Les Mémoires de Syfaria
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Refleurir les jardins d'Ykena

Botanistes et Naturalistes bleus en mission
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Sujet lancé par MJ Syfaria
Le 29-10-1507 à 17h55
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Posté par Baër'lupis,
Le 29-01-1508 à 13h21
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Baër'lupis

Le Sukra 29 Dasawar 1507 à 12h40

 
La botaniste, marchant au-devant de Krepion, observe consciencieusement le paysage qui change autour d'elle. Les prairies enneigée s'assèchent, l'environnement se modifie. Elle se prend à apprécier la vie autour d'elle, celle de ses compagnons, celle du mastodonte, et des petits animaux qu'ils croisent en chemin. Et celle des plantes, bien sûr. Les plantes de chemin, toutes usées et mastiquées, racornies par l'hiver, mais qui conservent en leur sève l'énergie suffisante pour survivre jusqu'à l'été.

C'est alors qu'elle remarque que les oiseaux ont cessé de chanter. Derrière elle, le marin entame de sa voix éraillée une comptine en tchae ancien. La comptine finit, puis des secondes qui s'égrènent comme des heures, puis...


BROUF !

La vieille se retourne, pour voir l'equilion écroulé au milieu de la route, endormi comme une masse. Le marin, un grand sourire cassant son visage de faience, lui fait de grands signes en braillant sans distinction.

Ah ah ! Il s'est endormi !! V'nez ma p'tite dame, profitons-en pour nous éclipser !! C'est l'occasion ou jamais !!!

Force était de constater que le mastodonte ne bougeait plus. Elle secoua la tête.

Enfin Krepion ! Vous savez que nous sommes déjà à la traine ! Si Erjin ne bouge pas, le campement non plus, et mes précieux échantillons non plus !

Elle se dirigea vers la bête, et entreprit de la réveiller, en la secouant et la poussant : autant lui souffler dans le derrière pour faire de la musique ; l'animal n'ouvrit pas un œil. Le marin, lui, commençait à se carapater sur la pointe des pieds.

Krepion ! Venez m'aider ! Je sais que vous n'aimez pas sa compagnie, mais il nous est nécessaire ! Venez réparer vos sottises ! Vous n'avez pas envie que je contacte l'Erudite pour ça tout de même ?

La botaniste se frotta la tête. Elle y trouva des brins de paille, puis haussa les épaules.

Alors, voyons, comment qu'on dit ça déjà ...

Debout ? DEBOUT ! Réveille-toi !


 
Krepion Loudmer

Le Sukra 29 Dasawar 1507 à 12h49

 
*** Aussitôt que Krepion termine sa chanson enfantine, la réaction de l'equilion ne se fait pas attendre : sous les yeux incrédules du vieux marin, l'énorme ruminant se laisse tomber au sol dans la neige, s'enroule sur lui-même et s'endort profondément, avec tout le barda du campement sur le dos...

Krepion reste quelques secondes interloqué devant cet effet inattendu, avant que son esprit enregistre les implications de cette miraculeuse réaction. Voilà une merveilleuse découverte pour se débarasser du monstre !!
Mais son grand désarroi cependant, Baër'Lupis ne semble pas partager son point de vue : ***


Mais, enfiiin !
S'il ne nous suit plus, on n'a plus de campement, Krepion !

Bah, et alors ? On s'ra bientôt d'retour à Farnya, d'toute façon !!
On va quand même pas laisser passer c't'occasion d'se débarrasser d'ce monstre juste pour d'futiles considérations matérielles !!


*** Mais déjà la vieille s'adresse au monstre en antique tchaë, l'invectivant à se réveiller...
Krepion s'indigne. ***


Mais qu'est-ce que vous faites !! Arretez, vous allez l'réveiller !!!

*** Aussitôt, il se remet à chanter Cocotte et Kéké, afin de maintenir la créature endormie...

Nécessaire, nécessaire, pfff...
Néanmoins la menace de la botaniste de contacter la sorcière bleue n'est pas à prendre à la légère...
Ah, la traitresse !! Elle n'hésiterait donc pas à le vendre à cette vipère en échange de ses futiles plantes !!

Sans cesser de chanter, Krepion réfléchit à ce furieux dilemme... Erjin ou Thanakis... Thanakis ou Erjin... Lequel de ces deux maux est le pire...? ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nelle

Le Sukra 29 Dasawar 1507 à 15h34

 
Nelle atteint le pilier de poussière de Korsyne en milieu de journée, après un trajet à travers le désert à peine contrarié par quelques scorpion innofensifs...

L'immensité de cette mer figée, dont les dunes sont autant de vagues en mouvement ralenti, et la beauté brute de ce paysage doré a un effet étonnant sur la jeune fille : maintenant qu'elle ne patauge plus dans le sable mais qu'elle marche le long d'un chemin agréablement praticable, elle peut enfin savourer pleinement la magie édifiante de l'immensité désertique et silencieuse...

Sans plus aucune trace de la gêne qui l'étreignait en quittant Thanakis, Nelle s'adresse avec sa candeur habituelle aux immenses neldas se trouvant au pied du pilier de poussière, qui font pourtant au moins une fois et demi sa taille et trois fois son poids, cherchant un interlocuteur parlant le tchaë ou, encore moins probable, le ssarknesh.
Les premiers haut-rêvants qu'elle croise se contentent de la regarder d'un air qui manifeste leur incompréhension face à ses tentatives de communication, aussi Nelle continue finalement d'avancer vers la cité des songes, dont elle aperçoit les faubourgs et les premières murailles.

Elle laisse tout d'abord ses pas la porter dans le souk extérieur à la cité, s'abreuvant avec émerveillement de l'ambiance à la fois exotique et chaleureuse du lieu. Elle déambule parmi les étalages, dévorant des yeux aussi bien les produits que la façon dont ils sont présentés, admirant le fourmillement des couleurs qui l'entourent, s'arrêtant parfois pour assister à d'âpres négociations entre commerçant et clients, bien qu'elle ne comprenne goutte aux paroles qui s'échangent autour d'elle.

