Les Mémoires de Syfaria
La région d'Oriandre

Entrainement de la Bulle Noire

Ou comment tout se termine en massacre...
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Sujet lancé par Trempe
Le 15-03-1508 à 14h09
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Posté par Emernel,
Le 27-03-1508 à 18h58
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Trempe

Le Sukra 15 Marigar 1508 à 14h09

 
Le spectacle de ces montagnes immenses perçant le ciel sur tout l’horizon était en un matin d’hiver quelque chose de fascinant à voir, et quiconque prenait le temps de s’adonner à la contemplation de ces irrégularités naturelles, étranges reliefs enneigés dissimulés sous une nappe de brouillard rendant le décors irréel, fantastique, quiconque s’y laissait attirer le regard ne pouvait que tomber sous le charme. Il en avait été ainsi quelques semaines, presque des mois, pour cette silhouette obscure se tenant face à la majesté du paysage l’environnant. L’armure dissimulée sous sa grande cape noire avait été forgée sur sa demande, à l’image de la région, parée de pics esthétiques et mortels, magnifique et inspirant la peur. Il s’était souvent surpris à admirer le paysage au point de vouloir lui ressembler, au point de s’en inspirer. A l’image de la capitale enfermée entre ces pointes meurtrières, le soldat s’était lui-même rendu prisonnier d’une carapace épineuse. Pourtant, en cette aube, il se trouvait une fois encore en ce lieu, à le regarder, à le craindre, à l’aimer.

Une volute de fumée s’échappa de sous sa capuche, de sous son casque, simple conséquence du souffle chaud d’un vivant dans le froid mort de la nuit, que le soleil n’avait pas encore eut le temps de réchauffer. Par habitude, les doigts du Tchaë se délièrent par de souples mouvements sur la garde de l’épée pendant à sa ceinture, sagement rangée au fourreau. Il songea qu’il aurait sans doute bientôt à s’en servir, dans les événements qui allaient suivre. Il songea que la troupe ne devrait plus tarder à présent. Il allait partir, avec quelques hommes, pour les entrainer dans les montagnes. Ce décors qu’il avait passé une partie de la nuit à contempler, et qui cachait encore ses formes sous le voile timide de la brume, telle une amante pudique, allait devenir le terrain d’entrainement de la Bulle Noire. Il allait devenir le terrain de jeu de cet officier. Il n’avait pas que l’exercice des recrues à l’esprit, pensant à d’autres choses qu’il désirait, sans parvenir à décider s’il les désirait pour lui-même ou pour la Fraternité. C’était une question qu’il ne parvenait à se poser.

Il se dirigea vers l’escalier le plus proche et en descendit les marches pour rejoindre le dispensaire. Il avait donné rendez-vous aux troupes devant ce lieu, et y avait entreposé son matériel. Son sac et ses affaires. Les deux jours précédents, il les avait passé à réunir du matériel. Il se revoyait à une activité qu’il n’appréciait guère, à marchander sur tel ou tel prix avec un marchand local, afin d’obtenir ce qu’il désirait. Il avait put en obtenir une partie, devrait se passer du reste. Il en allait ainsi depuis qu’il avait signé son engagement dans la Bulle Noire. Il fallait faire avec quelques miettes et oublier des idées trop construites, faute de moyens. Il apprenait lentement à faire avec et à se contenter de semi défaites sur chaque objectif, faute de pouvoir réaliser mieux. Il avait du mal à s’habituer à cet esprit qu’il ne parvenait d’ailleurs pas à qualifier, et qui semblait propre à la Fraternité. Le temps l’aidait, lentement.

Arrivé au bas des marches il emprunta une ruelle déserte, personne ne se risquant au dehors avec le froid matinal. En chemin il ajusta une dernière fois son armure, son casque, le bouclier à son bras. Il serra calmement les phalanges sur la poignée de son épée. Comme a l’accoutumée son pas était lourd et sûr, et ainsi vêtu, sa cape noire enveloppant sa lourde armure, il devait avoir l’air d’un colosse, plus encore que de coutume. Impressionner était un maître mot pour lui, et il y travaillait constamment. Il avait de fait acquis plusieurs petites choses qu’il comptait emmener à cet effet. Il espérait produire son effet, ne démordant pas de son idée qu’un combat se gagnait d’abord et avant tout dans l’esprit de l’adversaire. Il espérait pouvoir inculquer cette manière de voir les choses à la Bulle Noire, car avec les effectifs présents, moins d’une quinzaine de soldats pour protéger un territoire immense comme la Fraternité, faire usage de la force ne serait jamais payant. Quinze Tchaës ne pouvaient en protéger des milliers d’autres, et c'était pour cela qu'il fallait ruser, et faire peur.

Il se campa vers le Nord au terme de sa marche, regardant au loin, les montagnes en face de lui. Tirant son épée il en posa la pointe sur le sol dallé pour y tracer quelques formes dans la couche de poussière. Il était le premier à être arrivé sur place, de ce qu’il pouvait en juger. Cela ne l’étonnait guère, puisqu’il était bien en avance au rendez-vous fixé. Il avait encore des choses auxquelles penser avant de se mettre en route avec la poignée de Frères Noirs qui l’accompagneraient. Il avait encore à réfléchir à quelques possibilités, à quelques opportunités à saisir ou laisser filer. Il se demandait encore s’il devrait s’évertuer à protéger la Fraternité d’elle-même. Pour cela, il aurait besoin de soldats de confiance, et espérait en trouver à cette occasion. Constituer une troupe efficace était la base de tout.


 
Emernel

Le Sukra 15 Marigar 1508 à 20h59

 
*** Emernel arriva tranquillement en mettant sa côte de maille sur ses épaules. Apparemment il était le premier à être arriver après Trempe.

