Les Mémoires de Syfaria
La région d'Oriandre

Errance d'un troubadour

Suite du sujet : tous les morts sont gris
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Sujet lancé par Tirak
Le 22-02-1508 à 20h30
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Posté par Grim Yendrix,
Le 06-03-1508 à 19h38
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Tirak

Le Vayang 22 Fambir 1508 à 20h30

 
*** Tirak quittait Oriandre le violon à la main en direction des montagnes comme il était venu quelques jours plus tôt. De la brume entourait le musicien alors qu'il se dirigeait en direction des cimes enneigées au nord de la ville.

Peu après, deux silhouettes sortirent de la ville et prirent la même direction que le troubadour ambulant.

En altitude, le froid se fit plus mordant, les nuages enveloppèrent la frêle silhouette dont émanait une musique à donner des frissons. Froid et peur semblaient se mélanger dans cette chanson appropriée à l'environnement hostile.

Puis Tirak marqua un temps d'arrêt et sembla aux aguets. Deux gambols encadraient un tisseur de rêves. Un sourire illumina un instant le visage du musicien puis il disparut tout simplement.

Puis, surgissant de nul part, une musique gaie s'éleva dans les airs, portée par le vent mordant. ***


 
Grim Yendrix

Le Vayang 22 Fambir 1508 à 23h03

 
Le pas était fait. Désormais, Grim avait quitté Oriandre, abandonnant les murs protecteurs de la cité. Il encaissa l'attaque féroce d'un loup en pleine bataille avec le Général. Son sang coulait abondamment...Si déjà il commençait par faiblir face à un animal corrompu, comment pourrait-il résister ne serait-ce qu'une seconde face à un démon? Il fallait oublier la question, se concentrer sur la mission : rattraper Trempe puis ne pas perdre de vue Tirak.

Le premier objectif fut rapidement rempli grâce aux indications du lieutenant, transmise par télépathie. Décidément, cette télépathie si chère aux symbiosés était d'une utilité sans limites. Ainsi, le mage retrouva son compagnon et supérieur sur un chemin rocailleux, tracé dans les montagnes. Ce lui ci prenait la direction du Nord...Au loin, on percevait sur les cimes les neiges éternelles, accompagnés sans aucun doute du blizzard qui vous glaçait le sang. Un sourire au coin des lèvres, Grim referma son manteau de voyage puis lança vers son lieutenant :


A mon avis Trempouille, on risque pas d'crever du poison ou d'la magie du troubadour d'pacotille mais plutôt du froid...On va geler et finir droit comme des piquets. Ahaha t'imagines, une statue à notre effigie sur c'chemin ! Bon okay l'est pas très fréquenté mais c'quand même la grande classe hein ?!

Puis son regard se porta vers le sinueux sentier. Un silhouette était difficilement perceptible à plusieurs lieux de là. Tirak. Attirait-il les deux tchaë dans un piège? Assurément. Malgré sa vue défaillante, le vieux magicien se mit en route en premier, espérant bien sûr que le lieutenant le suivrais, après tout, ils auraient plus de chance à deux.

En avant ! On a perdu trop d'temps avec mes conn'ries !

La canne du vieux frappa le sol, il était en route.
Après plusieurs minutes d'ascension, l'air se faisait beaucoup plus frais, comme si de minuscules lames vous ciselaient la peau du visage et des main. A cet instant là, Grim aurait donné toutes ses maigres économies contre une bonne vignasse chaude ou un verra d'hydromel qui vous brûle la gorge. Cependant, les auberges ne paraissaient pas friandes de ce genre de chemins peu fréquentés. Dommage.
Soudain, le poursuivit marqua une pause. Il jeta un coup d'œil de ci et de là. Essoufflé et sautant sur l'occasion pour faire une pause, le mage alla se cacher près d'un rocher bordant le sentier. Il vit alors l'une des choses les plus intrigantes : Tirak venait de disparaître, comme par magie. Toutes les suppositions soute ues par Grim étaient donc vérifiés...Le plus inquiétant suivit quelques secondes après. Le vieillard grommela :


C'te satanée musique...Bordel, on fou quoi Trempouille?


Série de Notes

 
Trempe

Le Sukra 23 Fambir 1508 à 10h27

 
L'attente de son Frère Noir ne fut pas longue, et pourtant il la pensa si tardive à venir qu'il aurait juré que le mage avait mit plusieurs dizaine de minutes à venir le rejoindre. Et lui avait attendu, à l'abri improvisé de son rocher, serrant nerveusement sa ridicule et dérisoire arme.