Elle finit par ressortir du marché, les yeux pétillants, et se dirige vers l'entrée de la ville. Avec cet avant-goût, elle a maintenant hâte de visiter la cité. Thanakis leur a parlé de sa formidable architecture, et ce que la jeune tchaë aperçoit depuis la porte ou par-dessus les murailles de bois semble confirmer les promesses de l'Erudite.
Toutefois, elle doit attendre la réponse et l'autorisation du représentant du peuple nelda avant de pouvoir pénétrer dans Korsyne...

Non loin de l'imposante entrée, elle avise deux mâles et s'approche d'eux sans manifester la moindre crainte ou hésitation, et leur demande d'un air avenant :


Bonjour messieurs ! Parlez-vous tchaë ?

Le plus grand, au pelage châtain et aux traits curieusement félins abaisse son regard sur la fluette jeune fille et répond par l'affirmative dans un tchaë hésitant.

Merveilleux !! Enchantée, je m'appelle Nelle., s'exclame la jeune propage avec un grand sourire, heureuse de trouver un interlocuteur qui parle sa langue.

Commence alors un échange pour le moins curieux, mais qui ne semble pas déstabiliser la jeune tchaë pour autant : toute frêle et fragile qu'elle semble être comparé à l'immense nelda, Nelle répond sans se démonter ni sans se départir de son enthousiasme aux questions teintées de méfiance -mais dépourvues d'agressivité- de son interlocuteur.

Et puisque la discussion semble vouloir se poursuivre malgré l'attitude ambigüe de Léonal, elle lui propose finalement de le faire à l'auberge qu'elle a aperçu en parcourant les dédales du souk.
Le singulier nelda regarde derrière son épaule puis scrute la petite poussiéreuse avant de lui proposer de passer devant.

Si elle n'a pas pu ne pas remarquer la méfiance récurrente dont il ne semble pas vouloir se départir, Nelle n'en fait pas état, et se met en marche en direction de l'auberge d'un pas joyeux et souriant :


Chouette !

 
Léonal

Le Dhiwara 30 Dasawar 1507 à 01h42

 
***

Ne vous a-t-on jamais dis que si certains rêves semblent réels, d’autres ont en revanche cet aspect lointain et inaccessible, comme si votre conscience prenait plaisir à vous faire miroiter ce que votre raison à toujours sut hors de porté ? Voilà pourquoi, comme le veut l’adage, lorsque vous baissez votre garde et que vous vous assoupissez, prenez soin de ne dormir que d’une oreille car c’est toujours à l’instant où l’on s’y attend le moins que rêve et réalité s’enlacent et que le cauchemar revient.

***



Chouette... marmonna-t-il en rentrant la tête dans les épaules. Tout en avançant, son allure donnait l'impression qu'il s'exécutait à reculons.

nondenondenondenonnondenondenon... se répétait Léonal au fur et à mesure qu'il avançait contre la moitié de son plein gré vers la Gryott fumée. Mais qu'est-ce qui lui prenait, à lui, la souris piégée dans un corps de Lion ?! Toute son errance à travers l'île lui avait pourtant bien appris à se méfier des poussiéreux - surtout des étrangers ! - et le voilà qui avançait benoîtement derrière une tchaë dont il ne savait presque rien et - encore une fois "surtout" ! - parce qu'il avait manifesté de l'intérêt pour son histoire.

Et l’AUTRE dans tout ça ? A croire qu’il n’avait jamais existé.

A y bien réfléchir, cette attitude ne caractérisait pas une infraction à son code morale mais d'ordinaire il montrait plus de réserve et préférait se carapater pour observer de loin avant d'approcher tout ce qui pouvait représenter une menace pour lui - c'est à dire toute forme de vie pour être concret.

Folie ? Aveuglement ? Confiance ???

Non, rien de tout ça. A dire vrai, Léonal lui-même ne sut pas pourquoi il suivait ce jour là Nelle à travers l'amas de tentes extérieur, il le faisait et puis c'est tout. Il ne rêvait pas. Pour la première fois depuis longtemps, le fauve agissait au mépris de sa peur quotidienne de LE croiser, allant même jusqu'à oublier qu'il pouvait éprouver un tel sentiment. Ceci plus tard, il n'en s'en plaindrait d'ailleurs pas. Ou presque.

Le petit bout de jeune fille frêle l'intriguait, de part sa taille, de part sa Race et, avouons le, de part sa langue si bizarre que chaque mot prononcé arrachait au Nelda une grimace discrète et terrible attestant de l'effort surpoussiéreux livré pour la comprendre. Si Nelle avait été une tydale, Léonal aurait put discuter avec elle des heures entières (pourvu, donc, qu'il l'ait précédemment épiée), mais dans le cas présent tout ce qu'il pouvait faire c'était balbutier son vocabulaire d'une voix hésitante et pleine de bonne volonté.

Et puis… elle avait l’air si… réelle ?

Léonal se détendit un peu.

Après tout, son retour devait être signe de changement. Alors pourquoi pas aller discuter difficilement avec une inconnue à l'idéologie amusante et/mais stérile ? Et puis mince, les petites bêtes ne mangent pas les grosses ! Sauf si elles ont de grosses dents acérées comme des foutus couteaux ou des paluches comme un régime de bananes.

Placé dans le dos du petit bout de choux, il se baissa discrètement et tendit le cou pour regarder ses mains en tordant les siennes d'un air anxieux, puis relâcha sa respiration, soulagé.
Ne restait que ses dents.
Pour ça, il fallait la faire jacter. Le Peureux opta alors pour un très, mais alors très audacieux :

Heu… ?

FrankyZ dit :
C'TE BRANLOS...


