*** Alors qu'il se réveillait ce matin, Ilridiel consulta d'un oeil fatigué le calendrier miteux qui était affiché au mur . Il se détourna, grommelant, avant de river une nouvelle fois son regard sur la date qui s'affichait au mur, mais d'un regard affolé cette fois ! C'était aujourd'hui qu'il avait prévu de partir pour la cité aux Perles Sombres, date à laquelle le concierge avait également prévu d'acceuillir d'autres locataires, profitant du départ du Dépanneur s'ouvrant à l'internationale.
Celui ci, d'ailleurs, était en retard pour évacuer les lieux, et enfila très prestement sa chemise pourpre, son pantalon de velours rouge élimé, avant de commencer à rassembler tous ses outils dans un grand sac de voyage, qu'il jeta ensuite par dessus son épaule. Il passa ensuite un justaucorps de cuir clouté, fait sur mesure car fait par lui même et pour lui même. Il passa ensuite deux pistolets à son ceinturon, une de ses premières fabrications "sérieuses" en termes d'armes à feux .
Ainsi équipé, il descendit les escaliers quatre à quatre, jeta une menue bourse sur le guichet crasseux du concierge qui louchait depuis sans doute une demi heure sur le haut des escaliers.
Se dirigeant vers la porte Est de Farnya, il s'arêta un instant pour louer un baudet, pour porter tout son barda.....
Se mettant en route, Ilridiel marchait d'un pas rapide, tout émoustillé à l'idée de représenter la Fraternité à l'éxtérieur ! ***

*** Après une petite journée de route, Ilridiel arrivait à un carrefour, deux choix s'offrant à lui....
Ni une ni deux, notre explorateur sortit sa carte de Syfaria de sa poche,pour voir s'il fallait emprunter le chemin de gauche ou de droite..
D'après le plan, s'il prenait à gauche, il aurait vu sur le Bassin, et, à droite, il aurait vue sur..l'Océan ! ***

*** Ilridiel tira alors la bride du poney qui lui servait de bête de bât jusqu'à Arameth, puis s'engagea vers le sentier, avant de distinguer, non loin, une plage ! Il allait voir l'Océan ! Rienq u'à y penser, il avait froid dans le dos......
Tout émoustillé, une fois de plus, notre Tchaë s'avancait, la truffe au vent, le pas alerte, la main posée sur son pistolet, la pipe au bec, alors que derrière lui se dressait un ennemi redoutable...
Alors qu'Ilridiel apercevait un horizon bleu, il sentit de petites dents pointues s'insinuer à travers les coutures de son armure, puis se retirer vivement......et il entendit alors des bruissement vifs derrière lui, ainsi qu'un long henissement.....Son poney avait pris peur, mais il ne pouvait fuir, car, comme lui, il avait les pieds...ou du moins les sabots, enfoncés dans le sol....... ***

*** Aerodiüs et Marcolien étaient partis d'un pas rapide de Farnya. Ils avaient eu un contact télépathique avec le dépanneur Ilridiel qui faisait lui aussi le voyage vers Oriandre. Comme voyager à plusieurs était toujours plus sympathique (et surtout plus sûr), ils maintenaient un rythme de marche soutenu dans l'espoir de le rattraper.
Ils ne parvinrent malheureusement pas à le rejoindre le premier jour. Ils établirent leur campement à quelques lieues de Verkit. Le vieux géologue était exténué.
Le lendemain matin, il avait à peine récupéré de leur course de la veille. Marcolien, qui voyait nettement les très tirés de son collègues, tenta de le motiver. ***

*** Aerodiüs répondit par un sourire forcé puis ils reprirent la marche. Heureusement, après quelques heures, ils arrivèrent enfin en vue d'Ilridiel. Ils allaient enfin pouvoir ralentir le rythme et se reposer un peu. ***

*** Ilridiel, qui était depuis parti vers les hauteurs de la montagne pour aller se reposer au village de Verkit pour la nuit, redescendait désormais à pas prudents la montagne vers les deux Tchaës qu'il avait repéré dès le passage d'un col qui l'avait laissé assez essouflé.
Commencant à prendre un rythme de marche assez rapide sur l'étroit chemin de descente, il se rapprocha de ses frères, pour établir un contact plus que télépathique...enfin... ***

*** L'un deux, Aérodius, sans doute, qu'Ilridiel reconnut de par sa voix, lui hurla quelques mots, auxquels firent écho une petite pluie de pierres quelques mètres derrière Ilridiel....Friable, ce sentier ! ***