C'était une des choses qui arrivaient souvent dans les situations de cet acabit, et à laquelle celle -ci n'échappa aucunement. Lorsqu'un garde était aux aguets, certain de trouver la mort au détour de chaque souffle du vent, le moindre bruit devait suspect, signe de danger. Cent fois au cours de cette interminable attente un craquement, un bruissement ou un crissement aux alentours fit bondir le traqueur, pour rien.

Au terme de ce supplice, il se retourna pour se défendre d'un danger qui n'en était pas un, mais reconnu son vieux compagnon. Il se leva de sa cachette pour le rejoindre. Il semblait que le mage était d'humeur joviale, chose étrange, une chose étrange parmi tant d'autres en vérité. Le soldat ne parvint pas à accrocher à sa boutade, se demandant trop comment, en ayant été tout le long du trajet à quelques pas derrière lui il avait pu tout à coup se laisser distancer à ce point. La seule idée qui lui semblait valable ne lui plaisait pas, mais il n'avait pas d'autre choix que de continuer.

Sur l'impulsion de son Frère Noir, ils se mirent en route pour tenter de rattraper le ménestrel, s'il ne s'était pas déjà volatilisé. Il apparu rapidement que ce n'était pas le cas, et qu'il semblait même avoir attendu ses poursuivants. Un piège ? Oui, sans aucun doute, car il n'était pas seul. Ou plutôt il y avait d'autres formes de vie dans les parages, et il n'était pas évident qu'ils soient tous ensembles. Le Tisseur de Rêve ne devrait pas représenter un danger tant qu'ils ne lui chercheraient pas querelle, mais deux Gambols en plus de Tirak à affronter, cela faisait définitivement trop à affronter.

La musique s'éleva dans les airs, portée par le vent. L'officier tira sa pointe brisée, la serrant de toutes ses forces, prêt à frapper. Son compagnon lui demanda quoi faire. Il resta silencieux un instant, le temps pour lui de contacter mentalement le Général. Ceci fait, sans attendre sa réponse, il s'adressa à son compagnon d'infortune.

« C'est bien simple... La musique nous arrive par le vent, de face... Il doit donc se trouver face à nous, quelque part là bas, avec ces deux Gambols... Je ne sais pas ce qu'il trame, mais c'est trop pour nous deux... »


Il marqua un court silence, avalant sa salive. Le froid mordait sa chair sous les haillons de son vêtement. C'était bien là le cadet de ses soucis. S'il pouvait se tirer de ce mauvais pas avec un gros rhume il serait le plus heureux des Tchaës.

« Le Général va rappliquer avec des renforts, on va aller à leur rencontre en prenant bien garde de ce qui se passe dans notre dos... On reviendra là avec suffisamment de troupes pour régler ça... »


Il commença à marcher lentement, en tournant sur lui même pour surveiller les alentours, et surveiller ce qui se passait dans son dos. Il se tenait dans une posture vigilante, tel un lutteur attendant le premier contact. C'était un peu le cas, si ce n'était que lui estimait que le premier contact lui serait à coup sûr fatal, et qu'il n'aurait pas la moindre chance d'en ressortir vivant.

« On en a vu assez pour avoir toutes les preuves, Tirak est bien un sorcier et nous l'a caché, le Général a dit que ça lui suffirait pour le faire arrêter, risquer de crever maintenant n'apporterait rien de plus... »


Il avala sa salive, avant de conclure.

« On décroche, on recule lentement, sans paniquer, et on fait bien attention à tout ce qui se passe autour... Toi et moi allons le temps que les renforts arrivent ressentir le besoin pressant de ne plus avoir de dos... Le mieux pour s'en approcher est de rester ensembles et de veiller l'un sur l'autre... »


 
Grim Yendrix

Le Sukra 23 Fambir 1508 à 11h39

 
Alors que le lieutenant s'apprêtait à rebrousser chemin, Grim, lui, ne bougeait pas d'un pas. Il resta immobile, les yeux rivés vers là où avait disparu Tirak. Il finit par grogner :

J'bouge pas d'là. On a pas encore l'assurance qu'le Général envoi des renforts. Si on s'barre maint'nant, outre l'fait d'être poursuivit ou tué par un sortilège lancé à distance, on aura définitiv'ment perdu toute chance d'capturer c'chien d'Tirak. Il est dang'reux pour Oriandre. En tant qu'membre d'la Bulle Noire, on peut pas s'permettre de quitter l'lieux d'où provient sa musique, seul renseign'ment sur sa position qu'nous possédons. On est ses proies. Si on s'arrache vers Oriandre, il va tuer, encore...

