Les Mémoires de Syfaria
La Région de Farnya

L'été en pente raide

Hauts rêvants et haute montagne
Page [1]
Détails
Sujet lancé par Penthésilée
Le 27-06-1508 à 22h32
18 messages postés
Dernier message
Posté par Mraw'La,
Le 06-07-1508 à 08h54
Voir
 
Penthésilée

Le Vayang 27 Jayar 1508 à 22h32

 
Penthésilée a attendu ses compagnes et compagnons d'aventure une nuit et une journée devant la maison du coche, drôle de bâtisse tchae située près des portes Est de Farnya. Lorsqu'ils arrivent enfin, elle les salue rapidement puis s'engage dans le sentier sinueux de la vallée.

Elle progresse camouflée, désireuse d'ouvrir la voie à ses ami(e)s afin de se rendre vraiment utile. Mais tout en cheminant, elle repense aux aléas de sa première visite dans la cité rouge et se demande finalement si... la ville, ou les villes en général, sont bien faites pour elle !

Cette volonté de marcher devant, de repérer les dangers, de surprendre et d'informer sans se faire voir... cette volonté d'avancer seule, finalement, même si la jeune nelda aime la compagnie des siens... d'où vient-elle ?

Penthésilée adore battre la campagne. Elle n'aime pas les pavés, les murs, les maisons, les lieux clos ; seules les tours trouvent vraiment grâce à ses yeux, parce qu'elles sont une invitation à voir mieux, à voir bien, à voir loin. Elle marche souplement et silencieusement sur la route de montagne qui s'élève vers un premier col avec... jubilation ! Il n'y a personne, ni gens... ni monstres. Rien que le bruit de l'eau qui ruisselle en torrents menus, et les cris des animaux cachés. Comme elle.

Quant à la vue...




L'éclaireuse hume l'air avec avidité, inspirant l'atmosphère pure dénuée des odeurs délétères de la civilisation. Elle n'a pas d'armure. Le vent joue dans ses poils et sa queue danse comme celle d'un écureuil affolé. Elle se demande un instant fugace si le troisième monde promis par les rêvants... ce n'est pas ça : une sorte de Syfaria, mais sans villes ni S'sarkh. Un monde brut, une nature sauvage et préservée. Quelque chose qui ressemble aux jardins entraperçus dans le cratère surplombant Farnya, mais en plus vaste et moins corseté...

Un lieu où l'innocence perdue serait retrouvée.
Retrouvée...

Une onde d'animalité parcourt le corps et l'esprit de la nelda, qui émet un rauque grondement de plaisir. Pour un peu, son mou la gênerait. Elle réprime une pulsion de morsure à son encontre, comme s'il venait de passer du statut de symbiote à celui de parasite. Achille doit s'en apercevoir, car il disparait sans demander son reste. Penthésilée se sent en harmonie avec son environnement ; chose qu'elle ne perçoit jamais en ville.

Accélérant le pas, elle joue à la louve, optant pour une course à quatre pattes quand la pente devient suffisamment forte. C'est grisant !

Un peu dangereux, aussi.




Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Mraw'La

Le Sukra 28 Jayar 1508 à 07h50

 
***
Mraw'La était sortie de la ville la veille,
Partagée.

Elle était quand même contente de retrouver Penthésilée,
Elle lui manquait beaucoup.
C'était pratique pour la chasse ou les voyages cette capacité à se cacher derrière tout et n'importe quoi, mais en même temps elle aurait préféré la voir plus souvent.

A l'entrée de la ville, encore une fois la voix de son amie lui était arrivée aux oreilles sans qu'elle ne sache d'où elle venait.
Elle n'avait plus qu'à s'assoir sur l'herbe en attendant ses autres compagnons.
Léonal, fidèle à lui même, jetait des coups d'oeil apeuré derrière lui.

Comment avait pu se passer son séjour en ville à lui ?
Elle espérait qu'il ne s'était quand même pas caché derrière quelque chose pendant tous ses jours sans sortir le bout de sa truffe. Qu'il avait pu apprécier, au moins un peu.

Pour l'heure son comportement l'inquiéte un peu quand même, et elle finit par regarder tout autour d'elle aussi.
Tout autour d'elle, au ras du sol.
Pas de tchaës armés jusqu'aux dents...

Une patte, énorme.
Deux.

Elle lève la tête, absolument ravie.

L'Equilion est là.

L'immense animal l'aime bien, à elle,
Elle ose se le dire,
Tout doucement,
Juste une fois.

C'est la première fois que quand elle part, quelqu'un la suit.

Savez vous ce que ça fait ?
Tout chaud, tout froid,
Des papillons dans la tête,
Des guilis dans le ventre,
Des fourmis dans les pattes.
- Oups, elle essaie d'arranger un peu la fourmilière détruite par ses piétinements. Pourvu que personne ne l'ait vu... -

Enfin, en tout cas, c'est super chouette.
Le fait qu'il soit immense, gros,
Qu'il ait un oeil torve,
Qu'il sent un peu l'eau croupie,
Peu importe, peu importe,
A ses yeux c'est le plus beeel animal de tout Syfaria.

