Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Lorsque les Poussièreux se mettent en colère

ou récits de ceux qui libèrent les âmes des Egarès de leur souffrance
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Sujet lancé par Sekaï
Le 30-09-1508 à 13h57
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Posté par Sekaï,
Le 10-10-1508 à 12h32
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Sekaï

Le Matal 30 Saptawarar 1508 à 13h57

 
***
La corruption était omniprésente en ces lieux qui avaient pourtant porté tant de souvenirs d'une époque plus paisible. La corruption était omniprésente, et les Poussièreux aussi. Ces derniers, ceux qui avaient le devoir de supporter la garde de ses terres qui leur avaient été confiées par les Nemens, se trouvaient bel et bien fidèles à leur poste.
L'odeur forte et répugnante qui aigrissait les cœurs des Poussièreux planait aujourd'hui au dessus de la Forêt Leste, entre Lerth et la cité Puit d'Ulmendya, mais il n'en avait pas toujours été ainsi.

Pour ceux qui ressentaient leur environnement comme un second "Moi", leur envie de vomir, leurs larmes aux yeux prêtes à rouler le long de leurs joues, leurs muscles faiblissants les rendant presque incapables de se tenir sur leurs jambes, étaient la preuve que la perversion qui les environnait était plus forte que jamais en ces lieux.

Les temps avaient changés, mais ce n'était pourtant une surprise pour personne bien que nul ne saurait dire quelle était la nature des transformations exactes qu'il y avait eues. Par contre, bon nombre jasaient sur les causes de ces événements. Alors que les plus scientifiques parlaient d'un air hautain de la modification du comportement des créatures, d'autres, évoquaient tristement le revirement du l'humeur de S'sarkh et de sa souffrance encore plus intense que jamais. En tous cas, tous étaient d'accord sur le fait que quelque chose était différent.

Dans la forêt Leste, tout proche du Haut des Arbres, des créatures que beaucoup de Poussiéreux n'avaient jamais vues ni même soupçonné l'existence avançaient désormais vers eux, d'un pas menaçant.
Nul ne pouvait prédire d'où proviendrait de tels créatures, ni même quel serait leur nombre ou leur puissance. L'attention était désormais requise quelque soit le lieu, ou le moment.

Un groupe de Poussièreux, provenant du pilier Poussière de Lerth se rapproche néanmoins du cœur de cette forêt, libérant les Rejetons au péril de leur vie, n'avançant qu'au rythme de la rage grandissante qui pénètre peu à peu leur cœur.
***


La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Matal 30 Saptawarar 1508 à 15h22

 
*** Au millieu des combats, Orol'Nar arpentait la forêt silencieusement, traquant la corruption et donnant des indications aux protecteurs qui rabattaient ensuite les bêtes vers l'est. Les escarmouches étaient fréquentes et les blessés peu nombreux. Le filet des poussiéreux se resserrait inlassablement sur l'ennemi. Pusieurs créatures perverties avaient déjà été purifiées dans la douleur.

Orol'Nar avançait sans peur. Sans rage. Un chasseur froid et calculateur n'usant que de ses mains pour anéantir l'ennemi. Une chasse pure. Poussiéreu contre chimères, abérations et rejetons.

Alors qu'il était face à face avec un gyot qu'il avait pri soin de fatiguer, de blesser, d'affaiblir pour le coup de grâce, l'énorme lézard leva la tête en un hurlement rauque pour annoncer sa dernière charge. Mais cette-dernière n'eut jamais lieu. Une flèche vint se figer au travers de sa gorge, transformant le hurlement rageur en un gargouilli pathétique. Le contemplateur se retourna pour voir son apprentie sortir du couvert de la forêt.

Elle avait changé. Elle était plus confiante. Moins prête à se jeter partout avec candeur. Elle avait acquis de l'expérience. Appri à dirriger ses ardeurs. ***


Bien joué.

*** Sa voix était distante et froide, comme à son habitude. ***


Quelles sont les nouvelles du Matriarcat ?


