Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Refleurir les jardins d'Ykena

Botanistes et Naturalistes bleus en mission
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Sujet lancé par MJ Syfaria
Le 29-10-1507 à 17h55
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Posté par Baër'lupis,
Le 29-01-1508 à 13h21
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Thanakis

Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 14h16

 
*** Quelques instants plus tôt... ***


La Première-Née observe Nelle avec une intensité inhabituelle à mesure qu'elle parle, jusqu'à perturber la jeune tchae qui finit par s'interrompre avant de demander :

De quoi vouliez-vous me parler ?

Thanakis ne répond pas tout de suite. Elle jette un coup d'œil circulaire aux alentours, regarde son frère noir occupé à préparer les vivres, revient sur Nelle. Son expression se fait presque douloureuse, puis elle murmure enfin :

Ce que j'ai à vous dire, nul ne doit l'entendre. Je n'aime guère user des pouvoirs de la symbiose, mais je ne connais pas d'autre moyen...

Elle ferme les yeux, et Nelle perçoit aussitôt l'arrivée d'un message mental particulièrement puissant.

 
Baër'lupis

Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 14h39

 
Le soleil avait déjà bien entamé sa course lorsque la botaniste se réveilla. Elle sortit un fruit de son sac, et le dévora ; puis elle se saisit d'un morceau de papier et d'un fusain, et tenta de dessiner tant bien que mal la scène qu'elle avait vu la veille.

Voyant qu'il était tard, elle décida à contre-cœur, de reprendre le chemin du campement.

Elle y arriva vers midi ; elle courait presque vers ses compagnons de route, en leur faisant de grands signes.


Ohé ! Me voilààà

Elle galopa vers le premier qu'elle vit -le garde noir en l'occurence, et l'étreignit.

Ah, c'est merveilleux, ce que j'ai trouvé !

Elle courut vers le marin, et lui lança une grande claque dans la dos.

Ah, c'est magnifique, ce que j'ai vu !

Elle se dirigea vers le nelda et ... elle lui tapota légèrement la main.

Magnifique ! Saisissant !

Pour finir, elle se planta devant l'Erudite en dansant sur ses pieds. Elle lui montra le contenu de sa bourse.

Des graines d'ombreleste ! Toutes neuves ! Vous savez ce que cela signifie, je suppose. J'ai assisté au plus merveilleux des spectacles cette nuit !

La vieille arborait un sourire qui ne l'avait pas quitté depuis la nuit.


 
Thanakis

Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 16h18

 
L'Erudite se redresse comme un ressort d'une boite à jouet, complètement fascinée par ce que lui montre la Grande Naturaliste. Elle contemple son trésor, regarde bien Baër'lupis en penchant légèrement la tête de coté :

Allons... vous vous moquez ? Vous n'avez pas..?

Le sourire béat de la vielle tchae lui tient lieu de réponse. L'attrapant par les épaules, Thanakis la secoue comme un prunier en riant et s'exclamant :

Oh, Baër'Lupis ! C'est injuste ! Injuste ! Je n'ai jamais vu ça, moi ! Vous avez vraiment... une veine de... une sacrée veine !!

Les deux femme trépignent comme des gamines devant la dernière robe à la mode, puis se précipitent sur leurs sacs à échantillons et commencent à classer les graines en fonction de leur couleur, de leur taille, de leur rugosité, de leur forme...

Une bonne heure durant, on ne peut rien tirer d'elles. Enfin, profitant d'une pause, la Première-Née revient vers l'assemblée des missionnaires. Elle farfouille dans une sacoche avant d'en sortir un parchemin qu'elle époussète maladroitement, tachant sa robe de terreau gras et d'herbes tendres :


Chers compagnons, voici le trajet menant à notre troisième étape. Il part du campement actuel, symbolisé par une croix cerclée, et nous mène au nord de ces bois, au double point. Pour nous y rendre, nous pouvons emprunter la route, comme le montre l'une de ces deux flèches en bleu, ou prendre plus à l'est, car la zone située entre la forêt et le fleuve mérite toute notre attention..



En rouge, vous voyez l'espace que je vous propose d'explorer. Il ne pénètre guère dans les piémonts et les montagnes du massif de l'Ecrin, car ses reliefs feront l'objet d'une expédition propre.

Nous lèverons le camp demain matin, si vous le voulez bien. Ce soir, autour du feu, Dame Lupis et moi-même établirons un premier bilan de votre travail ; sachez qu'il est déjà en tout point remarquable et que, grâce à vous, cette expédition est un beau succès.


Repartant vers le capharnaüm dans lequel la Grande Erudite est toujours plongée, Thanakis ajoute à haute voix :

N'oubliez pas que je suis à votre disposition pour toute magie de soin ou de protection...

 
Nelle

Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 18h28

 
Nelle se concentra attentivement sur les paroles mentales de l'Erudite, la curiosité que la réponse orale de cette dernière avait provoqué se muant peu à peu en perplexité.... De son regard incrédule elle fixa Thanakis quelques minutes, ne sachant quoi penser.
Et tandis que le reste du camps commençait à s'animer, celle-ci reprit leur conversation à voix haute, l'air de rien :


Je comprends votre inquiétude... j'espère que notre mission botanique ne vous détourne pas de votre voie, Nelle. A tout moment, vous pouvez partir rejoindre votre noble père, vous le savez...
Mais j'espère que vous n'en ferez rien, ou plus exactement que votre père n'aura nul besoin d'être aidé. Vous êtes très précieuse à mes yeux.


Merci... murmura Nelle l'air toujours un peu ahurie, regardant Thanakis se lever d'un coup à l'arrivée de la botaniste puis s'éloigner avec elle vers leurs échantillons.

