Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Refleurir les jardins d'Ykena

Botanistes et Naturalistes bleus en mission
[important]
Détails
Sujet lancé par MJ Syfaria
Le 29-10-1507 à 17h55
407 messages postés
Dernier message
Posté par Baër'lupis,
Le 29-01-1508 à 13h21
Voir
 
Krepion Loudmer

Le Julung 22 Nohanur 1507 à 20h00

 
*** Le vieil infirme commence à peine à se relever laborieusement que la gamine et l'Erudite rapetissent déjà à l'horizon, s'éloignant d'un pas vif avec à peine quelques regards en arrière pour les deux vieux qu'elles laissent en arrière.
Le temps de resserrer les sangles de sa jambe, reprendre en main sa canne, bourrer et rallumer sa pipe, elles ne sont carrément plus visibles. ***

Pfff...sont passés où les deux gonzesses ?!
Non contente d'gaspiller mon hydromel, v'la qu'maint'nant elle nous laisse en plan, la Thanakis... ça m'apprendra à vouloir êtr' sympa, tient... Pfff...fichues bonn' femmes...


*** Haussant la voix dans la direction qu'elles ont prise, il rajoute : ***

Surtout nous attendez pas, hein !


*** C'est donc en s'adonnant à une de ses activité préférées -râler- que le vieux marin se met en route, bientôt suivi par la botaniste.

*Plotch*

Le vieillard s'arrête décontenancé et regarde le sol. ***

Et ben v'la autr' chose ! C'est quoi cett' merde ?!
Rhooo, la belle jamb' de bois d'l'Erudite...


*** Il se tourne vers la botaniste et la met en garde, tout en essuyant consciencieusement son pied de bois dans l'herbe. ***

Faites gaff' où vous mettez les pieds, y'a d'la crotte de nelda dans l'coin.

Merci de vos conseils, mon ami ! Faisons donc bonne route ensemble !


*** Ah tiens, elle aussi elle a remarqué qu'ils ont été laissés en plan par la jeunesse... Au moins elle a le mérite de le prendre avec philosophie. D'ailleurs, la voilà qui se met à lancer des sorts, et les deux vieux allongent soudain le pas. Pas suffisamment pour rattraper les deux demoiselles, cependant, car lorsqu'ils s'arrêtent devant la tutulipe-pe elles ne sont toujours pas visibles.

S'ensuit par contre un dialogue légèrement entaché de romantisme : ***


J-j-j-je-je-je c-c-c-cr-cr-croit qu-qu-qu-qu'cet-t-t-t-te f-f-f-fl-flflfl-fleur d-d-dd'vrait v-v-v-v-v-vou-vous pl-pl-pl-pl-plai-plaire...

P-p-p-pfff, ç-ç-ça en m-m-me f-fait pas r-r-ri-rire du t-t-t du tout !

Ah b-b-b-ba-bah m-m-m-mo-moi n-n-non p-p-pl-pl-plus hein !! C-c-co-comme si j-j-j-j'av-v-vais b-b-be-besoin d-d-d'ça p-p-popour av-v-v-voir l'air r-r-ri-ri-ridic-cu-cu-cule !!


*** Et tandis que la botaniste s'intéresse à la fleur, Krepion reprend sa route de son pas bancal, récoltant au passage quelques nouvelles morsures de chiroptère. Bientôt il aperçoit une satisfaisante fumée qui lui permet d'envisager que le campement n'est plus très loin.
En se rapprochant il aperçoit enfin l'Erudite qui lui fait des signes, et lui dit d'un air innocent : ***


Ah, Krepion ! Nous commencions à nous inquiéter. La Directrice est-elle derrière vous ?

*** Le vieux marin se retourne pour voir la botaniste encore agenouillée devant la tulipe, avant de répondre non sans une légère ironie : ***

A v-v-vous inqu-qu-quiét-t-t-ter, v-v-vraim-m-ment ?
Oui Ba-ba-ba-baër'Lupis et m-m-moi on est j-j-j-juste un p-p-p-peupeu p-p-pplus lents, s-s-sss'cusez-n-n-nounous hein.


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nelle

Le Vayang 23 Nohanur 1507 à 01h16

 
A la grande surprise de Nelle, loin de prendre la mouche le lieutenant se montra au contraire on ne peut plus avenant :

Bonjour R... Nelle. V-vous semblez avoir eu quelques déboires lors de la traversée de la forêt. J-je-jeu... *haussement d'épaules* ne pouvais pas relâcher ma protection de la Grande Erudite pour veiller sur tout le monde... Mémé maintenant, je peux-peut-peut-être vous apposer des bandages sommaires ? Ne craignez rien, je suis également un soigneur confirmé !