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Matal 30 Saptawarar 1508 à 18h14

 
***
Sekaï pris soin d'abaisser la capuche de sa cape de camouflage afin de saluer son Maître. Elle avait aperçu ce dernier lorsqu'elle était sortie du transport Nemen, et alors que son désir le plus intense avait été en premier lieu de retourner dans la chaleur de la Scintillante, elle avait suivit les pas de son Maître dans la forêt, rejoignant ainsi quelques Témoins qu'elle avait déjà croisés à Lerth, ainsi qu'un autre inconnu, provenant certainement d'une autre faction.
***

Bonjour Maître.
***
Ces quelques mots, prononcés en S’sarknesh avec un certain émoi lui avait permis de faire véritablement la coupure entre tout ce qui s'était passé à Kryg, et son retour parmi les siens: avec ceux qui faisaient qu'elle se sentait en sécurité et qui lui permettaient de relâcher sa méfiance, et cela même si l'endroit ou elle se trouvait ne lui permettait certainement pas de relâcher sa vigilance.
Depuis qu'elle était entrée dans la Forêt Leste, elle s'était sentie mal, et Hell intensifiait encore plus cette sensation de mal être lorsqu'il lui transmettait ses émotions: l'aura de perversion était intense et semblait s'étendre sur tout la région.
***

Le Matriarcat se trouve malheureusement dans une situation identique à la nôtre mais ils semblaient s'en sortir lorsque je les ais quittés. Je leur ai prêté ma volonté pour libérer les créatures perverties entre Kryg et le transport Nemen.
Bien que ça soit la première fois que je m'attache à cette tâche, il m'a semblé n'avoir jamais quelques unes d'entres elles dans les livres de Lerth.
*** Peut-être faudra t-il prévenir Esosh, afin que ses livres soient à jour... ***

Jusqu'où comptez vous all...

***
Son interrogation resta en suspens: une suptible modification de l'environnement venait d'attirer l'attention de Sekaï: elle pointa son regard vers le ciel.
Au cœur de la forêt, la cime des arbres voile le ciel d’un nuage de feuilles noires. Il fait tout à coup plus sombre...
Sekaï baisse son regard vers Orol'Nar.
***

Séparons nous.
***
Disant ces mots, elle incline sa tête en signe de salut, remet sa capuche et retourne s'enfoncer dans le décor pour s'y camoufler.
***


La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Merakih 1 Otalir 1508 à 21h46

 
*** L'instinc de la servireur de la vision avait vu juste. Plusieurs créatures rôdaient dans l'ombre. Orol se plaqua contre la base d'un grand chêne et tut sa respiration afin de mieux pouvoir écouter son environnement. Ses oreilles pointèrent tour à tour toutes les directions avant de se fixer vers le sud-est.

Alors, à pas feutrés, il se dirrigea vers la proie qu'il venait de détecter. Peu de temps s'écoula avant que la silhouette ne se dessine dans son champs de vision. Un adversaire de taille. Un gambrol. Lentement le contemplateur dégaina la flamberge accrochée à son dos. Puis il fondit sur la bête inconsciente de la menace. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Julung 2 Otalir 1508 à 12h43

 
***
A peine dissimulée dans les ténèbres de la profonde forêt, Sekaï ferma les yeux afin de concentrer tous ses autres sens dans le but de localiser la source de perversion qui avait bouleversé homéostasie des lieux.
Au bout de quelques instants, elle était certaine de savoir ou se trouvait l'âme à libérer et se dirigea prudemment dans la direction que lui guidait son instinct. C'est alors qu'elle entendit un hurlement de Gorille. Etant donné la résonance puissante de ce cri, elle y reconnu celui des Gambols, une créature qui n'était pas à prendre à la légère.

Elle aperçu bientôt un mouvement dans les fourrés proches du Gambol, et vit Orol'Nar surgir arme à la main et tous crocs dehors sur la monstrueuse créature.

Elle décocha alors trois flèches mais, à sa grande surprise, aucune n'atteignit son but. Elle avait pourtant bien fait attention à les tirer de sorte à ce que la Balafre de la Vie leur donne toute la puissance nécessaire pour blesser le Rejeton, mais visiblement, la Balafre était affectée ici et avait pris un cours ascendant: certainement l'œuvre de l'intense perversion qui régnait en ces lieux.
D'ailleurs, le Gambol ne sembla même pas se soucier de ces bouts de bois qui tombaient autour de lui, ayant visiblement perdus toute leur force.

