Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

... Cauchemar ...

Ou le rêve d'un Autre
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Sujet lancé par Narrateur
Le 28-12-1507 à 00h00
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Posté par Shaël,
Le 08-05-1508 à 21h19
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Narrateur

Le Vayang 28 Dasawar 1507 à 00h00

 
***
... Noir ...
Mais point vide
... Pas encore ...

Est-ce une voûte étoilée ?
... Peut être ...

Intriguant.
Dérangeant.
Malsain.

Une sueur froide.
Quelque chose vient de céder.
Quelque part.

Une sensation.
Celle d'un être qui vient de s'élancer vers une terrible chute.
Celle de celui pour qui tout s'arrête un court instant.
Celle où il sent son poids le rattraper inéluctablement.
Celle ... d'une Fin.

Troublé.
Lâché.
Perdu.

... Éteint ...

Tout se fige.
Quelque chose de plus horrible se dessine.
Plus perfide.
Plus dangereux.

Tout se met à frémir.
À trembler.
À se corrompre.

... À ... Disparaître ...

Une à une, les étoiles pourtant si belles et si brillantes, semblent s'éloigner.
Lutter.
S'abandonner à ... l'Abysse.

La Voie s'efface.
Le Chemin se perd.
Les Piliers tombent.
La Rédemption est perdue.

Qu'est-ce ?
... Un rire ...
Ses échos.

Plus rien.

Noir.
...Le vide ...
Déjà ?
***


 
Narrateur

Le Sukra 19 Jangur 1508 à 01h00

 
***
Un ligne rouge.
Un simple trait qui à perte de vue, s'étend dans cette noire abysse.
Un horizon.

Feu, sang et larme.
Désillusion, cauchemar et néant.

Quelque chose d'imperceptible, mais pourtant ressentit, semble se mouvoir.
Quelque chose d'immense, quelque chose se détachant des ténèbres pour y replonger.
Rampant, glissant, grouillant.

De petits bruits aiguës s'élèvent alors d'un peu partout.

Des volutes couleur grenat s'échappent lentement de part et d'autre de l'horizon.
Commençant à emplir le vide ambiant.

Le bruit s'amplifie, difficile à identifier, mais il est dérangeant.

Quelque chose de froid vous touche.

Tout d'un coup, tout se met à vibrer.
Le bruit monte.
Monte et devient insupportable.
Ça y est, vous l'entendez clairement.
Il s'agit ... de hurlements.
D'une multitudes de voix qui crient à la tourmente.
Qui crachent leur douleur.
Qui hurlent leur désespoir.
Qui supplie, vous supplie.

La Chose se rapproche.
Vite, trop vite.
Tout continue à trembler.
Les cris vous assaillent.

Vous sentez quelque chose dans votre dos se briser.
...Vous vacillez...
Tout devient noir.

...

Ce qui vous apparaît ensuite est une vison d'horreur.
Des milliers de silhouettes enchaînés.
Hurlant, vociférant.
Toutes races confondues.
Toutes torturés.



Souffrance.
Douleur.
Déchéance.
Abandon.
Ténèbres.
Mort.

Cauchemar.
Syfaria.

...

Lentement, tout s'efface.
Tout disparaît.
Le vide vous envahissant.
Petit à petit vous sentez vous perdre.
Devenir néant.

La seule chose que vous percevez en dernier, est l'écho d'un rire.
Un rire grave.
Un rire malade.
Un terrible rire.
***


 
Narrateur

Le Sukra 19 Jangur 1508 à 01h30

 
*** Hrp/ Seuls les Pjs qui en ont reçu l'aval sont autorisés à poster ici. Merci /Hrp ***


***
La nuit fut terrifiante.
Mais pour certains ... cette nuit ne fait que commencer.

Lorsque leurs esprits s'éveillent, c'est bien sur leurs corps, mais le décor n'a rien avoir avec le lieu où ils se sont endormi.

Petit à petit, leurs yeux s'habituent à l'étrange lumière ambiante.
Cette lumière ne semblant avoir ni source, ni constance.
Variant en force et en teneur, c'est en suivant la luminosité que les lieux semblent se mouvoir en permanence.