Sourire et papillotes.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Penthésilée

Le Sukra 28 Jayar 1508 à 17h36

 
Après plusieurs dizaines de kilomètres de marche et de course alternées, Penthésilée croise trois individus assez divers : un nelda, un tchae et un tydale qui voyagent ensembles en direction de Farnya...

Elle bondit derrière un fourré et les regarde passer : ils arborent des tenues aux couleurs de la Confrérie des Six. Sans doute des marchands, même s'ils ne semblent pas accompagner de caravane. La jeune nelda prend connaissance de leurs identités, désireuse de les interroger sur l'état de la route au-delà de la plage qu'elle va bientôt rejoindre, aux environs du village de Verkit. Mais pour l'heure, elle demeure dans l'ombre, car elle est seule et en position de faiblesse.

Elle leur enverra un message mental... mais plus tard.

Lorsqu'ils ont disparu, l'éclaireuse reprend sa progression. L'espèce d'ivresse ressentie quelques heures auparavant s'est estompée, la laissant pensive et un zeste embarrassée : est-ce donc cela, l'attrait de la bête ? Est-ce donc... si mauvais ? Si dangereux ? Elle en doute, soudainement : elle s'est simplement sentie à l'aise, en parfaite harmonie avec son environnement, pleinement dans l'instant. Loin de toute considération religieuse ou philosophique, elle ne voit pas en quoi cette sensation primale pourrait être un problème. En fait, elle retenterait bien l'expérience... si elle contrôlait le phénomène !

Mais à qui pourrait-elle bien en parler ?

Bien qu'elle ralentisse, Penthésilée a vite fait de retrouver la jolie baie, longée d'une plage en arc de cercle et bordée de montagnes, où elle a rencontré l'artisan Aktarion, membre de la Fraternité du Désordre. Cette fois, le paysage est vide de toute personne civilisée : à perte de vue, la jeune nelda ne voit que la mer, le sable blanc, quelques rochers et les massives montagnes dont les pieds baignent par endroits et plongent directement dans l'eau ! Comment peut-on préférer les villes à ce genre d'endroit ?




Posant ses affaires dans les herbes hautes du dernier cordon dunaire avant l'estran, la nelda enlève sa tunique et commence à courir vers l'eau, allongeant la foulée en grands "splach" espacés pour ne pas ralentir lors qu'elle atteint les flots !

Finalement, un dernier bond spectaculaire la fait plonger entièrement et pendant quelques secondes, on ne voit en surface que sa queue étalée en corolle comme une énorme méduse paresseuse environnée de bulles...


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Narrateur

Le Dhiwara 29 Jayar 1508 à 11h25

 
Au petit matin du 29 Jayar, avant l'aube, c'est un curieux trio de tchaes qui réveille les quatre neldas assoupis aux abords des portes Est de Farnya, non loin des remparts et de la maison du coche :

Il y a là un petit personnage rabougri au nez chaussé de bésicles qui tient un grand livre, un capitaine de la garde municipale de la ville rouge et un artisan d'allure bonhomme mais peu rassuré...

C'est la voix haute et claire du capitaine, armé d'un tromblon chargé mais pour l'heure pointé vers le sol, qui sort définitivement Mraw'La, Léonal, Tasha et Sioban du sommeil. Il parle un nelda très correct, avec une inévitable pointe d'accent local :


Neldas !

Vous venez de transiter dans notre bonne ville de Farnya et avez été avisé par un message princier de nos lois essentielles concernant le commerce !

En particulier : il est absolument interdit aux étrangers d'acheter toute arme à feu et munitions associées sur le territoire communal ! Nos marchands, bien évidemment, n'ont pas l'autorisation de vous vendre de telles armes !

Or, un témoignage précis et les aveux d'un armurier soupçonné de trafic désignent le dénommé "Léonal" comme suspecté dans l'achat prohibé d'un tromblon, d'une paire de pistolets et de munitions variées !

En conséquence, je suis mandaté par le Prince Ethan Gorgo pour fouiller vos affaires, à vous tous, ici et maintenant, afin que l'acte d'accusation soit frappé de nullité ou commué en arrestation immédiate !

Tout refus, acte de rébellion ou tentative de dissimulation de votre part seront considérés comme un acte de guerre et traités comme tel.


A ces mots, le capitaine lève le bras : les quatre hauts-rêvants entendent alors toute une série de cliquetis variés et, levant les yeux, aperçoivent une bonne trentaine de canons divers - tromblons, mousquets, arquebuses et autres fusils à poudre - pointés sur leur petit groupe depuis les meurtrières et les créneaux des remparts...

 
Léonal

Le Dhiwara 29 Jayar 1508 à 12h52

 
FrankyZ dit :
MAIS T'ES VRAIMENT CON COMME UNE VALISE ! !