Elle chercha alors un meilleur emplacement pour attaquer le Gambol et essaya de réajuster ses tirs en fonction de ces nouvelles données.
Pendant ce temps là, les autres Témoins s'étaient rassemblés, se rapprochant de la créature pervertie, offrant des cibles potentielles au Gambol.
Ce dernier, certainement fou furieux de voir des intrus fouler son territoire de leur pieds, s'attaqua sans relâche à chacun de ses opposants, faisant jouer sa mâchoire allongée pour faire entendre de longs hurlements puissants et féroces.

Sekaï venait de trouver une nouvelle position d'où elle pourrait tirer en évitant les effets néfastes des flux ascendants.
Malheureusement, elle était désormais à découvert, et le Gambol se demanda pas l'autorisation du S'sarkh avant de réagir.
Ainsi, il se dirigea vers elle avec une grande vélocité et la frappa par deux fois la blessant gravement.
Elle se mis en retrait et se dissimula derrière des arbres proches pour panser ses blessures.
Elle en profita aussi pour répondre aux messages télépathiques d'Orol'Nar et songea:
***

*** Un adversaire coriace que ce Gambol. Nous pouvons remercier S'sarkh de nous avoir prévenu de sa présence avant que ce soit lui qui nous découvre... ***



La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Julung 2 Otalir 1508 à 15h37

 
*** Le contemplateur fut pri d'une rage sans nom lorsque la bête se précipita sur Sakaï. Il en avait toujours été ainsi. Orol'Nar pouvait endurer les pires douleurs, les plus humiliantes insultes lorsque sa propre personne était concernée. Mais lorsqu'on s'attaquait à ses proches ou, encore pire, à sa protégée, la rage le prenait sans qu'il y put quoi que ce soit.

Poussant un profond hurlement, le sombre nelda fondit sur la bête, l'attaquant à répétition pour attirer son attention. Si bien que le gambrol fut forcé d'abandonner la chasse à la tydale pour se concentrer sur la multitudes d'attaques violentes et imprécises, reculant devant le barrage de fer créé par le tournoiement de la flamberge du contemplateur. Quelques coupe portèrent, mais les chairs de la créature étaient coriaces et ses points vitaux protégés par d'épaisses couches de graisses.

Un coup d'estoc vers l'épaule de l'animal perverti, celui-ci vascilla à peine vers la couche. Un coups descendant vers la tête, facilement évité vers l'arrière. Vrille sur soi-même, un cous transversal qui lacère les chairs du ventre. Un coups mortel pour un poussiéreux. Une égratignure pour le gambrol. Mais celui-ci retomba sur ses quatre pattes.

Une main posée sur la base du pomeau, l'autre sur la garde, Orol'Nar enfonça la pointe de la lame quelque part entre l'épaule et le cou du monstre jusqu'à la moitié de la lame.

Un hurlement immonde dans la forêt. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Vayang 3 Otalir 1508 à 12h38

 
***
Après qu'Orol'Nar soit entré en rage, et que le Gambol ait été mis en déroute par sa pluie de coups, Sekaï, hors d'atteinte, fut soignée par les sortilèges du Protecteur du Corps Harhkmehthis, la régénérant instantanément, lui donnant ainsi une nouvelle force pour combattre la créature déchaînée et la libérer de toute perversion.
Ainsi, elle chercha un endroit plus à l'abri ou elle pourrait attaquer le Gambol sans pouvoir être prise pour cible malgré l'allonge de la créature.

Une fois bien calée dans l'arbre qu'elle avait choisi comme abri, elle vérifia la vue qu'elle avait sur le combat et disposa cinq flèches face à elle dans l'arbre. Elles se trouvaient à une demi longueur de son bras, posées contre une branche partant à peu près à la verticale.

Après avoir disposé ces flèches bien méticuleusement, elle pris son arc, ainsi qu'une première flèche et une fois en position, le banda lentement une première fois, puis pris tout son temps pour viser. La première flèche était la plus importante: toute sa concentration devait être attachée à cette flèche.
Soudain, elle la décocha. Puis, excessivement rapidement, elle repris une autre flèche puis cette cérémonie repris, mais cette fois à un rythme beaucoup plus soutenu, si bien que finalement, les coups semblèrent s'enchainer.