Abasourdie, et passablement épuisée par la route, Nelle le laissa faire sans trouver quoi répondre, se contentant de suivre de ses yeux étonnés chaque mouvement du soldat. Quand il se redressa avec contentement, les quelques blessures de la jeune fille étaient impeccablement bandées et ne la faisaient même plus souffrir.

Et voilà le travail !
Mais ce n'est pas l'Erudite qui m'appelle ? Je repars avec la satisfaction du devoir bien accompli !


Et avant qu'elle ait eu le temps de le remercier, il s'éloigna sans se retourner, l'air subitement pressé... Curieux personnage, songea-t-elle en le suivant des yeux.

Puis elle se laissa glisser au sol et se replia en chien de fusil, laissant son regard se perdre dans la danse des flammes, et regrettant intérieurement que les maux de l'esprit ne puissent être soignés avec autant d'efficacité...
Dans sa tête les messages mentaux se succédaient, mais ne survenait toujours pas celui qu'elle attendait, celui qu'elle espérait tant, celui qu'elle guettait avec tant d'acharnement silencieux depuis deux jours.
A chaque heure qui passait, Nelle perdait espoir de revoir son père un jour...


 
Cyan

Le Vayang 23 Nohanur 1507 à 19h25

 
*** Cälli et Cyan étaient retournés au campement, mais le trouvant presque vide, ils avaient décidé d'explorer le Nord Ouest en attendant les autres.

Bien vite, Cyan vit au loin une vigne Trompe-la -Mort. Elle envoya un message à Thanakis pour savoir si la plante était intéressante ou non pour le jardin.
Cälli, plus téméraire, s'approcha rapidement de la plante, tandis que la Bien Aimée confirmait qu'il fallait bien en récolter des pépins.

Puis Cälli partit rapidement vers le Nord Est, si rapidement qu'il disparu du champ de vision de Cyan qu'elle avait pourtant étendu grâce à un sort.

Quand elle parvint enfin à la rejoindre elle lui dit dans un sourire essoufflé
***


Ouf, je t'ai rattrapé ! Tu cours trop vite pour moi !

*** Cälli prit Cyan dans ses bras. ***


Alors repose toi quelques temps contre moi.

*** Et en souriant, il lui lança un sort de soin car elle s'était fait attaquée en chemin. ***


 
Nelle

Le Vayang 23 Nohanur 1507 à 19h26

 
L'atmosphère est calme au campement. La plupart se remettent tranquillement de leurs blessures et de la fatigue accumulée au cours des explorations parfois hasardeuses.

Après avoir passé la matinée entière à se concentrer sur son parchemin de chimère, Nelle a finalement réussi à l'achever sans la moindre rature. Elle enroule soigneusement le vélin et le range dans son sac, en attendant le retour de Cyan et Cälli.
Puis elle ravive les braises du feu devant elle, remet une buche et regarde les flammes reprendre vie d'un air nostalgique.

N'ayant plus rien pour s'occuper l'esprit, Nelle ne peut empêcher ses pensées moribondes de revenir une nouvelle fois vers son père, et ses yeux gonflés d'avoir déjà trop pleuré s'imbibent de nouvelles larmes.

A quelques pas de là, au bord du chemin, Thanakis s'occupe de l'equilion, lui brossant le ventre avec énergie, et l'animal se roule sur le dos de contentement, réussissant l'exploit de ne pas écraser ni même blesser sa maitresse dans l'action...
Les pensées de Nelle dérivent alors vers le Prince et les curieuses nouvelles qu'il lui a envoyé. Elle repense à ce qu'il lui a dit, ou plutôt à ce qu'il ne lui a soigneusement pas dit, avec une certaine perplexité... De quel nouveau jeu est-elle le pion ?

Mais son questionnement s'arrête là, interrompu par les cris agonisants d'un nelda qui vient s'affaler sur le bord du chemin. Sans comprendre le moindre mot du mourant, un seul coup d'oeil dans sa direction suffit pour en deviner le sens : l'homme-loup est littéralement en train de se vider de son sang...
Sans réfléchir, Nelle se lève d'un bond et se précipite vers lui tout en appelant à l'aide. Elle pose ses mains sur les plus graves blessures et incante un premier sort de soin. Après la troisième incantation le nelda est toujours mal en point, mais ne semble plus en danger de mort immédiat. L'argonaute Maollan vient d'ailleurs prendre le relais pour améliorer encore magiquement l'état du blessé...

Nelle reste agenouillée devant lui, les mains et les vêtements maculés de son sang, l'air hagard.
Cruelle providence que celle qui a mené ce nelda agonisant ici et maintenant...