*** Ilridiel lui répondit par une vague affirmation, avant de leur enjoindre de l'attendre.. ***

*** Ca y est ! Les deux Tchaës avaient fait jonction.
Ilridiel finissait de descendre l'étroit chemin qui partait des portes de Verkit jusqu'à la route du Nord, quand il rencontra un Tchaë qui paraissait assez vieux, se reposant sur une pierre , une longue canne de marche à la main, et le visage masqué par une espèce de carcan de fer ne laissant deviner qu'une longue barbe grisonnante. Ilridiel devinait que cette personne devait être Aerodius, ayant reconnu la créature tournant autour de son épaule, un Mou, de toute évidence. De plus, il n'étaient pas beaucoup des masses de Tchaës circulant dans les environs, à part quelques paysans, conduisant leurs charettes et leurs boeufs vers les hauts plateaux de Farnya, pour achever les préparatifs des moissons prochaines, sans doute.
Il connaissait bien sûr Aerodius de réputation, et se souvenait avoir déjà discuté deux ou trois fois avec lui via leur consensus thélépatique. Ce n'était pas un parfait inconnu, mais il s'agissait de briser la glace d'une facon assez habile pour s'assurer d'un voyage agréable.
Regardant de plus près l'attirail du Tchaë devant lui, il apercut, entre des matreaux de joallerie, des rouleaux de cordes et une pioche de mineur, une pipe !
Ilridiel sortit alors sa pipe de sa poche, ainsi que du tabac, et, grâce à un briquet à amadou, alluma celle ci d'un geste mille fois repété.
Tirant une bouffée, il tendit sa blague à tabac vers son compagnon, accompagnant son geste d'une invitation. ***

*** En proposant de son tabac, il éspérait d'une part que son compagnon apprécie son getse, et d'une autre part qu'il enlève ce masque, car ce faciès de métal n'inspirait pas que de la sympathie à Ilridiel. ***

*** Aerodiüs ôta son casque et afficha un sourire radieux au milieu de sa barbe ébouriffée et pleine de sueur. ***

« Ce n'est pas de refus mon frère. Une bonne pipe va me requinquer. Excusez mon aspect, mais je n'ai rien trouvé de mieux que ce casque pour me protéger des poissardites. »

*** Aerodiüs ne prêta pas attention à son mou. Il prit un peu de tabac dans la blague et le tassa dans sa pipe. Il jeta un oeil vers son sac, posé au bas du rocher, dans lequel se trouvait son briquet. Poussant un petit soupir, il regarda sa pipe puis murmura quelques mots. L'herbe s'embrasa d'elle même, laissant un léger fumet bien agréable se dégager.
Il tira quelques bouffées et prit un air satisfait. ***

« Par Korany, c'est vrai qu'il est bon. »

*** Aerodiüs descendit de son rocher. ***

« Si cela ne vous dérange pas, nous pourrions reprendre la route tout de suite. Je croit que Marcolien est parti devant... à moins qu'il ne se soit encore perdu. Nous devrions le retrouver à la patte d'oie je pense. »

*** Le géologue attendit à peine la réponse d'Ilridiel et jetait déjà son sac sur son dos, manquant au passage de lui donner un coup avec la pioche qui y était fixée.
Il garda son casque sous le bras et commença à marcher tout en continuant de tirer sur sa pipe. En s'éloignant de Verkit, il ne jeta pas un regard au village. Après quelques minutes de silence, il entama enfin la conversation. ***

« Alors comme ça vous êtes artisan. Quel est votre domaine de prédilection ? Pour ma part, j'aime bien aussi le travail manuel et ne perd pas une occasion de me faire la main. Mon père m'a toujours dit qu'un tchaë incapable de fabriquer la moitié de ce dont il a besoin n'est pas un bon tchaë. »

*** Les deux tchaës marchaient d'un pas tranquille sur la petite route de montagne. Le temps était fort agréable et le baudet ne fit guère de caprices, aussi ils avancèrent à un rythme appréciable.
Au cours de leur discussion, ils s'étaient rendu compte que leur destination à tous deux se trouvait au-delà de la Cité Noire. Aerodiüs avait annoncé à Ilridiel qu'une fois à Oriandre, il aurait certainement des personnes à rencontrer et quelques achats à faire mais, que s'il le souhaitait, ils pourraient sûrement se retrouver ensuite pour faire la route en direction d'Arameth, au moins jusqu'au village d'Eleudice. Le géologue était rester vague sur l'expédition qu'il menait avec ses collègue mais il semblait évidant qu'ils partaient à la recherche de ressources minières.

