Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

En chemin vers Lerth

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Sujet lancé par Lilyeth
Le 25-04-1508 à 23h52
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Posté par Thosen Noril,
Le 03-05-1508 à 01h54
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Lilyeth

Le Vayang 25 Astawir 1508 à 23h52

 
*** Un message, une invitation, et Lilyeth, encore une fois s'apprêtait à prendre la route. Elle en était à la fois excitée et agacée. Et si tournait mal encore une fois ? Ses frères n'avaient pas tellement tort finalement. Le monde extérieur n'était peut-être pas si beau qu'elle le croyait.

Elle était sans cesse inondée de pensées nouvelles, de sentiments exacerbés et tenaces. Finit le temps de l'amusement, finit le temps des rêves et des illusions. Et si tout ça n'en valait pas vraiment la peine ? Un monde meilleur ? Elle l'avait tant imaginé, tant brassé dans son sommeil qu'il en était aujourd'hui plus flou que jamais. Les anciens répétaient les mêmes choses. Les jeunes faisait les mêmes sempiternels discours.

Une autre destiné, un autre monde, un autre destin...

Ce qu'elle en voyait aujourd'hui, c'était son peuple qui souffrait, qui se déchirait dans ses propres rangs, qui perdait les siens par poignée et qui continuait d'espérer. Mais l'espoir s'était transformé en amertume, l'amertume en rancune, la rancune en haine, pour certains.

Comme des assauts, comme des pics lancés contre elle, ses questionnements la taraudaient, la privaient petit à petit de l'énergie nécessaire à avancer.

Autrefois, elle se serait réjouie d'aller faire la fête, de chanter et de danser, d'écouter des histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Mais depuis le concile, ses nuits étaient devenues plus agitées, plus tourmentées. Elle se réveillait souvent en sueur, les larmes aux yeux, le front plissé. Les cauchemars, les images de douleurs, de peines et de haine la harcelaient. Elle avait pris 10 ans.

Auprès des autres, elle continuait à faire bonne figure. Le même visage enjouée, la même attitude dévouée. Faire ce pour quoi je suis, faire ce qu'on attend de moi. Voila ce qu'elle se répétait chaque matin depuis son retour du concile.

Et puis, il y avait Tchakok... lui aussi avait bousculé ce qu'elle avait été. Sans trop savoir comment, sans trop savoir pourquoi.


Alors qu'elle préparait ses affaires pour son nouveau départ, ses pensées étaient tournées vers lui. Pour la première fois depuis longtemps, elle arborait un sourire sincère. Timide mais sincère. Il avait dit qu'il venait... tout serait plus facile, du moins elle aimait à y croire. ***


dit :
Tu verras, ça te fera du bien, la fête, tout ça... revoir tes amis...


*** Lilyeth hocha la tête. Avait-elle réellement entendu le discours de la petite créature. Depuis quelques temps, elle était comme sourde à ses murmures de réconfort.

Un nouveau message. Cyan et Cälli se dirigeaient vers le transport. Elle devait passer voir Jeaneudon avant de partir. Puis, elle quitterait Farnya, encore une fois. Sans bien savoir si elle la reverrait encore. ***


 
Cyan

Le Sukra 26 Astawir 1508 à 15h24

 
*** Cyan, depuis qu'elle connaissait Cälli, était heureuse.

Elle aimait partir au gré de ses envies ou des demandes, des appels au secours.
Elle aimait être avec quelqu'un, partager les évènements, les émotions.
Elle aimait prendre soin de quelqu'un aussi, discuter, écouter, câliner.
Elle aimait aimer.

En Cälli, elle avait trouvé un merveilleux compagnon. Il acceptait de se laisser entrainer dans ses aventures. Il la protégeait, réagissait intelligemment face aux divers problèmes qui se dressaient devant eux, savait se montrer courageux. Cyan était fière de lui.

Leur relation intime avait connu des hauts et des bas, comme toutes les relations, mais pour l'instant, Cyan sentait toujours en elle cette petite flamme qui fait qu'on a envie de faire des efforts, de trouver des idées, de puiser dans son enthousiasme pour donner à l'autre l'envie de rester et d'approfondir la relation.

