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Le Merakih 25 Jayar 1508 à 15h40
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| *** Satisfait de s'en être plutôt tiré à bon compte, et peu désireux de rester plus longtemps sous les yeux du Commandant Knïg et de risquer ainsi une nouvelle remontée de bretelles, Bail s'éloigna de ses trois supérieurs aussitôt leur accord donné et se dirigea vers la silhouette encore un tantinet chancelante de l'intendant.
Le père de la tchaë enlevée paraissait être encore secoué par l'aventure qu'il venait de vivre aussi le fantassin essaya-t-il de ne pas le brusquer. ***
Monsieur? Fantassin Bail Likheux! J'ai été chargé par les Commandants Knïg et Stennar de vous ramener chez vous. La bulle noire s'occupe de la suite des événements. Comptez sur nous pour vous ramener votre fille saine et sauve.
***
Petit sourire avenant de Bail. Dont la face crasseuse et les vêtements emplies de la terre dans laquelle il avait dormi devaient laisser une impression plus que mitigée à l'intendant. A moins que ce dernier y devine les traces d'un tchaë d'action. Mais qu'importe, Bail remisa cette inquiétude au placard et tendit un bras pour inviter son nouveau protégé à s'y appuyer.
***
Appuyez-vous sur...
*** Un temps d'arrêt. Et Bail qui pique un fard. La différence de taille ne l'avait pas immédiatement frappée mais elle était réelle. Et offrir son bras à l'intendant, c'était comme obligé ce dernier à marcher le dos courbé et les genoux pliés jusqu'à la ville. En gros une véritable torture où le serviteur ne gagnerait rien d'autre qu'un tour de reins à s'arracher ces derniers petits salopiauds. Bail retira aussitôt son bras et rehaussa son épaule à la place. ***
Appuyez-vous sur mon épaule si vous le voulez, monsieur. Je vous ramène en ville.
*** L'intendant s'exécutant, les deux tchaë cheminèrent lentement vers la porte Ouest de Farnya, laissant derrière eux les soldats de la bulle noire. Après plusieurs minutes de marche, les lumières de la cité perçaient déjà les ténèbres.
Tout autant pour pour rompre le silence gênant dans lequel ils étaient tous les deux plongés que pour satisfaire sa curiosité, Bail posa à l'intendant une question qui lui étaient venue lors de l'intervention du Prince sur le consensus.
***
Dites, monsieur, sauf votre respect, j'ai une question à vous poser. Dans l'intervention du Prince, on voyait bien qu'il y avait quelque chose de plus dans cet enlèvement. Que la personne enlevée était plus que la fille de...
*** Petit coup d'œil inquiet vers Elias. Une hésitation avec la peur d'outrepasser les limites. Puis la curiosité qui l'emporte finalement. ***
Plus que votre fille quoi... Que le prince avait comme qui dirait un intérêt des plus vifs pour votre fille... un intérêt qui n'est pas celui d'un dignitaire pour la fille d'un de ses serviteurs... sauf votre respect, monsieur, hein! | |
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Le Merakih 25 Jayar 1508 à 21h34
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| *** Toufic vit repartir l'intendant Hauser appuyé au bras de Bail (ou plutôt à l'épaule) du petit Tchaë en direction de Farnya.
Bail était couvert de terre, il avait dû faire encore et encore le parcours du combattant avec reptation sous les barbelés.
Décidement le commandant Knïg entrainait ses hommes à la dure...
Et en plus, à voir l'air penaud du fantassin, apparement il s'était fait "enguirlandé". Il n'avait pas dû faire le parcours assez vite, sûrement. ***
*** A peu de distance, Toufic voyait les commandants Stennar et Knïg, ainsi que le mage de guerre Grim discuter entre eux. L'échange était apparemment animé, vu la coloration des joues rouge vif du commandant de l'infanterie. Des choix tactiques étaient en train de se décider... ***
*** Il s'aperçut également que le mage Grim boitillait. Il avait dû encore parcourir des distances importantes à toute vitesse. Il était temps qu'il apprenne à se ménager. La Fraternité avait tant besoin de lui. ***
*** Un petit air lui trotta dans la tête : ***
It's a un long way to Jypska
It's a long way to go
It's a long way to Jypska...
CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre. | |
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Le Vayang 27 Jayar 1508 à 00h47
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| *** Bail avait soulevé un lièvre et il allait lui falloir bien du courage pour le rattraper au vu de la réaction de l'intendant. Un peu gêné par la tournure des événements, sans vraiment savoir que faire, tendre la main pour l'aider à se relever ou le laisser reprendre de lui-même ses esprits, le fantassin resta finalement planté devant Elias, le regardant craquer sans réagir lui-même.
Il lui fallut une bonne minute pour se remettre de son étonnement et oser s'adresser à nouveau à l'intendant. ***
J'ai peut-être mal compris, monsieur. C'est peut-être moi qui ait compris de travers le message du Prince. Qui ait mal interprété... après tout je ne suis symbiosé que depuis peu alors les messages qui tournent dans ma tête, je n'en ai pas encore vraiment l'habitude...
***
Une hésitation. ***
Et quand bien même... si le prince aime votre fille, vous devriez vous réjouir... peut-être l'épousera-t-il?
*** Un tantinet gêné par ses dernières paroles, dont il maudit la naïveté aussitôt qu'elles eurent franchis ses lèvres, Bail se tut et fléchit légèrement, vraiment très légèrement, presque imperceptiblement, les genoux. Sans que le petit tchaë ne prenne ombrage d'ailleurs de ce rappel lassant de sa petite taille, préoccupé qu'il était par la nécessité de faire repartir le tchaë dont il avait la charge. ***
Ecoutez, nous devrions repartir... on ne sait jamais ce qui peut nous arriver quand il fait nuit... surtout quand on est pas à l'abri derrière les murailles d'une ville.
*** Et Bail tendit une main qui se trouvait cette fois à la hauteur adéquate pour aider Elias à se relever. *** | |
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Le Vayang 27 Jayar 1508 à 14h44
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| *** Les deux tchaë se remirent cependant en route sur l'invitation d'un Bail peu désireux de traîner trop longtemps dans les parages. Ils marchèrent en silence plusieurs minutes et virent se rapprocher de plus en plus la porte Ouest de Farnya. Le plus vieux d'entre eux paraissaient encore secoué par ses aventures et son visage fatigué ressassait sans doute les récents événements. Dans leur ensemble. Le second, le plus petit, affichait lui aussi un visage perturbé. Il ne pouvait retenir de fréquents coups d'œil à son voisin, auxquels succédaient immédiatement des hochements de tête chagriné. Quelque chose turlupinait visiblement Bail et il semblait avoir du mal à y résister. ***
Mais... sauf votre respect, monsieur hein... ça ne vous étonne pas que le Prince possède un...
*** Un petit temps pour que Bail se remémorer les termes exacts employés par le Prince lors de son intervention. ***
. .. un portrait de votre fille réalisé par un peintre de grand talent? Ni qu'il mobilise l'ensemble de la bulle noire et une bonne partie de la bleue pour mettre la main sur elle?
*** Le fantassin se tut encore quelques secondes, songeur. ***
C'est intrigant quand même... ou alors c'est une sacrément bonne servante votre fille... sauf votre respect, monsieur hein...
***
Ajouta, presque bafouillant, le petit tchaë qui réalisa que ses paroles pouvaient être mal interprétées. ***
Et loin de moi l'idée de remuer le couteau dans la plaie mais... il a donné 2000 girasols sans sourciller... ce n'est pas rien quand même.
*** Bail se tut définitivement, scrutant la réaction de l'intendant. A ce même instant, les deux tchaë passèrent la porte de Farnya et firent leurs premiers pas dans la cité. A l'abri du danger. Ce dont ne s'aperçut absolument pas Bail obnubilé qu'il était par le désir d'apprendre ce qu'il en était réellement de la relation d'Eirine et du Prince. Avec l'objectif unique de savoir la vérité. Et qu'importe que l'intendant en paraisse tout secoué, dans l'esprit du petit tchaë, c'était justement le fait de ne pas savoir qui devait le ronger. L'idée qu'un tchaë préféra vivre dans le déni ou l'ignorance ne l'effleura pas. *** | |
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Le Sukra 28 Jayar 1508 à 11h22
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| *** L'intendant manqua s'étouffer en écoutant les propos du fantassin. ***
J'ignore tout au sujet de ce tableau dont vous parlez...
