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Le Vayang 4 Jangur 1508 à 14h57
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| Demeurer plus longtemps sur les remparts à observer la masse d’ennemis qui s’agitait en contrebas n’apporterait rien de plus à la situation. Il connaissait la position de chaque troupe par cœur et aurait pu la dessiner s’il avait su dessiner. Le Lieutenant songea à son jeune Sergent se trouvant à deux semaines de route du siège au bas mot. Lui aurait pu dresser des plans de bataille précis, sur le papier, là ou l’officier ne le faisait que dans sa tête. Peu pratique pour transmettre des ordres, mais ensembles ils feraient du bon travail, pensa-t-il.
Un ordre du télépathique du Général le tira de sa pensée, lui redonnant pour l’heure un objectif à atteindre, une voie à suivre, un moyen de s’occuper l’esprit et de ne pas se morfondre dans la contemplation de l’ennemi. Il regagna la tour de garde, saluant les quelques gardes s’y trouvant en faction. Il commençait à savoir le nom de certains d’entre eux, ayant passé le plus clair de son temps les deux derniers jours au même poste qu’eux. Il songea à estimer combien d’entre eux seraient encore en vie après le combat, en les quittant.
Il se rendit d’un pas vif au dispensaire, s’accoutumant à bouger dans sa nouvelle armure, flambe en neuve. Une belle pièce, avait-il estimé, un travail digne d’un grand artisan. Il garda quelque part dans son esprit la pensée de remercier celui qui lui avait confectionné cette pièce pour son talent et sa rapidité, en même temps qu’il le paierait. Le bougre était si demandé qu’il n’avait pas même pris le temps de rester se faire payer, fonçant déjà pour poursuivre son travail. L’intendance semblait faire grand défaut pour ce siège, quelle plaie.
Il entra dans la petite maison réquisitionnée, voyant les hommes de la Garde qui s’affairaient encore, selon les ordres qu’il avait donné plusieurs jours auparavant. Il chercha des yeux le Sergent, ne le trouvant pas. Celui-ci était sans doute sorti pour chercher du matériel, à moins que son absence n’ai été de plus longue durée, et que cela ne soit la raison de l’absence de rapports à propos de la situation. Le Lieutenant alla donc interpeller le premier homme venu.
- Soldat !
- Oui Lieutenant ?
- Où se trouve le Sergent ?
- Je ne sais pas, je ne l’ai pas vu.
- Allons bon…
- Un problème, Lieutenant ?
- Je ne sais pas, encore… Dites-moi, qu’avez-vous pu réunir comme armement et matériel médical ?
Le garde fit alors faire le tour de la maisonnée à l’officier, lui faisant un rapport aussi détaillé qu’il le pouvait de la situation. Celui-ci prenait des notes sur un carnet, soucieux.
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Le Vayang 4 Jangur 1508 à 18h19
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| *** Aktarion faisait du plus vite qu'il pouvait, s'affairant à sa tâche entre la joaillerie et l'armurerie.
Il était content, cette journée s'était bien mieux passée que la veille. Grâce à l'avance que lui avait fait Khaëriak, il avait pu dès le soir-même aller acheter la brigandine à l'armurerie.
La veille au soir, il avait terminé en hâte une armure de cuir clouté qu'il avait commencé voici quelques jours, puis l'avait porté au Lieutenant Trempe dans sa tour de garde. Arrivé au pied de la tour, il avait du un peu chercher pour trouver le Lieutenant du Génie. ***
Holà, soldat, auriez-vous vu Trempe par hasard ? Il m'a dit que j'le trouverais dans l'coin.
Affirmatif, il est là-haut, vous l'trouverez en haut des escaliers, avait répondu le garde.
*** Effectivement, il trouva Trempe en train d'observer les alentours et de noter les mouvements de troupe, qui se détachaient au loin dans le soleil déclinant. ***
Lieutenant ? Voici votre armure, j'vous la dépose ici. Prenez-en soin, elle est toute neuve, fit-il avec un sourire.
Ah merci, attendez que je vous paye...
*** Trempe commençait à fouiller dans sa bourse, mais Aktarion avait déjà tourné les talons et repartait au pas de course. ***
Eh mais, attendez !...
Pas l'temps, vous m'paierez plus tard, je reviendrais. J'dois encore passer à l'armurerie, et elle va bientôt fermer !
