Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

Vol au dessus d'un nid de Rejetons.

Les travers d'un azimuté.
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Sujet lancé par Jemori Colcook
Le 23-01-1508 à 23h45
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Posté par Jemori Colcook,
Le 29-02-1508 à 20h48
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Jemori Colcook

Le Merakih 23 Jangur 1508 à 23h45

 
***
...Comme un dératé...

Voilà que l'amas de couleurs évoluait à une vitesse folle entre les ruines de ce qui fut un campement.
Passant entre les tentes, sautant par dessus le feu, shootant dans les plats de Syin Lothar et zigzaguant entre les rochers, le Confrère approchait de son objectif.
Le Vaisseau de Guerre Nemen.

Jémori, et son accoutrement, faisait tache sur la falaise dévastée, noircie par la puissance de l'explosion et recouverte de corps en putréfactions -tout récemment libérés de la Stase-.

Le dit dandy courrait à toute allure , mais toujours avec grâce -croyons y-.
...Comme si...
Comme si une armée de rejetons le talonnais.
Et malheureusement pour lui, c'était bien le cas.
Rien que ça.

À une dizaine de mètres de lui, le navire commençait son ascension.
Vers les cieux, vers sa fuite.
Détournant alors sa course, il emprunta une voie qui le menait au sommet d'un rocher.
Une fois arrivé, en haut, Jémori s'élança au dessus du vide.

...

Une amarre fermement en mains, le funambule succédait l'Aeronef Nemen dans les cieux.
Le sol défilait tandis que Colcook agençait ses idées pour venir palier à la suite de sa survie.

Troublant ses schémas -alambiqués, ne le cachons point-, quelque chose s'imposa alors à sa pensée.
Une pensée qui le fit soupirer.

... Faire demi-tour pour revenir vers la Tour et ramener les Obsessions ...
N'y prenant pas la peine d'y répondre, le Diplomate pesa le Pour et le Contre.
Mais un tas de 'contre' vint subitement se mettre dans la balance, symbolisés par une série de pensées des personnes se trouvant dors et déjà dans la Tour.

Pour.
-Le P'khen S'sarkh n'aurait pas ce qu'il désire.
En voilà un bien grand maux totalement subjectif et surtout de terriblement flou et vide de sens.
-Éviter une -possible- confrontation avec les Gardes Nemens.
... Quoi d'autre ... ? Sincèrement ... ?
-À la limite -et plus par politesse qu'autre chose- cela permettrait d'éviter une mort certaine aux personnes qu'il 'appréciait' -pour ne pas dire supportait- se trouvant dans la Tour.

Et c'était tout ... Soit infiniment peu.

Contre.
-S'empêcher de faire l'un des plus grand pied-de-nez jamais réalisé.
-Rester proche de l'armée croissante de rejetons.
-Se trouver enfermer dans un Tour, hors du temps, hors du monde et hors de Tout.
-Être obligé de miser sur sa survie en comptant avec d'autres Poussiéreux qu'il ne portait pas vraiment en estime.
-Sauver la vie de ces même Poussiéreux.
-Devoir côtoyer une troupe de Poussiéreux complètement stupides qui -de ce qu'on lui en disait- s'enfonçaient dans la Tour, pilaient ce qu'ils y trouvaient, abattaient les créatures s'y trouvant sans tenter de leur poser de questions ni s'en posant tout court, et s'en prenant à la Nemen alors qu'elle détenait les clefs de leur survie. Faisant comme si l'armée de rejetons n'avait jamais existé et qu'il s'agissait d'une vulgaire chasse au trésor. Cette même troupe qui ne cesserait de s'entre déchirer pour des futilités bien plus qu'intolérables.
-Diminuer ses chances de survie.
-Perdre l'occasion d'avoir une discussion avec Ast'yrithgarmania Loïa.
-Se priver d'aventures bien plus amusantes.
-Faire de la peine à Artus Finn en lui annonçant qu'il avait du rendre Yshtul.
-La possibilité de se fracasser la nuque dans la chute s'il lâchait l'amarre.

... Comment dire ...

Le Tydale se cramponna à la corde.
Plus ça allait, plus la chute ferait mal.