Pensive, la jeune propage but machinalement une nouvelle gorgée de son verre de lait, mais celui-ci avait refroidi.
Elle resta interdite encore quelques minutes, plongée dans une intense réflexion. Après coup elle se demanda d'ailleurs dans quel sens elle était précieuse aux yeux de l'Erudite... Peut-être pas dans celui qu'elle croyait au premier abord, songea-t-elle avec une pointe de désillusion. N'était-elle qu'un pion pour cette dignitaire, comme celui que son père supposait qu'elle était pour le Prince ?
Nelle regarda Thanakis quelques longues secondes, qui s'extasiait avec Baër'Lupis devant les graines d'Ombreleste, et décida de s'accrocher à l'espoir, peut-être naïf, qu'elle représentait un peu plus qu'un simple pion dans l'échiquier politique syfarien aux yeux de cette fascinante jeune femme à laquelle elle s'était tant attachée...

Nelle sortit finalement son vélin et sa plume, se plongeant de nouveau dans l'écriture du sort de chimère tout en réfléchissant au déroutant message de Thanakis, essayant d'ordonner ses pensées avant d'y répondre.
Elle se demandait aussi avec une certaine appréhension quelle serait la réaction de son père...


 
Maollan

Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 18h59

 
*** Maollan avait dormi sous l'ortholampe.
Il se leva, et aperçut un beau fruit.
Il le ramassa et se mit en route. Il passa à cote de nombreux neldas, apparemment occupés avec une obsession.
Il aperçut un ombreleste.
Il allait encore lui falloir attendre.... Cette plante mettait du temps à donner ses graines.
Il décida de rentrer au campement, après avoir recueilli ses graines.
Combien de temps cela prendrait-il ?
Il allait devoir dormir ici....
Il soupira, tassa son sac sous sa nuque et ferma les yeux. ***



 
Thanakis

Le Vayang 16 Nohanur 1507 à 19h47

 
Le soir venu, l’Erudite relit ses écrits récents, consulte la Directrice Lupis et s’avance au milieu du campement. Un radieux sourire illumine son visage tandis qu’elle prend la parole :

Mes frères, amis et compagnons de mission, je vous propose un court inventaire des plants étranges et merveilleux qu’une bonne étoile a daigné semer sur notre route depuis qu’ensembles, nous avons entrepris ce voyage.

C’est à se demander si le saccage du sanctuaire bleu et de nos jardins ne fut pas, in fine, une bénédiction... car nous voilà riches d’expériences et de savoirs nouveaux, qui feront le bonheur et l’édification des gens du peuple lorsqu’ils viendront se perdre dans les allées de l’Eden à venir...


La Première-Née change de ton, sa voix devient grave. Ses yeux se vident de toute expression : ce qu’ils voient, à l’évidence, n’est pas là.

Les Jardins d’Ykena... l’Eden bleu... prémisse de celui que tous, nous attendons... celui qui, un jour, brisera ses chaînes, s’affranchira de ses frontières matérielles, et gagnera le cœur de ce monde pour en faire la Terre Promise...

Reprenant le contrôle de son discours, Thanakis sourit à nouveau en haussant les sourcils, comme pour se moquer de sa crise soudaine de mysticisme :

A l’heure où toutes les races de poussières agissent en dépit du bon sens, victimes consentantes du vieil adage « diviser pour mieux régner », vous démontrez que l’entente, la coopération et l’union sont les clés éternelles de la réussite.

Voici ce que, à ce jour, vous avez découvert...
Voici ce que vous offrez à la Fraternité entière !


Ajustant ses loupes à bretelles sur le bout de son nez, la tchae entame la lecture de ses notes :

La Duodécapine : C’est une plante magnifique et rare, dont le bouquet compte 20 fleurs rouges aux pétales fins et ondoyants. Ces pétales, torréfiés et réduits en poudre, ont la propriété extraordinaire de détruire le sel : ainsi préparée, l'eau de mer devient buvable et peut désaltérer...

Le Polypied Siffleur : Cette plante curieuse, en forme de bouquet d'épineux aux fleurs d'un jaune vif, siffle une étrange complainte lorsque le vent l'agite... elle attire ainsi toutes sortes de monstres et d’animaux : en effet, la plante se nourrit de leurs déjections !

L’Héliocactée : Cactus tendre et nourrissant, sucré comme un fruit, dont raffolent de nombreux habitants de Syfaria. Sa particularité la plus surprenante est d’être photosensible : sa couleur se modifie en fonction de la combinaison de soleils qui l’éclairent ! Il doit cette particularité à une encre contenue dans sa peau, très recherchée par les peintres et les teinturiers, car elle permet de créer des œuvres dont les coloris irisés changent à volonté. Seuls les plus grands artistes maîtrisent cet effet...

La Verge de Clown : Graminée de haute taille évoquant le bambou, utilisée en pharmacopée. Sa sève a des propriétés analgésiques et hilarantes… on s’en aperçu lorsque quelqu’un se mit en tête de fouetter son prochain avec une de ses tiges : non seulement la victime n’en sembla pas souffrir, mais elle pouffa dès le premier coup, ricana bêtement au second, explosa de rire au troisième, et s’endormit au quatrième.

Le Mycosaure : Champignon carnivore particulièrement agressif, qui affaiblit ses proies à mesure qu’elles respirent le nuage de spores toxiques qui l’environne. Lorsqu’elles tombent dans le coma et succombent, la plante se nourrit des corps en décomposition de ses victimes.

Malgré sa dangerosité, le mycosaure est très recherché, car on extrait de sa chair un mycélium extrêmement réceptif à la mana : il est indispensable à la création de tissus (robes, capes...) enchantés par de la haute magie, de cercle 3 et plus.

Le Chêne-Soleil : Arbre aussi rare que célèbre, le Chêne-Soleil a l’incroyable particularité d’extraire l’or du sous-sol sur lequel il pousse, et de l’accumuler dans ses feuilles ! La quantité d’or que l’on peut récolter ainsi est faible, mais l’intérêt d’une telle plante est ailleurs :

Les feuilles de Chêne-Soleil présentent un aspect ordinaire, si ce n’est la présence de reflets dorés inhabituels. Dissoutes dans un bain d’alcool, elles deviennent des dentelles d’or magnifiques qui servent de base à de nombreux bijoux.De ce fait, lesdites feuilles se vendent à un bon prix et sont très recherchées par les artisans orfèvres.

