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Le bibliothécaire marchait doucement vers la sortie ouest de Farnya. Il avait fini toute la paperasse qu'il avait à faire et avait fait quelque bagage qu'il avait chargé sur une mule. Il n'avait dit au revoir à personne. Ourgh allait bientôt revenir et s'occuperait de la bibliothèque. Il ne manquera à personne.
Tout en marchant au côté de la mule, il continuait d'écrire dans l'un de ses livres.
Moi qui déteste voyager, me voilà comblé. Mais cela en vaudra la peine. Il y a surement des réponses là-bas. Peut être pas. Mais je serai fixé. Je me sens attiré vers les rouages d'une sombre réalité qui m'est inconnue. Et plus que tout je me sens changé depuis mon réveil. Depuis ce rêve, des angles nouveaux m'impliquent vers cette résolution spontanée. Qui sait tout ce que cela va impliquer. Certain parle de changement, d'autre de danger. Il ne faut pas être aussi radical. Dans un conflit, rien n'est jamais tout blanc, rien n'est jamais tout noir. Mais je suis contre l'idée d'équilibre, philosophie équilibrienne. Il y a toujours un coté plus dominant que l'autre. Parfois la bataille est rude, mais la balance fini toujours par pencher. Laissons les choses se produire. Je ne suis qu'un vieux tchaë. Je ne peux pas faire grand-chose. Me voilà à l'entrée de la ville. Ce cher Doyen Géologue m'a déconseillé de partir seul. J'en ressens pourtant le besoin. Au pire, si je meurs, cela sera pour moi un moyen d'approfondir mon étude. Je ressens en moi cet appel. Je dois le faire.
Raganot s'arrêta quelque seconde d'écrire et se concentra sur l'horizon comme s'il pouvait voir sur des kilomètres, l'air songeur. La matinée était fraiche, le vent fort. Il prit une grande inspiration et se mit à marcher, la mule derrière lui.
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