Lorsqu'elle s'était entraînée quelques temps auparavant sur cette technique, elle avait crains de devoir l'utiliser en situation réelle. Mais en l'occurrence, cette situation devait être la plus appropriée pour utiliser sa technique.
En effet, comme les flèches étaient tirées à une haute fréquence, le Gambol devait soit essayer de les esquiver et soit avancer vers elle, au risque de se faire toucher, ce qu'il fit pour la moitié d'entre elles....
***


La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Vayang 3 Otalir 1508 à 22h36

 
*** La bête était morte. Il avait fallu la blesser, organiser une battue, la laisser s'épuiser, la blesser encore, l'affoler, la traquer, la laisser se vider de son sang... et finalement Orol'Nar l'avait délivrée d'un coup de grâce en bonne et due forme. Une chasse difficile. Un dernier coup d'épée pour couper le fil et tourner la page.

Se retournant vers Sekaï qui avait tout autant que lui le mérite de la chasse, il dit: ***


C'est fait. Rentrons à Lerth maintenant. Je vous paye un verre.

*** Quelque chose le troublait, cela était visible. Quelque chose manquait. Ce ne fut qu'après quelques minutes de marche que cela lui apparut.

Il n"avait retiré aucune satisfaction de la mise à mort des bêtes corrompues autour du pillier. Un malaise s'instaura en lui. Une crainte. Que lui resterait-il s'il ne retirait plus fierté et sens de l'acte de purification de la corruption ? Et pourquoi cela lui arrivait-il maintenant ? ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Sukra 4 Otalir 1508 à 01h16

 
***
Sekaï avait acquiescé les paroles d'Orol'Nar, mais elle fut interloquée par l'attitude de son mentor: il semblait ailleurs, comme s'il pensait à autre chose. Elle n'avait guère combattu avec lui auparavant, ni même suivit souvent sa route, mais elle avait toujours eu l'impression d'avoir affaire à un être rigoureux et même ferme sur certains points.
Mais peut être se trompait-elle, après tout, elle fondait bien souvent des théories à la limite du vraisemblable, mais surtout sans fondements. Elle se risqua donc à une question qui pourrait passer pour anodine: après tout, ce n'était pas elle le Maître:
***

Vous avez eu des nouvelles du Mégalithe de Perversion que nous chassions auparavant Maître?
***
Après réflexion, elle regretta d'avoir prononcé ces mots: ***

*** "C'est fait. Rentrons à Lerth maintenant. Je vous paye un verre." ***

***
A la vérité, ces mots semblaient dépourvus de motivation, au deçà même de leur froideur habituelle pour Orol'Nar.
Elle attendit sa réponse avec inquiétude mais continua de marcher à coté de lui sur la route menant à Lerth, mais songea qu'elle aurait du s'occuper de la chasse de ce Mégalithe seule, ou avec les autres Témoins encore présents sur les lieux de précédents combat si le besoin s'en faisait ressentir.
***


La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Sukra 4 Otalir 1508 à 17h02

 
Le Mégalithe a été détruit...

*** Orol'Nar semblait avoir rassemblé ses esprits pour se recréer une image satble de lui-même. Légèrement distant pour ne pas s'impliquer émotionellement dans l'observation, avenant dans les actes. Ses troubles intérieurs semblaient majoritairement contenus... mais pas imperceptibles... ***


Peut-être cette créature était-elle le centre de ce foyer de corruption... ou peut-être les rejetons quittent-ils la Cité-Puit ?

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Dhiwara 5 Otalir 1508 à 00h52

 
***
Sekaï avait acquiescé les paroles de son Maître même si elle n'avait pas compris pourquoi il faisait maintenant allusion à la Cité Puit. Et puis, il lui avait semblé voir autre chose, mais peut-être n'avait est-ce été que le fruit de son imagination. D'ailleurs, même Orol'Nar semblait différent de quelques instants auparavant.
Elle était fatiguée, et puis c'est tout: Sekaï revenait d'un long voyage solitaire vers le Matriarcat, et pour une première sortie, ça avait été suffisamment éprouvant.
Et par dessus tout cela, sa tête lui faisait maintenant un mal horrible, et dire que tout ça était la cause de ce Sieur Flymeur...
Elle espérait qu'elle allait pouvoir dormir quand même.

Et alors qu'elle marchait aux cotés de son Maître sur le chemin escarpé menant à la Scintillante, qu'elle sentit toute la tension qu'elle avait accumulée jusque maintenant s'envoler, laissant place à une intense fatigue presque bienvenue.
Ses membres lui pesaient comme s'ils se trouvaient toujours dans la zone de Perversion, sauf qu'ils en étaient sortis depuis quelques temps déjà, et que l'environnement semblait tout à fait calme et habituel.
Etant donné la situation actuelle, l'exténuation qu'elle ressentait ne lui permettait même plus de faire attention à son environnement.