*** Sa voix ne parvenait déjà presque plus au Lieutenant, il était au bas des escaliers.
Il passa ensuite rapidement à la joaillerie et se dirigea vers l'armurerie. ***
Pourvu que ce soit encore ouvert !
*** Il ne voulait pas laisser Khaëriak sans armure trop longtemps, même si le Lieutenant était loin d'être une faible nature. On ne savait pas quand l'assaut commencerait.
A l'armurerie, il eut une bonne surprise, le marchand devait être dans un bon jour : il lui fit une bonne remise, sans qu'il eut trop à marchander. Trop heureux, il n'insista pas plus et paya l'armurier.
Au bout d'un jour, il avait déjà enchanté par 2 fois l'armure flambant neuve. Satisfait, il s'approcha de Khaëriak.
***
Tiens, regarde, ton armure est presque prête ! Si tu permets, je la garde encore jusqu'à demain, il faut encore que je renforce sa solidité. Je monte vers la porte ouest, on se retrouve là-bas ?
*** Il reprit sa route, lourdement chargé avec la bringandine et tout son matériel, peinant un peu à avancer.
Il souriait : si tout se passait bien, demain il aurait terminé, et il pourrait peut-être rejoindre le dispensaire pour aider aux soins avant les combats.
Il avait entendu les pensées du Général et de Trempe dans le Consensus : ils avaient besoin d'aide là-bas apparemment. *** | |
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Le Vayang 4 Jangur 1508 à 23h10
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| *** L’Erudite s’approcha du vieux tchaë et une pluie de sorts s’abattit sur lui. En vrac, de quoi courir plus vite et plus longtemps, passer inaperçu, résister aux attaques. Jamais Abel n’avait été autant noyé dans les essences de mana, et c’est avec des papillons dans les yeux, des bourdonnements dans les oreilles et des fourmis dans les jambes qu’il prit le départ, à moitié chancelant, ivre de puissance.
***
Bon sang... la porte... le passage dérobé.... comment il a dit déjà ?... marmonna-t-il les mains collées aux oreilles pour éviter que sa cervelle s’en échappe.
*** Il bouscula le battant secret da la porte Ouest plus qu’il ne l’ouvrit, et le bruit qui s’ensuivit aurait pu réveiller un pot de chambre sous anesthésie générale.
Bien qu’injustement servis par Dame Nature en ce qui concerne leurs capacités cognitives, quelques Kropocles ne souffrant par contre d’aucune déficience auditive tressautèrent et se mirent en position de garde.
Les herbes et les buissons s’écartaient docilement sous la menace d’une masse invisible dont la trajectoire défiait les lois de la cinématique.
Avec la discrétion d’un pétomane en combustion, Abel avait entamé une course aussi folle que chaotique, bousculant dès le départ deux Kropocles, avant de zigzaguer tantôt sur la route, tantôt dans les montagnes la bordant.
Lorsque sa boussole interne, affolée par les sortilèges de Thanakis et la tournure des événements, parvint à rentrer en communication avec son centre de contrôle cérébral, il n’était pas encore trop tard, mais disons que le commandant de l’avant-garde aurait été plus efficace à rester picoler de la bière de mjert à l’auberge de l’améthyste. ***
Oh bon sang oh bon sang, par Shamgre... ma tête.
*** La vue d’un gambol lui redonna un peu d’aplomb. Avant de s’affoler, il se rappela qu’il devait être invisible aux yeux de la créature, respira profondément et essaya de se remémorer la chronologie de ces derniers instants...
Pourquoi était-il là ??....
Ah oui, la menace des montagnes au nord... au sud... au nord-est ?... nord-ouest, à moins que cela soit au sud non... à l’est... euh... qu’avait dit le Général déjà ?...
Hmm... il ne se rappelait pas avec distinction les propos du rugueux Général, pourtant il pouvait deviner avec certitude quelle serait la teneur de sa réponse si par malheur il devait le recontacter pour lui demander son chemin....
Aïe... pas question de lui envoyer une pensée de cet ordre... en tout cas pas avant un ou deux millénaires...
Déjà l’obsession n’avait pas été forcément un moment de gloire...
Et puis...de toute façon...Abel était perdu...
