Les Mémoires de Syfaria
La région d'Oriandre

De Farnya vers Oriandre...

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Sujet lancé par Stennar
Le 06-04-1508 à 19h30
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Posté par Stennar,
Le 13-04-1508 à 15h48
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Stennar

Le Dhiwara 6 Astawir 1508 à 19h30

 
Le Commandant attendait à la Porte Est de Farnya la jeune Acolyte Botaniste qui souhaitait observer les "loupiottes" ayant attentées à la vie du Roi Elchior.

Il fut à peine partit, que déjà une Sykramen était à la porte, virevoltant dans les airs comme apeurée. Elle attaquait tous ceux qui passaient près d'elle. Plusieurs Frères attaquèrent cette engeance pour qu'au final, le fier Abel l'achève. Non sans déclencher une raillerie de Fonkin qui était non loin de là...

La jeune Botaniste arriva. En premier lieu, le Commandant Stennar remarqua son joli minoi, mais surtout la tonne de bagages qu'elle apportait avec elle...


Me voici Frère Stennar. Ou dois-je vous appeler Commandant Stennar ? Pardonnez-moi si je suis inconvenante à omettre votre titre.
Enfin, je suis prête pour le départ !


Appelez moi comme bon vous semble, les grades ne sont a respecter que par les membre de la Bulle Noire. Hesmérine, nous commençont. Suivez la route, je vais aller a une petite allure afin que vous puissiez me suivre.

Très bien, en route dans ce cas ! Je vous suis !

Et ils prirent la route, cette route que le Commandant connaissait à la perfection après de nombreux allés-retours...

Après simplement une heure de route, le Commandant ne put s'empêcher de poser une question à la jeune Tchae :


Une question... Pensez-vous qu'autant d'affaires sont nécéssaires pour un simple allé vers Oriandre ? La ville Noire n'est pas si inospitalière...

Il dit ces mots avec le sourire afin de ne pas faire passer cela pour une réflexion et ponctua sa phrase par un petit rire.



 
Hesmérine

Le Dhiwara 6 Astawir 1508 à 20h23

 
La jeune naturaliste avait passé la journée précédente à préparer un éventuel voyage vers la capitale, en attendant la réponse de la Grande Naturaliste qui lui dirait si elle devait le faire ou non. Dans le doute, se tenir prête ne lui aurait coûté que du temps, si cela s’était avéré être inutile.

Ce ne fut pas le cas, et la réponse qu’elle reçut mentalement lui transmit l’instruction de se rendre à Oriandre pour mener une étude naturaliste. Il ne s’agissait pas là de botanique, mais elle ferait avec.

Elle s’était donc présentée à la porte Est de la cité au matin suivant, pour rejoindre le Commandant Artilleur qui lui avait proposé de lui servir d’escorte pour ce périple. Elle arriva au comptoir du coche, pour chercher les affaires qu’elle y avait laissée. Lorsqu’elle rejoignit le soldat, ce fut juchée sur une petite jument qui guidait par la bride accrochée à sa selle une mule chargée de matériel.

Elle avait vérifié plusieurs fois qu’elle n’oubliait pas un ouvrage important, ou une partie du matériel qui lui serait nécessaire pour effectuer ses mesures, ses dissections, et tout ce que demanderait l’étude.

Elle était elle vêtue plutôt très simplement, en comparaison avec une journée ordinaire. Elle ne portait qu’une longue robe blanche sans fioritures, plutôt épaisse, en laine, pour la protéger de la fraîcheur. Un châle de la couleur de sa Bulle ornait ses épaules, les réchauffant.

A la porte, lorsque le soldat, après l’avoir accueillie, lui conseilla de rester derrière le temps qu’un danger soit éliminé, elle s’interrogea sur la proximité d’une créature plutôt sauvage vis-à-vis des races de poussière, et de son agressivité inhabituelle. Elle en appela mentalement à la sagesse de sa cheftaine.

Rapidement, la situation réglée, ils prirent la route. Tout se déroula sans accroc. Au terme de la première heure de marche, ou plutôt de chevauchée pour elle qui se tenait en amazone sur sa monture, le soldat la questionna sur le bien fondé d’emporter autant de matériel.

Elle resta songeuse un instant, réfléchissant si l’amusante question cachait une réelle interrogation, ou bien si le noireaud savait déjà la réponse, et cherchait à la distraire. Elle finit par choisir de répondre avec sincérité, ne le connaissant pas assez pour juger du sérieux de sa question.

« Mais il ne s’agit là que de mes ouvrages de référence, les plus nécessaires, et mon matériel pour pratiquer mes études… Oui, peut-être est-ce beaucoup, mais je ne sais pas ce qu’il y aura à disposition à Oriandre, je préfère prendre tout ce qu’il me faudra. »


« C’est tout à votre honneur, il vaut mieux prévoir. »


« Et éviter de me retrouver ridicule sur place. Je m’en voudrais d’avoir abandonné les Jardins pour ne servir à rien une fois sur place ! Et puis, il y a également quelques petites choses pour mes parents qui vivent dans la capitale, je vais ne profiter pour leur rendre visite, je les vois trop peu souvent.

Dites-moi, Frère, y’a-t-il des choses que je devrais savoir sur la route ? La dernière fois que je l’ai empruntée, j’avais dix ans, lorsque mes parents m’ont envoyée à Farnya pour suivre mes études. J’en garde très peu de souvenirs, j’étais plutôt apeurée de quitter ma famille, trop pour regarder le chemin.
»


Elle regarda la route, à l'horizon vers l'Est, puis le soldat. Il avait l'air de savoir où il allait, et ce qu'il faisait. Cela la rassurait.


