Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Refleurir les jardins d'Ykena

Botanistes et Naturalistes bleus en mission
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Sujet lancé par MJ Syfaria
Le 29-10-1507 à 17h55
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Posté par Baër'lupis,
Le 29-01-1508 à 13h21
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Cälli

Le Vayang 7 Dasawar 1507 à 21h45

 
*** Cälli écoute attentivement le discours mais plus il avance plus il se demande quoi en penser... Cela l'agace même légèrement, pourtant la Première née avait habitué le peintre à des prises de paroles bien senties et claires. Mais là...

Finalement il se lève à la fin, se demandant du même coup pourquoi il sent la nécessité d'une prise de position physique pour parler, ce n'est pas de ses habitudes... Qu'importe, il doit répondre:
***

J'imagine Thanakis que ces paroles me concerne tout particulièrement... Et pour une fois je ne vous comprends pas. J'ai exprimé mon agacement à me voir traiter comme un imbécile. L'hystérie soudaine, et vouloir me tirer en arrière...

Mais pour moi en aucun cas cela ne change ce que je ressens pour les personnes ici présentes. Si cela les choques, je peux faire un effort pour paraitre mieux convenir au "convensions". Mais J'avoue préférer rester naturel et être compris en tant que tel. J'ai eu assez confiance en Eleumane pour lui confier toute ma fortune, les choses n'ont pas changées.

Je préfère donc que vous me compreniez: je ne suis pas fou, j'ai... je ne ressents presque pas al douleur, je ne suis presque plus sensible. Cela me pose des problèmes et peut me faire paraitre un peu téméraire voir plus, mais c'est parce que je ne le veut, mais aprce qu'il me faut aprfois voir le sang couler de mon bras pour remarquer une grave blessure...

Mais j'ai toute ma tête, alors un avertissement verbal me suffit bien. Me prendre pour... Je ne sais, ou pire me toucher c'est... Douloureux, c'est... toucher directement mes points faibles, ce que je cache aux autres. Comme tout le monde, j'ai mon "jardin secret", et vous y avez pénétré sans que je ne m'y attende, et à trois de surcrois.

Voilà, me concernant, l'affaire est réglée ou plutot, il n'y a pas d'affaire, mes relations avec vous sont intactes, elles ont juste passé un cape qui me contraindra à vous faire encore un peu plus confiance, ou à vous fuir, vous rejeter... La premier choix est cela que je fais.


*** Cälli fait quelques pas, hésitant, tourne autour du groupe puis finalement se rassoit à sa place d'origine, et force un petit sourire à percer sur son visage... ***


 
Krepion Loudmer

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 00h17

 
*** Pour la première fois depuis le début de l'expédition, le vieux marin ne se sent pas relégué en arrière au rang de vieil infirme à la traine : avant de repartir en direction des montagnes, la gamine lui lance de nouveau ce sort formidable qui lui permet de gambader comme un adolescent, lui faisant presque oublier son arthrite et ses articulation défaillantes, si bien qu'à aucun moment il ne perd de vue ses deux compagnes, marchand parfois même devant elles tandis qu'elles ralentissent en bavardant sans s'en rendre compte. ***


Aaah, merci pour la magie ma p'tite ! Grâce à ça on va p't'être réussi à semer l'monstre !! Glisse-t-il à un moment, tout guilleret.

*** En effet, avançant gaiement de son pas de jeune homme, Krepion a laissé l'equilion en train de brouter loin derrière, impassible.
Mais sa joie n'est que de courte durée : sitôt qu'il s'aperçoit du départ du trio, le quadrupède les rattrape sans paraitre fournir le moindre effort...Il se plante même si près de son vieillard favori que celui-ci est obligé de le contourner largement pour rejoindre sans danger les deux commères, tout penaud...
Il en mène d'autant moins large que depuis quelques temps il commence à ne pas se sentir très bien...
Un effet secondaire lié à la fin de l'action du sortilège ? Non pourtant, la veille il n'a rien ressenti de tel... L'écailleux qui lui aurait refilé un des virus qu'il ne doit pas manquer de trainer avec lui, peut-être ? Krepion jette un regard soupçonneux vers Erjin...
Toujours est-il que son ventre commence à devenir sacrément torturé... Et cette démangeaison sur son fessier gauche qui ne semble pas vouloir se calmer, par-dessus le marché !!
C'est que ça commence à devenir gênant...

Quand les trois tchaës établissent leur campement au pied des montagnes de l'écrin, ce soir-là, Krepion mange du bout des dents, avec un faible appétit qui ne lui est pas coutumier... Même la gorgée de vin qu'il avale ne fait que se rajouter à sa nausée naissante...
Maudit equilion !! ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Thanakis

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 05h10

 
L'Erudite incline la tête avec grâce, en souriant au peintre Royal :

Frère Cälli, je vous prie d'accepter mes plus humbles excuses.

Les artistes ont souvent un ego démesuré : c'est la substantifique moelle de leur génie... c'est, si j'ose dire, un mal nécessaire. Pourtant, le vôtre est plutôt modéré, et vous avez la qualité première d'en être maitre, et non esclave. Si ce n'était le cas, il aurait pris l'ascendant sur votre jugement, et vous m'auriez tout simplement rejetée sur le seul critère des apparences, sans tenir compte du fond de ma pensée...

J'ai parlé sans savoir. J'ignorais tout de votre étrange infirmité... mais à tout prendre, elle ne devrait pas m'étonner tant que cela : cette atonie du corps explique sans doute votre hypersensibilité de peintre, votre regard compensant ce que d'autres sens vous refusent.


