Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Refleurir les jardins d'Ykena

Botanistes et Naturalistes bleus en mission
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Sujet lancé par MJ Syfaria
Le 29-10-1507 à 17h55
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Posté par Baër'lupis,
Le 29-01-1508 à 13h21
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Nelle

Le Merakih 9 Jangur 1508 à 19h48

 
Après quelques heures de marche difficile dans le désert, à la suite des traces laissées par l'equilion, Nelle aperçoit le Contemplateur, qui suit manifestement la même piste qu'elle.

Eleuname ? Je vous croyais devant avec Cyan et Cälli !
Erjin s'est sauvé à la poursuite d'un assulter, il va falloir le retrouver ! Et surtout...heu... le convaincre de se calmer...


J'étais devant, mais ne vous voyant pas arriver... et puis soudain, j'ai vu ces marques étranges. En me rapprochant, j'ai reconnu les empreintes de l'équilion. Où est-il ? Il semble partir vers le coeur du désert !

Plutôt que de lui répondre directement, Nelle utilise la voie mentale pour mettre tout le groupe au courant de leur...petit "contretemps".
Thanakis leur donne d'ailleurs des instructions bienvenues pour calmer et récupérer l'equilion, ce qui n'est pas plus mal ! Après l'avoir vu écrabouiller le premier assulter et courser le second -dont elle aperçoit d'ailleurs ce qui semble en être les derniers morceaux- Nelle se demandait bien comment calmer Erjin le moment venu...
Bon, elle ne parle pas l'antique tchaë et n'a pas Krepion Loudmer sous la main, mais c'est déjà un début que de connaître les méthodes à employer...

Le lendemain matin, soutenue par quelques sorts d'évolution, Nelle continue d'avancer à travers le désert et son sable inconfortable, accompagnée du contemplateur qui avance à grandes enjambées.
Ils finissent par apercevoir Erjin, en train de mettre sa raclée à un troisième rejeton avec le même acharnement que pour les deux autres. Mais ils tombent aussi et surtout sur deux mégalithes de perversion.
Nelle ne peut réprimer un frisson d'angoisse en voyant ces deux répliques toutes aussi malsaines de l'aberration qu'elle avait combattu avec son père, quelques mois plus tôt, et ne parvient d'ailleurs pas à échapper à une première volée de fines échardes minérales projetées par l'une d'elles.

Tandis qu'Eleuname tente -bravement ou stupidement ?- d'attaquer le monolithe, Nelle fait quelques pas de plus en direction de l'equilion, esquivant cette-fois-ci une nouvelle salve d'épines.
Le troisième et dernier assulter meurt sous la patte avant gauche d'Erjin, dont la tête se tourne en tous sens, sans doute en quête de quelque chose...
Bon... C'est le moment de mettre les conseils de grand-mère en application... Sans connaître cette langue et la signification de l'injonction, Nelle s'applique à répéter ce que leur a dit Thanakis, d'une voix toutefois un peu hésitante... C'est qu'il fait tout de même plusieurs tonnes, l'animal...


Erjin ?! SHOM !

Argh ! Blessures mortelles..... Faites attention !

Nelle se retourne vers le nelda, étalé dans le sable, l'air plutôt mal en point... Allons bon...

Malgré ses muscles qui commencent à protester, elle revient jusqu'à lui et s'agenouille à ses cotés en commençant à incanter un modeste sort de soin...
Après avoir renforcé magiquement sa protection, et la sienne propre, elle lui fait gentiment, mais néanmoins avec un léger ton de reproche, la morale...


Je n'ai pas suffisamment de mana pour vous soigner plus...
Quelle idée de courir droit vers le danger ?! Gardez votre énergie pour vous soigner, Contemplateur.
Mieux vaut avancer lentement mais surement.

Et surtout ne bougez pas de là tant que vous êtes autant blessé !
Vous ne feriez qu'attirer de nouveau l'attention du mégalithe ou d'autres créatures qui ne doivent pas manquer dans ce désert...


Nelle regarde au loin, où elle aperçoit Baër'lupis qui semble elle aussi être aux prise avec un des mégalithes... Et dire qu'il y a à peine quelques heures elle annonçait d'un ton léger à Thanakis que tout allait bien !

Tournant de nouveau la tête vers Erjin, elle s'aperçoit que l'Equilion la regarde maintenant avec curiosité et se désintéresse des monstres environnants.
Bon, c'est déjà ça. Elle s'adresse de nouveau à lui d'une voix un peu plus assurée, avec un ton encourageant :


Bien, c'est ça !
Viens Erjin, viens !
HUSH !

Pourvu que ça suffise sans avoir à trainer ici le vieillard, songe Nelle...
C'est à ce moment là qu'elle remarque, juste derrière le mastodonte, une plante grasse de haute taille, dont la silhouette se découpe facilement sur l'horizon désertique.
Voilà qui pourrait intéresser la botaniste... si elle parvient jusque là en état...


 
Krepion Loudmer

Le Julung 10 Jangur 1508 à 00h57

 
*** Cessant immédiatement de chanter sous les assauts des assulters, Krepion regarde l'equilion s'éloigner dans le désert à la suite du rejeton avec un soulagement double.
Mais son allégresse est de courte durée lorsqu'il comprend que les deux gonzesses veulent manifestement partir à sa poursuite...
Mais pourquoi donc la gente féminine a toujours de telles idées saugrenues ?!!

