Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

La montagne, ça vous gagne !

... ou pas.
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Sujet lancé par Krepion Loudmer
Le 23-10-1508 à 10h47
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Posté par Séoane,
Le 31-10-1508 à 09h25
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Krepion Loudmer

Le Julung 23 Otalir 1508 à 10h47

 
*** Le vieux marin tentait depuis plusieurs heures de passer inaperçu dans une petite et discrète taverne des quartiers Est de la cité, lorsque la gamine lui remet le grappin dessus.
Comment aura-t-elle pensé à le chercher dans les tavernes, c'est un mystère, mais le fait est qu'elle l'a retrouvé... Fichtre, lui qui croyait pouvoir couper à ce stupide voyage dans les montagnes et le froid, le voilà pris au piège !

Le vieillard a tout juste le temps de régler ce qu'il doit au tenancier, tant en alcool que pour les gribouillages -dont un en tchaë ancien, en rime et sans la moindre faute d'orthographe- laissés sur le panneau des petites annonces de l'entrée, puis la jeune astrologue le traine derrière lui jusqu'à la porte nord de la cité, sans brutalité mais avec la fermeté suffisante pour que le vieil infirme n'ait d'autre possibilité que de la suivre -en maugréant un peu toutefois, et jetant d'incessant regards de reproches à son mou. ***


Saillon dit :
Plait-il ? Je n'y suis pour rien.


J'suis sûr qu'c'est toi qui m'a trahi ! T'es allé dire à la gamine où qu'j'me trouvais ! Murmure Krepion entre ses (rares) dents, tandis que la porte nord se dessine au bout de la rue.

Saillon dit :

Je l'aurais fait, mais n'en ai pas eu besoin : un tchaë décrépi et unijambiste qui se saoule à longueur de temps et se met parfois à déclamer de longs poèmes en tchaë ancien... comment dire... ça ne passe pas exactement inaperçu, dans une ville de tydales à l'éducation plus... rigide.


Mmmff...

*** A la porte nord-est d'Utrynia, se trouve déjà une petite tydale replète qui disparait presque sous une quantité effroyablement impressionnante de tissus précieux et de bijoux en tous genre.
Krepion Loudmer regarde le monceau de bijoux et de pierres précieuses répartis sur Etlys Choelanthys avec des yeux exorbités... C'est qu'il y en a pour au moins trois semaines de vinasse... au moins...

Après une succincte mais fort instructive discussion sur les moeurs tydales -elles se prennent pour des abeilles, et les paysannes du coin sont en fait de redoutables guerrières- la petite tydale enguirlandée donne le signal du départ.

Orphèle s'élance joyeusement sur la route, mue par l'enthousiasme et la fougue de la jeunesse. Krepion n'étant muni ni de l'un ni de l'autre, mais au contraire d'une jambe de bois et d'un flegme notoire, se fait rapidement distancer par la jeune femme.
Et par la moins jeune également, d'ailleurs...Fichtre, la vieille enguirlandée trottine en fait comme un jeune lapin de garenne, qui l'aurait deviné ?!!
Le vieux marin n'a d'ailleurs pas manqué de remarquer le regard méprisant qu'elle lui lance avec ostentation en le dépassant, suivie de ses deux esclaves...
Bha, comme tous les bien nantis de son espèce, il ne lui a suffi que d'une seconde pour le juger sur sa misérable apparence. L'opulence et le luxe ne nourrissent pas l'intelligence, le vieillard l'a compris depuis longtemps. Et celle-ci, avec toute la quincaillerie qu'elle se trimbale, ne fait sans doute pas exception à la règle.

Avançant lentement de son pas bancal et irrégulier, Krepion n'est cependant pas le dernier : la paysanne-guerrière ferme la marche, silencieuse et terrible... Ce qui n'est guère pour le rassurer. C'est qu'elle a pas l'air commode, la faucheuse, et ce genre de guerrière armée jusqu'aux dents, on préfère l'avoir généralement devant soi plutôt que dans le dos...

Frissonnant, le vieux marin essaye d'allonger le pas dans la mesure de ce que son infirmité et ses rhumatisme lui permettent.
C'est à dire pas grand-chose... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nemès

Le Julung 23 Otalir 1508 à 12h02

 
*** Nemès salua le groupe d'une brève inclinaison du buste, froide et silencieuse.

Avoir la responsabilité de trois personnes dont elle doutait fort des capacités à se défendre ne l'enchantait guère, mais elle l'avait prise. Car tel était son rôle.