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Le Sukra 5 Jangur 1508 à 14h11
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| Le Lieutenant Trempe avait été plus que satisfait de l’organisation faite par les gardes de la cité dans la maison réquisitionnée. Des lits avaient été mis en place, guère nombreux, mais faire plus aurait tenu du miracle ou du pillage de la population, une chose à laquelle il avait cessé de croire, l’autre à laquelle il se refusait. Du linge propre et de l’eau en quantité avaient été acheminés, du matériel de soin, et quelques médecins civils s’étaient portés volontaires. Le dispensaire était fin près à accueillir les blessés dans de bonnes conditions.
L’arsenal lui aussi avait été convenablement installé, dans la cave de la maison. Des flèches et des carreaux avaient été acheminés depuis il ne savait où, il connaissait encore si peu la capitale, et stockés en bon ordre aux côtés d’armes de corps à corps, d’hast et de boucliers. Des pièces d’armures bien alignées avaient été vérifiées et polies. Un registre avait été tenu, sur la provenance de toutes ces armes. A la fin de la bataille, toutes retourneraient d’où elles venaient. Les soldats auraient ce qu’il leur faudrait pour se rendre au combat, au lendemain.
La rumeur courait maintenant parmi les Tchaës qu’un des leurs avait été assassiné, au cœur même de la cité. L’officier glissa un mot à chaque soldat, lui recommandant d’ouvrir l’œil.
La Bulle Noire est sur l’affaire, un de nos mages s’occupe de retrouver le coupable. Ouvrez l’œil, tout ce que vous pourrez voir peut lui être utile. Surveillez les volontaires comme les engagés, gardez votre calme. Soyez attentif et il ne nous arrivera rien. Nous sommes des dizaines et il n’y a qu’un assassin, si nous agissons tous ensembles, il sera pris au piège. Surtout aucune initiative personnelle, sachez rester à votre place.
Le moment vint bientôt de donner les premiers ordres pour la bataille, et le Lieutenant convoqua les sous officiers présents pour donner les ordres, afin que tout soit près pour le lendemain, et que le dispensaire ai le moins possible à accueillir de blessés graves, ou pire.
Ceux qui sont stationnés à la muraille doivent être près à lancer l’assaut demain à l’aube, et devront rester près à le faire jusqu’à ce que le Général en donne l’ordre. Faites-leur distribuer le matériel rassemblé dans la cave. Que ceux qui iront au corps à corps portent en priorité les protections. Ceux qui resteront sur la muraille devront avoir les armes de tir, et les munitions. Restez le plus discret possible, pas de tape à l’œil sur la muraille. Exécution. Et contactez-moi au moindre problème.
Tout se déroulait bien. Les hommes semblaient avoir confiance. La présence de nombreux officiers célèbres de la Bulle Noire ne devait pas être étrangère à ce fait. Ils avaient confiance en eux, et à leurs côtés ils ne pourraient connaître la défaite. Il fallait espérer qu’ils aient raison. Si seulement la Bulle Noire n’avait pas été tant privée de crédits. Le Lieutenant du Génie qu’il était aurait apprécié pouvoir disposer d’un trébuchet, ou juste d’une baliste, pour faire passer le goût de fanfaronner sous la muraille à ces maudits Kropocles. Fichus crédits.
La situation à la porte semblait-être toujours la même, rien de plus que de petites escarmouches, des échanges sporadiques de carreaux, de flèches ou de sortilèges. Quelques blessés venaient au dispensaire, rien de bien grave, les médecins s’en occupaient rapidement, sous l’œil vigilent des gardes veillant à ce qu’ils ne fassent pas plus de bien que de mal, savait-on jamais si le tueur n’était pas ici, pour essayer de poursuivre son œuvre malsaine.
Etrangement, de nombreux officiers de la Bulle Noire étaient blessés. Cela intrigua Trempe.
Il en ferait mention dans son rapport. Son rapport, il l’avait oublié. Il cessa ses soins un moment, le temps de remédier à cela. S’occuper l’esprit était sain, mais oublier était une faute.
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 09h17
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| *** Depuis longtemps maintenant le sort d’invisibilité s’était dissipé, mais Abel avait pris soin de ne laisser aucun doute sur son passage. Percutant ses ennemis, soufflant et grognant à chaque fois qu’il s’emmêlait dans les buissons hérissés d’épines, il pestait sur le temps perdu à corriger ses initiatives hasardeuses.