Il suit pourtant machinalement la botaniste quand elle se met en marche sur les traces de l'equilion et de la gamine, après avoir reçu en coup de vent deux providentielles bouteilles du nelda, qui s'est lui aussi aussitôt enfoncé dans les dunes. ***


Ben ça alors, y'a une boom ou quoi là-bas, pour que tout le monde s'y précipite ?
, songe le vieux marin, un peu déconcerté, tout en s'engageant à son tour dans l'étendue sablonneuse...

*** De nouvelles intrusions mentales ne cessent de fuser ces derniers jours, et à sa grande honte Krepion s'est rendu compte qu'il commençait presque à s'y habituer... Va-t-il lui aussi finir corrompu par les sournoises manipulation de la sorcière bleue ?!!

Mais après un message de la gamine qui lui tire une bouffée d'indignation, ses pensées sont sauvagement ramenées à la réalité quand une volée de fines échardes transpercent comme de la soie sa vieille veste usée et rapiécée pour se planter douloureusement dans sa vieille couenne douillette.

Le vieillard maigrelet n'était déjà pas bien en forme depuis les pains reçus d'une des victimes d'Erjin, mais maintenant il commence vraiment à grincer des dents...
Il s'enfile un verre du vin offert par le nelda, ce qui le remet rapidement en meilleure forme. Aaah, la douce ivresse de l'alcool... Elle fait oublier les maux physiques presque autant que les maux de l'esprit...

Revigoré, le vieux marin s'aperçoit alors que la botaniste est à peine en meilleur état que lui.
Dans un élan d'abnégation qui lui est peu coutumier, Krepion lui prodigue quelques soins maladroits et dérisoires, l'aidant à ôter quelques unes des épines minérales auxquelles elle n'a pas non plus réchappé et essuyant quelques plaies à l'aide de son mouchoir sale, et va même jusqu'à lui tendre une des bouteilles d'hydromel qui restent dans sa sacoche : ***


T'nez, buvez ça ma p'tite dame. Non seul'ment c'est du bon hydromel qui réchauff' les coeurs, mais ça permet surtout d'mieux supporter la douleur et d'tenir plus longtemps, j'vous l'assure !

*** Il en est à scruter les dunes en se demandant s'il aura le courage d'avancer encore dans cet insupportable sable qui s'infiltre partout et dans lequel sa canne s'enfonce à la moitié à chaque fois qu'il s'appuie dessus, quand une nouvelle volée d'échardes insidieuses vient s'ajouter à la première dans son épiderme meurtri, commençant presque à lui donner des allures de porc-épic...
A la différence près que les porc-épic ne pissent pas le sang par chacun de leurs piquant, évidemment... Et que ces même piquant sont certainement plus confortables pour ces braves porc-épics que pour le vieillard agonisant maintenant sur le sable.

Loin de ces considérations animalières pourtant ô combien passionnantes, Krepion Loudmer s'applique en effet à gésir consciencieusement au sol, crachant un mélange de sable, de salive et de sang, accompagné de quelques gargouillements indistincts du genre : ***


Arrrrhhgleuuurhhhaaarggglaaeuuurarrhhh...

*** Se reprenant quelque peu une fois la surprise passée, il tire de son sac la bourse contenant toute sa fortune, à savoir la trentaine de lépidolites données par la gamine et le nelda en début d'expédition, et dont ces radins de commerçants de Farnya n'ont pas voulu, et la centaine de girasols subtilisés par vengeance à l'Erudite la nuit où elle s'est odieusement endormie en renversant son verre d'hydromel... (hé hé)

Il jette donc cette incommensurable fortune en direction de la botaniste avec un nouveau "Rhaaaaeuuugleuuuuroooaaahhrfffjiiiirhhaaarrhhh..." qui pourrait bien vouloir dire quelque chose dans le genre " Faites-en bon usage ", ou peut-être " Maman m'avait pourtant prévenu ! ", allez savoir...

Puis il trouve enfin la force de déboucher sa dernière bouteille d'hydromel et de la descendre d'une traite : quitte à crever en plein milieu de ce foutu désert -la honte, quand même, pour un marin- autant le faire rond comme un coin, ça sera toujours moins douloureux...

C'est donc le visage fendu d'un drôle d'un sourire curieusement satisfait que le vieux grincheux sombre dans la douce inconscience de l'ivresse en attendant la mort... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Baër'lupis

Le Julung 10 Jangur 1508 à 02h33

 
La botaniste était heureuse de l'expédition. Que du bon ! Plus que ce qu'elle avait amassé en vingt-cinq ans. Plus que ce qu'elle aurait aimé découvrir en rêve.

Plus.

Plus, mais jamais assez.

Quand l'ordre fut donné, de rentrer le plus vite possible en la Fraternité, un petit pincement saisit le cœur de la vieille.


Le cactus perpétuel. Celui qui n'a jamais besoin d'eau pour croître, que lui-même...

Alors que les dangers se succédaient, et que l'équilion semblait, de ses grosses pattes, les écraser un à un, la botaniste vérifia une dernière fois que tout était bien attelé au mastodonte, leva sa cape sur sa bouche, puis s'enfonça dans le désert discrètement.