Avant d'arrêter son choix, ce qui n'était donc pas encore fait, le Colcook volant tourna la tête vers la Tour.
... La balance vacillerait-elle ? ...

...

Non

Jémori fit un tour de poignet avec la corde pour bien se maintenir à niveau.
Les pensées de la Vahandra n'y avaient rien changé.

Un sourire aux lèvres, il défit de sa main libre l'attache de veston où étaient soigneusement empaquetées les deux Obsessions.

Un instant le Confrère retint le tout.
'... désolé, Artus ...'
Laissant la prise au vent, il lâcha.


Dans le ciel entourant la Tour, deux miroirs chutèrent vers le sol, suivi d'un veston couleur vert.
Preuve de sa bonté d'âme -?-, le Diplomate avait laissé une occasion à ceux restés en bas, de survivre.


Le navire volant disparut dans les cieux.
Entraînant avec lui un bagage indésirable.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Jemori Colcook

Le Merakih 23 Jangur 1508 à 23h45

 
***
Bien que la ballade fut assez plaisante, elle ne s'annoncerait point paisible longtemps.

En effet, rapidement des crampes viendraient envahir les bras du passager clandestin.
Les Gardes Nemens finiraient par vouloir remonter cette amarre, et le repêcheraient ou couperaient le filin tout simplement, lui promettant une chute mortelle.

De toute évidence, il fallait agir.
Parvenir jusqu'au pont en remontant la corde serait impossible. Pour cela, il aurait fallu que l'aéronef ralentisse.
Surtout qu'il serait alors inévitable de tomber sur les Nemens.

Il fallait trouver autre chose.

Le regard du Tydale se balada sur la coque du vaisseau.
Il y avait à certains endroits ce qui semblaient être des orifices. De ce qu'il en avait vu à terre, le navire était muni d'hélices.
Si dans ces orifices, il y en avait, passer serait quasiment impossible.
En dessous, il distinguait quelque chose, mais ne savait pas de quoi il s'agissait...
Puis il y avait cet énorme gouvernail.

Pour l'instant, il fallait au moins trouver un endroit plus stable que cette corde.

Mettant les deux pieds sur la coque du navire, le Tydale commença à se déplacer sur les côtés.
Petit à petit, au bout de sa corde, Jémori se rapprocha des deux orifices latéraux.
En dessous d'eux pour voir ce qu'il y avait dedans, et au dessus de la chose qu'il n'arrivait pas à identifier.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Jemori Colcook

Le Vayang 25 Jangur 1508 à 01h42

 
***
Pas à pas, l'improvisé funambule parcourait la coque du galion.
Dans son dos, loin, se trouvait Syfaria.
Contrairement aux Transports Nemens, le Navire de Guerre volait à très haute altitude.
Haute, trop haute.

Tandis que l'air se faisait plus rare et le froid intense, le Tydale luttait contre sa fatigue et le vent.

Lentement mais surtout à grand coût d'efforts, Jémori finit par arriver vers l'endroit escompté.
Un renfoncement dans la coque.
En dessous de deux grandes hélices, et au niveau de l'attache de l'énorme gouvernail, le passager clandestin trouva ce qui pourrait lui servir de niche.

La première tentative pour s'y loger ne fut pas la bonne.
Tentant d'y mettre le pied, ce dernier fut repoussé sous l'effet des vents violents juste avant qu'il ne décide d'y prendre appui.
Un instant ballotté au bout de sa corde, Colcook finit par réussir à se stabiliser.

Sous l'effort ses muscles tremblaient, ils n'étaient pas loin de la tétanie.

Reprenant son calme malgré tout, Jémori inspira profondément avant de réitérer.
Il n'aurait plus assez de forces pour se diriger vers une autre partie du navire.
Atteindre ce renfoncement ou chuter.

C'est avec le plus grand calme possible que l'éternel rieur recommença.
Et à son plus grand soulagement, cette fois fut la bonne.
Le Tydale glissa son corps effilé dans la rainure de la coque.

Une fois calé du mieux qu'il le pouvait, il dû se faire violence pour ouvrir ses mains douloureuses, lâchant du même coup la corde qu'il regarda partir non sans appréhension.
Réfugié dans son abris plus que partiel, Jémori s'assura de ses prises.
Faute de mieux, elles lui convinrent.