Hein ? Quoi ? Mais de quoi tu paaaAAHHHHHHH !

Léonal bondit comme un diable de sa boite lorsqu'il aperçut le peloton modèle réduit qui braquait un nombre indéterminé (mais beaucoup trop élevé à son goût) de canons sur ses compagnons et lui. Comme il le redoutait depuis le début de son voyage, les choses allaient (encore) s'envenimer par l'action ineffable de sa légendaire maladresse - bien que d'ordinaire il était le seul à pouvoir en pâtir, FrankyZ mis à part.

Achat prohibé ? Mais non voyons, le petit bonhomme m'a assuré que c'était parfaitement légal selon l'article 47-c, alinéas 8 bis du Code Mercantile de la Fraternité du Désordre !

Impeccablement formulé dans son esprit, les mots ne passèrent toutefois pas la barrière de sa bouche car Léonal restait malgré tout conscient d'une certaine malversation dans la transaction effectuée la veille. Sur le moment, le sourire matois du commerçant ne l'avait pas trop alerté (Léonal pensait que "matois" était le plus proche synonyme de "tchaë" dans le dictionnaire), tout comme il avait trouvé probable qu'une échoppe se dessine entre deux cartons, au fond d'une ruelle humide et mal éclairée.
Enfin quoi, tout le monde n'a pas les moyens de posséder un lieu de vente sur l'avenue principale !


Je... euh... mais...

Pourquoi le brave armurier l'avait-il ainsi vendu auprès de la garde ? Léonal avait payé le prix fort pour ce qu'il avait acheté, en toute honnêteté, après une séance de marchandage presque épique.
Trop paniqué pour laisser son cerveau remonté le fil logique de l'illégalité flagrante, le Suivant tenta en revanche de museler la voix de la Bête qui bailla paresseusement au creux de sa poitrine et qui ouvrit un œil en grondant, l'air de rien, pour évaluer ses chances de faire du porridge de tchaë pour se sortir de là. Au cas où quoi.
Puis elle haussa les épaules et se rendormit, faisant disparaître ainsi toute la courageuse colère de Léonal.


« Tchaës vachement beaucoup. Dormir encore chouilla avant manger. »

Le sentiment grandissant de violence dut à l'impression inexacte d'avoir été le dindon de la farce abandonna donc subitement Léonal. Ses babines s'abaissèrent, son poil se lissa comme sous l'effet d'un savon adoucissant, et ses yeux retrouvèrent cet éclat inoffensif propre à ceux qui sont trop naïf pour croire qu'un Gambol est vraiment mal intentionné.
Enfin, pitoyablement, le Peureux geignit :


Mais c’est pas ma faute à moi. Je savais pas aussi.

 
Sioban

Le Dhiwara 29 Jayar 1508 à 14h19

 
Et voila. Comme elle l'avait annoncé à ses amies, la Carnine c'etait vraiment pas fait pour elle.

La gueule en vrac, le museau desséché, les yeux injectés de sang, la tête comme un ballon de baudruche, Sioban s'était endormie la veille comme elle l'avait pu, pestant contre l'herbe qu'elle supportait si mal.

Oh, certes, Mrawou avait eu une bonne idée en la faisant fumer juste avant de traverser la ville. Elle n'avait pas eu cette angoisse, cette colère, cette folie, qui la tenait habituellement face à d'autres races.

Et...elles avaient passé un bon moment, il fallait bien le reconnaitre.
Cette rencontre avec l'equilion, qui l'avait meme suivit jusqu'en dehors de la ville, ces beaux jardins, cette tchae un peu folle qui prétendait avoir plusieurs centaines d'années...

Mais la, alors que son corps en subissait le contrecoup, la peur, la colère, l'angoisse, ....revint puissance 10.

Son poil se hérissa, ses babines se plissèrent pour montrer des dents aiguisées et un sourd grondement monta de sa gorge. Les griffes sorties, elle n'attendait qu'un signe hostile pour se jeter au cou de celui qui semblait être le chef.

Quelle idée de réveiller ainsi les gens, aussi , hein?!


 
Narrateur

Le Dhiwara 29 Jayar 1508 à 23h27

 
Le capitaine reprend d'une voix raidie à l'intention de Léonal :

"C'est pas ma faute", "je savais pas"...
Ce n'est pas à moi d'en juger, monsieur. Seuls m'importent les faits.

Veuillez me restituer les armes et munitions susmentionnées, et me suivre. Vous êtes en état d'arrestation. Si vous obtempérez, vous éviterez à vos compatriotes une fouille désagréable, ainsi que le partage d'une peine qu'apparemment, vous êtes seul à mériter.
Vous éviterez surtout un bain de sang.


Regardant les trois compagnons de Léonal :

Si vous n'avez rien à vous reprocher, je vous suggère de ne pas interférer.