Toute absorbée par son observation méticuleuse des bancs de sable, elle ne voyait pas la forme humaine qui suivait sa course, pas plus que celle de l'immense animal, qui prenait la tangente pour chasser les nuisibles.

La voix de Nelle la ramena à elle-même. L'équilion avait disparu dans le désert, après ses proies.


Non, pas lui, pas ça, pas maintenant. Il aurait du aller droit vers la dame-soeur.

Allons-y, avançons vers là où même les âmes meurent.


---

La botaniste se réveilla subitement. Quelque chose n'allait pas. Un bruit sourd résonnait de part et d'autre du camp. Un bruit sourd. Profond. Comme un marteau qui frapperait .. du coton.

Elle eut juste le temps de voir le marin, baignant dans son sang, lui lancer une bourse.


Mais, il a vraiment perdu la boule ?

Puis, elle vit les formes s'approcher d'elle. Elle regarda autour d'elle. Nelle tremblait, comme si l'atmosphère lourde et ce qui les entourait lui rappelait de mauvais souvenirs.

Et meeeeeeeerde !

Ils étaient foutus. Tous. Un désastre, tout ça à cause d'elle. Les formes sombres les encerclaient, et ils allaient tous y passer. Tout ça à cause d'elle.

Elle hurla un dernier
HUSH ! en désespoir de cause, puis ferma les yeux.

Ne pas mourir encore. Se concentrer. Survivre.



 
Nelle

Le Julung 10 Jangur 1508 à 13h34

 
Hush Erjin ! Hush !

Erjin broute un bon morceau de la plante bizarre à coté de lui, puis relève de nouveau la tête vers la minuscule tchaë qui l'appelle, et se décide finalement à s'avancer vers elle et à vouloir la suivre...

Nelle sourit de soulagement. Ça fonctionne !
Elle se demande si elle pourra récupérer un bout de la plante suffisamment en bon état pour en faire une bouture avant qu'Erjin ait fini de l'avaler complètement, mais cette pensée se trouve subitement reléguée loin dans la liste des priorités quand elle se tourne dans la direction où se trouvait la botaniste.
Concentrée sur l'equilion, elle ne s'est pas rendue compte des difficultés dans lesquelles étaient plongés le marin et la scientifique... Elle constate maintenant avec effroi qu'ils sont tous deux...dans une merde noire...

Maudits mégalithes !!
Sans se préoccuper de savoir si Erjin la suit toujours, Nelle s'élance à corps perdu vers ses deux amis gisant dans le sable. Protégée par l'essencialis et sa tunique enchantée, elle sent à peine les épines corrompues que lui projette une des aberrations, se réjouissant même que cette attaque détourne son attention des deux tchaës mourants.
Elle arrive essoufflée près de Baër'lupis et incante un premier sort de soin. Les plus graves blessures de la vieille femme se résorbent un peu. Trop peu... Elle puise l'énergie magique autour d'elle et incante un second sort. Le mana fraichement rassemblé s'écoule de ses mains sans le moindre effet...

Nelle en pleure de frustration... Comme si c'était le moment de rater un sort aussi élémentaire !!
Elle s'assoit au pied des deux blessés et ferme les yeux, se forçant au calme. Respirer, lentement, se concentrer...
En attendant de récupérer suffisamment de mana pour tenter un nouveau sortilège sur le marin, Nelle leur murmure, doucement et en pensée, des paroles qui se veulent apaisantes, aussi bien pour elle que pour eux.


Tenez bon, mes amis, tenez bon...

 
Nelle

Le Julung 10 Jangur 1508 à 16h56

 
Nelle rouvre les yeux, sentant ses forces lui revenir tout doucement. Son regard se dirige vers le marin, au plus mal, malgré l'alcool qui lui rosit les joues et malgré ce sourire apaisé qu'il affiche...
La jeune sorcière effectue une nouvelle osmose, s'apprêtant à incanter en direction du marin.

Mais...!!
L'equilion l'a bel et bien suivi, ça oui ! Il vient de poser ses trente tonnes de muscles et d'écailles juste devant elle, continuant de machouiller d'un air ravi la plante grasse du désert...


Erjin ! Pousse-toi de là !!
S'il te plait...


Ajoutant le geste à la parole, elle plaque ses deux mains sur la cuisse du mastodonte et tente ridiculement de le pousser, sans aménité mais sans douceur.
Fichue bestiole, gros balourd, c'est pas le moment !!

Erjin semble enfin comprendre. Avec une lenteur insupportable, il se relève d'un air vexé et contourne la botaniste pour s'assoir deux mètres plus loin.
Tant pis pour son amour-propre, songe Nelle, tout en prenant la place libérée par l'equilion pour s'agenouiller vers le marin agonisant.
Elle pose maintenant ses mains sur le buste ensanglanté du vieillard, qui semble encore plus fragile et décharné qu'à l'accoutumée, et ferme les yeux une nouvelle fois. Elle se concentre, se remémore les gestes, les paroles, l'état d'esprit nécessaires à la réussite du sortilège.
Voilà.
A leur tour les blessures les plus graves du vieux tchaë se referment.