Sa hache et son écu dans son dos il s'approcha de Trempe qui avait déjà sorti son arme et regarda en direction des montagnes. Un endroit où il n'aimait pas aller, il y a peu il s'était fait attaquer dans ses mêmes montagnes et ses agresseurs l'avaient laisser à moitié mort dans une crevasse. C'est depuis ce moment qu'il a voulu devenir un guerrier et qu'il s'est musclé.

Une chose est sûr c'est qu'il va avoir du mal à garder sa concentration durant son entraînement. Mais la seule solution pour lui d'affronter sa peur de retourner trop longtemps dans ces montagnes était de les fréquentées souvent et cet entraînement était le moment rêvé. ***


 
Trempe

Le Dhiwara 16 Marigar 1508 à 17h30

 
Le chevalier avait jeté un œil sur le colosse noir s’était joint à lui, le premier des membres de l’expédition à arriver sur place. Il hocha la tête à son attention, ayant fini par s’habituer à s’exprimer de la sorte, puisque les mimiques du visage devenaient inutiles sous son casque massif, et le salua de sa voix grave que le métal faisait sonner de manière assez peu naturelle.

« Frère Emernel, vous êtes un matinal. Les autres ne devraient pas tarder à arriver je pense… »


Il reprit sa contemplation des montagnes, le regard attiré par un miroitement étrange se dessinant sur la brume dans un spectacle ravissant, ravissant et intrigant à la fois, car il ne pouvait en décrire la source. Tout ce qu’il pouvait conclure de ce qu’il voyait était que la lueur se rapprochait en dansant dans la montagne. Il la regardait tout en continuant de converser.

« J’espère que le brouillard va vite se lever, nous allons avoir partie belle à voyager dans cette purée… »


Petit à petit une forme circulaire se dessinait à la limite, peu lointaine de son champ de vision. Le Commandant fut soudain prit d’un doute, d’un doute perturbant et dérageant, faisant écho à un souvenir qui lui revenait. Cet écho de mémoire n’était guère agréable, aussi se décida-t-il à ne pas se torturer plus longtemps, et reprit sa lame bien en main, avançant lentement.

« Attendez-moi là Frère, rassemblez les autres qui arriveront et dites-leur de se tenir prêts à combattre… Je dois vérifier quelque chose... »


Le chevalier s’avança seul dans la brume, à pas lents, lame dressée, bouclier devant lui, les yeux rivés sur cette lueur se faisant de plus en plus intense à mesure qu’il se rapprochait d’elle, à mesure qu’elle se rapprochait de lui, à mesure qu’elle se rapprochait d’Oriandre. Il dut sans doute dépasser la limite du champ de vision de son compagnon d’armes en avançant, disparaissant dans la brume, à mesure que sa silhouette devait devenir plus floue pour ceux qui étaient au camp, et que pour lui celle de la créature enflammée s’approchant devenait plus distincte.

« Approches ma belle, approches… Je suis certain qu’une présence isolée comme la mienne te tente… »


Il ne fut certain de son doute qu’aux tous derniers instants précédant le contact, lorsque la chauve souris pyrique creva les derniers volutes de brume pour s’élancer sur lui. Un rapide pas de côté lui permit d’éviter la chaleur de la créature, et le fit se tourner en direction de l’Ouest, pour apercevoir la massive silhouette d’une créature qu’il ne reconnaissait que trop bien. Toutefois, ce qui retint son attention fut le cri qui retentit dans son dos. Là aussi il le connaissait. Il se tourna de nouveau sur lui-même pour voir Jetro, arc à la main, aux prises avec la créature volante. Celui-ci souffrait déjà de brûlures mauvaises. Le chevalier se mit à courir vers la bête, la percutant pour la faire reculer, et battre sauvagement des ailes, et il se plaça entre elle et sa proie, dressant son arme. Il hurla.

« Jetro ! Rentres à Oriandre, tout de suite ! Vas-rejoindre les autres à la porte, dis-leur de se tenir prêts ! Il faut défendre l’arène, regroupez-vous là bas ! Vite Jetro ! Vite ! »


A peine ses paroles terminées, il reporta son attention sur le duel qui commençait, faisant face au chiroptère. Au loin, il apercevait la silhouette pour le moment immobile du Gambol. Que faisaient de telles créatures si près d’Oriandre ? Il n’eut pas le loisir de se le demander, bientôt trop occupé à s’éviter de brûler vif dans son armure. Il rejeta sa lourde cape au sol, pour se dégager, et se mit en garde. Bientôt, un curieux jeu d’attaques, d’esquives, de parades et de contre-attaques débuta entre la créature volante et le chevalier.


 
Jetro

Le Dhiwara 16 Marigar 1508 à 19h00

 
*** Jetro avait courut dans toutes la villes pour retrouver Sheena, mais ce fut peine perdu, sa sœur ne se trouvait aucune part. Il avait beau chercher dans les cachettes habituels, crier son nom, et même la contacter par télépathie... Rien n'y faisait... Il n'arrivait pas a la trouver.

Inquiet, terriblement inquiet... Presque autant qu'il s'en voulait de l'avoir laissé seule, il tenta une dernière chose. Se faufilant il entra dans une tour de garde prés du lieux de rendez vous... Et regarda de partout si il ne pouvait pas l'apercevoir...

hélas Sheena n'était nul part... Le cœur serré, Jetro continuer de regarder ce qui se passait au loin. C'est la qu'il remarqua Trempe en train de surveiller la route.