Quant à l’eau-de-vie obtenue dans le processus, elle est d’un goût divin : les meilleures distilleries fraternelles la commercialisent sous le nom de « Petite Fée »...

L’Ombreleste : Cette créature défie le sens commun, au point qu’on hésite à la cataloguer comme plante. Peut-être s’agit-il en réalité d’un animal ? Tout dépend, en fait, de son âge et donc, de son stade d’évolution :

L’Ombreleste commence sa vie comme un végétal classique : une graine pousse, génère un arbrisseau, puis un petit arbre en forme d’Ombrelle, aux feuillage persistant, décoré l’été de minuscules fleurs bleues. Ces fleurs, c’est à noter, n’attirent qu’une seule espèce d’oiseaux-mouches aux plumes d’un beau rouge vif, les Lestes.

Lorsqu’il atteint l’âge exact de 35 ans, l’Ombreleste développe toute une série de fruits en forme de poires, qui s’ouvrent à l’automne et libèrent... une foultitude de Lestes ! C’est ainsi que ces oiseaux naissent, et dans leurs déjections, ils libèrent de temps à autre une graine capable de générer un nouvel arbre. L’Ombreleste meurt alors l’hiver suivant.

L’Ortholampe Marche-Arrêt : Voilà peut-être la plus originale des plantes de ces contrées : dans sa stratégie de survie et de reproduction, l’Ortholampe Marche-Arrêt (aussi nommée l’Omarchêt par les gens des campagnes) a développé une capacité unique d’émission et d’absorption de lumière.

De jour, la plante est difficile à voir, sombre et environnée d’ombres, comme si elle captait aux alentours les rayons du soleil au point d’obscurcir ce qui l’entoure.

De nuit, ses fruits, produits en toutes saisons de l’année, sont lumineux ! Ils attirent un nombre incalculable d’insectes, qu’ils absorbent au contact, révélant ainsi leurs mœurs carnivores. Ils ressemblent à des citrons, sont comestibles bien que très amers, et peuvent être cueillis : ils conservent alors leur luminosité plusieurs heures, puis ternissent et s’éteignent.

Encore plus étonnant : frappez le tronc de nuit, et toute la plante s’éteint... avant de s’illuminer à nouveau en l’espace d’une demi-heure.

Le Conoluth-trébuchet : Cet arbre court est de la famille des cocotiers. Il doit son nom à sa façon plutôt originale de disperser ses fruits, comestibles, structurés comme d’énormes noix :

Au printemps, poussent sous ses fleurs des racines aériennes, fines et très résistantes, qui descendent lentement jusqu’au sol à mesure qu’avance la saison. Elles l’atteignent généralement l’été venu. Alors, elles s’y ancrent fermement et commencent à raccourcir. Elles se tendent comme des cordes, les branches du Conoluth se plient souplement vers le bas, de plus en plus...

Un jour d’Automne, lorsque les fruits arrivent à maturité, les racines en questions meurent, ce qui les fait sécher et durcir : elles se rompent alors toutes d’un coup, dans un bel ensemble, projetant les branches vers le ciel à vive allure ! Les énormes noix sont projetées à des centaines de mètres voire, pour les plus légères, à des kilomètres de distance !

Le Conoluth-trébuchet est recherché, car de ses racines aériennes, on tire des cordages à la résistance renommée. Cette plante est à l’origine de l’expression tchae : « t’as la noix ? », ce qui veut dire en substance « tu es bête, ou quoi ? », allusion à la réception possible d’un fruit de Conoluth sur le crâne...

Le Tantenun : Toute petite fleur bleue très jolie en forme de clochette, n’excédant pas 3 centimètre de haut. Seule, elle est invisible, souvent cachée sous les fougères des sous-bois. On ne peut la découvrir que lorsqu’elle forme des tapis continus, qui vont de quelques centaines à plusieurs milliers de millions d’exemplaires. Dans ce cas, elle peut couvrir des surfaces mesurant des dizaines de mètres carrés.

Or, le comportement de cette plante varie du tout au tout selon qu’elle est seule, ou en collectivité :

- Seule, c’est une jolie petite fleur très ordinaire et très fragile, rare parce que rapidement tuée par l’un de ses nombreux prédateurs herbivores, depuis les insectes jusqu’aux gros ruminants.
- Présente à quelques dizaines ou centaines d’exemplaires, elle éloigne les insectes, les lézards et les rongeurs.
- Réunie en colonie d’au moins mille individus, lorsqu’elle occupe plus d’un mètre carré au sol, elle éloigne les oiseaux et les animaux de taille moyenne.
- Lorsque plusieurs milliers ou dizaines de milliers de Tantenun se regroupent, ils chassent tous les animaux sans distinction sur plus de deux cent mètres à la ronde...
- Enfin, et le mystère de leur comportement s’en trouve ainsi résolu, si des millions jusqu’aux milliers de millions de fleurs sont ainsi rassemblées dans un même espace, elle génèrent une insoutenable aura de peur panique qui touche tous les êtres pensants de Syfaria : il est impossible de s’en approcher et de venir à leur contact, à moins d’être d’une bravoure exceptionnelle ou plus simplement, d’être drogué !


La Première-Née se redresse et conclu :

Malheureusement, la taille du massif de Tantenun découvert nous a tenus à distance : si la chance nous sourit, nous en croiserons d'autres...

Et maintenant, festoyons !
Mais sachons raison garder, car demain, la route sera longue.


 
Thanakis

Le Sukra 17 Nohanur 1507 à 02h51

 
A minuit passé, l’Erudite ne dort pas. Impossible de trouver le sommeil : elle réfléchit, en permanence, ressassant les dernières nouvelles. Elle est aussi rongée par un tenace sentiment de culpabilité.