 
Nelle

Le Dhiwara 30 Dasawar 1507 à 12h42

 
Ils arrivent presque à l'entrée de la Gryott fumée lorsque Nelle s'arrête et se retourne à l'interrogation timide du nelda.
Elle lui adresse un regard d'expectative, mais c'est finalement elle qui reprend la parole après seulement quelques secondes, sans lui laisser réellement le temps de s'exprimer :


Dites-moi, Monsieur Léonal, je vous ai proposé de continuer cette discussion dans cette auberge, d'une part parce que vous avez exprimé ce désir de m'entendre raconter mon histoire, et d'autre part parce qu'après tout ce temps passé sur les routes et plus récemment dans la neige, j'avoue que déguster une bonne tasse de n'importe quoi de chaud, sur un siège confortable, auprès d'une authentique cheminée, en bavardant avec nonchalance...me parait pour le moment être le summum du luxe...!
Mais quelque chose, dans votre démarche, dans votre hésitation peut-être...me laisse penser que vous ne partagez manifestement pas mon enthousiasme.

Vous savez, je suis à la fois pleine de naïveté et de curiosité, et ce n'est pas la timidité qui m'étouffe, vous l'aurez remarqué...
J'ai il y a quelques temps trinqué avec quelqu'un qui s'est révélé être en fait une crapule de la pire espèce, réussissant même l'exploit de trouver cette personne sympathique...
Il n'y a donc rien d'étonnant de ma part, je suppose, à ce que j'invite un parfait inconnu de deux fois mon gabarit à partager un verre après seulement dix minutes d'échange...

Mais vous ne semblez pas partager avec moi ce trait de caractère : je ne connais pas vos coutumes, ni vos habitudes personnelles, et peut-être ai-je fait preuve d'une indélicatesse inconsciente avec mes manières directes et... intrusives ?
Auquel cas je vous prie d'accepter mes plus plates excuse.
J'espère que vous ne vous sentez nullement obligé de quoi que ce soit envers ma personne.


Le regard clair levé vers les yeux fuyants du nelda n'exprime qu'une sincère et candide interrogation, à laquelle se mêle maintenant une certaine gêne à l'idée qu'elle importune son interlocuteur.

En tout cas, ce dernier a eut largement le temps de vérifier, pendant sa longue tirade, que la jeune tchaë était absolument dépourvue de quoi que ce soit qui pourrait s'apparenter à de grosses dents acérées...


 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 30 Dasawar 1507 à 13h07

 
*** Le dilemme se pose toujours au vieux marin, mais comme la botaniste semble surtout s'évertuer à réveiller l'equilion, et que Thanakis n'est pas en vue, il se préoccupe finalement du danger immédiat et visible : le monstre écailleux.
Et maintenant qu'il a découvert une arme redoutable contre cette horrible créature, il compte bien l'utiliser.

Puisque la vieille n'en démord pas, Krepion non plus, et il continue donc avec acharnement de chanter à tue-tête cette stupide comptine, dont il se demande bien quel rapport elle peut avoir avec cette énorme bestiole pour provoquer cet effet.
Toujours est-il que ça marche, car le monstre ronfle de plus belle à chaque nouveau couplet !

Cocotte est une coquette cocotte-euuu !
et Kéké un cancaneur de cancaaaans !
Kéké conquis par la coquette cocooootte-eu !
cancana à qui cru ses cancans que Cocotte était craquante, coquette et coquine...


Il s'interrompt seulement de temps à autres pour boire quelques gorgées de vinasse, afin d'humecter sa gorge sèche et irritée à force de brailler, sans pour autant prêter attention aux injonctions indignées de sa soeur bleue.

D'ailleurs plus il chante, plus il s'alcoolise, et plus il s'alcoolise, plus il chante, au grand désarroi de Baër'Lupis, et de plus en plus faux qui plus est.

Complètement bourré, et sa vessie devenant fatalement pleine, il finit par s'épancher dans la neige, interrompant son chant pour se fendre d'un court poème : ***


"Sur le froid manteau blanc de Lys,
De ma queue en lettres de pisse,
J'écris ton nom Ô Thanakis..."


*** Et tout en reprenant sa comptine, il s'execute, oubliant qu'il ne sait pas écrire... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Léonal

Le Dhiwara 30 Dasawar 1507 à 14h09

 
Bha...

Léonal aurait voulut déclarer quelque chose de plus intelligent et de bien plus explicite que ce simple mot dénué de tout sens, mais la vision qu'il eut lorsque Nelle se retourna l'empêcha de formuler tout autre commentaire tant il fut surprit par la violence de ce nouveau contact avec les chimères.

***

***


Il ne rêvait toujours pas et pourtant, à la place où s'était tenue quelques secondes auparavant la gentille et toute belle Nelle, se dressait un mirage sordide, certes proportionné à la tchaë, mais qui n'en était que l'image déformée, défigurée par ses perceptions torturées. Les yeux du Lion s'écarquillèrent, son visage se figea, ses poils se hérissèrent. Quand avait-il sombré dans le sommeil ? Comment ? Non, il ne dormait pas et pourtant les cauchemars du Cent Visage le poursuivait jusque dans la réalité de ce monde transitoire.

Le visage prit quelques secondes dans une moue mi-horrifiée mi-incrédule, le grand Nelda finit par vaincre le sentiment de panique qui lui embourbait les jambes et se pinça très discrètement le gras du ventre (ce qui relevait de l'exploit sur un corps aussi sec). Il se fit mal au point d'en avoir les larmes aux yeux mais la manoeuvre porta ses fruits puisqu'au son d'un accordéon fantasmagorique désaccordé, la silhouette terrible s'évapora dans le néant pour laisser place au vrai corps de Nelle.

Soupir soulagé.

Avec ça, Léonal avait manqué la grande majorité de ce que son interlocutrice disait mais sursauta tout de même en entendant (et analysant après coup avec difficulté) la dernière phrase. Il tendit ses mains en avant, ravis de ne voir dans cette petite bouche aucune dents de requins, et les agita frénétiquement dans l'espoir vain de chasser l'idée que les mots de l'étrangère impliquaient.