 
Penthésilée

Le Luang 30 Jayar 1508 à 12h05

 
Après trois jours de baignade et de promenades variées sur les sentiers de bord de mer et de montagne, Penthésilée commence à se lasser non de l'endroit ni de la solitude, mais de l'attente de ses compagnes et compagnons d'aventure. Mais par les Quatre, qu'est-ce qu'ils font ??

La jeune nelda n'ose pas les re-contacter pour une énième fois. Sioban et Mraw'La savent très bien où elle est, alors, si elles tardent à venir sans l'abreuver de nouvelles particulières, c'est qu'elles trainent et voilà tout ; la symbiose a ceci de magique qu'on ne s'inquiète plus pour ses proches... au moindre soucis, hop ! Un coup de mou et c'est réglé ! Plus de mauvaises surprises !

Sur ces considérations rassurantes, Penthésilée décide de poursuivre son travail d'éclaireuse . Elle assure son sac sur ses épaules, vérifie qu'elle n'oublie rien et après un dernier regard nostalgique à la belle plage qu'elle aurait voulu découvrir en compagnie de ses amies, elle reprend la route pavée en direction d'Oriandre.

Tandis que la voie monte progressivement dans les montagnes et se réduit à un chemin de terre à l'approche d'un premier col, la guerrière toujours camouflée remarque un village au loin, vu d'en haut : Verkit. A cette distance, difficile de voir s'il est le centre d'une activité intense, ou s'il dort ; en tout cas, on ne voit pas âme qui vive à ses alentours immédiats. Elle remarque aussi la présence d'un tisseur de rêve, assis sur un gros rocher de moraine, fort occupé à tirer sur sa pipe au milieu des insectes et des fleurs innombrables en cette saison chaude. Il ne voit pas la nelda, ou fait mine de ne pas la voir, et elle passe à une dizaine de pas sans qu'il ne réagisse.

Après une bonne matinée de marche, parvenue à un second col, Penthésilée - qui s'est finalement décidée pour la voie sud - remarque que la route redescend vers une langue de terre : à gauche, une étendue d'eau - grand lac ou ria ennoyée - se dispute l'espace tourmenté avec la montagne et à droite, l'océan s'étend à perte de vue.

L'éclaireuse se dit qu'en bas de pente, la vue doit être magnifique, mais que l'endroit est aussi parfait pour une embuscade : une fois la route engagée, il n'y a pas d'échappatoire sur les cotés !


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Mraw'La

Le Luang 30 Jayar 1508 à 17h54

 
***
Mraw'La regardait avec amour l'Equilion - qui n'en avait pas grand chose à faire.
Postée de l'autre côté de ses grandes papattes, elle n'avait pas vu la scène.
Entendu, tout au plus, et encore, pas tout.
Ca allait trop vite.

Elle sentait juste l'embrouille arriver,
Comme quand on renifle du poivre,
Ca monte, ça pique le nez !
Mais elle avait beau éternuer, là ça picotait toujours.

Enfin, elle se disait qu'elle était mieux cachée que jamais,
Et qu'elle n'avait qu'à demander simplement à son esprit de réfléchir au bon comportement à adopter.
Mais son cerveau est pire qu'un bon fromage au soleil,
Et refuse de manière catégorique de réagir.
Il n'y a que ses jambes qui y parviennent, mais dans un tremblement inutile.
Ce mouvement s'accélère lorsque l'imbécile s'aperçoit qu'elle est nullement cachée sur les côtés, et que sur un des deux pas mal d'armes la regardent.

Elle aurait pu tenter un super coup,
Mais finalement être dans la même situation que les autres l'arrange assez.

Toussotement.
***


Mais où vous voulez l'amener On doit venir avec lui hein Aussi vous avez des copains vous vous aimeriez pas qu'on les amène loin de vous Léonal c'est notre compagnon de voyage, mais aussi notre ami on peut pas le laisser on peut pas hein, vous comprenez Il a besoin de nous, et nous aussi de lui Et vous savez on a de l'argent hein on a de l'argent, c'est une question d'argent Mais il faut pas nous séparer c'est tout Ah non non s'il vous plait il faut pas nous séparer Au moins qu'une personne aille avec lui hein On va rien faire on est pas méchants mais il faut pas nous séparer c'est tout On fera ce que vous voudrez.

***
La tirade est ponctuée de gémissements, et Mraw'La devient de plus en plus pitoyable au fur et à mesure de son récit.
Elle s'affaisse, se dégrade, ses poils se couchent, ses oreilles aussi, son nez coule, ses yeux tombent.
Elle sent qu'elle en fait trop.
Ou pas assez.

Pas assez hein ?
Dans sa tête murissent des milliards de mensonges plus nuls les uns que les autres,
Elle les garde, au frais, en attendant la réaction du chef.