 
Thanakis

Le Sukra 24 Nohanur 1507 à 01h16

 
En pleine toilette musclée de l'Equilion, Thanakis n'entend ni ne voit la scène inhabituelle qui mobilise peu à peu toute la troupe de ses compagnons de mission. Les cris des témoins se perdent dans les borygmes puissants de l'animal brossé, d'autant que l'Erudite doit rester attentive à ne pas se faire blesser par mégarde... S'occuper d'Erjin demande une certaine concentration, compte tenu de son poids.

Un peu plus tard, quand elle relève la tête et mène sa monture brouter vers l'orée du bois, c'est la tente qui lui masque l'essentiel. Il fait nuit noire lorsqu'enfin, revenant vers le camp, elle remarque un attroupement à quelques dizaines de pas, dans la lumière blafarde de deux lunes en croissants. Elle s'approche, intriguée...

On s'affaire autour d'un Nelda, blessé à mort, mais déjà bien soigné, magiquement soulagé, oint et bandé par Nelle, Sirohl, Maollan et Baër'lupis. Il est tiré d'affaire, mais encore faible.

La Première-Née se penche, observe bien les lésions du gisant. Alors qu'elle va parler, une ombre passe dans son regard. Elle se redresse, regarde à droite et à gauche, sur ses gardes. Curieusement, elle ne dit rien, n'exprime rien...

Après quelques minutes, elle s'en retourne au campement, revient avec une mallette de médecine militaire, et s'occupe de l'épaule démise du blessé.


 
Nelle

Le Sukra 24 Nohanur 1507 à 02h25

 
Le nelda hors de danger, Nelle s'écarte en silence, laissant ses compagnons s'activer autour de lui et finir de le remettre d'aplomb.
Son regard fixe et encore choqué reste rivé sur le blessé. Même si la comparaison peut sembler stupide, Nelle ne peut s'empêcher de penser à son père... A-t-il souffert, a-t-il agonisé ainsi avant de mourir, lui, le corps écrasé, déchiré, découpé, torturé...?!

Soudain la vue du nelda lui devient insupportable.

Nelle se détourne brusquement et se dirige presque en courant vers l'entrée de la tente, où elle s'arrête un instant, haletante.
Quelques minutes s'écoulent avant qu'elle n'esquisse un geste, portant la main à son front. Son visage s'éclaire subitement à la réception d'un nouveau message, tandis qu'elle finit de pénétrer dans le teepee.
A l'abri des regards, la jeune tchaë à fleur de peau depuis deux jours fond une nouvelle fois en larmes... Des larmes de joie.


 
Krepion Loudmer

Le Sukra 24 Nohanur 1507 à 15h50

 
*** Krepion a observé la scène de loin, sans que l'idée d'intervenir lui vienne à l'esprit. Ou plutôt, elle est venue pour repartir aussi sec : ne connaissant aucune sorcellerie, étant presque incapable de soigner ses propres blessures, sa présence auprès du blessé n'aurait aucune espèce d'utilité. Il a bien pensé à lui offrir à boire, mais d'une part celui-ci parait encore peu éveillé -et le vieillard bougon ne supporterait pas de voir un nouveau verre odieusement renversé par une personne incapable d'en apprécier le geste- et d'autre part ses réserves de vinasse se sont bien trop amoindries pour qu'il envisage raisonnablement de les partager avec un inconnu. Déjà qu'il se rationne lui-même...

Il finit donc par retourner s'assoir devant le feu et rallume une nouvelle pipe, se remettant à ruminer les dernières railleries de l'Erudite. Un coup adorable, un coup détestable, cette femme le laisse définitivement perplexe.
Résistant à l'envie d'ouvrir une nouvelle bouteille de vin, Krepion se morigène une nouvelle fois pour sa stupidité, repensant à l'hydromel renversé. Quel gâchis, non mais quel gâchis !!


Le lendemain matin, le nelda semble aller mieux, bien mieux, et tente vraisemblablement de communiquer, mais dans un baratin tout simplement incompréhensible. Le viellard se lève et s'approche de lui, mettant une nouvelle fois à l'épreuve ses vieilles connaissances de la langue nelda : ***


Et b-ben, tu pparles b-bizarr'ment toi ! Tu c-causes p-pas une langue no-normale ?!

*** Le bégaiement dû à cette saleté de fleur s'atténue peu à peu, mais y'a encore du travail... Rajouté à son nelda passable, ça donne quelque chose de tout à fait risible, et l'equilibrien semble d'ailleurs se méprendre :
***

Pour sur, c'est toi qui baragouine un truc que j'comprend pas! Toi tu m'as l'air porté sur la vinasse, ça m'fait plaisir de rencontrer quelqu'un comme ça !