Marquant une pause, Thanakis poursuit :

J'ai quelques... révélations ? Aveux ?.. peu glorieux... à vous faire à propos du Teslandrier. Mais avant d'en dire davantage, noble Cyan, honoré Eleuname, sans doute souhaitez-vous exprimer votre sentiment présent ?

 
Maollan

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 10h45

 
*** Maollan partit peut de temps après Baer Lupis, Nelle et Krepion Loudmer.
Il passa à côté d'une étrange plante.
Il fouilla dans son encyclopédie. ***

Ah, je savais bien que je la connaissais ! Une Brosse du S'sarkh !
Je sais pas si c'est l'idéal pour les jardins, mais je vais quand même en ramasser, on ne sait jamais !

*** Il se mit à chercher avec précautions des graines. ***



 
Baër'lupis

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 13h11

 
La vieille écouta attentivement les commentaires de Nelle en souriant.

Vous avez l'air de maitriser les arcanes ma chère. Pour ma part, je suis vraiment novice en ce qui concerne les études magiques.

Voyez-vous, j'ai suivi les vielles leçons de démarche scientifique, à l'académie, et je me suis passionnée très tôt pour la botanique, mais ce n'est que très récemment, avec l'avènement de la Symbiose, que je me suis intéressée à la façon dont la magie apparaissait dans un milieu naturel.


Elle jeta un regard en coin à la jeune fille.


C'est surtout ... hem .. l'apparition du S'sarkh qui m'a fait me poser ces questions. De très nombreuses formes de vie ont été non pas dénaturées, mais ont évolué d'une façon qui ne répond pas à nos critères de ... rationalité. Du jour au lendemain, elles ont subi une évolution qui ne venait pas de leur milieu propre ; aussi, ont a troué des similitudes dans les mutations d'espèces qui n'avaient rien en commun.

Je suis heureuse que vous me posiez cette question, vraiment. Je ne m'y étais pas intéressée auparavant, mais la présence de magie dans les plantes est une question qui me passionne.

C'est admirable que vous soyez tombée sur cette fleur au milieu de mon grimoire : c'est celle-là même qui m'a ouvert les yeux sur ce sujet. Pelargonium Ignis ... plus communément Fleur de Feu. Elle pousse sur les sols les plus gelés de Syfaria, au Nord. A trois pieds autour d'elle, on ne trouve ni glace ni neige, mais un sol humide, dans lequel viennent se réfugier certains insectes. Pourtant, elle ne dégage aucune chaleur, c'est à se demander comment c'est possible.


La botaniste, emportée par son discours, poursuit en regardant dans le vague, les yeux brillants.

Je me suis procuré un spécimen, bien que cela m'ait presque tout coûté. Au début, je ne comprenais pas comment cette plante survivait.

Puis, j'ai essayé de ... chauffer ... par magie un des bulbes. La plante s'est développée instantanément, en développant un froid intense qui a failli me faire perdre mes doigts. J'ai compris, dès lors, que la magie régulait les échanges de température entre la plante et son milieu, même si je n'ai pas encore bien compris pourquoi.

La magie, telle que nous la connaissons, est œuvre de l'esprit de l'homme. Sa manifestation dans la nature est quelque chose que je ne comprends pas, mais que je vais continuer d'étudier. Saviez-vous que, pour les Nemens, la magie est la réalité ?


La vieille était maintenant lancée dans une diatribe continue. Elle semblait heureuse de parler de ces choses qu'elle n'avait pas partagé avec ses compagnons de voyage.

Depuis, j'ai remarqué que certaines plantes particulières changeaient de propriétés lorsqu'on les soumettait à la magie. Ainsi, j'ai pu concocter une pommade avec une plante dont les effets cicatrisants ont été décuplés. J'ai amélioré le parfum d'une herbe à pipe en y insufflant un peu de magie vitaliste.

Je tatonne encore, mais imaginez donc tout ce que nous pourrions faire.


Elle afficha un visage inquiétant.


Imaginez, si c'est vraiment un teslandrier. Je divague, mais imaginez un arbre de cette sorte dans nos Jardins... Nous n'aurions plus jamais à craindre aucun incendie lors de nos orages...

Nous pourrions ne plus jamais manquer d'eau, si seulement nous pouvions trouver un moyen de cultiver la dodécapine...


Ses yeux se fermèrent, et elle marqua une pause.

Voici, Nelle, la passion qui m'habite. La recherche, le savoir, pour le bien de tous. Et pas seulement des tchaës !

ajouta-t-elle en souriant.

En prenant ce que lui confia la jeune femme, elle sourit.


Cela me sera bien utile. Je vois que vos connaissances sont étendues dans ce domaine, sans doute aurai-je besoin de vos conseils, à un moment ou à un autre.

Les deux femmes continuèrent de converser, jusqu'au campement du soir. Devant le feu, elle reprit :

Vous avez vécu aussi, bien des choses, malgré votre jeune âge. Ainsi, vous avez combattu un monolithe aux côtés de votre père ? Voilà une jeunesse peu banale !

Le rouge monta aux joues de la vieille.


Je vous avoue, je ne sais même pas ce qui vous a fait vous joindre à nous. J'étais trop absorbée, lorsque l'Erudite vous a présentée. Je n'ai pas pis la peine d'écouter.

Mais maintenant, j'ai l'impression de savoir ce qu'est la vie ! Je souhaite la voir autour de moi, et y participer. Parlez-moi donc de vous, Nelle.


Mais, subitement, elle lui prit le bras, en montrant le marin qui n'avait pas déserré les mâchoires et bu qu'un verre de vin.