Alors elle se lève, range ses affaires, ferme les sacs, coffres et fontes à échantillons. A celles et ceux qu’elle voit dans les lueurs du feu de camp, luttant dans les brumes frontalières de l’éveil et du sommeil, elle dit :


Compagnons, puisque le repos m’est refusé, je pars...
Demain matin, pliez la tente et harnachez-la sur l’Equilion. La Directrice Lupis s’occupera des instruments et des plants. Lorsque tout sera prêt, Erjin trouvera son chemin tout seul, il connaît... mon parfum.
Rendez-vous à notre prochaine étape.


Puis elle prend la route. A une lieue de distance, repérant une kroniade en lisière de forêt, elle incante une magie de dissimulation. Un bruit de brame guttural la fait soudain sursauter : Erjin apparait, cuivré sous la lumière pâle d'une lune rousse... il l’a suivie !

Thanakis revient jusqu’à l’énorme animal, le repousse en grondant à voix basse :


Erjin, non ! En arrière ! En arrière, allons !

Elle repart alors en direction du nord. L’Equilion, se fiant strictement à son odorat, lui emboîte le pas sur quelques mètres, puis renonce en borygmant pitoyablement. La Première-Née s’en amuse : quel comédien...

Tandis qu’elle progresse, le chemin dévoile ses nombreux pièges : bifurcation non signalée, monstres embusqués, groupes errants d’adorateurs du S’sarkh... c’est à croire que toute la ménagerie aberrante de Syfaria s’est donnée rendez-vous dans les bois ! La sorcière bleue s’inquiète : le trajet sera dangereux pour ses compères, qui n’ont pas sa maîtrise des arcanes. Dangereux, et sans doute trop long pour être accompli d’une traite.


Le temps se couvre. Privé de lunes et d’étoiles, le ciel devient d’un noir d’encre et l’obscurité gomme le chemin. Thanakis réduit l’allure, de peur de se perdre. Alors qu’elle commence à douter, une clairière apparaît sur sa gauche : bon, elle ne s’est pas trompée au dernier embranchement.

Par curiosité, elle se décale et s’approche de la trouée : qu’y a-t-il donc, à l'intérieur ? Tout en progressant, elle regarde attentivement les alentours, jusqu’à retrouver la sente un peu plus au nord. L’odeur du bois de Parsengrier flotte dans l’air, on peut donc trouver cette essence par ici...

Une forme ramassée, peut-être un massif ou un arbuste, attire son attention. La plante, quelle qu’elle soit, est à une bonne dizaine de lieues de distance, vers l’ouest, trop éloignée pour être identifiable. L’Erudite décide de laisser un repère : elle monte un cairn grossier et trace au sol une spirale, l’ancien symbole de la Fraternité.

Elle sort finalement du massif forestier alors qu’une vague pâleur indique le lever prochain d’un premier soleil. Le sol est couvert de gelée blanche, qui craquelle sous le pas de la tchae. Sa respiration posée génère une vapeur évanescente qui semble surgir du néant, car sa magie la soustrait aux regards des bêtes et des gens. Elle pose un lampion à proximité du carrefour, avise un creux de terrain bien caché à l’orée du bois, s’y installe, puis s’emmitoufle dans les couvertures qu’elle a pris soin d’emporter. Dérangé par son manège incongru, un nuage de lucioles l'environne un instant, puis se disperse...




Immédiatement, elle sombre dans l’inconscience, et commence à rêver.


 
Krepion Loudmer

Le Sukra 17 Nohanur 1507 à 12h50

 
*** Krepion Loudmer commençait tout juste à sombrer avec délice dans le sommeil, quand la voix de l'Erudite le tire de la douce étreinte de Morphée. Il se retourne sur sa paillasse, cherchant à se rendormir, puis se retourne de nouveau, puis encore une fois. Pas moyen... ***


Pfff...C'est pas parce qu'elle arrive pas à dormir qu'faut faire profiter les autres d'ses insomnies... J'vous jure...

***
Il se retourne une nouvelle fois, se renfonce sous sa couverture et cherche le sommeil. Mais celui-ci est parti, et Krepion ne parvient plus à faire abstraction de tous les petits bruits du camp qui l'entourent : le crépitement du feu, les discussions à vois basse des couche-tard, les chants des insectes nocturnes, le bruit du vent sur la toile de la tente, le craquement des montures en bois, la respiration régulière d'un plus chanceux que lui...
Après un moment, le vieillard se relève en grognant, remet sa jambe et sort de la tente. La nuit est douce, mais ne le met pas de bonne humeur pour autant. Entrainant sa couverture avec lui, il s'éloigne du camp et pénètre dans les bois. Là, les sons s'étouffent, le calme est prometteur.
Rapidement le vieillard se trouve une petite clairière tapissée d'herbe tendre, et il s'y installe. Il y a même un amas d'une matière sombre et moelleuse qui fera parfaitement office de traversin. L'odeur de son oreiller improvisé lui rappelle vaguement quelque chose, lorsqu'il y pose la tête, mais déjà une douce torpeur l'envahit de nouveau. Krepion porte son pouce à sa bouche et se laisse sombrer dans le sommeil.

Ce n'est que le lendemain matin qu'il s'aperçoit qu'il a dormi sur une bouse de l'horrible animal de bât...
Maudissant Thanakis, il enroule sa couverture dans sa sacoche -qui se vide de plus en plus désespérément de ses précieuses bouteilles de vin- et se met en route de son pas irrégulier sans même prendre la peine de repasser par le campement. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Krepion Loudmer

Le Sukra 17 Nohanur 1507 à 19h36

 
*** Le vieux râleur marche depuis quelques heures et s'apprête à faire une pause bien méritée, quand soudain il aperçoit le monstre à écailles qui broute paisiblement au bord de la route. ***


Mais qu'est-ce qui fout là lui ? L'est pas parti avec la Thanakis ?!
***
Sans s'approcher plus que de raison du terrible prédateur, Krepion agite sa canne dans sa direction, et se rappelant avoir vu l'Erudite lui causer en tchaë ancien, il baragouine quelques injonctions pour le faire partir. ***


Sale bête ! Allez ouste !
Va ! Va r'joindre ta maitresse !
File ! Mérinos mal peigné !
Va-t-en !!