Derrière son masque de honte, ses yeux scrutèrent attentivement le vieillard tchaë. Quand son odeur de vinasse parvint à ses narines, elle sut qu'il vaudrait mieux qu'elle se tienne loin de lui. Mieux pour elle, et mieux pour lui également. Elle n'avait rien à faire de lui, il n'existait pas à ses yeux...
La Faucheuse laissa le groupe la dépasser, évaluant l'allure à laquelle ses membres étaient capables de se déplacer. C'était pas gagné : si l'anja avançait bien, la Carias et le tchaë allaient d'une allure bien moins vive. En cas de pépin, il serait donc inutile de compter sur leur célérité pour fuir.

Dans ce cas, il valait mieux anticiper les éventuels "pépins"...

Allongeant le pas, la Faucheuse dépassa Krepion pour se porter à la hauteur de la Carias. Celle ci ne fit même pas mine de se décaler pour laisser la place à Nemès de marcher sur le chemin à ses côtés, et l'Exécutrice dut marcher dans l'herbe pour rester à sa hauteur. ***


- Je vais partir devant en éclaireuse, vénérable Carias.
Si le tchaë vous incommode, vous n'aurez qu'à me prévenir télépathiquement et je m'en débarrasserais...


*** Toujours aussi glaciale, Nemès reprit son allure rapide et dépassa le groupe... ***




 
Nemès

Le Julung 23 Otalir 1508 à 19h38

 
*** La route était tranquille. Pas un chat... Il fallait dire aussi que Nemès était passée par là la veille en revenant vers Utrynia et qu'elle avait déjà fait le ménage.

Soudain, elle vit Orphèle passer comme une flèche, si vite qu'elle eut à peine le temps de l'apercevoir qu'elle avait déjà disparu. ***


- Bah, en courant aussi vite, j'imagine qu'il est inutile que je la suive : elle saura fuir s'il y a danger. commenta-t-elle à voix haute.

Scylla dit :
Ouais, concentre toi sur la Carias, c'est ta priorité.


- Ca va toi, je sais ce que j'ai à faire. répondit-elle télépathiquement.

Scylla dit :
Des fois j'me d'mande...


*** Non loin, un Placide observait la Faucheuse qui s'était immobilisée au milieu de la route. Celle-ci lui jeta un regard noir...
Par sa simple présence, la paisible bestiole venait de signer son arrêt de mort. Mauvais endroit, mauvais moment. Et surtout mauvaise personne.

L'Exécutrice dégaina Nimisha et sentit immédiatement affluer en elle la folie du driandel, matérialisée par la volonté de mort de la lame.
L'arme tenue à deux mains, elle virevolta en décrivant dans l'air de complexes arabesques, les premiers pas de la Danse de la Lumière du Déclin...

Le Placide, ahuri, vit son abdomen se fendre, libérant une partie de ses viscères sur le sol. Avec un hurlement, il se rua sur la tydale qui s'agitait non loin et dont il ne doutait pas de la responsabilité quant à ce qui venait de lui arriver.
Mais la Faucheuse virevolta à nouveau, plus rapide que jamais, mue par une inflexible volonté d'infliger la mort.

Le hurlement se tut quand le Placide se déchira littéralement, fauché en pleine élan avant même d(atteindre son adversaire : la tête s'envola, les jambes, coupées sous les hanches, restèrent sur place, et le corps projeté en avant s'étala au sol avec un "spotch" sanglant.

Nemès contempla quelques secondes les morceaux du cadavre, encore absorbée dans la violente transe guerrière qui l'avait envahi l'espace d'un instant, puis elle se dirigea vers les jambes du Placide. ***


- Barbecue de Placide ce soir. dit-elle comme une banalité.

*** Il ne restait plus qu'à dépecer la viande en attendant les autres...

Si Scylla avait eu des mains, elle en aurait sûrement passé une sur son visage, de dépit. ***




 
Krepion Loudmer

Le Julung 23 Otalir 1508 à 21h54

 
***


Rapidement, la route se met à grimper, et le vieil infirme à haleter. Il n'a plus vingt ans, il n'a plus qu'une jambe, malgré la qualité de la jambe articulée fabriquée par l'Erudite, bref, en un mot : il peine comme un forcéné à suivre le rythme effréné que tentent de lui imposer ses compagnes de route...

Quoique, à la reflexion elles ne lui imposent pas vraiment : la guerrière, après l'avoir dépassé d'un regard mauvais, a rapidement disparu à l'horizon, partie en éclaireuse.
La gamine, partie dès le début du voyage comme une furie lancée sur orbite, n'est pas reparue, même lors des rares et succinctes pauses -qui prenaient fin dès l'apparition de Krepion, bien sûr.
La petite tydale replète quant à elle l'a sans surprise royalement ignoré, s'escrimant elle aussi à mettre le plus de distance possible entre elle et le vieux marin démuni, sûrement jugé indigne de partager son escorte et sa route.