Elle regarda son Mou.
***


Hell dit :
*** Hell non plus ne semblait pas vouloir vivre davantage de péripéties pour aujourd'hui: il s'était perché sur son épaule et ne semblait pas vouloir ni même pouvoir bouger. ***


***
Sekaï soupira, d'un soupir repus mais un peu amusé aussi.
Finalement, elle se dit que c'était comme d'habitude dans la soirée: Hell était plus calme et plus en accord avec sa propre sérénité que durant le reste de la journée.

Elle porta alors un regard sur les montagnes qui les entouraient et dans lesquelles elle aimait aller secrètement lorsqu'elle était plus jeune. Elle se rappela de la vue merveilleuse qu'on pouvait avoir en montant sur l'un des sommets, et sur ces pensées, elle dirigea son regard vers la Scintillante qui se profilait maintenant devant eux.
Les doux reflets qui se dégageaient de cette ville lui étaient chaleureux et lui redonna de l'énergie pour aller jusqu'au bout et ne pas simplement s'écrouler sur le sol pour dormir.

Quelques heures de marche, et elle serait enfin de retour chez elle...
***


La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Luang 6 Otalir 1508 à 00h17

 
*** Orol semblait aussi las que son apprentie, traînant sa carcasse péniblement sur la route. Peut-être en avait-il trop vu... que devait-elle penser ? On le disait sage. On le respectait. Mais pourquoi ? Cela lui échappait complètement. Il avait basé ses décisions sur les pensées de Serphone, se fiant à sa sagesse. Lui parti, qui était-il pour prodiguer quelconque enseignement ?
***

Quelle est notre fonction, selon vous, Sekaï ? Nous amassons des signes, nous les catalogons pour interprétation, certes. Mais la vie étant ce qu'elle est, et cet acte réducteur... Quel doit être notreidéal, selon vous ?

*** Cette question devait avoir des allures de test. Il n'en était rien. Le sombre nelda remuait simplement ses sombres pensées en compagnie d'un être de confiance. Elle était une idéaliste. Point de doute là-dessus. Cette fougue devait bien venir de quelque part... ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Matal 7 Otalir 1508 à 16h56

 
***
Sekaï fut tout d'abord surprise par les paroles proférées par son Maître. Elle se mit sur la défensive avant de se rendre compte qu'Orol'Nar non plus ne semblait pas en mesure de lancer des devinettes juste pour voir si elle avait "retenu la leçon". Du moins, pas pour le moment... et puis ce n'était pas vraiment le style.
***

*** Un sujet pourtant si important et si primordial dans nos vies que nous n'y songeons même plus. ***

***
Elle ne répondit tout d'abord pas à son Maître, préférant prendre le temps de la réflexion avant de se lancer dans une explication de sa conception de leur rôle.
Au delà de la fatigue qui la minait, son cheminement se trouvait enchâssé de doutes: son Maître doutait-il? Se posait-il vraiment cette question?
En regardant mieux les traits de son visage, elle s'aperçut qu'elle ne s'était pas trompée: Orol'Nar n'était donc pas seulement fatigué. il y avait quelque chose de plus...
Que pouvait faire un Témoin pour un autre Témoin cherchant sa route? Lui indiquer celle que lui aurait prise? Ce serait certainement montrer une vision réductrice: expliquer un point de vue parmi une multitude pouvait il aider quelqu'un?
Comme toujours, sachant qu'elle n'avait aucun talent pour la narration, elle choisit de parler de manière franche, sans détours, et d'exprimer clairement ce qu'elle pensait. De toute façon, si elle se lançait dans une réponse construite, elle en perdrait le fil avant d'être arrivée au bout, et sa seule envie à ce moment était de retrouver les lits de Lerth.
D'ailleurs, la question elle-même était soit trop floue, soit trop précise pour qu'elle puisse évaluer à quel niveau répondre, mais elle n'avait guère l'envie (et d'ailleurs, ce n'était guère le moment) de chipoter sur de tels détails, et elle était persuadée qu'Orol'Nar ne lui en voudrait pas.
Ainsi commença t-elle à lui répondre alors qu'il eut peut être crû qu'elle n'avait pas entendu sa question.
***

L'idéal dépend de chacun des Poussièreux. Et même s'il peut paraitre commun sur certains points, il est généralement différent sur bien d'autres. nous sommes uniques et nos volonté, nos rêves et nos ambitions aussi.
Je dirais qu'il y a autant d'idéaux possibles que de Voies qui mènent au S'sarkh.
Mais cela ne reste que ma conception des choses, réductrice et peut-être fausse.

