Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Et de l’horreur, des Frères témoignèrent

L’épopée de deux fuyards illuminés.
Page [1] [2]
Détails
Sujet lancé par Trempe
Le 25-03-1508 à 17h37
38 messages postés
Dernier message
Posté par Trempe,
Le 27-04-1508 à 10h46
Voir
 
Trempe

Le Matal 25 Marigar 1508 à 17h37

 
La poussière se soulevait sur les pas des deux fuyards drapés dans leurs capes noires. Cela faisait des heures qu’ils marchaient sous le soleil printanier, dans cet étroit défilé serpentant entre les monts brumeux et enneigés de la Fraternité. Le vieux chevalier en armure et la jeune enfant, quel curieux couple de voyageurs qu’ils formaient là. Quelques heures auparavant ils avaient tous deux été soldats de l’armée régulière. A présent ils n’étaient plus rien que des vagabonds.

Lui, qui avait été Commandant, tentait de se comporter en officier, le plus froidement possible. Il avait réfléchi en toute hâte entre les murs d’une arène souillée d’un sang qu’elle n’aurait jamais dû goûter. Coupable de fratricide, il aurait dû se trouver en prison, pour attendre son jugement. Un jugement dont il serait sans aucun doute sorti indemne, car l’élimination d’un traitre n’était pas un crime, mais qui lui aurait volé un temps précieux dont il avait besoin. Le temps de rendre la vie à sa jeune fille.

Il avait alors décidé de fuir, et d’abandonner son poste dans l’armée régulière. Envolés les rêves fous de devenir Général et de réaliser le rêve d’un père défunt. L’ancien mercenaire devenu officier avait fait le sacrifice de sa carrière pour sauver l’enfant. Il avait décidé de fuir vers l’Est, vers la Confrérie. Son choix avait été dicté par sa position de stratège de la Bulle Noire. Il savait que l’ensemble des troupes manœuvraient sur la route de l’Ouest et que les chances de passer par là étaient nulles.

Alors cela avait été l’Est. Le couple n’était pas même repassé en ville, car partis pour de longs jours en entrainement dans les montagnes, ils avaient tout ce qui leur été nécessaire pour survivre. Le reste, ce qu’ils avaient laissé derrière avec peine, n’avait été qu’un petit tas de cendre, le frère de l’une et le fils de l’un. Un enfant courageux, une recrue prometteuse. Fauché par la traitrise. Poignardé au cœur. Il avait été assassiné par le médecin de la Bulle. Le chevalier avait pu contempler toute l’horreur de cette trahison et voir son fils mourir sous ses yeux avant de le venger, en éventrant son agresseur. Il avait pu contempler toute l’ignominie des Rejetons corrompant les âmes et déchirant les chairs rageusement.

L’ancien Commandant marmonnait dans sa barbe en marchant, de sourdes paroles, emplies de crainte et de haine. Depuis le départ d’Oriandre il semblait possédé, comme devenu fou. Il parlait de Rejetons et de corruption, de lutte, d’une révélation et d’horreur. La charpente solide de ses épaules s’était affaissée pour lui donner un air las, et son dos s’était courbé. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. Pourtant, il n’était pas fou. Il avait gardé tout son esprit, et à celui-ci la nécessité de fuir vite. Il avait pour cela prit la jeune fille dans ses bras, lorsqu’elle fut trop fatiguée pour continuer de marcher, et l’avait portée le temps qu’elle se repose, avant qu’elle ne puisse reprendre le manège de leurs pas silencieux.

Lors de moments de lucidité il lui parlait, pour la réconforter. Il lui parlait de son frère courageux, et de la vie qu’il avait voulu lui offrir. Il lui parlait d’avenir, et d’hommage au défunt en respectant ses dernières volontés de vivre et d’être heureuse. Il lui parlait de bonheur qu’elle n’avait jamais connu, et que lui-même inventait sur la base de choses que l’on lui avait racontées. Il lui parlait de vivre et de trouver la force de le faire pour elle et son frère, puisque lui n’en avait plus l’opportunité.

Il lui parlait aussi d’injustice, et de l’ignominie des Rejetons. Il lui parlait de vengeance, d’une main exécutée mais d’entités corruptrices foulant encore cette terre. Il lui parlait d’autres victimes innocentes et d’un devoir de les prévenir. Il lui parlait d’une horreur que tous deux avaient vu et qui les hanterait jusqu’au dernier de leurs souffles. Il lui parlait de faire payer la mort de son Frère, réellement, de le venger et de protéger d’autres vies innocentes comme la sienne, d’accomplir un destin, leur destin.

Il lui parlait également d’une première étape, d’une station et d’un navire volant, d’un voyage lointain, vers les terres ennemies. Une étape dans leur fuite, afin d’échapper à leurs poursuivants. Un moyen de rompre avec ce passé douloureux. Un passage vers leur vie promise. Au-delà de ce passage, il parlait d’un pont, et d’une île. Il évoquait une cité du nom de Lerth et de gens comme eux, de gens qui comprendraient ce qu’ils avaient vécus, de gens qui sauraient ce qu’ils savaient. Des gens qu’il avait détestés par le passé, et dont il se rendait compte à présent qu’ils étaient dans le vrai tandis que lui se trompait. Il lui parlait de témoigner de leur horreur, et de faire prendre conscience aux peuples.

Et les heures s’enchainaient, et la poussière se levait inlassablement sur les pas de deux marcheurs.