Le moral a zéro, il décida de le rejoindre. Peut être qu'il serai où elle était... Et c'est d'un air abattu perdu dans ses pensée qu'il le rattrapa. Et hélas n'ayant pas vu les créatures présentes, ni le changement soudain dans la posture du commandant en train de se battre, il fut bien surpris quand la première attaque le toucha.

Ce fut par réflexe plus que par volonté, qu'il tenta de riposter, malheureusement sa flèche se perdit au loin, ce qui permit au Chiroptère de lui porter une nouvelle attaque. Cette seconde attaque le fit sortir de ses pensée. Il entendit alors la voix de trempe lui hurlant de s'enfuir.

Mais Sheena... Elle est où? Ne me dit pas qu'elle...

Le coeur de plus en plus serré, comme un automate Jetro fit demi tour et retourna en direction de la ville. Sans réel raison, il encocha une nouvelle flèche et tira sur le Chiroptère... Heureusement pour lui, sa flèche parti tellement loin de la créature qu'elle ne remarqua rien.

Jetro sortit un nouveau projectile de son carquois... ***


 
Emernel

Le Dhiwara 16 Marigar 1508 à 19h13

 
*** Il eut à peine le temps de le saluer que le Commandant disparu dans le brouillard. Etrange, ...

Bon et bien puisqu'il devait rassembler les autres il décida de s'assoir et de rafistoler tranquillement son écu et sa cotte de maille et de briquer sa hache.

De temps en temps quand même il dressait une oreille vers les montagnes et ne pouvais s'empêcher de regarder le brouillard épais dans lequel s'était engouffré Trempe. ***


 
Jetro

Le Dhiwara 16 Marigar 1508 à 22h18

 
*** Jetro, toujours hébété par l'inquiétude, regarda d'un air vide Emernel s'enfuir devant le Chiroptère monstrueux qui avait foncer sur lui.
***

« C'est étrange... Je vois tout plus clairement... Depuis que Sheena est morte... oui c'est ca elle doit être morte... c'est comme si tout etait ralentit. Tiens le gentils bras-quartier arrive... »

***
Il avait envie de pleurer, plus cette certitude que sa sœur bien aimée était morte, plus son cœur se brisait... Car si elle était pas morte, pourquoi elle ne lui aurait pas répondue? Pourquoi ne serait-elle pas prés de lui maintenant... Pourquoi n'est elle aucune part ou elle devrait être? ***

***
Il avait échoué... ***

«
Non elle ne peut pas être morte... C'est pas possible!!! Elle est vivante... Je l'aurais su si elle était morte... c'est obligé !!
»

*** Jetro leva son arc en direction de la créature. Celle ci se rapprocha de lui, jusqu'à être a son contact... ***


BOUH!!!!!!!

*** A-t-elle eut peur? La voila qui s'éloigne... d'un air perdu il cria en riant ***


Haha!!!! Tu a peur sale bête!!! Viens la tu touchera pas a Sheena!!!
***
Puis tout bas, essayant de s'en convaincre... ***


Car elle est vivante, et elle doit pas être blessée!

*** Il tira... Enfin lacha la corde tendu, la flèche s'écrasant a quelques mètres de sa cible. Ce coup-ci la créature sembla se rendre compte de la présence de Jetro, et le chargea.

La chance qui caractérise les enfants lui sauva la vie. car grace a un petit trébuchement il évita l'attaque de la créature, qui alla rencontrer le rocher derrière lui. ***


Ha tiens... on peut dire que je l'ai blessé la du coup...

 
Nacihil

Le Luang 17 Marigar 1508 à 17h44

 
*** Le brave chirurgien venait d'arriver à Oriandre. Il répondait à l'appel du Commandant Trempe qui voulait partir avec quelque-uns des meilleurs Tchaë s'entraîner... Enfin, pas tellement. Le terme “accompagner les nouveaux symbiosés et les entraîner” conviendrait mieux, mais il serait bien moins flatteur pour l'égo de Nacihil.
Bref, il fallait que le Brancardier fasse des achats afin d'être équipé et pouvoir suivre le commandant du génie. Il fit donc un tour à l'armurie de la bulle noire et y acheta une paire de pistolet. Très utiles pour se défendre, certes, mais peu pour soigner. Quoi qu'il en soit, il lui fallait aussi une armure pour pouvoir se protéger des ennemis et du froid. Il alla donc en marché, sans trouver chaussure à son pied (ou armure à son tors...): soit-disant que 3 pierres est trop peu pour l'achat d'une protection convenable. Ces vendeurs, tous des escrocs. Il doivent traiter avec ces traîtres de l'équilibrium, mais Nacihil n'en avait pas les preuves.

Le brancardier fit donc route vers le nord de la cité noire afin de retrouver le petit groupe de symbiosé dans la noble quête que constituait leur entraînement. Sur place, un soldat -certainement un fantassin- était blessé. De loin, cela ressemblait à des blessure superficielles. Nachihil tenta donc d'aider son frère de la bulle noire par des soins d'urgence, en vain. Notre prestigieux chirurgien aurait-il des lacunes à travailler dans la vitesse? Ce ne peut être que ça, et rien d'autre. Encore moins de l'incompétence, c'est un génie. Un puis de sciences, une lanterne dans l'obscurité, une lumière pour les ignorants. Modeste avec tout cela.