*** Krepion ouvre les yeux comme deux billes. Pour une fois qu'il est on ne peut plus sobre !! Il s'apprète à expliquer au nelda que son défaut d'élocution n'est en rien dû à la vinasse, mais à une foutue fleur à la noix, mais ce dernier continue sans lui en laisser le temps : ***


Bon, c'est pas tout mais le temps passe, j'ai à faire. Tu remercieras tes copains pour moi !!

*** Et sitôt le nelda se détourne et s'éloigne par le chemin forestier sans laisser au vieillard le temps de répondre... Après l'avoir regardé disparaitre dans le Bois des Ans avec une certaine hébétude, Krepion s'en retourne finalement à sa place près du feu.
Même lui qui n'est pas franchement un modèle en matière de savoir-vivre s'étonne du départ si rapide et si peu reconnaissant du nelda. Il a bien fait de ne pas lui proposer un verre ! ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Asgarh

Le Sukra 24 Nohanur 1507 à 21h16

 
Voilà deux semaines qu'Asgarh avait quitté Zarlif la glorieuse. Il avait parcouru des vallées, traversé deux rivières, franchi quatre forêts, tué trois mouches, retraversé la même rivière, escaladé une montagne, trébuché de la montagne, et bien d'autres... Le nelda avait également essuyé plusieurs attaques d'engeances plus ou moins ridicules. Tant et si bien que quand il rencontra enfin un présence un temps soit peu civilisée, il était au bord de l'agonie.

Tremblant et suffoquant, le voyageur s'approcha du campement, criant au secours et hurlant à la mort. Puis... Puis plus rien, Asgarh revoyait seulement en pensée une petite femme s'approchant l'air dégoûté. Le reste fut brouillé par il ne savait quelle sorcellerie. Toujours était-il qu'à son réveil, il put admirer la splendeur du camp ainsi que l'amabilité des hôtes. Malheureusement, il ne pouvais guère s'attarder ici, on l'attendait (si on l'attendait toujours...).
Asgarh se confondit en remerciement rapide auprès du seul tchaë qui maîtrisait des rudiments de nelda, joua deux comptines puis fit son bagage.

Il s'enfonça ensuite sur le petit chemin terreux, disparaissant aux yeux des petites personnes...


Décidément, que la forêt était belle en cette saison, quoiqu'un peu monotone... Un arbre un buisson, un arbre un buisson, un arbre un Gambol, un buisson, un arbre... Un Gambol?
Fichtre, un Gambol, ici. Du calme, Le bon Pavel disait toujours "la diplomatie est à l'homme ce que..." ce qu'il ne savait plus. Peu importe, l'essentiel était là. Il fallait agir avec prudence...

Asgarh s'élança donc vers la bête et lui dit dans son plus beau nemen
Mais hommages Sir gambol. Si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le prince des maîtres de ces lieux...

La créature ne sembla pas comprendre et ne daignât donner pour seul réponse qu'un cri gutturale des plus effroyables. Le nelda rassembla tout son courage et prit la fuite le plus dignement possible. Au loin se profilait le campement tchaë qu'il avait quitté un jours plus tôt...

Asgarh s'adressa au pochtron notoire, le seul qui semblait capable de comprendre ce qu'il disait.

[Ah, quel plaisir d'vous r'voir! vous m'manquiez tellement que j'me suis dit "pourquoi n'pas repasser partager ma bouteille de cidre"... C'est entendu? Prenez le comme un remerciemment...



*** sitar hero!!! ***

 
Krepion Loudmer

Le Sukra 24 Nohanur 1507 à 23h34

 
*** Le soir tombe quand Krepion voit avec surprise ressurgir le nelda. Celui-ci s'approche d'ailleurs de lui d'un air guilleret, et lui propose de partager une bouteille de cidre !! Ça alors, il n'est peut-être pas si ingrat que ça finalement... Il semble même subitement tout à fait sympathique au vieux marin... ***


Du cidre ?! Ahaah !!
V'nez donc vous installer près du feu !


*** D'un geste, sans même songer à demander à la dirigeante de l'expédition s'il peut se le permettre, il invite Asgarh à s'installer avec lui près du feu. ***


Vous allez où comme ça ? Z'etes pas un peu suicidaire d'vous prom'ner tout seul en plaine cambrousse ?
Savez qu'la forêt grouille d'arraignées, de lapins et même d'écureuils !!!