 
Stennar

Le Dhiwara 6 Astawir 1508 à 20h48

 
Stennar eut un léger sourire mélancolique lorsqu'il entendit Hesmérine parler de ses parents, lui qui n'avait plus du tout de famille.

Oui, la route ! Eh bien suivez moi et tout ira pour le mieux ! Lorsqu'un danger se présente par contre il faudra que vous rebroussiez chemin, le temps que je regle son compte à la menace.

Mais vous y êtes depuis aussi longtemps à Farnya ? Vous avez entendu parlé des troubles qui y ont eut lieu il y a presque un an de celà ?




 
Hesmérine

Le Dhiwara 6 Astawir 1508 à 21h29

 
La cavalière nota le sourire de son compagnon de route lorsqu’elle parla de sa famille. Se doutant qu’il ne s’agissait pas là de quelque chose qu’il devait avoir envie d’évoquer, elle préféra ne pas l’interroger. Elle possédait une certaine pudeur à l’égard des pensées privées des gens, et n’aimait pas chercher à fouiller dans la vie des autres. Elle fit donc semblant de n’avoir pas noté cette expression triste.

A la question suivante, elle chercha à mesurer ses mots, pour ne pas évoquer sa famille et faire se consumer lentement les idées du soldat dans son esprit.

Et bien, j’y ai vécu depuis mes dix ans, dans le quartier d’Ykénia et dans les Basses Fosses. Il est prenant d’étudier les sciences naturelles, et plutôt couteux de vivre seule, je n’ai guère eu le temps de voyager ou de retourner voir la capitale. Cela fait des années que je n’y ai pas mis les pieds.

Pour ce qui est des événements, j’ignore de quoi vous parlez, précisément. Est-ce de cette secte qui avait été découverte pendant l’alerte des fleurs de fiel, ou bien cette machine terrifiante qui a détruit les jardins botaniques ? Ce sont là les deux choses les plus marquantes dont je me souvienne.

Il y en a d’autres, mais à l’échelle de la cité, ce sont je crois les principaux.


Elle resta songeuse un instant, sur sa monture, regardant dans le vide, en songeant à ces souvenirs. Elle demanda distraitement.

« Vous parliez de l'un de ceux là ? Vous y étiez ? »


 
Stennar

Le Dhiwara 6 Astawir 1508 à 22h08

 
Stennar regarda un instant devant lui, l'air songeur. Puis se remit a regarder la jeune femme perchée sur sa monture.

J'y étais pour les fleurs de Fiel, par contre pour les jardins j'étais en mission a Oriandre...

Ce dont je vous parle s'est passé dans un souterrain dont l'entrée se situe dans les Basses Fosses... Le Diplomate Thosen, le Chat de Gouttière et moi même avont mis à jour une corruption de notre race et l'avons anéantie. Vous rendez-vous compte ? Le S'sarkh lui même a réussi a envoyer l'un de ses émissaires dans Farnya. Naturellement, nous l'avons vaincu. La Fraternité doit beaucoup au Chat de Gouttière et ceçi, peu de personnes s'en rendent compte...
Si vous avez le temps, je vous ammenerais a cette entrée aujourd'hui bouchée par l'écroulement de la galerie.

Mais vos... Parents, sont restés sans nouvelles de vous toutes ces années ?


Baisse la tête puis la remonte.

Vous savez, je sais bien que vous essayez de dériver du sujet... Mais si vous voulez savoir, j'ai perdu mes parents très tôt... Malgré ce traumatisme, je déplore plus la mort de ma tante qui est plus récente car c'est elle qui m'as tout appris...

Un léger sourire joyeux apparait sur ses lèvres.

Comme le fait de toujours avoir le sourire, quelle que soit la situation !



 
Hesmérine

Le Dhiwara 6 Astawir 1508 à 22h43

 
La jeune naturaliste écouta avec attention le discours de l’officier, car il touchait à l’un des sujets qui l’intriguait le plus, au dehors de son travail aux jardins : le Chat de Gouttière. Ce mystérieux chef des Basses Fosses où elle avait vécu et où elle passait encore une bonne partie de son temps.

Elle avait le désir, l’ambition de le rencontrer, pour traiter avec lui de projets qu’elle avait pour le quartier. Savoir que certaines personnes parvenaient à l’approcher était chose encourageante. Peut-être aurait-elle elle aussi cette chance, et pourrait-elle aider ses Sœurs et ses Frères des quartiers pauvres.

Elle laissa ensuite un sourire gentil se dessiner sur son visage, lorsque le soldat ramener le sujet sur ses parents. Peut-être, après tout, avait-il envie d’en parler. Elle ferma les yeux pour lui répondre.

« Je suis désolée pour vos parents, et votre tante. Ce ne doit pas être facile de se retrouver seul. En un sens, je connais cela, même si dans mon cas, je n’ai pas eu à vivre la douleur de les avoir perdu, et que je sais qu’ils vont bien… Mais je peux imaginer combien cela a dû être dur…

J’écris souvent à mes parents, et ils m’écrivent. Les lettres voyagent par les caravanes marchandes ou de la soldatesque. Et leurs affaires leurs permettent, rarement, de venir à Farnya pour me voir. Je ne les ai pas perdu de vue, pour ainsi dire, même si j’ai vécu plus de temps sans eux qu’avec eux…
»


Elle resta songeuse quelques instants, se demandant si elle devait aborder certains aspects de sa vie ou non devant le soldat. Mais après tout, lui aussi avait connu les Basses Fosses, pour une mission.

