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Le Sukra 31 Manhur 1508 à 09h37
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| Cette nuit lui avait porté conseil bien qu’elle ne réussit guère à dormir : la contemplation du ciel étoilé l’avait aidée à accepter l’étape supplémentaire qu’elle et Hell venaient de franchir dans leur relation symbiotique.
Hell s’été révélé très attentionné auprès de Sekaï et el en fut touchée.
D’après ce qu’on lui avait appris des Mous, ils ne contrôlaient guère plus la relation symbiotique que les êtres poussière.
Cet isolement dans les montagnes lui avait aussi permis de se rappeler la raison pour laquelle elle était venue ici : c’était pour elle un premier pas vers le monde extérieur, alors qu’elle n’était jamais sortie de la vile de Perth depuis qu’elle y été entrée pas moins de 16 ans auparavant. C’était peut être aussi là le déclencheur de la décharge qu’elle avait reçue de son Mou.
Sekaï regarda Hell se somnolant sur ses genoux :
Quelles étranges créatures que les Mous.
Ils détiennent des pouvoirs que nous mêmes êtres poussières n’osons pas imaginer avoir un jour.
Elle repensa alors à sa quête des pouvoirs mystiques liés au S'sarkh et pensa qu’elle devrait peut être aussi mener des recherches dans ce sens.
Comment avons nous pu vivre sans eux pendant si longtemps ? Et surtout, comment les gens font ils encore maintenant pour vivre sans eux ou les ignorer ?
En essayant de récapituler tout les domaines qu’elle devait exploiter dans ses futures recherches de contemplatrice, elle se rappela que son contact télépathique avec le reste de la faction n’avait guère donné de résultats pour le moment. Il allait donc falloir qu’elle revienne en ville pour offrir directement ses services. Aux intéressés et qu’elle les convainc de son utilité.
Soudain, se tâtant les hanches…
« Comment ai-je pu être assez idiote pour ne pas prendre ne serait-ce qu’une arme avec moi ?
Le trajet et pourtant bien long entre la ville et le pilier poussière°!
Je crois que je vais devoir demander de l’aide à quelqu’un… Si ce n’est pas malheureux : moi un Témoin du S'sarkh vais devoir me faire aider à cause de ma négligence !
J’aurais du emprunter de l’armement à mon école d’entraînement. »
Sekaï se souvient alors qu’elle venait de quitter cette école et que c’était la raison pour laquelle elle ne pouvait plus emprunter d’armes là-haut.
Elle soupira, jeta un dernier coup d’œil sur la vue splendide que lui offrait l’aube dans ce décor montagneux, puis, après avoir jeté un regard anxieux autour d’elle, elle dégringola la pente qui la ramènerait sur le chemin de Perth… ou du moins, le croyait-elle…
Soudain, un message télépathique lui parvient : il provenait de Timeo Benedwal, ancien Contemplateur qui acceptait de lui enseignait les rudiments de son art. La chance lui souriait-elle enfin ?
Dans un premier temps, il allait falloir qu’elle trouve ce personnage, e elle se mis à réfléchir aux mots justes qu'elle allait devoir employer pour lui parler.
La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.
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Le Sukra 31 Manhur 1508 à 14h57
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| Après avoir couru vers Perth pour rattraper le temps perdu, et surtout le fait que Sekaï s’était trompé de direction, elle a fait la connaissance de Tinénä Benedwal. Bien par mégarde, elle le pris tout d’abord pour Tinéno Benedwal, la personne qui l’avait guidée à travers les flux télépathiques de la faction des Témoins, et elle s’était réjouit de voir la personne qu’elle souhaitait aussi rapidement.
Se rendant bien vite compte de sa méprise, elle s’excusa, et faisant preuve de bonté, Tinénä Benedwal accepta d’accompagner Sekaï pour la mener à la rencontre de Tinéno Benedwal.
Malheureusement, après avoir couru dans les montagnes, Sekaï avait le souffle coupé, et ne parvenait pas à suivre son guide.
Se reposant sur un bord de la route pour ne gêner personne dans cet étroit passage, elle en profita pour communiquer télépathiquement avec le Gardien de la Communauté de Perth Thymias, qui l'accueillit chaleureusement et l'invita aussi à venir le rejoindre, ainsi qu'à quelques artisasn recommandé par les soins de Tinéno Benedwal.
La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.
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Le Sukra 7 Jayar 1508 à 12h14
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| Le destin en décida autrement: une nouvelle fois, après être revenue sur Lerth, un contre coup de la symbiose l’assaillit, et elle se retrouva encore au pilier poussière. Mais cette fois-ci, nulle douleur : elle se sentait juste plus forte, comme si son corps avait changé.
Elle pensait désormais être capable d’accomplir les objectifs qu’elle s’était fixée et de montrer au S'sarkh que non seulement les Tydales mais aussi tous les autres êtres poussières étaient capables de s’unir pour passer les épreuves qu’il leur imposait, et notamment la plus grande de ses épreuves : le P'KhenS'sarkh.