*** Puis, prenant soudain conscience que tous le monde ne parle effectivement pas le nelda et n'a peut-être pas saisi les propos de l'Equilibrien, Krepion se tourne distraitement vers ses compagnons et leur transmet l'offre : ***


L'nelda a dû s'dire qu'il était parti un peu vite, il est donc rev'nu nous proposer d'partager une bouteille de cidre, en r'merciement des soins reçus...
***
Le vieux tchaë n'avait pas parlé trop fort, espérant secrètement que les autres ne répondraient pas à l'invitation : s'ils ne partageaient la bouteille qu'à deux, ça leur en ferait plus. Même Krepion savait ce genre d'évidence.
Puis, semblant soudain se rappeler quelque chose, il se pencha vers Asgarh et le mit en garde, lui indiquant discrètement Thanakis du regard : ***


Ah au fait, méfiez-vous d'elle : elle sait pas apprécier les bonn'choses à leur juste valeur, l'autre jour elle m'a tout simpl'ment gaspillé un verre d'hydromel...!!
Si elle vous d'mande un peu d'votre cidre, servez-lui juste un fond d'verre, ça s'ra largement suffisant !
Savent pas boire, ces bonn'femmes...


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Thanakis

Le Sukra 24 Nohanur 1507 à 23h45

 
L'Erudite lève un sourcil étonné lorsqu'elle voit le Nelda Asgarh revenir au camp, au pas de course, une bouteille de cidre à la main. Elle le salue aimablement, sans pour autant laisser son travail en plan ; mais pourquoi diable s'échine-t-il à parler nemen, une langue qu'il pratique fort misérablement, alors même que son shaï semble parfait ?

A peine a-t-il montré sa boisson que Krepion Loudmer, plus réactif que jamais, s'est déjà signalé... Non sans curiosité intellectuelle, la Dame Bleue attend la première chanson de bar qui ne saurait manquer de fuser et retentir à travers bois d'ici quelques heures...

Sans plus se formaliser de la présence d'Asghar, elle classe à nouveau ses notes, désormais agrémentées de nouvelles entrées :

Le Chronolys, la Vigne Trompe-la-Mort, La Rosejoue Priapique, et même une Pyrale, ont été découverts ces derniers jours. L'Argonaute Maollan est arrivé le sac plein de graines et de fruits rares, résultat de jours passés en recherches solitaires ; l'Erudite note, quelque peu surprise, que le cartographe ne s'est pas vraiment intégré à la troupe... ce qui ne l'empêche nullement d'être efficace.

La nuit venue, Thanakis s'étire, ôte ses bésicles grossissantes de son nez et parcourt le campement du regard : Nelle discute paisiblement avec Baër'lupis. Krepion Loudmer et son nouveau camarade de bar éclusent des bouteilles en baragouinant un sabir indicible, sans doute émaillé de brèves de comptoir relativement limitées, sur le plan botanique. Sirohl, comme à son habitude, monte la garde à l'écart. Maollan agrémente sa carte d'annotations diverses, sans doute actualisées d'après son dernier périple. Finalement, ne manquent que Cyan, Cälli et Eleuname, qui donnent régulièrement de leurs nouvelles et continuent leurs recherches au nord de la route...

La Première-Née se lève, s'approche de Nelle, attend qu'elle soit disponible et lui demande alors avec douceur :


Comment allez-vous ?

 
Nelle

Le Dhiwara 25 Nohanur 1507 à 00h48

 
La Nelle sortie de la tente ce matin est tout en contraste avec la jeune fille éteinte de ces deux derniers jours. Bien que ses traits soient encore un peu tirés par la fatigue, la tension et le désespoir qui l'habitaient la veille semblent l'avoir quittée pendant la nuit.
Après un déjeuné copieux elle accueille d'un sourire radieux la botaniste qui s'approche d'elle et se met joyeusement à converser de sorcellerie, de calligraphie et d'enluminage avec son ainée.

Son regard dérive souvent vers Thanakis, concentrée sur les dernières récoltes d'échantillons, à qui la jeune tchaë brule de raconter les récentes nouvelles, mais elle ne trouve pas une seule occasion au cours de l'après-midi pour oser la déranger.
C'est donc presque avec soulagement et une joie non dissimulée qu'elle voit finalement l'Erudite l'aborder. Se retenant non sans mal de se jeter au cou de la jeune femme, Nelle lui prend les mains avec émotion :


Oh, Thanakis..! Il est vivant, il est revenu ! Mon père !
Je n'y croyais plus...


Puis elle baisse un peu la voix avec une note de perplexité...