« Mais j’ai une autre famille, des amis très chers dans les Basses Fosses. J’y ai vécu pendant plusieurs années et je suis plus proche de ces gens que de n’importe qui d’autre. Ce n’est pas une vie facile tous les jours, mais ce n’est pas, loin de là, l’endroit le plus dangereux ou inconfortable où vivre…

Je serais curieuse de voir cette entrée dont vous me parlez. Par curiosité, car le danger qui a été vaincu là bas me concernait aussi, quelque part... Nous trouverons ce temps, je l'espère...
»


Elle hésita, à nouveau, l’espace d’une seconde, à formuler une question qui lui brûlait les lèvres. Ce noireaud avait rencontré le Chat de Gouttière. Il pouvait donc savoir de quelle manière le contacter.

« Vous connaissez le Chat de Gouttière ? C’est un peu un héros, dans les Basses Fosses. Je n’ai pas eu l’occasion de le rencontrer, mais votre discours, et d’autres, me font penser que ce serait chose que j’apprécierais grandement. On dit qu’il protège beaucoup les quartiers pauvres, et aide la Fraternité, parfois. C’est donc chose vraie qu’il est noble d’âme, même si on lui prête une vie de brigand ? »


Elle regarda le soldat, esperant qu’il saurait lui parler de ce héros qu’elle connaissait si peu, et qu’elle admirait pourtant, ce tchaë qu’elle voulait rencontrer, avec qui elle voulait faire naître des projets pour aider ceux qui en avaient le plus besoin, les amis qui l’avaient aidée elle, et à qui elle le devait.


 
Stennar

Le Dhiwara 6 Astawir 1508 à 23h14

 
Stennar sourit d'entendre la jeune Tchae, si interéssé et intriguée par le Chat de Gouttière.

Vous savez, on ne le trouve pas. C'est lui qui nous trouve. Chaque habitant des Basses Fosses, ne commetant aucun crimes de sang bien évidemment, connait alors le Chat. Enfin c'est mon opinion. Il se trouve que la fois ou j'ai voulut le trouver, d'ailleurs c'était pour l'interroger au sujet des dégats causés par la machine infernale qui avait saccagé les Jardins sur les souterrains des Basses Fosses, mais c'est en dérivant de ma recherche, qu'il m'a trouvé.

Si je vous explique cette affaire vous aller sans doute rire...

Mais j'y traine quand j'en ai l'occasion dans les Basses Fosses... Et la plupart du temps, sous les regards méprisants de certains qui me planteraient volontier une dague dans le dos... Pas facile d'être Noireaud !
Ces quartiers me rapellent mon Oriandre natale, là où j'ai joué tant de fois, parfois même volé pour m'amuser avec mes amis... Mais ce temps est révolut, j'arrive au sein de l'armée en tant que recrue, je sauve Farnya et me voilà gravir la hiérarchie de la Bulle Noire à une vitesse ahurissante...


Le Commandandant leva un sourcil interrogatif puis il changea de sujet, souriant a pleine dents.

Alors ces maudits balots lourds comme un Nelda que je trimballais durant ma formation, contenaient les lettres de vos parents ! Haha ! Enfin une réponse ! Personne ne sait ce qu'ils contiennent !

Mais dites moi, que font-ils au juste a Oriandre ?




 
Hesmérine

Le Luang 7 Astawir 1508 à 15h02

 
La cavalière affichait un petit sourire songeur en écoutant son compagnon lui parler de l’envie qu’avaient quelques personnes des Basses Fosses de lui planter un couteau dans le dos. Elle trouvait cela plutôt étrange. De ce qu’elle avait pu en voir, c’était dans ces quartiers difficiles que les noireauds étaient le plus dévoués à leur rôle, et le prenaient le plus à cœur. Ceux qui n’avaient pas l’instinct fraternel se débrouillaient pour être affectés à des quartiers moins risqués, et moins dangereux.

Lorsque quelques journée auparavant, lorsqu’elle s’était faite agresser, elle s’était évanouie, les noireauds l’avaient réveillée, et s’étaient assuré qu’elle allait bien avant de la laisser repartir. Ils étaient des frères. Elle était persuadée que dans un quartier plus riche, et sans problèmes, des noireauds qui l’auraient retrouvée évanouie l’auraient dépouillée, violée et tuée.

Elle répondit sur un ton neutre, commentant les dernières paroles du soldat, avant qu’il ne change de sujet. Sa phrase n’était pas un souvenir heureux et cela se ressentait dans son ton.

« Vous savez, il n’y a pas que dans le dos des charbonniers que certains veulent planter un couteau. C’est monnaie courante dans les Basses Fosses… Mais certaines personnes essaient de faire changer ça… J’ai des amis dans ces quartiers, des gens avec qui j’ai vécu, et je fais mon possible pour eux… »


Elle partit d’un petit rire par la suite, lorsque son compagnon de route évoqua le courrier, détournant ses pensées de l’ami dont elle avait fait le deuil si récemment. Elle se laissa entrainer vers ce nouveau sujet, peu encline à broyer des idées noires au cours de cette chevauchée.

