Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Vers Syrinth la débauchée

Les tribulations d'une boule de poils rêches
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Sujet lancé par Corrr
Le 29-10-1508 à 21h32
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Posté par Corrr,
Le 16-11-1508 à 21h17
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Corrr

Le Merakih 29 Otalir 1508 à 21h32

 


Passant la porte de l'auberge du Nemen qui trébuche, Corrr lança un regard circulaire inexpressif voire même codolchien.
C'est qu'il s'entrainait dur pour parvenir à la quintessence de cette attitude typiquement équilibrienne qui lui faisait encore défaut, lui, natif de Lerth.

L'aubergiste l'accueillit avec un sourire radieux et l'oeil pétillant de celui qui pense sa fortune faite.
Las, le bougre n'était pas au bout de ses peines car le nelda n'était pas là pour régler son ardoise comme le petit tydale replet l'espérait.


Salut l'ami, j'ai deux grandes nouvelles pour toi, la première, c'est que la Shaïm elle même m'a convoqué à Syrinth, ainsi, ton débiteur n'est pas n'importe qui, comme tu peux en juger.
Un peu de ma gloire rejaillit sur toi et ton auberge miteu ... merveilleuse !


Alors que les yeux du tydale rétrécissaient, exercé qu'il était par plusieurs décennies à côtoyer des mauvais payeurs, Corrr reprit :

La seconde bonne nouvelle, c'est que je n'ai rien pour te payer pour l'instant mais tu imagines bien que désormais, ma fortune est faite et la tienne aussi, par la même occasion !

D'ailleurs, je consens à ce que tu m'obliges un peu plus.
Non, je sais bien que tu allais me le proposer, ta bonté t'honore et je saurais te récompenser comme il se doit et glisser un mot en ta faveur au moment opportun.


C'est là que ça se gâtait, Corrr ayant un appétit de nelda, il lui fallait quasiment son poids en victuailles pour rallier Syrinth et ce serait peut-être juste, s'il lambinait ...

Comment ? Une ardoise de 15 hyalins ?
Tu as du te tromper dans tes comptes, attends, laisse moi voir.
Si on ajoute de la viande séchée et ... oh, un ou deux, non, plutôt trois cuisseaux de braxat ... ah, et aussi ces deux rouleaux de saucisse et les beaux saucissons que voilà ... oui, ça devrait faire le compte.

Tiens, voilà l'erreur, tu t'étais trompé d'une virgule, ici.


L'aubergiste sautillait pour regarder par dessus l'épaule de Corrr qui griffonnait sans vergogne sur le registre du tenancier.

Voilà, ça nous fait un compte tout rond de 6 hyalins.
en voici déjà 1 pour patienter, tu auras les 5 autres à mon retour.


Emballant ses provisions sous l'oeil médusé de l'aubergiste, blanc comme un linge, Corrr ne se fit pas prier pour plier bagage.

S'avançant au devant de Galladara et de Lumou, Corrr demanda un crédit à la première après lui avoir versé une petite fortune pour une première commande.

Aimablement, le second lui céda le passage.
Corrr attendait la réponse de l'acca dabreuse avant de prendre la route lorsqu'un parchemin se consuma sous ses yeux sans révéler quoi que ce soit de ses secrêts.




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Lumou

Le Merakih 29 Otalir 1508 à 22h27

 
*** Lumou apprenait de Galladara le Tchaë, tandis que le Nelda lui transmettait, à son tour, les connaissances acquises sur sa langue natale. Ahh, la transmission réciproque du savoir. Belle théorie permettant l'expansion géographiques de la cognitivité gratuite d'excellence. Autrement dit, les connaissances étaient désormais des valeurs de troque.

Le jeune chroniqueur, fraichement remit de son escapade dans l'outre-tombe, sourit au pédagogue.
***

“Il est simple d'accroitre son domaine de connaissance avec les grammaires Nelda. Elles sont relativement simples et gutturales. Et même pour une personne de sexe féminin.
Cela me fait d'ailleurs penser à une histoire que me contait mon père avant de dormir, sur les facultés d'interprétation de tribus de femme en fonction de l'intonation profonde ou superficielle employée lors de discours courants, ou d'emplois immédiat...”


*** Alors que les explications allaient de bon train, un jeune Nelda vînt voir le pédagogue. Lumou se poussa afin de lui céder le passage. Et, soudain, le parchemin dans les mains de Corr se consuma. Lumou esquissa un sourire. ***


“Un geste manqué, une parole oubliée, un écart relatif négligé... Ce sont les détails qui forgent l'apprentissage magique. Peut-être pourriez-vous bénéficier de quelques cours...”