Encore un gémissement, ça mange pas de pain.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Léonal

Le Luang 30 Jayar 1508 à 23h07

 
De l'argent ? De l'argent ? Mais bien sûr ! La petite avait raison ! Si Léonal avait bien apprit quelque chose au cours de son enfance c'est que l'argent ne fait certes pas le bonheur, mais il permet de le louer pour quelques heures. De mémoire, pas une situation de crise n'avait put résister bien longtemps à l'étalage de quelques piécettes rutilantes précipitées avec flegme et assurance dans la main d'un esprit agité. Ça se faisait dans le commerce, ça se faisait dans la garde, en politique, en guerre, chez le boulanger et même quand un mari peu vertueux surprenait sa femme au lit avec ce qu'il prenait encore quelques secondes plus tôt pour son meilleur ami.
Ouaip, l'argent achète pas mal de chose, et parfois même, des gens.


FrankyZ dit :
OOUUH DITES-MOI QUY VA PAS L'FAIRE.


Le corps de Léonal se redressa d'un coup sous le poids de son assurance nouvelle, comme s'il avait été monté sur un ressort. Il ouvrit les épaules, remonta un peu le menton et bomba inutilement le torse avant de se frotter les mains d'un air de conspirateur stagiaire. Le nelda s'approcha du petit chef d'un air qu'il croyait être de rien, en fixant ses yeux, son visage fendu par une grimace de marchand. Après tout, il ne suivait pas Grior pour rien, et il comptait bien faire honneur à la réputation de marchand sibyllin de l'Ordre des Hauts Rêvants.

Bain de sang ? Peine ? Etat d'arrestation ? Voyons monsieur l'officier - c'est une très jolie médaille que vous avez là, si si, je vous assure -, ne serions-nous pas comme qui dirait en train de tirer quelques conclusions hâtives d'une situation qui, je le reconnais au premier abord peu paraître étrange et en désaccord avec certaines moeurs locales - au combien appréciables d'ailleurs, vos coutumes idéologiques sont formidablement novatrices et agréablement surprenantes pour ne pas dire qu'elles frôlent le génie, purement et simplement -, va s'expliquer j'en suis sûr d'une manière appropriée et drastiquement respectueuses des lois et règlements en vigueur dans votre partie de Syfaria. Comprenez, je vous prie - mais sachez aussi que je vous respecte en qualité d'individu et qu'en tant que tel je ne vous force en rien à prendre compte de mes explications, bien qu'une pareille attention pourrait dissiper tout malentendu et nous porter, votre escouade et ma caravane, au devant d'une relation courtoise et, pourquoi pas, amicale - qu'aucun de nous - et surtout pas moi, car quiconque me connaît un minimum sait que je suis l'honnêteté personnifiée, véritable allégorie de la vertu - n'a commis d'infraction à Farnya - douce ville aux accents charmants d'exotisme - puisque nous fûmes personnellement avertis par le maire de la conduite à observer - nous avons d'ailleurs rencontrer Thanakis, une femelle superbe, qui nous a fort instruits de vos coutumes et qui, par ses nombreux égards, nous a conduis à honorer votre faction de la meilleure des façons qui se puisse être - aussi serions fort rebelles d'essayer de contourner la décence - or, vous pouvez constater de vos yeux vrais qu'aucun de nous ne présente de sincère danger pour votre intégrité physique et morale, nous ne sommes que des voyageurs, des marchands dont la bourse s'est alourdie au cours du voyage et qui ne désirent que s'acquitter du devoir souverain de partager nos valeurs de l'économie aux peuples que nous rencontrons, bien désireux de nous affranchir du mensonge confraternel qui place les aveugles d'Amody au dessus des lois du libre échange et du commerce équitable.

S'accroupissant de manière à ce que sa bourse gonflée se retrouve à hauteur des yeux du chef tchaë, Léonal poursuivit sur le ton passionné d'une victime innocente et qui entend bien chercher réparation partout ailleurs qu'ici.

Alors oui, monsieur l'officier, si vous pensez que l'on peut-être accusé d'avoir respecté votre peuple et votre culture, je plaide coupable. Moi qui souhaitais mettre mon argent et mes marchandises à disposition des citoyens de Farnya, je prends sur moi votre sanction s'il le faut mais vous commettez une grave erreur car les innombrables pièces qui menacent de faire craquer le tissus de ma bourse resteront désespérément enfouies dans les ténèbres du gaspillage. S'sarkh, quel gâchis !

Le dos de sa main gauche percuta un peu trop fort son front, mais l'effet était là, tandis que la droite saisissait avec émotion une poignée de Girasols sous le nez du petit personnage.

 
Narrateur

Le Luang 30 Jayar 1508 à 23h30

 
L'idée de Léonal n'est pas mauvaise, en soi. Mais le Suivant de Grior ne saura jamais, en la circonstance, si elle est appropriée ou non... car le Capitaine Elnath, de la garde municipale de Farnya, est accompagné d'un Grand Témoin, sociétaire de la Loge du Serment, et d'un artisan-armurier renommé : qu'il soit corruptible ou pas, il est clair que le noiraud ne va pas se laisser acheter sous les yeux de ses deux frères bleu et rouge...