Quant à la Bulle Noire.....grâce à sa "discrétion" ce ne sont pas 2 000 Girasols que j'ai dû donner mais 4 000. Et ce n'est pas le Prince qui a payé. Il m'a aidé à rassembler la somme, mais c'est bel et bien mon argent qui est parti dans ce sac.
Sinon je peux vous assurer, je n'ai jamais été au courant de cette soit-disant relation que vous prêtez à ma fille avec le Prince...et s'il s'est occupé de mobiliser du monde c'est parce qu'il voulait montrer qu'on ne s'en prend pas à son personnel impunément, c'est tout.
Maintenant je veux rentrer au Palais et me reposer....je n'en peux plus de toute cette affaire.
Ma petite Eirine....
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*** Au même moment sur les berges du lac, les deux individus suivis par Dardalion après avoir parcouru plusieurs lieues vers le Nord, bifurquèrent vers l'Est et la cité.
Ils revinrent sous les murs de Farnya et déployèrent un grappin afin de faciliter leur escalade. Ils allaient revenir en ville discrètement.
Le voleur resté seul, lui, poursuivait son chemin tranquillement avec le butin. Plus personne n'étant sur ses talons il avait même omis de se camoufler de nouveau. Il se pensait à l'abri. *** | |
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Le Sukra 28 Jayar 1508 à 21h43
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| *** Bail Lihkeux avait maintenant raccompagné l'intendant à Farnya.
Puisque ce dernier était maintenant en sécurité derrière les solides murailles de la ville, la poursuite des malfrats pouvait commencer. ***
*** Toufic s'adressa mentalement à son supérieur : ***
o0 Commandant, vous avez des nouvelles du Lieutenant Dardalion ? Leur destination a-t-elle été localisée ? 0o
*** Toufic se résuma pour lui-même la situation : ***
« Il y avait 3 objectifs immédiats :
1) récupérer Eirine
Notre mission première, celle demandée par notre Prince.
2) récupérer la rançon
Afin de la restituer à l'intendant Hauser
3) Repérer et mettre hors d'état de nuire cette fameuse "Dague Rouge"
Le devoir de la Bulle Noire d'assurer la sécurité de la Fraternité. »
CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre. | |
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Le Dhiwara 29 Jayar 1508 à 00h24
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| *** Les deux tchaë avaient poursuivi leur chemin dans le silence, attaquant le pavé de Farnya l'un avec tout l'épuisement et le désespoir du monde et l'autre agacé par les dénégations insensées de son compagnon. Le plus petit d'entre eux jetaient d'ailleurs de fréquents coups d'oeil frustré au tchaë qu'il devait protéger et l'on lisait sur son visage les marques d'une incompréhension confinant au mépris.
Plusieurs fois, alors qu'ils empruntaient une nouvelle rue ou croisaient un noceur nocturne, Bail faillit reprendre le fil de ses interrogations sans toutefois que les mots ne dépassent le stade de l'intention. Elia travaillait après tout pour le Palais et il n'était personne pour lui remettre du plomb dans la tête. Quand bien même cela lui parût aussi nécessaire que de faire admettre à ses parents qu'ils avaient tout fait pour ne jamais le voir grandir. ***
Fou ce que les tchaë sont prêts à gober pour ne pas avoir à regarder la vérité en face...
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Cela lui avait échappé. Un murmure sourd, à peine articulé, qui s'évanouit dans la nuit aussitôt les lèvres franchies. Le fantassin ne prit cependant pas la peine de regarder si l'intendant l'avait entendu. Ils étaient en effet arrivé à destination et se tenaient maintenant devant la grille derrière laquelle des gardes étaient en faction.
Bail leva les yeux pour regarder Elias. ***
Nous sommes arrivés, monsieur. Voulez-vous que je vous accompagne jusqu'à la porte de votre chambre ou y parviendrez-vous seul?