Non non non non ! Heu... pas du tout ! Vous n'y êtes pas du tout du tout. Je ne me sens pas obligé de vous suivre pour discuter - non pas que je ne vous crois pas capable de m'obliger à faire quoi que ce soit hein, je connais pas vos compétences ni votre force de persuasion, heu... Je... je suis un peu... dérangé ? Oui dérangé ! Pas fou, mais dérangé au sens propre, comme harcelé.

Ne vous excusez pas vous n'y êtes pour rien, Nelle, et je suis ravis de partager avec vous un petit bout d'existence surtout à la Gryot fumée qui est un établissement très propre et sincèrement idéal pour se détendre et passer un bon moment ! La clientèle est un peu endormie mais c'est normal chez nous, c'est comme qui dirait dans la culture du coin.

Mais je vous en prie, après-vous, entrez et imprégnez-vous de l'essence de notre pays !


 
Baër'lupis

Le Dhiwara 30 Dasawar 1507 à 14h59

 
La botaniste perdit son sang-froid.

Stupide Musard ! Arrête de chanter !

Elle s'élança vers le marin qui titubait dangereusement. Elle lui sauta à la gorge, plaquant sa main ridée sur sa bouche mal rasée.

Qu'est-ce qui pourrait le faire taire ? Ah oui, ça, ça lui faisait trembler les roustons !

Plaquant son visage contre le sien, elle se concentra, et insinua quelques mots dans son esprit via leurs petits compagnons grotesques.


Krepion. Vous menacer de parler à l'Erudite n'y fait rien. Si vous ne voulez pas que je ne m'adresse plus à vous uniquement que comme ça, dans votre esprit, sans vous demander votre avis, vous feriez mieux de m'écouter...

Et vous savez, mon Frère, que je dors moins que vous. Vous ne voudriez pas que je nuise à vos soirées de débauche en vous récitant la liste des espèces végétales répertoriées par espèce, avec pour chacune le milieu de croissance et les propriétés alchimiques ?


Puis, comme pour marquer sa détermination, elle lui jeta un regard noir.

Elle regretta presque aussitôt son geste. Le marin était, comme un navire, un genre d'épave. Il était si paranoïaque que le moindre geste envers lui était subi comme une persécution. Elle ne voulait pas rentrer dans ce jeu, mais ils ne pouvaient se permettre un tel retard.



 
Nelle

Le Dhiwara 30 Dasawar 1507 à 17h20

 
Tout en parlant, Nelle s'étonne des émotions qu'elle voit s'enchainer sur le visage du nelda à l'écoute de ses paroles.
Peur, horreur, incrédulité...
Elle remarque son pelage se hérisser imperceptiblement quand elle évoque son entretien avec le précepteur. Et bien ! Cet être est soit extrêmement empathique soit il joue la compassion à outrance...
Mais dans quel intérêt ?

Elle comprend toutefois sa méprise lorsqu'il répond à son inquiétude : dérangé ? Ah mais bien sûr !
Tout comme elle, il est symbiosé, il est capable de télépathie. Sa réaction n'était pas liée à ses paroles, mais sans doute à d'inquiétants messages qui transitaient dans son esprit au même moment...
Mais de là à se trouver harcelé... Peut-être est-il quelqu'un d'important dans sa faction.

Mais soit, puisqu'il prétend être ravi de l'accompagner et qu'elle cerne mieux la cause de son attitude étrange, elle pousse la porte de l'auberge sans plus de remord à ce propos, après lui avoir adressé un sourire entendu.

A l'intérieur, l'ambiance est aussi calme qu'annoncé, bien que le lieu semble fréquenté.
Sans se formaliser des visages canins qui se tournent vers elle a son entrée, le regard de Nelle fait le tour du propriétaire avec un enchantement renouvelé.
Le sol est couvert de tapis aux couleurs chaudes et aux motifs recherchés tandis que des tentures également bariolées tapiessent les murs comme le plafond, des tables basses entourées d'une multitude de coussins ou d'assises confortables sont disséminées dans la pièce, en un dédale sinueux qui mène jusqu'au comptoir, au fond.
La lumière, ne provenant que de minuscules fenêtres et de diverses bougies ou lampes à huile réparties sur les tables ou accrochées aux murs, joue avec les épaisses volutes de fumée imprégnant le lieu, que l'air déplacé par l'ouverture de la porte fait danser lascivement.

Nelle se dirige vers une table libre dans le coin sud de cette envoutante taverne et se laisse tomber sur les coussins avec un soupir de contentement. Elle fait signe à Léonal de s'installer là où bon lui semble, à côté ou en face d'elle, tout en demandant :


Et bien, pour m'imprégner de l'essence de votre pays, que me conseillerez-vous de boire ?

 
Krepion Loudmer

Le Luang 31 Dasawar 1507 à 01h59

 
*** Le vieillard ivre mort crut l'espace d'une infime fraction de seconde, alors qu'elle se jetait sur lui, que la botaniste allait l'embrasser -ce qui aurait été une autre façon de le faire taire- mais cette crainte fut bien vite balayée par l'absence totale d'ambigüité sur la méthode qu'elle avait préféré employer - pas la douce.

Ce ne fut pourtant pas le contenu du message qui lui glaça le sang avec bien plus d'efficacité que la température ambiante, mais bel et bien l'acte en soi, cette nouvelle violation de son esprit, cette nouvelle intrusion dans le caveau vide de ses pensées désordonnées -pour l'heure passablement avinées- et aussitôt paniquées.

La réaction à cette agression autant physique que mentale ne se fit pas attendre : la main ridée plaquée sur la bouche édentée du vieillard ne fut pas assez leste pour contenir le flot tiède et bilieux de vinasse à demi digérée qui en jaillit avec force.
Dans le même mouvement le vieillard se projeta violemment en arrière et s'affala dans la neige, évitant miraculeusement à la tchaë en rogne de se faire copieusement arroser par le divin nectar -ce qui n'aurait sans nul doute pas contribué à arranger son humeur.