C'était probablement la plus idiote des choses que faisait Grim, chose qu'il regretterait assurément. Cependant, il avait la sensation que si le musicien avait voulu les éliminer, il aurait pu le faire depuis bien longtemps, la magie était si puissante.
Attendre la réponse de Krondor, espérer des renforts, c'était tout ce qu'il pouvait faire.



Série de Notes

 
Tirak

Le Sukra 23 Fambir 1508 à 13h48

 
*** La musique continuait, sur un ton joyeux et chaleureux, semblant se déplacer légèrement vers l'est, mais toujours portée par le vent, comme s'il dansait lui-même au son de la mélodie.

Soudain, un buisson frémit à quelques pas de là où était supposé se trouver le musicien.
La musique redoubla d'intensité, et le buisson frémit à mesure.

Le manège dura encore quelques minutes, puis enfin, après un dernier tremblement végétal, une boule verte en jaillit, comme propulsée par un puissant ressort, et atterrit avec légèreté sur le sol, se mettant à virevolter au son des trilles joyeuses du violon. Le spectacle ne manquait pas de grâce.

Laissant les gambols derrière, la source musicale se déplaça de nouveau vers l'est, suivie de la loupiotte bondissante, et, un peu plus en retrait, du placide tisseur de rêve... ***


 
Grim Yendrix

Le Dhiwara 24 Fambir 1508 à 16h40

 
Grim n'avait que faire des craintes du lieutenant. la disparition de Tirak l'avait profondément touché dans le sens où tout ses efforts depuis le début de l'enquête se trouvaient réduits à néant. Il marchait donc, le pas appuyé par sa fidèle canne, en direction du son qui se propageait vers l'Est.

Grâce à une vue plus que saisissante sur l'ensemble du Nord d'Oriandre, Grim pouvait mieux distinguer les gambols et le tisseurs de rêves, immobiles. Jamais il n'avait osé s'aventurer au delà des sentiers protégés par la Bulle. Le regrettait-il aujourd'hui? Alors qu'il n'était qu'un vieillard face au danger?

La réponse du Général concernant les renforts se faisait attendre. Peut-être qu'après tout, suite aux méthodes peu correctes employés par Trempe et son subordonné, Krondor avait décidé de punir ses soldats. Etait-ce mérité? Grim ne le pensait pas, après tout, c'était pour le bien de la population, non dans le désir d'assouvir des pulsions sadiques, l'arène était là pour sa...

Une petite boule verte avait fait son apparition, surgissant d'un buisson. Elle ressemblait fortement à l'une de celles qu'utilisait Tirak lors de ses spectacles. Quoiqu'il en soit, elle prenait le chemin de la musique. Le mage de bataille gromela une incantation. La magie afflua autour de lui, forma une barrière de protection autour de son corps. Serait-ce suffisant? Assurément pas mais il n'y avait que sa à faire.



Série de Notes

 
Trempe

Le Dhiwara 24 Fambir 1508 à 17h28

 
Un enquêteur inconscient et suicidaire qui faisait fit de la plus infime prudence se lançait seul dans une poursuite ne pouvant connaître que comme unique issue que sa mort et la perte de la piste qu'ils avaient suivis tous les deux jusqu'ici. Et le vieillard ne le voyait pas.

Un Général absent qui envoyait ses troupes à la mort au mépris de la plus petite once de bon sens, et laissait s'échapper un danger mortel sans chercher à comprendre des avertissements limpides. La situation demandait une intervention rapide. Et le dirigeant ne le voyait pas.

Etait-ce toute la Fraternité qui était peuplée d'incapables ou seulement la Bulle Noire ? Le Lieutenant l'ignorait, mais il n'était pas pressé de le découvrir en cet instant. Il avait autre chose à penser, le fait de se sortir en vie de ce coup foireux qui avait été orchestré par Tirak et Krondor. Si Grim était fatigué de la vie et souhaité aller à la mort sans même savoir si des renforts seraient en route pour qu'elle soit inutile, lui n'en avait la moindre envie. Sur ce chemin sur lequel le mage venait de s'engager sans lui demander son avis, il ne le suivrait pas.

Il regarda la tête de mule marcher vers la mort, s'aidant de sa canne. Il eut un sourire amer en songeant qu'avec simplement plus de moyens, un autre symbiosé dans sa troupe, il aurait put faire venir les troupes du Génie sous ses ordres pour régler la question en deux temps, trois mouvements. Il n'y aurait eut aucun témoin dans les montagnes, aucun chef ou bien idiot ou bien traitre qui aurait put sauver une fois de plus le ménestrel. Il était déçu.

