et fit un grand signe du bras à la Nemesis. ***

*** Lorsque les deux cousines furent enfin réunies, Elara posa de nouveau la question : ***

*** Les yeux interrogateurs d'Elara passèrent de l'une à l'autre des Nemesis's. ***

*** Elara hocha la tête. ***

*** Elara ferma les yeux puis les rouvrit brutalement. ***

*** Elle jeta un coup d'oeil vers Arkana qui n'avait encore rien décidé. ***

*** Arkana lança un sourire radieux : ***

*** Plus bas : ***

*** Et sans plus attendre, Arkana se mit en route, sur les trace de sa cousine.
***