Krepion resta immobile, le cul dans la neige, l'air plus que jamais hagard et perdu, ne semblant pas comprendre ce qui lui arrivait...

C'est sur ce magnifique tableau -Erjin profondément endormi, Baër'Lupis oscillant entre furie et désespoir, et Krepion Loudmer égaré, la bave aux lèvres- que l'Erudite choisit de ramener sa fraise... ***


Mais... qu'est-ce qui se passe ?

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Thanakis

Le Luang 31 Dasawar 1507 à 02h30

 
D'abord intriguée, puis de plus en plus inquiète, La Première-Née voit passer la journée sans recevoir la moindre nouvelle de la Grande Naturaliste, de son frère marin et de la monture qui logiquement, devrait les accompagner.

N'y tenant plus, le soir venu, elle quitte les abords du village de Karsten et prend la route à rebours, en direction du nord. Avisant la mine pâle de l'Omnisciente Cyan, qui se repose au abords du chemin, elle l'aide d'une magie destinée à neutraliser le poison qui l'affecte, avant de poursuivre...

Elle laisse la guitoune nemen sur sa gauche. Toujours personne à l'horizon. Quelques lieues plus loin elle aperçoit enfin les silhouettes de ses deux compagnons âgés, ainsi que la masse compacte de l'Equilion.

L'Erudite s'approche, incrédule : ma parole, mais... il dort ? Baër'lupis et Krepion Loudmer semblent s'acharner à vouloir le réveiller...

La première lui donne des coups de pieds, le second chante une incompréhensible et cacophonique comptine, en vain : autant chatouiller une enclume, ou murmurer à l'oreille d'une taupe !

Thanakis vient à hauteur de la tête d'Erjin et s'exclame d'une voix forte :


Hush ! Hush !

La lourde bête tremble aussitôt, s'ébroue et se lève, regardant sa maitresse avec intensité. C'est alors que la dignitaire remarque les étranges arabesques rédigées dans la neige, aux pieds du marin éméché : elle plisse les yeux... serait-ce de l'ancien tchae ?

Des décennies d'étude de textes chiffrés, cryptés, déformés et truffés de signes et de symboles abscons lui permettent finalement d'exhumer la substantifique moelle du modeste aïku fraternel. L'Erudite murmure à mesure qu'elle le lit :


Sur... le froid... manteau... blanc de Lys
En mon... cœur... ton... être... s'immisce...
J'écris ton... nom... Ô Thanakis !


Doutant du second vers, elle se tourne vers Krepion Loudmer : mais... qu'a-t-il donc en tête ?


 
Krepion Loudmer

Le Matal 1 Jangur 1508 à 02h22

 
*** Les injonctions de Thanakis pour réveiller l'Equilion sortent vaguement le vieillard de sa torpeur, et tandis que le mastodonte se relève avec lourdeur, Krepion se frotte rapidement la bouche et le visage avec un peu de neige, sans que son air hébété le quitte complètement.

S'évertuant à fixer ses pieds, il ne remarque pas le regard interrogateur que lui lance l'Erudite, sans même se douter qu'elle a lu les vers au sol, qu'il ne se rappelle de toute façon même pas avoir tracés...

Quand elle les invite finalement à la suivre, elle et son monstre, jusqu'au village de Karsten, il s'exécute d'un pas trainant sans un regard vers la botaniste.

Une fois arrivé aux abords du désert, le vieillard rejoint le groupe en silence tout en restant légèrement à l'écart, la mine renfrognée... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Thanakis

Le Matal 1 Jangur 1508 à 16h11

 
Dans l'esprit inquiet de l'Erudite, la nouvelle d'une attaque imminente sur Oriandre fait l'effet d'une bombe retardée... qui explose lorsqu'un message royal lui enjoint de rejoindre au plus vite la cité menacée : il faut protéger ses habitants sans défense, et assister les noirs dans leur combat à venir !

La plupart de ses frères symbiosés sont engagés dans diverses tâches et missions qui les paralysent. Le prince Gorgo lui-même ne peut quitter Farnya, tenu de surveiller l'obsession nemen alors même que le concile se profile, que l'échéance approche... qui donc viendra au secours des assiégés ?

La dignitaire hésite entre deux maux : interrompre sa quête, abandonner le peuple ? Le premier est le moins dommageable, et... ses compagnons méritent sa confiance : elle peut, elle doit partir avec la certitude que tout se passera bien, que le groupe d'aventuriers soudés par la mission ne s'égayera pas à tous vents aussitôt qu'elle aura tourné les talons...

Car si par malheur, tel était le cas, l'échec serait vraiment total.

Sur cette dernière pensée, elle se décide et d'un pas rapide, se dirige vers la station de transports de Korsyne.


 
Cyan

Le Matal 1 Jangur 1508 à 22h27

 
L'Erudite, en partant, m'a laissé la direction de la sécurité (et la cohésion) du groupe.

J'envoie donc rapidement un message à tous.

Citation :
Thanakis, Bien Aimée, prenez soin de vous.

Pour tous les autres, regroupons nous autour du feu de camp. Quand tout le monde sera là, nous commencerons à faire route.

Si l'un d'entre vous se sent des dons plus particulier d'éclaireur, qu'il le dise.
Les mages l'aideront autant que possible à se protéger, et ainsi, il nous ouvrira la route et nous signalera tous les désagréments et la possibilité de les éviter quand ce sera possible.

Nous n'avancerons effectivement pas rapidement, je préfère que nous arrivons tous le plus indemnes possible.

Nelle et Eleuname, je sais que vous êtes à Korsyne ; souhaitez vous venir à Farnya avec nous, continuant à faire partie de l'expédition ou préférez vous faire un autre choix ?