Il parvint toutefois dans les zones de hautes montagnes sensées abriter une menace qui effrayait autant les Kropocles qu’elle intriguait les tchaës restés en Oriandre.
Une vraie ménagerie. Outre les troupes de Kropocles profondément enfoncées dans les montagnes, il discernait malgré les conditions météorologiques exécrables, de l’arkonien, du gambol et du loup malfaisant.
Et puis un nouveau-venu s’invita à la fête, une créature dont il n’avait entendu parler que lorsqu’il était petit enfant, et que sa môman brandissait comme une menace à chaque fois qu’il traînait trop souvent avec des individus qu’elle considérait comme peu fréquentables.
Un Jytryan déchu. ***
« C’est un ancien Témoin du S'sarkh, mon garçon » lui disait-elle « une créature vicieuse et perverse, qui complote au point parfois de se métamorphoser, voire d’acquérir un Mou, afin de tromper les membres des races de poussière. Qui sait si ce petit Nicolas avec qui tu traînes bien trop souvent, n'est pas un Jytryan déchu ?... »
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Et si Tirak ?....
De là où il se trouvait, il distingua la présence d’un deuxième Jytrian, au moment même où le premier l’attaqua, et l’empoisonna !
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 13h38
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Infatigable, Iucounu courrait pieds nus sur les routes enneigées.
Voltigeant à quelques centimètres au dessus de la blanche toison, le Régisseur avançait sans laisser de traces.
Une nouvelle communication télépathique ... le général lançait l'assaut ...
Par les varices de Cyan, je vais manquer le bal ! Les noireauds sont-ils donc si pressés de massacrer ces Kropocles ?
La réponse coulait de source, aussi, l'alchimiste ne perdit pas de temps à se faire la conversation.
Kiouguel dit :
**Apparaissant sur l'épaule de son maître, Kiouguel poussa un sifflement admiratif**
Hé, chef, comment tu fais ça ? Ton truc avec tes pieds.
Lançant un regard dédaigneux à son mou, Iucounu se mit à ralentir et à chausser ses bottes de nouveau, scrutant les environs, la sorcellerie s'estompait et il ne s'agissait pas de se retrouver pieds nus planté dans la poudreuse ...
Va donc du côté du comptoir de la confrérie des six voir si j'y suis, Kiouguel et profites-en pour me faire un rapport détaillé de tout ce qui se trouve alentours et fissa ou je vais te montrer comment l'on traite les sandestins insolents.
Reprenant la route dument chaussé, Iucounu repartit en marchant à une allure bien plus modérée, grignotant un morceau de viande séchée afin de reconstituer ses forces.
Le rapport du commandant Abel avait ébranlé les certitudes du régisseur de la ressource.
Les souvenirs d'un semblable combat se remettaient juste en place, pièces par pièces et l'incitaient à davantage de prudence.
Brandissant la main droite, Iucounu prononça une formule en dirigeant sa volonté en direction d'un arbuste recouvert d'un voile neigeux.
Une simple flammèche jaillit, insignifiant spectacle aux yeux de celui qui se souvenait de puissants brasiers.
La formule lui échappait encore, pourtant, elle était là, enfouie dans les méandres de son cerveau, il la tenait presque ...
Il n'oserait plus affronter un Jytryan avant de maîtriser de nouveau ce sortilège, l'image de son ami s'affalant les yeux vides, un filet de sang aux lèvres dans ses bras le tourmentait chaque nuit depuis la résurgence de ce souvenir ... le mage ne trouverait pas la force de faire face à ses cauchemars ...
Kiouguel dit :
**Apparaissant de nouveau sur l'épaule de son maître, le mou fit sursauter Iucounu**
Hé chef ! Il y a un Kropocle isolé au nord du comptoir de la confrérie ...
Au nord ... c'est là où se trouvaient les métamorphes ... l'alchimiste frissonna, s'efforçant de penser à autre chose.
Il ne devait pas suivre ce Kropocle isolé mais suivre les directives, oui, les directives ... S'accrochant à ce prétexte, il poursuivi son chemin quelque peu rasséréné.
Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !
Le Castel Iucounu
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 14h08
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| L’ordre avait été donné. Aux premières lueurs de l’aube, les portes de la cité s’ouvriraient.
Le Lieutenant se trouverait en première ligne, avec le Commandant Abel. Il ferait son devoir.
Il avait donné ses ultimes instructions au dispensaire, avant d’aller dormir quelques heures.
Bien avant l’aube, il fut réveillé par un soldat, comme il le lui avait demandé. Il se prépara.
Il se rendit à la porte, se plaçant en position, à la tête du flanc droit des troupes rassemblées.
Sa première bataille, son premier combat. Il était nerveux de se retrouver dans cette situation.
Il fit quelques exercices d’assouplissement, pour se préparer au mieux et s’occuper l’esprit.
Un moment plus tard, il se fit face à la porte, encordant une flèche, sans bander son arc.
Il ferma les yeux, respirant lentement, tâchant de détendre ses nerfs paniqués, de se calmer.
Il n’avait guère d’espoir de survire à cette journée, mais il s’était promis de faire son devoir.
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 18h54
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| *** A 18 heures précises, le Général Krondor ordonne qu'on ouvre les portes, et le commandant Knïg lance l'assaut.
Le chef des Kropocles, dégarni de sa garde rapprochée par les combats engagés plus à l'Ouest, tombe rapidement. Très vite, deux de ses sbires s'effonfrent à leurs tours sous les attaques combinées des noirs : les flêches de Trempe, les coups d'épée de Khaëriak, le fléau de Krondor font une brèche sanglante dans les rangs adverses.
Les kropocles se défendent comme ils peuvent, puis dans un bel élan de panique généralisé, s'enfuient à toutes jambes en direction du Sud-Ouest, la route du Nord leur étant coupée ! Un Chiroptère et un loup malfaisant, que le sang attirent, se mêlent à la curée.
Mais dans leur rage meurtrière, ces deux créatures se rapprochent dangereusement des portes...
En retrait, déchargée de l'essentiel de son énergie magique, l'Erudite Thanakis se dirige vers le dispensaire lorsqu'elle voit les deux créatures corrompues passer l'entrée, accompagnée d'un Kropocle vétéran en fuite !
Usant de ses dernière forces, elle lance un sortilège de flammes qui ravage le seuil de la cité, tuant le kropocle et blessant sérieusement les deux bêtes perverties !
Affolé, blessé et ivre de fureur, le loup entre dans la cité et commence à semer le chaos et la mort autour de lui. *** | |
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 19h10
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| L’ordre fut donné d’ouvrir les portes, et les troupes de la cité se mirent en branle. Elles paraissaient ridiculement insignifiance face à la masse d’adversaires, mais le combat s’engagea furieusement, semant la panique parmi les assaillants Kropocles.
La Bulle Noire semblait faire fureur, à ce que le Lieutenant en jugea.
Au milieu de la mêlée, concentré, la main sûre, il repéra la cible, le commandant Kropocle.
Il encocha sa flèche, bandant cette fois-ci son arc, et visa soigneusement avec de décrocher sur le courageux fuyard un tir qui vint se planter en travers de son épaule.
Une seconde flèche alla se perdre sur les pavés, la créature agonisante l’ayant déviée.
Il ne sut pas de qui vint ce coup, mais un éclair jeta à terre l’ennemi qui rendit l’âme.
Le combat faisait rage tout autour, mais bien trop près du goût de l’archer.
C’est alors qu’il vit la bête, l’immense loup s’élancer au travers de la masse. Il le regarda foncer dans sa direction, et se campa pour essayer d’arrêter sa charge, serrant les dents.
Il tint bon jusqu’à l’impact, avant de voler sur deux bons mètres, pulvérisé par la charge du rejeton. Il s’écrasa au sol dans une gerbe de sang, essuyant sa première grosse blessure.
Il mit quelques instants à se relever, à retrouver ses esprits. Le choc avait été rude.
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 19h33
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| Toujours dissimulé dans le décor, et prenant soin de vérifier ponctuellement qu'aucun ennemi ne pouvait le voir, Dardalion attendait patiemment le début de l'assaut.
Quand Maollan arriva, l'archer se déplaça judicieusement afin de permettre à l'entropiste de le voir tout en restant invisible pour les koprocles.