Relâchant alors la pression, tous les muscles de son corps exultèrent d'une intense douleur.
Et le froid jusqu'à lors tolérable, ce fit terriblement envahissant.
Ses dents se mirent à claquer et son corps à trembler, tandis que des sueurs froides lui parcouraient le dos.

Dans un dernier effort, le chamarré Tydale mordit dans son écharpe pour bloquer sa mâchoire, se saisit de ses vestes et s'emmitoufla dans sa cape tout en repliant ses genoux contre sa poitrine.

Les yeux sur ce petit monde bien lointain.
Se frictionnant le corps comme il le pouvait.
Le Chambellan s'enfonça dans son esprit, au plus profond qu'il le pouvait, comme pour fuir sa situation présente.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Narrateur

Le Vayang 25 Jangur 1508 à 17h57

 
***
Remous, virages, embardées !
Le navire voguait, bien plus vite, bien plus haut, que n'importe quel vaisseau de transport !
Les avaries qu'il avait subi semblaient s'être réparées d'elle même !
Majestueux bâtiment, nef des airs comme nulle autre pareille.

Les heures défilaient, loin au dessus du tumulte de la surface.
Jemori Colcook, cloisonné dans sa minuscule cachette, était le grain éclatant sur un joyau des airs, qui déployait toute sa puissance.

A un moment donné, il commença de descendre vivement.
A toute allure !
***


 
Jemori Colcook

Le Vayang 25 Jangur 1508 à 21h17

 
***
Secoué par le brusque changement d'allure, le Tydale s'accrocha à ce qu'il pouvait.
Tentant de caler ses pieds contre les parois du renfoncement, il poussa de toutes ses forces pour se maintenir malgré tout.
Ses mains entourées dans sa cape, Jémori resserra son étreinte des bords de la rainure.
Il devait tenir.

À cette vitesse et après plusieurs heures de voyage, ils pouvaient être quasiment n'importe où sur Syfaria.

Appréhendant l'atterrissage, l'esprit alambiqué du Confrère commença à se triturer.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Narrateur

Le Sukra 26 Jangur 1508 à 18h25

 
Arrivé à quelques centaines de mètres du sol, le vaisseau ralentit...
Puis commença sa descente vers une clairière en plein milieu d'une zone forestière...

Bientôt, le navire serait au sol.
Les amarres jetées.
Les gardes sur le qui-vive.

Plus bas, dans la clairière, rien ne semblait bouger, tout paraissait tranquille...


 
Jemori Colcook

Le Luang 28 Jangur 1508 à 00h16

 
***
La descente se finissait, et l'atterrissage allait commencer.
Pour la plupart des solutions -plus ou moins folles- envisagées, c'était le moment qu'il fallait saisir pour réagir.
Car rester là en tentant de se faire le plus petit possible, équivalait à se laisser mourir.


- Descendre du navire et se faire discret pour aller se réfugier derrière les premiers arbres...
Le problème étant que malgré ses talents et l'usage de sa cape, la clairière était un lieu à découvert.
Surtout face à des gardes alertes. Et d'autant plus des gardes Nemens.
Sans oublier la possibilité de faire une mauvaise rencontre une fois à terre, car ce n'est pas parce que Jémori ne voyait rien, qu'il n'y avait rien.
Loïa devait bien avoir un raison de s'arrêter ici.

Mais surtout ... Si cette option était la plus 'sûre', elle était la moins intéressante.
Car de là bas, le clandestin n'entendrait rien et ne verrait pas grand chose.
Pire, lorsque le navire repartirait, il n'y aurait plus d'agitation ambiante, comme il y avait eu la première fois, pour camoufler son approche.
Jémori risquait alors de se faire repérer et donc abattre, ou de se retrouver seul, perdu au milieu de nulle part s'il manquait le décollage.
Et autrement dit, d'avoir fait tout ceci pour rien.