Dans tous les cas, je me joins à notre Erudite pour vous remercier de votre précieuse aide et votre gentillesse à notre égard.

Je suis ouverte à toutes propositions pour que nous arrivions tous le mieux possible à Farnya. Toute aide, toute suggestion sera bien accueillie.

Cyan


puis je rejoins le campement au plus vite.
A mon arrivée, un assulter est en plein milieu de notre campement et donne des coups dans tous les sens, s'en prenant essentiellement à Sirohl.
Un long frisson glacé me vrille le dos.
"Ca commence bien", me dis-je.

Et j'ordonne, de la voix la plus ferme possible, qu'on se débarrase de la créature en question, avant qu'elle ne cause trop de mal.
Je sais que Cälli attaquera dès qu'il le pourra.
Je suis contente de voir aussi Eleuname arriver rapidement avec sa grande épée. Il est pâle, sous l'effet d'une piqûre de scorpion, mais je sais qu'il est résistant.
Dès que possible, je le soignerai.


 
Baër'lupis

Le Merakih 2 Jangur 1508 à 23h59

 
La naturaliste approuva mentalement au message de l'Erudite. Bien sûr, elle se devait de partir, et c'est tout naturellement que Cyan et elle-même se devaient de prendre la relève. Lourde tâche, mais nécessaire.

La botaniste préparait les derniers casiers à échantillons vides, et se préparait à instruire Eleuname sur le trajet à parcourir et les plants à récupérer, lorsqu'une bête corrompue immonde se mit à saccager la campement.

Sous les assauts conjoints des compagnons, elle fut vite mise à terre. La botaniste en fut presque étonnée. Cette créature si brutale et pugnace, sur un simple petit trait d'énergie de la vieille, trébucha, se tordit la cheville et ne se releva pas. Elle contempla ses mains avec incrédulité.


Ainsi, c'est que voulait dire Thanakis... Tous, ensemble...

Il fallait partir, maintenant.

Eclaireur Eleuname, nous passerons par la route de Farnya : notre chargement est plus que précieux. Faites donc un crochet par le désert, et signalez-nous si vous rencontrez des plants qui correspondent aux feuillets que voici. Signalez-nous aussi, bien entendu, si vous encourez un quelconque danger !

Elle chargea l'equilion avec les restes du campement, puis agrippa le marin par le bras, et avança sur la route.



 
Cyan

Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 12h53

 
*** Pourquoi n'avaient-ils pas pris les transports Némen ?
Ah ! Oui, l'équilion ! Il n'aurait vraisemblablement pas été accepté...

Cyan était étendue dans la neige, elle sentait la vie s'écouler d'elle petit à petit, le froid de l'extérieur gagnait l'intérieur aussi.

D'abord un assulter avait tenté de dévaster le camp.
Puis un arkonien s'était mis sur leur route, l'équilion lui avait brisé les jaambes, il n'avait pas été difficile ensuite de l'achever, la chance aidant. En voulant éviter le projectile magique de Cyan, un geste brusque avait élargi probablement une plaie... bref, il était mort.

Ensuite, deux gambols l'un à côté de l'autre sur la route.
Sirohl avait commencé à attaquer, mais Cyan comme Baër'lupis jugeait qu'ils n'étaient pas de taille contre ces forces de la nature.
Et on n'allait pas commencer à tuer sans arrêt. Pour se défendre, oui, sinon, il suffisait simplement de les contourner !

Hélas, le contournement faisait rencontrer Sikramen, Chiroptère, Chiroptère sanglant (ou un autre nom du même genre), Assulter...

et pour les éviter, on se retrouvait à portée des Gambols !

Cyan gisait dans la neige... pourquoi n'avaient-ils pas pris les transports némen ?

Si froid... si fatiguée... dormir, oublier...

Une dernière chose encore : faire un message pour Cälli, et enfin s'endormir... si froid, si fatiguée...
***


 
Nelle

Le Luang 7 Jangur 1508 à 01h44

 
Nelle avait laissé Korsyne et son atmosphère enchanteresse pour rejoindre de nouveau l'expédition botanique au niveau du transport nemen.
Elle arrive au lieu de rendez-vous au moment où ses compagnons mettent un point final à la menace que représentait un assulter. Trop fatiguée par sa traversée du désert pour les aider, elle se contente de se reposer sur le bord de la route, puis de se mettre en marche avec eux en direction de Farnya.
Quand Cyan lui demande si elle rentre avec eux à Farnya, Nelle s'étonne intérieurement : pourquoi donc la visite de Korsyne la ferait revenir sur son engagement dans cette mission ?
Nelle regrette juste de ne pas avoir eu l'occasion d'embrasser Thanakis avant son départ précipité pour Oriandre, mais cela non plus ne saurait remettre en cause sa participation à cette mission, jusqu'à son achèvement.


Bien sûr que je suis toujours des vôtres ! répond-elle joyeusement, Ne crois pas que vous allez vous débarrasser de moi aussi facilement !

Longeant le désert par la route, la troupe se remet donc en marche vers Farnya, Eleuname partant souvent devant comme éclaireur.
Au moment où les pavés traversent un bras de désert, le nelda signale la présence agressive d'un gambol. Quand Nelle y arrive, c'est même deux représentants de cette race peu amicale qui lui tombent sur le coin du nez...
Le lieutenant Sirolh s'élance sans hésiter au secours de la jeune tchaë, encaissant les attaques musclées des puissants singes, si bien que c'est lui se trouve bientôt gravement blessé !
Nelle use donc de sa magie pour le remettre sur pied, profitant de la diversion que produit le reste du groupe en contournant le bras de désert, puis tire le lieutenant à sa suite vers le sud :


Merci mon brave Sirohl !!
Mais venez, ne restons pas la !
Maintenant que nous sommes ici autant continuer vers le sud, nous attendrons les autres après le désert !


