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Le Dhiwara 2 Nohanur 1508 à 18h13
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| Une bonne nouvelle ? Cette ombre inspirait la mort et rien de plus. Le fait qu'elle se laisse à peine distraire par un petit fantassin qui lui lance un caillou et continue d'observer le pilier de manière aussi fixe, comme s'attendant à un évènement particulier était-il une bonne nouvelle ?
Honnêtement, je n'en sais rien. Probablement oui, du moins dans l'immédiat... sinon nous serions probablement morts voire pire.
Le visage du doyen était grave. Pourtant s'il en voulait après le fantassin, ce n'était pas pour l'odeur mais plutôt pour sa folle initiative.
Ne refaites jamais quelque-chose d'aussi insensé. Si l'ombre vous avait dévoré, qu'auriez-vous prouvé ? Qu'elle n'aime pas qu'on lui lance des cailloux ?
Le fantassin semblait gêné. Aussi, et parce qu'il n'aimait pas faire des remontrances, le doyen ajouta, sur un ton qui se voulait amical.
Et puis, je n'aurais même pas pu prendre de notes. Vous auriez au moins pu me prévenir.
Suite à quoi, il prit appui sur sa canne et se releva. Il observa un instant l'ombre qui se tenait toujours aussi immobile. Qu'une telle créature attende ainsi, cela le troublait encore plus que la créature elle-même. D'un monstre, on s'attend habituellement qu'il répande le feu et le sang autour de lui.
Cela ne pouvait que présager l'arrivée de quelque chose de pire encore. Et le pilier semblait lié à cela.
D'après ce qu'il savait, les ombres étaient apparue alors que Flymeur activait le pilier de Zarlif. Pourquoi n'étaient-elles pas apparue lors de l'activation de celui d'Oriandre. Etaient-elles le but de Flymeur où étaient-elles apparues pour contrer Flymeur ? En gros, attendaient-elles que les piliers soient activés ou veillaient-elles à ce qu'il ne le soient justement pas ?
Les questions n'étaient pas compliquées à formuler mais les réponses... les nemens eux-mêmes ne semblaient pas vraiment comprendre ce qu'il se passait alors qui pouvait apporter les réponses ?
Il reporta ensuite son attention sur le fantassin.
Je crois que l'on devrait s'éloigner un peu de l'ombre. Sa proximité n'est pas des plus agréable et, si des fois elle devenait plus active, je préfèrerais ne pas être aussi près.
Je ne pense pas que le pilier soit l'endroit le plus sûr. Mettons nous un peu à l'écart et observons.
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Le Dhiwara 2 Nohanur 1508 à 21h01
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| *** Bail, piteux, obtempéra sans protester et suivit le Doyen qui se dirigea vers une position un peu plus au Sud. Suffisamment loin pour espérer échapper aux coups de la créature si elle se réveillait mais aussi assez proche pour ne rien rater de ses faits et gestes et pouvoir l'observer à leur guise. Le Pilier se trouvait aussi dans leur champ de vision. La créature n'avait toujours pas esquissé le moindre geste en dehors de ce bref instant où elle avait posé les yeux sur le petit tchaë. Et pour rien au monde, le fantassin n'aurait voulu qu'elle recommence. Rien que le fait d'y penser lui glaçait le sang et lui hérissait les poils.
Pourtant quelque chose tarabustait le tchaë. Quelque chose qui l'avait poussé à dévaler ces escaliers et à essayer d'établir un contact avec elle. Quelque chose qui flottait encore à la lisière de son esprit mais sur lequel il n'arrivait pas à mettre de nom. Silencieux, au côté d'Aerodiüs qu'il n'avait toujours pas remercié pour son secours rapide, Bail se plongea dans les archives mentales du consensus de la Fraternité, se remémorant toutes les discussions auxquelles avait pris part Flymeur.
Cela lui prit dix bonnes minutes avant qu'il ne parvienne à mettre la main dessus. L'esprit pour être tout à fait précis. Son visage tendu s'éclaira une brève seconde puis il tendit le bras pour saisir celui du Doyen. Sa voix, lorsqu'il parla, était chargée d'excitation. ***
Fmème Doyen, vous vous souvenez de cette discussion sum les flavistes à laquelle vous étiez rêlé et où Sieum Flyreum a fait une suggestion poum le roins étmange? Quand il suggémait d'essayer de nouer un contact avec eux plutôt que de les attaquer?