À perte de vue s'étend une vaste, plate, et quasiment vide étendue.
Le sol semble être un mélange de nuage et de boue.

Au dessus de leurs têtes, un espace d'un noir absolu.
Une abysse où les deux Neldas ont l'étrange impression de s'enfoncer lentement.
Eux, et le monde sur lequel ils sont.

Une chose est sûre, aucune trace de Numance.
La seule chose qui est là pour les accueillir, c'est une sorte de panneau miteux noircit par les âges.
Y est gravé grossièrement :

Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance.
***


 
Shaël

Le Sukra 19 Jangur 1508 à 20h44

 
Il est de ces cauchemars atroces, si réels, si pernicieux, qu'une fois réveillés, celui qui l'a fait ne sait pas vraiment s'il en est sorti. Les ombres sont toujours menaçantes et les fantômes toujours présents, juste là, au coin de l'oeil, inaccessibles mais ricanants.

Alors on attend, on attend que le jour se lève, on n'ose pas regarder devant soi, on n'ose pas bouger. Mais le jour arrive, tôt ou tard. Tôt ou tard on se réveille.

Pas cette fois.

Le vieux nelda était recroquevillé sur lui-même, comme un moush'tin, les bras autour de ses épaules, et les yeux enfouis dedans, refusant de regarder ce ciel, ou plutôt ce néant, noir, si noir, infiniment noir.

Le cauchemar prenait vie.

Non, s'il s'était contenté de prendre vie, il aurait peut-être été supportable de le regarder. Mais là, c'était lui l'intrus. C'était lui qui était, justement, dans le cauchemar. Il aurait voulu hurler, il aurait voulu appeler une mère, quelqu'un, se réfugier quelque part. Il aurait voulu pleurer, mais même de ça, il en avait peur.

Et puis... Et puis surtout, il était Haut Rêvant, il était là pour sauver quelqu'un, et il était là avec quelqu'un qui comptait sur lui : il n'avait pas le droit de flancher.

Soudain, le doute, atroce, intolérable, le gifla de plein fouet. Et s'il était seul ? Il sanglota dans un râle étouffé, cédant presque à la panique. Il aurait voulu vérifier, mais si jamais, si jamais... Si jamais il était seul...

Le Rêve était son univers depuis son enfance, c'était son domaine, infini et bien sûr inexploré dans sa totalité, mais c'était son refuge et sa force... Et il était attaqué, blessé, pris au piège, au coeur même de ce qui avait toujours été sa foi.

Au bout d'une éternité -le temps avait-il un sens entre son propre ressenti et cet univers ?- il osa lever, doucement un oeil : un panneau.

Etrangement, la présence de quelque chose de si concret, de si connu, le rassura un peu. Il grogna, presque par défi envers l'injonction, mais surtout parce que le panneau lui rappela le temple dans lequel il était entré... quelques heures avant d'aller au chevet de Numance. Numance, Lysaline, le rêve.

Se ressaisir.

Avec toutes les peines du monde, il réussit à se mettre à genoux, les mains sur le sol. Soufflant, se parlant intérieurement, s'exortant à bouger. Il était un Haut Rêvant, il enseignait le Rêve, et on comptait sur lui.

Il se leva.

L'héroïsme de l'acte mériterait d'être noté, s'il y avait eu quelqu'un pour le voir. Mais il était seul. Seul. Serrant les dents, il fit un pas au delà du panneau : on n'y voyait rien.

Mais parfois, au coeur de la pire des tourmentes, les Quatre envoient un signe au Rêveur attentif, pour qu'il ne sombre pas. Le signe, en l'occurance, c'était Lysaline, étendue à quelques centimètres.

Une immense force envahit le vieux professeur. Ils étaient deux.


Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Lysaline

Le Matal 22 Jangur 1508 à 02h47

 
Le cauchemar avait de nouveau frappé, cette fois-ci plus horrible encore, plus détaillé et plus terrifiant ...

La vision d'horreur qui c'était imprimée dans l'esprit de la jeune Haut-Revante était bien vivace, et les milliers de hurlements torturés et ce rire insupportable résonneraient longtemps a ses oreilles ...