Il croyait reconnaître le Commandant Trempe, mais décida de ne point aller le déranger. Ce serait dangereux pour lui et, surtout, pour Nacihil. Car, des créatures assoiffées de sang et de combat ne feraient qu'une bouchée du médecin. Il ne voyait aucune des scènes et restait concentré dans ses pensées: il devrait bientôt organiser les soins et seul. Pour avant, il lui fallait une armure... ***


 
Trempe

Le Luang 17 Marigar 1508 à 17h50

 
Quelques passes d’armes échangées contre des bouffées brûlantes et de violents battements d’ailes suffirent à mettre le doute quant à la nature de l’adversaire en présence. Une ouverture se présentant, un coup vicieux porté à la jonction des ailes et du corps, un coup certain de trouver sa cible qui finissait par se perdre dans la neige. Une flèche tirée par un Frère Noir qu’il ne voyait plus, peut-être Jetro, qui venait transpercer la membrane d’une aile, qu’il voyait transpercer cette membrane qui restait pourtant intacte, comme vierge de tout combat. Lentement, l’idée faisait son chemin dans l’esprit du chevalier. Les armes ne pouvaient rien contre un tel adversaire. Vaincre n’était pas à portée, tout ce qu’il pouvait faire à présent était de donner du temps à ses compagnons.

Mais il sembla que le chiroptère se lassa de ne pouvoir porter de coups sérieux à son adversaire, et lui ne désirait pas gagner du temps, il voulait tuer. Prenant son envol, soulevant des volutes de brume, il se dirigea vers la troupe à tire d’ailes. Sans réfléchir le Commandant ramassa sa cape et se lança à sa poursuite, l’agitant dans les airs et invectivant la créature de sa voix forte.

« Reviens-là espèce de lâche ! On n’en a pas terminé toi et moi ! Alors quoi, sale bête, tu as peur ?! »


Le soldat imitait de la sorte la stratégie de son subordonné en cherchant à piquer au vif la créature, mais son but à lui était différent, il désirait que la chose monstrueuse reporte son attention sur lui. A mesure que ses tempes battaient à tout rompre contre son front et qu’il dévalait la pente dans sa lourde armure, plusieurs idées lui venaient à l’esprit. La magie sans doute aurait pu quelque chose contre cette bête, du moins aurait peut-être put plus que l’acier. Mais il ne se trouvait aucun mage de grand talent dans les parages. Les flammes représentant le danger, de l’eau aurait put les éteindre, peut-être. Ceci paraissait plus à portée de leur troupe.

Bientôt le monstre traqueur et son poursuivant furent à portée du reste du groupe. Il semblait que tout le monde à l’exception de la jeune Sheena soit à sa place. Où était-elle ? Il n’était pas temps de se préoccuper de cela. Emernel avait fait son travail, ils étaient prêts à combattre. Grand dommage que cela soit inutile contre un tel adversaire, les armes et le courage n’auraient pas raison cette fois. Le chevalier hurla à perdre halène à leur attention, dans les derniers mètres de sa course effrénée.

« Les sous-sols ! Allez dans les sous –sols de l’arène ! Il pourra pas nous y suivre ! Allez ! »


Ce fut le point d’impulsion. Prenant appui le chevalier s’élança de toutes ses forces vers la silhouette enflammée amorçant une descente pour attaquer. Il espérait parvenir à le percuter et l’écraser du poids de son armure. En vain. Il passa au travers du chiroptère pour s’étaler de tout son long sur le sol rocheux, dans un fracas métallique. Il boula sur quelques pas, emporté par son élan, avant de finir par s’immobiliser. Il laissa échapper un juron sous son casque. Se relevant péniblement il fit face, quelque peu titubant. Il entendait rester au contact le plus possible tant que les autres ne seraient pas en sécurité. Le jeu des esquives et des invectives reprit, le Commandant agitant sa cape noire te hurlant pour attirer l’attention de la créature immatérielle.


 
Emernel

Le Luang 17 Marigar 1508 à 20h59

 
A L'ARÈNE VITE !


*** Il avait répété les paroles de Trempe, inutile, car tous l'avait parfaitement entendu.

On le vit se diriger vers l'arène. Trop dure, vraiment trop dure pour lui. Cette créature n'en aurai fait qu'une boucher. Mais il se sentait mal, mal d'abandonner ses compagnon. ***


 
Trempe

Le Matal 18 Marigar 1508 à 17h52

 
Le petit manège avec le chiroptère fonctionna plus ou moins bien, provoquant par instants la colère de la créature qui fondait alors sur le chevalier, avant qu’elle ne reparte à l’assaut d’une proie plus facile. Néanmoins, les efforts du Commandant ne furent pas totalement vains, puisque le temps perdu par la bête à répondre à ses provocations fit que personne ne fut tué au cours de l’engagement. Un à un les Frères Noirs se rendirent dans l’arène selon les ordres, pas un n’eut l’idée idiote de vouloir jouer les héros. Au fond de lui, l’officier était content de ces soldats. Aucun d’entre eux n’avait la capacité pour remporter un combat sérieux, pas plus que lui ne l’avaient, mais ils étaient attentifs, réactifs, et efficaces dans leurs entreprises. Avec le temps, tous deviendraient de puissants militaires.

Ce furent les deux enfants du Génie qui passèrent en dernier les portes de l’arène, avant que le chevalier ne cesse d’agiter sa cape à la figure du chiroptère et ne se rue à son tour sous la protection des murs de l’édifice. La course fut sans doute celle qu’il mena le plus vite de sa vie, allant à perdre haleine, souffrant de multiples contusions, sans aucune gravité mais dérangeantes pour se concentrer, et avec un invincible ennemi à ses trousses. Sur les deniers pas il renouvela son acrobatie effectuée quelques minutes auparavant, plongeant à travers la porte pour esquiver une dernière attaque. Les lourds battants se fermèrent dans son dos dans un bruit sourd, et tremblèrent lorsque la bête les percuta violement, sans parvenir à les franchir. L’officier se releva en toute hâte, à bout de souffle.