*** Ses connaissances de l'antique langue sont relativement limitées, réminiscences des bavardages de sa grand-mère, mais l'equilion lui semble tellement stupide que le vieillard se soucie peu de son accent et des mots qu'il invente à moitié. D'ailleurs la bête relève la tête d'un air dubitatif avant de se remettre à brouter sans avoir l'air de vouloir suivre les conseils avisés du vieillard.
Du coin de l'oeil ce dernier aperçoit alors la botaniste en bonne voie de le rejoindre, mais qui au dernier moment quitte la route et commence à s'enfoncer dans les bois. Krepion se hâte de la rejoindre : ***


Heyyyyy ! Z'allez quand même pas m'laisser tout seul avec c'te monstre !!?!
Pourquoi z'allez dans la forêt ? y'a une route, là, c'est pas mieux ? Ya pleins d'bestioles dans la forêt... Des araignées, des limaces, des serpents...des...des...des papillons et des écureuils aussi hein !!!
C'pas prudent !!!

***
A peine termine-t-il de prévenir la vieille tchaë insouciante des sombres dangers qui la guettent si elle continue plus avant qu'un horrible "SSPPRROOAAATCH !!" le fait se retourner en sursaut : Erjin, qui a manifestement décidé de suivre le vieillard, vient d'écrabouiller ce qui devait être un malheureux mimic. ***


AAAAAAAAHHHHH !!

*** Commençant à céder à la panique, Krepion s'accroche frénétiquement à la Grande Naturaliste, la plaçant entre lui et la nuisible bête. ***


Le monstre nous suit !!!

Va-t-en !! File !! Ouste sal'bête !!
Déguerpis !!


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Narrateur

Le Sukra 17 Nohanur 1507 à 20h05

 
Les paroles du vieillard font leur chemin dans la caboche osseuse du monstre domestique :

L'ancien tchae... il comprend à peu près "va-t-en !", et "maitresse". Dans un éclair de lucidité géniale, il associe ces deux concepts - mouvement et Thanakis - en une seule et même idée, et déplie son long cou vers le haut : humant les fragrances qui peuplent la forêt en millions de nuances subtiles, traduisant des milliards de situations de stress, de peur, de colère, de rage, de faim, de désir, autant d'émotions ressenties par un nombre incalculable de créatures, il identifie sans peine le doux parfum de l'Erudite.

L'Etre à la voix d'ange, dont l'odeur âcre évoque la déjection de mouette mâtinée de jus de raisin fermenté, ne semble plus désirer sa présence... décidément, c'est une rude journée pour l'Equilion, que tout le monde repousse sans ménagement. La pauvre bête fonctionne à l'affectif, déjà parce qu'il ne sent pas les coups, ensuite parce qu'il ne se connait pas d'ennemis. Pour un peu, il déprimerait...

Il se décide, et comme le fil d'une pelote que l'on bobine, remonte la piste odorante de la dame bleue.

Obliquant vers le Nord, la créature s'éloigne majestueusement de Krepion Loudmer, révélant sous sa patte avant gauche un curieux motif évoquant vaguement la version bidimensionnelle d'un antique coffre à poignées...


 
Cyan

Le Sukra 17 Nohanur 1507 à 20h16

 
*** A la demande de Cyan, pour avoir un peu d'intimité pour pouvoir se laver tranquillement, se changer, se coiffer, parfumer... toutes ces petits gestes si difficiles pendant une telle expédition, et néanmoins indispensables au bien-être de Cyan, Cälli avait continué un peu le chemin qu'ils avaient décidé de prendre ensemble. Cyan rangea tranquillement son sac et se mit en route à son tour.

Elle s'aperçut alors que la Botaniste avait choisi, tout comme Nelle dont ils avaient reçu un message, de prendre le passage par l'Est.

Avec Cälli, ils avaient convenu également de prendre ce chemin, mais finalement... cela lui paraissait bien moins adapté si tout le monde s'y engageait.

Et puis... elle préférait se retrouver un peu seule avec le mage , quitte à choisir.
Ils avaient échangé quelques baisers, ... non, leurs lèvres s'étaient juste touchées en réalité. Cyan sentit son coeur s'emballer à cette simple évocation pourtant. Ils s'étaient tenus par la main plus souvent que de quelconques connaissances. Ils avaient dormi l'un près de l'autre, parfois même l'un dans les bras de l'autre.
La nuit dernière, elle s'était blottie tout contre lui, prétextant avoir froid ! Certes, il ne faisait pas très chaud, mais... Cälli n'avait pas semblé plus dupe qu'elle de la vraie raison de sa demande et il avait paru la prendre volontiers contre lui.

Elle continua à avancer.
Bientôt l'embranchement qu'elle prit comme convenu.
Puis elle le vit au loin, tout près de Nelle.

Cyan aimait beaucoup Nelle. Elle la trouvait sympathique et très intéressante. Elle avait envie de s'en faire une amie, même si les Témoins semblent toujours si ... exaltés par leur religion qu'on se demande si les relations entre personnes les intéressent vraiment. Quoique la jeune Mage semblait rechercher l'affection des autres. Cyan sourit tendrement en pensant à la petite propage.

Mais à l'heure actuelle, la Grande Omnisciente n'avait nullement envie de se retrouver dans un trio.

Elle voulait être avec Cälli, approfondir leur relation si il le voulait lui aussi, avancer doucement sur cette voie qui semblait s'ouvrir devant eux...
Aussi, elle lui envoya un message : Et bien non !