Ils venaient de franchir le bras de mer reliant le grand lac à l'océan quand Aerodiüs aperçut un placide faisant la sieste non loin de la route. Il fit signe à Ilridiel de rester discret. Bien qu'il savait ces créatures peu agressives, il préférait s'en méfier. Un simple coup de patte pouvait faire de S'sarkhé dégâts.
Après quelques minutes supplémentaires, il parvinrent à la fourche où les routes nord et sud se rejoignaient en direction d'Oriandre. ***

*** Aerodiüs eut un léger sourire puis il ferma les yeux, cherchant à joindre son jeune confrère. Il les rouvrit puis observa autour de lui. Un ensemble de bosquets et une petite prairie attirèrent son regard plus haut dans la montagne. ***

« Mon collègue a finalement prit la route sud. Il a rencontré la Mandragora mais pense pouvoir la passer. Je propose que nous allions l'attendre là-haut, dans cette prairie. Nous y aurons un meilleur point de vue et je pourrait faire quelques observations sur les plantes de la région. »

*** Sans attendre la réponse d'Ilridiel, Aerodiüs sortit de la route et commença à gravir une petite sente escarpée. ***

*** Cela faisait maintenant deux bons jours qu'Aerodiüs et Ilridiel attendaient Marcolien. Le géologue en avait profité pour s'instruire un peu en botanique, une matière qu'il avait largement délaissé. Son manuel de fouille était une vrai mine d'information et il se plongea avec passion dans sa lecture, déterminant telle fleur rencontrée, tel arbre aperçu.
Pourtant, comme le temps commençait à se faire long, il finit par se demander si son confrère ne s'était pas fait effectivement écrasé par quelque énorme échantillon de poissardite ou même dévoré par la mandragora. Il le contacta donc par pensée. ***

*** La réponse ne se fit guère attendre. ***

*** Aerodiüs, qui avait la pipe au bec, faillit s'étouffer avec une bouffée. Décontenancé, il répondit par une pensée un peu contrariée qu'il fit partager à Ilridiel. ***

*** Presque aussitôt, le géologue saisit son sac et le balança sur son dos. La tête enfoncée entre les épaules, mâchant nerveusement sa pipe dont il avait négligemment renversé le contenu, il dévala la pente en direction de la route. ***

*** Ilridiel suivait Aerodius sur le sentier escarpé le long de la montage, et répondait aux nombreuses questions que celui ci lui avait posé, n'ayant été pour l'instant que très peu loquace, car contrarié par un mal de ventre assez dérangeant, qui provenait sans doute de leur alimentation.
La question à laquelle il répondait conernait son domaine de prédilection. ***

*** Aerodiüs sourit à Ilridiel. ***

« Bien évidemment que l'on peut se tutoyer. Je suis effectivement mineur. »

*** Il fit un signe de la tête en direction de sa pioche. ***

« Mais je suis avant tout un scientifique spécialisé dans l'étude des roches bien que mes champs de recherche ne s'y limitent pas.
Nous espérons rapporter quelques échantillons rares de notre voyage. Au dernière nouvelle, deux noirauds souhaitent nous rejoindre mais ils viennent de Farnya.
Si cela ne te dérange pas d'attendre un jour ou deux de plus, nous pourrons faire la route ensemble au moins jusqu'au village d'Eleudice. Ensuite, notre groupe prendra certainement plus au nord. Notre destination exacte n'est en effet pas la cité d'Arameth. Qu'en dis-tu ? »

*** A la proposition d'Aerodius, Ilridiel eut du mal à dissimuler son entousiasme et son contentement. Lui qui craignait faire la route d'Oriandre à Arameth seul et à la merci des bêtes sauvages et des divers Rejetons, allait faire partie d'un groupe comprenant quatre personnes, dont deux militaires ! ***

*** L'enthousiasme d'Ilridiel fit plaisir à Aerodiüs. ***

« Non, nous n'irons pas si loin. En fait, nous pensons nous rendre dans les monts du Vent pour en analyser les roches et ramener quelques minerais si possible. »

*** Aerodiüs s'interrompit et leva les yeux, l'air préoccupé, comme s'il se concentrait sur quelque réflexion. ***

« Les frères Erzem et Marcolien sont déjà à Oriandre. Il y a apparemment un gambol qui crée des trouble au nord de la ville. Nous devrions hâter le pas, on pourrait apprécier notre aide. »

