Les Mémoires de Syfaria
La Région de Farnya

La suite du Périple

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Sujet lancé par Samael
Le 24-09-1507 à 20h19
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Posté par Samael,
Le 07-10-1507 à 20h34
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Samael

Le Luang 24 Saptawarar 1507 à 20h19

 
Samael avancait tranquillement sur la route entre Korsyne et Farnya, cherchant parfois la trace de la piste ravagée par le temps. Déja plusieurs jours qu'il était seul à la bordure de ce désert rugissant, balayé par le vent et les cris des rejetons. La région grouillait de Placide et de sanglier maudit.

Le crépuscule approchant, Samael se prépara à bivouaquer lorsqu'il aperçut une silhouette s'en venant dans sa direction. A la taille, c'était assurément un Tchae.

Samael s'installa, laissant approcher le voyageur, et préparant de quoi manger pour deux, comme le veut la tradition des voyageurs.


Si tu veux mon avis Phileas, Vu que je cause pas un mot de Tchae , on est pas sorti de l'auberge...

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Samael

Le Julung 27 Saptawarar 1507 à 19h32

 
Samael regarda stupéfait le Tchae passer à coté de lui sans même lui accorder un regard. Le Propage avait rarement vu de gens aussi peu aimables.

J'ai bien l'impression qu'on est pas sortis de l'auberge, mon pauvre Phileas...

Phileas dit :
...mou manger, mou manger, mou dodo


Ton ventre et ta petite tete, toujours aussi évolué toi!! Bon aprés tout tu as raison mangeont. demain nous devrions arriver prés de la Guérite Nemen.

Samael mangea lentement sa part et rangea soigneusement l'autre. Allongé dans les herbes hautes, la tête appuyé sur son sac de voyage, Samael se laissa porter par le sommeil.






Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Samael

Le Julung 27 Saptawarar 1507 à 20h59

 
Samael reprit sa route dés le lever du jour. la route était pavé maintenant. On s'approchait de la civilisation sans aucun doute. Peu aprés midi, il arriva à la guérite Nemen de transport. Les gardes de la Compagnie Syfarienne des Transports Nemens étaient immobiles comme à leur habitudes, impeccablement équipés, le port altier et fier, l'armure lustré et étincelante. A la CSTN, on ne rigole pas avec la discipline.

Samael laissa la structure Nemen derrière lui et continua sa route.
Il aperçut plusieurs silhouettes prés du fleuve quand soudain une voix chaleureuse le héla en S'sarknesh.


Heu... Bonjour... Vous êtes le propage Samael ?Venez donc vous joindre à nous pour partager notre repas !

Samael détailla la petite Tchae qui lui parlait. Surement la petite Nelle, qui lui avait envoyé quelques messages télépathiques. Il regarda derrière elle et distingua un visage familier. Un propage expérimenté, il s'était déja rencontré à plusieurs reprises dans le passé. Les deux Neldas étaient approximativement du même age et bien que solitaire tous les deux. ils s'appréciaient et se respectaient. Samael répondit à l'invite :

Avec plaisir! je ne vais pas pouvoir vous tenir compagnie longtemps car je bénéficie d'un droit de passage pour deux jours à Farnya ! Votre récent passage a apparemment marqué les esprits.

Et s'installa au milieu de ses visages sympathiques.

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Nelle

Le Vayang 28 Saptawarar 1507 à 01h09

 
Le visage de Nelle s'assombrit quelque peu quand le nelda fit allusion à l'issue de leur entretien avec le précepteur...
Elle jeta un regard à son père, avant de répondre à Samael :


A vrai dire, notre récent entretien avec le maire Ethan Gorgo, comme je vous l'ai résumé au sein du consensus, a en effet marqué les esprits... Du moins un esprit, celui du maire essentiellement.
Et de façon générale la présence de mon père dans la ville tchaëe semble avoir aussi perturbé quelques ignorants qui voyaient apparemment un nelda pour la première fois...

Faites donc bien attention quand vous serez dans Farnya, certains tchaës sont plutôt fermés d'esprit.

Pour ce qui concerne notre discussion avec le précepteur, je vais laisser mon père vous détailler les raisons de son exclusion...


Et Nelle se tourna vers Saltis, l'oreille avide. Le temps de la mise au point était venu.