Elle envoya aussi un message à Eleuname pour qu'il les rejoigne.
Ainsi, si Cälli acceptait de la suivre, Eleuname pourrait rester avec Nelle, car Cyan n'aimait pas la savoir seule dans la forêt.
Si Cälli préférait persister sur le chemin de l'Est... il resterait avec Nelle... et Cyan (le coeur lourd sans doute) demanderait à Eleuname de l'accompagner sur la route.

Elle essayait de se persuader des bénéfices de cette dernière situation. Elle ferait la connaissance du Nelda ainsi, finirait de lui donner quelques cours de Tchaë pour parfaire son accent, lui demanderait des renseignements sur sa Faction, quelques leçons de Ssarkhnesh aussi, peut-être même de Nelda...

Elle trouvait Eleuname reposant.
Il était silencieux, accommodant, serviable, sécurisant. Certes, c'était un étranger, pourtant elle se sentait, avec lui, en confiance. Sa taille l'impressionnait, et la rassurait tout à la fois.
Avec lui, il ne pourrait rien lui arriver de mal.

Oui, si Cälli ne voulait pas prendre la route, alors.... elle serait triste, mais elle resterait résolue et partirait avec Eleuname.
***


 
Eleuname

Le Sukra 17 Nohanur 1507 à 21h16

 
*** Eleuname s'était réveillé tout seul. Il avait été obligé de constater qu'il en avait eu un petit coup de blues. Cela l'étonna, lui si rompu à la solitude, le voilà qui prenait l'habitude de la compagnie des autres !!! Il nota aussi que quelqu'un, avant de partir, avait remonté sa couverture et relancé le feu. Cela émut le Nelda et bien que sentant sa gorge un peu serrée, il se sentit aussi ... mieux.

Au moment où il songeait à se mettre en route, il reçut un message de la petite Tchaë blonde. Elle lui demandait de venir les rejoindre, Nelle, Cälli et elle, afin qu'ils puissent prendre des chemins différents mais que personne ne reste seul.

Eleuname fut très content que la professeur bleue pense à lui.
Il ne savait pas trop bien comment se ferait la répartition, à vraie dire, il serait content dans tous les cas. Faire la route avec Nelle, ou Cälli, ou Cyan lui plaisait.

Peut-être avec Nelle était-ce plus simple car ils pouvaient parler du S'sarkh, et surtout en ssarknesh !
Cälli ? Il s'était rendu compte que le Tchaë avait fait des pas vers lui et il lui en était reconnaissant. Ils n'avaient pas encore beaucoup parlé. Faire la route ensemble serait une occasion de faire connaissance.
Cyan ? Oui, bien-sûr, avec Cyan, il serait très heureux d'avancer avec elle. Heureux de la protéger, de parler avec elle. Les choses paraissaient si simples avec elle. Pour une Tchaë de la Fraternité, elle était si ouverte, si ... accueillante.
Avec elle, en plus, il pourrait perfectionner son Tchaë !

Il les rejoignit donc le coeur léger, et disponible pour toutes les solutions ***


 
Nelle

Le Sukra 17 Nohanur 1507 à 22h12

 
Nelle avait pris la route de bonne heure, alors que le camps s'éveillait à peine. Elle fut surprise d'apercevoir l'equilion qui broutait, impassible, sur le bord de la route, à quelques pas du campement, d'autant plus que celui-ci, l'entendant approcher, se tourna vers elle d'un air curieux et écrasa un mimic dans un horrible bruit de planches broyées.
Peu rassurée, Nelle le contourna avec précaution, espérant que l'animal retournerait au campement afin que les derniers présents puissent harnacher la tente sur son dos...

Rapidement elle atteignit l'endroit où la route bifurquait. Sans hésitation elle prit vers l'est, et lorsque le chemin rétrécit au point de disparaitre, elle continua d'avancer quelques temps dans les bois, après s'être lancé un sort de Contingence Naturelle qui lui permettait d'être en osmose avec la forêt et ses habitants...
Après une heure de marche pendant laquelle elle savoura le calme des lieux, qui contrastait agréablement avec les tumultueuses réflexions qui se bousculaient dans son esprit, elle s'assit sur une souche et se concentra sur un message télépathique.
Une fois qu'elle eut informé le reste du groupe de l'itinéraire qu'elle s'apprêtait à prendre, elle resta quelques minutes, ou bien dizaines de minutes peut-être, à rester assise pensivement...

La voix de Cälli la saluant la fit presque sursauter, tellement plongée dans ses réflexions qu'elle ne l'avait pas vu ni entendu arriver.


Bonjour Cälli !
Ainsi vous ferez ce trajet avec moi ? Cyan va nous rejoindre j'espère ?!


Le tchaë s'installa sur une branche morte à coté de Nelle en lui répondant que Cyan ne devait pas tarder. Et effectivement elle les rejoignit peu après, bientôt suivie d'Eleuname.
Nelle prit alors conscience, bien que son invitation mentale fut sincère au moment où elle l'avait lancée, qu'elle avait plus envie de rester seule et de profiter du calme et de la solitude qui l'avaient transportée quelques instants plus tôt, que de voyager si nombreux...
Prétextant s'être suffisamment reposée pour partir en éclaireur, Nelle se leva donc, ramassa ses affaires et se remit en route à travers la forêt dense, laissant ses trois compagnons se mettre d'accord sur leur propre itinéraire.

Rapidement la quiétude des bois l'environna de nouveau et Nelle se remit à penser pour la énième fois au message de Thanakis... Auquel elle se décida finalement à répondre en toute sincérité, essayant de cacher l'inquiétude grandissante qu'elle ressentait à force d'attendre un signe de vie de son père...

Quand la nuit arriva et que la jeune tchaë se pelotonna dans sa couverture, elle n'en avait toujours pas, et s'apprêta à passer une nuit bien longue...