 
Sheena

Le Matal 25 Marigar 1508 à 22h52

 
Les larmes n'avaient pas coulé, seulement quelques sanglots lorsque son frère avait reçu une lame sous ses yeux, sanglots bref d'une fillette s'inquiétant pour son frère. C'était seulement après qu'elle avait réalisé ce qui réellement s'était passé dans toute son horreur. Son frère était mort. Son frère, sa seule famille. Elle n'avait pas pu supporter cette idée et s'était jetée sur son assassin, le frappant de ses poins d'enfants, avec l'espoir de le faire disparaître pour faire disparaître son crime avec lui. Et c'est seulement lorsqu'il fut tombé à terre, à son tour tué d'une lame, et après s'être elle-même précipitée vers son frère qui gisait encore sur le sol, immobile et silencieux, qu'elle avait lentement commencé à réaliser avec désespoir que cela ne lui avait pas rendu son frère, et que rien ne le pourrait jamais.

Le découragement s'était abattu sur elle, et depuis, le regard fixe et vide, elle avait suivi Trempe dans la fuite. La filette comprenait vaguement qu'en restant, ils auraient des ennuis, mais c'était au dessus de ses préoccupations. Elle voulait fuir, s'éloigner le plus loin possible de cette ville dont elle n'osait plus prononcer le nom, cette ville où elle avait passé toute sa vie, avec son frère, cette ville qu'à imaginer sans lui elle trouvait si vide, si douloureusement vide.
Il n'y avait pas une ruelle de cette ville qui ne lui rappelât quelque chose qu'elle y avait vécu avec son frère, pas un toit qu'elle n'eût parcourru avec lui.

Sheena essayait de chasser ces souvenirs devenus trop douloureux à présent, et la plupart du temps elle s'efforçait de ne penser à rien. Son regard restait perdu dans le vague, et de temps en temps se concentrait sur quelque chose d'aussi anodin qu'un panneau, lorsqu'un souvenir ressurgissait, avec une fixité à le trouer du regard. Et depuis qu'elle était sortie de l'arène, elle n'avait pas prononcé un mot exceptés quelques monosyllabes, et le plus souvent se contentait de signes de la tête.

Elle n'avait aucune idée de la distance qu'ils avaient parcourue, ni même de la direction dans laquelle ils allaient. Pour elle, le monde s'était toujours terminé aux alentours d'Oriandre, et tout ce qui était au-delà ne lui venait que rapporté, par les voyageurs emplifiants leurs récits, ou les ménestrels mêlant les leurs de fantastique. Ainsi, elle croyait un bon nombre de choses qui auraient fait plié de rire quelqu'un au courant de ce qui était, et considérait comme pure fiction quelques autres que n'importe qui voyageant un peu aurait admit comme avéré.

Elle n'était pas sûre dans laquelle de ces catégories elle plaçait les transports volants, et était de toutes manières trop fatiguée pour se le demander, ou même s'y intéressait. Elle ne voulait pas désespérer Trempe en lui faisant remarquer que, s'il y avait effectivement des choses qu'elle ne connaissait pas au-delà des murs d'Oriandre, des transports volants dépassaient l'entendement. Ces transports semblaient à la fillette être un but flou après lequel Trempe courait, peut-être sincèrement, peut-être pour avoir un but, pour ce qu'elle en savait. Mais elle ne se faisait pas d'illusions.


 
Trempe

Le Sukra 29 Marigar 1508 à 12h54

 
Les heures devinrent des journées alors que les kilomètres s’enchaînaient. Le couple de voyageurs progressait inlassablement vers ce but que le chevalier poursuivait. Ils devaient tous deux avoir assez mauvaise mine pour ficher la trouille aux prédateurs et aux brigands, et si l’ancien Commandant repéra quantité incroyable de dangers guettant les voyageurs, au point de songer à prévenir quelques de ses anciens frères pour qu’ils mettent en garde les voyageurs, seul un loup corrompu se risqua à l’assaut.

La fureur d’un père illuminé s’abattit sur lui. Tandis que sur les ordres donnés la fillette poursuivait le chemin pour aller se mettre hors de danger, le chevalier avait chargé, lames hautes, vers l’engeance fille d’un mal dont il n’avait vraiment pris conscience que trop tard, et dont il voulait faire taire les voix malfaisantes. L’affrontement avait été court et intense, avant que le loup ne retourne à sa tanière pour lécher ses plaies et quel le chevalier ne revienne en sang, la mine défaite, auprès de sa protégée.

La nuit les deux fuyards s’arrêtaient dans des masures, et profitant de son aura d’officier encore intact, aucun symbiosé ne se trouvant devant lui, et la nouvelle de sa démission ne pouvant voyager plus vite qu’eux. Il rendait des services contre le gite, à la mesure de ses talents, pour offrir un toit à la jeune fille et pouvoir lui-même se reposer. Tous deux se montraient moroses, mais il faisait son possible pour être bon visiteur, et remerciait toujours aussi chaleureusement qu’il le pouvait les gens de leur accueil. Ainsi la marche avançait, routinière, harassante. Comme une longue marche forcée d’une troupe d’armée.

Il ne contactait pas ses anciens frères, se refusant à leur donner l’opportunité de le retrouver. Il ne voulait pas être retrouvé avant que sa fille soit en sécurité. Il n’avait aucune nouvelle de la Fraternité. Il ignorait jusqu’à la décision prise par le Général et si des troupes étaient lancées à sa poursuite.

Il aurait dû être désespéré, mais il n’avançait pas dans le flou, il avançait vers un but, une promesse.