Nelle sourit, et des larmes de soulagement inondent de nouveau ses joues tandis qu'une partie de la tension la quitte. Elle est épuisée, vidée. Elle aimerait se rouler en boule dans le sable, auprès de ses amis, mais résiste à cette envie.
La partie n'est pas encore gagnée... Si les aberration reviennent...

Assise, immobile, elle lutte contre la fatigue et guette le réveil de l'un ou de l'autre.

Au loin, c'est Eleuname qui est maintenant entouré par les deux mégalithes de perversion...


 
Eleuname

Le Julung 10 Jangur 1508 à 18h11

 
*** Eleuname voit soudain deux mégalithes de perversion venir vers lui. Il est tout près d'une plante qui a l'air bien intéressante, mais...
Peut-être Nelle en a déjà récolté ?

Peut-il se permettre de prendre ce risque ?

Eleuname se remémore les paroles de Thanakis, et celles de Cyan. La sécurité d'abord, tant pis pour les plantes.

Alors il décide d'utiliser son meilleur talent : courir !
Bien sûr sur le sable on se fatigue plus vite, néanmoins, Eleuname s'élance entre les deux mégalithes, et passe si rapidement qu'ils n'ont pas le temps de réagir. Il rejoint à petites foulées le groupe de blessés, et utilise ses dernières forces pour faire un petit pansement à la botaniste.

Il alerte Cyan. ***


 
Cyan

Le Julung 10 Jangur 1508 à 19h19

 
*** J'attendais depuis un bon petit bout de temps près de la guitoune Némen. Cälli m'avait rejointe et nous discutions de choses et d'autres, ... et d'avenir, et de tendresse...

Mais soudain, l'attente me paru trop longue, suspecte. Je décidais donc de repartir sur la route.
Chemin faisant, un message d'Eleuname m'arriva.
***


Citation :
Nous sommes dans le désert, le vieux marin et la botaniste sont fortement blessés. Nelle a l'air épuisée. Il y a une autre tchaë près de nous, elle a l'air très mal en point elle aussi.


*** Je me concentrai et lançai un sort d'endurance pour tenir plus longtemps et je continuai sur la route, en regardant vers le désert.
Soudain au loin, une silhouette allongée au sol, sur le sable....
Je m'élançai. Il me fallut utiliser un autre sort pour avoir la force de continuer.

La vue de Cälli qui me rejoignait m'insuffla le courage de continuer.

Le groupe était bien là ! Tous avaient effectivement l'air bien mal en point. La petite Tchaë avait des blessures mortelles. Vite, je puisais de la mana dans mon environnement afin de pouvoir lancer un plus grand sort et la soignais. Ces blessures étaient encore graves, mais elle ne risquait plus la mort.

Il me fallait un peu de repos avant de pouvoir continuer à aider.
Cälli, épuisé par la marche dans le sable, reprenait des forces un peu plus loin, j'étais sûre qu'il nous rejoindrait bien vite et mettrait ses grandes capacités en Essencialis au service de tous.
J'avais toute confiance en lui et le savoir à mes côtés me réconfortait.
***


 
Krepion Loudmer

Le Julung 10 Jangur 1508 à 23h57

 
*** Krepion essaye de s'abandonner dans l'inconscience, attend, presque avec impatience, que la mort vienne le prendre. Qu'elle vienne, mais qu'elle vienne donc ! Après tout, qu'a-t-il de plus a attendre de la vie...?

Mais non...Même en plein désert, pas moyen de crever en paix... Une voix, aigüe, insidieuse, insupportable, lui écorche les oreilles et l'esprit, le retient à la surface, l'empêche de se laisser sombrer...
Une voix ? Ou plusieurs ?
Une voix oui, qui l'appelle en même temps que son corps reprend vie.
Et une autre, inconnue, qui le moque, qui l'invective de chercher une dernière phrase plus intelligente que la précédente pour passer de vie à trépas. Fais un effort, bordel, Krepion...

Soudain le vieillard rouvre les yeux, écarquille les yeux, même, et se redresse d'une traite en dévisageant tour à tour tous ces gens qui l'entourent d'un air halluciné, s'écriant d'une voix forte et haute en couleur : ***


Qu'est-ce que c'est que tous ceux-la ? Vous êtes mille ?
Ah! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
Le Mensonge ?


Il frappe de sa canne le vide.

Tiens, tiens ! Ha! ha ! Les Compromis !
Les Préjugés, les Lâchetés !. . .


Il frappe

Que je pactise?
Jamais, jamais ! Ah ! te voila, toi, la Sottise !
Je sais bien qu'a la fin vous me mettrez a bas !
N'importe je me bats ! Je me bats ! Je me bats !!


Il fait des moulinets immenses et s'arrête, haletant.

Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose!
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai au Carrousel,
Mon salut balaiera largement le seuil grêle,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J'emporte malgré vous,


Il s'élance, la canne haute.

et c'est. . .

La canne s'échappe de ses mains, il chancelle, tombe dans les pattes de l'equilion...
Celui-ci baisse la tête, le renifle d'un air satisfait.
Krepion rouvre les yeux, le reconnait et dit en souriant, comme répondant à une question que lui seul entend :


Mon panache.

