***Cela faisait quelques jours que j'étais arrivée à Oriandre. J'en avais connu des difficultés, mais je ne savais pas que ce n'était que le début d'une longue liste. Déja rien que pour trouver la ville, avec mon sens de l'orientation désastreux. Maintenant je me lancait dans ma destinée. Je voulais me faire une place dans le monde des alchimistes. Encore une fois, plus facile que prévu. Un gentil Monsieur m'avait dit de contacter deux personnes influentes dans le milieu, ce que je fis, mais on dirait qu'ils n'ont pas bien saisi mon message.

Alors je décidais de visiter la ville, somptueuse, vraiment, ....somptueuse, mais au bout de la 3ème fois, les choses commençaient vraiment à toutes se ressembler. Je rencontrai des marchands fort sympathiques mais de la marchandise fort chère aussi.

Mais comment pouvait on percer dans un métier sans avoir de sous pour commencer. La vie était dure. Alors je m'assis, et attendait la réponse des alchimistes. Je déposais un objet que j'avais ramassé dans la foret, un bout de bois en forme de bol, qui me servirai de réceptacle, et mendiait pour quelques Girasols, en attendant que le destin me donne les moyen de faire ce que je voulais. Mais quand j'avais vu d'autres gens faire ça, ils avaient l'air de chanter, danser ou jouer de la musique.

De mon air timide je fredonnais un petit air d'enfance ***

 
C'est d'un air guilleret, à peine affecté de quelques élancements rhumatismaux, que le vieux barbon goûte sans retenue à sa journée de congé. Bon sang, qu'Elchior est pénible quand il se laisse aller à la mélancolie ! Et ces temps-ci, le bon souverain l'est particulièrement, toujours à ressasser ses souvenirs en astiquant son antique... mais si efficace mousquet !

Or donc, il déambule et remarque à peine la jeune mendiante au visage poupin, si ce n'est pour penser : quelle misère ! Faire la manche à cet âge, dans notre faction de travailleu... mille barbes !

Mille barbes est je juron référent de Tryphon : il l'emploie indifféremment aux circonstances, l'alternant parfois avec Par la barbe de Balthazar, le père d'Elchior, ou - lorsqu'il est vraiment fâché - Par le Mot, voire la Plaie soit de... etc. Bien sûr, ces dernières exclamations sont réservées aux situations les plus épouvantables qui soient : on ne jure pas sur les évènements du Carrousel sans raison majeure.

Mille barbes, donc, parce notre brave Secrétaire Palatal vient d'entre-apercevoir Smidick, le mou de l'infante. Qu'elle fasse la manche, passe encore... mais une symbiosée ? Absurde !
Il s'approche donc, se penche et demande :

Mais mais mais... Soeur... mmhhh... Sinead Whao...
Que faites-vous donc ? Vous n'avez pas de... travail ??

 
***Je finissais mon air quand un homme vint me voir et m'adressa la parole ***

Mais mais mais... Soeur... mmhhh... Sinead Whao...
Que faites-vous donc ? Vous n'avez pas de... travail ??

***Cela faisait 10 bonnes minutes que tout le monde m'avait ignoré, mais pas lui, je lui répondit alors ***

Qu'est-ce que je fais Monsieur? C'est une bonne question. Voyez vous, je fais ce que je crois être bon de faire. J'essaie de gagner un peu d'argent pour m'acheter des outils pour pouvoir commencer ce que j'attend de faire depuis quelques temps : me consacrer à l'art de l'alchimie, c'est mon destin! Mais alors pourquoi est-ce que les marchands ne veulent pas m'en donner? Je n'ai pas de sous moi..

***. Je commençait à pleurer. L'échos de mes propres paroles me faisaient rendre compte qu'en effet, je n'avais pas de sous...comment allai-je me faire des amis, me faire une réputation, me construire un avenir sans métier?

Je séchais peu à peu les quelques larmes qui avaient coulé et ajoutait ***

Et vous, qui êtes vous monsieur? Qui êtes vous pour ne pas passer votre chemin comme les autres?

 
Qui je suis ? Mmphhff..!

Bombant un torse malingre et relevant le goitre :

Tryphon, Secrétaire Palatal, pour vous être agréable. Au service discret de Sa Majesté. Ah ah, ce vieux barbon d'Elchior... c'est qu'on a fait les 400 coups, lui et moi ! On est pour ainsi dire copains comme cochons !

Il jette un coup d'œil circulaire pour s'assurer que ses paroles demeurent confinées dans les parages immédiats de sa personne, et poursuit :

Vous voulez devenir alchimiste ? C'est bien, c'est très bien... et qu'est-ce qui vous en empêche ? Vous ne savez pas qui contacter, c'est ça ?
Et comment se fait-il que vous n'ayez pas le moindre sou vaillant ? Normalement, tous les jeunes qui se retrouvent symbiosés du jour au lendemain débutent avec un petit pécule pas négligeable...