Il ne cessait de parler, comme il l’avait fait, de l’horreur dont il avait été témoin, de la haine qu’il lui portait, de son besoin d’en protéger la vie. Il s’était rendu compte que la Fraternité, malgré sa façade, n’avait aucune armée. Ils ne luttaient pas contre les Rejetons, ils les subissaient, en se débattant sans conviction. Lui n’était pas de la sorte. Il allait combattre, il allait protéger, et non regarder faire sans réagir. Il parlait de tout cela à la jeune enfant pour qui ces choses étaient sans doute lointaines, et confuses. Elle avait vu elle aussi, mais l’avait-elle perçu de la même manière que son père adoptif ?

Un jour, à l’horizon, se dessina un étrange vaisseau nemen, et les quelques bâtiments de la station. La fin de la première étape qui s’était déroulée sans encombre. Ils s’approchèrent, au milieu des gardes en armures, des gens ressemblant sans doute au chevalier dans leur manière de percevoir le combat. Lui ressemblant plus qu’aucun frère qu’il avait côtoyé. Il avait bavardé avec eux, quelques temps, pour demander des renseignements, et acheter des billets au comptoir. La seconde étape du voyage se ferait par voix aérienne. Il espérait que la merveille du transport changerait les idées à sa petite protégée.


 
Trempe

Le Matal 1 Astawir 1508 à 16h46

 
Il n’avait pu obtenir des Nemens les renseignements qu’il voulait, le besoin de connaître les noms d’officiels leur étant totalement étranger, eux qui se préoccupaient si peu des races de poussière en dehors de les transporter, peut-être pour une mission. Il lui sembla même que son discours sur la véracité du message porté par les Témoins et son besoin de rejoindre ces gens les faisait sourire. Sans doutes qu’ils ne voyaient pas les choses de la même manière que lui avait découverte.

Le chevalier et sa fille adoptive embarquèrent en fin de journée, à bord du vaisseau. Il s’agissait d’un fascinant engin, dont le fonctionnement échappait totalement au soldat. Il ne s’y intéressa pas plus que nécessaire, se contentant d’écouter les instructions avant de se rendre dans sa cabine pour se reposer. Devoir veiller les nuits où ils ne trouvaient pas d’hôtes sur le sommeil de la petite l’avait épuisé, et il avait grand besoin de ménager son corps. Le trajet devait durer une grosse journée durant laquelle il pourrait s’accorder ce temps dont il avait besoin, et se remettre en état de faire le reste du voyage.

Dans son sommeil, il fut pris de rêves vifs et oppressants, revoyant le siège d’Oriandre mené par la ruse par des Jyrtryans, leur traque dans la cité, dans les montagnes, en vain. La volonté des chefs de cesser cette traque malgré la menace. L’attitude typique de la Fraternité, qui subissait et n’agissait pas. Il revoyait la fin de son fils, des mains du traitre. Derrière lui il voyait planer l’ombre d’un Rejeton. Il revoyait son impuissance, repensait à la haine qui l’avait dévoré. La Rage. Il médita longuement sur sa révélation, sa compréhension nouvelle des choses et de son avenir. Il rêva à son but, à la sagesse. Il songea, non pas au repos auquel il aurait pu aspirer, mais à la vie trépidante qui s’offrait à lui.

Le temps passa, et la journée s’écoula, sans qu’il ne quitte sa cabine. Il n’en ressorti que pour l’atterrissage à la station de Syrinth, pour débarquer avec les quelques passagers qui prirent le chemin de la cité. Lui et sa fille empruntèrent une autre voie, vers le nord, pour parcourir encore les terres et se rapprocher de leur destination. Les pensées qu’il échangeait avec certaines personnes lui offrirent d’autres espoirs, auxquels il s’accrocha. Penser lui faisait du bien, la compagnie de l’enfant n’était guère joyeuse et il n’avait pas l’esprit à la solitude, hormis pour ses méditations. Le chemin reprit ainsi.


 
Trempe

Le Luang 7 Astawir 1508 à 15h36

 
La traversée de la forêt de Syrinth fut une étape nouvelle dans la fuite du chevalier. L’enfant le fuyait, marchant au loin, ne l’approchant pas, disparaissant pendant de longs moments, comme elle avait toujours eu l’habitude de le faire dans les rues d’Oriandre, ce qui l’avait toujours agacé, et qu’elle ne voulait cesser de faire dans cette région dangereuse. Il avait abandonné l’idée de tirer quelque chose de bon d’elle et d’en faire un soldat en même temps qu’il avait abandonné la Bulle Noire. Tout ce qu’il voulait à présent était de la conduire en sécurité, et de confier son éducation à quelqu’un de plus apte.

De son côté, il retrouvait un semblant de vie, et d’espoir, à mesure qu’il se rapprochait. Un ami de la Confrérie lui avait donné le nom de propages à contacter, et passé les premiers déboires de ne pas connaître leur langue, et qu’eux ne connaissent pas la sienne, il avait entamé avec deux tchaës des discussions plus longues sur les Témoins, se confortant dans son idée. A mesure qu’il se rapprochait de son but, toutes deux lui firent des promesses, ou du moins quelque chose s’en rapprochant mais qu’il ne parvenait à définir avec des mots. L’une de lui faire bon accueil à Lerth, et de l’aider à y trouver sa place, l’autre de lui apprendre la langue des Témoins, et de l’accompagner au cours du voyage.