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nelle

Le Vayang 11 Jangur 1508 à 18h31

 
Finalement la situation s'arrange... Nelle voit arriver Eleuname auprès d'eux avec un soulagement non dissimulé, d'autant que les mégalithes ne l'ont pas suivi pour revenir à la charge.
Il contribue à soigner la botaniste, tandis que Cyan et Cälli arrivent à leur tour... Le pessimisme n'est plus de mise : leurs amis vont s'en sortir désormais !
Bientôt Baer'lupis revient à elle, affaiblie mais hors de danger.


Pfffioou ! J'ai vu rouge !
dit-elle à la jeune tchaë en se redressant, avant d'engloutir aussitôt quelques gorgées d'une boisson qui semble la revigorer un peu plus.

Et soudain c'est le vieillard qui reprend vie à son tour, et d'une façon pour le moins curieuse...
Stupéfiée, Nelle le suit des yeux sans bouger tandis qu'il s'agite face à des ennemis qu'il semble seul à voir, s'exprimant d'une façon absolument inhabituelle... A-t-il perdu l'esprit ?!
Quand il s'effondre au pied de l'equilion, la jeune tchaë réagit enfin. Elle se lève, ramasse la canne du vieillard et lui tend tout en l'aidant à se relever.


Monsieur Loudmer, tout va bien ?

En même temps qu'elle pose la question, elle la trouve stupide, car sans parler de sa présente tirade pour le moins incongrue, le marin semble encore loin d'être complètement rétabli. Mais elle n'a pas le temps de chercher quelque chose de plus intelligent à dire, car la botaniste s'est elle aussi approchée en titubant, l'air joyeux :


*HIPS* Hé bien mon bon Krepion, vous tenez plus sur vos jambes ?

Nelle éclate de rire. Baër'lupis ivre et Krepion Loudmer qui se met à parler en vers !! Thanakis aura raté ce moment d'anthologie...

Un peu plus tard, tandis que la botaniste dessoûle, elle remarque alors la plante qu'Erjin est en train de finir de machouiller.


Mais, qu'est-ce qu'il broute ???

A vrai dire, il n'en reste plus grand chose, et Nelle s'aperçoit d'ailleurs que la plante grasse aux longues feuilles dorées s'est transformée en une curieuse masse filandreuse mêlée de bave... Ce qui reste et qui pendouille de la gueule de l'equilion lui fait du coup une petite barbiche blond platine des plus comiques...

Quand nous avons rattrapé Erjin, qui..heu... réglait son compte à un troisième assulter, il y avait à coté de lui des plantes grasses de haute taille de couleur or, explique-t-elle à la botaniste, essayant de décrire les longues feuilles avec le plus de précision possible.

Il en a arraché un grand morceau avant de répondre à mes appels, et voilà ce qu'il en reste... Savez-vous ce que c'est ?

 
Baër'lupis

Le Sukra 12 Jangur 1508 à 03h20

 
L'alcool lui embrouillait le cerveau et commençait à lui toquer le crâne, mais, en plissant les yeux, la botaniste reconnut les restes de feuilles.

Par les sangs de Korany ! Un peu que je la reconnais ! Un colinot, et un colinot blond par ailleurs ! Voilà ce qu'il est allé brouter !

En titubant légèrement, elle sauta sur Nelle et la secoua.

Vous devez m'y mener ! Absolument ! Nous sommes près de Farnya, je pourrai en préserver une bouture qui tiendra le voyage ! Prendre des graines, c'est risquer de faire pousser un brun ou un roux !


Voyant l'air dubitatif de la jeune tchaë, elle la tire par la manche.

Allez, menez-y moi ! Je me tiendrai tranquille, et rentrerai droit en ville après ça, c'est promis !


La prodigue haussa les épaules.

Mais, il est là, le plant, il a tout dévoré !


La botaniste resta interloquée.

Mais non...

Mais non, c'est impossible !


Elle sauta à la gorge d'Erjin pour lui retirer le pain de la bouche, mais elle dut se rendre à l'évidence :il ne restait plus rien. D'un air presque outré mais toujours placide, l'équilion la regardait en mâchonnant.


Maudit animal ! Regarde-toi, plus barbu qu'Harko ! Coquin, tu vas me forcer à fouiller tes bouses, j'espère bien que tu n'auras pas croqué les graines !

Alors que le groupe reprenait le chemin de l'est, rigolant en coin aux déboires de l'infortunée naturaliste, celle-ci se plaça derrière la monture qui fermait la marche, et observait avec attention, tout en marchant, le rectum de la bête qu'elle maudissait entre ses dents.


 
Nelle

Le Sukra 12 Jangur 1508 à 17h36

 
Quand Baër'lupis commence à lui répondre avec cette excitation maintenant facile à reconnaître, Nelle sait d'avance qu'elle va vouloir voir la plante par ses propres yeux.
Et ça ne rate pas. Alors qu'il y a encore quelques heures elle agonisait sur le sable, la scientifique est maintenant on ne peut plus alerte et pleine de vitalité, la découverte d'un nouveau plant rare la remettant en forme mieux que n'importe quelle magie ou potion !