 
Saltis' Dymer

Le Sukra 29 Saptawarar 1507 à 20h39

 
***
Saltis laissa un silence pesant s'installer.
Il était fatigué.
Harassé...

Ses cicatrices le tiraient dans le dos, et il était de fort mauvaise humeur.
Voir Samael ne le rasséréna pas, car le propage était certes un ami, mais aussi un bien curieux Nelda.
Sans vouloir se l'avouer, Saltis n'avait jamais vraiment abandonné son passé de Haut Rêvant, tandis que Samael...
Difficile de même imaginer son passé.
***


Oui, effectivement, les choses ont quelque peu fourchées...
Je me suis emporté.

Ethan Gorgo n'est pas un mauvais bougre.
Les Tchaës de la Fraternité non plus.
Mais leurs préceptes de vie sont inscrits profondément en eux, et certains ont énormément de mal à se défaire de leurs habitudes égotistes...
Ethan Gorgo pense avant tout à préserver son peuple.
De tout.
Même du changement...

En soi, notre faction est un furoncle à la surface de Syfaria à ses yeux.
Jamais il ne le reconnaitra, il est bien trop intelligent pour cela, mais il ne nous permettra point d'établir de quelconques relations tangibles, si ce n'est dans le but de nous asservir à ses vues.

Il a voulu faire étalage de sa sagace intelligence en prenant Nelle pour une jeune fille sensible à la mièvrerie échevelée, et a tenté de la "sauver" en lui présentant les meilleurs aspects de la civilisation du désordre.
Nelle est avant tout une tchaë pour lui.
Innocente car n'ayant pas choisie sa voie, mais l'ayant subie.
En tant que telle, la voir avec moi est une honte à ses yeux, sans aucun doute.

J'ai tenté de tester le prince, mais je suis vite arrivé à la conclusion qu'il n'en sortirait rien, ce à quoi je m'attendais dès le début.
J'ai donc décidé qu'il fallait partir, et espérer que cet être d'un autre temps serait bientôt bousculé dans ses convictions et ses prérogatives par le changement qu'implique l'âge de la Rédemption.
Il est aveugle.
La Bulle bleue est plus réceptive, mais je renâcle à établir des contacts poussés avec eux.
Avec elles, plutôt...

Lylieth, Cyan et Thanakis sont femmes de bonne volonté.
Mais...
J'ai l'instinct qui me chatouille à devoir engager plus loin des discussions avec elles.
En effet, la société du désordre est fragile.
Je ne voudrai pas entrainer par mes actes et paroles plus de dissensions qu'il n'en existe actuellement.
Il va falloir procéder par petites touches.
La mienne était grasse et sombre.

Faites que la votre, Samael, soit vive et colorée...

Si vous êtes pressé, n'hésitez pas à poursuivre votre chemin.
Ma fille et moi devons aller chercher un Mégalithe, non loin de là...
J'ai peur qu'il ne se rapproche de Farnya, et qu'on nous accuse d'en être responsables s'il venait à se démultiplier.

J'ai été heureux de vous revoir, Samael.
Vraiment...


***
Saltis replongea dans ses pensées, sans regarder sa fille.
Il...
Il ne savait pas comment lui exprimer qu'il regrettait la façon dont elle avait touché du doigt la lourdeur labyrinthique de la tache de propage, et ce que cela imposait à Saltis.
Il ferma les yeux...
Et songea qu'il était si paisible de plonger dans les rêves.
La Carnine lui manqua, ce soir là...
***


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Samael

Le Luang 1 Otalir 1507 à 06h40

 
Samael écouta attentivement le récit de son compatriote. Il se dit en lui même que ce passage dans les villes Tchae ne seraient pas de tout repos. Les préjugés avaient la peau dure et la confrérie semblaient s'enfoncer dans sa paranoia démente.
Le Nelda s'approcha du bivouac de ses amis et se débarrassa de son sac et de sa lourde cape.


Je partirais aux aurores pour Farnya. Puis je partager votre veillée et votre bivouac? Il y a bien longtemps que je n'ai pas dormi prés d'un feu. Il doit me rester un peu de viande de ma dernière chasse, on peut la partager.

Le Nelda déballa de sa gibecière les carcasses de deux petits mammifères aux longues oreilles et au pelage soyeux.