- ... Ou s'introduire dans l'aeronef tandis que les gardes en descendaient.
Bien que cela se fonde sur l'hypothèse qu'il n'y avait pas plus de Nemens que ceux déjà aperçu.
À savoir quatre Soldats plus Loïa.
Sa pensée se tendit le plus rapidement possible.
Et la réponse fut très dure.
... Quinze Nemens, dont dix gardes, avec Ast'yrithgarmania Loïa ...

Vu le nombre de Nemens, de nouvelles questions naissaient chez le Tydale.
Et les réponses qu'il envisageait n'auguraient rien de bon.
Non ... Rien du tout ...
Mais il laissa cela de côté pour se concentrer sur son problème le plus actuel.

Il fallait trouver un moyen pour rester à portée du vaisseau.
Mais étant donné qu'il ne pourrait se contenter de tourner autour, le Confrère allait devoir y rentrer...

Et il n'y avait pas trente-six solutions.
Soit se hisser sur le pont pour jouer à cache-cache avec les gardes qui y seraient en faction, à fin de trouver une cachette.
Soit passer entre les hélices pour chercher à s'introduire dans le vaisseau, mais encore fallait-il qu'elles ralentissent, sinon, passer été juste impossible. Il n'y avait donc plus qu'à espérer qu'en atterrissant, les Nemens stoppent les hélices.


Quoi qu'il en soit, Jémori commença par dégrafer sa cape aux couleurs flamboyantes, pour -tant bien que mal dans son espace réduit- la retourner. Car si l'endroit était multicolore, l'envers était tout autre.
Il s'agissait de ce genre de capes dont la spéciale teinture leurs donne le nom de 'cape caméléon'.

Le dit dandy commença à s'extirper pour favoriser ses appuis.
Aux aguets, il épiait les alentours à l'affût du moindre mouvement ou bruit suspect.
Tandis qu'il prêtait une attention plus légère au rythme des hélices se trouvant dans la cavité juste au dessus.

Soit il entrevoyait le moyen de passer par là sans finir haché, soit il se hisserait jusqu'au pont en jouant avec la nuit et ses talents pour ne pas se faire repérer par les gardes.
Et cela s'ajusterait vis à vis et des mouvements des Gardes, et de la machinerie ainsi que de ses bruits.

...
***


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Narrateur

Le Luang 28 Jangur 1508 à 21h25

 
***
Le vaisseau rétablit son assiette, et commença de tourner sur lui même, lentement... comme à l'affut.
De l'agitation régnait au dessus, sur le pont, et le vrombis des hélices couvrait les bruits alentours.
La nuit était nuageuse, et ce n'était que de temps en temps que les deux lunes Kvetha et Drajl éclairaient le vaisseau et la clairière à quelques dizaines de mètres plus bas.

Dans un éclair de luminosité, Jemori Colcook, toujours bloqué dans sa cache, car ne pouvant ni aller vers les hélices mortelles, ni vers le pont fort occupé, aperçut le Nemen Ast'yrithgarmania Loïa qui se penchait au dessus du bastingage pour observer les environs.
Il était blessé, avait le flanc droit enrubanné dans des bandages, et son bras semblait avoir été amputé.
Mais son visage reflétait toujours la même froide détermination.

Quelques minutes s'écoulèrent...

Le vaisseau était à une altitude stable, bien trop loin du sol pour sauter sans mourir à coup sur, et tournait toujours sur lui même, vrombissant dans la nuit d'ébène mouchetée de cristal...
Le regard du Nemen balaya la cache de Jemori Colcook, mais... ne s'y arrêta pas.
A cet instant, le tydale d'ordinaire chamarré put voir, même à cette distance, la souffrance dans les yeux de celui qui les avait tous trahi.
Quelques paroles en Nemen s'échangèrent sur le pont, qu'il n'arriva pas à comprendre, et Ast'yrithgarmania Loïa semblait impatient.

Soudain, depuis les abords de la clairière, alors que les lunes se cachaient tout juste derrière un nuage majestueux, plusieurs silhouettes musculeuses et humanoïdes apparurent.
Cela semblait être...
Oui !

Au détour de ce long et tempétueux périple, alors qu'il se croyait perdu comme s'il avait voulu prendre un raccourci que jamais il ne trouva, Jemori Colcook les voyait !

