Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

La pluie, Cavillo, les corbeaux et le Nelda

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Sujet lancé par Samael
Le 24-09-1508 à 21h27
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Posté par Samael,
Le 24-09-1508 à 21h45
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Samael

Le Merakih 24 Saptawarar 1508 à 21h27

 
Prés de Cavillo, un Nelda de taille respectable avance courbé sous la pluie battante de ce début d'automne. Sa cape rabattue ne laissant pointer que son museau, il progresse dans la boue lui montant à mi-botte. D'humeur exécrable, par cette journée pluvieuse, trempé jusqu'à la moelle, l'infatigable voyageur pestant contre les éléments songea qu'il allait lui falloir trouver un abri pour la nuit approchant.

Avisant le petit village, Samael décida de s'y abriter quelques heures et s'engouffra dans la première entrée qu'il rencontra. Toquant trois grands coups dans la porte, le Propage attendit que celle-ci s'ouvre sur une tydale bien charpentée ne rendant qu'une tête au Nelda.


Dhanya, Je me nomme Samael, je suis Propage des Témoins de S'sarkh et je souhaiterais profiter de votre grange pour me sécher et passer la nuit. Si bien entendu vous accepteriez ma présence. Je peux vous dédommager pour le dérangement par le fruit de mon travail. Auriez vous quelques tâches à me confier?

Aprés avoir obtenu l'accord de la matrone, Samael installa ses affaires dans la grange, étendant ses affaires dégoulinantes pour les sécher, puis s'allongea dans le foin pour y gouter un repos salvateur. Appréciant la simplicité et le confort de l'instant, le Nelda se mit à chanter une vieille chanson de caravanier :

Des horizons infinis
Quand le soir tiède et clair
A conquis le désert,
La caravane endormie
Sur le sable encore chaud
Trouve enfin le repos.
Mais dans la nuit frémissante
Un jeune et beau caravanier
Chante aux étoiles naissantes
L'amour de son cœur prisonnier.

Chante ta mélopée troublante
Qui dans le vent du soir
S'envolera comme un chant d'espoir.
Chante, pour que ta voix prenante
Conte aux étoiles d'or
Le rêve ardent qui te grise encore.
Toi qui reprends au matin ta route ardente
Vers l'horizon incertain de ton destin.
Chante ta mélopée troublante
Pour dire au vent du soir
Ton vain amour et ton fol espoir.

Mais dans la nuit du désert
L'écho restera sourd
A ton beau chant d'amour,
Car sous les grands palmiers verts
Ta maîtresse d'un jour
N'attend plus ton retour
Mais après tout que t'importe
L'amour que ton cœur a perdu,
Tu prendrais mieux de la sorte
Celui qui n'est pas attendu.


La fatigue le faisant bailler comme un perdu. Dés la fin de son chant, le Nelda s'endormit doucement dans l'odeur enivrante du foin.

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Samael

Le Merakih 24 Saptawarar 1508 à 21h45

 
Réveillé au lever de Maelia, Samael s'étira sur sa paillasse de foin avant de hisser sa carcasse à la position verticale. Il s'habilla de ses affaires à peine séchés avant de sortir de son sac quelques lanières de viandes séchés et des biscuits secs qu'il conservait dans une boite étanche. Avalant son frugal repas, le Nelda sortit enfin de la grange dans le matin ensoleillé des lendemains de pluie.

L'odeur de la terre détrempé qui sèche enivrant les sens, le village aurait pu paraitre idyllique sans des cris abjects et la présence sur la place du village, enfin l'étendue pratiquement circulaire autour de laquelle s'articulait les bâtisses. Donc au centre de la place, trois chiroptères assoiffés, trois saletés de charognard corrompu qui avait apparemment décidé de venir terroriser le petit village endormi.
La milice locale n'ayant apparemment pas encore remarqué les prédateurs, Samael recula d'un pas dans la grange pour y empoigner son arc et son carquois, encordant le premier d'une puissante flexion, il endossa le second et entreprit de grimper dans la réserve de fourrage à l'étage de la grange. Une fois en haut, il ouvrit délicatement la trappe qui servait à y faire entrer les récoltes.
De la haut, une belle vue sur les trois abominations s'offrait à lui, il encocha une première flèche silencieusement et la laissa filer droit vers sa première cible. Celle ci passa prés des Chiroptères mais alla se planter dans la boue, n'attirant pas l'attention sur le Nelda embusqué. Ajustant sa visée, Samael commença de décocher flèche sur flèche pour harceler les trois charognards.
Deux de ses bestioles moins abruti que la dernière s'enfuirent des que les premiers traits furent plantés dans leurs cuirs. La dernière plus borné et ayant décidé d'en découdre s'agitait en tout sens pour mettre la main sur son agresseur.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

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