Ses idées aussi noires que son armure se faisaient plus claires, plus précises. En lui s’opérait un voyage, à présent qu’il côtoyait des gens qui pensaient depuis longtemps ce qu’il avait très récemment réalisé. Et de savoir qu’il n’était pas un illuminé, qu’il n’était pas seul, et que d’autres partageaient sa façon toute nouvelle de voir les choses lui était comme la plus douce des promesses. Il pressentait que si Oriandre avait été son premier amour, Lerth serait l’amour de sa vie. Peut-être trouverait-il enfin une famille qu’il avait cru trouver dans la Fraternité. Il finit par ne plus ressentir aucun regret de son départ.

Il regardait parfois sa piteuse armure, dans son état déplorable. Elle avait connu tant de combats depuis sa dernière sortie de la capitale fraternelle, tant de coups, qu’elle en était presque méconnaissable. Et elle était si sale, tout comme lui, dans sa cape noire couverte de sang et de poussière. Sous son casque, sa barbe de plusieurs semaines et ses cheveux non coiffés devaient le faire paraître une bête. Il était bien loin le jeune musard qui avait prit la tête de l’armée pour repousser une invasion. Trempe, le jeune mercenaire devenu stratège, qui s’était peu à peu mué en chevalier, une vie d’une autre époque dans son environnement natal, pour finir par devenir un monstre, un errant qui effrayait les passants. Mais une fois arrivé, le monstre laisserait la place à ce qu’il devait être, le véritable Trempe.


 
Théalgia

Le Julung 10 Astawir 1508 à 04h37

 
Après avoir quitté la forêt et les collines, rejoint la route, elle laissa lourdement tomber la cargaison de bûches de bois précieux qu'elle avait récoltées.

C'est bigrement lourd, ah si Gref, Mayuri, Talikh et les autres étaient là...

Par l'intermédiaire de Nelle, elle avait reçu contact d'un tchaë qui paraissait fuir son pays d'origine. À moins qu'il ne souffre de troubles de l'orientation aussi sévères qu'Herniantès, il ne devait pas être loin. Il voulait qu'on le conduise à Lerth ou il espérait être accepté.

C'est S'sarkh qui accepte ou non ses enfants...

Alors qu'elle observait les alentours, riches de monstres sournois et hargneux, une voix en tchaë la fit tressaillir:

Damoiselle Théalgia je présume. Je suis Trempe, heureux de vous trouver...
Vous pouvez me confiez vos buches, une ou deux dizaine de kilos de plus ne me gêneront pas, j'ai eu l'habitude de porter de lourdes charges à la Bulle Noire.


Elle n'était guère contente de s'être laissée surprendre et s'apprêtait à sermonner le nouvel arrivant mais elle constata qu'il était vêtu d'une vilaine armure noire. Une armure noire, le seul choix de cet accessoire lui fit reconsidérer son opinion. Un goût aussi sûr ne pouvait être que le fait d'un gentilhomme.

Enchanté Monsieur (courbette) Voici donc quelques bûches, merci de votre galanterie.
Vous aviez parlé d'une petite fille, est-ce qu'elle est près d'ici? Les monstres rôdent dans le coin, il ne faudrait pas que l'un d'eux la remarque...


Avant qu'elle ne puisse entamer davantage la discussion un loup malfaisant avait fait son apparition la blessant vilainement.


Messire Trempe, que diriez-vous de punir ce rejeton qui ose nous déranger ? Je suis prête à déchaîner ma puissante magie sur lui.

Antinéa dit :
Hey! Hey! Comme çà on verra ce qu'il a dans le ventre!


Antinéa, shh, ne te comporte pas comme avec le premier tydale venu.

Au loin sur la route, elle voyait Mayuri se rapprocher d'eux. Le loup ne l'avait sans doute pas remarquée et ne perdait rien pour attendre. Elle adressa une prière à S'sarkh.

Ô S'sarkh, père des océans,
Sombre illuminateur,
Donne-moi ici céans,
La force du vainqueur,


Antinéa dit :
S'sarkh soit loué!


S'sarkh soit loué!

Théalgia
Grande sorcière du S'sarkh, Chasseresse de monstres, Canoniste de l'Élégance et Rose Noire de Lerth.

 
Trempe

Le Julung 10 Astawir 1508 à 21h16

 
Le chevalier errant avait parcouru avec un espoir certains les dernières lieues qui le séparaient du point de rendez-vous. Il avait aperçu l’enfant qui marchait un peu derrière lui, ne semblant pas l’avoir perdu. Tout semblait destiné à s’améliorer. Et puis il remarquer la silhouette sur la route, à l’endroit indiqué.

Il ne se serait jamais imaginé que la Propage, que l’on lui avait indiquée comme une grande magicienne, puisse ressembler à la tchaë qu’il avait sous les yeux. Et il avait du mal à concevoir que l’on puisse voyager dans une tenue qui tenait presque de la robe de bal. Mais il n’en dit mot.

Ils eurent à peine le temps de discuter qu’un loup malfaisant s’approcha, guettant ses proies. Le chevalier le reconnu, cela faisait plusieurs jours qu’il les suivait lui et sa fille. La mage proposa l’idée de l’éliminer en attendant le dernier arrivant. Il acquiesça, pensant qu’elle savait ce qu’elle faisait.

Elle devait être capable de prouesses magiques impressionnantes pour vouloir s’en prendre à une telle bête, aussi décida-t-il d’essayer d’immobiliser le loup pour lui rendre la tâche plus facile. Il avait déjà combattu à plusieurs reprises de telles engeances, et savait que sa lame n’en viendrait pas à bout. Il s’approcha, calmement, et effectua une première passe, pour tester la vigueur de la bête. Et elle l’était, vive, comme tous ses semblables. Le second coup, plus prudent, fit mouche, et entailla le cuir de l’animal, qui poussa un cri. Il se rua sur le chevalier pour l’attraper dans sa gueule monstrueuse.