Il ne croit toujours pas que c'est bien moi ? Je l'ai trouvé bien calme ce soir...


 
Krepion Loudmer

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 14h14

 
*** Au matin, commence la pénible ascension dans les montagnes. Malgré un nouveau sort d'endurance de la gamine, Krepion se sent tout sauf vivace, et il peine à suivre ses deux compagnes, le souffle court, les jambes flageollantes...

Cette nuit est restée blanche pour le vieillard. Impossible de fermer l'oeil, de trouver le sommeil. Alternant sensation de froid glacial et insoutenable chaleur, son malaise est allé crescendo au fur et à mesure que s'illuminaient puis s'éteignaient les deux lunes dans le ciel nocturne de Syfaria.
Même lorsque cette saleté d'equilion est venu se coucher devant lui, le vieux marin n'a pour une fois pas eu la force de s'éloigner ou de tenter de le faire partir, et s'est contenté de le surveiller du coin de l'oeil. La bienheureuse créature n'a d'ailleurs pas tardé à s'endormir, émettant de temps à autre une espèce de ronronnement guère rassurant.

Quand vient enfin une nouvelle pause en fin de matinée, au sommet d'un col quelconque, Krepion est plus maussade que jamais.
Il se laisse lourdement tomber sur une pierre plate et avale sans conviction une gorgée de vin... Qui n'améliore en rien son état fébrile.

Silencieux et le regard vitreux, malgré la chaleur brulante qui ronge tout son corps, le faisant transpirer abondamment, le vieillard est d'une pâleur cadavérique. Même son nez proéminent a perdu de sa rougeur habituelle pour prendre la même teinte blafarde que le ciel qui les surplombe. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Cyan

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 14h37

 
*** Cyan s'était approchée car elle pensait que l'Erudite allait parler du Teslandier.
Elle ne comprend absolument pas la raison du discours de la Bien Aimée. Mais elle se dit qu'elle doit avoir ses raisons de penser ainsi.
Puis elle écoute Cälli commencer à répondre.
Elle se sent rassurée de constater qu'elle n'est pas la seule à ne pas comprendre Thanakis, puis elle mesure une fois de plus à quel point le mental de chacun est pervers, à quel point il travestit la réalité : chacun ne voit que par sa propre lorgnette un évènement et pourtant chacun croit détenir la vérité de cet évènement.... Qu'importe !
Qu'importe pour elle, à vrai dire.
Mais elle trouve tout le monde formidablement injuste envers le Nelda.
Mais Cälli continue à parler et Cyan apprend son étrange caractéristique.
Elle ne s'était rendue compte de rien. Pas même au moment de ... la Roserouge !

Elle n'arrive pas à imaginer un tel ... particularisme ? Elle qui se gorge de sensations, qui ne peut imaginer sa vie sans jouir de la chaleur des soleils sur sa peau, du picotement du sel après un bain de mer, des frissons dans le dos que ses cheveux lui procurent, de la douceur de la soie de son caraco, de la chaleur d'un autre corps tout près du sien, de l'humidité de certains baisers, du moelleux d'un ventre consolateur...

Elle ne sait quoi dire... Que dire à Cälli ? Elle qui touche si volontiers les autres, si simplement. Combien de fois l'a-t-elle touché depuis qu'ils se connaissent ? Combien de fois l'a-t-elle donc blessé ?
Elle s'en sent navrée.
Et en même temps, elle voudrait comprendre... C'est si bizarre. Est ce que ça dure depuis longtemps ? Quand est-ce apparu ? Est ce irrémédiable ? Mais elle n'a pas envie de poser ces questions devant Eleuname ou Thanakis. Elle leur en veut presque d'avoir écouté cela. Elle sait que c'est complètement idiot comme pensée, mais.. c'est ainsi.

Thanakis demande si elle a quelque chose à rajouter. Que dire de toutes façons après les paroles prononcées ? Cyan choisit donc de se taire et elle fait un sourire bref et forcé à l'Erudite pour lui signaler qu'elle ne veut rien dire.

Cyan est, en réalité, préoccupée par Cälli, la révélation qu'il vient de faire, ce que ça peut engendrer comme modification dans leur relation naissante... Mais ceci ne regarde ni le Nelda, si l'Erudite !

Elle se dit qu'il ne faut surtout plus qu'elle touche Cälli, puisque c'est si douloureux pour lui, et qu'elle veut tout sauf lui faire du mal.
Il va falloir qu'elle se surveille sacrément, qu'elle se tienne à distance de lui. Et bien qu'elle brûle d'envie de le rejoindre, elle s'efforce à la retenue. Elle lui fait un petit sourire contrit (de l'avoir tant toucher avant, de ne s'être rendue compte de rien, de...) mais n'ose pas l'approcher, encore moins devant les autres....
***


 
Thanakis

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 15h33

 
L'Erudite acquiesce silencieusement à la retenue de Cyan. Elle n'insiste pas. Son amie ne souhaite pas s'exprimer ? Elles parleront une autre fois.

Son message fera son œuvre, elle le pense, elle le croit sincèrement. Par optimisme...

Alors qu'elle se tourne vers le puissant Nelda, un mouvement furtif attire son attention : quelque chose se déplace, rapidement, derrière une ligne de rochers bouleversés, en direction de l'ouest.

En direction des trois explorateurs que tous attendent.


Excusez-moi... dit-elle en se levant.