Elle avait donc proposé à Cälli d'aller à Lerth, le fameux sort d'Essencialis l'intriguant beaucoup. Dès qu'il avait dit oui, elle avait pris la route vers les transports némens.
Cälli était bien meilleur qu'elle en magie, il réussissait ses sorts d'endurance plus souvent qu'elle.
Alors qu'elle s'était arrêtée sur le bord du lac, se remémorant d'agréables souvenirs avec le mage, elle le vit arriver, rapidement.

Il lui sourit malicieusement et lui lança en Nelda :
***

Le dernier arrivé au transport némen a un gage....

*** Cyan rit. Elle savait bien qu'elle avait peu de chance de gagner contre lui. Et généralement les gages de Cälli lui plaisaient beaucoup.....

Néanmoins, pour la beauté du geste, elle se lança un sort d'endurance et réussit à le rejoindre à la guitoune.
Là, elle le prit par le bras, comme elle faisait souvent lorsqu'elle était à côté de lui et s'appuya tendrement contre lui.
***


Rhâ, tu as gagné, donne moi un gage...
*** dit-elle en riant bien qu'essouflée.

Pendant que Cälli réfléchissait (ou faisait mine de réfléchir....), Cyan se renseignait sur le prix du billet.
Elle n'avait pas encore assez d'argent, elle s'enquit auprès de son compagnons pour savoir s'il en avait assez pour l'aider. Sinon elle attendrait Lilyeth.

Elle s'entraina un peu au S'sarknesh, qu'elle n'avait pas pratiqué depuis un petit bout de temps et qu'elle ne maitrisait pas encore très bien....

Puis elle se pencha vers Cälli et lui dit d'un air coquin, en Rabaän, qu'il ne comprenait pas
***


Donne moi un cours de ta langue....

*** Ils avaient pris tous les deux l'habitude de se dire des mots doux et/ou coquins dans des langues étrangères, à la fois par jeu et ... par pudeur des sentiments ? ***


 
Tchakok

Le Luang 28 Astawir 1508 à 22h17

 
*** Tchakok jeta un simple regard derrière lui, contemplant la cité de Farnya qui disparaissait derrière lui. D'ailleurs, il remarqua qu'elle s'écartait de manière inexorable à chaque nouveau pas qu'il faisait : surprenant n'est ce pas ? Bref, encore une fois il quittait ce refuge, ou cette prison, c'est selon, pour se lancer les deux pieds dans l'inconnue, pour une raison des plus stupides car guidée par des sentiments qu'il avait pourtant tenté d'enfouir.

En soupirant, il resserra sa pelisse et ajusta son baluchon. Ses affaires étaient encore propre, et il se prit à sourire en pariant sur la durée pendant laquelle elles le resteraient. Il voyait d'ici un voyage de retour à travers colline, marais et désert... Que du bonheur en perspective.

Un nouveau soupire. Il se doutait bien que les motivations de ses "compagnons" étaient un tantinet plus nobles que les siennes et qu'encore une fois, il ferait tâche dans l'assemblée, mais bon... De toutes façons, il y avait peu de chance pour qu'il fasse une boulette avec ses abrutis finis d'étrangers : il ne parlait pas le traître mot de leur langue et n'avait d'ailleurs pas pour optique d'en apprendre ne serait ce qu'un shouïa. Il pourrait toujours faire de grand sourire en paraissant stupide, au moins, il serait à leur niveau...

Ralalala...

Ce n'est pas avec des pieds de plombs qu'il prit place dans le transport Nemen, mais... presque. Déjà, la présence de ceux qu'ils jugeaient comme responsable des mille et un malheur qui avaient pu s'abattre sur la fraternité le mettait relativement mal à l'aise, mais en plus il n'avait que très moyennement confiance dans leur moyen de transport par la voie des airs...

C'est donc relativement taciturne et un peu éloigné de tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une personne vivante qu'il passa son trajet : accoudé au bastingage. Il essayait tant bien que mal de se concentrer afin de comprendre les schémas de pensée de l'érudite ainsi que du prince, et des coups de garces qu'ils se livraient en douce, mais un visage indéniablement familier l'empechait de pousser plus en avant ses investigations... Le fait que la personne concernée soit à peine quelques pas derrière lui n'arrangeait d'ailleurs en rien les choses... ***


 
Lilyeth

Le Matal 29 Astawir 1508 à 13h23

 
*** Lilyeth avait pris le transport dans ce mélange de sentiments. La présence de son amie Cyan la rassurait et lui faisait du bien. Voila bien longtemps maintenant qu'elle avait partagé avec elle son tout premier départ.