 
Corrr

Le Vayang 31 Otalir 1508 à 22h25

 


D'une oreille distraite par les bruits résonnant à la porte de Zarlif, Corrr tenta en vain de comprendre l'échange entre Galladara et Lumou.


Des cours ?
Sans doute, il paraît que je ne suis guère doué pour l'évolution ... ça va beaucoup mieux pour l'essencialis mais j'ai peut-être tenté d'appréhender le sort d'endurance un peu trop tôt ...

Bah, j'en suis quitte pour racheter un autre parchemin plus tard, c'est sans doute une leçon utile.

Qui sait, l'ami, à notre prochaine rencontre, nous pourrons peut-être parler magie.

En attendant, je ne te conseille pas l'auberge du Nemen qui trébuche, c'est un rade à peine convenable pour moi et son tenancier est un brigand.






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Corrr

Le Dhiwara 2 Nohanur 1508 à 21h15

 


Apercevant un autre nelda, au loin, Corrr l'observe, la patte en visière au dessus des yeux.


Simbilis dit :

Il se nomme Fraylaf.


Hein ? Quoi ? Qui ? Qui me parle ?

Simbilis dit :

Ben, c'est moi, tu te souviens que tu m'as nommé Simbilis, l'autre jour ?


Simbi ... Oui, en souvenir du maître ... enfin, de son ancêtre ... mais ... c'était un rêve ... NON !
Non, tu ne parles pas !


Simbilis dit :

Mais ... euh ... si ... enfin !


Non, tu ne parles pas ! Lança-t-il en grognant de façon menaçante à l'attention de la boule verte.

Celle-ci se contenta de ne pas contrarier son maître qui faisait mine d'ignorer sa présence depuis leur symbiose.


Ah ! Je le savais !
J'ai du manger des saletés ... peut-être cette grenouille, elle a du tremper dans des eaux boueuses, la garce.


Fraylaf observait Corrr sans mot dire, sa mine affichant le plus grand désarroi, peut-être à cause de la scène qui se déroulait devant lui ou peut-être en raison de la terrible blessure qui lui permettait à peine de marcher en direction de Zarlif.
Sans doute n'avait-il même pas remarqué la présence de Corrr.


Hé, tu m'as l'air mal en point.
Tu as besoin de soins ?
Ca tombe bien car tu n'es pas loin de Zarlif, nul doute que tu trouveras un soigneur, là bas.
Enfin, si tu survis à la créature qui est sortie du pilier, bien entendu.


Un papillon choisit cet instant pour se poser sur la truffe du Hobereau fraîchement promu.
D'un coup de langue, il tenta de happer l'insecte qui s'envolait déjà vers son destin.
Quelques dizaines de mètres plus loin, un chiroptère le happa au vol.

Emerveillé par la contemplation de la chaine alimentaire, Corrr se demanda quel maillon il pouvait bien être, se laissant entrainer dans la prairie à la poursuite du chiroptère sans s'en rendre compte.

Un reniflement furieux et appuyé mit fin à sa rêverie tout en lui fournissant une réponse brutale : En bas, il était en bas, tout en bas de la chaine alimentaire.

Un sanglier se dressait derrière lui, frappant le sol de ses sabots et il n'avait pas l'air content.


Tu sais, lança-t-il à l'animal, je n'ai rien contre les sangliers et je les aime bien, enfin, il est vrai que j'ai peut-être mangé beaucoup de tes congénères ces derniers temps mais ... euh ... ne me regarde pas comme ça !
Et puis, tu ne manges pas de nelda ?


Le sanglier se mit à charger, insensible aux propos du grand machin velu qui se dressait devant lui. Sans doute n'avait-il rien compris d'autre de cette déclaration que : "Ce territoire est à moi maintenant, va donc chercher des glands ailleurs, patate !"

Il est à noter que "patate" est une insulte à la mode chez les sangliers. Si vous en croisez un, d'ailleurs, je ne vous conseille pas de le traiter de patate, ça les met dans une rage folle.
D'ailleurs, votre simple présence les met dans une rage folle, en général, aussi, il vaut mieux ne pas les croiser, tout simplement.