Le... le corrandant Stennam je cmois... il lui avait opposé que les flavistes attaquaient toujoums les pmeriers... ce à quoi Flyreum avait répondu que c'était sans doute pamce qu'ils se sentaient attaqués...
Vous...
*** Un temps comme si le fantassin, devant cet aîné bien plus érudit que lui, hésitait à émettre une hypothèse que le Doyen estimerait sans doute par trop fantaisiste. Bail réussit pourtant à dépasser son inquiétude et poursuivit:
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Vous ne pensez pas que cela poummait êtme la rêre chose ici... que peut-êtme Flyreum n'avait pas dit cela pam hasamd... qu'il avait peut-êtme pmévu que cela poummait nous semvim un joum?
*** Haletant, Bail se tut, attendant la réaction du Doyen. *** | |
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Le Dhiwara 2 Nohanur 1508 à 22h37
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| Quand Lihkeux posa sa main sur le bras du doyen, celui-ci l'observa d'abord d'un œil surpris puis, l'écoutant, prit l'air pensif. Tournant de nouveau son regard vers l'ombre, il demeura un long moment ainsi, le regard fixe et mordant machinalement sa pipe vide qu'il venait de porter à sa bouche. On aurait pu croire que le doyen ne comptait pas répondre tant il fut long à prendre la parole. Pourtant, le regard toujours fixé sur la créature, il finit par dire :
Les flavistes sont des enfants de Syfaria. Probablement que nous les poussiéreux les avons, comme les autres créatures vivant sur cette terre, trop longtemps dénigrer. Certains d'entre eux ont une intelligence que nous sous-estimons plus que certainement. Depuis que nous sommes arrivés, il y a de cela six siècles, nos peuples se sont toujours tournés vers les nemens. Probablement parce que ce sont eux qui nous ont sauvé des griffes des engences du S'sarkh.
Pourtant, les nemens tout comme leurs ancêtres les Eduens ne sont pas plus que nous Syfariens. C'est, je crois, ce que voulais nous dire Flymeur. Nos peuples ont voulu imposer leur ordre sans se préoccuper de ceux qui vivaient ici bien avant nous. C'est cela qu'il semble vouloir changer.
Nous aurions certainement du mieux considérer les natifs de Syfaria et tenter de plus communiquer avec eux. Est-il aujourd'hui trop tard ?
Agrek dit :Excuse-moi, mais je ne crois pas que tu ais répondu à la question du fantassin là...
*** Aerodiüs se tourna vers son mou, sourit, puis s'assit face à Bail. ***
Cette ombre, fantassin, je ne crois pas qu'elle soit réellement vivante. Regardez la bien, elle semble parfois à peine tangible. Je ne crois pas qu'elle soit, au même titre que les flavistes, une créature de Syfaria. Pourtant, je suis d'accord avec vous, il vaut mieux d'abord tenter de communiquer avant de chercher à attaquer... d'ailleurs je me doute que vous ne comptiez certainement pas blesser un tel colosse avec un caillou mais qu'il s'agissait bien là d'une tentative de communication.
*** Le doyen avait l'œil pétillant, visiblement amusé par sa remarque. Puis subitement, il reprit un air beaucoup plus grave. ***
L'ignorance dans laquelle nous sommes nous interdit d'attaquer cette créature. Pourtant, vous avez comme moi ressenti l'aura de mort qui l'entoure. Alors sommes-nous condamner à rester ici en simples spectateurs de notre destin ?
Vous avez donc probablement raison fantassin. Quelque soit cette chose et quelque soit les risques, si nous ne voulons pas rester passif face à notre avenir, la seule chose que nous pouvons faire est de tenter de lier contact avec cette ombre.
*** Le doyen se releva et fit quelques pas en direction du pilier. ***
Vous avez déjà tenté votre chance Bail. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'aimerai bien essayer à mon tour.