Plusieurs Vortex, une douzaine environ, s'approchaient vivement.
Ils se positionnèrent sous le vaisseau, tandis que sur le pont, les gardes Nemens s'activaient, pointant des arbalètes, dont les carreaux fulminaient, vers les arrivants !
Le vaisseau cessa de bouger, et resta à la même altitude.
Les Vortex, pour autant qu'on pouvait deviner leur attitude, semblaient calmes, entourant le vaisseau quelques dizaines de mètres plus bas.

Ast'yrithgarmania Loïa se rapprocha de nouveau du bastingage.
En un langage de cliquements et de claquements, l'un des Vortex s'exprima, et Jemori colcook fut très surpris : il entendait parfaitement malgré le bruit ambiant, ne connaissait pas cette langue, mais il la comprenait parfaitement !

Est-il avec vous ?, demanda simplement le vortex.

Jemori Colcook retint sa respiration.
Nul ne pouvait deviner ce qu'il allait faire, ou s'il allait finir par se faire repérer en ce lieu...
Où il n'aurait jamais du être...

***


 
Jemori Colcook

Le Matal 29 Jangur 1508 à 16h01

 
***
Au fur et à mesure que les yeux du Tydale s'écarquillèrent, son 'sourire' s'élargit.

Jémori n'avait pas eu besoin de retenir sa respiration, son souffle était coupé.
Il lui était même passé par la tête de se saisir de sa dague pour embrocher son propre coeur à fin de le faire taire. Ce coeur battant à tue-tête au point de le faire repérer tant il faisaitedu bruit aux oreilles du Tydale.

... Quinze Nemens ...
... Douze Vortex ...
Et une poussière.

Le Confrère ne bougeait pas.
Il ne devait surtout pas se faire repérer, surtout pas maintenant.

L'un des Vortex s'exprima.
Étrangement, le Tydale comprit.
Et le Temps s'arrêta.

Le Confrère été tétanisé.
S'il était le sujet de la question, c'est que les dés étaient dors et déjà jetés.
Aussi habile que Jémori l'était, il n'avait aucune échappatoire.
Trop haut, trop entouré et trop insignifiant.
Et quand bien même il aurait eu l'envie de tenter le S'sarkh -son 'fils' ou les Nemens-, son corps lui aurait-il seulement répondu ?

Ne pouvant pas même espérer, Jémori Colcook se contenta de regarder filer l'éternité jusqu'aux lèvres d'Ast'yrithgarmania Loïa.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Narrateur

Le Merakih 30 Jangur 1508 à 00h19

 
***
Ast'yrithgarmania Loïa laissa couler quelques secondes.

Non, répondit-il en cette même langue aux intonations cliquetantes
J'ai déclenché l'ouverture de la stase, grâce aux Fyrnaïm'Arshrala que nous avaient apporté les représentants des races de poussière.

Je les ai trahi et abandonné.
Mis mon peuple dans une situation périlleuse.
Parce que je croyais, comme j'y crois encore, que nous devons nous réorienter sur d'autres voies.
J'ai réussi là où les vôtres ont toujours échoué.
Mais il n'est point avec moi...

Car des troupes de rejetons étaient présentes.
Le P'KhenS'sarkh savait...
La situation m'échappait, j'ai du agir dans la précipitation.

Il est donc toujours là bas.
Et dorénavant, tout est entre les mains des êtres de vent...

Les Vortex respiraient paisiblement, leurs yeux fixés sur le vaisseau.
Les gardes Nemens gardaient leurs armes pointées vers les douze créatures.
Une, puis deux minutes s'écoulèrent...

***


 
Jemori Colcook

Le Julung 31 Jangur 1508 à 00h03

 
***
'...'

L'espion tournait et retournait les paroles qu'il venait de subtiliser.
Colcook triturait mots, phrases et discourt.
Le Confrère estimait et pesait l'ampleur du dialogue, sans oublier la moindre virgule.
L'éphèbe admirait le sublime de la situation.
Le dit dandy se félicitait.
Le fou était hilare.
Le poussiéreux se pissait dessus.

Et que faisait Jémori dans tout ça ?
Il gardait le silence en espérant que funambule ne lâche pas prise.