Oui mais voilà, justement... L'excitation d'une découverte ne fait pas longtemps le poids face à deux mégalithes de perversion... Elle et Krepion viennent in extremis d'échapper à la mort, le puissant nelda s'est lui aussi retrouvé en fort mauvaise posture, et c'est surtout la chance qui a permit à Nelle de ne récolter que quelques égratignures...
Et elle voudrait maintenant y retourner ?! Pas question, quelle que soit la valeur de cette plante...

Mais doutant que la botaniste enivrée autant par l'hydromel que par l'excitation de la découverte, soit sensible à ses arguments, Nelle s'écoute mentir avec une facilité et une éloquence qui la surprend elle-même :


Mais, il est là, le plant, il a tout dévoré !

Elle éprouve aussitôt un soupçon de remord devant la déception de la vieille tchaë...
Mais l'image de celle-ci et du vieillard mortellement blessés encore quelques heures plus tôt lui revient en mémoire et fait taire sa conscience. Ils ne sont pas suffisamment équipés ni escortés pour retourner affronter deux mégalithes de perversion, sans parler de tous les autres gambols et assulters qui errent dans ce désert sauvage.

Tandis que le groupe se remet en marche vers le transport nemen, Nelle remarque alors la jeune femme qui a elle aussi subi les attaques des aberrations et que Cyan a soigné.
Elle semble leur emboiter le pas, sans un mot.

Nelle ralentit et se tourne vers elle d'un air avenant :


Bonjour ! Rentrez-vous avec nous à Farnya ?

Oh, mais je vous reconnais !!
s'exclame-t-elle soudain,
Nous nous sommes croisées il y a quelques mois à mon arrivée à Farnya, alors que vous cherchiez votre chemin en ville !

Tout en parlant elle remarque que la frêle tchaë un peu désorientée qu'elle avait rencontré alors ressemble maintenant plus à une fière guerrière, équipée d'une solide épée à deux mains et d'une cotte de mailles.
Radical changement !


 
Krepion Loudmer

Le Sukra 12 Jangur 1508 à 23h10

 
*** Krepion reprend peu à peu ses esprits quand Nelle l'aide à se relever en lui rendant sa canne, en même temps que toutes ses vieilles douleurs articulaires se rappellent vivement à son bon souvenir...

Bon, manifestement il n'est pas mort... Ou alors la vie après la mort ressemble furieusement à celle d'avant, mais malgré la confusion dans laquelle le vieillard est encore plongé, il a le pressentiment que la première éventualité est la bonne...

Pendant que ces demoiselles s'extasient puis se lamentent sur la touffe de poils que mâchonne Erjin -Fichtre, cette sale bête est revenue !!- Krepion se tâte sous toutes les coutures pour en arriver à cette inévitable conclusion : oui, il est bien vivant.
Et sans l'état lamentable dans lequel se trouve ce qu'il serait présomptueux de continuer à nommer "veste", il en viendrait presque à douter qu'il a été transformé en porc-épic quelques heures plus tôt...

Finalement la troupe se remet en marche en direction de Farnya et de ses promesses de tavernes, et c'est donc d'un bon pas que l'infirme se dirige vers la plaine. Même s'il n'aime pas beaucoup plus la neige, ça sera toujours mieux que ce sable de malheur...

Au bout d'un moment, Krepion se rend compte qu'Erjin et Baër'lupis le suivent discrètement. Mais à chaque fois qu'il se retourne, ils font chacun mine de regarder ailleurs, les fourbes... L'horrible equilion ne manque pas de prendre son air le plus stupide de ruminant qui rumine, ce qu'il n'a pas grand mal à faire, tandis que la botaniste fait mine de s'absorber dans la contemplation de l'énorme trou de balle du ruminant... Peuh ! ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 13 Jangur 1508 à 15h45

 
*** Sa parano commençant à prendre des proportions importantes au fur et à mesure qu'ils avancent sur la route en direction de Farnya, Krepion s'arrête subitement en lançant un regard éloquent à la bestiole écailleuse et à la botaniste -qui ne remarque rien, trop absorbée par sa surveillance rectale...

Il fait demi-tour et vient se placer juste derrière Baër'lupis comme il en a pris l'habitude depuis leur départ du haut plateau enneigé, préférant lui emboîter le pas plutôt que mener la marche avec ces deux individus suspects derrière lui.

Mais voilà, Erjin a lui aussi pris l'habitude de suivre quelqu'un, qui n'est autre que notre bon vieux marin aviné, et s'exécute sans broncher. Baër'lupis quant à elle ne s'écarte pas du fessier de ce dernier, ne le quittant pas des yeux.
Les deux vieux et l'equilion se retrouvent donc aussitôt à tourner en rond, chacun se suivant consciencieusement... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nelle

Le Dhiwara 13 Jangur 1508 à 20h33

 
Nelle, qui avance un peu devant en discutant avec Eleuname, se retourne en entendant la botaniste s'écrier :

Krepion, avancez, par la barbe d'Elchior, j'espère bien être arrivée le plus vite possible !

D'abord éberluée, se demandant à quoi ils jouent tous les deux avec l'equilion, Nelle finit par éclater de rire après avoir observé la ronde incongrue du trio, qui semble sans fin.
Après avoir maitrisé son hilarité, elle s'approche du marin passe son bras dans le sien, tout en commençant à le détourner de la botaniste pour l'entrainer vers la route :


Allez Monsieur Loudmer, avançons !