La Première-Née observe attentivement la zone, s'en approche, adoptant mécaniquement l'attitude qu'elle avait lors des grandes parties de chasse qu'organisait son père au sud-est de Farnya : attentive, nerveuse. Elle veut vérifier que leur position est saine, et non sur le territoire légitime de quelque gambol, dont elle sait la puissance et la férocité.

L'attaque vient soudainement, par la gauche : un loup malfaisant ! Il déboule ventre à terre, feinte vers la gorge, plonge au dernier moment au ventre ! La dignitaire s'y attendait et cette fois, n'est pas surprise : elle s'écarte vivement, et les mâchoires hideuses du monstre claquent dans le vide. Il se ramasse en grondant, l'écume aux lèvres, complètement difforme sous les assauts cruels des effluves qui font de son corps une énorme tumeur semi-cristalline n'évoquant le loup que de loin...

Thanakis se recule sans cesser de fixer l'aberrante créature. Elle décide de retourner à sa pierre, répugnant à user de violence, même sur cette parodie de vie animale, cet agent indirect du Pkhen'S'sarkh.

C'est alors qu'elle voit l'Equilion dodeliner massivement, à l'Ouest, annonçant l'arrivée prochaine de ses compagnons :

Krepion Loudmer, le marin unijambiste.
Baër'lupis, la ressuscitée de frais.
Nelle, la jeune témoin.

Son enfant...

La personnalité de la dame bleue opère une radicale transformation. Fixant le loup avec une mauvaiseté effrayante, elle siffle entre ses lèvres fendue :


Te crois-tu seul, à savoir distiller la souffrance et la mort ?

Ses mains commencent à danser. Elle incante.


*** ********* ***


Retournant voir ses amis restés en arrière, Thanakis s'assied à nouveau parmi eux et se fend d'un petit signe gêné :

Pardonnez-moi : j'ai vu quelque chose... c'est Erjin, l'Equilion : nos chers compagnons approchent, ils ne vont plus tarder. Nul danger ne les menace, la voie est dégagée.

Affichant un rayonnant sourire, elle s'exclame :

Enfin, nous pourrons les étreindre comme il convient !


 
Eleuname

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 15h35

 
*** Eleunama écouta Thanakis, puis Cälli puis à nouveau Thanakis.
Tout cela était dit dans une langue dont il ne maîtrisait pas encore toutes les finesses.
Il ne comprit pas tout.

A l'intérieur de lui, seule une grande tristesse. Ses gestes n'étaient pas compris.
Ni sa découverte de l'arbre. Ni son intervention auprès de Cälli.

Eleuname, par rapport à Cälli ne put tirer qu'une leçon, encore et toujours la même, depuis son enfance : il vaut mieux ne pas s'attacher aux autres. Cela conduit juste à souffrir.

Il se dit qu'il fallait vraiment qu'il arrête de chercher sans arrêt une "famille", des amis.. il n'était pas fait pour cela, point.
Eleuname se disait cela à chaque fois. Son rêve était si fort. Il se morcelait petit à petit, mais... il ne disparaissait pas, et continuait à faire souffrir le Nelda.

Comme à chaque fois que le chagrin était trop grand, il se réfugia dans la récitation d'un mantra en l'honneur du S'sarkh. Cela au moins le calmait. Là , il trouvait de la quiétude.

Il repensa à l'arbre qu'il avait trouvé, et à Lerth, à la chance qu'elle aurait à être à l'abri des incendies dus aux orages...
Oui, le S'sarkh l'avait appelé là, et lui avait permis de trouver l'arbre.
Il avait prévenu Thanakis, bien sûr. Il aurait pu taire cette découverte, mais ça n'était pas dans la nature d'Eleuname.
Il voulait maintenant simplement pouvoir ramener un gland à Lerth.

Thanakis allait enfin parler de l'arbre, alors, non, non, il n'avait rien à dire. Il voulait juste savoir ce qu'il en était de cet arbre exactement.

Il regarda la petite Cyan, qui fait un signe pour dire qu'elle ne rajouterait rien.
Il fit un signe de dénégation à Thanakis lui aussi.

Elle part subitement.

Puis revient au bout d'un moment le sourire aux lèvres, annonçant la venue des autres.
Eleuname sent ses orteils se recroqueviller dans ses bottes. Il a peur qu'ils se liguent tous contre lui, l'insultant d'avoir .. . fait son devoir de Contemplateur.

Vite un mantra pour calmer son coeur ! ***


 
Nelle

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 19h18

 
Nelle boit les paroles et explications de la botaniste avec une attention sans faille. Qui aurait cru que cette tchaë au premier abord quelque peu solitaire et fermée s'ouvrirait...comme un fleur, quand on prend la peine de s'y attarder ?
Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle sait communiquer son engouement. Au fur et à mesure qu'elle parle, la jeune tchaëe se laisse emporter par les rêves et les questions que soulève son interlocutrice.
Elle en avait presque oublié la présence du vieux marin, quand Baër'Lupis le lui rapelle en s'inquiètant de son silence...


Oh... Peut-être a-t-il besoin de temps pour s'habituer à cette idée... Il ne m'a pas eu l'air très au fait des possibilités qu'ont révélées la symbiose.
Avant cela les résurrections étaient tellement rares... Sans doute êtes-vous la première ressuscitée qu'il rencontre. Et... à son age, sans doute n'est-il pas évident ni simple de remettre en cause des croyances telle que celle-ci : quand on meurt... on meurt.
Il a semblé tellement choqué par votre trépas. Votre retour doit être pour lui un nouveau choc.


Et comme le marin ne semble pas d'humeur à discuter, elle poursuit sans plus se soucier du vieillard sa discussion avec la botaniste.