En réalité, Krepion se retrouve rapidement distancé, et seul, sur la route qui n'en finit pas de grimper. Il continue cependant d'avancer, sans bien savoir pourquoi. Peut-être parce que depuis quelques années maintenant, il a perdu toute volonté d'agir par lui-même et a pris l'habitude de suivre les ballotement de la vie sans réfléchir. L'habitude de suivre les ordres, d'où qu'ils viennent. La gamine lui a dit de venir, il la suit.
Seulement voilà, lorsque la nuit se fait d'un noir de jais, la gamine n'est plus là, et le vieillard est seul au milieu de la pampa matriarcale, à subitement se demander se qu'il fout là.

Epuisé, Krepion Loudmer arrête d'avancer et se laisse lourdement tomber sur le bord du chemin. Il a mal dans tous les muscles de sa jambe valide, et des ampoules commencent même à se former dans sa main, avec cette canne neuve à laquelle il n'a pas encore eu le temps de s'habituer.

Regardant autour de lui, c'est à dire pas bien loin dans cette nuit d'encre, le vieillard frissonne. Il se sent bien seul tout à coup, et bien misérable.
Pas un chat à perte de vue. Le côté positif, c'est que les créature agressives non plus ne se soucient guère du devenir d'un vieil infirme.
Pour l'instant.

Krepion ne s'est jamais retrouvé seul ainsi, à l'extérieur, même lors de l'expédition botanique. En cet instant, armé de sa seule canne et d'une cape plus très neuve en guise d'armure, il se sent soudain très vulnérable.

Trop épuisé pour ramasser du bois, il se contente de faire un petit feu de branchettes et de brindilles rassemblées à la hâte, un petit feu qui ne brûlera sans doute guère plus d'une heure.
Une petite heure durant laquelle les loups ne s'approcheront pas pour venir le dévorer. Les loups ou l'infinité d'autres sales bestioles griffues dont l'appétit s'éveille avec la nuit...
A cette idée, l'argonaute malgré lui se met à trembler, et le moindre bruit le fait sursauter. ***


Saillon dit :


Ne t'en fais pas papy, je suis là.


*** Krepion jette un regard angoissé à son mou, comme s'il s'attendait à ce que celui-ci dévoile subitement une rangée de dents effilées et se jette sur lui. Puis il s'en détourne et fixe son regard sur les flammes naines agitées par la brise.
S'enroulant un peu mieux dans sa cape, il sort de sa sacoche un vieux quignon de pain et un restant de saussisson, qu'il se met à grignoter plus histoire de s'occuper les mains et l'esprit que par réel appétit.
Puis il réalise qu'il y a bien mieux pour cela...

Il sort une bouteille de la réserve qu'il a faite à Utrynia avant d'être rattrapé et embarqué par la gamine, et se met à la boire avec application.

Lorsque le feu s'éteint, à peine une demi-heure plus tard, le vieillard est roulé en boule dans sa cape, à même la terre qui borde la route...
Ivre mort. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Orphèle

Le Vayang 24 Otalir 1508 à 00h20

 
***

Voilà.
Voilà, voilà, voilà.

Voilà à quoi ressemble le monde, la nature, le ciel, la route, l'horizon, l'ailleurs, l'inconnu.

Il faut bien dire ce qui est : c'est sacrément cool !
Jamais sortie d'Utrynia, l'anja est tout simplement heureuse.
Un long sillon pavé perdu dans les plaines.
Le nez dans le vent, le vent dans les cheveux...
Les cheveux sur la tête, la tête dans les étoiles !
Les étoiles dans le ciel.

Hop, hop, hop !

Gambade joyeuse, heureuse et insouciante.
Elle ne se rend même pas compte qu'elle devance tout le monde.
Seule la découverte compte, la liberté enfin offerte !
Une jambe devant l'autre, elle avance.
Toujours un peu plus haut, un peu plus loin.

Soif, soif, soif !

Un petit trot, un petit sort.
La magie qui picote, pas indolore.
Encore plus d'efficacité, de kilomètre mangés.
Quand c'est finalement de fatigue qu'elle s'arrête, c'est chez les Nemens.
Là, un peu éreintée, elle se demande bien ce qu'est devenu M'sieur Loudmer !
Qu'importe. Elle boit à sa santé.

Quelques gouttes...
Une petite flasque de rhum, habilement dissimulée.
Khamaat n'en saura rien de rien !
Le dodo au chaud, dans la station, et demain : Kryg !
A l'assaut !

Qui parlait d'un monde dangereux et sans pitié ? Pas un gramme de monstre, ma parole !