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Derrière la façade de politesse que Bail essaya d'imprimer à ses paroles percèrent, à peine cachés, les relents d'une colère retenue. *** | |
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Le Dhiwara 29 Jayar 1508 à 15h11
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| Dardalion regarda les deux criminels sortir leur matériel d'escalade avec angoisse.
Lyriel dit :Eh bein, t'es pas dans la merde !
<< Ouai, pour une fois, je suis d'accord avec toi. >>
En effet, le mou avait vu juste, Dardalion n'avait jamais escaladé un mur de sa vie, ni quoi que ce soit d'autre :
Si les deux ravisseurs passaient de l'autre côté du mur, Dardalion ne pourrait surement pas les suivre, à moins qu'ils laissent le grapin en place, et encore.
.oO Commandant, les deux individus sont revenus vers la ville, il compte y entrer en escalandant le mur. Il y a très peu de chance que j'arrive à les suivres.
Il faut impérativement que quelqu'un soit en mesure de prendre le relais une fois qu'ils seront de l'autre côté. Dans les rues de la Farnya, la filature sera facilitée Oo.
En repensant au message qu'il avait envoyé au commandant Stennar quelques minutes plus tôt, quand il avait comprit ce que prévoyait les ravisseurs, Dardalion espéra qu'il y avait encore des symbiosés dans Farnya. Avec un peu de chance Dryvly s'y trouvait.
L'artilleur porta de nouveau son attention sur les deux Tchaës qu'il suivait depuis un moment. Dans quelques instants, le grapin serait en place. Dans quelques instants, il ne pourrait plus rien faire. | |
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Le Dhiwara 29 Jayar 1508 à 18h49
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| *** L'intendant Elias signifia à Bail qu'il pouvait le laisser ici. Les gardes du palais prendraient le relais pour l'emmener jusqu'à ses appartements. ***
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*** Du côté des remparts de la ville, les deux voleurs suivis par Dardalion avaient commencé leur ascension. Ne se doutant apparemment pas qu'ils étaient observés. ***
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*** Plus loin dans la plaine qui mène au bord de mer, le voleur qui avait le butin était tranquille. Personne n'avait réussi à le suivre, il en était certain. Son camouflage et ses nombreux changements de direction semblaient avoir été efficaces.
L'individu masqué commença à enterrer le sac bourré de Girasols. *** | |
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Le Luang 30 Jayar 1508 à 00h19
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| Stennar fut interloqué par la pensée qu'il venait de recevoir.
.o0 Dardalion, beau travail. Je vais voir si Dryvly est disponible. Sinon je les suivrait moi même. Reste en poste jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus te voir partir et reviens sur l'autre qui est partit avec les Girasols. Si tu le retrouves, on pourra déjà récupérer l'argent. 0o.
Stennar se retourna vers Knïg.
Knïg, il faut que tu contactes Dryvly pour qu'elle prenne en filature les deux voleurs. Apparemment ils sont aux remparts au nord de la ville et ils l'escaladent. Dardalion ne peut les suivre donc ta recrue devra les suivre. Elle est assez discrète.
Si elle ne peut, je le ferais.
Quand aux autres, il faut commencer à marcher vers le nord. L'un des ravisseurs est partit enterrer l'argent. D'après Dardalion, il ne semblait pas avoir de mou. Il faudra juste l'appréhender sans le tuer. Après une ou deux petites manipulations, il nous racontera tout jusqu'à son enfance... Et par la même occasion, on récupèrera les Girasols de la rançon.
Ces abrutis se sont mis en tête de ridiculiser la Bulle Noire. Nous allons leur prouver le contraire en détruisant leur groupe. D'içi peu de temps, la Dague Rouge ne sera plus.
Le Commandant termina son petit discours avec un hochement de tête déterminé en regardant l'assemblée.
Je vais me poster à la porte de la ville. Knïg, tu me tiens au courant que je puisse soit aller continuer la filature, soit vous rejoindre si Dryvly peux prendre la suite.
Pour la Fraternité mes Frères.
Le Commandant tourna les talons en saluant le Général et les autres hauts gradés. Il marchait avec le regard déterminé et dur, vers la porte de la cité.
Les choses bougaient enfin.
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