'...'
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Narrateur

Le Julung 31 Jangur 1508 à 00h37

 
***
La réponse fut exprimée d'un ton cinglant, froid et mordant...

Vous avez été imprudent.
La stase s'est refermée. Nous l'avons ressenti.
Ils lui parleront, et il comprendra.
Ils ressortiront.
Ils y arriveront.

Les êtres de vent sont plus malins que puissants, mais ils mèneront bientôt la barque si vous continuez d'agir ainsi...


Un silence.
Ast'yrithgarmania Loïa ne répondit pas.

Pour autant, vous avez ouvert la stase, et nous vous libérons du Kryratma que vous portez.
Il se dissipera de vos entrailles d'ici quelques jours.

Un long silence durant lequel seul le vrombis des hélices se fait entendre...

Et elle, la Vahandra ?
Nous aidera-t-elle ?


Ast'yrithgarmania Loïa, cette fois-ci répondit d'une voix visiblement soulagée.

Non.
Elle est... au delà de ma perception.
Je crois qu'elle est perdue dans les fils.
Elle devenait dangereuse.
Instable.
Elle a servi.
Il faudra s'en débarrasser.

Mon peuple va me poursuivre.
Ceci n'était que la première étape, vous le savez, et l'ouverture de la stase a servi notre but.
Le P'KhenS'sarkh est inquiet.
Il va libérer Ulmendya, et replier son armée, avant de tourner son regard vers les cités des êtres de vent.
Ils ne pourront résister.
Alors nous pourrons continuer sur ce nouveau chemin...

Nulle réponse.
Les Vortex commencèrent de s'éloigner, lentement et pesamment, sans un regard en arrière, tandis que les gardes Nemens baissaient leurs armes.
Ast'yrithgarmania Loïa resta sur le bastingage, observant la clairière en contrebas, pensivement...

***


 
Jemori Colcook

Le Julung 31 Jangur 1508 à 01h02

 
***
'...'

L'espion tremblait.
Colcook pestait.
Le Confrère estimait ses meubles pour palier à sa ruine.
L'éphèbe admirait toujours le sublime de la situation.
Le dit dandy s'insultait.
Le fou était hilare.
Le poussiéreux avait la vessie vide.

Et que faisait Jémori dans tout ça ?
Bah ... Que voulez-vous qu'il fasse d'autre que de garder le silence en suppliant le funambule de ne pas lâcher prise.
Son regard en direction du Nemen.
Un regard amusé.

'...'
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Narrateur

Le Vayang 1 Fambir 1508 à 00h01

 
***
Le vaisseau reprit de l'altitude, et entama un nouveau trajet.
Il prit rapidement de la vitesse, mais resta à une centaine de mètres du sol.
Le vol dura à peine deux heures.
La vitesse élevée empêchait Jemori colcook de tenter quoi que ce fut...

Bientôt, alors que la nuit était encore complète, le vaisseau ralentit, et descendit brutalement, toutes lumières soudain éteintes.

Au loin, on apercevait les éclats lumineux d'une station de transport Nemen.
A quelques kilomètres de celle-ci, les hélices fonctionnant apparemment sur un mode dans lequel elles faisaient un bruit minimum, le navire se stabilisa à deux mètres du sol, parfaitement immobile, nulle créature dans les environs.

Nul bruit sur le pont...
***


 
Jemori Colcook

Le Luang 4 Fambir 1508 à 11h45

 
***
La manoeuvre intriguait.
Et le Navire de Guerre ressemblait à s'y méprendre à un félin guettant sa proie.

L'occasion de prendre la fuite était parfaite.
...Trop parfaite...
'Allez petit Jémori, nous nous sommes arrêté pour te laisser descendre, et juste à côté d'un transport pour que tu puisses rentrer chez toi, au revoir ami Tydale.'
Avait-il été repéré ?
Avait-t-on joué une scène en le sachant témoin, lui Poussiéreux ?
Ou peut être pas joué la scène, mais choisit ses mots ?

Quoi qu'il en soit, le dit dandy ne céda pas à la tentation.
Si le Vaisseau c'était arrêté, il devait y avoir une raison.
Attaquer le Transport Nemen ? Loïa en serait-il arrivé si bas, pour être capable de s'en prendre aux siens ?
Sans doute pas, mais le Confrère ne pouvait se satisfaire de sa seule opinion.