De multiples doutes l’assaillaient : elle ne comprenait toujours pas comment elle était arrivée par deux fois au pilier poussière. Elle se demandait si quelqu’un la possédait, et si c’était le cas, si cette personne était bonne ou mauvaise…
Cependant, Sekaï a rapidement laissé de coté les derniers événements incompréhensibles qu’elle a vécu.
Son âme ne semblant plus souffrante, enfin… pas plus qu’avant qu’elle ne perde la mémoire, et Hell l’ayant bien aidé à récupérer, elle investit entièrement son corps et son esprit dans son entraînement, elle n’y pensa plus pour quelques temps.
Après tout, elle faisait désormais parti des Serviteurs de la Vision, et le temps ou elle lassait sa vie reposer sur les autres est révolu.
Aussitôt après avoir vu son maître,le Contemplateur Orol'Nar, elle débuta son entraînement pour être capable de l’accompagner dans ses futurs voyages.
La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.
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Le Sukra 30 Agur 1508 à 23h00
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| Lert, Augur, par une belle matinée d'été. Un cri raisonne dans les rues de la ville. Les passants s'écartent en grimaçant, tandis qu'un grand nelda aux poils hirsutes s'agite comme un dément.
C'était une douleur atroce. D'autant plus atroce qu'elle m'apparaissait comme étant incompréhensible.
Sans que je me doute de rien, cette boule étrange s'était tout simplement fixé à mon cou, comme une tumeur indigeste. Pendant mon sommeil, lâchement, sans prévenir.
J'ai d'abord cru à une maladie étrange, un abcès à crever. Une énorme boule de pue à exploser au plus vite. Alors, j'ai pris une lame, et j'ai appuyé. Le plus fort possible. La douleur est vite devenue insupportable. Et elle, au contraire, était toujours là.
Je comprends seulement aujourd'hui que c'était elle qui souffrait. Mais ce qu'elle ressent, je le ressens. Désormais, c'est clair.
N'empêche qu'à ce moment là, j'ai bien du me résoudre à laisser cette merde en paix. J'ai pesté, grogné, hurlé, aboyé. J'ai laissé courir mes ongles sur elle, frotté comme un dément pour la décrocher, en vain, bien sûr.
Elle souffrait, mais elle semblait rire. Elle souffrait, mais elle semblait s'amuser de mon incompréhension. Et plus je pestais, plus elle usait de ses mille voix, me racontant des aberrations toutes plus ridicules les unes que les autres.
Tu vas me lâcher, saloperie. T'vas voir, t'vas voir comment j'vais te décrocher. Dégage, dégage misérable petite garce, dégage ou j'aurais ta peau. J'AURAIS TA PEAU ! Grrrrr
Plus je hurlais, et plus je réalisais que c'était inutile. Plus je me lamentais, plus je grognais, plus elle gagnait en puissance. Ses voix, nombreuses et innattendues me harcelaient avec toujours plus de vigueur...
Et la sienne, frêle et désabusée, raisonnait parfois sans que je ne la distingue des autres.
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Le Dhiwara 31 Agur 1508 à 20h43
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| Lerth, fin Agur. Le soleil se couche lentement sur une masse au poil hirsute, avachie sur le sol, l'haleine puante, pestant contre une masse étrange, prostrée sur son cou.
J'étais rond comme une queue de pelle. C'était au moins ce qu'il fallait, malheureusement, pour oublier les désillusions de mon combat acharné contre la créature puante qui occupait mon épaule.
Je réalise seulement maintenant que c'était moi qui puait, et elle qui sentait bon. Mais à l'époque, je n'en avais aucune idée. Je n'imaginais même pas pouvoir être à l'origine de tout ce raffut.
De temps à autre, les passants se retournaient en me montrant du doigt. Un garde de la ville essaya bien de me déplacer mais j'ai grogné bêtement et il m'a coller une baffe dont je me suis souvenu très très longtemps, tandis que j'attendais pour faire réparer ma vieille double-lame.
Sur mon épaule, June a ri pendant longtemps, et plus elle riait, plus je gueulais, mais plus je gueulais, plus elle riait. Comme si elle me punissait pour ma rudeur, comme si elle punissait mon insolente arrogance, mon insupportable caractère.
Moi, j'étais paumé. Je ne comprenais pas. Dix jours seulement auparavant, je traversais, la double lame sur le dos, l'arbalète à portée de main, le poignard dans la botte, les alentours de Lerth, faisant mon office de Témoin sans autre talent que celui de nettoyer les environs. Je trouvais peu d'espèce assez stupides pour s'aventurer jusqu'aux abords de Lerth, alors je devais m'éloigner, m'éloigner toujours plus.
Et puis, un beau jour, June est arrivée. Pendant mon sommeil. Mais ça, je l'ai déjà dit. Je n'ai pas compris, voilà tout.
N'empêche que j'étais là, vautré dans ma propre merde, à gerber tripes et boyauds tandis que la population lerthienne me dévisageait comme si j'étais un furoncle de trop sur leur visage. Pas mieux qu'une de ces abominations du S'Sarkh, qu'Il soit loué.
Et moi, je buvais. Juste pour oublier.
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