Pour ce qui est de vous parler de moi... j'ai bien peur de ne rien avoir à vous raconter d'aussi passionnant que ce dont vous m'entretenez !
Ce qui m'a fait me joindre à vous... en premier lieu c'était une motivation plutôt égoïste, je dois bien l'avouer...


Nelle s'interrompt avec un sourire penaud, soudain gênée...
Si elle apprécie cette vieille tchaë et la nouvelle amitié qui se tisse peu à peu entre elles, sa réserve ne disparait pas pour autant d'un claquement de doigts. Grandir auprès d'un père souvent sur les routes et d'une nourrice froide et austère n'a pas contribué à lui donner l'habitude de confier aisément ses états d'âme.
Thanakis est bien la première a lui avoir inspiré ce comportement...
Thanakis, justement. Elle est la raison première qui l'a poussée à s'engager dans cette mission. Sa préalable rencontre avec celle qu'elle ignorait alors être sa parente l'avait laissée sur sa faim. Nelle n'avait qu'une envie, la revoir...
Mais si cet étrange attachement a désormais une explication, Nelle ne peut, et ne veut pas la dévoiler.


La curiosité ! Improvise-t-elle, ce qui n'est d'ailleurs pas vraiment mentir.

Je découvre à peine ce monde qui nous entoure... Mon voyage à Farnya était ma première expédition hors de la presqu'ile d'Aghererh’ta S’sarkh, ma première occasion d'assouvir ce besoin de découvertes et de connaissances qui m'a toujours animée. Quand Cyan m'a parlé de cette expédition, j'ai vu en elle une nouvelle occasion de continuer à m'ouvrir et à apprendre.
N'y connaissant rien en botanique, cette mission promettait d'être pleine d'enseignements, pour un esprit curieux comme le mien.

Et jusque là je n'ai pas été déçue
, précise-t-elle avec un sourire sincère.

Cela dit, j'ai pu voir le triste état des jardins d'Ykena, et je me réjouis également de pouvoir contribuer à la fois au rétablissement de son ancienne splendeur, et aux passionnantes recherches et avancées que vous pourrez mener grâce à nos récoltes !
Si je n'ai pas grandi soeur du Désordre, je ne suis pas pour autant indifférente à ce qui touche cette faction qui fut un jour la mienne...
, rajoute-t-elle en guise de conclusion.

La nuit est maintenant tombée, et la fatigue de la marche se faisant sentir, la discussion continue peu de temps avant de laisser place à un repos récupérateur.

Le lendemain matin, l'esprit encore embrumé de sommeil, Nelle ne fait pas attention au silence encore plus prononcé et aux traits tirés du vieillard. Les deux sorcières reprennent la tête de la marche et leurs discussions, vérifiant machinalement que le vieillard les suit toujours, lui-même suivi inlassablement par l'equilion.

Ce n'est qu'à la mi-journée, lors d'un nouvelle pause, que Nelle remarque l'état désormais incontestablement au plus mal du vieux marin.
La fatigue ? Non, son sort d'endurance lui permet logiquement de suivre leur rythme, par ailleurs pas si soutenu, sans problème. Il est de toute façon bien trop pâle et éteint pour que cela soit dû à une simple baisse d'énergie... Nelle s'étonne : ils n'ont jusque là pas croisé de créature venimeuse, son mal ne peut donc pas être un empoisonnement dû à une rencontre hasardeuse... Un coup de froid ? Peut-être, il est vrai que plus ils grimpent plus la température baisse, sans parler du vent...
Nelle se penche vers le marin, l'air inquiet :


Monsieur Loudmer...? Allez-vous bien ?!
Visiblement non...Appuyez-vous sur moi, nous serons bientôt arrivés, et vous pourrez vous reposer.


Effectivement, l'equilion vient de se désintéresser de Krepion pour reprendre de lui-même sa marche, après un borygme joyeux en direction du nord. Signe que Thanakis et les autres ne doivent plus être bien loin.
Nelle se tourne vers Baër'Lupis :


Vous aviez raison, il ne semble vraiment pas dans son assiette. Quoique, maintenant je doute que ce soit votre mort ou votre retour qui le mette dans cet état... Il a dû attraper quelque chose.
Je vais l'aider à finir le reste du trajet, une fois au calme et avec les autres nous verrons comment son état évolue.


Passant son bras autour de la taille étonnamment fine du vieux tchaë, Nelle l'aide à se relever et se remet en route en soutenant le vieillard affaibli, pressant même un peu le pas... L'inquiétude s'installe : un coup de froid n'est habituellement pas aussi foudroyant...

La nuit est tombée quand elle atteint le plateau, portant plus qu'elle ne soutient le vieux tchaë. Celui-ci est maintenant tellement fievreux qu'il irradie littéralement une chaleur qui, dans d'autres circonstances, aurait été bienvenue dans cet environnement enneigé et glacial...
A bout de force, Nelle ne peut éviter l'attaque empoisonnée d'une sykramen, mais elle s'en soucie peu. Elle aperçoit enfin Thanakis, Cyan, Cälli et Eleuname...


 
Krepion Loudmer

Le Sukra 8 Dasawar 1507 à 22h49

 
*** Krepion s'apprête à protester qu'il est tout à fait capable de marcher seul, mais au dernier moment il se rend compte d'une part qu'effectivement il lui est impossible de faire trois pas sans s'effondrer, et d'autre part que la gamine ne sera pas dupe...
Laissant sa fierté de côté pour un temps, il se laisse donc entrainer par le jeune fille en silence, s'appuyant de plus en plus sur elle au fur et à mesure que les heures passent.