Mais le sort a décidé de s'acharner, car c'est un assulter qui les attend à la sortie de la mince étendue désertique... Eleuname et Cyan ont traversé eux aussi, et essayent de le fuir...
Si le rejeton s'interesse quelques instants aux deux nouveaux arrivants, il retourne bien vite houspiller la jeune femme et le nelda.
L'impétueux noiraud s'élance une nouvelle fois en dépit de sa santé personnelle, pour protéger maintenant la Grande Omnisciente étendue au sol, harcelant le rejeton pour attirer son attention.
Le temps que Nelle reprenne son souffle et les rejoigne, Eleuname a administré les soins nécessaires pour tirer la jeune femme de ce mauvais pas, et c'est donc une nouvelle fois vers Sirolh, de nouveau gravement blessé, que les sorts de soin et de soutien de la jeune sorcière sont dirigés.
Nelle se replie ensuite avec Eleuname et Cyan, mais l'assulter les suit...

Cälli arrive sur ces entrefaits, mort d'inquiétude pour sa bien-aimée suite au message alarmant d'Eleuname.
Le groupe est bientôt de nouveau réunit, avec l'arrivée de la botaniste, de l'equilion, et du vieillard qui n'a pas décroché un mot depuis plusieurs jours...

Cyan, qui a repris consistance, essaye de réorganiser un peu les choses :


Bon que faisons nous ? Nous éloignons nous ? Ou conjuguons-nous nos forces pour nous débarrasser de cette créature ? Votre avis ?

Eleuname est le premier à donner le sien :

Il a l'air de vous suivre, Cyan ! Laissons lui peut-être une chance de fuir et s'il est toujours là demain soir, attaquons le tous ensemble. Reposons nous en attendant, en faisant mine de ne pas le voir, mais en étant sur nos gardes quand même !

Nelle observe la route un peu au sud, et s'en approche avec précaution, avant de se tourner vers ses compagnons :

Les abords de la route et du désert à cet endroit semblent sûrs. Combattre cet assulter va nous faire perdre beaucoup de temps et d'énergie, que nous devrions plutôt consacrer à nous remettre tous sur pied pour finir ce voyage. Enfin c'est mon avis...
Commençons par essayer de le distancer avant de songer à le combattre, beaucoup d'entre nous ne sont pas en état, actuellement...


Tout en parlant, son regard se porte vers le placide equilion. Sa présence imposante suffira peut-être à dissuader l'assulter de les suivre ?
En tout cas la nuit tombe, et avec elle le froid s'accentue, et malgré la présence menaçante du rejeton, il faut songer à prendre un peu de repos. Nelle commence à rassembler quelques branches humides dans la neige, dans l'intention de faire du feu...
La douce chaleur de la Gryott fumée parait bien loin, désormais !


 
Nelle

Le Luang 7 Jangur 1508 à 23h43

 
Le lendemain matin, comme l'assulter a finalement préféré les laisser tranquille et s'est éloigné, il est donc décidé de reprendre la route.

Eleuname part en éclaireur tandis que les autres se mettent tranquillement en marche.
Au bout d'un moment, le silence qui accompagne la marche se met subitement à peser pour la jeune tchaë.
Nelle se tourne vers le vieillard, qui affiche toujours le même air renfrogné depuis des jours, et l'interpelle sans détour d'un ton ouvertement joyeux :


Et bien Monsieur Loudmer ? Vous voilà bien silencieux depuis quelques jours !
Allons, réjouissez-vous, nous approchons de Farnya ! D'ici peu nous trinquerons avec le meilleur hydromel de l'Auberge des Jardins, j'offre la première tournée !


Une telle promesse devrait bien le dérider un peu, le pépé...
D'ailleurs un message mental du nelda confirme qu'ils approchent de la station nemen.


Allez, chantez-nous donc un air en attendant ! rajoute-t-elle avec le même entrain débordant, espérant justement qu'il déborde un peu sur le vieillard grognon...

Elle s'aperçoit alors que Baër'Lupis affiche elle aussi une mine profondément dépitée...

C'est pas vrai, tout le monde déprime ou quoi ?!
Ce n'est quand même pas la perspective de rentrer prendre un peu de repos et de chaleur à Farnya qui les met dans cet état tout de même ?!!
Nelle se rapproche de la botaniste et lui demande d'une voix un peu plus hésitante :


Baër'Lupis ? Qu'est-ce qui ne va pas...?

En même temps qu'elle pose la question, Nelle se rappelle que la naturaliste espérait trouver de nouveaux plants dans le désert... Serait-ce donc bien la perspective d'arriver "déjà" à Farnya sans nouvelle trouvaille qui la contrarie ?

 
Krepion Loudmer

Le Matal 8 Jangur 1508 à 12h36

 
*** Le vieux marin n'a en effet pas décroché le moindre mot depuis la trahison de Baër'Lupis. Il boude.

Il commence par émettre un grognement indistinct quand la gamine se met à s'intéresser à lui, mais petit à petit ses paroles font leur bonhomme de chemin sous le crane dégarni du vieillard.
Ah, elle promet une tournée ! Ça ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, et effectivement elle a trouvé les mots justes pour le dérider...

Il émet cependant un second grognement quand elle lui demande de chanter : elle le prend pour un animateur de foire ou quoi ?
Cela dit, tout en continuant d'avancer en suivant la botaniste, Krepion doit tout de même convenir qu'il a moins envie de faire la tronche.
Bon, certes la trahison de Baër'Lupis lui reste encore en travers de la gorge, et d'autres intrusions mentales de la part de divers membres de l'expédition continuent de fuser de temps à autres dans son esprit, mais d'un autre coté la situation s'arrange néanmoins quelque peu...
Déjà, la sorcière bleue est partie. Elle n'est donc plus un danger immédiat, et Krepion se prend même à espérer qu'elle a finalement abandonné son idée de le torturer et l'interêt inquiétant qu'elle lui portait.
Et en plus de ça l'equilion semble lui aussi ne plus s'attacher à ses basques ! Il est toujours là, certes, mais semble maintenant se contenter de suivre le groupe en général, sans plus s'intéresser particulièrement à lui.
Tout stupide qu'il est, le monstre aura sans doute fini par comprendre que le vieux marin décharné n'est pas un met de choix...