« Mes parents sont machinistes dans la Bulle Rouge, ils tiennent un atelier depuis… Depuis avant que je sois née, en fait, je crois que cela fait plus de quarante ans qu’ils y travaillent ! Et je rassure, ils travaillent bel et bien, et ne passent pas leur temps à m’écrire des lettres ! D’ailleurs, je pense qu’une bonne partie de celles que vous devez transporter ne me sont pas adressée, du moins je l’espère ! »


Elle se laissa une fois de plus aller à un petit rire, imaginant le fait de devoir lire des centaines de lettres et de devoir répondre à toutes. Ses pauvres études et ses projets dans les bas quartiers en pâtiraient, si elle avait encore l’occasion de se pencher sur l’un ou l’autre une seule heure par journée.

« Dites-moi, comment devient-on Frère Noir ? Et Commandant à votre âge ? »


 
Stennar

Le Luang 7 Astawir 1508 à 17h53

 
Le Commandant souria à l'allusion d'Hesmérine. Il tourna la tête d'un coup sec, l'air sérieux.

Attention... Oh non, rien à craindre. Ce n'est qu'un Tisseur de Rêves. Ils ne sont pas hostiles, tant qu'on les laisse tranquiles.

Il tourna de nouveau la tête vers Hesmérine, son léger sourire continuellement affiché sur son visage de retour.

Je dois dire que je ne suis pas passé par la "case" Frère Noir... J'ai directement souhaité aller dans l'Artillerie. J'aime être loin de mon ennemi... Certains croient que je suis un couard, mais non. Je préfère soutenir, tel est le rôle de l'Artilleur. Ceux qui souhaitent devenir Frère Noir, ce sont ceux qui hésitent encore pour leur avenir dans la Bulle Noire. C'est assez fréquent d'ailleurs.

J'aspire à devenir l'un de ses tireurs d'élites qui ont encadrés le Roi, pendant un moment. On les appelle les Mousquetaires.

Enfin, je divague.
J'ai gravi les échellons a force de bravoure et de courage. J'ai su me rendre utile lorsqu'il le fallait. Et me voilà aujourd'hui, dirigeant un corps complet de l'armée. Bon, je n'est sous mes ordres qu'un Lieutenant pour le moment, mais il a de l'avenir et d'autres recrues arriveront tôt ou tard...


Le sourire jovial du Commandant fit place à un petit sourire embarrassé.

Et euh... Vous savez, je ne pense pas du mal des habitants des Basses Fosses, bien au contraire ! C'est juste que j'ai échappé à une tentative de racket où j'ai dû blesser un Tchae... Une sale histoire.

Mais vous dites avoir été agressée ? A quel moment de la journée d'ailleurs, car moi mes agresseurs ont tenté leur méfait crépuscule... J'ose espérer que vous ne trainez pas dans les rues... C'est assez dangereux... Même pour vous.

Ah! Voilà que je me fais papa poule désormais! Désolé !


Et il se mit a rire.



 
Hesmérine

Le Luang 7 Astawir 1508 à 22h17

 
La jeune naturaliste jeta un regard inquiet à la mise en garde du Commandant, puis reconnu en la créature un Tisseur de Rêves, un être pacifique, du moins en général. Le soldat lui confirma ceci. Elle ne cessa de le regarder un instant de tout le temps qu’ils passèrent devant lui, et elle lui adressa même un amical signe de tête en guise de salutation. Elle n’en fut pas sûre, mais il lui sembla que la créature le lui rendit, hochant la tête à son tour et clignant des yeux. Ou bien elle avait rêvé cela.

Elle écouta ensuite le récit de la vie de son compagnon de route dans l’armée de la Fraternité, tâchant de faire appel à ce qu’elle savait de la caste militaire pour combler les lacunes que son manque d’intérêt pour l’armée lui avait causé. Elle hocha plusieurs fois la tête, pour signaler qu’elle suivait bien.

Lorsqu’il lui parla des Basses Fosses, pour commenter son paternalisme, elle partagea son rire, avant de lui répondre d’une voix joyeuse, alors que pourtant l’événement ne l’était pas. Elle l’avait échappé belle.

« Ce doit être la vocation de charbonnier qui pousse à vouloir protéger les autres !

C’était en pleine journée que j’ai été agressée, mais dans un quartier plutôt mal famé, je m’étais perdue en cherchant une boutique que je n’ai jamais pu retrouver. Mais cela s’est bien passé, je n’ai rien eu.

D’ordinaire, je ne sors pas des ruelles que je connais, mais là je pensais qu’en plein jour cela ne risquait rien, et cela n’aurait rien risqué si je n’étais pas allé si loin. J’ai passé deux années à venir seule depuis les jardins d’Ykénia aux Basses Fosses, de nuit, sans presque qu’il ne m’arrive rien de fâcheux. Je suis très prudente, je sais que je n’ai pas la force de me défendre, alors…
»


Elle laissa sa phrase en suspend, jugeant inutile de la poursuivre. Elle poursuivit son récit.

« Mais aujourd’hui, j’ai mes amis dans ces quartiers, et c’est eux que je viens voir lorsque je m’y rends. Beaucoup savent ce que je veux faire pour les Basses Fosses et m’apprécient pour ça. Et puis, ce sont des amis de longue date, nous nous protégeons les uns les autres, nous nous aidons. Cela ne protège pas de se faire planter un poignard dans le dos dans une ruelle, ou pire, mais c’est mieux que d’être seul dans ces quartiers, et d’y être une étrangère pour les gens qui vivent dans les lieux… »


Elle leva un instant les yeux vers l’horizon, avant de regarder à nouveau le soldat à ses côtés.