Un bref instant, une lueur meurtrière passe dans les yeux du militaire et son bras levé frémit : comme il serait simple d'envoyer la mitraille et de fouiller les cadavres de ces quatre insolents ! Oui mais voilà : s'ils sont innocents ? L'affaire fera grand bruit et on lui cherchera des poux !


Cela n'a que trop duré. Frère Durmelin, veuillez procéder à la fouille. Je ne m'intéresse qu'aux armes prohibées, le reste n'est pas mon affaire. Vous officierez sous le regard du Témoin Poncalec, et sous la protection de mes artilleurs. Exécution.

Puis il se répète dans sa propre langue. A ces mots, le tchae artisan-armurier s'avance et, avec une certaine timidité, commence à regarder les sacs et les ballots des voyageurs...

 
Narrateur

Le Matal 1 Julantir 1508 à 23h08

 
Personne ne s'interposant, ne le repoussant ou ne le menaçant, le nommé Durmelin n'est pas long à dénicher une paire de pistolets de duels, un tromblon et différentes munitions dans les affaires des deux mâles. Le tout est flambant neuf et de qualité irréprochable.

L'artisan spécialiste observe attentivement chaque article et se fend d'un commentaire technique précis et sans ambiguïté. Ainsi, à propos de la paire de pistolets, il dit :


Ces armes proviennent de la manufacture Lampol, frère Capitaine. Voyez, elles ont le poinçon de la maison, et l'arquebusier Pagneux a signé son travail au talon de la crosse. Du bel ouvrage, bien de chez nous...

A propos du tromblon :

Mmhhh... ce fût a été coulé dans les forges de maître Mantoux, et la mécanique est l'œuvre du dépanneur Lépangh : la détente en laiton, c'est signé ! La partie boisée, je dirais qu'elle vient de chez Pamperonne, mais bon, je suis pas sûr... En tout cas, ce tromblon a été fait à Farnya, pas à Oriandre : il n'est pas aux armes royales, c'est une commande sans doute issue d'un lot destiné à la garde des jardins d'Ykena.

Les munitions subissent le même genre de commentaire : Durmelin les identifie sans peine comme provenant d'un laboratoire local. A chaque fois qu'il donne son avis, le vieux tchae resté en arrière note tout dans son grand cahier en silence. Le capitaine, lui, a le visage fermé et les yeux étrécis, comme sous le coup d'une colère croissante mais maîtrisée.

Finalement, l'artificier porte les armes et balles incriminées au capitaine, qui ne les regarde même pas et dit d'une voix d'outre-tombe :


C'est du flagrant délit ! Le trafic d'armes est très sévèrement puni par nos lois, d'autant qu'il se double d'espionnage puisque vous êtes étrangers à la Fraternité, et d'outrage puisque vous avez délibérément tenté de duper le Prince !

Le militaire abaisse le canon de son arme vers Léonal, et la tension monte d'un cran sur les remparts toujours bardés de fûts orientés vers le groupe :

Vous allez me précéder et répondre de vos actes devant le Général Krondor. Je ne l'ai pas encore prévenu, mais maintenant que votre culpabilité est faite, c'est à lui de gérer votre cas ! Passez devant, je ne me répéterai pas !

Derrière les trois tchaes qui ne l'ont pas encore remarquée, la silhouette de l'Erudite Thanakis s'approche. Elle ne semble pas le moins du monde surprise par la scène en cours, gardant un lvisage serein et inexpressif...

 
Tasha

Le Merakih 2 Julantir 1508 à 01h25

 
***
Le loup blanc c'était laissé faire de bout en bout par les Tchaës.
Du petit aperçu que lui avait donné cette race, la discussion comme la bonne foi ainsi que la bonne humeur était relayé au rang de rareté singulière.

...Trafic, espionnage et duperie...
L'air profondément las, sombre et déçu, l'immaculé Nelda suivait sans l'ombre d'une résistance.
Dépité.

Peut être qu'on les menait à quelqu'un d'un peu plus ... apte à vivre avec la diversité de Syfaria.
***


 
Mraw'La

Le Merakih 2 Julantir 1508 à 08h00

 
MAIS VOUS M'AVEZ PAS RÉPONDU !

***
Elle a trop élevé la voix,
Comme une gamine blessée,
Elle tape du pied pour appuyer sa remarque.
La panique lui serre la gorge,
Elle regarde Sioban qui semble toujours aussi énervée...
***


S'il vous plait !
Dites nous ce qu'il va se passer... Dites nous qu'on ne sera pas séparés... Il faut que quelqu'un s'occupe d'eux, ce sont des mâles ! On peut pas les laisser tout seuls, la preuve !


***
Il fallait qu'elle contacte des gens,
Penthésilée d'abord,
Un diplomate aussi,
Savoir comment leur parler,
Quoi leur dire...
Ses yeux vont et viennent sur les visages durs qui lui font face
Tiens...
Thanakis !
Son regard étonné s'attarde sur l'érudite.