Sans prononcer un mot, sans une pensée, il fit demi tour et prit la route de la ville. Il ne mourrait pas stupidement à cause d'un fou pour compagnon et d'un incapable pour chef. Il devait servir les siens, servir la Fraternité, en suivant les ordres c'était l'ennemi qu'il servait. Cela, il n'en était pas question pour lui. Son chemin était différent, pour lui l'affaire est terminée et il était temps de rentrer. Il y avait tant à faire pour essayer de relever une Fraternité décadente et vulnérable.

Lui n'avait été là que pour protéger la vie de son Frère Noir à sa demande personnelle, il n'avait aucune mission, simplement une présence non officielle pour un ami. A présent qu'il était évident que le mage recherchait la mort, il n'avait plus aucune obligation à se trouver sur les lieux. Sa place n'était pas ici, aucun ordre ne lui demandait d'être ici. Il ne resterait pas ici.


 
Tirak

Le Dhiwara 24 Fambir 1508 à 18h59

 
*** La musique continuait de se déplacer vers l'est, sans se presser.
Le Tisseur suivait toujours, l'air vaguement curieux et réjoui, pour peu qu'il fut possible d'interpréter le faciès d'un Tisseur de rêves...

Soudain une deuxième loupiotte surgit de derrière un rocher, et se joignit frénétiquement à la danse de sa congénère, sautillant autour du musicien invisible avec énergie.
Celui-ci sembla d'ailleurs s'arrêter, ou du moins la musique, si elle continua avec la même vivacité, ne sembla plus s'éloigner.

Le Tisseur de rêves s'assit sur une pierre à une dizaine de mètres du couple de loupiottes bondissantes, tirant sereinement sur sa pipe.

Une heure passa, durant laquelle la musique se fit plus douce et un peu plus languissante, à l'image du jour qui annonçait doucement son déclin. Et peu à peu le musicien réapparut, tandis que son invisibilité se dissipait.
Il souriait à pleines dents en observant les loupiottes et leurs danses.

Après un moment, reprenant une mélodie vivifiante, il se remit en marche. ***


 
Grim Yendrix

Le Dhiwara 24 Fambir 1508 à 19h25

 
Finalement, son Lieutenant du génie avait préféré rebrousser chemin. Le mage de bataille n'en tint pas compte, sûrement Trempe avait mieux à faire que de poursuivre celui qui assassinerait sa chère garnison. Les pas de Grim se faisaient plus lents, comme si les hauteurs le fatiguait. Il avait besoin de plus respirer. Le manque d'oxygène en était probablement la cause, lié au manque d'exercice du vieillard.
Ce dernier tentait toujours de garder un œil sur ceux qu'il poursuivait, de manière à ne pas se faire surprendre lorsqu'il sentirait le poison d'un jytryan filer dans son sang.
En faisant des pauses, de plus en plus proches, Grim continuait de suivre la musique et le tisseur de rêve. Celui ci paraissait pacifique.


*Si j'ai d'la chance, y s'pourrait qu'j'en r'ssorte en un seul morceau...Ahaha, arrête de délirer vieux Grim !*

Une nouvelle loupiote venait de faire son apparition, encore un tour de passe passe du faux troubadour pensa le mage. Décidément, la magie était pleine de richesse et semblait sans limites...Ensuite, au plus grand étonnement du vieux tchaë, il sembla qu'il reprenait de l'avance sur le petit groupe. Cela fut vérifié lorsqu'il pu voir plus distinctement le tisseur de rêve paisiblement assit sur un rocher, regardant danser les deux loupiotes au rythme du violon.

*Il sait qu'j'le suis...Ahaha...qu'va t'il faire d'moi?Comme l'a dit Dame Thanakis, s'il prend mon identité, les soupçons s'raient trop grand. Si j'suis sur l'point d'être tué, j'aurais qu'à la prév'nir, vu qu'le général semble pas réagir.*

Comme Grim réduisait son retard, Tirak, de nouveau visible, se remit en chemin. Crépuscule...Le danger était à son comble. Si le musicien devait agir, il le ferait maintenant...