Malgré cela, son souffle est court et rauque quand ils atteignent enfin le plateau, et il a l'impression fort désagréable que son corps tout entier va prendre feu et exploser d'un instant à l'autre. Sans parler des démangeaisons qui se sont maintenant étendues à son dos et son ventre et qui l'irritent furieusement...
Le doute n'est plus permis maintenant, cette saleté d'equilion lui a refilé un truc...

En arrivant en vue des autres membres de l'expédition, dont la fourbe maitresse du monstre, le peu de dignité du vieillard reprend cependant le dessus : hors de question que cette sorcière profite de son état de faiblesse pour le rabaisser une nouvelle fois ! Elle ne doit pas le voir ainsi !
Krepion rassemble ses dernière forces pour se redresser et reprendre appui sur ses jambes, et bafouille d'une voix faible à la gamine : ***

Merci ma p'tite... Merci, ça va mieux maint'nant...ça va aller... T'es bien brave, ma p'tite... ça va maint'nant !

*** Il lui fait un sourire dans lequel il essaye de mettre un peu de conviction, et s'éloigne d'elle d'un pas chancelant, lourdement appuyé sur sa canne.
Après quelques pas laborieux il se laisse tomber dans la neige non loin des bleus -mais pas trop près non plus- et prend un air nonchalant en bourrant et allumant une pipe.
Ça finira bien par passer... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 9 Dasawar 1507 à 13h09

 
*** Dans un effort démentiel Krepion se relève et clopine jusqu'à la source, devant laquelle il s'agenouille douloureusement. Tous ses muscles semblent en feu, son sang est de la lave en fusion, ses os des lames de rasoir qui lui déchirent les chairs à chaque infime mouvement. Il se passe un peu d'eau gelée sur le visage, ce qui n'a pour effet que d'accentuer son mal-être.
Se rasseyant dans la neige, il sort de son sac une bouteille au hasard et en avale quelques gorgées. Et le regrette aussitôt, la nausée s'accentuant.

Jour ? nuit ? Quelle heure peut-il être ? Est-on le lendemain ? la veille ?
Krepion a perdu toute notion du temps, il cherche le sommeil sans le trouver, vouté sur la neige, quand l'Erudite lui adresse la parole d'une drôle de voix déformée, lente et très grave : ***


Maaaaiiiiis... qu'èèèèèèèst-ceeeeee queeeee vooooouuuuus aaaaveeeeez, frrrrrrèèèèèreeeeeuuu Louououououudmèèèèèèèèèr ?


*** Le vieillard lève la tête et pose ses yeux larmoyants sur l'horrible chose qui se tient devant lui. Fichtre, comment s'est-elle débrouillée pour prendre cinquante kilos depuis la dernière fois qu'il l'a vue ?
Hideuse et boursoufflée, louchant vaguement, Thanakis le regarde d'un air indéchiffrable.


***


Ooohh... Moi...j'vais...bien...
*** Répond-il d'une voix hachée, ***

Mais...on peut...pas...en... dire autant... d'vous... D'vriez faire...un peu...plus... attention...à... vot'ligne... mam'zelle....

*** Et malgré son état de faiblesse et ce qu'il lui en coute, le vieillard laisse échapper un petit rire caustique... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Thanakis

Le Dhiwara 9 Dasawar 1507 à 17h09

 
L'Erudite, les yeux ronds, observe le manège incompréhensible du vieillard : il a vraiment l'air à l'agonie, comme s'il sortait lui-même d'un pilier de poussière ! Quelque chose ne va pas, mais quoi ?

Connaissant le caractère acariâtre du marin, elle devine déjà qu'il refusera mordicus de se laisser examiner. Selon qu'il est malade, maudit, empoisonné, parasité, corrompu par les effluves ou victime de quelque sortilège, son traitement ne sera pas le même... il faudra adapter la thérapie au problème, sinon, vu l'état misérable du patient, il y a de fortes chances que le remède le tue !

Thanakis se souvient qu'elle sait séduire, quand elle veut...
S'avançant à pas lents vers Krepion Loudmer, elle affiche un sourire enjôleur et dit d'une belle voix aux accents chaleureux et suaves :


C'est pour mieux vous plaire, ô mon doux frère. Je vous sais amateur de jeune femmes girondes.

Approchez, je vous prie, que je puisse vous serrer contre mon cœur... et enlevez donc ces frusques grossières, qui semblent passablement vous irriter.


 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 9 Dasawar 1507 à 19h15

 
*** Krepion écarquille lui aussi les yeux devant la pathétique mascarade de séduction de la grosse Erudite, si bien qu'on pourrait croire qu'ils se livrent tous deux à un concours des yeux les plus globuleux -auquel le vieillard gagnerait haut la main, ça va de soi.

Amateur de jeunes femmes girondes ? Certes, mais si le gros tas qui se tient en face de lui rentre dans cette catégorie, il est le roi Elchior !
On est loin de la jeune femme sensuelle et désirable de ses fantasmes, songe le vieillard avec désappointement...
C'est d'ailleurs bien la seule explication à ce soudain intérêt aguicheur qu'elle lui porte : ah ah, maintenant qu'on est grasse et bouffie on se tourne vers le vieux débris, en espérant qu'il saura s'en contenter ?!!
Pouah ! Plutôt se taper l'equilion !!