A la broche avec quelques herbes et arrosé d'un peu de miel de Sykramen, ca me semble gastronomiques comme menu.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Nelle

Le Luang 1 Otalir 1507 à 14h55

 
Nelle écouta tout aussi attentivement les explications de son père, qu'elle attendait depuis qu'ils avaient quitté le bureau du prince...
Elle comprenait un peu mieux son point de vue, mais n'était toujours pas d'accord avec lui pour autant...
Elle songea avec amertume qu'elle, elle avait procédé par ces petites touches, vives et colorées, qu'il conseillait à Samael, avant que lui-même ne vienne mettre ses grosses pattes dans le plat !

Ah il n'espérait rien de l'entretien avec le prince ? Mais ce n'était pas son cas à elle, qui était en voie d'aboutir justement à quelque chose avant qu'il ne mette tout en l'air...
Oui le précepteur n'était pas des plus ouverts, oui la discussion pouvait être longue et laborieuse avant qu'un climat de confiance, mutuelle, s'installe... Et bien justement ! Il fallait prendre le temps de le laisser s'installer !
Peut-être qu'effectivement le prince l'avait considérée comme une tchaëe "perdue", à ramener vers le Désordre... Et quand bien même !?
Qu'importe les raisons pour lesquelles il s'était intéressé à elle et à ce qu'elle avait à dire, le principal était qu'il le fasse !
Il l'avait questionnée, et avait écouté ses réponses... n'était-ce pas déjà un petit pas ?
Pourquoi avoir tout brusqué, s'il savait pertinemment que ce n'était pas la bonne méthode...?

Nelle poussa un soupir, en songeant à tout cela... Mais comme toujours, malgré l'amour qui les unissait, le dialogue était laborieux entre le père, souvent absent et maladroit, et la fille, adolescente rebelle parfois exigeante...
Finalement, Nelle garda ses pensées pour elle, acceptant avec bon coeur de passer à un autre sujet quand Samael déballa ses victuailles.


Et bien oui, à nous tous nous allons pouvoir élaborer un repas digne de ce nom !

Elle s'attela à mettre à cuire les carcasses du propage, puis se tourna vers lui, l'air curieux :


Et vous alors, racontez-nous donc comment s'est déroulé votre périple jusqu'ici ? Vous venez de Korsyne, c'est bien cela ?



 
Samael

Le Luang 1 Otalir 1507 à 22h21

 
Samael sourit devant l'occasion tendu par la jeune Tchae de faire une bonne conversation. Tout en préparant les mets, le Nelda s'éclaircit la voix :

Si il vous a déja été donné de visiter Korsyne, vous devez savoir que cette perle du désert est un lieu trés reposant. D'ailleurs elle n'abrite pour ainsi dire que des Arpenteurs du rêve assidu.

Le vent chargé de sable et de poussière faisant plus de bruit que la vie de la rue la plus fréquenté de cette ville. Tout y est si pesant qu'on se met à parler à voix basse, rien que pour ne pas troubler cette quiétude.

Par contre, Jypska est la face pile de la Faction des Rêvants. Tout en bruit la ou Korsyne n'est que silence et murmure. De Jeunes Neldas y parcourent la ville insouciant, bruyant, s'adonnant à leurs perpétuels jeux et aux traditionnels chahut des jeunes de leur age. Des marchands vous héle à tous les coins de rues. Mais étrangement lorsque j'y suis passé cette fois ci, il y régnait une atmosphère étrange. Une vague de terreur sévissait, de mystérieuses ombres perturbant la sécurité des lieux. Chaque soirée voyait un couvre feu implicite de la population, chacun étant effrayé par cette terrible menace. Mon arrivée fut presque pris avec suspicion, me valant un interrogatoire officieux du grand Boaz. Notre ami contemplateur Orol Nar a été sollicité pour assister les guerriers Neldas dans leur enquête. J'espère qu'ils s'en sortent et que ce fléau a été contré.


Samael se tut quelques instants aprés ce long monologue et regarda la viande rotir délicieusement, léché par les flammes.


Vous ais-je dit que mon voyage commença assez mal, car une fièvre me cloua au lit pendant presque 2 semaines. Je dut garder la chambre à l'auberge du MOuch'kin de Jypska. Me levant à peine pour manger, dormant peu ou d'un sommeil trés agité par des rêves tous plus morbides les uns que les autres. Avez vous déja été piqué par une horde de Sykramens? Je pense qu'une de ses vilaines piqures fut la cause de mon état. Les montagnes au Nord de Jypska regorgent de Sykramens, tout autant que la bordure du désert entre Korsyne et Farnya grouille de Placides.