Série de Notes

 
Tirak

Le Matal 26 Fambir 1508 à 12h46

 
*** Au fur et à mesure que le jour déclinait, un phénomène se faisait de plus en plus visible : les loupiottes s'illuminaient, éclairant leur entourage d'une subjugante lumière jaune-verte...
Le musicien et ses animaux continuaient d'avancer en musique et en danses, à une allure tranquille.
Le Tisseur, lui, avait finalement abandonné le cortège, restant sur son rocher à fumer sa pipe.

Une troisième loupiotte rejoignit la joyeuse troupe alors que la nuit avait fini de tomber. Son retour marqua la fin de la marche. Malgré la lueur que lui fournissaient ses amies poilues, qui aurait pu lui permettre de marcher toute la nuit sans danger de se rompre les cou, le musicien fit une halte.
Il posa même son violon, le temps de s'arranger un modeste campement. Après un repas frugal à la lueur des loupiottes, le musicien s'allongea et s'endormit.
Les bestioles serrées contre lui émettaient une douce lumière apaisée et apaisante, comme de parfaites veilleuses.

Le lendemain matin, c'était cinq loupiottes et non plus trois qui harcelèrent le tchaë pour partager son déjeuner, et qui se remirent en route en bondissant au son du violon.

A ce moment-là, le mage de bataille était toujours bien en mal de déterminer si le musicien l'avair repéré ou non...
***


 
Grim Yendrix

Le Matal 26 Fambir 1508 à 13h53

 
Cinq ou six lieux, c'était désormais tout ce qui devait séparer Grim du groupe qu'il poursuivait. Les loupiotes, par l'intermédiaire de la lumière vertes qu'elles déployaient, avaient permit au vieux tchaë de garder le même cap que le groupe de Tirak. La nuit changerait-elle quelque chose à cela? Probablement oui.
Tirak disposait de ses loupiotes pour éclairer son chemin, sinueux et rocailleux. Le mage, lui, n'avait pas le pouvoir et le savoir nécessaire pour créer de pareils outils de compagnie.


*Rhaaaa foutue nuit...J'vais pas pouvoir avancer com' sa ! j'vais m'rompre les os, d'jà qu'ils sont vieux ! Pourquoi l'musicien est pas v'nu à ma rencontre? On est pourtant assez loin d'Oriandre et il a laissé ses loupiotes me m'ner à lui....Tant pis j'vais continuer.*

La seule compagnie pour Grim était son mou. Par malchance, ce dernier ne semblait pas apte à produire une quelconque lumière. Le noiraud tenta de refaire son retard sur le groupe du troubadour. Il contourna le tisseur de rêves qui avait abandonné l'artiste. La créature avait été remplacé par une troisième loupiote qui dansait encore et toujours en rythme avec ses deux sœurs.
Alors qu'il marchait dans la nuit, le mage manqua plusieurs fois de se briser un pied contre un rocher mal placé. Sa progression se faisait lente et minutieuse...Toutefois, à ce rythme là, compte tenu de la fatigue accumulée, il ne pourrait atteindre Tirak, il fallait trouver un moyen de faire de la lumière, quitte à se faire repérer par le présumé coupable des meurtres.
Soudain, le regard du tchaë s'illumina.


*Ahaha où avais-je laissé ma tête ! J'suis capable d'créer des p'tites flammes, j'ai qu'à sacrifier ma vieille canne. Avec un peu d'chance, l'enchant'ment qu'jy avais posé ralentira la combustion.*

Sans perdre plus de temps, Grim se concentra en ferma les yeux. Il sentit les flux de magie autour de lui. Il devait être patient, formuler son sortilège en Arkan au moment opportun pour que le sortilège soit proche de la perfection. Au bout de quelques secondes, à peine, il ouvrit à nouveau les yeux et marmonna sa formule. Le flux ne fut pas perturbé, simplement utilisé, converti en une chaleur intense, une flamme qui vint se loger au sommet de la canne du tchaê.
Désormais, une vive flamme rougeoyante dansait et illuminait le sentier mal tracé dans les montagnes. Le groupe de Tirak avait visiblement stoppé sa marche, la musique avait cessé.

La nuit passa, Grim marchait...
Le lendemain, il n'était plus qu'à une centaine de mètre du campement improvisé du troubadour et de ses loupiotes. Deux autres avaient fait leur apparition, ce qui portait leur nombre à cinq. Le mage était fatigué, épuisé de ne s'être accordé un peu de répit durant la nuit. Il profita du déjeuné de Tirak pour manger quelques morceaux de pain sec qu'il gardait dans sa sacoche. Enfin, lorsque son présumé coupable se remit en route, Grim lui emboîta le pas, toujours en restant à proximité...Pourquoi n'allait-il pas tout simplement lui parler?