***


 
Krepion Loudmer

Le Vayang 24 Otalir 1508 à 09h18

 
*** Le lendemain matin, Krepion se réveille avec dans la tête les déroutantes réminiscences d'un rêve érotique impliquant l'Erudite, deux gambols et un braxat en rut. Malgré un état d'ivresse encore relativement avancé, il prend conscience qu'il est toujours vivant et que nul monstre n'est venu le dévorer à la faveur de la nuit. Il ne parvient par contre pas bien à déterminer si c'est une aubaine ou non, vu le mal de crâne qui commence à poindre derrière ses sourcils, et qui s'annonce carabiné.
Pour cela, un seul remède valable : il sort une nouvelle bouteille de sa sacoche et entreprend de la vider tranquillement.

Après avoir étalé les reste du feu du bout de sa canne, le vieillard se remet en route. Il ne sait plus trop où il doit aller, ni pourquoi, et prend finalement une direction au hasard, titubant, et chantant à tue-tête des paroles pour le moment guère identifiables... ***


Saillon dit :


Heu... papy... Je ne crois pas que ce soit la bonne direction...


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Nemès

Le Vayang 24 Otalir 1508 à 14h53

 
*** Après la halte nocturne à Meliasol en compagnie de la Carias et de ses porteurs, Nemès était repartie vers le nord, bien décidée à mener ce voyage à son terme au plus vite. Le vieux tchaë ne les avait pas rejoint, mais la Faucheuse s'en était à peine souciée au moment de partir...

Après quelques lieues parcourues au pas de course, elle arriva enfin à la forêt qui bordait les montagnes de Kryg. Là, elle vit les Danseuses en charge de la protection de la capitale aux prises avec un Hyparhyt sylvestre qui avait l'air fermement décidé à squatter au bord de la route... ***


- Hajar liadha's... dit Nemès en s'adressant aux guerrières, éliminez au plus vite cette créature, que la Carias ne court pas de risque en passant par ici.

*** Joignant le geste à la parole, l'Exécutrice entra dans la Danse avec ses consoeurs, taillant dans la masses des racines et des branches de l'être boisé : bientôt, il ne serait plus que petit bois pour l'hiver... ***




 
Orphèle

Le Vayang 24 Otalir 1508 à 15h32

 
***

Rholala...

Comme c'est beau !
Le petit chemin dans les montagnes....
Les grandes et les petits monts.
Adieu les plaines et les collines !

Voici les pics acérés et les neiges éternelles.

D'ailleurs, en parlant de neiges...
L'Anja a sacrément froid.
Pour ne pas dire qu'elle se les caille.
Genoux contre genoux, orteils bleus, doigts gelés.
La chemise brodée offerte par Loudmer ne suffit plus !

Tout ça c'est très beau...
Mais qu'est-ce que c'est désagréable !
Sans parler de la fatigue, des courbatures et des crampes.

Un regard en arrière, vers la verdure lointaine d'Utrynia.
De ses vallées, de ses forêts et de ses lacs.
Une petite larme de circonstance.

Puis un regard en avant, vers la Citadelle.
Elle en distingue les murailles et les contreforts.
Un Fundeq en ruines, le vent hivernal, la glace et le silence...

Encore un effort, quelques pas et elle y est !
Au chaud, à Kryg !

***


 
Etlys Choelanthys

Le Vayang 24 Otalir 1508 à 20h43

 
*** La nuit à Meliasol apporta à la petite tydale potelée le même réconfort qu'à l'aller et c'est avec un radieux sourire qu'elle se remit immédiatement en route....enfin presqu' immédiatement puisqu'il lui fallut à peu prêt une heure pour s'habiller et se charger de ses précieuses parures.
Avant de reprendre la route, elle regarda devant elle et derrière elle aussi loin qu'elle le pouvait.... Elle commençait à s'inquieter: depuis le départ d'Utrynia elle n'avait vue ni la jeune astrogue partie loin devant, ni le vieil alcoolique resté loin derrière.

Elle reprit cependant la route après avoir laissé des instructions aux villageois de Meliasol pour qu'ils réconfortent le sieur Loudmer d'un bon repas chaud et d'une nuit paisible avant de le guider vers la bonne route.

En chemin, elle usa de son pouvoir télépathique pour s'enquérir de nouvelles d'Orphèle et Crepion.