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Le Luang 3 Nohanur 1508 à 21h35
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| *** Bail, qui faisait beaucoup d'efforts pour ne pas montrer sa jubilation d'avoir convaincu le Doyen, se contenta d'acquiescer de la tête tout du long. Seul un léger rictus trahissait son excitation. Ainsi que l'incessante pression qu'il exerçait sur ses bras à l'aide de ses mains. Frictions qu'on aurait tout aussi bien pu attribuer au froid qui régnait sur la plaine. Car froid il faisait. On aurait pas sorti un chien dehors.
A la dernière proposition d'Aerodiüs, Bail marqua une hésitation. Dont il fit aussitôt part à son aîné. ***
Je... je ne peux pas vous laisser y aller tout seul Fmème Doyen... je... c'est dangemeux et... s'il vous ammivait quoi que ce soit... je... je suis un noimeaud apmès tout.... c'est ron môle de pmotéger res fmèmes...
*** Il scruta au loin la créature. Une lueur inquiète dans les yeux. Comme s'il craignait de montrer à nouveau sa faiblesse dans le feu de l'action. Pourtant: ***
Je... je re tiendmais à quelques pas demmière vous... au cas où.
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Une note résolue dans la voix: ***
C'est immévocable Doyen! Je ne vous laissemai pas y aller sans roi... | |
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Le Matal 4 Nohanur 1508 à 14h41
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| Le doyen sourit au fantassin. Apparemment, il n'avait vraiment pas l'intention de le laisser seul. Aerodiüs n'était pas vraiment convaincu que le petit tchaë lui serait d'un grand secours si l'ombre décidait de s'en prendre à lui mais il ne désirait pas insulter l'honneur du noiraud.
Soit, mais pas d'excès de zèle hein ? Laissez moi une marge de manœuvre avant de vous jeter épée à la main sur ce monstre.
Alors qu'il se tournait de nouveau pour se diriger vers le pilier et l'ombre, Aerodiüs aperçu Marcolien qui arrivait enfin. Son jeune acolyte semblait plutôt impressionné par l'ombre, qui ne l'aurait pas été, et n'avait pas l'air très enclin à partir discuter avec elle.
Je ne te retiens pas Marcolien. D'ailleurs, il ne sert à rien que nous soyons plusieurs à prendre ce risque.
Pour ma part, je suis prêt à le prendre.
Le doyen n'ajouta plus un mot et se mit à marcher lentement mais d'un pas assuré en direction de l'ombre. Plus il s'en rapprochait, plus il pouvait ressentir l'atmosphère de mort qui entourait la créature. Malgré le froid qui était tombé sur Syfaria, Aerodiüs suait à grosse gouttes. L'ombre, bien que parfaitement immobile dans sa contemplation du pilier, était parfois agitée de sortes de sursauts au cours desquels elle semblait perdre consistance. Chaque fois que cela arrivait, le doyen stoppait son mouvement, s'attendant à voir la créature se retourner vers lui et l'écraser d'une seul coup.
Agrek dit :Ces sursauts sont étranges. On dirait qu'elle n'est pas totalement dans notre monde.
Le mou flottait au-dessus de l'épaule droite du doyen. Lui aussi affichait une expression grave. Etait-il réellement inquiet ou bien ne faisait-il que transposer les craintes de son symbiosé, Aerodiüs n'aurait su le dire.
Pourtant, la pierre a bien rebondi sur elle. Cette chose est donc bien là.
Arrivé à une quinzaine de pas de l'ombre, le doyen décrivit un demi-cercle autour d'elle afin de venir se placer face à elle. Sa main était tellement crispée sur le pommeau de sa canne qu'elle en prenait des crampes. Il était terrifié mais parvenait à garder son sang-froid. Il ferma les yeux et se concentra puis avala sa salive, tentant d'humecter un peu sa gorge et prit la parole d'une voix forte.
Créature du pilier ! Qui es-tu et pourquoi es-tu apparue ici ? Qu'attend-tu ?
Alors même qu'il prononçait ces paroles, le doyen avait lancé son esprit vers la créature comme il l'aurait fait vers un symbiosé pour donner plus de signification à ses mots.
