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Le Luang 8 Otalir 1507 à 23h08
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De nombreux tests avaient été effectués en laboratoire ces derniers jours ... des dix paillasses que comptait le laboratoire, quatre seulement étaient encore opérationelles.
La première avait été rongée par de l'acide pur, la seconde était recouverte d'une colle à toute épreuve, la troisième avait commencé à se ramollir puis à prendre une consistance caoutchouteuse elle était à la fois collante et flexible ...
La quatrième avait implosé, il ne restait rien que des traces de suie indélébiles à son précédent emplacement.
La cinquième, quant a elle, avait subitement disparu !
La sixième, moins stupide que les autres, s'était enfuie en voyant le maître alchimiste entrer dans la salle ... bien que l'on murmurât dans les coursives du comptoir des artisans que cet anecdote n'était qu'une illusion provoquée par le surmenage ...
Disciple ! Disciple !
Disciple : (d'une voix résignée) - Oui, maître ...
Iucounu arborait sa plus belle tunique, tout en pourpre et jais avec des broderies argentées, les tests de la veille étaient très concluants et il n'avait guère "usé" que 3 nouveaux disciples ces trois derniers jours ce qui portait à une demi-douzaine le nombre de ses "victimes" récentes.
A la décharge du maître Alchimiste, les disciples s'employaient très bien à provoquer eux-même des accidents et les formules du maître n'en était pas tout le temps la cause.
C'est le grand jour ! Et je sais désormais quel est le dernier ingrédient qu'il me faut, j'en ai rêvé cette nuit !
Va me chercher du miel de Sykramen sauvage en quatrième vitesse et surtout, prend garde à ne rien renverser !
Se détournant de son disciple, le maître alchimiste commençait à s'affairer, rassemblant moult ingrédients et ustensiles sur sa paillasse miraculeusement préservée.
Disciple : - Heu ... maître ... c'est à dire que ...
Les yeux lançant des éclairs, Iucounu se retourna en dardant des yeux S'sarknessiens sur l'apprenti alchimiste qui aurait sans doute souhaité, en cet instant, entrer dans un trou de souriceau.
Comment ? Tu es encore là ?
Disciple : - Nous ... nous n'avons plus de miel de Sykramen sauvage maître.
Ah ... Eh bien va me quérir du miel de Sykramen apprivoisée !
Voyant que le disciple ne bougeait pas, Iucounu arbora un air encore plus terrible, celui-là même qu'il avait lorsqu'à 5 cycles, son cousin Ildefonse lui avait chipé son ours Saturnin, son préféré ...
Bien ... Puisqu'il faut que je fasse tout moi-même, je vais en quérir dans la montagne, je ne serais pas long.
Interdit à quiconque d'entrer dans le laboratoire, serait-ce le S'sarkh lui même !
Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !
Le Castel Iucounu
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Le Matal 9 Otalir 1507 à 12h37
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La créature qui fut autrefois une abeille se tenait devant Iucounu.
Etant parvenu à l'isoler contre les remparts de la cité après une âpre lutte de plusieurs jours, le maître alchimiste sentait le goût de la victoire et ce malgré les nombreuses plaies qui recouvraient ses bras nus.
Le dard et les crocs de la sykramen semblaient avoir fait des ravages mais à y regarder de près, les blessures n'étaient que bénignes.
Ne serait-ce le poison qui coulait dans les veines du géant Tchaë, il n'y aurait eu aucune raison de s'inquiéter.
Iucounu revoyait mentalement le moment où voulant esquiver une attaque particulièrement violente de la créature pervertie par le S'sarkh, il avait roulé sur lui même et avait senti plusieurs fioles se briser dans son sac ... Les potions d'antidote avaient les premières fait les frais de cette charge féroce ... la prochaine fois, il les protègerait mieux, se jura-t-il en serrant les dents, le venin faisait son effet, petit à petit et les soins magiques du mage ne faisaient que retarder l'échéance ...
La victoire se dessinait mais le temps était compté pour Iucounu, il devait boire un contrepoison rapidement ...
Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !
Le Castel Iucounu
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Le Sukra 13 Otalir 1507 à 12h29
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Un projectile propulsa la Sykramen sur le sol, le corps de la créature était parcouru de tremblements convulsifs, elle se mourrait.
Victorieux, le mage s'avança pour quérir son trophée, sûr de lui ...
Le loup malfaisant était tapi dans un maquis et observait la lutte, sa meute restait généralement à l'écart des Tchaës qui se révélaient des proies peu dociles et souvent trop coriaces.
Celui-ci semblait particulièrement redoutable à la meute, de ses mains jaillissaient des éclairs et il terrassait la Créature-bourdonnante-aux-mortelles-piqures.
Wioum le vieux loup gris avait vécu longtemps, plus longtemps qu'aucun autre chef de meute et il voyait l'envie poindre dans le regard des jeunes, il connaissait ce regard pour avoir lancé le même à l'ancien vénérable chef de meute avant de le défier.