« Et puis maintenant, j’ai aussi mon emploi au Parc Naturel, je passe moins de temps dans les Basses Fosses. Je n’y habite plus, en ce moment. Peut-être que j’y retournerais, quand j’aurais les moyens…

Vous avez un chez vous, Frère ? Quelqu'un qui vous attende ? Une compagne peut-être ? Des enfants ? Cela ne m'étonnerait pas, avec votre tempérament protecteur vous seriez un bon père !
»


Elle sourit, malicieuse, le regardant avec des yeux brillants. Elle avait prononcé cette petite pique dans la moindre ironie, mais sur un ton plaisant.


 
Stennar

Le Luang 7 Astawir 1508 à 22h53

 
Le soldat souria à l'évocation d'une compagne et d'enfants. Il lui rendit un sourire et lui répondit :

Oh eh bien non... Je vis seul pour le moment et oui... Mais je compte bien m'acheter un chez moi dans peu de temps, ce n'est pas l'argent qui me manque grâce à mes primes de risques de l'armée, mais le temps...

Puis, je ne sais où domicilier... Oriandre pour sa proximité avec la caserne des Artilleurs, ou bien Farnya et son petit coté plus "vivant", plus poétique. Ah oui, je ne vous ai pas dit ! Je suis un militaire au coeur tendre ! Haha !


Il se mit à rire, puis reprit son sérieux, tout en souriant :

Mais le problème majeur, c'est d'avoir une attache dans la ville où je voudrais m'installer voyez vous...
Pour le moment, je suis seul donc je dors a l'auberge ou avec les soldats à la caserne lorsque je suis à Oriandre donc je n'ai pas trop de problèmes à ce niveau...


Il regarda la jeune Tchae dans les yeux, toujours en souriant puis il détourna lentement son regard de son joli visage pour regarder le bord de mer et le magnifique coucher de soleil à l'horizon.



Magnifique n'est-ce pas ? Malheureusement, c'est l'une des richesses de Syfaria dont nous ne pouvons jouir à cause du S'sarkh qui y nage continuellement... Tiens, si nous passions la nuit içi ?
J'ai une tente dans mon barda si vous le souhaitez, je vous l'installe et moi je dors à la belle étoile... Et ne vous en faites pas pour vos animaux, cet arbre mort est encore assez solide pour que nous puissions les y attacher. C'est un lieu de repos fréquent, lorsque nous voyageons avec les Frères Noirs.

Cela vous dérange ? Pas de dangers, par içi c'est plutot calme en rejetons...


Le Commandant se retourna vers la jeune Tchae en attendant sa réponse, toujours souriant, le coucher de soleil dans son dos...



 
Hesmérine

Le Luang 7 Astawir 1508 à 23h32

 
La cavalière eut un petit rire involontaire lorsqu’il lui parla de son hésitation quant au choix du lieu où s’installer pour vivre par manque d’attaches. Elle hésitait elle aussi, mais parce qu’elle avait des attaches solides dans trop d’endroits pour pouvoir concilier cela dans un choix. Elle se demanda un instant si le fait d’hésiter, pour une raison ou une autre, était propre aux races de poussières, et si les raisons ce n’étaient pas eux qui se les inventaient pour justifier ce besoin de douter.

Elle reporta son attention sur le ciel rougeoyant sous les rayons du couchant. Le spectacle avait un petit quelque chose de très séduisant à ses yeux. L’eau scintillante et ce ciel coloré, les rochers se laissant chauffer par l’astre. Il s’agissait d’une merveille que l’on ne pouvait que regarder de loin, une des plus belles, car elle n’était pas atteignable. On ne pouvait que rêver l’approcher, car malgré son infinie beauté, elle était corrompue, à jamais, par les effluves du S’sarkh.

Elle écouta le soldat, restant admirative de la vue. Lorsqu’il eut terminé, elle posa les yeux sur lui, souriant, alors qu’elle guidait sa monture vers l’arbre mort. Elle lui répondit avec taquinerie.

« Ne tentez pas de vous soustraire à vos obligations, Frère, vous m’escortez, c’est à vous de choisir où nous faisons étape pour être en sécurité. Moi, je m’en remets à votre jugement ! »


Elle sauta à terre, et entreprit d’attacher les bêtes à l’arbre, poursuivant de converser dans le même temps, jetant un regard de temps à autre à son compagnon de route, souriant perpétuellement.

« Et ne vous embarrassez pas, vous n’allez pas dormir au dehors alors qu’il y aura de la place sous la tente. Nous sommes adultes, enfin, vous du moins, je peux vous faire confiance pour être correct ! »


Elle entreprit alors d’enlever la selle de la jument et de décharger la mule de ses affaires, peinant.

« Vous pourriez m’aider à libérer ces deux demoiselles de leur fardeau s’il vous plait ? C’est un peu lourd pour moi, je le crains… »


Elle le regarda avec un petit air suppliant, et un sourire amusé aux lèvres.


 
Stennar

Le Matal 8 Astawir 1508 à 01h42

 
Le Commandant eut un léger sourire.

Avec joie. Occupez vous de votre jument, je décharge cette pauvre mule.

Il carressa l'encolure de la bête et commença à décharger les affaires sur la mule en prenant soin de les déposer délicatement sur le sable.

C'est bien parce que c'est vous, je vais dormir sous la tente. Vous avez raison après tout, nous sommes adultes!
J'espère que vous n'avez pas le sommeil leger, car je ferais de temps à autres un tour dehors afin de ne pas avoir de mauvaises surprises...