Allez, racontez-moi votre histoire, ça me changera de la paperasse habituelle !

 
***Je me disais que j'avais de la chance, cet homme, ce grand homme semblait vraiment être quelqu'un de bienveillant. Je me contentais donc de lui répondre,un peu intimidée par son statut.***

Bah en fait, j'ai contacté Kyliel, et Sylhar Norhyll . J'avais entendu dire que s'il y avait des gens a contacter ce seraient eux. Mais, je pense que j'ai mal fait quelquechose. Si je n'ai pas de réponse, c'est que je n'en mérite pas.. Pourtant je comprends pas! Je suis motivée..

Bien sûr j'ai quelques sous...mais l'alchimie ne se fait pas à mains nues. Avant chez maman j'avais tout sous la main, mais là, je veux me débrouiller. Je ne veux pas arriver à la maison et lui demander par caprice qu'elle m'achète un Alambic ou je ne sais quoi ...

Je veux grandir tout simplement.
Vous savez Tryphon,

***Je m'interrompais, prise par une envie de rire. Je trouvais son prénom marrant, mais je ne voulais pas qu'il le prenne mal. Je fit semblant de tousser ***

Excusez moi, vous savez, j'ai ma mère, elle peut tout m'acheter...mais bon je veux pas l'embêter, je préfère embêter les inconnus comme vous.

***J'espérais que ce secrétaire palatial ai un bon sens de l'humour, pour ne pas aggraver mon cas ***

 
Curieusement, le ton bon enfant de la conversation prend une tournure plus grave lorsque Sinead Whao se fend de l'expression suivante :

Je veux grandir, tout simplement

Impossible de savoir ce que cette phrase évoque au Secrétaire Palatal, toujours est-il qu'il semble accuser le coup et perd sa bonne humeur pour s'exprimer, soudain, d'une voix nettement plus solennelle et appliquée :

Je vois. Attendez un instant...

Il se concentre, hoche la tête d'un air contrarié, et revient à son interlocutrice :

Le dénommé Sylhar Norhyll est actuellement injoignable, sans doute parti le temps de l'été loin de son laboratoire pour rendre visite à ses proches, sa famille ou que sais-je ; ça arrive souvent durant les mois les plus chauds de la saison estivale. Quand il reviendra, peut-être vous répondra-t-il ? Il n'a vraisemblablement pas pris connaissance de votre message mental, si vous l'avez envoyé il y a trois semaines ou moins...

Kyliel, lui, est un imbécile et son silence est inexcusable. Quand on prétend tenir des responsabilités dans une branche quelle qu'elle soit, on s'occupe de gérer les gens qui veulent s'y investir, ou l'on rend son tablier !

Semblant réfléchir :

Mmhhh... dites-moi, jeune fille : êtes-vous arque-boutée à cette histoire d'alchimie ? Je veux dire, est-ce une vocation inébranlable, chez vous, ou juste un choix possible parmi d'autres pour vous lancer dans la vie active ? Je ne dis pas ça dans le but mesquin ou illégitime de vous décourager, mais il y a deux ou trois choses que je sais - du fait de mon poste - et qui pourraient vous orienter avec plus d'éléments objectifs pour peser votre décision :

La fabrication et la vente de potion sont très bien représentées à la Fraternité, puisque nous avons trois personnes symbiosées déjà syndiquées en tant qu'alchimistes ; la concurrence est donc serrée, et je sais que ces personnes ont les pires difficultés pour écouler leur stock de potion. Leurs problèmes sont aggravés du fait que la plupart de nos frères et soeurs ne quittent pas les terres de la Fraternité bien souvent et donc, rechignent à investir dans des potions pourtant bien utiles sur le terrain. Enfin, et ce soucis n'est pas le moindre, il se trouve que le nombre relativement important de gens capables d'user de sorcellerie, dans notre faction favorisée par notre race supérieurement intelligente par rapport aux sauvages qui nous entourent, fait que la majorité des nôtres n'ont tout simplement pas besoin de potions, capables qu'ils sont de lancer des sorts produisant les mêmes effets à moindre coût... et même gratuitement, de fait.

Le vieux barbon s'interrompt ; il doit trouver quelque chose de positif à dire, après cette tirade qui pourrait très bien décourager et sérieusement blesser la petite sœur. Après une bonne inspiration, il poursuit :

Je ne suis pas dans les petits papiers du Prince Ethan Gorgo, mais son roi de père me prête - souvent - une oreille attentive : pour le dire autrement, je me fais fort de vous introduire dans notre hiérarchie, et ce à un poste digne de ce nom, en évitant la plupart des soucis administratifs ou humains que rencontrent souvent nos disciples, arpètes et autres apprentis à leurs débuts...
Réfléchissez bien, jeune dame : à la lumière de mon discours un tantinet pessimiste, et je m'en excuse, que souhaitez-vous ?