Wioum savait qu'il pouvait vaincre n'importe lequel de ses rejetons mais il doutait d'avoir suffisamment de forces pour les vaincre tous ... Il lui fallait assoir son autorité et l'occasion se présentait ... s'il défiait le Tchaë-qui-lance-les-éclairs, la meute le respecterait et le craindrait encore longtemps, peut-être un hiver supplémentaire ...
Le maître Alchimiste s'arrêta net au son d'une brindille qui craque.
Se retournant, il aperçut l'éclair gris qui fondait dans sa direction.
Il fit un bond en arrière en brandissant son bouclier Thaumaturgique, poli comme pour une parade militaire.
Wioum avait observé la lutte, il vit le Tchaë-qui-lance-les-éclairs lui tourner le dos et s'avancer vers la Créature-bourdonnante-aux-mortelles-piqures. Saisissant sa chance, il s'avança de quelques pieds afin de bondir sur sa proie, aussi silencieux qu'un spectre ...
**Crac**
... une brindille l'avait trahi, il n'avait plus commis ce genre de gaffes depuis qu'il était louveteau ...
D'instinct, il bondit avant que le Tchaë-qui-lance-les-éclairs ne réagisse et fut aveuglé par l'éclat de la chose-qui-brille.
Wioum passa à quelques centimètres à peine de sa proie, ses puissantes mâchoires claquant dans le vide ...
Iucounu glissa sous la surprise, bousculant la Sykramen moribonde.
Interprétant cet "assaut" comme le coup de grâce, elle lança ses forces dans une dernière joute et parvint à grand peine à se propulser vers le Tchaë, dard en avant.
Le choc fut violent, l'abeille géante pervertie par le S'sarkh s'écrasa sur le maître alchimiste, plantant son dard dans sa jambe droite.
Celui-ci avait jeté son bras droit instinctivement devant lui en guise de parade et accueillit l'hyménoptère géante avec la tranche de son bouclier Thaumaturgique.
L'insecte fut coupé en deux ...
Wioum n'avait pas perdu une miette de la scène, ses réflexes et sa dextérité avaient encore faibli depuis l'hiver précédent et le Tchaë-qui-lance-les-éclairs lui apparaissait maintenant encore plus redoutable qu'il ne l'avait pensé.
Se ramassant sur lui même, il bondit dans les buissons et disparut dans la lande espérant que son défi suffirait à apaiser la convoitise des jeunes mâles aux dents longues ...
Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !
Le Castel Iucounu
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Le Dhiwara 14 Otalir 1507 à 13h37
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Le maître alchimiste restait assis, interloqué par la violence de l'assaut et surpris par l'attitude du loup malfaisant qui avait disparu aussi vite qu'il était arrivé.
Un autre Tchaë s'approchait au loin, peut-être était-ce lui qui avait effrayé le loup ... Iucounu se laissa distraire par ses réflexions quelques instants, restant là, assis à flanc de montagne à respirer l'air épuré de cette sauvage contrée.
Il avait déjà combattu nombre de loups malfaisants et même fabriqué quelques capes et descentes de lits avec certains d'entre eux et il savait qu'il était de force à tenir tête à toute une meute mais aujourd'hui, épuisé par son combat et par le venin qui l'affaiblissait toujours plus d'heures en heures ...
Prenant une dernière respiration, le mage se concentra suffisamment pour se lancer un sort de contrepoison, le sortilège demandait trop de concentration pour être lancé en plein combat et pour tout dire, il en avait oublié la formule quelques mois auparavant lors de sa mésaventure avec les émissaires de l'équilibrium.
Celle-ci venait de lui revenir subitement ... toute trace de poison s'évanouissait maintenant à la vitesse d'un braxat au galop, Iucounu se leva pour accueillir le nouveau venu, tout en murmurant de complexes formules de soin qui le revigoraient.
Lorsqu'il claqua des doigts, Kiouguel apparut et l'informa immédiatement sur l'identité du Tchaë :
Kiouguel dit : Il se nomme Asulf, maître, il vient d'être admis au sein de la bulle rouge.
Asulf, oui, je l'ai déjà entendu ...
Bien ... j'aimerais que tu m'informes des mouvements des meutes de loups malfaisants environnantes ...
Kiouguel dit :Des meutes de ...
Mais, c'est horriblement dangereux !
Et puis, c'est vraiment difficile, ils peuvent me flairer et me tendre un piège, j'ai déjà vu des mous ...
Silence !
Je ne t'ai pas demandé ton avis, exécute seulement mes ordres ou peut-être souhaites-tu que je révise ton contrat ?
Lorsque le mot contrat retentit, le mou avait déjà disparu ...
Le cadavre de la Sykramen était riche en pollen, la récolte fut excellente et suffisait largement aux besoins de l'alchimiste pour l'année entière, Iucounu en remplit plusieurs pots et contacta son apprenti pour qu'il vienne en chercher une partie maintenant que la zone était sécurisée.
Puis, il se dirigea vers Asulf, le salua et l'invita à le suivre.
Salutations frère Asulf, content de vous voir, j'espère que nos frères rouges ne vont pas tarder à nous suivre.
Par ici, le lieu du rendez-vous se situe un peu plus au nord-ouest.
Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !
Le Castel Iucounu
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