Il regarda autour de lui, inspectant du regard le lieu dans lequel ils se trouvaient. Il s’agissait d’un souterrain par lequel on faisait passer les fauves et les combattants pour atteindre les entrées de l’arène en surface, pour les spectacles. Il ne devait guère y avoir de danger à l’intérieur de l’édifice. Le danger venait de dehors. La petite salle n’avait pas des dimensions cyclopéennes, mais pour s’y installer à cinq cela suffisait amplement. C’était déjà ça. Il regarda un à un chacun des présents. Tous étaient en vie, tous étaient ici, tous semblaient blessés plus ou moins gravement. Le jeune Jetro semblait être le plus mal en point, cela se voyait au premier coup d’œil. Le Commandant se mit à distribuer les tâches.

« Nous allons nous barricader ici, le temps d’aviser sur la suite… Nacihil, Jetro a besoin de soins, tiens prends ma cape, allonges-le dessus, cela sera plus propre que ce sol. Occupes-toi de lui s’il te plait… »


Il jeta un regard sur la porte, qui semblait solide, mais combien de temps tiendrait-elle si le gambol venait jusqu’à ici ? Quelle muraille pourrait contenir un tel monstre ? Alors qu’il se servait de son briquet pour allumer les torches et éclairer le lieu convenablement pour permettre au médecin de faire son œuvre, il poursuivit de donner des consignes, passant à la suite, ce qui semblait nécessaire.

« Emernel, barricades la porte avec ce que tu pourras trouver, des meubles, des planches, des barres, n’importe quoi, il faut qu’elle puisse tenir, et que personne ne passe par là… Fais de ton mieux… »


Une pensée lui traversa l’esprit. Occuper la jeune fille. Lui occuper l’esprit pendant que l’on soignait son frère, pour ne pas qu’elle s’inquiète, pour ne pas qu’elle panique. Lui trouver une tâche utile. Oui, c’était cela, l’envoyer chercher cela. Pas trop loin, ne pas prendre de risque. Juste l’empêcher de paniquer, qu’elle ait mieux à faire jusqu’à ce que son frère soit tiré d’affaire pour de bon. C’était cela.

« Sheena, fouille la salle, essaie de me trouver quelque chose pour écrire un message, quelque chose de gros, une grande bande de tissu, une pancarte, de la peinture. Je veux communiquer avec la cité… »


Les premiers ordres donnés le commandant alla se poster à la sortie de la salle donnant sur les souterrains, juste au cas où une menace en viendrait. Il se plaça en travers du chemin, se laissant aller à des pensées télépathiques pour tâcher de trouver une solution. La créature intangible, la magie devait être la clé. C’était cela, contacter l’Erudite, lui demander conseil. Ne pas penser à ce mal de côtes, se concentrer. Etait-ce l’armure qui avait enfoncé la cage thoracique pendant le choc contre le rocher ? Ne pas y penser, l’Erudite, les pensées, et communiquer avec la cité… La faire fermer…


 
Emernel

Le Matal 18 Marigar 1508 à 19h26

 
*** Il fit un geste de la tête en direction de Trempe puis se mis aussitôt au travail. Cela allait des planches qui trainait par terre aux pavés décollés par les nombreux combats. Heureusement que certain avait casser leurs armes ici sinon ça aurai été plus dure.

Des meubles maintenant, il vit une chaise et une espèce d'étagère pour reposer les armes, il l'ouvrit, rien. ***



Parfait.


*** Il commença à l'avancer vers la porte, elle pesait lourd mais elle n'était pas bien grande. tant pis, au moins elle bloque la porte. Puis il alla chercher la chaise, qu'il mit contre le meuble. ***



Voila Commandant, je ne vois pas quoi faire de plus.


*** Puis il attendit un autre ordre. ***


 
Jetro

Le Matal 18 Marigar 1508 à 21h15

 
*** Sheena était vivante... Jetro se répétait inlassablement cette phrase. Sheena était vivante...

Oublié le combat contre la créature volante. Oublié sa dernière flèche tiré sur celle-ci qui l'attira au point ou Jetro fut brulé a de nombreux endroit. Oubliez la course désespérée jusqu'à l'arene et le chiroptère qui l'attaqua une nouvelle fois dans le dos.Oublié son atterrissage sur le ventre au bas des escalier. Et oublié qu'il rendit tripe et boyau sur le coup de son premier combat, et de la peur...

Maintenant, la assis contre le mur il la regardait. Et elle était bien la. Et vivante. Le regard trouble, il ne la quittait pas des yeux, sans bouger, sans prendre garde a ce qui l'entourait... En essayant tant bien que mal de faire taire sa douleur, en refoulant le plus possible les larmes qui couler le long de ses joues. Il ne devait pas inquiéter Sheena...Mais qu'est-ce que ca faisait mal. Tellement mal qu'il ne pouvait plus parler. Et plus le temps passé, plus ca faisait mal...