Bon, il reste toujours ces saletés d'assulters, mais c'est un moindre mal...

Ragaillardi par ce constat mental, le marin se met donc finalement à chanter un vieil air censé donner de l'allant :

''C'est dans la pipe qu'on met l'tabaaac !
Oulaaa, oulaaa,
C'est dans la pipe qu'on met l'tabaaac !
Oula oulalaaaa...

Paré à vireeeeeer les gars faudrait haleeeeer
On s'reposera quand on arrivera
Dans le port de Jypskaaaaa

C'est dans la cave qu'on met les raaats !
Oulaaa, oulaaa,
C'est dans la cave qu'on met les raaats !
Oula oulalaaaa...

Paré à vireeeeeer les gars faudrait haleeeeer
On s'reposera quand on arrivera
Dans le port de Jypskaaaaa ''


Tout en continuant de suivre machinalement la botaniste, il ne se rend compte qu'ils ont quitté la route que lorsqu'il se met laborieusement à patauger dans le sable fin du désert...
Bigre, mais c'est pas la direction de Farnya, ça ?!! ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nelle

Le Matal 8 Jangur 1508 à 22h22

 
Sans lui répondre, et tandis que le vieillard se met finalement à chantonner gaiment, Baër'Lupis quitte la route et commence à avancer parmi les premières dunes de sable du désert au sud.
Ce qui confirme aussitôt les soupçons de Nelle : la botaniste cherche d'autres plantes désertiques.

Elle la rejoint avec entêtement, et bien que se sentant un peu ridicule à prétendre faire la leçon à son ainée, elle ne peux s'empêcher de la mettre en garde :


Ne partez pas seule dans le désert, c'est un milieu trop hostile...


Cela dit, si la botaniste en charge du coté scientifique de l'expédition pense qu'il y a d'autres recherches à mener avant de rentrer, Nelle ne s'estime cette fois pas en position de la contredire. Aussi elle rajoute plus à titre informatif :

Eleuname et moi avions déjà exploré cette zone au tout début de l'expédition...Nous avions longé la rive jusqu'à tomber sur un cactus un peu au sud.
Donc à moins que nous soyons passés à coté de quelque chose, si nous devons chercher d'autres plantes je pense qu'il faudrait nous enfoncer plus vers l'ouest...

En tout cas je vous suis !
rajoute-t-elle d'un air qui se veut enjoué.

Mais sans se départir de son air abattu, Baër'Lupis se contente de répondre en s'arrêtant :


Non, non, c'est entendu. Rentrons.
Je n'irai pas tête baissée dans les ennuis.


Comme pour illustrer ces paroles, deux assulters -celui de la veille, qui a apparemment repris du poil de la bête, et un autre sorti des dunes- entourent les deux tchaës dans une attitude pour le moins inamicale.
Nelle essuie plusieurs attaques sans parvenir à les esquiver, pestant entre ses dents.


Pfff... En plus ces assulters semblent déterminés à nous mener la vie dure...

C'est vous qui décidez, Baër'Lupis.
Rajoute-t-elle entre deux sorts de soin, profitant d'un moment de répit.

Mais ces derniers mots sont couvert par un "CRAAAC !!" retentissant : la colonne vertébrale de l'assulter émet un bruit de planche brisée quand l'Equilion, qui a eu la merveilleuse idée de les rejoindre, abat sa masse de queue sur le monstre...


Hum, en tout cas rappelez-moi de ne jamais contrarier Erjin....

Mais le "placide herbivore" ne s'arrête pas là : BROATH !!
Maintenant très énervé, il finit d'écrabouiller l'assulter blessé et commence à courser le second, s'éloignant dans le désert...

Nelle regarde les restes ensanglantés du rejeton à seulement quelques mètres d'elle, d'un air un peu estomaqué...


Non en fait je crois que j'arriverai à m'en rappeler toute seule...

Une fois que les nausées provoquées par le tas sanguinolent de bouillie d'assulter s'estompent, elle regarde dans la direction vers laquelle s'éloigne Erjin et sa future prochaine victime, maintenant à peine visibles à l'horizon.

Heu... Pour ma part je ne parle pas un mot de tchaë ancien... Vous sauriez rappeler l'equilion ?
Sinon la balade dans le désert ne va bientôt plus être optionnelle...
Remarquez, à ce rythme-là on va pouvoir partir à la cueillette en toute sécurité.
C'est peut-être Erjin qu'on aurait dû embaucher comme éclaireur ! Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est efficace...


Le commentaire de la botaniste n'est pas moins dépourvu d'appréciation :

Mmmh... sympathique...

Je pourrais le rappeler, mais un rejeton de moins, ça sera toujours ça de pris sur le S'.. sur le P'khenS'sarkh. Il nous rejoindra, et le reste de la route semble sûr.


Sans relever l'allusion au S'sarkh, la jeune tchaë regarde d'un air dubitatif dans la direction vers laquelle Erjin et l'assulter ont maintenant complètement disparus...Pour elle il est maintenant évident que partir à la recherche de l'animal de bât -et de son précieux chargement- s'impose...

Il nous rejoindra, vous en êtes sûre...?
S'il donne la chasse à tous les assulters du désert on risque de ne pas le revoir avant plusieurs semaines...ou mois.
On ferait peut-être mieux d'aller le chercher, non ?


Sans véritablement attendre l'assentiment de la botaniste, Nelle commence laborieusement à remonter les traces qu'a laissé l'equilion et son infortunée victime dans le sable.
Heureusement, vu le poids du bestiau, celles-ci ne seront pas difficiles à suivre, et le vent va mettre un moment avant de combler les énormes sillons qui fendent les dunes...


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