Bon, cela dit il ne peut pas lui répondre ça... La pauvre en aurait le coeur brisé !
Krepion plisse les yeux -car mine de rien la luminosité rosâtre qui règne en ces lieux lui agresse les nerfs optiques presque autant que la vue de cette ventripotente délurée- avant de répondre d'une voix plus pâle que ce qu'il voudrait, essayant de masquer aussi bien son écœurement que son mal-être : ***


Allons allons... j'ai passé...l'âge de c'genre...d'frivolité...ma p'tite...heuu..m'zelle Thanakis...
Et mes frusques...grossières...comm'vous dites... sont mon...seul rempart...contre cette sal'té d'neige...


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nelle

Le Dhiwara 9 Dasawar 1507 à 21h25

 
Nelle a laissé s'éloigner le vieux marin d'un air vaguement inquiet, car son état, loin de s'arranger, semble plutôt s'être aggravé au cours de leur marche rapide jusqu'au plateau enneigé. Mais bon, soit... Après une nuit de repos il ira peut-être mieux, se dit-elle en l'observant du coin de l'oeil.

Laissant de côté ses inquiétude pour le vieillard, Nelle va saluer ses compagnons d'expédition, échangeant quelques nouvelles avec Cyan et Cälli. Si la morosité ambiante qui planait sur le groupe avant leur arrivée est encore présente, la jeune tchaë, trop contente de retrouver ses amis, ne la remarque pas.
Après une étreinte pleine d'émotion, Nelle fait cependant part à Thanakis de sa préoccupation sur l'état du marin...

Après avoir suivi l'échange entre l'Erudite et le malade récalcitrant, qui dans d'autres circonstances aurait certainement provoqué un sacré fou rire, Nelle ne peut s'empêcher de s'agacer de sa réaction puérile.
Bon sang, mais il se désagrège presque sur place !! Est-il si stupide qu'il préfère faire passer sa fierté avant sa santé ?!

Sans laisser à Thanakis le temps de répondre, d'approfondir ou de changer de tactique, elle s'agenouille devant le vieillard et lui dit d'une voix vaguement réprobatrice :


Allons, Monsieur Loudmer, cessez donc vos enfantillages ! Vous blêmissez à vue d'oeil, et n'importe qui ici est capable de se rendre compte que vous allez de mal en pis.

Vous savez, il n'y a pas de honte à être malade...
Reprend-elle d'une voix plus douce.
Il n'y a par contre aucune gloire à se laisser stupidement ronger par le mal alors que des personnes s'inquiètent de votre santé et sont compétentes pour vous aider....
Pouvez-vous vraiment affirmer sans mentir que vous vous sentez bien ? Moi qui vous ai soutenu toute l'après-midi je n'en crois pas un mot. Vous êtes fiévreux, aussi pâle que la neige qui nous entoure, et vous n'avez rien mangé depuis la veille...

Plutôt que nier l'évidence, usez donc de l'énergie qui vous reste pour nous aider à comprendre ce qui vous arrive...
S'il vous plait...
rajoute-telle d'un air maintenant implorant.

Nous n'avons pas croisé en chemin de créature venimeuse, mis à part cette sykramen qui n'a piqué que moi. Vous n'êtes donc pas victime d'un empoisonnement animal, à priori...
Avez-vous mangé quelque chose que nous n'avons pas partagé ? Touché quelque chose de spécial ?


 
Eleuname

Le Dhiwara 9 Dasawar 1507 à 21h39

 
*** Eleuname entendit Thanakis crier en tchaë
"frere yrepisn, apprscheö, vsuleö-vsuk ? nsuk devsnk vsuk examiner..."

Puis elle lui fait un signe discret et lui chuchota de s'approcher du vieux marin et de se tenir prêt à le maîtriser.
Elle rajouta en souriant, que cette fois ci, si quelqu'un se plaignait de son intervention, il allait l'entendre !

Eleuname s'approcha donc tranquillement du vieil homme.
Un Tchaë est très petit et faible pour un Nelda.
Et celui ci semblait bien mal en point.
La seule chose à laquelle Eleuname voulait faire attention, c'était de ne pas faire mal au marin.
Il regardait attentivement Thanakis et attendait son signal.
Nelle parlait au vieil homme à son tour.

Soudain, Thanakis dit : ***

Maintenant !
*** Eleuname qui avait réfléchi à la meilleure façon d'attraper le Tchaë pour ne pas le blesser, pour que Thanakis puisse l'examiner, pour qu'il ne puisse pas se blesser lui même ni Thanakis.
Il décida de l'attraper en lui coinçant les bras et de le basculer sur sa hanche.
Krépion se retrouva donc les bras le long du corps, la taille prise entre le bras et la hanche du Nelda, la tête et les jambes dans le vide.
Thanakis pouvait à loisir lui examiner le visage, le dos, les fesses et l'arrière des jambes.
S'il lui fallait examiner l'avant, Eleuname le basculerait contre lui alors. ***


 
Krepion Loudmer

Le Luang 10 Dasawar 1507 à 00h09

 
*** Krepion tourne la tête vers la gamine lorsque que celle-ci commence sa leçon de morale et se rend compte avec effarement qu'elle a elle aussi subitement gonflé comme un ballon !



Bigre, elle peut parler, tient !

Bon, cela dit elle n'a pas tord, il est bien forcé de le reconnaitre... Chaque minute qui passe est maintenant une nouvelle torture, tout son corps le brûle et le démange, à tel point qu'il est obligé de faire un effort suprême de volonté pour ne pas s'écorcher vif en se grattant comme un forcené.
Oui, elle a raison la gamine, l'equilion lui a refilé une véritable peste, il doit bien l'avouer, et continuer à prétendre que tout va bien est contre son intérêt...