Mais cette fois-ci, il n'y aurait pas le reconfort des coussins et l'odeur rassurante de la carnine a son reveil dans la tente ... Non. Car cette fois-ci, Lysaline se reveillerait dans le Reve.

Elle avait pourtant essayée de resortir de son voyage onirique, mais cela avait été peine perdu. Ainsi se retrouvait-elle dans une situation qu'aucun membre de l'Ordre jamais ne souhaiterais : car comment se reveiller lorsqu'on l'est deja, et comment sortir du Reve lorsque l'on est deja reveiller ?

En tout cas, ce reveil ci n'avait rien du reconfort des coussins. Le corps de la jeune nelda était épuisé, et sa tete martellait une peine insupportable. Elle avait l'impression que son état se trouvait entre avoir fumer de la mauvaise carnine mal séchée toute la nuit et avoir bu toutes les barriques d'hydromels de l'auberge du Reve Marin en une soirée.

Elle n'osait meme pas ouvrir les yeux tellement sa tete tournait, et elle avait peur de ce qu'elle pourrait découvrir. L'horreur qu'elle avait traversée auparavant la hantait encore. Rassemblant toute son energie, elle finit par se mettre doucement a quatre pattes, laissa ses sens doucement se stabiliser, puis ouvrit les yeux.

A sa grande surprise, l'inommable ne se revelat pas a elle. Enfin si, dans le sens ou elle n'arrivait pas a mettre un nom sur le type de sol sur lequel elle reposait, une espece de matiere souple et solide blanc sale. Alors que sa vision commencait progressivement a se clarifier, elle se redressa, a genoux.

Le spectacle qui s'offra alors devant elle acheva sa stupeur, l'amenant aux limites de la crise de folie. Bouche bée, elle contemplait le paysage vide et infini, le ciel noir et abbysal ... Seule encre de réalité, la presence de Shael, le vieux professeur, qu'elle n'avait meme pas remarqué la premiere seconde bien qu'il se tienne proche d'elle.

Toujours abasourdit, elle tendit la patte vers son compagnon d'infortune. Elle puissait maintenant en elle tout le courage qu'elle avait. Elle sentait qu'il allait en falloir pour surmonter ca; s'appuyer sur les enseignements de l'Ordre et des Quatres; faire preuve de force ...

Se relever.


 
Shaël

Le Matal 22 Jangur 1508 à 09h26

 
Le vieux professeur prit la patte de la rêveuse intemporelle et la souleva d'un bras ferme. Le regard parcourant l'étendue nuageuse aux lumières changeantes, Shaël s'efforçait de faire taire en lui cette envie de hurler et de sangloter.

Ne nous éloignons pas.

Sa propre voix le surprit, rocailleuse et grave comme à son habitude, mais semblant à la fois se perdre dans l'immensité autour d'eux, disparaître comme dans un songe, mais restant en suspens, indiquant peut-être leur présence à... A quoi d'ailleurs ?

Le vieux nelda avança d'un pas, laissant l'avertissement du panneau derrière lui. De l'espoir ? Il grogna en souriant. Certes de manière un peu forcée, mais l'autopersuasion avait du bon parfois. Pas d'espoir de s'en sortir, ou de fuir, non ; mais ils n'étaient pas là pour ça.

Les Dormeurs avaient besoin d'eux. Pas que Numance, pas que celui qui faisait ce cauchemar atroce et dans lequel ils étaient piégés : tous les neldas avaient cette faculté en eux, et tous étaient menacés. C'était le devoir des Hauts Rêvants que de montrer le chemin vers les Quatre, et si péril il y avait, de l'écarter.

Il tendit son esprit vers celui de Lysaline, et gardant fermement sa patte dans la sienne, fit mine d'avancer.


Allons-y.

Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Shaël

Le Merakih 23 Jangur 1508 à 12h11

 
Alors qu'ils avançaient précautionneusement dans le Rêve, Shaël entendit une sorte de murmure, sensation imperceptible, ombre de parole... Tournant la tête à droite et à gauche, comme cherchant la provenance du son ténu, Shaël comprit enfin qu'il s'agissait d'un contact mental, ou du moins d'une tentative infructueuse.