Il m'a.... Je ne sais pas pourquoi, mais dans son message m'annonçant sa résurrection, il me demandais de ne pas ébruiter son retour... L'ébruiter à vos oreilles, je suppose, puisque le reste des personnes ici présentes n'en ont cure de le savoir, à mon avis...

Elle hausse les épaules puis sourit avant de continuer.

Curieuse demande... Je serais bien incapable de vous le cacher, tellement mon soulagement doit être palpable... Et je n'en avais de toute façon pas l'intention...

Elle presse un peu plus les mains de la première-née dans les siennes, avant d'ajouter dans un murmure :


Thanakis... Merci... Merci d'avoir été là pour moi.


 
Thanakis

Le Dhiwara 25 Nohanur 1507 à 01h32

 
L'Erudite soupire en retour, sourit largement à la jeune tchae et lui dit :

J'en suis heureuse, Nelle ! Heureuse pour... pour vous deux ! Oh, j'avais bien remarqué votre curieuse décontraction, dirons-nous ? Mais je l'avais attribuée à une forme de défense, ou de refus : ce genre de chose arrive, lorsqu'on est choquée par une désastreuse nouvelle, ou sous le coup d'une violente douleur... Mais non ! La vérité est bien plus simple, et bien plus belle !

Penchant la tête de coté, Thanakis poursuit, quelque peu amusée :

Ainsi, votre père souhaite me cacher son retour parmi les vivants ? Quelle étrange idée ! Je pense qu'il veut ainsi tester mon honnêteté, ce qui est à la fois prudent et parfaitement honorable.

Elle ajoute, regardant Nelle avec gravité :

Votre aveu risque de le contrarier. Nelle, il t... vous faut apprendre à garder un secret... aussi bizarre ou incongru soit-il, si vos proches en dépendent. Ceci dit...

Vous n'êtes pas en âge de perdre votre père.
En vérité, on ne l'est jamais.


 
Nelle

Le Dhiwara 25 Nohanur 1507 à 11h58

 
Nelle note avec autant de curiosité que la première fois la brève hésitation que marque Thanakis après l'avoir presque tutoyé de nouveau, avant de répondre sans laisser transparaitre son trouble :

Si mon aveu le contrarie, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même : je lui ai demandé les raisons de cette requête et n'ai pas obtenu de réponse... Et il sait pourtant qu'obéir sagement sans poser de question n'est pas dans mon caractère.
Peut-être finalement souhaitait-il que je vous mette au courant, tout en prétendant le contraire ?
Il m'a élevée dans ce précepte d'honnêteté dont il vous a fait la leçon. Et il me connait suffisamment pour avoir deviné l'affection que je vous porte.... Sa demande sans autre forme d'explication n'en est que plus déroutante.


Elle ajoute avec un sourire de dérision :


Je dois être encore trop jeune, trop naïve et trop pétrie d'illusions pour comprendre les tenants et aboutissants de ce genre de jeu du chat et de la souris auquel il semble vouloir s'adonner...

Puis, suivant le cheminement de ses pensées, elle continue en changeant apparemment de sujet :

J'ai d'ailleurs reçu de curieuses nouvelles de la part du Prince... dont j'ai du mal à deviner ou comprendre les véritables intentions...

 
Asgarh

Le Dhiwara 25 Nohanur 1507 à 12h10

 
Asgarh s'installa au coin du feu en compagnie duvieux tchaë. Il sorti trois petits verres de son veston, l'un d'entre eux était ébréché...

Diable, le Gambol, éspérons qu'il n'ai pas trop secoué la bouteille...

Ils allaient être fixés. Asgarh se saisit d'un petit couteau et entama la cire qui protegait le goulot (il en était toujours ainsi en équilibrium). Le bouchon découvert, le nelda ôta ce dernier. Fort heureusement, les secousses étaient moindre et seul une légère mousse sortie de la bouteille.... Signe que le cidre était bien arrivé à maturation. La dégustation pouvait commencer!

Asgarh rempli les deux verres et en tendit un à son nouveau compagnons.


Oh, vous savez, l'aventure, ca vous prend comme une envie d'pisser! Et c(jour là, j'avais très envie... Pas moyen de s'retenir ou d'évacuer l'idée discrètement derriere un arbre.... Il me fallait partir!

Je me suis donc lancé sur les routes avec cette bouteille et un petit sac pour seul bagage...


Assis près du brasier, Asgarh ne faisait pas vraiment attention aux autres petites personnes... Ceux-ci semblaient récolter quelques plantes inconnues au nelda. A quoi cette ceuillette pouvait-elle bien servir?


*** sitar hero!!! ***

 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 25 Nohanur 1507 à 12h36

 
*** Krepion savoure avec délice le verre de cidre offert par le nelda. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas bu de ce nectar, dont la saveur fait remonter d'antiques et agréables souvenirs...
Oui, cet Equilibrien était définitivement quelqu'un d'appréciable.