 
Maollan

Le Dhiwara 18 Nohanur 1507 à 12h12

 
*** Maollan avait entrepris de traverser la forêt.
Il espérait rattraper l'érudite pour lui donner les échantillons, avant que ceux-ci ne s'abiment.
Il dépassa Krepion Loudmer et la botaniste.
Il avança en se camouflant de son mieux, à travers la forêt. Il savait que l'endroit était dangereux, pour l'avoir déjà traversé. Il s'arrêta dans un clairière, espérant trouver des échantillons digne d'intérêt. N'y connaissant rien, il fouilla au hasard.... Il perdit juste du temps.
Il s'assit, et prit son casse-croute, tout en remarquant que Calli et cyan n'était pas loin... ***



 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 18 Nohanur 1507 à 12h50

 
*** Krepion observe l'equilion s'éloigner avec un certain soulagement, et se détend au fur et à mesure que celui-ci rétrécit dans son champ de vision. Une fois complètement disparu derrière les arbres, le vieillard consent enfin à lâcher la Grande Naturaliste, qui se remet d'ailleurs aussitôt en chemin sans piper mot.

Krepion lui emboite le pas sans tarder, ne voulant pour rien au monde se retrouver seul et perdu en pleine forêt. Son regard inquiet sautille de branche en branche, de massif en massif, de champignon et champignon, au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans les bois à la suite de la vieille femme, attentif au moindre danger... On n'est jamais à l'abri d'un lapin enragé qui surgirait de derrière un bosquet...

Soudain le vieux marin s'arrête en apercevant un coffre rempli d'or et de pierres précieuses... Un tel trésor en pleine forêt ?! C'est tout juste incroyable !!
Le vieillard d'approche avec avidité, commençant déjà à saliver à l'idée de tous les festins qu'il pourra s'offrir avec un tel trésor... Quelque part, la trouvaille l'étonne, mais il ne peut s'empêcher de tendre la main vers le coffre...dont le couvercle se referme dans un claquement sec, et avec un tangible air narquois... Un salopiaud de mimic !!
Le vieux marin, furieux de s'être fait avoir, donne un coup de canne de dépit sur le petit doigt d'un des multiples pieds qui viennent d'apparaitre sous le faux coffre, avant de rattraper prestement la botaniste. Celle-ci a continué d'avancer parmi les arbres, toujours sans afficher le moindre signe d'interêt pour le vieillard qui s'obstine à la suivre...
Elle a ses ragnagnas ou quoi ? ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Cyan

Le Dhiwara 18 Nohanur 1507 à 22h11

 
*** En marchant dans la forêt pour retrouver la route, Cyan était tombée et s'était ouvert la jambe.
Il lui avait fallu du temps pour panser la plaie.
Elle avait réussi à atteindre le chemin finalement, mais elle n'avait pu continuer plus avant.
La douleur montait jusqu'en haut de sa cuisse maintenant. A cet endroit, c'était toutefois une douleur musculaire, sans doute un faux mouvement lors de la chute.

Cyan s'assit, en pleurs, sur une vieille souche.
Il était assez rare qu'elle pleure de douleur, mais là, l'épuisement des derniers jours, la plaie ouverte, ses sorts ne fonctionnant pas et maintenant cette douleur musculaire !

Elle vit Maollan s'approche d'elle et tenter de la soigner. Hélas, son sort ne fonctionna pas non plus.

Cälli, qui fouillait les bois un peu plus loin, approcha enfin.
Dès qu'il aperçut les larmes de Cyan, il arriva promptement et lui proposa son aide.
Cyan était très embêtée. Cälli était blessé lui aussi, de plus il fallait qu'ils avancent... et leur potentiel de sorts et de mana était limité !
Elle lui demanda de l'aider à refaire son pansement et un simple massage de sa cuisse, sans sort de soin.
***


 
Cälli

Le Dhiwara 18 Nohanur 1507 à 23h23

 
Assiez toi ici, ne bouge plus je m'occupe de ta jambe...

*** Cälli enleva l'ancien bandage, regarda la blessure, la lava, puis massa doucement la zone aussi pour faire sortir les queqlues impurtés qui sétaient glissées dans la plaie.

Les massage d'ailleurs se déplaçèrent le long de la jambe, et se transformèrent en douces caresses. Cyan frémissait doucement, semblant apprécier l'attention. En tout cas cela lui changea les idées et les larmes se tarirent. Les mains du mages remontèrent le long de la jambe, jusqu'en haut de la cuisse...

...

Avant avant de rebander la blessure, le mage ne pu s'empécher de constater qu'elle restait profonde... Qu'elle mettrait bien longtemps à cicatriser par elle même... Alors il fit appel à la magie, les chaire se refermèrent alors, il ne restait qu'une légère trace rouge.

Cälli banda toute fois la jambe, mais un grand sourire illuminait son visage, sans qu'il en eu conscience d'ailleurs.
***

Voilà Ô Cyan, nous pouvons repartir...

 
Nelle

Le Luang 19 Nohanur 1507 à 00h30

 
Finalement c'est au petit matin qu'elle avait enfin reçu une réponse de son père... Une réponse à la fois rassurante et déroutante... Un court échange mental, tout juste une esquisse, qui apaisait certaines craintes et en éveillait de nouvelles...
"Une solution très simple".... Nelle espérait juste que "très simple" ne signifiait pas "radicale"....

Rongée par l'inquiétude, la jeune tchaë reprit sa marche à travers la forêt. A chaque pas elle avait envie de faire demi-tour, de courir vers Korsyne, vers son père, vers cette Obsession de malheur.
Et à chaque pas elle se répétait de faire confiance à son père, qu'il n'était pas stupide ni suicidaire, et que tout se passerait bien. Elle savait de toute façon que cela n'aurait servi à rien. Le temps de rejoindre son père, tout serait certainement fini...en bien ou en mal...
Même Erling, qui partait tout juste de Lerth, arriverait bien avant elle si elle décidait de faire demi-tour maintenant.
Erling...Le propage ne faisait pas partie des plans de Thanakis, d'ailleurs... Mais Nelle s'en souciait peu pour l'instant. Chaque chose en son temps, et pour le moment rien n'était acquis.