Il n'avait pas pensé spontanément à cela : les Mous remplissaient-ils leur office en ce lieu ? Voulant s'en assurer, le vénérable professeur plongea une patte griffue dans les plis de sa tunique afin d'en extraire son petit symbiote... qui n'était pas là.

Stupeur.

Shaël était privé de cette présence, qui néanmoins était devenue au fil du temps un élément connu, habituel, rassurant. Ils étaient donc absolument seuls, complètement seuls, coupés de tout, y compris du Haut Rêve.

Il grogna, désappointé. Il sentait qu'il pouvait tendre ses pensées encore vers d'autres, mais celles-ci n'atteignaient pas l'esprit des autres rêveurs. Lysaline était présente, derrière lui, mais son esprit n'était pas là. Il était comme tout d'un coup privé d'un sens auquel il était habitué à se référer.

Dans la fourrure épaisse de sa nuque, une sueur froide coula, lentement. D'autant plus que Lysaline semblait être plus à l'aise dans ce milieu, voyant plus loin que ses propres yeux fatigués ne le permettaient.

Il continua malgré tout, plus seul et vulnérable que jamais, vers un hypothétique point, d'un lieu qui n'était ni dans l'espace ni dans le temps... Un cauchemar, tout simplement. On est toujours seul dans ses cauchemars.


Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Lysaline

Le Merakih 23 Jangur 1508 à 22h04

 
Tandis que le professeur saisisait la patte de Lysaline, celle ci decryptait le message cynique gravé sur le vieux panneau.

Elle sentit alors son bras se tendre sous la traction de Shael, et ses pattes suivirent machinalement la direction, la jeune Haut-Revante toujours un peu abasourdit par le cauchemar qui les avaient frappes comme par celui dans lequel ils se retrouvaient maintenant.

Suivant son compagnon de maniere automatique, elle laissa echapper un soupir. Elle tentait d’effacer l’infame vision, et de reprendre controle sur ses actes. Tout cela semblait de plus en plus etre les reves d’une personne qui avait decidé décidée de détruire les peuples de Syfaria. Et s’ils étaient tout deux pris au piege dans son monde onirique, il allait surement leur etre hostile. Mais c’était aussi une bonne occasion de decouvrir qui se cachait derriere ces reves horribles, et il fallait egalement retrouvé Numance qui se trouvait certainement dans le meme cas qu’eux …

Elle resentait un etrange sentiment de vide, un malaise qu’elle ne savait expliquer. Puis soudain, elle comprit …Le silence. Non pas le silence physique, qui était troublé par leurs propres bruits, mais le silence mental, telepathique. Juste une vague sensation fugitive lorsque Shael tourna la tete vers elle, et puis rien d’autre, le néant. C’est alors qu’elle prit conscience que son mou avait disparut. Elle stoppa aussitot sa marche.


Shael, je pense que vous avez du remarquer, mais … Nous ne pouvons plus communiquer avec qui que ce soit. Mon mou a disparut, et le votre aussi je suppose ?

 
Shaël

Le Julung 24 Jangur 1508 à 21h15

 
Shaël s'immobilisa à son tour...

En effet Lysaline... En effet...

Le vieux professeur déglutit péniblement et se racla la gorge. A la place des pensées murmurées des autres rêveurs, qui berçaient habituellement son esprit quand il l'ouvrait, les images atroces se succèdaient, dès qu'il ne se concentrait pas sur quelque chose.

Et ce rire... Ce rire dément et terrible.


J'ai... Grrmmm... La divination ne fonctionne pas.

Il allait commencer à expliquer à Lysaline qu'il n'arrivait pas à percevoir les flux de rêve, qu'il ne parvenait pas à former les images d'endroits inconnus en prononçant comme une litanie le nom de Numance... Mais la rêveuse intemporelle savait parfaitement comment l'art séculaire des Hauts Rêvants fonctionnait. Inutile donc d'en faire des tonnes : il était simplement impossible de se fier à leur vue supérieure, qui faisait leur force et leur fierté.

Ici, tout ce qui faisait leur confiance leur avait été retiré. Ils étaient seuls. Complètement seuls.


Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Lysaline

Le Julung 24 Jangur 1508 à 21h46

 
Tous liens nous sont coupés, nous allons devoir nous débrouillés par nous meme mais ...

Lysaline interrompit soudainement ses paroles, son regard fixé sur l'horizon derriere l'epaule de Shael. Plissant des yeux, elle tentait d'identifier ce qu'elle avait appercut.

Euh, Shael ... Regardez la-bas ! On dirait un squelette ou quelque chose comme ca ...

Elle tendait maintenant sa patte dans la direction face a elle. Elle fit quelques pas sur l'étrange plaine desertique, tentant de preciser sa vision, puis fit une mou perplexe ...

C'est bizarre, maintenant on dirait q'il y a une fontaine aussi. Venez, allons voir ...

Et la jeune nelda commenca a hater le pas dans la direction de l'apparition.

 
Narrateur

Le Vayang 25 Jangur 1508 à 03h44

 
***
De plus en plus, l'atmosphère du lieu est oppressante.

Plus les deux Éveillés évoluent, plus il semblent se perdre.
À la limite de leurs champs de vision, des ombres et des choses apparaissent lentement.
... Puis disparaissent ...
Laissant un doute sur le fait qu'elles aient vraiment existé.

Le sol défile, mais aucun n'est sûr de vraiment avancer.
Surtout que leur corps leurs semblent étrangement différents.
Leurs mouvements sont décalés par rapport à leurs pensées.
Parfois, lorsque l'un d'entre eux se retourne un peu trop brusquement, il peut presque voir son corps finir par se retourner avec un temps de retard.

Étrange.
Troublant.

... Puis soudain ...
Dans l'obscurité ambiante, quelque chose apparaît, et reste.
Déposée sur de grossière pierre, une coupe de métal où brûle un feu.
Mais rien ne s'y consume, et rien ne s'en dégage.
Ni bois, ni charbon.
Ni chaleur, ni lumière.

La flamme qui y vit, vacille au grès d'un vent pourtant inexistant.
Seule.
Au milieu de rien.
Elle vit.
***


 
Shaël

Le Dhiwara 27 Jangur 1508 à 11h43

 
Fuyant le réel avec aisance, les ombres éthérées du cauchemar surgissaient fugacement, laissant une impression d'effroi et de folie aux rêveurs. On se perdait dans ce monde, physiquement et mentalement. Géogrphie d'une âme torturée qui tentait d'attirer à elle d'autres victimes.

Il était tentant de s'arrêter, de dire qu'on ne jouait plus, que s'était fini, et qu'on voulait se réveiller. Trop pénible, trop réel pour n'être qu'un fantôme, ce cauchemar suivait son propre illogisme, et garder sa raison était gageure pour le professeur et la rêveuse intemporelle.

Suivant Lysaline et les indications qu'elle donnait, Shaël voyait disparaître ce qui était présent auparavant, apparitions jouant avec leurs nerfs et leur vue. Le squelette s'était évaporé, la fontaine avait disparu alors qu'ils s'en approchaient.

Devaient-ils y voir une signification ? Squelette de qui, de quoi ? Une fontaine... Tout à leurs réflexions, leurs corps plus qu'eux même se meuvent jusqu'à la fameuse coupe. Shaël, de pus en plus détaché de lui-même, voit son massif dos s'abaisser alors qu'il s'accroupit pour examiner la pierre et la vsque posée dessus.

Une flamme... Un esprit ?


Lysaline... Jusqu'à présent, les arts divinatoires ne donnaient rien dans cet univers où nous n'avions aucune prise. Là, nous avons bien quelque chose... Une chance pour nous peut-être.

Puis, comme s'adressant à la flamme.

Tu es bien réelle, n'est-ce pas, petite lueur. Au moins autant que nous puissions tous l'être ici. Pourras-tu éclairer notre chemin ?

Parler à une flamme flottante... Un instant, Shaël se demande si tout allait bien pour lui. Mais dans un rêve, pas de règles... Et se tenir absolument à ce que l'on croit savoir empêche la compréhension : tous les Hauts Rêvants le savaient.

Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Lysaline

Le Luang 28 Jangur 1508 à 01h01

 
Les mirages se succedaient dans cet étrange décor onirique, et les perceptions des deux Revants étaient trompées par ces ombres éphémeres. Le squelette, la fontaine et d'autres images floues, imprecises, qui apparaisaient parfois a la limite de leur champ de vision ...

Ils perdirent rapidement leur sens de l'orientation a poursuivre ainsi des chiméres, surtout lorsque le paysage est le meme a l'infini tout autour de vous, sans reperes, oppressant. Dans ce monde sans espace ni temps, Lysaline laissait son instinct la guider au fil des apparitions, tentant d'en comprendre la signification ...

Puis un point brillant dans ce monde obscur et stérile, une flamme vacillante qui semblait lutter pour maintenir son existence. Elle reposait dans une coupe posée sur une pierre. Mefiante, la nelda arreta ses pas a distance du feu, surprise de croiser quelque chose de reel dans ce reve apres y avoir traverser tant d'illusions.

Le vieux professeur, lui, se rapprocha du piedestal. Alors qu'il s'adressait a la flamme, apparament pour susciter une réaction, la Haut-Revante scrutait les ténebres alentours dans l'espoir de voir en surgir d'autres éléments qui accompagneraient ce feu.


Peut-etre est-ce un fil conducteur, un guide pour progresser dans ce reve ténébreux, repondit Lysaline a son compagnon, mais mefions nous, nous ne maitrisons aucun parametres du cauchemar ...

 
Narrateur

Le Matal 29 Jangur 1508 à 17h19

 
***
Le flamme ne semble pas s'intéresser à son interlocuteur.
Mais le peut-elle vraiment ?

Bien que ne pouvant dire que le temps passe, car le temps n'existe pas là où se trouvent les deux Neldas, au bout d'un certain bout d'existence, la flamme se met à crépiter.

Le 'corps' de Shaël se réchauffe, non pas grâce à la flamme, ni sur les parties de son corps proches de la vaque, mais en lui même.
Cette chaleur envahissant tout son être, pour que le Professeur se sente alors vivant, au chaud et clairvoyant.

Aux 'yeux' de Lysaline par contre, il n'y a aucune différence.

Puis, une fine fumée blanche s'extirpe du feu.
Volutes et spirales dansant pour s'élever.
Finalement, la fumée commence former quelque chose.
Lentement, quelque chose prend forme, quelque chose se dessine, quelque chose apparaît aux deux Neldas:

La fumée représentant la silhouette d'un Nelda identifiable comme étant Numance.
Leur frère est immobile, les genoux repliés contre sa poitrine tandis que ses bras les enserrent.

Et aussi fugacement que la fumée était apparue, elle disparaît dans le noir ambiant, emmenant avec elle l'image de Numance, mais y laissant un Shaël frissonnant et au prise avec un soudaine faiblesse.
***


 
Lysaline

Le Merakih 30 Jangur 1508 à 00h48

 
La jeune Haut-Revante attendait, observant le vieux professeur toujours en place devant la flamme, esperant qu'une reaction soit suscitée par leur presence. Le temps semblait s'étirer a l'infini maintenant, comme si ce monde retenait son souffle dans l'attente d'un evenement.

Puis soudain, de la vasque s'éleva une fumée blanche. D'abord diaphane, elle s'epaissit rapidement, monta en arabesque et donna progressivement naissance a un nuage. Les contours de ce dernier s'affinerent, pour dévoiler enfin la forme d'un nelda en position foetale, dont les traits du visage désormais distinct étaient ceux de Numance, leur frere de l'Ordre qui errait probablement quelque part dans ce cauchemar tout comme eux.

Intriguée par cette apparition, Lysaline se demandait s'il sagissait d'un message envoyé par le disparu en quete duquel ils s'étaient tous deux lancés, ou bien d'un nouveau tour joué par ce reve dans lequel ils se retrouvaient emprisonnés probablement orchestré par la meme personne que celle a l'origine des Cauchemards récurants dont étaient victimes l'Ordre et les neldas.

Avant meme que l'Eveillée n'ait pu reflechir davantage, la sculpture de fumée s'evapora aussi vite qu'elle s'était créée. L'image de Numance disparaissait dans le grand vide onirique, et Lysaline reporta enfin ses yeux sur Shael.