L’empoignade commença. Au fond de lui, le chevalier espérait que la magicienne avait réellement assez de talent pour mettre à bas la bête, sans quoi sa fille risquait de devenir orpheline rapidement. Il cria à l’enfant d’aller se mettre en sécurité, pour se rassurer lui-même. Si la bête le lâcher, elle pourrait s’en prendre à elle. Ceci, il ne le voulait pas. Lui avait l’habitude de ces luttes perdues d’avance…


 
Théalgia

Le Vayang 11 Astawir 1508 à 04h07

 
Le loup se défendait avec une férocité peu commune. Si le chevalier paraissait capable de prouesses martiales, il n'en restait pas moins qu'elle et lui étaient les seuls à offrir une quelconque résistance.

La rage de S'sarkh commençait à bouillonner en elle, elle aurait voulu crever les yeux de ce loup et ensuite arracher les poils de son corps un à un. S'sarkh soit loué, son calme glacial repris le dessus.


Chevalier... Nous risquons de mettre en danger votre enfant, replions-nous en bon ordre vers l'ouest, le loup ne nous suivra sans doute pas.

Vers l'ouest on apercevait des sangliers, des mimics et Théalgia sentit un brusque accroc à ses vêtements. Un vilain rictus de colère déforma son visage de madonne.

Maudits chiroptères!

La bête volante était déjà repartie.

Chevalier, laissez-moi vous présenter Mayuri. Quoique à la limite du mutisme, elle n'en est pas moins une agréable compagne de route. Elle peut réparer armes ou armures en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Si vous avez besoin de ses services n'hésitez pas. Je réponds de sa moralité et de son habileté.

Herniantès, mon compagnon égaré saura se faufiler vers nous malgré le loup. Il a l'habitude d'éviter les dangers. Finalement, le tydale Talikh devrait nous rejoindre d'ici peu, il s'occupe de vérifier que la route de Lerth n'est pas trop encombrée de dangers.

Mais je parle, je parle et manque à toute bienséance. Un propage sait aussi écouter, aussi j'aimerai que vous me contiez les raisons de votre désir de voir Lerth.


Elle contempla tristement ce qui restait de son armure, quelques lambeaux de tissu renforcé, et sa robe déchirée par les méfaits du voyage et des aberrations rencontrées. Un jour elle les tueraient toutes. À cette pensée son visage s'éclaira d'un sourire magnifique mais sinistre.

Théalgia
Grande sorcière du S'sarkh, Chasseresse de monstres, Canoniste de l'Élégance et Rose Noire de Lerth.

 
Randall Tallstag

Le Dhiwara 13 Astawir 1508 à 16h21

 
Loin, a l'est, un tydale s'etait mis en route depuis une bonne journée, au moins.

Malgré son armure relativement imposante, il se contraignait volontairement a un rythme de marche soutenu. Presque au pas de course, a une allure immuable, il avancait sur la route en direction de Thealgia.

Elle avait appelé a l'aide, en quelque sorte. Deux personnes, dont un enfant, devaient etre ramenés a Lerth en securité. Et, vu la presence de nombreuses Abominations dans les parages, le hallebardier s'etait porté volontaire pour aller l'aider.

Il ne serait pas extremement heureux de revoir Thealgia. Non pas qu'il ne l'aimait pas, ce n'etait pas cela... mais elle etait si, comment dire... speciale?


Jeod dit :
- Plus vite, feignasse, tu te traines, la... le temps que t'arrives ils seront deja tous morts depuis un moment !

- La ferme, Jeod. Je fais ce que je peux, mais si tu crois que c'est facile avec cette foutue armure...
Jeod dit :
- C'est tout toi, ca... partir bille en tete chargé comme un mulet. Tu sais que tu vas etre affreusement lent?

- Je m'en moque. J'ai l'opportunité de racheter mes recentes absences par le fait d'aller aider. Je ne m'en priverai pas, d'autant plus que...
Jeod dit :
- ... oui, je sais. Tu te rejouis completement a l'idée de rayer quelques Abominations en plus de la carte.


Randall eut un sourire clairement affiché:

- T'as tout compris.
Jeod dit :
- T'es pas croyable... un jour tu finiras vraiment par y laisser des plumes.


Et il accelera encore le rythme, dans l'espoir d'arriver la bas au plus tot... en priant S'sarkh que sa funeste prediction ne se revele pas exacte et qu'il y ait encore quelque chose a sauver losqu'il arriverait.

Pour Le soulager, je souffrirai,
Par Sa souffrance, je m'enragerai,
Et par la Rage, je les exterminerai...

 
Shankar

Le Dhiwara 13 Astawir 1508 à 18h47

 
*** Les branches giflaient l'ombre rapide qui filait à travers la forêt...
A peine haletant, le Nelda bondissait avec souplesse, le pied léger, l'œil aux aguets : hors des villes, il se sentait dans son élément, comme l'animal gardé trop longtemps captif contre son gré qui recouvrait sa liberté...

Pourtant, ses pensées n'étaient pas aussi libre que son corps semblait l'être et revenait invariablement à Lerth...
La méditation lui avait permis d'être rassuré sur le sort de ses deux nouveaux amis, mais l'avait entrainé par la même en des lieux étranges, et la vision de la Tydale blessée sur le sable ne le quittait pas.
Peut être la sorcière du S'sarkh pourrait elle l'éclairer sur l'aura qui entourait la jeune personne. ***


dit :

Influence néfaste de la civilisation
Enclos étroit où bouillonnent les passions
Toi qui pensais y trouver des réponses
Tu t'y trouve pris par d'inextricables ronces

L'âme peut elle trouver le repos parmi
Les murs qui entravent les esprits ?
Nuls liens là bas ne te retiennent
Pourquoi volontairement te mettre des chaînes ?