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Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 18h17
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| D'après ce que l'on m'a dit, les ombres seraient apparues auprès de tous les piliers de poussières. Les nemens préconisent de ne pas les attaquer surtout. Ils semblent penser que les ombres sont liées à la trame de la réalité qui tente de se rétablir suite au actions de Flymeur et que tenter de rétablir ce rétablissement maintenant qu'il est entamer serait une grave erreur...
Le doyen haussa les épaules d'un air dubitatif puis se dirigea vers le pilier. Il commençait à gravir les marche de celui-ci quand quelque-chose lui tomba sur le visage. D'un réflexe vif, le doyen repoussa la chose de sa canne. Il s'agissait d'une grosse chauve-souris apparemment très agressive car à peine l'avait-il éloigner qu'elle revint lui voler dans la barbe. Heureusement, à force de juron et de boule de feu bien ajuster, Aerodiüs parvint à faire fuir la créature.
Fichtre, cette bestiole a endommagé ma robe toute neuve... Bah, ça me fera de l'occupation pendant mes tours de garde.
Le doyen termina lentement de gravir les marches vers l'entrée du pilier. Une fois parvenu à celle-ci, il se tourna vers Bail.
Si ça ne vous dérange pas fantassin, pourriez-vous garder l'ombre à l'œil pendant que Marcolien et moi allons inspecter l'intérieur du pilier. Et s'il se passe quoi que ce soit, ou s'il vous vient une idée, s'il-vous plait, prévenez-moi avant de faire quoi que ce soit.
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Le Julung 6 Nohanur 1508 à 23h10
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| *** Marcolien eut beau faire le tour de la grande salle, tous les murs étaient lisses, comme si le pilier venait d'être achevé. ***
Je ne comprend pas, si les piliers sont aussi vieux qu'on le dit, il devrait y avoir une aspérité, des traces de l'usure du temps. Mais là, rien. Soit ses bâtisseurs étaient remarquablement doués, soit il y a de la magie là-dessous. Ou les deux.
Quoiqu'il en soit, je vais quand même tenter ma chance.
*** Et, joignant le geste à la parole, le jeune géologue frappa modérément le mur face à lui avec son piolet. *** | |
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Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 20h50
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| Aerodiüs était plongé dans sa tentative d'exploration du pilier par la pensée. Comme souvent lorsqu'il se concentrait sur une chose, il ne prêta pas vraiment attention à ce qu'il se passait d'autre autour de lui. La voix de Marcolien ne fut qu'un lointain chuchottement dans son oreille.
Le doyen était plongé dans le pilier y cherchant la présence de Flymeur qu'il y avait déjà rencontrée. Mais il ne découvrit rien. Pourtant, il savait qu'il ne s'était pas trompé. C'était comme si Flymeur avait quitté le pilier... quitter le pilier ? Ce qu'il avait ressenti précédemment n'était donc pas une trace laissée par Flymeur dans le pilier mais probablement Flymeur lui-même. Cela signifierait que l'on pouvait ainsi ressentir la présence des personnes présentes dans les piliers, ressentir la présence des personnes décédées peut-être ? Question intéressante, il en discuterait avec Raganot. Mais pour l'instant, cette découverte lui indiquait surtout que Flymeur avait du se rematérialiser dans un autre pilier.
Aerodiüs se demanda si, par l'intermédiaire de ce contact avec les piliers, qui étaient manifestement tous étroitement liés, il ne pourrait pas tenter de ressentir ce qu'il se passait dans les autres piliers.
Mais sa réflexion fut interrompue par une étrange sensation... une vibration dans le pilier ! Enfin, il ressentait ce que Flymeur lui avait indiqué. Lentement, il sortit de son état de concentration et ouvrit les yeux pour comprendre qu'il s'était mépris. Les "vibrations" battaient le même rythme que le marteau de Marcolien sur la pierre de la colonne. Le doyen observa son jeune collègue qui semblait mettre du cœur à l'ouvrage. Quelque chose lui dit qu'il n'aurait pas du le laisser continuer, pourtant, il resta à l'observer l'air déconcerté.
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