Ce dernier semblait bien pale, aux limites de l'évanouissement, toujours devant le piedestal. La reveuse se precipita alors auprés de lui pour le soutenir. Le professeur avait tenté de se servir des arts divinatoires precedement, s'il avait reussit a suscité une telle manifestation, peut-etre avait-elle drainer en lui trop de forces. Ou bien cette flamme était un piege, a moins qu'il ne s'agisse d'un moyen mis en place par Numance pour rentrer en contact avec lui ...


Shael, qu'avez vous ??? Vous vous sentez faible ?Asseyez-vous, cela vaudra mieux ...


 
Shaël

Le Merakih 30 Jangur 1508 à 19h05

 
GRrmmm...

Le vieux Haut Rêvant détestait se montrer en état de faiblesse, et plus que tout, ne supportait pas l'idée d'en avouer une. Mais il devait bien admettre que s'assoir, en cet instant, lui avait été salutaire.

Ca va, ca va...

Le vieux professeur bougonna un peu, ne voulant pas être un poids pour qui que ce soit. La vieillesse n'arrangeait rien à son caractère de surcroît... Mais les frissons ne semblaient pas vouloir le quitter, après cette chaleur qui s'était propagée en lui.

Une chaleur douce, aiguisant son esprit et affermissant son corps... Que s'était-il passé ? Pourquoi cette faiblesse terrible après cette sensation ? Avait-il touché une vérité interdite, ou bien au contraire, avait-il risqué quelque chose de bien plus grave ?


Rhmmm... C'était bien Numance. J'ai tenté de faire appel, encore une fois, à la divination. Etait-ce un signe ? Il était comme un nourrisson. Quel sens... Quel sens cela peut-il bien avoir ?

Au bout d'un temps, se relevant péniblement, se tourna vers Lysaline.

Il y a un sens à cette vision. Tous les rêves ont un sens. Toujours. Mais je pense que nous allons avoir du mal à décrypter celui-ci sans plus d'éléments...

Continuons...


Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Lysaline

Le Vayang 1 Fambir 1508 à 22h09

 
Lysaline voulut aider Shael a se relever, mais se ravisa. Le vieux professeur n'aimait pas beaucoup avouer qu'il était en difficulté, et montrait toujours une facade d'assurance et de maitrise, particulierement devant ses eleves qu'il inspirait et confortait ainsi. La Haut-Revante le savait bien, et savait aussi qu'il aurait pu prendre son aide comme un affront.

Suivant Shael qui reprenait doucement la route, regagnant progressivement ses forces, elle repensait a ce que l'Eveillé avait dit. Numance était apparu comme un nourisson dans le ventre de sa mere, dans la meme position. Ce n'était surement pas anodin. Mais qu'est ce que cela pouvait bien figurer ? La nelda avait plusieurs idée en tete et en fit par a voix haute a son Frere.


Vous avez raison Shael, la position de Numance dans cette apparition doit avoir une signification. Pour moi, soit elle pourrait symboliser une idée de naissance ou de renaissance, voir d'eveil, peut etre pour lui ou bien pour nous. Soit elle pourrait symboliser au contraire une regression, une recherche de protection et d'aide comme un jeune moush'tin égaré sans sa mere, l'Ordre. Tout comme cette flamme, qui represente l'illumination et en effet elle nous a apporté des premiers éléments qui nous faisaient défauts. La fumée blanche est une manifestation je pense du caractere éphémere et imprecis de la vision, cetainement soumise a changement ...

Lysaline soudain s'arreta de parler. Elle se rendit compte qu'elle avait énoncé toutes ses idées d'une traite, sans meme laisser le temps au professeur de repondre, sans meme faire attention a ce qui se passait autour d'elle, totalement absorbée dans ses réflexions. Elle redressa la tete, mais n'osa pas regarder directement son interlocuteur de peur de trouver dans son expression de la désapprobation a cause de son impolitesse. Elle porta plutot son regard au loin, et appercu une leur lointaine, comme celle d'un lampion. Intriguée, elle pointa la direction de sa patte et osa enfin se tourner vers Shael.

