*** Comme tous les matins, Melarius se levait de son lit mité qui constituait le principal meuble de ce qu’il appelait «son palais ».
Comme tous les matins, il faisait ses trois pas matinaux qui l’approchaient de la table ou il préparait chaque soir ce qu’il déjeunerait le lendemain matin.
Cette fois, il n’avait eut le courage que de poser un petits tas de racines de fleurs dans un bol.
Entre deux grognements, il attrapait avec ses doigts sales les quelques racines qui constituait son repas : ***

*** Et il argumentait que les racines de fleurs ont toujours été plus que comestibles, pas besoin de préparation… de son temps on savait les faire pousser…..

Petit à petit, il finissait son bol, et une fois ce dernier terminé, il enfila la serpillère qu’il utilisait comme manteau, attrapa sa canne, et sortit de sa bâtisse.

En lançant des regards assassins à tous les malheureux qui croisaient le sien, il cadenassa sa porte à clef, avant de se diriger vers la place publique.

Après quelques secondes seulement à attendre, il commença à marmonner : ***

*** Un gamin pas plus grand que Malerius marqua un arrêt devant le papy gâteux, et voyant les yeux interrogateurs d’un enfant devant un vieux tchae qui parlait tout seul, le vieillard l’interpella : ***

*** Les yeux du bambin s’illuminèrent pour un instant en voyant Melarius sortir sa bourse de sa poche… ***

*** L’enfant s’éloigna sans un mot devant le regard outré des passants. Il rangea sa bourse dans sa poche avant de dévisager les citoyens aux airs choqués.

Il s’appuya sur sa canne pour répartir son poids sur cette troisième jambe… ***

*** Un grand Tchaë se baladait dans la ville, le regard perdu ailleur, il s'amusait à pratiquer quelques exercices d'Essencialis, plus pour faire de la lumière et se faire remarquer qu'autre chose. Apparement rabougri par les années, on peut supposer qu'il fut vraiment géant dans son jeune temps, mais aujourd'hui, il ne restait plus qu'une asperge à la constitution plutôt maigre, du moins en apparence. Le vieux sorcier trainait sa carcasse dans la ville, les gens le connaissaient bien, il racontait souvent des histoires sur sa jeunesse, des histoires assez étonnantes d'ailleurs. Il arriva au niveau de la place où l'attendait le vieux Melarius: ***

*** Nul doute qu'Elonir avait croisé une petite fille appeurée par un serpent et qu'il l'avait fait fuir avec un projectile élémentaire, mais qu'importe: ***

*** Sans attendre de réponse Elonir se leva, et commença à emprunter la route qui les mènerait à Oriandre. ***

*** Melarius le suivit sans un mot, la route allait être longue jusqu'à Oriandre...

Ils sortirent tous deux de la ville, côtes à côtes, et Melarius salua la sentinelle aux portes de Farnya du grognement habituel : ***

*** La sentinelle avait l'air de bien connaitre le vieux bougre et débloqua la porte, de peur que le vieillard pousse le même scandale que la dernière rencontre entre les deux personnages.

S'appuyant toujours plus sur sa canne, il leva les yeux aux ciel en essayant d'attirer l'attention de son partenaire de route, et lui demanda : ***

*** Il marqua un arrêt et ajouta dans un ronchonnement : ***

*** Elonir toujours souriant répondit instinctivement: ***

*** Puis le vieillard continua sa marche comme si aucun autre éléments extérieurs ne venait trouver son esprit, puis tout à coup, il entendit la question précédente de Melarius: ***

*** Tout en avançant et en discutant le vieil homme dessinait machinalement des runes dans les airs qui s'illuminaient au gré des flux magiques. ***

*** Melarius dévisagea son ami: ***

*** Il marqua une pause, et ajouta : ***

*** Il reprit ces esprits, et demanda : ***

*** Elonir marqua un moment de réflexion, après tout il s'agissait peut être bien de chien, et le bâton de ses souvenir il l'avait peut être balancé pour qu'ils aillent jouer avec... L'homme au chien noir...sa femme...: ***

*** Elonir avait fermé les yeux et croisés les bras en terminant sa phrase d'un air solennel. Puis l'image de la serveuse lui revint à l'esprit, une jeune Tydale, pas trop grande, enfin, plus grande que lui finalement. Contrairement à celle qu'il avait déjà croisé elle n'avait pas le crâne rasé: ***

*** Pour la première fois de la journée, Melarius esquissa un sourire plissant ses joues ridées et creusées par l'âge, avant d'ajouter d'un air qu'on pourrait presque dire sympathique : ***

*** Il marqua une pause qui lui suffit pour effacer l'apparence attachante qu'il avait presque réussit à s'affirmer, et continua ses grognements : ***

*** Il s'arrêta de marcher un instant, pour ramasser une poignée de terre, mis sa main a plat, et commença à écrire des runes comme son camarade sur le tas de poussière qu'il venait de cueillir.
Il reprit sa marche, plus doucement cette fois, puisqu'il ne se servait plus de sa canne qu'il avait calé sous son bras.
En silence il s'émerveillait comme un gamin des lueurs qui sortaient de nulle part avant de repartir d'où elles venaient.