Le sergent reporta son attention sur les koprocles leur faisant face, de plus en plus nombreux. C'était plutôt une bonne nouvelle, leur Commandant devait être moins protégé.
Ses flèches s'entourèrent soudain d'une aura orange/rouge plutôt voyante, il jura, tourna la tête et compris que cela devait être un des sortilèges de Maollan. Même si le sortilège se révèlerait utile lors de l'assaut, pour l'instant il indiquait surtout sa position avec une très grande efficacité. Cependant rien n'était insurmontable et quelques secondes plus tard, il était de nouveau indétectable.
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L'ordre d'attaquer était enfin donné, non loin, Stennar avait déjà abattu deux des ennemis et riait maintenant comme un dément.
Plusieurs koprocles était bien trop près de Maollan à son gout, le plus près de Dardalion leva son bras en direction de l'entropiste.
La première flèche l'atteint à l'avant-bras, chargée de toute l'énergie de l'aura rouge, débarrassant le koprocle de son arme .... et de sa main.
S'attendant à ce que son adversaires fuit à toutes jambes, l'artilleur fût plus que surpris quand le koprocle se retourna dans sa direction, cherchant le tireur. Sa surprise augmenta encore quand les yeux de la créature se posèrent sur lui.
Très rapidement, Dardalion trouva une autre cachette en envoyant deux flèches, plus pour empêcher le koprocle de se rapprocher que pour le blesser. Une fois de nouveau hors de vue, il encocha une autre flèche et reporta son attention sur la "soldat" ennemi. Ce dernier avait repris son arme de l'autre main, décidément il n'avait rien compris.
La flèche vola et la seconde main se détacha elle aussi du corps.
Ils avaient assez joué, il encocha une nouvelle flèche et visa la tête ...
Finalement, le sort de Maollan avait été très efficace. Dardalion se promit de s'intéresser un peu plus à la magie à l'avenir, cela pouvait se révéler très utile. Il se souvint qu'on lui avait parlé d'une magie capable de passer les armures les plus lourdes et de brouiller les sens de la cible, il faudra qu'il se renseigne, ça avait l'air très intéressant.
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 19h35
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| *** Lorsque les portes s'ouvrirent, Aktarion se plaça derrière les noirauds. Non pas qu'il avait peur d'être en première ligne, mais il n'était là qu'en support et il veillait à ne pas gêner les mouvements des soldats, qui seraient certainement bien plus efficaces que lui au combat.
Ainsi, après s'être assuré que son engagement au combat ne bloquerait pas le passage des troupes sur le retour, il s'avança vers les portes et les franchit.
Un rapide coup d'oeil lui permit de repérer un des chefs ennemi. C'était facile : c'était celui qui était aux prises avec une multitude de noirs, dont les officiers Krondor, Knïg et Trempe ! Le Commandant Kropocle vacilla sous les coups répétés des militaires. Il était dans un sale état mais malheureusement toujours debout.
Se concentrant, Aktarion se prépara à incanter un sort. Le premier projectile atteignit sa cible, mais n'eut que peu d'effet. ***
Eh bé, s'ils sont tous comme ça, ça risque pas de l'achever se dit le Maître d'armes.
*** Le second projectile rata sa cible et se perdit au loin dans les montagnes ! Sans se décourager, Aktarion incanta pour la troisième fois : un projectile d'énergie pure se déversa sur le Commandant et eut enfin raison de lui. ***
OUAIS ! Bien joué les gars !
*** La joie fut brève car le tourbillon du combat continuait et, de surcroit, il entendit Knïg hurler qu'un second commandant se trouvait au nord !
Avant de se replier pour dégager la voie de retraite, il incanta un dernier sort, à destination du Kropocle se trouvant à côté du défunt commandant.
Le projectile toucha sa cible, avec une force inouïe, qui stupéfia Aktarion lui-même. ***
Eh ben dites donc, c'était pourant qu'un projectile mineur ?! Je me s'rais pas trompé de sort ?!!
*** Satisfait, il rentra donc en ville. Ce faisant, il croisa Khäeriak qui montait au créneau. Il lui fit un signe de main et franchit les portes, dans l'autre sens cette fois.
Des cris s'élevèrent alors : Un loup ! Un loup malfaisant, il a franchi les portes !