En tous cas, en ce qui me concerne, je crois que les signes ne sont que des outils, et les amasser, qu'un moyen.
Je pense que nôtre rôle est de chercher ces signes, mais pas juste pour chercher des des signes et les interpréter. Je n'oublie pas que le S'sarkh souffre et que nous devons le comprendre.
De plus, bien des sujets restent encore inexpliqués en Syfaria, et des solutions à nos problèmes se trouvent peut-être dans ces mystères.

La vie est envisageable de bien des points, et nous ne faisons que choisir celui qui nous convient le mieux, celui qui nous motivera pour continuer à vivre je suppose?
Mais vous avez certainement vécu suffisamment longtemps pour avoir un meilleur perçu de la vie que moi, mais en ce qui me concerne, ce concept ne reflète pas beaucoup plus que quelques notions abstraites alors qu'il en est visiblement pas de même pour vous.

Mais après tout, peut être ne mettons pas les mêmes notions derrière les mêmes mots.
Si c'est réellement ainsi, peut-être faut il chercher l'idéal dans notre raison de vivre, ou dans ce qui nous intéresse.
Après tout, il est toujours possible de limiter la vie par des actes réducteurs, mais, si vous me permettez de dire cela Maître, je ne crois pas que ce soit la bonne manière de raisonner: je crois que c'est se faire du mal pour rien. Après tous, pris individuellement, nous ne valons pas grand chose, mais c'est pourtant bien ce que chacun d'entre nous fais et crois, qui permet à la Faction des Témoins ainsi qu'aux autres factions d'exister.


***
Sekaï réfléchit un instant avant de poursuivre.
***

Mais mes mots n'ont peut être aucun sens pour vous: j'ai déjà moi même l'impression de m'y perdre...
***
Sekaï soupira.
***

*** Et voilà, uns fois que je suis partie, rien ne peux plus m'arrêter. ***

***
Elle acheva d'un ton joyeux mais feint à cause de sa lassitude, motivé seulement dans le but de changer de sujet, redonner le Moral à son compatriote.
***

Allez, ne faites pas cette tête! Voilà la Scintillante, et avec elle notre seule bonne raison de vivre en ce moment! Ses lits!
*** Elle se mit à rire, mais son rire ne fut pas réussi... ***

*** Avoir de telles discutions dans des moments pareils, c'est un coup à ne plus vouloir se relever... ***

***
Elle se mit à chercher en vain un autre sujet de conversation, n'étant plus en état de réfléchir à quoi que ce soit, surtout pas après que ce Sieur Flymeur lui imposa ce bourdonnement impossible.
***


La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Merakih 8 Otalir 1508 à 23h53

 
Nous sommes poussière. Multiples, uniques, disparates ou unis. Je combats sans relâche l'Usurpateur et chaque victoire que le S'sarkh m'a donné n'est que trop vaine. J'ai vu des parcelles du pire de ce que l'Ennemi a à offrir comme atrocités, et ai senti le peu d'influence de mon être. Ma vie n'est rien, il en a toujours été ainsi. Ma vie est la Voie et son existence est par elle. C'est simple.

Et pourtant...


*** Orol fit silence un moment. Il ne réfléchissait pas, mais ressentait. ***


Et pourtant la poussière a-t-elle vraiment un rôle à jouer dans le prochain âge, ou sommes-nous simplement les témoins d'une joute entre le Maudit et les Nemens ?

Nous survivons. Que nous faut-il pour vivre ? Là est la vraie question.