Le chemin était completement dénué de tout danger, preuve incontestable que les Semeuses et Faucheuses avaient fait leur travail de protection à la perfection.
Elle arriva sans encombres au transport nemen ou elle passa la nuit. ***


 
Krepion Loudmer

Le Vayang 24 Otalir 1508 à 22h39

 
*** Enchainant chansons paillardes et poèmes lyriques en tchaë ancien adressés à sa belle et voluptueuse Erudite, le vieux marin marche tout le jour durant à travers la plaine. Ignorant avec ostentation les protestations et recommandations de son insupportable mou, il suit plus ou moins le sens de la pente sans savoir au juste où cela va le mener.
D'après l'avancée des soleils, il sait qu'il avance grosso modo vers le sud, mais étant donné qu'il ne sait pas d'où il est parti exactement, cette information ne l'aide guère à se repérer, et donc à savoir où il va.
Et ses vieilles cartes maritimes, reliques de temps plus glorieux qui tombent en miettes au fond de son sac, ne lui sont d'aucune espèce d'aide, bien évidemment...

A sa grande surprise, lui qui s'attendait à se faire assaillir de toutes parts par les plus terrifiantes des créatures, Krepion ne croise nulle âme qui vive au cours de sa journée de marche. A part quelques oiseaux, mouches et autres bestioles insignifiantes, bien sûr. Aucun monstre poilu ou griffu aux babines dégoulinantes de bave, que la guenaude bleue aurait envoyés à sa poursuite...

Toujours pas de nouvelle de la gamine non plus, qui l'a manifestement complètement abandonné sans plus se soucier de son sort.
A la réflexion, Krepion se dit qu'il aurait pu s'en douter... C'est l'évidence même, désormais : elle s'est joué de lui !
Elle lui a fait croire qu'elle voulait sa compagnie, simplement pour pouvoir se gausser de lui en l'abandonnant en pleine campagne !
Elle a dû fomenter cette vengeance dès le moment où elle est sortie de l'auberge, furibonde, le soir où il l'a rencontrée...
Alors voilà ?! Elle le laisserait crever au milieu de nulle part juste pour se venger d'une misérable claque, dont il n'a été que l'acteur involontaire et indirect ?
Il leur manque vraiment une case, songe le marin une fois de plus, alors que la nuit tombant il aperçoit les lueurs diffuses... d'un village ! ***



- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Orphèle

Le Sukra 25 Otalir 1508 à 02h19

 
***

Avant de partir, Orphèle avait pris soin de consulter les étoiles.
Les astres, comme toujours, avaient raconté tout un tas de choses qui n'avaient rien à voir avec ce qui l'intéressait alors. Mais les calculs de l'astrologue étaient généralement là pour clarifier le babil obscur.
Conclusion : route dégagée, à peu de choses près.

Pour l'Anja, la route avait même frôlé la perfection. Impeccable. Bien des trucs bizarres sur le rebord, mais rien de grave. Des vagues formes grognantes et dégoulinantes, comme un tas de boue et un arbre agité du bocal. Rien de très original, quand on rêvassait les trois quarts de son temps et qu'on nageait dans les vapeurs de l'alcool durant le dernier quart.

D'ailleurs, comme à chaque fois qu'elle usait de l'Entropie, elle avait un peu l'impression de se balader dans un rêve. Les bassesses de l'existence ne l'affectaient plus et elle vivait bon train sans autre soucis que d'avancer. D'ailleurs, le sortilège de "Jambes de Feu" commençait à lui nuire sérieusement...

Quand elle arriva finalement à Kryg, ce fut exténuée (les pieds et les cuisses en compote) et quelque peu frigorifiée. La jolie chemise de Krepion ne suffisait définitivement plus face à la mordante froidure des hautes cimes.

Mais elle avait accompli son chemin sans dommage, en un rien de temps, et avait vu du paysage ! Elle entra dans la cité à la fois heureuse et éreintée, oubliant complètement ses compagnons de route.

***


 
Nemès

Le Sukra 25 Otalir 1508 à 18h08

 
*** A peine l'Hyparhyt sylvestre eut-il été taillé en petit bois que Nemès fut frapper par des effluves de putréfaction, et en aperçut la source de l'autre coté de la route : un Akrotykar abject...
La créature dégageait une telle puanteur que l'Exécutrice ne put retenir un haut-le-coeur. ***


Scylla dit :
POUARK! C'est quoi ce truc!


*** L'odeur, que produisait cet amalgame de morceaux en décomposition qui furent autrefois plusieurs êtres vivants, était véritablement repoussante mais il fallait admettre qu'elle permettait de repérer l'abherration...

C'est dans ce genre de configuration que l'Exécution était un véritable confort : pas besoin de s'approcher de trop près d'un tel tas de pourriture pour le découper en morceaux! ***


- Un truc qui sera bientôt mort, pensa laconiquement Nemès en réponse au Mou, tout en entamant les pas de la Danse de l'Appel de la Lame.



 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 26 Otalir 1508 à 00h36

 
*** Le vieillard, qui n'a rien mangé de la journée, s'approche du village avec méfiance tout d'abord, puis finit par se présenter à la porte principale. On le regarde arriver avec un mélange d'incrédulité et de circonspection : il n'est sans doute pas courant pour les gardes en faction de voir débarquer à la tombée de la nuit un tchaë avec une jambe de bois, passablement décrépi, et aux allures de marin qui plus est...