Héberlué, Aktarion se retourna. Effectivement, un loup se dressait devant les portes et attaquait tout ceux qui passait à sa portée... *** | |
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 21h30
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| Cela fait deux bonnes heures que le Général Krondor et le loup malfaisant s'affrontent sous l'arc de triomphe des portes Ouest. Il y a du sang sur les murs et dans la terre battue. Le casque du militaire est en miettes, le loup bave un mélange mousseux de musc et de sang, les yeux fous. Le fauve n'est pourtant que légèrement blessé.
Krondor est plus sérieusement touché et surtout, il est épuisé, presque incapable d'avancer. D'un mouvement du pouce, il active la magie de son arme folle, bijou de la technologie tchae : le fléau commence sa rotation artificielle, vibrant et sifflant à mesure que ses deux boules armées de piquants prennent de la vitesse. Prenant le manche à deux mains pour résister aux secousses qu'il génère dans tout son corps, le guerrier lève les bras...
La Première-Née est restée à distance, mais le dignitaire noir l'entend murmurer, sur sa gauche. Le loup tourne la tête vers elle, fait un pas dans sa direction, puis quelque chose de sombre et de sinueux, à l'odeur âcre et marécageuse, s'enroule autour de la bête :
Le loup malfaisant tressaille, se dessèche et semble imploser. Sa tête s'écrase sur elle-même, ses yeux disparaissent à l'intérieur de son crâne et dans un horrible bruit de succion, tout son corps s'aplatit. Il s'effondre sur le flanc, agité de spasmes, et pousse enfin un hurlement, un seul, en mourant : il trahit une douleur si épouvantable que tous les gardes présents reculent par réflexe, horrifiés !
Le Général lui-même fait un pas en arrière, sans réfléchir. Il regarde Thanakis, dont l'expression reste impénétrable et qui déjà, s'éloigne. Il songe brièvement :
Un seul sort... comment peut-on manipuler de telles choses sans sombrer dans la démence ?
Reprenant son souffle, le tchae remarque alors que le Roi lui-même a vu la scène, baisse son mousquet, et ne dit rien.
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 22h06
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| Le souverain tchae en a vu d'autres, mais la façon dont Thanakis a disposé du loup malfaisant lui hérisse la barbe, tandis qu'un frisson malsain parcourt sa colonne vertébrale. Relevant le canon de son arme désormais inutile, il regarde l'Erudite tancer un jeune frère à l'agonie, avant d'incanter dans sa direction !
Elchior ferme les yeux... puis les ouvre à nouveau. Le musard, fraichement symbiosé, est passé de l'article de la mort à la forme olympique. Cette démonstration de puissance magique est presque plus impressionnante que la précédente...
Note du jour : ne pas contrarier la dame bleue quand elle a ses... quand elle n'est pas d'humeur.
Avisant la tour scalaire sud-ouest, le souverain grommèle et s'y précipite, bousculant le planton qui se raidit et le salue mécaniquement tandis qu'il entre et monte au sommet, quatre à quatre. Il n'entend pas rester les bras croisés quand ses frères se battent sur ses terres !
Dans la pièce sommitale, il tombe nez à nez avec Tryphon, son secrétaire palatial, occupé à prendre des notes en observant la bataille en contrebas. Voyant son Roi poser un trépied et installer son mousquet, il bégaie :
M-mais, v-votre Majes... majesté ! Qu'est-ce que vous f-faites là ?
Cette question ! Grogne le vieux souverain. Je pars en guerre ! Et quel meilleur endroit qu'une haute tour pour faire un carton sur nos maudits assaillants ?
Sans plus attendre, il alimente le canon de son arme : poire à poudre, bourre, balle, tige... Puis il arme le chien, non sans vérifier le bon état du silex...
Ecartez-vous, Tryphon. Tiens, vous voyez ce kropocle vicieux, là-bas, contre le pilier ? Regardez bien attentivement...
PAOUM !! Dans un bruit de tonnerre, Elchior fait feu. Tryphon voit le Kropocle en question lever la main vers sa tête, qui s'orne soudain d'un troisième oeil. Il titube une brève seconde, puis s'écroule raide mort.
Le Roi tchae sort son voisin de sa stupeur admirative :
Tenez-moi ça, voulez-vous, mon vieux ? La nuit ne fait que commencer !
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