Quelques minutes plus tard, Stennar eut fini de décharger la mule. Il recouvrit les affaires d'Hesmérine avec une large toile de couleur similaire au sable et la lesta avec quelques rochers trouvés non loin.

Il entreprit de faire un feu en cassant quelques branches du petit arbre mort. Il disposa les branches sèches sur le sable dans un petit trou préalablement creusé, puis alluma le tout a l'aide de deux silex de remplacement pour son mousquet.


Ah ! Du premier coup, pour une fois. Bon il est temps que je me décharge de tout ca.

Il enleva son lourd sac à dos, posa son mousquet contre celui-çi et posa son casque sur l'extrémité de son mousquet.

Il sortit de son sac un amas de brindilles en osier souple enroulés ainsi qu'une toile possédant plusieures attaches sur le dessus. Et quelques minutes après, la tente était installée.


Voiiilà mademoiselle, votre nid douillet est fini !

Il ne put s'empecher de rire après cette phrase si absurde. Au fond de lui, il sentait qu'il venait de se ridiculiser. Mais peu lui importait, il se sentait bien à ce moment précis, sans même pouvoir s'expliquer pourquoi.

Avez vous une petite faim ?

Il fouillait dans son sac, à la recherche de ses rations, non sans un petit sourire en coin.



 
Hesmérine

Le Matal 8 Astawir 1508 à 20h52

 
La naturaliste était occupée à défaire la selle de la jument lorsque s’affairant à soulager la mule du poids (conséquent) de ses bagages (conséquents) lorsque le soldat lui signifia sur le ton de la plaisanterie qu’il acceptait de dormir sous la même tente qu’elle. Elle laissa s’échapper un petit rire cristallin en entendant sa remarque sur son sommeil. Sa réponse fut prononcée d’une voix heureuse.

« D’ordinaire j’ai le sommeil plutôt léger, l’habitude de vivre seule et de ne pas être tranquille, une serrure est vite crochetée. Mais je ferais une exception ce soir, pour une fois que quelqu’un veillera sur mon sommeil et que je serais sûre de me réveiller avec mes affaires à côté de moi, je serais idiote de ne pas en profiter ! Et puis je n’ai aucune expérience à surveiller, cela aide aussi à dormir en paix ! »


Elle se saisit par la suite d’une brosse pour cajoler les deux bêtes pendant que son compagnon faisait du feu et s’affairait à se défaire de son armure. Elle regarda le petit feu prendre naissance, au bout de quelques instants, se disant silencieusement, pour elle-même, qu’il était vraiment pratique de connaître la magie pour réaliser ce genre de petit geste qui pouvait se révéler si compliqué, et si vital. Le feu éloignerait les prédateurs, à l’exception des corrompus. C’était déjà diminuer le danger pour la nuit.

Elle cessa de prendre soin des bêtes lorsqu’il l’appela pour lui présenter sa couche pour la nuit. Elle la regarda avec amusement, hochant la tête. Elle ne le trouvait pas si inconfortable que cela. Elle avait connu pire, en de très rares occasions. Il aurait été difficile d’étudier là dedans, mais elle n’y comptait pas. Comme elle le faisait souvent, elle laissa un sourire se peindre sur son visage, regardant le soldat.

« Cela sera parfait, je vais dormir comme un bébé là dedans ! »


Elle réfléchit un instant à la question qui lui fut posée, comme si elle avait besoin de se le demander, et qu’elle ne ressentait pas naturellement sa faim. Ou bien comme si elle hésitait car faisait attention à ne pas prendre de poids, qui aurait-pu le dire ? Elle finit par hocher la tête, avec lenteur. Hésitation ?

« Oui, pourquoi pas, manger me fera du bien. Vous voulez un coup de main ? »


Elle se mit à fouiller dans son sac, regardant autour d'elle dans le même temps comme si elle cherchait quelque chose.


 
Stennar

Le Matal 8 Astawir 1508 à 21h09

 
Stennar sortit une gourde d'eau, quelques morceaux de viande séchée enroulée dans une étoffe de tissu, un bon morceau de pain ainsi que de petites fruits secs semblables à des prunes. Il trouva enfin ce qui l'intérrassait : une petite marmite, fermée par un couvercle.

Oh oui j'aimerais un peu d'aide ! Vous voyez cette petite marmite ? Elle contient différentes plantes aromatiques. C'est ma tante qui m'avais apprit ça. On les mélange avec de la viande lorsqu'elle cuit et... Et vous verez bien le goût que cela a.

Il disposa la marmite au milieu du feu, ajouta l'eau et la viande.

Pouvez-vous jeter un oeil pendant que je vais retirer mon armure ?

Il la regarda avec un large sourire.

Eh oui, il faut bien que je sois à mon aise, de temps en temps !



 
Hesmérine

Le Matal 8 Astawir 1508 à 21h27

 
La jeune tchaë s’approcha de la marmite et jeta un œil circonspect aux plantes, comme pour en jauger la qualité et la provenance. Elle hocha la tête et se mit à la tâche avec attention, répondant.

« Je m’en occupe, vous pouvez être tranquille ! Mettez-vous donc à votre aise ! »


Prenant un bâton qui trainait à côté, elle se mit à touiller machinalement le mélange, regardant la mer au loin, sur laquelle la nuit tombait à présent que le soleil avait fait ses flamboyants adieux pour un temps. Les flots la laissaient songeuse. Cela lui faisait rêver un bain tiède. Mais pas dans cette mer.