¨Profitant d'un moment ou sa soeur détourna la tête, il regarda Trempe d'un air mi-excuse, mi-supplice.
***


 
Sheena

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 10h55

 
En baillant, Sheena traversait la ville en direction de la porte Nord. Si seulement elle avait pu dormir encore un peu... Elle ne comprenait rien à ce qui se passait, et avait décidé d'arrêter de chercher. Peu auparavant, on lui avait dit de partir elle-ne savait où, ordre finalement transformé en injonction à rester en attendant la guérison de sa cheville puis certainement de les rejoindre, à nouveau mofifié, et c'était elle qui avait du attendre à Oriandre qu'ils rentrent. Et encore, au lieu de les retrouver dans les baraquements, là où ç'aurait été tout naturel de se retrouver, il fallait à présent qu'elle se rendre dans l'arène à l'autre bout de la ville.
Et s'y rendre équipée, ce qui avait été beacoup plus difficile. Ce *** de marchand avait refusé de ne pas lui faire payer sa cape parce qu'elle était à la Bulle Noire, il ne l'avait pas cru d'ailleurs, et avait demandé en riant à qui elle avait volé l'insigne. En gromelant, elle était repartie vendre des amulettes afin d'avoir suffisamment d'argent. Au moment de payer, ce fut un déchirement : elle n'avait jamais possédé autant d'argent en même temps, et n'en avait pas même vu autant d'un coup depuis la fois où sa mère avait rassemblé la somme nécéssaire à payer le loyer de deux mois plus tôt. Par contre, si elle n'avait pas eu a payé les bottes, elle s'en serait bien passées. Elle avait l'habitude d'arpenter les routes et les toits les pieds-nus, pas enveloppés de sacs de cuir qui rendaient tous ses pas plus difficiles et malhabiles.

Sur ces pensées, elle s'était rapprochée de la porte que les quelques flâneurs semblaient éviter. Elle comprit pourquoi lorsqu'elle apperçu une bestiole volante d'apparrence vraiment hideuse à peu de distance de la porte. Elle pétrifiée sur place quelques instant par la surprise avant courir instinctivement jusqu'à ce que la porte soit hors de vue. Cette chose était vraiment laide. Elle erra dans la cité en attendant que cesse le tremblement de ses jambes, puis se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir faire et se força à retourner vers la porte pour étudier la situation. La créature ne se trouvait pas sur la route mais un peu à l'est, dans les montagnes, en hauteur. Elle n'avait aucun doute qu'elle fondrait sur elle avant qu'elle ne s'en rende compte si elle passait par cette route. En courrant vite, peut-être... ou alors en se cachant entre les rochers et en progressant très lentement... Elle reconnaissait que c'était possible, seulement, elle avait trop peur pour s'approcher de la créature.

La filette se gratta la tête, l'air embêtée. Si elle ne réussissait pas à rejoindre Trempe et ceux qui devaient être avec eux dans l'arène, elle allait sûrement se faire gronder. Après tout, l'ordre avait été suffisamment clair. Ou alors, ils décideraient qu'elle était trop petite pour continuer, autrement elle serait venue quand même. Elle se débarassa de ses bottes et les posa par terre, puis grimpa au sommet du rempart. De là, elle finit par convenir comprendre que si elle ne pouvait pas --ou ne voulait pas-- suivre la route, elle pouvait toujours arriver jusqu'à l'arène en passant à l'ouest de la route et du dispensaire. En soupirant, elle redescendit, récupéra les bottes qu'elle lança de l'autre côté, et grimpa à nouveau. Elle inspecta avec attention les pentes et amas rocheux à l'aspect peu engageant comme si elle s'attendait à ce que des centaines de créatures semblables à l'autre en surgissent, mais tout semblait calme, alors elle se laissa tomber de l'autre côté. Elle attacha ses bottes à son sac --décidémment, ces trucs n'étaient pas pratiques-- et se mit en route. Elle progressait lentement, tantôt longeant de très près les bâtiments, tantôt devant s'en écarter à cause d'obstacles qu'elle ne pouvait pas franchir. Les heures passaient, et elle commençait à se fatiguer, autant qu'à se convaincre que cette partie de la montagne était absolument dépourvue de bestioles hideuses, lorsqu'en émergeant d'un amas de roches qu'elle escaladait comme il lui bloquaient le passage et la vue, elle se retrouva nez à nez avec une créature pire encore que la première. Du moins, elle cru qu'ils étaient nez à nez, le temps de réaliser que la créature hideuse ne se trouvait pas à quelques pas mais beaucoup plus loin, sauf qu'elle devait être immense. Et regardait en direction de la fillette. Sans réfléchir, Sheena lâcha sa prise et reparti en sens inverse à toutes jambes, sans se retourner. Elle ne s'arrêta que l'espace d'un instant, le temps de constater qu'elle était revenue près de la porte, et sans se préoccupper du Chiroptère qui se dirigeait vers elle, elle se précipita vers l'arène.

A l'intérieur, elle continua de courir, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que ça ne servait plus à rien. Elle aurait voulu pleurer. Seulement, il n'y avait pas grand monde, et en particulier, pas son frère, ou Trempe, ni personne de ceux qui auraient du quand même l'attendre à l'entrée pour la féliciter, lui donner une décoration peut-être, et au moins composer une chanson en son honneur. Elle espérait qu'ils avaient vu. A présent que le danger était passé, elle repensait à ce qui s'était passé de manière à ce qu'elle paraisse héroïque, et ce en toute sincérité. Elle remit ses bottes qui, hélas, ne s'étaient pas détachées en chemin, et se mit à chercher le reste de l'armée.


 
Sheena

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 11h08

 
C'est sur Jetro qu'elle tomba en premier. Avec horreur, elle réalisa qu'il était couvert de blessures. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Le soigner, sûrement.

Donne ton bras ! Et tais-toi, tu es tout blessé. Sinon j'te fais boire la tisane pour soigner, celle qu'est tout pas bonne. fit-elle d'un ton impérieux. Rha, les garçons, incapables de s'occuper d'eux tous seuls, marmonna-t-elle comme si elle-même n'avait pas passé la journée à fuir et courir dans tous les sens. Sans attendre, elle prit le poignet de son frère, et déposa un baiser sur une éraflure. Voilà ! C'est presque guéri, maintenant.