On le laisse finalement entrer, par miséricorde certainement, et on lui indique la principale -et peut-être unique- auberge du village.
Miruva.
Un village de paysans qui cultivent des céréales, apprend-il alors qu'il dévore un immense bol de soupe parsemée de croutons à l'ail. Repensant au double statut des paysannes-guerrières, Krepion regarde ceux qui l'entourent -et ils sont plutôt nombreux- avec une certaine appréhension, mais personne ne semble armé jusqu'aux dents ni vouloir le découper en morceaux.
A vrai dire, on le regarde un peu comme une bête curieuse. Mais sans agressivité. Plutôt de l'envie, presque...
Ce qui déstabilise quelque peu le vieillard... Pourquoi donc envier sa triste condition ? Quelques uns lui parlent et le questionnent sur "sa symbiose", mais bien que ce terme ne lui semble pas complètement inconnu, Krepion ne voit pas vraiment de quoi ils veulent parler, alors il se contente d'engloutir ses cuillères de soupe, le nez au-dessus de son bol, sans oser trop répondre au déferlement d'attentions dont il est l'objet.

Il se force cependant à sourire lorsqu'on lui propose un lit dans le dortoir commun de l'auberge. Bon, elles sont tarés, ces tydales, mais au moins elles sont accueillantes... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
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Nemès

Le Dhiwara 26 Otalir 1508 à 21h40

 
*** Finalement le voyage s'était fini sur une note d'entrain, quand Laedel lassée de chasser des créatures, avait proposé un duel à Nemès.
Les deux Faucheuses, chacune astreintes à des villes différentes, avaient peu d'occasion de se croiser, et suivaient donc les combats l'une de l'autre à distance via le Gynécée.

Mais cette fois, elles comptaient bien profiter du fait que Nemès séjourne quelques temps à Kryg pour Danser un petit peu ensemble.
Les deux tydales étaient devenues Faucheuses à la même période, et il ne faisait aucun doute que l'une comme l'autre avaient peaufiné chacune de leur coté leurs techniques entre temps. Dans le coin bleu du ring Laedel avec sa double lame, et dans le coin rouge Nemès avec son épée bâtarde... Ca promettait un beau combat.

Ainsi, pour une fois, Nemès franchit les portes de Kryg en pensant à autre chose qu'aux souvenirs haïs qu'elle avait de cette ville. ***




 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 26 Otalir 1508 à 22h06

 
*** Le lendemain matin, malgré une nuit agitée de rêves érotiques mettant en scène l'Erudite, un panda et le pilier de poussière d'Oriandre (et oui...), le vieux marin repart du village tout ragaillardi. Comme on lui indique de prendre le chemin en direction de l'Ouest pour rentrer à Utrynia, il s'engage donc vers l'est... Logique sommaire, mais implacable : Utrynia il en vient, donc Kryg est sans doute possible de l'autre côté.
Cette escale lui aura au moins permis de faire quelques provisions pour la route, avec les pierres qui lui restent, et c'est donc plus lourd de quelques bouteilles de vinasse -et accessoirement d'un bon morceau de tome de brebis, d'une miche généreuse de pain frais et d'un bon morceau de jambon cru qu'il reprend la route gaillardement, direction qu'il suppose celle de Kryg. Il ne sait toujours pas pourquoi il s'obstine à y aller, puisque personne ne l'y attend, mais bon, maintenant qu'il est là...
Et puis les conseils obstinés de Saillon sur le fait que ce chemin n'est pas du tout, mais alors du tout du tout le bon, le confortent dans sa volonté de l'emprunter.

Quelques heures plus tard à peine, il croise d'ailleurs une guerrière-paysanne en train -manifestement- de s'occuper à dresser son chien. Que le chien ait plus des allures de loup dégénéré et que la jeune femme le "dresse" à grands coups d'épée ne lui effleure que vaguement l'esprit. Que le toutou lui attrape le mollet -celui de chair et non de bois, hélas- est par contre bien plus parlant pour le vieillard, qui continue sa route sans demander son reste et sans prendre le temps d'engager plus la conversation. Encore une folle, de toute façon, alors à quoi bon ?