- Peut être parce que c'est une tâche qui m'est échue, Nâmuu et que je ne sais de quel coté du mur se trouve le vrai prisonnier...

 
Shankar

Le Luang 14 Astawir 1508 à 12h29

 
*** Lorsque la nuit tombe sur l'île de poussière, le Nelda poursuit sa course...
Son coeur est sur le point d'exploser, ses poumons ne sont que deux boules de feu incandescentes mais il endurerait mille tortures plutôt que de se risquer à dormir et affronter le Rêve...

Certains appellent la préscience un Don, mais il est fort à parier qu'aucune d'entre elles n'aient jamais eu à affronter un destin inévitable avec l'impuissance du témoin.
Les visions se succèdent, inutiles, effroyables, n'ayant pour autre conséquences que l'effritement progressif de son esprit....Le compagnon était mort, il l'avait vu tomber, alors qu'au moment même de la vision, son souffle battait encore à quelques lieues d'ici.

Le Nelda trébucha, son corps cédant sous la fatigue....***

dit :

Déraisonnable est la course éperdue
Lorsqu'à ton destin du devras faire face
L'obstination ne sera dotée d'aucune vertu
Mais l'épuisement deviendra ennemi tenace


On ne peut pas faire face à son destin...On le subit...

*** Le Nelda cala son dos endolori contre une pierre et ferma les yeux...***

 
Shankar

Le Merakih 16 Astawir 1508 à 00h49

 
*** Le crépuscule, à peine éclairé par la lune argentée, obscurcissait le chemin lorsque le Nelda perçut les éclairs bleutés qui émanaient de la sorcière...

Pressant le pas, il n'entendit même pas la créature volante plonger sur lui...
L'odeur de soufre et les griffes puissantes fouillant son épaules lui rappelèrent que le ciel de Syfaria regorgeait aussi de dangers...L'ergot s'enfonça dans son biceps et les hurlements de la créature se mêlaient aux battements frénétique de ses ailes qui giflaient périodiquement son visage...
Les dents du chiroptère bavant claquaient de temps à autre dans le vide, à proximité de sa gorge...

Le Nelda banda les muscles pour se dégager de la créature et vint coincer l'un de ses poignets de fer dans la gueule béante du monstre et remonter son autre poing vers sa gorge.
Désemparée, étouffée, il relâcha violemment son étreinte pour décoller un peu plus loin, faisant rouler le Contemplateur au sol...
Machinalement, celui ci regarda vers le bracelet de fer : une dent blanche et aiguisée y brillait encore...***


 
Théalgia

Le Merakih 16 Astawir 1508 à 07h45

 
Shankar avait fini par arriver...

Joli pelage pensa la sorcière pour elle-même Dommage que ce chiroptère l'abîme

Un peu plus loin elle apercevait Randall Tallstag et sa grosse hallebarde. Bien que plutôt silencieux, le chevalier Trempe combattait efficacement, sans doute craignait-il lui aussi les méfaits possibles du chiroptère sur la petite Sheena.

Théalgia se rappela brièvement un moment enfoui loin dans son passé et dans son coeur. Que pouvait bien penser la fillette tchaë en ce moment? Mais l'heure n'était pas à la réflexion. Pour éviter toute méprise elle prévint Trempe


Voici Shankar et derrière lui Randall Tallstag, ils sont venus à notre rencontre pour nous aider à cheminer sans encombre vers Lerth.

Elle n'eut pas le temps d'en dire beaucoup plus car se désintéressant de Shankar le chiroptère revenait voler près d'elle.

Antinéa dit :
Vas-y! Massacre-le!


Théalgia
Grande sorcière du S'sarkh, Chasseresse de monstres, Canoniste de l'Élégance et Rose Noire de Lerth.

 
Randall Tallstag

Le Merakih 16 Astawir 1508 à 12h36

 
Bien entendu, comme d'habitude, il etait le dernier arrivé.

Mais son arrivée sonna rapidement la fin du chiroptere, qui, deja bien entamé, ne necessita guere plus d'un ou deux coups de hallebarde pour finir par crever.

Ah, que feraient ses compagnons sans lui? Il se le demandait... sans doute seraient ils eux memes plus en securité que si le Tydale etait a leurs cotés, etant donné sa tendance a foncer sans trop reflechir aux consequences de ce qu'il faisait... cette fois il devrait se controler, il y avait des invités, dont une fillette, en plus.

Apres avoir massacré l'abomination, se hallebarde vient se reposer sur son epaule, et il lache a Thealgia le plus naturellement du monde:

- Tu m'as attendu longtemps? Desolé, mais je suis enfin la. Nos invités vont bien?

Il souriait d'une facon rassurante. La flamme qui brillait dans ses yeux, elle, l'etait beaucoup moins. Il venait juste d'abattre un monstre, se pourrait il qu'il soit deja a l'affut d'une nouvelle proie?

Pour Le soulager, je souffrirai,
Par Sa souffrance, je m'enragerai,
Et par la Rage, je les exterminerai...