Passant près d'eux, l'Erudite lui glisse d'un air à la fois réprobateur et admiratif : ***

Se faire livrer du cidre par un nelda de l'Equilibrium en plein bois... il n'y a que vous pour réussir un coup pareil...

*** Après un sourire crispé, le vieux marin lui répond avec le même ton : ***

Oh, 'savez, j'ai fait bien plus surprenant y'a pas longtemps... : offrir mon meilleur hydromel à une érudite...

*** Puis il se tourne de nouveau vers son nouveau camarade, songeant un instant avec un brin de sadisme qu'encourager le nelda à chanter en présence de l'Equilion pourrait agréablement distraire la soirée... Mais non, ce ne serait pas charitable envers un complice de beuverie. La torture subie sous les coups de langue du monstre, Krepion ne la souhaiterait même pas à Thanakis, alors à ce nelda si sympathique, encore moins.
Il se rempli un nouveau verre avant de répondre au nelda : ***


Et ben, z'avez d'curieuses envies d'pisser vous... Et dang'reuses en tout cas ! Z'avez failli crever quand même... Ça vous émeut pas plus que ça ?
Moi, toute fripée et vieille qu'elle soit, j'y tiens à ma peau !!
En c'qui m'concerne, c'est contraint et forcé qu'je me retrouve embarqué dans cette expédition stupide de quête de fleurs sans interêt. Et croyez-moi qu'c'est plus qu'une seule bouteille qu'j'ai embarqué avant de partir !!
Pourtant m'en reste déjà presque rien...

Et donc vous voyagez comme ça, seul, au péril d'votre vie, sans même savoir où vos pas vous mènent ? Z'etes tous suicidaire comm'ça, à l'equilibrium ?


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Thanakis

Le Dhiwara 25 Nohanur 1507 à 15h49

 
Poursuivant son dialogue avec Nelle, Thanakis demande :

Des nouvelles du Prince ? J'ignorais que vous communiquiez toujours avec notre Précepteur. Le connaissant, c'est plutôt... intriguant. Mmhhh...

Le menton dans la main, elle se lève et fait quelques pas dans le campement, plongée dans une soudaine et intense réflexion. Passant à proximité du feu, elle s'adresse machinalement à Krepion Loudmer, dont la réponse acerbe la surprend.

L'Erudite regarde attentivement le vieux tchae : ce qu'il dit ne lui évoque rien. Elle-même ne boit jamais d'alcool et plus généralement, n'avale rien qu'elle n'ait préparé de ses propres mains. Ordre du Roi...

"L'érudite" dont il parle doit être la Directrice Lupis. Si le pauvre homme commence à perdre la tête...

Puisqu'il faut bien répondre quelque chose de censé, elle réplique avec douceur :


Oh, vraiment ? C'est bien aimable de votre part. Je suis certaine qu'elle l'a appréciée.

Le nelda Asgarh, à son tour, lui adresse la parole. Elle lui répond dans une langue étrange, avec une certaine réserve inhabituelle chez cette dame volontiers curieuse, voire audacieuse dans ses fréquentations.

Puis elle s'éloigne, le front plissé. Tout indique qu'elle réfléchit, et que le sujet de sa cogitation est du genre... anxiogène.


 
Nelle

Le Luang 26 Nohanur 1507 à 00h23

 
Nelle suit Thanakis des yeux, désemparée... Elle qui voulait simplement lui demander conseil... elle vient manifestement de mettre les pieds dans un plat qu'elle n'avait pas entraperçu...ou à peine...

Sans quitter l'Erudite des yeux, elle repense une nouvelle fois aux messages du Prince, cherchant le rapport entre ce qu'il lui a dit, ce qu'il ne lui a pas dit dans le but manifeste d'éveiller son intérêt et l'amener à répondre ce qu'elle lui a répondu...et l'inquiétude que cette simple évocation d'un message du Précepteur a provoqué chez Thanakis...

Sa réaction immédiate sans poser plus de question laisse entendre qu'elle sait de quoi il s'agit. Première chose que Nelle ne parvient pas à s'expliquer.
La préoccupation qui agite visiblement Thanakis montre que le sujet ne lui semble pas anodin... Deuxième chose que la jeune tchaë s'explique encore moins...

Finalement, au lieu des lumières de Thanakis, Nelle se dit qu'elle n'a récolté que de nouvelles zones d'ombre...