*** Le nelda posa son regard sur sa disciple. Un sourire aux lèvres. Sourire las, certes, mais sourire. Une rareté pour le contemplateur. ***


Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Julung 9 Otalir 1508 à 08h55

 
***
Sekaï, qui ne s'était jamais posée de telles questions (la fougue de la jeunesse disaient certains), serait restée bouche bée... si elle avait ouvert la bouche. A la place de quoi, elle écoutait les paroles et les questions de son Maître avec une perplexité grandissante.
Devant l'aspect déstabilisant que la conversation avait prise, elle ne savait plus quoi répondre. D'ailleurs, y avait-il vraiment quelque chose à répondre?
Finalement, peut-être qu'Orol'Nar avait raison: tandis que lui cherchait désespérément des signes, elle se bornait à émettre des hypothèses, plus farfelues les unes que les autres selon certains, et elle savait que les chances d'atteindre ses objectifs étaient quasiment nulles.
Ne pouvant s'empêcher de parler, comme si elle devait montrer à son Maître qu'elle était capable de réfléchir, elle fit ce qu'elle savait le mieux.
***

Si les Poussiéreux veulent prendre place dans l'Histoire de Syfaria et jouer leur rôle, peut-être est-ce à eux de prendre des initiatives dans les des actes qui leur permettront de se mettre en avant?

La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

 
Orol'Nar

Le Vayang 10 Otalir 1508 à 00h15

 
Oui. Des initiatives. Et c'est ce que vous faîtes, Sekaï. Vous prenez des initiatives. Et ne laissez jamais les réactions des autres oublier cela. Vous agissez alors que la plupart discutent et critiquent.
***
Un long moment passa. Au loin, les remparts de Lerth apparurent au détour des montagnes et, à leurs pieds, l'auberge du S'sarkh Miséricordieux répandait sa lumière dans la soirée naissante. Une réconfortante fumée montait de la cheminée pour se dissiper dans les astres.

Un air de chez soi. Orol se surprit à penser qu'il appartenait à cet endroit, lui qui durant la plupart de son temps arpentait les contrées sauvages. Il était ici chez lui et cette pensée le réconfortait. ***


Je dois drôlement me ramolir pour penser au confort...

Nos initiatives sont la clé de nos lendemains, Sekaï. Nous ne pouvons nous permettre de simplement réagir. Nous avons survécu jusqu'ici. Il est temps de prendre notre place. De mériter Son Illumination et son Affection. Et vous êtes sur la bonne voie. Vous apprendrez. Vous êtes curieuse. Le mouvement entraîne le mouvement.

Seule la Foi donne un sens à l'acte.

 
Sekaï

Le Vayang 10 Otalir 1508 à 12h32

 
***
Sekaï n'aimait pas les compliments: elle ne savait jamais comment réagir. Néanmoins, c'était bien la première fois qu'on la complimentait pour ce qu'elle faisait. Aussi, cela la toucha, mais elle fit comme si elle n'avait rien entendu..
De plus, le fait que son Maître estime que la Voie qu'elle avait prise était la bonne la réjouit: elle avait toujours été incertaine de ce qu'elle entreprenait et avait l'impression d'agir différemment des autres Témoins. Cela l'avait beaucoup troublée. Elle avait même hésité à demander conseil auprès de leur Kar'nem S'sarkh pour finalement faire ses propres choix.

Finalement, Sekaï compris enfin que parler des problèmes pouvait réconforter les gens lorsqu'elle se rendit compte qu'Orol'Nar avait relevé la tête du chemin pour comtempler le paysage qui lui faisait face.
Éviter les problèmes ne mène à rien. Il faut les combattre, et les surpasser comme les épreuves du S'sarkh. D'ailleurs, comme le disait son Maître et comme elle le pensait elle-même, le temps de rester passif était révolu.
Et alors qu'ils se dirigeaient vers l'auberge Au S'sarkh Miséricordieux qui se découpait maintenant dans le soleil couchant, la Tydale laissa échapper quelques bribes de ses pensées dans un murmure presque inaudible.
***

Le mouvement entraîne le mouvement, mais le changement prend du temps.
***
Et de quel temps disposaient t-ils avant que le P'KhenS'sarkh ne se mette à nouveau à jouer un de ses tours pendables?
Elle avait l'impression que les derniers événements ne présageaient rien de bon pour l'avenir.
Sekaï avait beaucoup trop d'imagination, mais elle le savait.
Aussi, cessa t-elle de songer à cela pour revenir sur les paroles d'Orol'Nar: quel est notre fonction, quels sont nos idéaux... qui sommes nous? Après tout, même si plus beaucoup de monde s'en souciait aujourd'hui, de mémoire de Nemen, la poussière n'avait pas toujours été sur Syfaria.
***


La Foi... une aveugle qui donne des yeux à l'Espérance.
Le changement prend du temps.

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