S'imaginer les Gardes sur le pont entrain de se préparer à l'assau le fit frémir.
Ne dit-on pas qu'avant la tempête, règne le calme ?

C'est donc avec la plus grande des précautions, que le passager clandestin commença son ascension vers le pont. Non pas pour y monter, mais pour y distinguer ce qu'il s'y passait le plus discrètement possible.
***


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Narrateur

Le Merakih 6 Fambir 1508 à 18h57

 
***
Petit à petit, en d'infinies précautions, Jemori Colcook progressa.
Toujours nul bruit au dessus de lui.
Arrivé sur une position plus stable, il réussit à jeter un œil, puis deux, afin d'observer ce que signifiait ce pesant silence.
Quelques minutes s'étaient écoulées depuis l'arrivée du vaisseau en ce lieu insolite...

Rien sur le pont.
Aucun garde.
Nul mouvement.
Nulle présence...

Une bise soufflait, lente et à l'agonie, les gréements oscillaient tels d'infimes relents de vie.
Aucune lumière vers les quartiers...

Le vaisseau semblait... abandonné.

***


 
Jemori Colcook

Le Sukra 9 Fambir 1508 à 19h04

 
***
Le Tydale maudit sa folie.
Il tira sur ses bras.
Jémori pesta contre sa curiosité.
Il poussa sur ses pieds.

Sous la lumière des lunes jumelles qui filtrait au travers des nuages nocturnes, la fine silhouette passa pardessus la rambarde.
Et dans un silence absolu, son ombre se redressa sur le pont.

Un regard au loin vers la station Nemen, espérant presque y voir de l'agitation, puis le Confrère se dirigea à pas de loup vers les quartiers.
Se servant de l'ombre des mats, des cordes et même des nuages en cas, Colcook se déplaça le plus discrètement possible pour accéder à une fenêtre, un hublot, ou au pire, l'entrée des cabines.
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Narrateur

Le Dhiwara 10 Fambir 1508 à 00h51

 
***
Jemori avançait telle l'ombre parmi les Ombres.
Il caressait le sol de ses pieds, se faufilait entre les obstacles avec aisance.
Embrassait le vent telle une compagne couvrant sa progression.

Soudain, un bruit !

Comme un ronflement...
Comme un...
Un souffle chaud ?...
Venant du bas.

Les moteurs qui ont une embardée !
Le navire qui tremble.
Tout le navire qui tremble !...

***


 
Jemori Colcook

Le Luang 11 Fambir 1508 à 20h46

 
***
Le corps de Jémori se figea, en même temps que son sourire.

Il aurait aimé pouvoir soupirer.
Faire une remarque à ce destin qui ne lui épargnait rien.
Se permettre un trait d'humour.
Rire aux éclats.
Avoir le temps de regretter sa manœuvre.
Maudire les Nemens.
Tenter de trouver une solution.
Et d'empêcher l'explosion.

...Ou au moins de faire ne serait-ce qu'une seule de ses choses...
Et puis tant qu'il y était, il aurait aussi aimé visiter les cabines, voir la machinerie, discuter avec Loïa, chiper une arbalète Nemen, proposer ses services aux Vortex, arriver à subtiliser le navire pour le ramener en Arameth et ... savoir danser des claquettes.

Mais tout ceci n'était que rêvasserie.
Et de toute manière, il n'eut pas même le temps d'y penser que ses jambes le prirent au cou.

Et le voilà partit à toute allure, ses bras désarticulés gesticulant au gré de sa course.
Son objectif ? Le vide.
Jémori prit appui sur la rambarde et passa pardessus bord.
Il sauta le plus loin possible en agitant jambes et bras comme pour s'accrocher à l'air pour l'aider à gagner de la distance.

Mieux valait se briser la nuque en ratant une galipette à l'atterrissage, que de mourir brûlé vif à cause d'un Nemen!
***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Jemori Colcook

Le Luang 11 Fambir 1508 à 20h48

 
Anthélius dit :
*** GÉRONIMO JÉMORI ! ***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

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