Elle s'arrête et le lâche le temps d'incanter deux sorts d'endurance, qu'elle réussit malgré son peu de concentration.
Puis elle l'entraine de nouveau d'un pas léger, vérifiant du coin de l'oeil que l'equilion les suit, ainsi que la botaniste qui reste toujours concentrée sur les parties de l'animal.


Cette fois-ci nous sommes vraiment proches de Farnya !
Nous y serons au plus tard dans deux jours, à moins d'un nouvel incident, et nous fêterons dignement le succès de cette expédition !

La tournée promis est toujours d'actualité, vous savez !
, rajoute-t-elle d'un air malicieux, ce qui a l'effet escompté : le vieillard avance subitement d'un pas bien plus coopératif !

 
Narrateur

Le Luang 14 Jangur 1508 à 16h25

 
L'Equilion, tout à sa marche pesante en direction de Krepion Loudmer, donc orientée à peu près plein sud, achève tranquillement son cycle complexe de digestion du plant de Colinot ingéré trois jours auparavant.

Le curieux végétal a transité dans les cinq panses de l'animal, successivement broyé, dissous, dispersé et disséminé au gré de son aiguillage interne. La nature poursuit son office jusqu'au moment fatidique où Erjin, tenaillé par les crispations préliminaires, prend la pose et crée sa sculpture organique :




Sans savoir que l'oeuvre éphémère est attendue par un public de connaisseurs, il reprend son pas allégé en affichant un air béat des plus caractéristique...

 
Nelle

Le Luang 14 Jangur 1508 à 17h11

 
Tout en tenant toujours le vieillard par le bras, Nelle aperçoit enfin la jonction des routes qui précède le pilier de poussière de Farnya. Enfin !

Mais soudain une odeur des plus fétides vient assaillir ses narines délicates...
Elle lâche compulsivement le vieux marin et lui lance un regard plein de reproches... Non mais quel malotru !! Aucun savoir-vivre !!

Elle s'apprête à le tancer vertement sur ses manières peu distinguées en présence d'une représentante de la gente féminine, quand soudain elle capte du coin de l'oeil un mouvement qui attire son attention : Erjin, qui s'était arrêté quelques instants, vient de les rejoindre.
A en juger par son air satisfait, il n'est visiblement pas incommodé par les flatulences pestilentielles du vieillard, le chanceux !

Mais c'est alors que le regard de la jeune tchaë indignée dévie vers le sol et qu'elle comprend sa méprise : rajoutée à l'odeur, la vue de l'énorme étron de plusieurs quintaux lui provoque même un haut-le-coeur...
Bon, au temps pour elle, le vieil ivrogne n'y était en fait pour rien...


Hem... Et bien voilà qui devrait intéresser notre amie Baër'lupis..., murmure Nelle d'un air visiblement sceptique sur la possibilité de trouver quoi que ce soit d'intéressant dans ce tas de...matière fécale...

D'ailleurs la voilà qui arrive, sur les pas d'Erjin.
Contrairement à Nelle, Baër'lupis ne se laisse pas démonter par l'odeur ou l'aspect des massives déjections equilionnes, et s'exclame d'un air ravi :


Ah, que voilà un beau popo ! C'est bien Erjin !


Et elle commence à farfouiller dans le tas d'excréments sans la moindre hésitation...
Nelle l'observe faire d'un air peu envieux... Pourvu que la vieille tchaë ne lui demande pas de l'aider !!

Elle remarque d'ailleurs que même les mouches prennent bien soin d'éviter la zone...


 
Baër'lupis

Le Luang 14 Jangur 1508 à 17h14

 
AHA !

La botaniste, qui attendait cet instant depuis de nombreuses heures, lève le doigt et regarde avec la délectation de l'oeil scientifique l'équilion satisfaire à ses besoins les plus primaires.

Se frottant les mains, elle s'avance vers les excréments fumants de l'animal, constatant avec une pointe d'effroi qu'ils la dépassent de hauteur.


Ah, zut, flûte, et reflûte ! ça va me prendre des heures ! Sombre animal, pourquoi n'as-tu pas l'intestin d'une bique !

Elle se noua les cheveux, retira sa cape, son gilet et son chemisier, souleva ses jupes sans guère se soucier des regards. A l'aide de son bâton, elle étala l'immense bouse sur le sol et entreprit de la fouiller nus-pieds.

Fort heureusement, elle remarque que les tissus filandreux de coliquot n'avaient pas été entièrement digérés, et formaient une sorte de liane qui s'entremélait dans la substance ocre et ordorante qui avait surgi du derrière d'Erjin.



 
Krepion Loudmer

Le Luang 14 Jangur 1508 à 20h31

 
*** Krepion se retrouve dans le même temps à recevoir le regard réprobateur de Nelle et celui de son mou.
Et si les reproches de la jeune fille sont muets, il n'en est pas de même pour ceux de l'insupportable créature verte qui l'avait pourtant fort judicieusement laissé tranquille ces derniers temps : ***


Saillon dit :



Et pépé, c'est toi qui empuantis l'atmosphère comme ça ?!