« Ce doit être pénible de devoir porter tout un attirail comme celui-ci sur vous à longueur de journée. On ne doit pas être à l’aise du tout là dedans…

Enfin, je suppose que l’on finit par s’habituer, mais je dois dire que je préfère de loin une robe à une armure, on est bien plus à l’aise dedans !
»


Elle souriait toute seule, devant la nourriture qui cuisait. Elle s’imaginait sous un casque et une cotte de maille, et cette vision la faisait rire. Surtout lorsqu’elle se voyait partir en arrière, emportée par le poids.

« Il commence à ne plus faire très chaud, maintenant que le soleil s’est couché… »


Elle tira sur la hanse de son sac pour le faire venir à elle et y farfouilla, jetant des regards fréquents sur la cuisson, pour en tirer une couverture dans laquelle elle se drapa, s’installant devant les flammes.

« Cette viande cuit plutôt vite, pratique… Je me demande ce que c’est… Enfin…

Vous arrivez à enlever cet instrument de torture, au moins ?
»


Elle ria, légèrement, de cette question taquine, cette petite pique qu’elle envoyait amicalement au soldat.


 
Stennar

Le Matal 8 Astawir 1508 à 22h31

 
Le Commandant était non loin derrière, regroupant ses affaires et les placant dans la tente. Il se sentai un peu mieux, sans son armure et son casque. Il arriva derrière la jeune Tchae.

Mais bien sur que oui voyons !

Il souria à la moquerie d'Hesmérine.

Instrument de torture ?
Je rapelle que se sont des entropistes Bleus qui l'ont mise au point...


Un large sourire apparut sur le sourire du Commandant.

Et c'est de la viande de boeuf, acheté hier sur un étalage dans les rues de Farnya. Pas d'inquiétudes héhéhé...
Hum... L'air est doux en effet. Oh, la viande doit être cuite.


Le Commandant retira la marmite du feu, puis servit deux bols en mettant des couverts dedans.

Une chance que j'ai pensé a prendre plusieirs paires de couverts héhé... Autrement vous auriez manger avec les mains !

Il lacha un petit sourire railleur après sa plaisanterie. ¨Puis il reprit une mine plus sérieuse.

Mais petite question indiscrète, vous... Avez déjà dormi avec un homme avant ce soir ? Où bien c'est votre "bapthème du feu" ?

Il ne put cacher un petit rire.



 
Hesmérine

Le Merakih 9 Astawir 1508 à 17h50

 
La jeune femme répondit au sourire du soldat après sa remarque sur la provenance l’armure. Elle répondit avec amusement, sur un ton léger.

« Oh vous savez, je ne suis pas toujours d’accord avec ce que font tous mes Frères Bleus ! D’autant que pour le coup, une armure chargée de magie entropique, j’aurais peur de la porter à votre place ! »


Elle rit un instant, avant de reporter son attention sur la marmite qui prenait le feu. Elle la tira plus loin lorsqu’il lui signala que la viande avait l’air cuite. Elle l’aurait bien laissé mijoter une ou deux minutes de plus, par goût personnel pour la chair bien cuite, mais il savait sans doute mieux qu’elle.

Elle se servit, riant gentiment à la remarque sur les couverts et regardant ses pauvres mains avec compassion, comme si elles venaient d’échapper à un supplice insoutenable. Elle commença à croquer un morceau qu’elle venait de découper lorsque le soldat lui posa une question qui, sans jeu de mot, lui resta en travers de la gorge.

Elle avala en effet brusquement la boulette de viande, et celle-ci demeura coincée dans sa gorge. Elle se mit à tousser et chercher frénétiquement sa gourde pour boire une gorgée et aider le morceau à passer, pour pouvoir respirer à nouveau.

Elle resta à toussoter, et rouge comme un Prince de Farnya, regardant vers le sol, durant quelques instants. En fait, elle mit presque trois minutes à se remettre de l’émotion causée par la question, puis elle finit par relever la tête et regarder le soldat avec de grands yeux.

« Et bien, voilà une question à laquelle je ne m’attendais pas… A vrai dire, je ne voyais pas tout à fait les choses comme ça…

Dormir sous la même tente n’implique pas forcement de dormir ensembles… Enfin…. Je n’ai pas l’intention de…
»


Elle ne termina pas sa phrase, gênée. Elle enchaîna sur une autre immédiatement, après une hésitation.

« Et sans vouloir vous vexer, c’est plutôt indiscret, comme question… »


Elle resta à le regarder, les yeux grands ouverts, attendant sa réaction. Sur la route déserte, la nuit tombée, elle se sentait tout à coup beaucoup moins tranquille en compagnie du soldat qui lui présentait comme une banalité la certitude qu’ils aillaient dormir ensembles. Elle n’aurait pas choisi ce mot là, ensemble. Et elle n’aimait pas ce qu’il impliquait.


 
Stennar

Le Merakih 9 Astawir 1508 à 20h31

 
Stennar regardait la jeune Tchae, un sourire sur le visage.

Woh... Tout va bien ?

Non non non, je suis désolé, c'est indiscret mais il me semble que ma question a été mal comprise...


Il se mit a rire.

Quand je disais "ensembles", je voulais dire "sous le même toit" ! Haha ! Non pas d'ambiguitées Hesmérine, n'ayez pas peur, j'ai séparé les couchettes sous la tente avec une grande couverture ! Non non... Pas d'inquiétudes !