L'après-midi passe sous le signe d'intenses cogitations pour la jeune tchaë, qui aide machinalement au rangement du camp et à la préparation du départ prévu le lendemain.
Mais quand le soir arrive, elle ne se trouve pas plus avancée. Elle a le choix entre mettre le sujet de coté dans un coin de son esprit et attendre de nouveaux éléments, qui ne manqueront certainement pas de s'annoncer, au plus tard à son retour à Farnya, ou essayer d'y comprendre quelque chose de façon plus efficace.

Et le choix est vite fait : si Nelle sait faire preuve d'une grande patience, elle est aussi dotée d'un respectable entêtement. Surtout quand elle a l'impression d'être le dindon de la farce.
Elle finit donc par rejoindre l'Erudite, et lui demande sans ambages :


Thanakis... que se passe-t-il ?

 
Thanakis

Le Luang 26 Nohanur 1507 à 01h43

 
Toute à ses occupations, l'Erudite marque une pause en voyant Nelle revenir à la charge. Elle semble hésiter sur la conduite à tenir, avant de reprendre le fil de leur précédente conversation :

Que se passe-t-il ? Au sujet du Prince ? Et bien, pour tout dire... je m'interroge sur l'intérêt qu'il vous porte.

Ethan Gorgo ne fait rien par hasard, ni par altruisme. S'il entretient votre sympathie mutuelle, c'est qu'il entend l'exploiter. Dans quel but ? Voilà ce que j'escompte découvrir. J'apprécie modérément qu'on intrigue sur le dos des gens qui me sont chers...

Vous évoquez "de curieuses nouvelles" à son sujet : pouvez-vous m'en dire plus ? Sur quoi portaient vos derniers échanges ? Je manque d'éléments, pour voir clair dans son jeu.


 
Nelle

Le Luang 26 Nohanur 1507 à 12h25

 
Après un instant d'hésitation durant lequel Nelle se demande si elle est stupide ou si c'est Thanakis qui se joue d'elle, elle se contente simplement de répondre à sa question :

Suite à ma rencontre avec le Précepteur, celui-ci a fait mener une enquête pour vérifier la véracité des circonstances de mon adoption par mon propage de père.
Il m'a donc recontactée il y a peu pour m'informer des résultats de cette enquête : celle-ci a révélé que j'aurais encore de la famille à la Fraternité.

En fait ce n'est pas cette information que je qualifie de curieuse et qui me laisse perplexe, mais le fait d'une part que cette branche actuelle de ma famille ne semble pas vouloir reconnaitre officiellement ce lien... quoique, à la reflexion, je ne m'étonne guère qu'ils ne veuillent pas se voir associés à une "renégate" Témoin du S'sarkh...
Mais surtout, le Prince a soigneusement choisi ses mots, en me relatant tout cela, pour éveiller mon intérêt...et donc m'amener à agir à l'encontre de la volonté de cette...famille.

Il voit donc manifestement un intérêt à les contrarier...en me proposant d'authentifier moi-même les documents concernant ce lien dès mon retour à Farnya.


Nelle semble réfléchir quelques secondes, avant de conclure :

Voilà, vous avez tous les éléments dont je dispose.

 
Krepion Loudmer

Le Luang 26 Nohanur 1507 à 13h13

 
*** Entretemps... ***


*** Krepion manque de s'étrangler avec sa gorgée de cidre en entendant la réponse de Thanakis.
Cette vipère se moque ouvertement de lui, il n'y a plus aucun doute là-dessus. Et dire qu'il soutenait il y a quelques jours à la botaniste qu'elle n'avait pas un si mauvais fond...!!
Quel idiot, non mais quel idiot d'avoir gâché son hydromel pour cette arrogante !!
Ne prenant pas la peine de répondre à la provocation, Krepion se concentre sur son verre, puis sur son sympathique compagnon une fois la sorcière éloignée.

Finalement, à la grande joie du vieil ivrogne, et certainement aussi de son compère Equilibrien, les autres membres de l'expédition ne se sont pas joints à l'invitation. Les deux soulards se partagent donc allègrement et sans aucun scrupule la bouteille de cidre à deux, à laquelle s'enchaine ensuite une des dernières bouteilles de vinasse sortie de la sacoche du vieillard.

Un peu plus tard dans la soirée, alors que le nelda s'est affalé en ronflant, et que le vieux marin est en passe de faire de même, rond comme un coin, il aperçoit avec amusement un deuxième nelda dans son champ de vision... Heureusement que l'Erudite ne se retrouve pas ainsi dédoublée, songe-t-il avant de s'assoupir...

Au moins, même si c'est une des dernières, cette beuverie a le mérite d'être réussie... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

Vous pouvez juste lire ce sujet...