 
Shaël

Le Dhiwara 3 Fambir 1508 à 12h38

 
Le professeur hocha la tête : lui aussi avait vu la lueur dans la brume. Ils s'approchèrent, alors que Shaël examinait l'interprétation de Lysaline.

Grmmmm...

En effet. J'opterais pour l'hypothèse de la régression. Dans ce cauchemar que nous avons tous fait, il y avait bien l'idée que quelqu'un ou quelque chose s'attelait à la destruction des Piliers, et donc de l'Ordre. Dysangile funeste de l'apôtre de la destruction de notre société.


En son for intérieur, le vieux nelda se dit, un peu trivialement : "tu peux toujours courir, toi qui veut nous priver du Rêve : on ne te laissera pas faire..."

Ce que je ne comprends pas, c'est le rôle que tient Numance dans ce cauchemar. Pourquoi lui ? Pourquoi est-il le seul à avoir été touché, alors que nous avons tous vécu ce cauchemar ?

Cette mise en garde, cette peur : il y a bien la prophétie de la fin de l'Ordre... Mais ce rire, ce rire terrible et dément, cette angoisse de celui qui a rêvé... Qui ? Numance ou un autre ? Et qu'est ce que cela veut dire ? Le S'sarkh peut-il pervertir nos rêves ? Dunthil semblait dire que non, et que cette prophétie venait du Rêve lui même. Dans ce cas, Numance est bien la clef, mais de quoi ?

Beaucoup trop de questions...


Devisant ainsi, les deux Hauts Rêvants arrivèrent devant la lueur, qui provenait bien d'une sorte de lampion. Autre lumière dans le néant ?

Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

 
Narrateur

Le Luang 4 Fambir 1508 à 01h18

 
***
Les deux Nelda se rapproche d'une lanterne.
Vieille, usée et abîmée.
Étrangement, bien que ce mot ne commence à plus vouloir dire grand chose en ce lieu, elle est suspendue dans les airs et se contente de flotter.
À l'intérieur, il n'y a point de bougie, mais une sphère de lumière dissipant une teinte jaunâtre autour d'elle.

Arrivé à son niveau, un léger vent se lève, traînant avec lui le murmure d'une voix grave.

On cherche de la lumière ?
Mais quand cesseriez-vous de vous accrocher à ce qui brille, tels de vulgaires insectes!
Prenez exemple ... Ils s'y brûlent.
Ce n'est pas parce que vos Piliers portent un fanal qu'il faut vous y jeter.


La lanterne vacille.
***


 
Shaël

Le Luang 4 Fambir 1508 à 15h06

 
Shaël sourit de tous ses crocs. Enfin... Levant les yeux, parcourant l'horizon noir quelques secondes, le vieux nelda prit son temps pour répondre. Il ne voulait pas jouer au pédagogue, ce qui aurait eu pour simple effet de braquer la fameuse voix, mais il ne comptait pas se laisser impressionner pour autant.

Parce que, au delà de la simple provocation, le nelda ressentait la détresse. Rancoeur qui s'était transformée en haine, et haine en ressentiment. Il y avait quelque chose à faire, il en était convaincu.


Pas besoin de lumière pour discuter, n'est-ce pas ? Mais force est de constater que pour te rencontrer, nous avons bien fait de suivre la lueur...

Ce qui éclaire illumine, pour celui qui cherche à voir et à comprendre. L'insecte n'a pas la raison pour le guider, c'est dommage pour lui... Je serais tenté de dire que les Piliers guident la nôtre, mais tu sembles leur en vouloir. Aussi vais-je me garder de le prétendre.


Un peu d'ironie et de défi... Le rancunier semblait vouloir faire payer quelque chose, il voudrait à coup sûr convaincre le vieux nelda. Peut-être Shaël s'accrochait-il aux Quatre, mais il était en revanche certain que le faiseur de cauchemar mordrait à l'hameçon...

Mais excuse mon impolitesse : je suis Shaël, Professeur des Songes.

Ne pas brusquer les choses. La voix se dévoilerait peut-être plus tard, et se nommerait, l'espérait-il, en tant voulu.

Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.


Rêvé par Thécléote.

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