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Le Merakih 24 Otalir 1507 à 13h10
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Ristakovik s'était finalement déplacée elle-même. Le rapport des gardes de la cité qui avait remonté jusqu'à elle avait attiré son attention : un jeune mâle qui venait apparemment d'être déclaré "libre" demandait à traverser Utrynia. Au premier abord, la Mestre de ville s'était demandé pourquoi une telle demande, puisque tout membre du Matriarcat, mâle ou femelle, apte, inapte, ou libre, pouvait déjà arpenter sa cité sans avoir besoin d'une quelconque autorisation...
Mais justement : ce mâle apparemment récemment affranchi n'arborait déjà plus les couleurs de sa faction, mais celle de l'Equilibrium...
La guerrière arriva d'un pas vif aux cotés des gardes et du mâle, qui attendaient tous une décision de sa part pour savoir à quoi s'en tenir.
Elle le toisa de haut en bas sans trahir le moindre sentiment, puis s'adressa à lui d'une voix tout aussi neutre :
Hajar, Manüsh.
On m'a informé de votre requête... Ainsi, votre devoir tout juste acquitté, vous nous quittez déjà ? Votre vie au sein de la Ruche fut-elle si douloureuse que vous accordiez déjà votre coeur et vos bras à une autre faction, avant même d'avoir quitté nos terres...?
C'est votre droit, et nul ne s'y opposera...mais voudriez-vous bien cependant m'en expliquer les raisons ?
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Le Merakih 24 Otalir 1507 à 15h49
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La Mestre haussa un sourcil.
Il est curieux de constater que, prétendant ne pas savoir quoi faire, vous ayez cependant si vite revêtis les couleurs de l'Equilibrium.
Etait-ce donc ce que votre instinct vous dicte ?
Elle fit une pause, sembla méditer quelques instants sur les paroles du manüsh, puis reprit d'un air plus engageant :
Pourtant je n'ai pas l'impression que vous vouez à Syfaria le même culte que ces déséquilibrés... Je n'ai pas non plus l'impression que vous désiriez tant que cela fuir notre patrie...
Est-ce là une réponse qui pourrait changer votre futur ?
Ristakovik plongea son regard dans celui de l'homme, avant de rajouter d'une voix soudainement tranchante :
Je ne le souhaite pas.
Et devant son air décontenancé, elle repris, de nouveau radoucie :
Non pas parce que je prendrais plaisir à voir s'effacer votre touche du tableau.
Mais vous êtes libre, Manüsh Kelldras. Et de ce fait, ce n'est plus à moi ni à aucune autre de vous dicter vos actes ni vos decisions. Elles vous appartiennent désormais.
Elle fit un signe de la tête aux gardes, qui s'écartèrent pour retourner à leur poste, et de son bras lui indiqua la cité.
Vous pouvez arpenter Utrynia sans crainte, Manüsh, et y résider le temps de réfléchir à ce que vous désirez vraiment. Nulle ne vous pressera ni ne vous demandera des comptes, vous êtes ici chez vous tant que vous le déciderez. Mais c'est à vous de le faire, et rien qu'à vous.
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Le Merakih 24 Otalir 1507 à 20h47
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Ristakovik observa quelques instants le manüsh d'un air un peu amusé et bienveillant, avant de répondre :
Je pense que vous faites allusion à la famille des Gardiens Malgré Eux ou à celle des Sang-Cesse...
Mais on n'intègre pas concrètement une Famille, on rejoint surtout son courant de pensée et sa philosophie, que l'on applique chaque jour dans ses faits et gestes. Ainsi, vous pouvez décider d'être un Gardien Malgré Vous ou un Sang-Cesse, mais je vous déconseille de vouloir prendre contact avec la Matriarche d'une de ces deux familles sans avoir une bonne raison pour le faire.
Vous pourrez par contre rejoindre les rangs d'une Cariatide, et pour cela, puisque vous semblez symbiosé, je te conseil d'exprimer vos questions ou d'exposer vos affinités dans notre consensus afin que nos soeurs symbiosées vous guident et vous proposent une branche hiérarchique à intégrer.
Elle fait une pause, attendant que Kelldras se redresse, avant de lui tapoter l'épaule avec une familiarité inattendue, et de conclure avant de s'éloigner :
Vous voilà au début d'une nouvelle vie, manüsh Kelldras, à la fois de mâle libre et de symbiosé. Je vous souhaite d'apporter une touche colorée au Tableau.
Je retourne à la mairie, n'hésitez pas à m'y contacter si vous avez d'autres questions.
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