Elle cherche sur le petit visage inexpressif un soutien quelconque...
Mouaiff...
Autant regarder son seau.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Thanakis

Le Merakih 2 Julantir 1508 à 11h08

 
Le militaire se tourne vers Mraw'La :

- Faites ce que vous voulez, c'est après ces d...

On l'interrompt brutalement :

- Ô Capitaine, puis-je connaître les raisons de toute cette agitation ? Si j'en juge au nombre d'arquebusiers disposés sur les remparts, nul doute qu'une attaque massive du Pkhen S'sarkh est en cours...

Le militaire sursaute en découvrant l'Erudite à quelques pas et baisse aussitôt le fût de son arme avant de se raidir et d'expliquer :

- Hem... Vous ne devriez pas rester là, ma Soeur : ces neldas sont des trafiquants d'armes qui se sont rendus coupables d'achats de contrebande ! Nous allions les ram...

- Des hauts-rêvants, contrebandiers ? Vous plaisantez, mon frère : quelles armes sont-ils accusés de porter ?

- Un tromblon et une paire de pistolets issus des manuf...

- ...des manufactures Lampol et Mantoux, je le sais, et pour cause : c'est ma commande, monsieur ! Ces gens sont passés par mes jardins, aussi ont-ils fait pour moi une commission auprès de ces grandes maisons. J'ai bien l'intention d'offrir ces joyaux de notre technologie militaire au lieutenant de la garde des jardins. Ne voyant pas revenir mes hôtes commissionnaires, je me suis inquiétée, et me voici...

- Heu... vous voulez dire qu'ils ont acheté tout ça... pour vous ??


Flattant l'encolure d'Erjin d'une main passagère, Thanakis poursuit :

- Pas pour moi : à ma demande, oui, mais le tromblon et la paire de pistolets sont destinés à notre frère Guerandier. Vous les avez confisqué, je vois...

- C'est-à-dire que ces fum... ces personnes s'apprêtaient à fuir avec... votre bien, noble Erudite !

- Ils ne fuyaient pas, ils se mettaient à l'abri : figurez-vous qu'un édit princier leur a enjoint de quitter les lieux sans attendre ; alors, pressés par le danger, ils n'ont pas pu revenir en mes jardins...


Se tournant vers Léonal, elle achève sa phrase avec une pointe de dureté inattendue :

- ... n'est-ce pas, mon ami ?

Revenant au capitaine :

- Mais le malentendu est résolu : menez ces armes aux gardes bleus sans attendre. Et laissez mes hôtes rêvants en paix ! Ils n'ont commis nul crime, sinon celui d'avoir voulu me satisfaire ! Surtout, n'oubliez pas de rappeler vos hommes, toutes ces arquebuses pointées vers nous me rendent nerveuse.

Le soldat s'incline, quelque peu indécis, mais s'exécute :

- Très bien, Première-Née. Ce sera fait.

Il donne quelques ordres brefs et s'éloigne en compagnie de ses deux aides et des armes confisquées. Sur les remparts, la forêt de canons se relève et disparait rapidement.

L'Erudite pose alors une bourse pansue au sol, contenant approximativement la somme nécessaire à l'achat d'un tromblon et d'une paire de pistolets, et dit en se relevant :


- Je vous souhaite une bonne route, ô voyageurs. Nos autorités ne vous chercheront pas querelle, elles ignorent cet incident. Sioban, Mraw'La et Penthésilée, je vous reverrai avec plaisir...
Vous, messieurs, n'êtes plus les bienvenus.


Puis elle repart vers la ville, parfaitement indifférente aux éventuelles paroles que l'on pourrait lui dire.


 
Mraw'La

Le Merakih 2 Julantir 1508 à 20h10

 
***
Mraw'La l'aurait embrassée.

Elle n'avait pas bien compris qui était responsable de quoi, mais le fait de ne plus sentir de menaces planer au dessus d'eux la mettait dans une joie immense.

Elle l'aurait embrassée,
Mais elle était partie trop vite.
La Nelda se contenta donc de faire des bisous à l'Equilion, au plus précisément à ses pattes, vu qu'il était debout.
Elle espérait qu'il la suivrait encore un peu,
Mais dans le doute, elle fit durer le gros câlin.

Penthésilée était déjà loin, et il lui faudrait courir vite pour la rattraper bientôt,
Mais elle se sentait pousser des ailes.

Elle espérait que ses amis reprendraient rapidement leurs esprits pour qu'ils puissent tous s'écarter au plus vite de cette ville...
Avant un nouvel incident.

C'était bizarre comme ses sentiments étaient mitigés auprès des tchaës.
Rien ne pouvait être "normal" : ni rencontre, ni discussion.

Peut-être après le voyage cela s'arrangera-t-il, Se dit-elle dans un haussement d'épaule.