*J'veux savoir...Vers où il va...Bientôt, j'l'intercept'rais.*


Série de Notes

 
Tirak

Le Merakih 27 Fambir 1508 à 23h58

 
*** La nouvelle journée de marche s'annonçait sur le même rythme de marche tranquille que les autres, et sur le même rythme musical du violon du musicien.
Et les loupiottes bondissaient et sautillaient joyeusement autour de Tirak, l'accompagnant sans sembler se lasser dans sa marche vers l'est.
Une sixième loupiotte vint rejoindre les effectifs de la joyeuse troupe en fin de matinée, puis une septième en milieu d'après-midi.
Une huitième boule verte jailli d'un détour du sentier à la rencontre de groupe mouvant et musical, se mêlant à la danse.

Quand le soir s'annonça, Tirak remonta son campement comme la veille, entouré cette fois de ses huit boules de poils lumineuses et dansantes, ce qui offrait un spectacle encore plus merveilleux que le soir précédent.
L'avancée vers l'est les avait fait longer la cité noire, et les murailles étaient maintenant visibles au sud, ainsi que la grande porte nord de la ville, et l'arène à l'extérieur de celle-ci.

Tirak scruta cette direction durant un long moment, avant de s'installer pour la nuit, entouré de ses huit loupiottes. ***


 
Grim Yendrix

Le Julung 28 Fambir 1508 à 10h51

 
Après une nouvelle journée de marche, Tirak, ses loupiotes de plus en plus nombreuses et son poursuivant pouvaient enfin apercevoir la porte Ouest de la ville, avec son Arène et le dispensaire. Ainsi, Grrm sentait que le moment qu'il attendait avec crainte et impatience arrivait, le moment où il devrait discuter avec le troubadour. En effet, si il était bel et bien un Jytryan, il n'y aurait que sa à faire, discuter pour le retenir quelques minutes avant que les renforts demandés pour sa capture n'arrivent.

Le vieux tchaë était fatigué de cette course poursuite. Même si il n'était désormais plus qu'à quelques mètres de Tirak, il ne pouvait penser, durant ses pauses, à abandonner cette mission pour piquer un bon petit somme. Cependant, peu de temps après, l'idée qu'il aurait prit tant de risques pour rien sonnait la charge et le dissuader de se reposer. Alors que la nuit pointait le bout de son nez, que le mage de bataille s'apprêtait à aller vers Tirak, une dernière chose lui sauta à l'esprit....


*Ses loupiotes...Elles apparaissent toutes les quatre heures....Quatre heures, à quoi sa correspond? A la marée, à la période d'changement d'sens des flux magiques. Ses loupiotes sont d'origine magique....P'tetre de l'évolution...Les Jytryans maîtris'raient c'te sphère? Qu'importe, espérons qu'le Général aura r'çut mon appel sinon, j'suis dans une belle merde d'gambol.*

Le temps de l'action arrivait. Une nouvelle fois, le magicien incanta un sortilège sur son bâton enchanté pour y laisser brûler une flamme rougeoyante lui permettant d'avancer dans la nuit. Son but n'était pas d'agresser Tirak et c'est pourquoi il se fichait éperdument d'une quelconque discrétion.
Arrivé au camp du troubadour, il lança haut et fort :


M'sieur l'troubadour, rôdeur et magicien Tirak est d'mandé !


Série de Notes

 
Tirak

Le Julung 28 Fambir 1508 à 22h45

 
*** Tirak attisait le feu pour se réchauffer et s'appliquait une pâte sur ses plaies auprès de ses loupiottes quand il entendit Grim l'interpeller. Il se leva les mains tournées paumes vers le ciel, signe d'amitié dans les montagnes ou tout autre lieu dangereux.
Après une révérence courtoise, Tirak invita d'un geste Grim à venir se réchauffer auprès du feu...

Puis il fit des mouvements étranges en direction de Grim mais rien ne sembla se produire. Tirak se dirigea vers sa besace et en sortit son violon le sourire aux lèvres. De son archet il désigna le reste d'un créature qui cuit au dessus de feu, invitant par là même son invité à se servir. Puis il se mit à jouer comme à son habitude et les loupiottes commencèrent à s'agiter et à briller faiblement d'abord, puis de plus en plus fort.