Le soir venu, alors que son vieux corps rabougri s'orne de quelques éraflures de plus dues aux attention plus ou moins délicates d'une chauve-souris, d'un crabe aux pinces démesurées et d'un mimic, le vieux marin est nettement moins enthousiaste.
Epuisé et meurtri, il s'endort roulé en boule dans sa cape, planqué dans un large buisson, sans même prendre la peine de déboucher une bouteille.
C'est ce détail plus que la folie de l'itinéraire emprunté qui rend son mou Saillon plus que soucieux ce soir-là... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
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Krepion Loudmer

Le Matal 28 Otalir 1508 à 18h01

 
*** Le vieillard blessé reste pas moins de deux journées entières planqué dans son buisson, à tenter de soigner quelques plaies et à guetter les créatures non loin et le meilleur moment pour tenter une percée...
Pour tout dire, il est cerné par les mimics. Absolument flippant. Pour un peu, il regretterait presque Erjin l'équilion et sa charmante manie d'en faire du petit bois juste en posant sa grosse patte dessus.
Mais bon, le gros écailleux n'est pas là, aussi le vieillard continue de se terrer dans son buisson, complètement déprimé. Sa jambe valide s'orne de quelques entailles, ainsi que son bras gauche qui a plus d'une fois protégé son visage, sans parler des quelques côtes sans doute cassées qui rendent chaque respiration relativement douloureuse.
Et la pluie qui s'y met, réveillant son arthrite...

Au petit matin du surlendemain, le vieux marin se remet en route. Cette fois-ci plus vraiment animé par la volonté d'aller à Kryg, mais simplement celle de survivre.
Espoir qui diminue peu à peu tandis que le tchaë vouté continue de fuir devant les attaques de crocs, pattes, griffes, des saletés qui s'acharnent à vouloir le faire passer de vie à trépas. Même cette mignonne et attendrissante petite boule de poils verte révèle en fait une rangée de dents acérées qui ne trouvent rien de mieux à faire que de se planter dans son mollet...

C'est au terme d'une journée qui lui paraît interminable -quoique chaque minute semble en annoncer la fin prématurée- que le vieillard écorché arrive en vue d'un nouveau village, et d'une guitoune nemen à côté de laquelle trône un beau bâteau volant.

Dépassant Kalerda sans s'y arrêter, le vieux marin use de ses dernières forces pour se trainer jusqu'à la bicoque nemen.
En plus de la guichetière, il distingue deux tydales aux alentours.

Trébuchant, il s'étale par terre à quelques mètres de son but dans un râle qui manque, pour tout dire, quelque peu de panache : ***


Rhaaaggghhh.....ggll......

*** Et contre toute attente, n'ayant plus la force d'aller plus loin, et augurant qu'il vit sans doute ses derniers instants, Krepion sort une bouteille de vinasse de son sac et en descend quelques gorgées : quitte à mourir, autant le faire dignement ! ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Séoane

Le Matal 28 Otalir 1508 à 23h05

 
***
La tydale courrait vers Kryg. Sa petite taille ne lui permettait pas de dérouler de longues enjambées, mais elle avait une bonne endurance et un coeur solide. En outre, la route pavée asséchée par les soleils généreux des derniers jours lui assurait un sol favorable.

Mais parvenue à la station de Kryg, dépassant les gardes nemens, elle se heurta presque de plein fouet à Krepion Loudmer. Comment avait il pu être presque invisible jusqu'à ce qu'elle lui tombe dessus ? Cette situation était une énigme pour l'esprit simple de la Coupeuse.

Esprit simple, certes, mais esprit vif. Considérant le tchaë gravement blessé et vautré dans son alcool, elle sortit son arme pour lui passer l'épée à travers le corps. Son destin l'appelait. Le Tableau le réclamait maintenant. Non ? Elle approcha vivement, mais quelque chose retint son bras.

Il lui fallait une confirmation de ses soeurs. Qui lui avait parlé d'un tchaë qui allait vers Kryg avec ses soeurs ? Orphelle. Oui, il lui semblait se rappeler quelque chose à ce sujet.
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Krepion Loudmer

Le Merakih 29 Otalir 1508 à 00h16

 
*** L'esprit un peu imbibé, autant par la douleur que par l'alcool, le vieux marin se sent mieux. La vinasse a cette faculté de faire croire qu'on va bien alors qu'il suffirait d'un éternuement de mouche pour vous achever. Le regard rivé sur les nuages, étendu dans son sang au bord du chemin, Krepion sourit. Il a toujours mal, mais la douleur est plus diffuse, plus assourdie, et largement plus supportable. Quand les effets de l'alcool s'estomperont, il partira sans s'en rendre compte...
Et puis, du coin de l'oeil, il voit s'approcher l'une des tydales tandis que l'autre s'éloigne sans l'avoir sans doute remarqué.
C'est que c'est pas bien grand un vieux tchaë rabougri, et même en laissant quelques trainées de sang d'un rouge exquis, ça peut rapidement disparaître parmi les hautes herbes du bord de route, surtout en position horizontale.
Mais il y en a une qui l'a vu, il est sauvé !
Vraiment ?
Le vieillard déchante en la voyant alors sortir son épée.
Ah bah oui.
C'est vrai.
Elles sont toutes tarées dans ce coin paumé de l'île.
La consanguinité, sûrement.