Le soldat mangea une bouchée de son plat, puis reprit avec le sourire.

Non je voulais savoir si dans votre vie vous aviez déja dormir aussi près d'un homme... Regardez, moi par exemple, j'ai déjà dû dormir près d'une femme dans de nombreuses missions...

Le soldat sembla submergé par une sombre pensée, car il fixa le sol devant lui, assis en tailleur, son assiette à la hauteur de sa bouche. Malgré ses efforts pour dissimuler cela, il semblait serrer très fortement la fourchette qu'il tenait dans ses mains.

Il secoua la tête, et recommenca à manger, mais sans le sourire.
Son Mou eut une pensée pour Stennar, celui-çi espérant que le Mou d'Hesmérine ne la cafte pas.


Momo dit :
Tu m'avais promis de plus penser à elle Commandant...


Stennar repris un sourire légèrement forcé, puis dit a Hesmérine :

N'ayez pas peur de vous endormir, je ne suis pas ce que vous croyez que je suis. Oùla... Si je me lance dans des phrases de la sorte, la soirée n'est pas finie !

Il eut un petit rire, tout en fixant Hesmérine de ses yeux rougis par ce qui semblait être de la tristesse, non pas qu'Hesmérine ai peur de lui, mais pour une autre personne.

Momo dit :
Tu devrais en parler Commandant... Ca t'aiderais un peu a oublier.


Stennar en était sûr maintenant : le Mou d'Hesmérine venait d'entendre cette phrase car elle eut un petit regard interrogateur vers le Commandant, qui souriait difficilement, désormais.



 
Hesmérine

Le Merakih 9 Astawir 1508 à 21h51

 
La jeune naturaliste regarda le soldat rire et lui dire qu’il n’avait pas voulu sous entendre quoi que ce soit de tendancieux en lui parlant de dormir avec lui. Elle y crut de prime à moitié, se disant qu’il ne paraissait pas probable de tomber uniquement sur des symbiosés maladroits dans leurs formulations. Il y avait déjà eu le scribe des jardins et ses allusions involontaires, quoique douteuses, et à présent c’était le commandant qui s’y mettait.

Elle se remit à manger doucement, avec ce doute à l’esprit. Elle eut un demi sourire, ne voulant pas jeter un froid plus que ce n’était déjà le cas. Elle écouta distraitement les paroles de son compagnon de route, jusqu’à remarquer son air triste. En fin de compte, il disait peut-être la vérité. Il regarda vers le sol, il avait l’air nerveux. Alors qu’il continuait à manger, il sembla devenir triste. De mauvaises idées en tête ? Peut-être bien que oui.

Elle l’écouta avec plus de sensibilité la rassurer sur le fait qu’il n’avait pas de mauvaises intentions. Cette fois-ci elle le cru, son visage exprimant une peine qui devait rendre peu enclin au mensonge.

« Je comprends, j’ai eu peur un instant à cause de votre formulation, mais je suis rassurée, tout va bien. »


Elle sourit, elle sourit, mais il semblait toujours triste. Cela devait bien être de mauvaises pensées. Elle le regarda, qui était songeur, se demandant ce qui avait bien pu se passer entre cette femme près de qui il avait si souvent dormi. Sans doute était-ce un sujet douloureux pour lui. Une pensée le confirma.

dit :
Ils discutent tous les deux… Le Mou lui conseille d’en parler… Il a l’air d’hésiter… Tu crois que ?...


Elle croyait, oui. Elle reposa son assiette, la faim lui étant passé en même temps que la bonne humeur lorsqu’elle comprit que le soldat ne se sentait pas bien. Elle croisa les bras autour de ses genoux, et se mit à parler, pour le commandant, maquillant cela comme si elle se parlait toute seule.

« J’ai eu un ami qui avait donné jusqu’à son dernier girasol à une famille pour les aider à vivre, parce que la mère, seule, devait élever ses enfants. Elle ne pouvait pas travailler, et l’hiver avait été très rude cette année là. Le garçon dormait à la rue, dans le froid et la faim au ventre, quand je me suis rendu compte de la situation dans laquelle il était… »


Elle souriait doucement à présent, songeant à ces souvenirs. Un petit sourire triste..

« Il a passé la fin de l’hiver dans ma chambre, là où mon logeur m’hébergeait. C’était tout petit, les affaires de mes parents allaient mal cette année là et ils ne pouvaient me payer mieux. Je travaillais à côté de mes cours dans le quartier d’Ykénia pour pouvoir vivre. Lui et moi n’avions pas vraiment droit à la plus petite intimité en vivant ainsi dans la même chambre… On a passé l’hiver à dormir dans les mêmes draps, lui et moi. Et pourtant, il ne s’est rien passé entre nous… »


Sa voix se fit triste, lorsqu’elle évoqua la suite de cette histoire commune et encore fraîche, trop fraîche.

« C’était un ami, un très bon ami, en qui j’avais confiance… Il est mort il y a quelques semaines, un couteau planté dans le dos dans les Basses Fosses… Il me manque… »


Elle marqua un silence, qui se prolongea. Une invitation non dite pour le soldat, à se confier à son tour. Le visage triste de la jeune tchaë n’était pas joué, et sa peine était réelle. Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait raconté cette histoire, que peu de gens en dehors des quartiers pauvres savaient. Se raconter leurs peines mutuelles aidait parfois les gens à se sentir mieux, et plus proches…


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