Vous n'êtes évidemment pas tenue de me répondre sur le champs, peut-être avez-vous des questions à me poser au préalable ?

 
***Je venais d'ouvrir les yeux, et la lumière que m'avait apporté Tryphon me faisait mal. Je baissais la tête et répliquai ***

Je ne sais pas , c'est pas une vocation, enfin, si, je ne sais pas...
J'aime construire, assembler les choses, être utile vous savez?

C'est ma mère qui m'a toujours dit qu'avec les qualités que j'avais, je pouvais percer dans ce milieu. Mais bon, c'est pas une vocation non.

***Je réfléchissais à ce qu'il proposait, mais je m'étais tellement faite à l'idée de devenir alchimiste que j'avais du mal à entrevoir une autre issue possible ***

Je ne sais pas trop comment faire, quoi faire d'autre. Ce qui est sûr c'est que si je ne vis pas de l'alchimie, j'en ferai quand même pour mon propre plaisir. J'aime beaucoup explorer les lieux et trouver des objets, les utiliser comme ils me suggèrent de l'être. Est-ce que vous verriez quelque chose d'autre qui pourrait me convenir, sincèrement?

 
Quelque chose d'autre ? Oh non, ma jeune amie : quelque chose de plus !

Je m'en voudrais de heurter vos premiers choix. Simplement, je vous l'ai dit, travailler dans l'alchimie chez nous est un peu ingrat. Aussi le mieux serait-il sans doute de diversifier vos talents ?

Si ma mémoire ne me joue pas (trop) de tours, vous devez être potentiellement douée en Enchantement et en Réparation de matériel, deux activités relativement appréciées : en attaquant par ces deux domaines, sans doute pourriez-vous trouver des clients sans trop de mal ?

Par ailleurs, vous êtes certainement compétente - ou vous le serez vite - dans la recherche et l'utilisation de ressources, botaniques ou minéralogiques ; la joaillerie ne doit guère vous poser de difficultés non plus... Là encore, l'indiquer à vos frères et soeurs via notre consensus de pensée, et chercher à rejoindre des équipes déjà formées ou en projet, vous permettrait d'avancer sans rester isolée comme vous semblez l'être...

Un dernier point : normalement, compte tenu de votre profil annoncé, vous n'êtes pas manchot(e) en sorcellerie Essencialis : ça tombe bien, elle intègre les sors de soin et de protection les plus utiles ; connaissez-vous au moins les bases ? Si vous êtes amenée à bouger, à visiter Farnya par exemple, il faudra voyager et donc, tenir le coup !

D'ici que vous sachiez exactement quoi faire, je vais déjà m'arranger pour vous promouvoir "soeur rouge" : ce n'est pas grand-chose, mais au moins, vous n'aurez plus à mendier -mais quelle idée - pour commencer à progresser !

Plus tard, si vous vous spécialisez, vous pourrez bien sûr engager une branche précise... ou choisir de rester éclectique, auquel cas le syndicat libertaire est fait pour vous : Ouvrière Bohème... ça pourrait vous tenter, peut-être ?

 
***Moi Sinead Whao, j'étais enfin considérée, par ce geste si anodin pour lui, Soeur rouge. Comme j'étais contente. En plus Tryphon me parlait de choses qui m'intéressaient. Diversifier mes talents, waou, quelle brillante idée. ***

Waou. Eh bah. Merci je vais pouvoir me fondre dans la confrérie un peu plus déjà :) Vous savez, j'ai déjà fabriqué des bijoux!!!

*** Je prenais un air fière de moi et lui montrait mon collier, un petit fil de laine qui portait, une petite pierre ronde que j'avais trouvé en venant sur la ville, sur le bord d'un chemin.***

Vous avez vu, c'est pas mal hein? ...enfin c'est mon premier!

Tout ce dont vous m'avez parlé m'interesse, tant qu'il s'agit de travailler les matières, assembler et obtenir un résultat toujours satisfaisant...

Oui, je pense que je vais élargir mes horizons.

***Les mots Ouvriere boheme me laissaient rêveuse...***

 
Toufic avisa une jeune Tchaë, toute menue et toute émouvante qu'il ne connaissait pas en plein centre ville.



Tiens, bonjour Sinead !

Je ne te connaissais pas, tu es nouvelle à Oriandre ? La vie n'est pas toujours facile, lorsque l'on débarque dans une ville nouvelle.
Tu sais vers quelle occupation t'orienter ?

Il n'y a que celà de vrai : le travail. Celà permet de gagner sa vie, de prendre contact avec les autres, de s'améliorer dans l'orientation que l'on s'est choisie.
Et finalement d'être reconnu de tous.

La reconnaissance des autres, c'est important aussi. C'est même primordial pour exister vraiment.

Enfin, quoique tu fasses, je te souhaite de réussir et de trouver ta voie.

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CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.