Toujours est-il que la triabe noireâtre croisée un peu plus tôt lui semble subitement presque sympathique...
Trop tard pour faire demi-tour, hélas, la paysanne-guerrière lui barre déjà toute retraite...

Alors le vieillard se traine sur les deux mètres qui le séparent de la guitoune nemen pour tenter d'échapper à Séoane, et se met à tambouriner à la porte en invectivant la guichetière dans un nemen sans doute sommaire, mais compréhensible -ne serait-ce que par le ton larmoyant et paniqué dans lequel il est employé : ***


Héée... A l'aide ! Chuis poursuivi par une cohorte entière de créatures malfaisantes ! Au s'cours !
Mamaaaaaann !!!!


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Séoane

Le Merakih 29 Otalir 1508 à 10h11

 
***
Par la Mère, la réponse donnée par Orphèle avait de quoi la secouer. Comment un débris pareil pouvait-il être essentiel pour certains schémas ? Le voir se trainer jusqu'à la baraque nemen suggérait bien au contraire que Séoane devait apporter une touche finale au Tableau en passant son épée au travers du corps du tchaë.

Mais à chaque fois qu'elle approchait pleine d'une farouche volonté d'abréger l'agonie du mâle, chaque fois que son épée allait en arrière prendre l'élan nécessaire, chaque fois l’œil torve du vieillard lui lançait un éclair de panique mêlé à une si farouche volonté de vivre qu’elle stoppait son geste, interdite.

Il voulait mourir ou pas ?
Voilà qu’il se mettait de nouveau à débiter des éructations incompréhensibles tout en tambourinant à la baraque nemen. Par la Mère, une telle voix éraillée par l’âge et l’alcool révulsait la Mère elle-même. Elle leva son épée une fois de plus pour le faire taire, mais cela eut l’effet inverse et elle renonça.

Elle jeta un œil autour d’elle et rangea son arme dans un grand soupir.
***

Tchaë reste tranquille. On m’a dit de ne pas te tuer. Pour le moment. Pas encore.
Je peux te soigner même.

***
Cette dernière phrase lui arracha les tripes. Soigner un étranger ! Orphèle avait intérêt de lui avoir dit la vérité car elle ne se relèverait pas d’une telle humiliation. Non seulement il était étranger au Matriarcat, mais en plus c’était un mâle !
***

« Maudite race. »

***
Et puis le temps à demeurer ici contrariait trop les plans de la tydale. On l’attendait ailleurs. Une sœur l’attendait ! Elle cessa de maugréer et sans crier gare plaqua au sol Krepion Loudmer pour le soigner à toute force.
***

Cesse de t’agiter, tchaë. Laisse toi faire qu’on en finisse.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Krepion Loudmer

Le Merakih 29 Otalir 1508 à 20h40

 
*** Le vieillard a beau tambouriner à la porte de la guitoune, la guichetière nemen se garde bien de sortir pour lui venir en aide. Et quelque part, Krepion ne lui en veut pas : à sa place lui aussi resterai bien à l'abri plutôt qu'aller se frotter à cette folle furieuse tydale !!

Il croit donc sa dernière heure venue, quand finalement elle remet son épée au fourreau... et lui annonce même qu'elle va le soigner !
Un piège ! Surement un piège !!
Mais le vieillard n'a pas réellement le temps de tenter de s'en extirper : la jeune femme le maintien plaqué au sol d'un genoux, et commence à nettoyer sommairement ses plaies puis à les bander rapidement. Elle ne fait manifestement pas cela de gaité de coeur...mais elle le fait.
La douleur s'estompe, un peu.
Pas beaucoup.
Mais un peu.
Sauf l'arthrite, bien sûr, mais faut pas non plus s'attendre à des miracles.
Toujours tendu comme la corde d'un arc, le vieux marin cesse néanmoins de bouger.

Rapidement, la jeune femme se relève, sans un mot de plus et se remet en route. Elle a fait ce qu'elle devait, le sort du vieillard ne l'intéresse pas plus, sans doute. Mais Krepion a soudain une trouille folle de rester seul ici, là où il vient presque de mourir...
Il se relève à son tour, avec circonspection, récupère sa canne, son sac... et suit la tydale.
Sans rien dire, à quelques mètres de distance.
Partagé entre terreur et reconnaissance.

De toute façon ça grimpe encore, ça n'arrête pas, et ça se met même à cailler sacrément... ça doit être la bonne direction. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

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