Il s'apprête à répondre que son mal lui vient de la bestiole écailleuse, quand un mouvement vif derrière lui attire son attention. Il se retourne, la bouche entrouverte, juste à temps pour voir se jeter sur lui la créature la plus monstrueuse et la plus répugnante qui soit !



Son sang se glace d'épouvante, et le vieillard tétanisé par l'horreur n'a pas le temps ni la présence d'esprit -et de toute façon pas la force- de fuir.
Déjà le sinistre loup sanguinaire et sanguinolent est sur lui, tous crocs dehors, l'enserre dans ses griffes effilées et se prépare à le dévorer.

En un éclair de lucidité, Krepion comprend alors... Il voit là le vrai visage de ses compagnons ! Thanakis et Nelle, les sorcières hideuses, n'ont fait que détourner son attention pour permettre au fauve carnassier Eleuname de se saisir de lui et d'assouvir son instinct sanguinaire et barbare !
Trahi ! Ils l'ont trahi !!

Krepion se débat avec l'énergie du désespoir, mais cela ne dure pas... Il n'en a pas la force, il sait qu'il est perdu, il sait qu'il est déjà mort... C'est la fin de sa lente agonie. Si son instinct de survie n'était pas aussi coriace-et le monstre si épouvantable- il en serait presque soulagé...

Il jette un dernier regard haineux à la gamine au corps déformé avant d'être submergé par la panique et l'horreur.
Subitement son corps s'affaisse dans les bras du nelda.

Dans sa tête résonne le rire diabolique et narquois de Thanakis, tandis qu'enfin il s'abandonne à l'inconscience... ***


(bande de sagouins !! ^^)

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Thanakis

Le Luang 10 Dasawar 1507 à 00h22

 
Dans son état de délabrement physique, le vieux marin n'est pas de force : tout à sa conversation avec l'Erudite, il se laisse surprendre par la manoeuvre inattendue d'Eleuname et soulevé de terre avant que d'avoir pu se dégager !

Thanakis s'approche aussitôt, sourde aux véhémentes protestations de son frère. Elle commence par examiner ses pieds. Krepion Loudmer, sous l'effet de la panique et d'une forme étrange de folie sans doute lié à son mal, braille comme un écorché vif !

Dans ses mouvements désordonnés, il balance à l'Erudite une violente ruade de sa jambe valide, en pleine figure : la dame Bleue se retrouve au sol, sonnée, et met quelques minutes à retrouver ses esprits...

Lorsqu'on la relève, sa joue gauche s'orne d'une belle empreinte en négatif, en forme de semelle. Elle dit alors d'une voix inquiète et quelque peu agacée :


Aidez Eleuname à le maintenir, foulez-fous ? Fe penffe que notre ami a été mordu par un ferpent, ou qu'un parafite f'est introduit dans fon corps par une plaie. Regardez fes yeux... il a des hallufinafions ! Il est peut-être poffedé ? Nous defons troufer !

Mais sur ces mots, le marin s'évanouit...

 
Narrateur

Le Luang 10 Dasawar 1507 à 04h12

 
*** Une petite heure durant, le marin reste inconscient, agité de tremblements violents et de spasmes incontrôlables qui rendent malaisé son examen : le dévêtir tient de la haute voltige, et tout le monde participe à la manœuvre afin d'éviter de briser ses os - ou de les laisser se briser dans ses mouvements brusques.

Finalement, alors que le tchae ouvre à nouveaux les yeux et recommence à pousser des cris d'orfraie, ses compagnons notent que sa peau est parcourue de plaques rouges piquetées de noir, avec une zone nettement plus touchée que les autres et point de départ d'une série de stries rayonnantes : apparemment, quelle que soit l'affection dont souffre Krepion Loudmer, elle est partie des deux raisins de corinthe asséchés qui lui tiennent lieu de fessu...

A l'expression soucieuse de Thanakis, tout le monde comprend que l'Erudite fraternelle ignore ce qui tue le vieux marin.

C'est alors qu'apparait la Naturaliste Lupis. Complètement fascinée par le Teslandrier, elle ne remarque pas immédiatement l'étrange manège des membres de l'expédition... ***


 
Cälli

Le Luang 10 Dasawar 1507 à 11h39

 
*** Cälli a rangé ses affaires de dessin en voyant l'affolement gagner le groupe, puis a tenté d'aider comme il pouvait... Maintenant il regarde le vieu marin, réellement contrarié de ne pouvoir aider.

La seule chose que Cälli sait, ou du moins croit savoir, c'est que quand le corps se bat, l'esprit aussi, sans la volonté de se battre de l'esprit, le corps se laisse vite aller également.

A défaut d'autre chose, le peintre pause sa paume droite sur le front du marin et chuchote sans relaches quelques banalités mais d'une voix douce, posée, espérant pouvoir garder l'esprit du marin non loin, de lui servir d'attache au monde des vivants...
***


Allez vielle bique, reste parmis nous, c'est pas l'moment d'nous lacher... Et toute façon le capitain n'est-il pas sensé rester jusqu'au bout... Allez du nerf mon grand, t'as tout une gallerie de belles Tchaë qui te regarde... C'est pas le moment faire grise mine hein... Même Baër'lupis est là... Quoi qu'elle ne te regarde pas encore, je crois qu'elle a un faible pour toi, c'est la seule à ne pas te regarder pour l'instant... Puis tu sais ce qu'on dit d'un marin........

*** Cälli continue ainsi, sans trop réfléchir au fond de ses paroles mais calmement, utilisant au maximum des mots évocateurs pour Loudmer, enfin l'espérait-il ainsi... ***


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