Elle souriait de voir les sentiments qui animaient la Grande Omnisciente et le bibliothécaire. Eux, au moins, n'était pas en proie aux pensées qui l'a harselaient. Tchakok avait été le dernier a embarqué. Comme a son habitude, il conservait cette mine maussade que la diplomate avait tant détesté au début, et qu'elle comprenait à présent chaque jour un peu plus.

Il était là, près d'elle. Mais ils ne se parlaient pas. Le peu de mots qu'ils s'étaient échangés ces derniers temps n'étaient pas des plus chaleureux. Mais sa présence la rassurait, sans qu'elle sache bien pourquoi.

Pendant le voyage, elle avait fait bonne figure. Partageant avec Cyan les souvenirs de leurs premières aventures, de la création de la bibliothèque, des projets dont elles rêvaient à l'époque. De tous ceux-là, Lilyeth en avait réalisé bien peu en comparaison de son amie.

Assez tôt, le soir, elle avait quitter ses compagnons pour aller se coucher, sans trouver le sommeil. Tchakok était toujours acoudé au bastingage, le regard perdu dans le vide, les pensées tournées, elle l'espérait, vers elle. Parce que ça lui laisserait au moins un petit espoir pour sortir de la pénombre dans laquelle elle glissait chaque jour un peu plus.

Au matin, un peu plus détendu, elle avait rejoint Cyan au petit déjeuner et l'avait accueillie par un jovial : ***


Bonjour ! Belle matinée !

 
Cyan

Le Julung 1 Manhur 1508 à 02h22

 
*** Cyan était contente qu'ils fassent le voyage tous ensemble, mais elle était surtout contente que Cälli ait demandé pour eux deux, une cabine privée.

Il avait dit qu'ils pourraient ainsi parler à loisir du gage qu'elle lui devait...

Aussi, c'est curieuse et excitée qu'elle rejoignit le mage le soir venu.
***


*** (...) ***


*** Le matin, au petit déjeuner, elle retrouva Lilyeth, des cernes sous les yeux, mais l'air de bonne humeur.
Elles babillèrent joyeusement, se remémorant mille et un souvenirs de leur cohabitation à Oriandre.

Mais bientôt on amorçait la descente vers Lerth, et Cyan se pencha pour apercevoir la Scintillante du dessus.
Hélas, des nuages empêchaient de découvrir la ville.
***


 
Thosen Noril

Le Julung 1 Manhur 1508 à 21h19

 
Thosen était aussi en chemin vers Lerth mais à pieds.
Avait-il encore des pieds d'ailleurs ?

Non il volait.


Alastor dit :
NON Tu ne VOLES PAS !


Peut être pas mais il survolait alors ?

Alastor dit :
TU COURS VITE c'est tout !


Plus vite que le transport nemen qui passait dans le ciel...

Alastor dit :
Hum... oui...


Donc a peine départi de cette impression, incroyablement rapide, Thosen courait... courait-il ?

Alastor dit :
OUI IL COURT THOSEN...


Il avait eu pour intention de prendre comme ses frères et soeurs un lourd navire volant nemen pour rejoindre Lerth, mais quelque chose avait définitivement changé ses plans.
L'érudite juste avant son départ avait chuchoté


Voilà... d'après mes calculs, vous devriez pouvoir faire le tour de Syfaria dans la journée...

Et elle avait commencé à incanter.
Et bien sur, les effets avaient été perceptibles. Incapable de contrôler ses mouvements, plus leste et agile que jamais, deux mots maladroitement articulés de remerciements et ses jambes le portaient déjà à l'autre bout de la cité.
Les sentinelles n'eurent pas le temps de s'enquérir de quoi que ce soit qu'une petite forme sombre non identifiée passait la porte articulant au passage des excuses de bon aloi.

Des mots d'encouragements criés à l'attention de ses frères noirs du corps de magie funeste s'entraînant près de la cité mais en parti éclipsés par l'effet Doppler et Farnya disparaissait déjà.

Il dépassa le commandant d'artillerie avec un grand sourire et baragouina des excuses quant à son impossibilité de monter dans un transport nemen, Stennar n'était déjà plus qu'un petit point sur l'horizon...