 
Shankar

Le Merakih 16 Astawir 1508 à 13h41

 
*** L'éclair d'acier fendit la nuit dans une demi cercle précis et rapide...
Le corps de la créature retomba sur le sol avec un bruit mou, ou plutôt, deux bruits mous simultanés...
Sans même se retourner le Nelda savait que Randall venait d'arriver.

Immédiatement, il se dirigea vers Talikh, en fâcheuse posture : la créature avait planté ses crocs profondément dans les chairs et le filet rouge qui coulait hors des plaies était épais.
Déchirant une partie de ses frusques et mâchant un peu d'écorce médicinale qu'il avait sortît d'un petit sachet, il appliqua la pâte et l'étoffe sur les plaies de son compagnon....***


Il a besoin de repos...Peut être devrions nous faire halte quelques instants....

 
Sheena

Le Vayang 18 Astawir 1508 à 10h39

 
Assise dans l'herbe, Sheena regarda d'un air morose Trempe et les nouveaux arrivés s'occuper du loup. En temps normal, elle aurait été surexitée rien qu'à l'idée de rencontrer de gens venant d'aussi loin, mais à présent elle se demandait seulement lorsqu'elle pourrait arrêter de marcher, lorsqu'elle pourrait rentrer chez elle, avant de se rappeller qu'elle n'avait pas de « chez elle ». Et Oriandre lui semblerait toujours désespérément vide sans son frère. Jetro, pourquoi ?

Et pour ajouter à sa morosité, elle ne retrouvait plus sa fronde, ce qui était tragique car c'était son frère qui l'avait aidée à la fabriquer. Elle coupait machinalement des brins d'herbe en morceaux tout en songeant que c'était certainement la faute à la créature bizarre qui les avait suivit de loin quelques semaines avant de disparaître. Elle se demandait si Jetro avait toujours les deux amulettes qu'elle lui avait offertes pour le protéger, où qu'il soit, où si elles avaient brûlé avec lui.

Elle croisa les bras autour de ses genoux et y appuya sa tête avant de se remettre à pleurer.


 
Trempe

Le Sukra 19 Astawir 1508 à 10h18

 
Le chevalier, ou plutôt le père à ce moment là, avait combattu l’abomination, grossière parodie de loup tout en horreur et maléfice. Il avait combattu du mieux qu’il le pouvait, ne laissant pas le moindre répit à la bête. Ou plutôt était-ce elle qui ne lui en avait laissé aucun, lui ne faisant que son possible pour qu’elle le prenne à parti plutôt que sa fille, ou que la magicienne. La première, par amour, parce qu’il ne pouvait accepter que quelqu’un lui fasse du mal, comme cela avait été le cas de son fils. La seconde, parce qu’elle devait être seule à pouvoir abattre la créature, et qu’elle devait avoir besoin de pouvoir lancer ses maléfices. Il n’était pas expert dans ce domaine, mais le mage Noir qu’il avait connu à Oriandre aurait été gêné pour incanter, un loup plus haut que lui sur le dos.

Il était en sang, dont bien plus lui appartenait à lui qu’à la bête qu’il parvenait tout juste à toucher assez pour la mettre en rogne. Son armure était déchiquetée en plusieurs endroits, par les crocs et les griffes. Elle en avait vu d’autres, et la peau au dessous, lacérée et mordue, également. Mais la question était de savoir quand cette vieille carcasse en aurait vu trop… Il perdait beaucoup de sang, mais la volonté de protéger son enfant était plus forte. Etait-ce là la seule raison qui le poussait ? Il n’eut guère le temps d’y penser, mais au fond de lui, un sentiment plus grand que cet amour paternel guidait son bras, dans une moindre mesure. Le sentiment du bienfondé de mettre à mort une telle engeance. Cette créature était de la même nature que celle qui avait indirectement tué son jeune fils.

Il finit par haleter qu’ils n’auraient pas à eux deux le dessus sur la bête, et que battre en retraite était une possibilité qui pourrait sauver leurs vies. La sorcière se rangea à son avis, et tous les trois, l’enfant, la sorcière et le chevalier, prirent la poudre d’escampette. Ou du moins la sorcière et le chevalier, celui-ci ayant pris sous son bras l’enfant en pleurs pour la porter en sureté. Une fois qu’ils furent loin de la bête, ils se reposèrent, lui pansa ses plaies, rafistola son armure comme il le put, mais surtout alla parler, longuement, à l’enfant. Ce qu’ils se dirent ne demeura qu’entre eux, mais lorsqu’au lendemain ils reprirent la route, l’enfant marcha à leurs côtés plutôt que seule et à part. Il remercia silencieusement la sorcière pour lui fait remarquer que la solitude de la petite pouvait être évitée, et que cela serait mieux pour elle. Et il en avait interprété que sa formation commençait.

Les jours suivant, sur un territoire de chasse de chiroptères, de nombreux Témoins virent petit à petit se joindre au groupe, le rendant plus sûr. De grands combattants, pour certains, très doués de ce que le chevalier pouvait en juger. Ce fut pour lui une source de joie, car son enfant était en sécurité, mais ce fut également une source de solitude, car il ne parlait pas leurs langue, et se retrouvait à essayer en vain de suivre leurs discussions, les premières heures, avant de finir par rester avec sa fille, pas très loin de la sorcière qui était l’unique lien entre ceux qui n’avaient pas de langue commune. Elle commença à leur apprendre le S’sarkhnesh, pour remédier à cela. Le chevalier apprécia, grandement.