Le spectacle était féérique au milieu de nul part. Un spectacle unique pour un public captif : un tisseur des rêves qui suivait Tirak depuis quelques temps, Grim qui devait faire de même et tout une faune hétéroclite qui se tenait à l'écart des flammes. Mais Tirak jouait néanmoins, laissant les loupiottes tourner autour de lui, puis autour de Grim... ***


 
Grim Yendrix

Le Vayang 29 Fambir 1508 à 00h07

 
Un feu avait été préparé par Tirak, feu sur lequel cuisait un gibier dont Grim ignorait la provenance. Il ne lui avait pas semblé voir le troubadour chasser, alors d'où venait cette nourriture? Qu'importe...Il y avait plus important.
Le vieux tchaê resta un temps immobile, surpris que le rôdeur des montagnes ne lui adresse pour unique signe une invitation à s'asseoir à ses côtés. Sans se faire prier, le mage s'exécuta, jetant néanmoins quelques regards près du camp du présumé meurtrier. Il n'y avait que ces loupiotes qui restaient immobiles, calmes, probablement car leur maître avait posé son violon. Grim finit par poser son douloureux derrière près de Tirak. Toutefois, ses sens étaient aux aguêt du moindre bruit, du moindre geste et même de la moindre perturbation des flux magiques...

Les blessures du musiciens intriguaient l'enquêteur. Pourtant, il n'eut pas le temps de poser la question sur leur origine que Tirak proposait déjà à son "invité" de se servir en viande, un curieux sourire aux lèvres. Méfiant, Grim préféra infliger une torture supplémentaire à son estomac. Durant ses jeunes années de débauches, le mage avait apprit à ne pas consommer ce qu'il obtenait avec trop de facilité. Ce cas en était l'exemple parfait. Comment aurait-il pu ingurgiter de la nourriture proposé par un présumé Jytryan?
Ensuite, le musicien reprit à nouveau son violon. L'archer effleura les cordes de l'instrument...La musique reprenait. Les loupiotes s'animaient, dansant successivement autour de Tirak puis de Grim. A quoi cela rimait-il? Pour la première fois, le vieillard prit un risque majeur vis à vis de ce violon : il laissa le troubadour continuer d'en jouer...Peut-être serait-il possible de découvrir le vrai visage du suspecté en s'offrant à lui?

D'un geste calme, le mage tira de son manteau un vieux bout de parchemin, probablement l'un de ceux qu'il avait jadis tenté d'enchanter. Il sortit aussi de quoi écrire puis tendit le tout vers Tirak. Il lui adressa un sourire rempli d'hypocrisie.


Sa nous permettra d'communiquer, bien qu'j'veuille pas perturber votre mélodie.


Grim s'approcha ensuite au plus près qu'il ne l'eut jamais fait de Tirak. Il observait ses blessures avec intérêt. Une pâte y avait été déposée, probablement pour éviter une infection.

Comment vous vous z'êtes fait sa? Un loup? faudrait l'surveiller...Cette pâte n'ralentirait pas l'poison...Espérons pour vous qu'vous n'avez pas rencontré d'Jytryans...Y'en à toujours deux trois qui traîne dans l'Nord...Oriandre s'rait bien triste sans votre cirque !

Que faisaient les renforts du Général? Grim était prêt à jouer quelques minutes avec ce supposé meurtrier mais il ne passerait probablement pas la nuit...Quoique. Après tout, il aurait très bien pu l'éliminer plus loin d'Oriandre. là, l'arène et les portes de la ville étaient distinguables. Alors pourquoi? Obtiendrait-il une explication en laissant écrire le musicien?



Série de Notes

 
Tirak

Le Vayang 29 Fambir 1508 à 23h25

 
*** Tirak joua encore quelques temps avec son violon avant de changer d'instruments. Une espèce de tambourin qu'il frappait au rythme des sautillements de ses loupiottes. Ces dernières brillaient tellement qu'il semblait faire jour autour du feu de camp.

Au bout de quelques temps Tirak s'arrêta progressivement jusqu'à ce que les loupiottes s'endorment paisiblement. Puis, le sourire aux lèvres, il s'asseya à côté de Grim. Puis il prit le bout de parchemin. ***


Citation :
Un silence au milieu d'une mélodie est un grand moment d'émotions.
L'inverse, c'est ma vie.


 
Grim Yendrix

Le Sukra 1 Marigar 1508 à 13h27

 
Sous les notes de musique joués par Tirak, ses loupiotes s'endormaient. Elles paraissaient inoffensives comme cela, paisible alors que la lumière qu'elles dégageaient s'éteignait petit à petit. Lorsqu'enfin elle furent définitivement plongé dans les bras de Morphée, le musicien se saisit du parchemin donné par Grim puis écrivit d'un geste léger.