Après une dizaines de pas, il s'arrêta le souffle court, laissa tomber son tas de terre, et repris sa canne. Enfin il ajouta, plus pour rigoler que pour une requête : ***

*** Elonir fit semblant d'être choqué par les mots de son compagnon: ***

*** Alors qu'Elonir parlait il fut surpris lui même que plus aucune lumière n'apparaisse devant ses mains: ***

*** Puis le vieillard regarda Melarius qui venait de s'arrêter: ***

*** A son tour Elonir marqua une pause en regardant un embranchement qui s'offrait à eux près du petit village de Verkit: ***

*** Melarius marchait tant bien que mal aux côtés de son compagnon.
Il faut dire que les deux pauvres hommes n'avaient plus l'âge de faire un tel voyage !

Les deux amis se tirent un moment, avant que Melarius ne se mette a se gratter la tête avant de reprendre la discussion : ***

*** Puis il s'en suivit quelques marmonnements, permettant au vieillard de justifier les coups impulsifs qu'il lançait à terre à l'aide de sa canne : ***

*** Elonir avait acquiescé de la tête les dire de Melarius: ***

*** Puis Elonir continua en marquant son dégout par une négation de la tête: ***

*** La petite bête de Melarius regarda a son tours son maître avec envie; elle voulait se rendre utile. Le vieillard regarda le Mou, et lui lança des yeux ravageurs : ***

*** Et il continua à l'ignorer l'air de rien. ***

*** Et voyant les yeux d'Elonir divaguer, Melarius marmonna : ***

*** Puis, il attendit la fin de la commande télépathique de son ami... ***

*** Elonir reprit ses esprits sans vraiment comprendre ce qui s'était passé, il se tourna vers Guizmo interrogatif: ***

*** Ce qui devait arriver arriva, Guizmo eu la chance de voir une explosion se produire juste à côté de lui, sans vraiment le blesser. Elonir s'était vexé, mais le mou n'avait rien, non pas que le vieillard ai décidé d'être indulgent, il s'était juste loupé: ***

*** Puis il se retourna vers Melarius comme si de rien n'était: ***

*** Enfin Elonir se tourna vers Guizmo en souriant comme pour le remercier. Sans doute que son cerveau venait d'oublier les envies de meurtre précédente, l'âge à cet avantage. ***

*** Melarius regarda devant lui pour voir qu'Oriandre était proche.
Le soleil tapait sur les deux vieillards et le nain proposa au second en fouillant sous son manteau : ***

*** Il sortit une bouteille en verre d'alcool fort, et on pouvait voir de petits bouts de bois flotter à la surface de la substance.
Melarius plissa ses sourcils et ajouta après avoir bu un coup : ***

*** Il réfléchit une ou deux secondes en baissant la tête et en marmonnant des phrases incompréhensibles, puis ajouta avant qu'Elonir ne puisse répondre à sa proposition sur sa bouteille : ***

*** Il finit par tendre la bouteille à son compagnon avant de reprendre l'air maussade qu'il trainait partout... ***

*** Elonir attrapa avec plaisir la décoction que son ami lui tendait, et bu à son tour. Après une petite grimace qui crispa son visage, il répondit humblement: ***

*** Puis il reporta la fiole à sa bouche pour retrouver l'expression faciale précédente et reprendre: ***

*** Elonir rendit le flacon à son ami et soupira à son tour: ***

*** Avant qu'il ne s'en rende compte le grand vieillard s'était arrêté alors que Melarius avait continué sa route, se faisant légèrement distancer: ***

*** Melarius s'arrêta au juron de son ami, se retourna, et lui demanda avec une grâce inégalable : ***

*** Puis il resta sur place en attendant que son compagnon ne le rattrape pour lui expliquer le malaise... ***

*** Elonir venait de le rattraper en courant, enfin, si on pouvait encore courir à son âge. Il reprit en haletant: ***

*** Puis il finit par reprendre son souffle peu à peu, et continua plus calmement: ***

*** Melarius acquiesça d'un signe de tête, puis ajouta : ***

*** Il attendit un instant, avant de demander à son compagnon : ***

*** Il montra du doigt la bestiole que son maître appelait guizmo, puis donna un coup de poing dans son propre mou qui voulait sortir de sa poche, se sentant interpellé... ***

*** Répondit le vieillard, puis il reporta son attention sur Elonir... ***

*** Le grand vieux avec une chaussure grise (et l'autre aussi d'ailleurs) se tourna vers le cube sur son épaule. C'était repartis, il se remettait à correspondre par télépathie, mais Melarius pu comprendre à la mine renfrognée de son ami que personne ne semblait répondre à leurs attentes: ***

*** Elonir avait encore ralentit le pas, décidément, il se faisait vraiment vieux, et grandes jambes ou pas, le rythme se calamait, alors il se décida à parler pour inciter Melarius à ralentir: ***

*** Avant de répondre Melarius attrapa son mou d'une main ferme, le serra au creux de sa main comme pour l'étouffer, et lui dit : ***

*** Il resserra un peu plus l'étreinte qu'il exerçait sur l'animal, ne lui laissant nulle autre possibilité que la soumission...

Les yeux de Melarius plongèrent soudainement dans un vide profond... ***

*** Elonir s'arrêta stupéfait, avant de se tourner vers son petit Guizmo: ***

*** Et en une fraction de seconde voici Elonir qui plongeait dans le même état que Melarius. Le spectacle était sympathique, deux vieillards au milieu de la route non loin d'Oriandre qui regardaient on ne sait où et semblait marmonner avec leur visage qui changeait d'expression continuellement. Le peu de voyageur qui assistèrent à la scène furent à la fois surpris et curieux, allant jusqu'à se rapprocher des deux Tchaë, pour finalement repartir supposant que leur grand âge leur jouait des tours. ***