 
Théalgia

Le Sukra 19 Astawir 1508 à 12h12

 
La fillette tchaë intriguait particulièrement Théalgia. Recueillie en bas âge et élevée par un transcient énigmatique et par les services de l'orphelinat, elle n'avait pas eu d'enfance. Cette fillette avait un père, même un père chevalier. Que serait devenue Théalgia aujourd'hui si son père avait été chevalier et pas un simple paysan tchaë?

Elle balaya ces pensées et adressa une muette prière à S'sarkh. S'sarkh le Père des Océans, le Connaisseur de toutes choses, S'sarkh qui avait montré l'illumination à Théalgia. À quoi bon ruminer son passé... "le passé n'est qu'un spectre impalpable" davantage que jamais ces mots prenaient aujourd'hui sens.

Trempe avait longuement parlé à la fillette et elle cheminait maintenant avec le groupe plutôt que cachée loin derrière eux. Elle avait même suivi les cours de ssarknesh de Théalgia.

Elle hésita à lui adresser directement la parole, peut-être une fois le groupe arrivé à Lerth, serait-elle intéressée à voir sa collection de gambols en peluches.

Au loin Talikh alertait le groupe, une de ces stupides aberrations les agressait à nouveau. La sorcière se contenta de faire signe à Randall et ricana, l'aberration n'allait pas aberrer longtemps. Randall avait fait bien des progrès depuis ses premiers "faits d'armes" dont il revenait quasiment agonisant.


Damoiselle, Chevalier, vous plairait-il de suivre de nouvelles leçons de ssarknesh? Je suis une enseignante moyenne mais vous pourrez ainsi vous débrouiller une fois arrivés à Lerth. Lerth ou notre très savant gardien pourra vous inculquer les finesses les plus subtiles de notre langue.

Théalgia
Grande sorcière du S'sarkh, Chasseresse de monstres, Canoniste de l'Élégance et Rose Noire de Lerth.

 
Trempe

Le Sukra 19 Astawir 1508 à 20h04

 
Au sein du groupe, le chevalier pouvait se reposer de son long voyage, épuisant car il n’avait souvent pas fermé l’œil pendant des jours pour veiller sur sa fille, pour qu’il ne lui arrive rien. Il était épuisé, et la présence de combattants bien plus aguerris que lui permettait de ménager son corps. Il espérait pouvoir rapidement se rendre utile à nouveau, mais en attendant ce moment, se soignait lentement.

Alors qu’une nouvelle fois les combattants se dirigeaient vers une Aberration, et que l’ancien officier restait songeur en pensant à ce qu’il aurait pu accomplir en temps que Stratège avec des guerriers aussi efficaces, la sorcière vint les voir, lui et la petite. Elle leur proposa de leur apprendre la langue.

Il se souvint, comme à chaque fois qu’il s’adressait à elle, des paroles d’une autre jeune propage, qui lui avait conseillé de toujours l’appeler damoiselle, qu’elle s’offensait de tout autre nom.

« Damoiselle, ce serait un honneur pour moi que d’être votre élève. Et une libération que de pouvoir apprendre le S’sarkhnesh, il me pèse de ne pas comprendre les autres membres du groupe… »


Il resta songeur un instant, se demandant s’il devait se comporter de manière polie envers la sorcière et retirer son casque, ou s’il était préférable de le garder pour ne pas montrer son visage fatigué, ni coiffé ni rasé depuis plus d’un mois. Il avait une tête à faire peur, aussi préféra-t-il l’impolitesse.


 
Théalgia

Le Dhiwara 20 Astawir 1508 à 09h52

 
Difficile de deviner les pensées du chevalier, même pour Théalgia qui avait l'habitude de lire les intentions de chacun dans les moindres gestes. En tous cas il semblait fourbu mais il était poli et les bonnes manières c'est quelque chose de très important.

Je n'ai visité régulièrement que l'Equilibrium et les Hauts-Rêvants, même si j'ai eu des contacts avec des personnes venues d'autres factions. Néanmoins je pense que les Témoins sont ceux qui comptent le plus de personnalités hors-normes.... elle laissa un silence inhabituellement long avec tout ce que cela peut impliquer... ...si ce groupe vous pèse, je vous recommande vivement d'étudier un maximum avant d'arriver à Lerth. Ce groupe étant somme toute assez normal, caractériellement parlant, je ne parle pas des talents de certains de nous.

Les cours suivirent donc, sans qu'elle ne puisse deviner les progrès de ses élèves. La fillette était encore venue les écouter mais sans piper mot.

Antinéa dit :

Les enfants apprennent vite tu sais et il suffit de peu pour qu'ils oublient leur méfiance et s'attachent à une personne.


Suivant les conseils de sa moue, Théalgia sortit de son sac ses friandises préférées. De fines tranches de chair de sykramen, coupées en long et séchées plusieurs jours au soleil. Au premier abord c'était dur à mastiquer, mais si on se contentait de les faire rouler dans sa bouche, les tranches devenaient fondantes et délicieuses. Tout l'art de les préparer consistait à les couper dès la bête abattue et à les trancher ni trop fines, ni trop épaisses. Théalgia tirait une grande fierté de les préparer elle-même. Celles-ci avaient été coupées sur la bête encore vivante et avaient donc une saveur toute particulière.

Elle en placa une dans sa bouche, un sourire de contentement se peignant sur son beau visage d'ordinaire austère et en tendit une au chevalier et à l'enfant.


Mangez, vous ne devez pas avoir eu grand chose de bon depuis votre départ.

Théalgia
Grande sorcière du S'sarkh, Chasseresse de monstres, Canoniste de l'Élégance et Rose Noire de Lerth.

Page [1] [2]
Vous pouvez juste lire ce sujet...