Ce fut bref. Intrigué, le mage laissa ses yeux parcourir le bout de parchemins. Les mots qui y étaient écrits ne répondaient pas directement à sa question, toutefois, ils donnaient matière à réflexion.


Ouai...J'suis pas un habitué d'la musique mais parfois, sa fait du bien quand sa s'arrête ahaha ! J'blaguais. Plus serieus'ment, l'silence sa peut vouloir dire plus d'choses qu'un tas d'paroles. Toi t'es un musicien muet, tu as fait d'ta vie une musique...Au fait, d'solé d'reparler d'sa mais comment tu t'es blessé? Pourquoi t'es pas resté à Oriandre? B'soin d'inspiration?


Grim connaissait plus de choses sur les Jytryans , grâce à l'Erudite bien évidement. Cependant, il ne voyait pas pourquoi Tirak, si il était bien l'un de ces monstres, aurait eut besoin de retourner dans ses montagnes...Enfin, les yeux du vieillard se posèrent sur les loupiotes, une nouvelle fois. Un sourire aux lèvres, il demanda :

Tu pourrais m'apprendre à créer ces p'tites choses? Sa à l'air sympathique et c'est d'bonne compagnie.


Il fallait avouer que le mou de Grim était du genre dormeur, fénéant et mal luné. Pas le style de compagnon rêvé. D'ailleurs, on le voyait peu. Il préférait rester caché dans la besace de son symbiosé.


Série de Notes

 
Tirak

Le Sukra 1 Marigar 1508 à 14h14

 
*** Tirak prit une couverture et s'enveloppa dedans. Elle était sommaire et de fabrication artisanale. Puis il écouta Grim parler et ne semblait point écouter, dodelinant de la tête le regard rivé sur les flammes vacillantes du feu de bois.

Il récupéra le bout de parchemin et prit le temps de s'appliquer. ***


Citation :
Le spectacle doit continuer.


*** Il montra le parchemin à Grim tout sourire avant de le récupérer et de continuer à griffoner. ***


Citation :
Les loupiottes sont des créatures sauvages extraordinaires. Elles sont bien plus sensibles à la musique que la plupart de mes contemporains. Elles sont devenues de facto de bien meilleurs compagnons. Je suis venue les récupérer car elles se cachent dans les montagnes quand elles ont peur. Peur des rejetons surtout.

Je dois finir ce que j'ai commencé à Oriandre et pour finir mon spectacle, il me faut des loupiottes. Voilà la raison de ma présence ici. Mais vous, qu'est ce qui vous amène en ce lieu dangereux ?


 
Grim Yendrix

Le Sukra 1 Marigar 1508 à 14h43

 
En lisant la réponse du troubadour, Grim déglutit difficilement. Il finit par répondre, d'un air sombre, discret.

Euh...C'est difficile à dire...Si la raison d'ma v'nu dans les montagnes s'savait, mes confrères magiciens risqu'raient d'mal m'voir...En fait...J'suis là pour étudier...Tenter d'comprendre d'où les Jytryans, puissants mages, des Nemens corrompus, utilisent la magie. Dans quel but, j'vous laisse l'imaginer hé hé.

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Son mensonge tenait la route et il était vrai que le vieux tchaë n'aurait pas refuser d'apprendre de ces créatures démoniaques. Doux rêve. Pour parfaire sa tromperie, il ajouta avec précipitation, dans un murmure :

Eh...Vous m'promettez d'rien dire hein?

Si cet être était véritablement un Jytryan, il n'aurait pu résister à sa nature qui le poussait à corrompre, à vouloir faire miroiter le pouvoir aux êtres de poussière. Finalement, les réponses de l'Erudite étaient utiles. peut-êtres permettraient-elles d'obtenir une nouvelle preuve pour éliminer le musicien.


Série de Notes

 
Tirak

Le Luang 3 Marigar 1508 à 08h41

 
*** Tirak écoutait le magicien en attisant le feu. Les loupiottes restaient calme et Tirak imperturbable. Pourtant il prit la peine de répondre à Grim sur son parchemin. ***


Citation :
Lors de l'interrogatoire, vous me preniez pour quelqu'un de dangereux. Mais il n'y a pas plus dangereux que le tchäe qui poursuit ses rêves sans se soucier des autres.
Courir après des rejetons est suicidaire et montre un mal être.


*** Tirak s'arrêta d'écrire avant de rajouter. ***


Citation :
Souhaitez vous mourir ?


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