***
Le vieillard prend une nouvelle fois le parti de l'ignorer, ce qui avait jusque là plutôt bien marché. Mais apparemment cette fois la molle créature semble déterminée à sortir de son habituel mutisme... ***


Saillon dit :


Non mais sérieux, c'est une véritable infection, là !!
Faut faire quelque chose !!
Regarde, la pauvre petite commence à suffoquer !! Tu vas la tuer !!!


*** Toujours ignorant son mou, Krepion s'est mis à son tour à observer d'un air perplexe la botaniste qui patauge joyeusement dans le crottin dont on lui reproche l'odeur...
Ah bah au moins après ça, même lui donnera l'impression de sentir la rose, comparé à cette vieille folle !! ***


Sal'té d'mou, tu vois bien qu'ça v'nait pas d'moi, c'te fois...
, sussure le vieillard vexé entre ses dents, plus pour lui-même que pour véritablement répondre à son parasite.

Saillon dit :

Mouais...
Enfin bon, c'est pas parce que le fumet de cette...heu... impressionnante déjection... recouvre tes propres relents qu'il faut t'en réjouir, hein...
Tiens d'ailleurs c'est marrant ça, tu as remarqué qu'on est justement presque à l'endroit où on s'est rencontrés !!!
Quelle heureuse coïncidence !! C'est un signe !!!!


*** Krepion frémit à l'idée du terrible bain forcé dans le lac que lui avait fait subir cet insupportable mou ce jour-là, où une envie saugrenue et absolument irrationnelle de sortir de la ville l'avait saisi pour la première fois depuis son arrivée à Farnya... L'hydromel n'a pas toujours que des heureuses conséquences...

Pour ne plus y penser il se concentre de nouveau sur le manège ridicule de la botaniste...
Ils sont vraiment tarés ces bleus... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nelle

Le Merakih 16 Jangur 1508 à 00h15

 
Au grand soulagement de Nelle, la botaniste ne demande pas d'aide pour rechercher dans les excréments de l'equilion les précieuses graines du colinot...
La jeune tchaë se contente donc de l'observer faire, après s'être légèrement écartée de la scène nauséabonde... Elle se sent un peu minable sur ce coup-là, mais sa curiosité usuellement dévorante ne va manifestement pas au point de la faire se jeter elle aussi dans la mélasse...
Elle est toutefois relativement ébahie, et non moins amusée, à la vue de l'incroyable diversité de ce que Erjin a trouvé le moyen de bouloter avant de le restituer sur le pavé... Ah, il y a même une bouteille de vin, encore pleine et scellée, qui a sans doute appartenue au vieux marin...!

Après une bonne heure de fouille minutieuse - et salissante- la botaniste se redresse enfin, l'air victorieux, brandissanr une cosse de graines ayant miraculeusement survécu au passage dans les divers estomacs du ruminant.
Le fait qu'elle soit maculée de crottin des pieds à la tête et qu'elle dégage une puanteur à faire fuir un gambol ne semble pas la déranger outre mesure... Et tandis qu'il se remettent en marche en direction de la ville Krepion Loudmer ne manque cependant pas de lui faire remarquer, avec une délicatesse qui lui est propre...

En chemin ils croisent un autre vieux tchaë, tassé et engoncé sous une multitude de couches de tissus, qui fait finalement demi-tour et les rattrape en ronchonnant, avant de s'adresser à la botaniste :


Ah mais qu'est ce que vous faites donc à farfouiller dans les crottes de ce truc ?
Teh moi de mon temps les jeunes faisaient pas ça mais...des boules de neige par ces temps ci !


Sur ces mots il se baisse discrètement et ramasse de la neige d'un air innocent...

Nelle pendant ce temps est absorbée par l'apprentissage du parchemin de soin majeur que la botaniste vient de lui donner... Ce qui lui demande effectivement une concentration à toute épreuve, vu l'odeur que dégage le vélin imprégné de sorcellerie -et de crottin !
Quand les rudiments du sort se gravent pour de bon dans son esprit, le soulagement de voir le parchemin -et son odeur- se consumer est presque plus grand que la satisfaction de connaître enfin ce sortilège...


 
Narrateur

Le Merakih 16 Jangur 1508 à 01h33

 
Apercevant les portes de la ville et reconnaissant les mille odeurs habituelles de la cité rouge, Erjin presse l'allure et entre d'un bon pas par les portes Ouest, sous l'œil blasé des sentinelles qui regardent passer le monstre écailleux de Thanakis, monstre aussi puissant qu'inoffensif.

Un peu en retard sur l'horaire prévu, son soigneur Herin n'est pas là pour le guider, aussi l'Equilion dérive-t-il placidement dans les rues, tanguant de droite et de gauche pour mieux sentir les étals légumineux des maraichers, les fragrances épicées venues du souk, ou les senteurs piquantes des tanneries et des quartiers populaires...

Puis il s'oriente vers la place principale, guidé par l'instinct et les remugles de vieilles mictions : tiens, par là... il identifie l'urine d'un vieux mâle, qui déjà s'est épanché à cet endroit il y a deux bons mois... Snif, snif : Krepion Loudmer ?

Alors, s'avançant malgré les cris outrés d'un tchae rubicon, plus richement vêtu que la plupart de ses concitoyens, l'énorme bête lève une patte grosse comme un pilier de temple et soulage sa vessie trop pleine sur le tronc de l'Arbre Rouge.


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