Samael ôta la viande du feu et partagea en quatre parts égales. Il en prit une et se dirigea vers le lac tout proche. Le Nelda récita une prière :

Père des Océans, Gardien de nos Terres,
Accepte cette offrande de chair.
Accepte de partager notre repas,
Garde nous de ton courroux
Et éclaire nos chemins jusqu'à ton infini Sagesse

Samael jette la viande le plus loin possible dans le lac, puis sort sa dague et la passe sur le dos de sa main droite, un filet de sang perlant dans l'eau.

Père des Océans, Gardien de nos Terres,
Accepte cette offrande de sang.
Accepte d'honorer nos souffrances
Protège chacun de tes serviteurs,
Et montre nous la route de nos destins.


Samael revient silencieusement auprés du feu et s'assied devant son écuelle fumante de victuailles.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Nelle

Le Luang 1 Otalir 1507 à 23h39

 
Nelle observa avec curiosité le rituel du nelda, sans toutefois parvenir à saisir les paroles qu'il semblait adressait...au lac ?
Il n'y avait pas de dogme à proprement parler dans la philosophie des Témoins du S'sarkh, mais certains matérialisaient leur croyance de diverses façons... Celle-ci devait certainement en être une de plus.

Pragmatique, Nelle mangea sa part avec appétit et sans le moindre scrupule. Le S'sarkh était bien assez grand pour se nourrir tout seul, elle en était persuadée.
Elle sortit ensuite un fromage acheté à Farnya, et en proposa à leur compagnon, après une vague hésitation où elle se demanda s'il allait en gaspiller un quart dans le lac...
Mais celui-ci se contenta d'en découper un morceau pour lui-même, au soulagement de la jeune fille. La route jusqu'au mégalith pouvait être longue, et les vivres précieux.

Puis, bien que sentant la fatigue la gagner, après cette journée mouvementée, elle poursuivit la conversation là où Samael l'avait arretée, à la fois par politesse, mais aussi par curiosité :


Pour ma part je n'ai jamais vu Korsyne, non.

Elle sourit d'un air d'excuse :

Mon périple commence à peine, et c'est d'abord aux portes de Syrinth que nos pas m'ont menée. J'aurais toutefois du mal à vous la décrire, puisque justement nous n'avons au final jamais pu passer les portes...


Elle sembla réfléchir quelques instants, se remémorant certaines paroles de son père adressées au prince tchaë, avant d'ajouter en fronçant les sourcils :

Une épidémie aussi mystérieuse que mortelle à Syrinth, des ombres menaçantes et inquiétantes à Jypska... Autant de signes qu'il faut relayer au mieux aux transcients... Peut-etre y verraient-ils un rapport ?


Elle se tourna vers son père, guettant sa confirmation... N'avait-il pas lui-même, face au prince, auguré de sombres moments à venir...?
Ce que leur apprenait le propage semblait appuyer ces prédictions...


 
Saltis' Dymer

Le Merakih 3 Otalir 1507 à 21h01

 
Saltis était fort las, et ronchonnait par devers lui...
Mauvaises nouvelles, mauvaises sensations.
Perdu dans ses pensées, il ne suivait qu'avec grande difficulté la conversation, et la laissa s'éteindre sans ajouter un mot, n'ayant pas prêté attention aux dernières paroles de Nelle.

Puis, avec un regard de compassion, il fit ses adieux à Samael, embrassa Nelle sur le front, et alla se coucher, sans véritablement avoir gouté au plaisir de ce repas entre amis.
En famille...

Il se demandait s'il n'était pas trop vieux pour tout cela.
Si les temps à venir avaient vraiment besoin de lui.
Tous étaient obtus.
Nul ne percevait que les choses iraient de mal en pis.

L'âge de la Rédemption serait l'âge de la perdition s'ils poursuivaient leurs efforts à se boucher ainsi les oreilles avec la fiente du passé.



Libre est la voie du S'sarkh !

 
Samael

Le Dhiwara 7 Otalir 1507 à 20h34

 
Samael suivit l'exemple de son viel ami, saluant la jeune Nelle. Il rejoignit sa couche. Le lendemain trés tot il reprendrait la route afin de profiter du temps limité qu'on lui a autorisé à passer en la ville de Farnya.

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

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