Perdue dans ses réflexions, Nelle atteignit la lisière de la forêt sans s'en rendre compte. La plaine s'étalait de nouveau sous ses yeux. Et non loin à l'est...:


Eleuname ! Youhouuu ! Attendez-moi !

Agitant les bras, Nelle rejoignit le contemplateur en quelques foulées. Soudainement heureuse de voir un visage ami, elle chassa ses inquiétudes et se résolut à se concentrer sur sa quête. Se faire du mauvais sang pour son père, dans l'état actuel des choses, n'avait rien de constructif.
Le nelda lui appris que Cyan et Cälli avaient finalement bifurqué vers la route, ce qui n'étonna guère la jeune tchaë. Remarquant les quelques blessures légères qui parcouraient son pelage, Nelle lui lança un sort de régénération avant de l'informer qu'elle n'avait repéré aucune plante curieuse susceptible d'intéresser la botaniste.
Elle n'avait cependant pas marché aussi à l'est que ce qu'elle avait prévu...


Je n'ai repéré aucune plante dans les bois, mais je ne suis pas allée autant vers l'Est que l'itinéraire proposé par l'Erudite... Croyez-vous que nous devrions faire demi-tour et explorer la plaine ?

 
Krepion Loudmer

Le Luang 19 Nohanur 1507 à 13h35

 
*** Toujours suivant la botaniste silencieuse à petites foulées, Krepion sent soudain un poids supplémentaire du coté de sa jambe gauche : un serpent de sang essaye pitoyablement de planter ses crochets venimeux dans son mollet en bois... Ecartant la bestiole d'une secousse, le vieillard ne voit pas venir l'attaque aérienne d'un chiroptère, qui a déjà disparu lorsque sa canne vengeresse s'agite en tous sens dans les airs pour chasser cette nouvelle menace.
Krepion se hâte de rattraper Baër'Lupis en frottant son bras meurtri. ***


Ah, z'avez vu ! Des serpents et des chauves-souris !!
J'vous l'avais dit ! Y'a toutes sortes d'sales bestioles qui trainent dans l'coin !!
Z'avez pas envie d'rejoindre l'camp d'm'zelle Thanakis plutôt ? Oui, bon, je sais, l'est un peu bizarre et un peu maladroite dans ses rapports avec les autr', mais j'suis d'plus en plus convaincu qu'elle a bon fond ! Faut creuser un peu, et pas complèt'ment s'fier à ses apparences de sorcière machiavéliqu', mais elle est pas si mauvaise qu'elle en a l'air...
Z'avez vu cett' jambe qu'elle m'a fait ?!


*** A force de gesticuler en parlant, le vieillard ne voit pas une branche plus basse que les autres qui le coupe dans son élan, et s'affale sur son arrière-train avec un manque certain de grâce et de légèreté. Ce qui lui permet cependant d'éviter la charge d'un sanglier rendu furieux par on ne sait quoi.

Krepion regarde le mastodonte disparaitre parmi les arbres en soufflant sa fureur par les naseaux, avant de se relever en silence.
Bon, il s'est maintenant trop enfoncé dans la forêt pour faire demi-tour tout seul...Il n'a d'autre choix que de continuer à suivre la petite vieille entêtée dans sa fichue forêt de malheur.
Assurant la prise sur sa canne, le vieillard emboite de nouveau le pas de la botaniste, le regard plus que jamais circonspect. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Cälli

Le Luang 19 Nohanur 1507 à 14h25

 
*** Cyan et Cälli avançaient de concert sur la route. Mais ils furent intrigués par un cairn de pierres manifestement recent la végétation ne l'ayant pas du tour recouvrt encore. Cälli regarda la carte fournie par Thanakis, s'ils partaient maintenant à l'Ouest ils pourraient visiter une des zone définie par la rpemière née...

Après quelques instants de réflexion, Les deux Tchaë s'enfoncèrent dans les bois. La jambe de Cyan allant mieux, la magie aidant ils avancèrent rapidement. Bientot le mage apperçu un rosier entre les arbres, avertissant Cyan, il partit immédiatement dans la direction de cette plante.

Cälli n'est pas un spécialiste des plantes, loin de là, mais il a toujours apprécié particulièrement les roses, et arrivé sur place il respira longuement leur odeur. Il fut un peu déçu de ne pas ressentir un parfum envoutant, se demandant même si ces roses faisaient parti des plantes à récolter. Qu'importe, il pourrait toujours les replanter chez soi, ou dans le beauc jardin de Cyan...

Le peintre royal ignorait de quoi il retournait... Mais il avait hâte que Cyan le rejoigne assurément.
***


Citation :
Cette fleur de la famille des roses est certes jolie, mais sans plus. Son parfum, léger, n'est pas irrésistible en soi... mais ses spectaculaires effets sur le règne animal, eux, valent le détour :

Sans que l'on comprenne bien ni comment ni pourquoi, la Rosejour Priapique exhale une fragrance discrète qui met en émoi toute créature sexuée la respirant ! Les Nemens et les races de poussière n'échappent pas à son indécent pouvoir : les tydales elles-mêmes se découvrent des talents surprenants grâce à cette plante ! Bien des unions illégitimes ou parfaitement inattendues, bien des copulations contre-nature même, se produisirent du simple fait de la proximité d'une Rosejoue...

Si vous la voyez, c'est qu'elle peut déjà vous influencer de ses insidieuses phéromones : Plus vous en êtes proche, plus l'effet est sensible... Oh, vous ne devenez pas une bête sans cervelle, non...

...mais vous n'avez rapidement plus qu'une idée en tête.


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