*** Aerodiüs accéléra sensiblement le pas. Bientôt, il arrivèrent à Oriandre. ***

*** Ils étaient donc arrivés à Oriandre.
Après plusieurs heures de marche éreintante , en suivant une étroite gorge montant depuis une vallée verdoyante vers la Cité Noire, les deux Tchaës avaient vite perdu leur bagout, térassés par le soleil de plomb qui dardait ses traits sur la gorge ou il régnait une température infernale, la robe du poney luisant de sueur alors qu'ils émergaient de la gorge pour passer la porte de la Ville de Farnya, après un bref contrôle d'indentité, Ô combien facilité par la présence de leur Mou sur l'épaule.
Ilridiel découvrait alors Farnya, et son architecture à l'ésthétique discutable mais à l'efficacité Ô combien redoutée des envahisseurs.....enfin.....des hypotéthiques envahisseurs, s'il fallait en croire le texte d'informations qui figuraient au dos de la carte de la ville qu'Ilridiel avait acheté à l'imposant batiment qui jouxtait le corps de garde.
Il déambulait maintenant près du bastion intérieur de la cité, admirant les diverses baraques des nombreux corps de leur si redoutable armée. Cependant, un batiment éclipsait tous les autres par sa Majesté : la Bastion Royal, demeure de sa Majetsté Elchior, fils de Balthazar.
Ilridiel s'assit alors sur un banc pour profiter de la beauté du palais tout en tamponnant ses ampoules de pied avec un tissu imbibé du contenu framboise d'une potion de soins. ***

*** Leur séjour à Oriandre avait duré un peu plus que ce qu'avait envisager Aerodiüs. Mais cela n'était pas pour lui déplaire. De plus, il avait pu concocter quelques potions pour le voyage. Celle-qu'il avait préparée pour Erzem terminait justement de décanter et serait bientôt prête.
Le matin du départ, il se leva étonnament frais et dispo. La soirée de la veille n'avait heureusement pas assez durée pour lui donner la gueule de bois. Il emballa toutes ses affaires et se dirigea vers la porte nord. Il y retrouva Marcolien et Ilridiel qui y patientaient déjà.
Après les avoir saluer, il se rendit dans l'une des tour de garde qui encadraient les puissantes portes de la cité. En attendant que les autres arrivent, il serait bon de demander aux guetteurs s'il n'y avait rien à signaler sur la route et jeter par lui même un coup d'oeil.
La lumière rasante de Maelia, encore caché par les montagne, ne lui révéla aucun danger dans un premier temps. Mais en observant plus attentivement, il finit par distinguer une sorte d'amas immonde d'os et de chairs flottant dans les montanges au nord de la ville. Il avait déjà croisé ce genre d'horreur par le passé. C'était devant Farnya et plusieurs tchaë s'évertuaient à la combattre : un amas de lamentation.
L'aberration était encore à distance et de la route et de la cité. Mais il s'agissait d'une menace suffisante pour prévenir les autres. ***

*** Presque toute la troupe était maintenant réunie devant les portes. Le sergent Toufic était parti en reconnaissance et avait pris pour cible un chiroptère assoiffé.
Aerodiüs, qui ne parvenait à apercevoir la créature du haut de la tour décida de sortir et de se diriger vers le sergent. Mais à peine eut-il mit le pied dehors que le chiroptère lui bondit dessus et lui fila un coup d'aile dans la figure.
Surpris et légèrement appeuré, le géologue tenta de se diriger vers les portes mais fut attrapé à la jambe par une sorte de racine. Aussitôt, il senti une forte chaleur l'envahir et le sol se déroba sous ses pieds. Avant qu'il n'est eut le temps de comprendre ce qu'il se passait, il été enlisé dans le sol et empoisonné. ***

*** Agrek alla se placer derrière Aerodiüs et saisi la capuche de sa pelisse avec sa bouche. Puis il s'éleva et tira de toutes ses forces. Bien sûr, le tchaë ne bougea pas d'un pouce. ***

*** Ils étaient enfin sortis d'Oriandre..Après le Flaviste, après le Gambol, après le Braxat, et très bientôt après la Triabe....
Le temps de réparer une pelisse très miteuse et de continuer à achever une Triaba noirâtre passant par là, le fier Dépanneur continuait, la truffe au vent et menant le groupe, la marche vers Eleudice... ***