La filette sursauta en entendant Trempe, elle ne s'était pas rendu compte de sa présence ; elle avait vu son frère et n'avait fait attention à rien d'autre. En réponse, elle ouvrit la bouche comme pour parler, et la referma, l'air indécise. Puis elle se décida : « Maiiiis, il y a un truc avec des ailes qui m'a couru après, il était tout pas beau, et un autre dans les montagnes très très grand, et encore plus laid que l'autre, et j'ai pas eu peur du tout, mentit-elle avec aisance, vous allez pas le tuer ? » Certainement, si Trempe était, pensait-elle, capable de battre tout seul un Jitryan, ça ne lui causerait aucun problème. « Et mon frère, il est tout blessé... »

 
Nacihil

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 13h41

 
*** Une fois que tous étaient entrés dans le sous-terrain, et seulement après que le colosse eut finit de déplacer l'armoire pour solidifier la porte, Nacihil poussa un soupire. Un soupire de soulagement, mêlé à un sentiment de crainte persistante: le Brancardier n'était pas un guerrier né et c'était que la deuxième fois qu'il affrontait une créature. Il rengaina sa paire de pistolet, afin de s'occuper de Jetro, comme le demanda le Commandant du Génie. Il se saisit de la cape donnée par Trempe. ***


“Bien mon Commandant, je vous tiens au courant”.


*** Le Tchaë s'avança vers l'enfant qui était blessé. Salement même. Il fouilla dans son sac pour sortir une pochette en cuir qu'il déposa juste à côté de Jetro. ***


“Sheena, je vais m'occuper de ton frère. Suis les ordres du Commandant.”
Puis, se reconcentrant sur Jetro.

“Tu as été brave tout à l'heure. Il va falloir l'être aussi maintenant. Laisse-moi vérifier tes blessures, je suis Brancardier. Allonge-toi sur la cape donnée par Trempe, ce sera moins sale que le sol lui-même.”
***
Nacihil fit allonger l'enfant tout en regardant les blessures. Elles transparaissaient à travers les vêtements: signe que c'était vraiment grave. Il détacha de sa trousse de cuir un couteau de taneur, acheté au marché de Farnya. Il lui servit à déchirer le haut de Jetro, une armure de cuir Tchaë. Là, il observa le sang qui coulait, les blessures. Elles étaient profondes, le gamin devait souffrir. Peut-être même trop pour un enfant?
Le brancardier tenta d'effectuer les premiers soins, en vain. Trop de sang, les blessures bien trop importantes. Il est loin le temps où il pouvait prendre son temps pour tuer... euh sauver les blessés. Il devait agir vite et bien malgré la gravité des blessures. Nacihil regarda Jetro. ***


“ Dis-moi où tu as mal précisément, quel est ton membre qui fait le plus mal. Tu as froid? Faim? Soif?”

 
Emernel

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 14h31

 
*** Emernel se dirigea à petit pas vers le brancardier et lui glissa à l'oreille. ***



Si tu as besoin d'aide, fais-moi signe, j'ai déjà penser quelques blessures.


*** Puis il retourna dans un coin de l'arène où il entreprit de réparer son armure. ***


 
Trempe

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 17h03

 
Le chevalier était demeuré en travers du couloir pendant que ses compagnons s’affairaient à effectuer les tâches leur ayant été confiées. Il avait fermé son regard, entrant en communication avec l’Erudite, puis avec le Général. Les nouvelles n’étaient pas brillantes. Le Général était satisfait de la manœuvre de l’officier, qui avait sauvé les Frères Noirs et épargné la Capitale, mais aucun secours ne semblait possible de la part de la Bulle Noire. La sécurité des routes passait en priorité sur l’arène. Il était d’accord avec cette décision, même si elle le laissait dans une situation inconfortable. Les nouvelles de l’Erudite étaient moins bonnes encore. Elle ne connaissait aucun moyen de mettre à mal la créature de feu, et autant dire qu’aux yeux du Commandant, cela signifiait qu’il n’y avait aucun moyen. La seule solution était un affrontement magique. Des mages, la Bulle Noire en manquait cruellement. Il y avait bien ce vieil original de Grim, qui était le plus talentueux d’entre eux, mais il n’aurait pas fait grand effet contre un tel monstre. La situation n’était guère encourageant, pour la petite troupe réfugiée.

Une voix tira l’officier de ses pensées. C’était celle du grand fantassin à la peau noire. Un gaillard impressionnant mais qui semblait manquer de confiance en lui. Il lui annonçait qu’il avait terminé de barricader la porte avec ce qu’il avait trouvé. Le chevalier alla jeter un œil et examiner la disposition des choses. Il était satisfait, pour le coup, le soldat s’en était sorti aussi bien que cela était possible.

« Espérons que cela sera suffisant… Bon travail Frère… Tu peux te reposer, ou aider si tu trouves à… »


Son regard se posa sur le brancardier, officiant à sauver le blessé. Déjà le grand gaillard allait proposer son aide pour les soins. Il était volontaire et efficace, cela promettait. Le médecin semblait en revanche un peu perdre ses moyens. Etait-ce la première bataille qu’il vivait ? Le premier blessé de guerre qu’il voyait, et avait à soigner ? Peut-être était-ce le cas. Le chevalier s’approcha de lui. Il ne souhaiter pas le déranger en lui parlant, ou en lui tapotant sur l’épaule. Il se contenta de l’encourager mentalement à accomplir son œuvre. De lui dépendaient et dépendraient bien des vies comme celle là.

