SYFARIA, La rédemption : Jeu de rôle en ligne multijoueurs gratuit

Les Mémoires de Syfaria

La région d'Oriandre

Pierre et le Loup

Troisième signe ?

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Sujet lancé par Thanakis
Le 22-09-1507 à 09h31
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Posté par Thanakis,
Le 24-09-1507 à 21h18
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Thanakis

Le Sukra 22 Saptawarar 1507 à 09h31


	Depuis plusieurs jours, l'Erudite est inquiète. L'apparition d'une Pierre malsaine nommée Monolithe d'Aberration dans la vaste forêt qui ceint la route nord de Farnya est la goutte qui fait déborder le vase... elle doit parler au roi ! Parler ? ne peut-elle tout simplement le contacter par télépathie, comme tout un chacun ? Ces mous sont une bénédiction... Non. Ils sont le premier signe. Ils sont le cheval de Troie de l'âme fraternelle, le coin enfoncé dans leur défense ultime, la faille par laquelle passeront leur ou leurs ennemi(s), le moment venu ! Thanakis n'est pas une soeur coupée des siens et de leur culture. Sa paranoïa est à vif : D'abord, les mous. Oh, on s'est posé des questions, mais nulle réponse satisfaisante n'a pu être proposée à leur apparition, à leur venue, à leur éveil. Tous et toutes s'en sont finalement bien accommodés, le pragmatisme l'emportant sur la méfiance. Ces symbiotes sont si pratiques... Ensuite, la secte corrompue de Farnya : ce que la Première-Née a détruit doit être signalé au souverain tchae. Elle veut lui rendre compte, de vive voix. Les messages essentiels ne doivent pas passer par les mous ! Alors, la dignitaire bleue taille la route, allant de Farnya vers Oriandre. Après mure réflexion, son choix s'est orienté vers la voie sud, moins pratiquée et selon ses observateurs, moins dangereuse. Vraiment ? Depuis deux jours, un loup malfaisant harcèle la sorcière. Il l'a prise en chasse au carrefour du dos de l'ours et l'a attaquée par trois fois, embusqué dans les taillis épineux qui bordent la sente de montagne. Si l'Erudite n'était pas haute magicienne, sans doute serait-elle morte sous ses crocs, à cette heure... Thanakis songe qu'un pauvre frère négociant, désireux de passer ses biens d'une ville à l'autre, verrait son destin tranché net s'il venait à croiser une telle horreur. Car ce loup n'a rien d'un loup : Son poil est collé de sanies et de mucosités contre-nature, hérissé de piquants et par endroits recouvert de croutes qui l'apparentent à un monstre en armure de fer. Il est énorme et vicieux, ne chassant pas pour manger, mais pour blesser, mutiler et tuer. Perverti par les effluves, il n'a plus rien du noble animal qu'il fut... L'Erudite abhorre la violence. Mais elle sait le sort atroce de celle ou celui qui périra dans la gueule du monstre. Depuis l'apparition de la Pierre, les créatures aberrantes se multiplient : deuxième signe ? Et ses attaques dirigées contre elle, sont-elles... symboliques ? Jeune, elle a chassé avec sa soeur dans ces montagnes. Malgré les apparences, Thanakis est tout le contraire d'une proie facile. Le "loup" est reparti dans les hauteurs, sans doute pour cicatriser ses plaies après l'échec sanglant de ses embuscades successives. La tchae ne peut se résoudre à le savoir tapi, attendant sa prochaine victime : Elle incante un second sort de protection, et s'engage dans la pente. A son tour, le monstre devient gibier.

Thanakis

Le Dhiwara 23 Saptawarar 1507 à 10h20


	Dans un dernier râle d'agonie, la chose s'affaisse et s'écroule au milieu des scories. La roche surchauffée grésille et craque aux alentours, comme si l'ancienne coulée de lave du mont Kubiak s'était ravivée un instant. L'Erudite se redresse, observe le corps ravagé de l'être corrompu et s'approche : le pauvre simulacre de vie qui l'animait s'en est allé... libérant des cristaux de perversion, tout droit émanés du S'sarkh ! « Sinistre engeance », maugrée Thanakis en les ramassant. N’y a-t-il donc aucun moyen de protéger la faune, les plantes ou même les pierres, de tenir Syfaria à l’abri de cette abomination ? Un loup malfaisant parmi tant d’autres... quelle importance ? A l’échelle du monde, ce n’est rien. Combattre est un pis-aller. En descendant la pente pour revenir à sa route, la tchae se rassure pourtant : un monstre de moins, désormais, cela compte... pour tous ceux qu’il ne tuera pas.