Enfin, la plage de Penthésilée l'attendait,
Et elle partit d'un bon pas après quelques mots à ses compagnons.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Mraw'La

Le Vayang 4 Julantir 1508 à 11h01

 
***
Le large chemin, bordé d'herbes coquines, devint de plus en plus étroit, si bien que la Nelda pouvait, en écartant bien les bras, toucher les deux flans de la montagne.
Elle avait eu peur que l'Equilion ne rebrousse chemin en voyant le fin boyau.
Mais finalement, il était simplement monté plus haut et il la suivait de loin.

Même si en ne cheminant plus côte à côte elle ne pouvait plus profiter de sa fonction d'immense parasol, elle appréciait cette petite distance.
L'occasion d'un petit jeu.
Elle essayait en marchant de se retourner le plus tard possible, pour voir s'il était encore là.
Concentrée, se retournant finalement sans cesse pour lui faire des coucous enthousiastes, elle ne fit pas attention à la nuit qui tombait, ni aux éventuelles menaces qui pouvaient l'entourer.
A chaque fois que son œil accrochait la sombre silhouette se découpant en haut de la montagne, son cœur sursautait, toujours étonné de le trouver là, encore.

Son voyage était ainsi : complètement coupé du temps.
Rien ne comptait que ce jeu : chercher la bête entre les arbres.
Elle se sentait bien, vraiment.
Au poil !

Il lui tardait de voir la mer,
De voir si elle pourrait entrer dedans,
De voir comment était l'eau,
Puis le paysage,
Puis si son ami entrerait nager aussi.

C'est le genre d'idées qui vous travaillent pendant des heures, qui s'accrochent, gluantes, collantes,
Puis qui s'en vont, épuisées, remplacées par une autre idée, encore plus tenace que le précédente.
Et souvent, c'est pile à ce moment là qu'on rencontre la chose à laquelle on pensait.

Splach, Spl... Atch.
Un pied, deux pieds dans l'eau.
Les vaguelettes vinrent lui caresser les poils pour se retirer ensuite
(La fameuse technique typiquement féminine : Regardes comme je suis belle, et hop je suis plus là.)
Une invitation à les suivre ?
Mraw'La avait peur pourtant, de toutes les bêtes qu'il pouvait y avoir là, en dessous, invisibles.
Puis elle ne savait pas nager...

Alors qu'elle hésitait, dansant sur un pied puis sur l'autre,
Songeant que la meilleure solution serait d'attacher la corde qu'elle trimballait inutilement depuis son départ à quelque chose de solide, et autour de sa taille,
L'Equilion, bien moins frileux, ne fit qu'un saut, un seul
...
S'il y avait des bêtes, elles devaient être raplaplas, là.
La Nelda s'étonnait aussi qu'il y ait encore de l'eau.

Elle regarde son compagnon de voyage, l'air bienheureux, se roulant dans l'eau comme un beignet dans l'huile.
Eclaboussée, Mraw est déjà bien trempée,
Elle ose donc s'avancer un peu vers l'Equilion, pour s'accrocher vite à son cou.

Ca fait tout bizarre.
La peur, la joie, le caractère impressionnant des lieux,
Ca fait tout chaud,
Tout comme si son ventre est trop petit pour contenir tout ça,
Tout comme si ça allait exploser,
Mais que ça explose pas.

C'est vachement bien.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Mraw'La

Le Dhiwara 6 Julantir 1508 à 08h54

 
***
Elle était resté un moment dans l'eau, mais à présent plus rien ne justifiait le fait qu'elle stagne plus longtemps dans son bain.

Elle était un peu mouillée,
Mais son vêtement et son armure en cuir étaient propres, secs,
Et de ne plus être toute crasseuse la rendait toute légère.

Elle perdit un peu de temps en jouant à "plouf"plouf" pour savoir quel chemin prendre, mais une fois l'itinéraire choisi, elle partit d'un bon pied.

Visiblement l'Equilion n'était pas matinal,
Il avait un peu rechigné à se lever ce matin, les yeux tout embrumés de sommeil. Mraw était partie devant, comme d'habitude, et priait pour qu'il continue un bout de chemin avec elle.

Que la plage ne soit pas le dernier endroit qu'elle visite avec lui...
Elle avait passé un bon moment à lui gratter les écailles qui lui étaient accessibles, mais elle regrettait un peu de ne s'être pas attardée plus, finalement.

Toutes les griffes des quatre pattes croisées, elle avait déjà un peu de mal à marcher,
Puis vu qu'elle se retournait sans cesse à la recherche d'une crête, d'une tête,
Elle finit par manger ses dents avec un peu de route aussi.
Pas bons, les graviers.

Ah ça, il n'y avait pas de monstres, mais la route à elle seule pouvait bondir, comme ça, et vous arracher un morceau de babine,
Ce voyage était d'une violence inouïe.

C'était un peu inquiétant qu'il ne soit pas là à présent...
Peut-être avait-il rebroussé chemin ?
Elle pourrait le faire, elle aussi, et aller le chercher !

Assise sur une roche, ses pieds dans le vide s'activent d'avant en arrière, de plus en plus vite.
Elle attend.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...