Et alors qu'il esquivait d'un bond élégant la morsure d'un chiroptère assoiffé, bien tenté de profiter de l'appel d'air, ou simplement de voyager accroché à son pantalon, il remarqua sur sa gauche le chambellan de l'exploration Arthur Savile. Petit zoom bien futile de sa nouvelle acquisition... le troisième oeil ... et signes de mains amicaux, eux aussi futiles d'ailleurs, à mesure que le point disparaissait sous la cadence infernale de ses bottes.

Ses bottes !!! Coupant son esprit, non sans peines, à l'appel de ses jambes, il fit une pause d'une minute pour refroidir ses semelles.



 
Thosen Noril

Le Sukra 3 Manhur 1508 à 01h54

 
Les cors aux pieds s'amoncelant sans que cela ne le gène outre mesures, Thosen continuait d'avaler les lieues.

Attirant d'ailleurs l'ire de la moitié de la faune corrompue locale.
D'abord effarées, puis curieuses, nombreuses avaient été les engeances du S'sarkh à vouloir gouter au diplomate noir de la Fraternité.

Pêle mêle Arkoniens, Gryots, chiroptère, chiroptères assoiffés, Lysandrus, Kroniades, Mandragoras et surtout loups malfaisants.

Incroyable comme ces si nobles autrefois créatures s'étaient abruties sous l'effet des effluves !
Comment avaient-elles pu espérer arrêter la masse de feuilles tourbillonnantes qui parcourait leurs territoires ?
Sans un soupir, que sa mâchoire hyperactive ne lui aurait pas permis d'ailleurs, il franchissait les obstacles que la route lui imposait sans une pensée pour les fabuleux paysages l'environnant.

Il était d'ailleurs dans un état d'excitation tellement avancé que la moindre pensée lui demandait bien trop d'effort pour qu'il s'en préoccupe vraiment.
Non l'instant présent et ces foutus racines de ces foutus arbres captaient toute sa foutu attention.

Oh ! et puis aussi faire le malicieux devant le dominant de chaque meutes de loups malfaisant rencontrées, qui, voyant son territoire envahi se faisait alors un devoir de le poursuivre sur une petite trentaine de pas avant de pleinement réaliser son erreur.


Alastor dit :
Je t'avais dis de faire attention...


Souriant et resserrant les sangles de son casques alors qu'il passait en dessous d'un massif de petit sapin, il effleura sa joue.
Les deux minuscules coupures que deux grands mâles lui avaient causé renforçaient son impression d'invulnérabilité.
A faire l'inconscient trop sur de lui, à jouer à saute-loups malfaisants, il avait récolté des blessures dignes de celles occasionnées par un chiroptère ivre mort et neurasthénique...


...Il y avait bien trop de forêts dans cette région.. et quelle idée de ne pas entretenir ses routes ! Songea Thosen alors qu'il se relevait pour la dix-septième fois, heureusement atterri après un vol plané de sept mètres sur le tas d'aiguilles de ce qui ressemblait à un sapin, et non contre un tronc comme quasiment à chaque occasions.

Se frottant la tête, il sentit à l'appel du postérieur que son envie irrésistible de courir commençait à diminuer,et que malgré des jambes fourmillantes d'activité, il pouvait permettre à son cœur de ralentir un soupçon la cadence, et même manger un peu.

Alastor dit :

Pour le vomir juste après...


Correct ! Oublions le casse-croûte...
Courant encore sur une dizaine de lieues, le jeune diplomate parvint à la station nemen de Syrinth en fin d'après-midi.
La moitié de Syfaria en une vingtaines d'heures...
Un sourire goguenard sur les lèvres, essuyant la sueur abondante sur son front, massant ses jambes endolories, il décida que c'était suffisant. Les sorts se dissiperaient peut-être entre Lerth et la cité équilibrienne, et la perspective de faire le reste du trajet à une vitesse normale pour arriver en retard ne l'enchantait guère.

Un clin d'œil au garde nemen légèrement inquiété par la fracassante arrivée du jeune tchaë, puis qui d'un haussement d'épaule pensa "entropie", une rapide vérification des horaires de départ et le militaire s'éloigna d'une centaine de pas.

Pas vraiment question de profiter de la journée déclinante pour faire une petite sieste, avisant d'un arbre majestueux et sans racines apparentes, Thosen, à défaut d'autres lieux pour exprimer ses sensations, entreprit d'en faire le tour. De nombreux tours.





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