Elchior

Le Luang 24 Saptawarar 1507 à 15h15


	Lorsque le vieux Tryphon vient trouver le roi dans ses appartements, il tourne quelque peu avant de le dénicher dans la cour centrale, les outils à la main : depuis trois mois, Elchior construit une horloge astronomique de belle facture, qu'il entend offrir prochainement à quelque personnage dont il n'a pas souhaité révéler l'identité. L'affaire intrigue le secrétaire palatal, mais il n'est pas venu pour ça. S'avançant vers le souverain, il s'incline et annonce : - Votre majesté ? L'Erudite est arrivée en ville. Le souverain tchae se recule, pose son équerre et s'accroupit devant sa machine à moitié démontée. Sans la quitter des yeux, il répond : - Ah, très bien. Elle n'est pas avec vous ? Pourquoi n'entre-elle pas ? Dites-lui donc de venir me ret... - C'est-à-dire qu'elle est... fatiguée. Elle s'est battue en chemin, et aussi... dans les quartiers nord de la cité... Elchior se redresse comme s'il s'était assis sur un cactus, et tonne : - Comment ? Vous plaisantez ! Thanakis, se battre... mais contre qui, grands dieux ?! Se dandinant d'un pied sur l'autre, le secrétaire murmure : - Et bien... elle a voyagé sans escorte, et si j'ai bien compris, un loup perverti par les effluves l'a agressée... et lorsqu'elle est arr... - Sans escorte ! Bon sang, Tryphon, vous n'êtes pas tombé de la dernière pluie ! Vous savez très bien qu'elle est coutumière du fait, et que j'ai expressément demandé qu'on la surveille lorsqu'elle sort de ses jardins ! Dois-je donc tout faire par moi-même ?! Tryphon baisse la tête, l'air contrit, avant de poursuivre : - Euh... oui, pardonnez-moi. Toujours est-il qu'elle a tué le monstre, et... aux portes de la ville, elle a longé la façade ouest jusqu'à ce qu'elle voit... vous savez... Le roi soupire en silence. La fleur de fiel. Evidemment ! La Première-Née était déjà sur la route lorsque ces plantes affreuses sont apparues, elle n'a pas lu les affiches placardées par les Nemens. Aux portes d'Oriandre, elle a soudain vu cette chose en pleine rue, attaquant les passants imprudents, empoisonnant les enfants maladroits ou trop insouciants... - Et bien, poursuivez. Qu'a-t-elle fait ? Demande Elchior, tout en connaissant la réponse. - Elle a vitrifié la zone, provoquant un début de panique auprès des gens qui ne l'avaient pas reconnue. Il ne reste rien de la fleur en question. J'aime autant vous dire qu'elle est sérieusement remontée... l'entretien promet d'être animé ! - Je me passe de vos commentaires, Tryphon ! Si vous aviez appliqué mes consignes, elle n'aurait pas voyagé seule et surtout, n'aurait pas croisé cette maudite fleur par hasard ! S'éloignant rapidement, Elchior lance à son secrétaire déconfit : - Je cours me changer. Menez Thanakis au grand salon, offrez-lui un verre, chantez-lui quelque chose, essayez de la détendre ! Ca, vous saurez faire, ou c'est encore trop vous demander ?! Tryphon s'incline et s'exécute aussitôt, trop heureux de couper court à un dialogue qui ne l'honore guère.

Thanakis

Le Luang 24 Saptawarar 1507 à 21h18


	Trois heures plus tard, la Première-Née quitte l'enceinte du palais pour reprendre la route. L'entrevue était dense et tendue. Thanakis en est persuadée : Elchior, non sans mal, non sans douleur, s'est laissé convaincre par les accents dramatiques de celle qu'il n'a jamais vraiment cessé de voir comme... sa conseillère. Son éminence grise. Sa conscience, aussi. Il s'exprimera sous peu, il l'a promis. Son discours promet d'être important, voire révolutionnaire ! On ne jette pas six cent ans de politique protectionniste aux orties en deux coups de cuillère à pot... mais c'est maintenant, maintenant ou jamais ! Par deux fois, les mâchoires de l'histoire tchae ont manqué de se refermer sur le peuple. Par deux fois, ses enfants - ainsi pense-t-elle ses frères en son fort intérieur - ont frôlé l'abime... Je serai la torche dans leurs ténèbres, songe l'Erudite. Quitte à me bruler les ailes.

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