Le regard froid du soldat se posa sur la jeune Tchaë qui se tenait près de son frère, alors qu’il réalisa qu’elle parlait, se plaignait pour le blessé. Le Commandant soupira, serrant les poings. Une fois de plus elle n’obéissait pas aux ordres et n’en faisait qu’à sa tête. Elle était celle pour qui il se faisait le plus de soucis, car il doutait de pouvoir en faire une soldate un jour. Il s’adressa à elle, calmement.

« Sheena, je t’ai ordonné de chercher tout ce que tu pouvais trouver pour communiquer avec la cité, pas de rester à te lamenter sur le sort de ton frère. Tu gènes Frère Nacihil, et tu fatigues Jetro, il est blessé il a besoin de soins pas que l’on s’en fasse pour lui. Tu risques de le faire mourir en ne suivant pas les ordres et en en faisant qu’à ta tête. C’est là ce que tu veux ? Laisse Nacihil faire son travail et vas faire le tiens, tu donneras ainsi plus de chances à ton Frère de guérir vite… »


Sans attendre de réponse de la part de la jeune fille, ne s’attendant et n’espérant pas qu’elle irait jusqu’à contester un rappel à l’ordre, il alla vers la porte renforcée par les soins du grand noir et observa au dehors par une petite fente dans le bois. Les reflets indiquaient que le chiroptère se trouvait toujours sur place, et attendait, peut-être cherchant un moyen d’entrer. Il n’y avait rien à faire à part attendre et réfléchir à une solution de sortir l’équipe de ce pétrin. Pourtant, une solution devait bien exister, il devait être possible de la trouver. Peut-être que… Oui… Peut-être… Il fallait tenter cela…

Allant chercher son sac, le Commandant se mit à farfouiller dedans, regardant ce qu’il avait emporté pour l’entrainement dans les montagnes et qui pourrait lui servir. Il s’affaira ainsi pendant de longues minutes, réfléchissant et envisageant les possibilités qui s’offraient à lui. Il reprenait confiance en lui.


 
Jetro

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 19h34

 
*** Ce fut avec encore plus de larmes dans les yeux que Jetro accueillit le "soin" de sa sœur. C'est vrai c'était touchant... Mais que ça faisait mal nom d'un Nemen a roulette... Sa vision se brouilla de plus en plus, et c'est dans un état second qu'il vi avancer le même tchaé rencontrer un jour ou deux plus tôt sur la route...

Sa nouvelle armure, et son uniforme tout neuf, furent tous deux découpés... Bah il y pensera après, c'est marrant tout parait si sombre. Il entend même pas Trempe enguirlander Sheena, pas plus qu'il voit l'armoire a glace bouger pas loin de lui. Il ferme les yeux. ***


 
Nacihil

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 20h42

 
*** Nacihil observa le barbare qui vînt lui proposer son aide. Il fit un signe de la tête de remerciement , sans lui répondre verbalement: il devait se concentrer sur Jetro et son état physique et uniquement sur ça. Le Commandant vînt à son tour le soutenir. Le Brancardier prit alors conscience que son rôle, aussi maigre soit-il, contribuait à la survie des Frères de la Bulle Noire.
Jetro semblait désorienté. Une chose est sûre, il n'était pas dans son état normal. Soudain, il perdit connaissance. Premier patient militaire, première perte de conscience. Malgré cela, il fallait rester calme: cela avait quelque chose d'excitant. Et puis, il n'était plus dans des soins basiques d'urgence, non, il était dans son élément: de grosses interventions. Regardant l'état du gamin, toujours à genoux prêt de lui, Nacihil se tourna vers Emernel et Trempe et prit un ton autoritaire. A la fois calme et pressé, sûr de lui mais en pleine réflexion: ***


“Trouvez-moi des draps, mouillez les. Il me faut un sceau ! Le gamin perd connaissance”
***
Il se reconcentra sur la poitrine à nu de Jetro. Perte de connaissances, un semblant de désorientation... Nacihil aurait été tenté d'amputer la tête, mais l'expérience lui avait apprit que la tête était bel et bien vital à la vie de tout organisme. Le Brancardier, sans se soucier de personne autour de lui, semblait savoir d'où cela venait. Il se saisit de la longue et fine lame se trouvant dans sa trousse. Elle faisait 15 cm de long, 1cm de large et possédait une faible épaisseur (1mm). Autant dire que la lame se brisait dès qu'on forçait de trop.
Le brancardier enfonça la lame doucement dans le thorax de Jetro, pour atteindre sa pompe sanguine. Cependant, sa trajectoire n'était pas perpendiculaire au corps allongé du gamin, non, il enfonçait la lame à la diagonale, pour ne pas transpercer son muscle. Il y allait doucement, avec plus ou moins de certitude quant à la précision de ses gestes.
Une fois arrivé où il voulait être, il stoppa son avancé. S'il avait raison, sa pompe de sang avait été perforé, entraînant un afflux de sang à pression autour. Il fallait libérer le sang pour ne pas que son coeur se noie. Si l'intervention avait été une réussite, du sang en faible quantité jaillirait, tel un geyser. Sinon, le problème se trouvait ailleurs et il aurait fait un trou dans le thorax du gamin pour rien. ***


 
Emernel

Le Merakih 19 Marigar 1508 à 21h31

 
*** Un linge humide, où trouver cela ?

Emernel chercha dans son sac de quoi aider Nacihil mais la seule chose qu'il voyait était un pagne de rechange. ***



Ça fera l'affaire.


*** Il le sorti du sac et pris une gourde accrocher à sa ceinture de fortune en cordelette tresser. Il humidifia le pagne puis le tendis vers le brancardier.

Il ne s'attendait pas à ce que ce brancardier se change tout d'un coup en chirurgien et un haut-le-cœur vint ponctuer la respiration du Tchaës. ***


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