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Fraylaf

Le Luang 3 Nohanur 1508 à 22h45

 
Se remettant difficilement des suites de son empoisonnement par une Mandragore, Fraylaf reprend sa route vers Syrinth, rasséréné par la présence de Corr.

dit :
Enf...de Salet... de Fout...c de Me..., Charogne de Mandragouille ! tu te rend compte qu'on a failli y passer ! tu crois pas qu'on pourrait être un peu plus prudent à l'avenir ? hein ? Tu veux vraiment servir de torchecul à un sanglier de l'acabi de celui qu'on vient de croiser ?


Oh, Oh, Oh ! ça va, me pique pas mes répliques, et arrête de faire tout de bruit ! ce n'est peut-être que dans ma caboche poilue, mais bon, on ne sait jamais, suffirait d'un machin plein de dents et télépathotruc pour qu'on soit refait !
Et puis j'ai une bonne excuse pour être parti si précipitamment de Zarlif ! Je VEUX être présent pour l'inauguration de notre nouvelle salle de spectacle. Asgarh nous attend, et....


dit :
Tu parles, ce vieux machin tout miteux qu'est bon qu'à boire de la bière...


Eh la ! Dis pas de mal d'un être si délicat et qui pratique la rime avec un tel aplomb

dit :
Ouais ben y'a que pour ça qu'il est d'aplomb !


Bon, testan, comme disent certains potes coureurs des bois. On fait la paix et on continue notre route.


Euh, salut Corr ! Euh, je crois que j'étais fort mal en point quand tu m'as trouvé, mais bon, hein, c'est les aléas de la route... Il semble que nous nous dirigions tous deux vers la cité de Syrinth.
Qu'est-ce qui t'y amène, sans indiscrétion bien sûr..


 
Corrr

Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 17h08

 


Ce qui m'amène à Syrinth ?
Et bien ... la nourri ... le service de la dame, bien entendu, une petite affaire de vol, en particulier mais aussi la journée des fous qui doit être en train de s'organiser.

Enfin, j'espère qu'Asgarh n'a pas épuisé les réserves de nourriture de la cité.


La conversation allant, Corrr suivit la route ou plutôt le sentier à moitié recouvert par arbustes, mauvaise herbe, fougère et lichen.
La nature reprenait ses droits.

Remarquant que Fraylaf n'était plus à ses côtés, le hobereau dut convenir qu'il s'était éloigné du sentier.
Sa vue étant plutôt limitée à l'instar de ceux de son espèce, il n'y voyait pas plus loin que son museau dans l'enchevêtrement de branches et de buissons épineux dans lequel il s'était engagé.


Fraylaf ?
L'un de nous deux est perdu, l'ami, serait-ce toi ?





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Corrr

Le Vayang 14 Nohanur 1508 à 21h44

 


Il existe deux sorte d'individus : ceux qui, convaincus de s'être perdus, s'arrêtent un instant, réfléchissent puis font demi-tour afin de retrouver la trace du sentier qu'ils n'auraient jamais du quitter.

Les autres, confiants en un sens de l'orientation qui pourtant vient de leur faire défaut se disent qu'il suffit de couper dans une autre direction pour retrouver leur chemin et ainsi gagner du temps.

Gagner du temps ... Belle utopie !

Comme de bien entendu, notre nelda fait partie de la seconde catégorie.
A vrai dire, il est possible qu'il fasse même partie d'une troisième catégorie d'individus, ceux qui, une fois perdus oublient la raison de leur voyage et se lancent à la poursuite d'un papillon mauve.

Mais l'insecte se révéla plus habile que le nelda et lui faussa compagnie.
Gagné, un peu tardivement, par un mauvais pressentiment, Corrr s'arrêta truffe au vent, les sens en alerte.

Face à lui, à la lisière des bois, il aperçoit la naissance de contreforts montagneux.
Tentant en vain de faire appel à ses vagues notions de géographie, le nelda songea qu'il ne lui restait plus qu'une solution, remettre sont sort entre les mains de la dame.

Prenant son courage à deux pattes, il se mit à chantonner :


Un Braxat sur une muraiiiiille,
Qui mâchonne des branches d'arbreeee,

Grignoti, Grignotaaa ...


Sans s'en rendre compte, Corrr avait continué d'avancer en chantonnant et dépassé un Nelda portant le nom de Persmerga aux prises avec un Boo'Ba.
Débouchant dans une prairie, il put conclure avant de poursuivre sa route, à l'aide de son infaillible méthode d'orientation qu'il se trouvait à l'est de Syrinth ... Ou bien était-ce à l'ouest ?

Un grognement sinistre mit un terme à ses réflexions tandis qu'il roulait dans l'herbe, mortel corps à corps, avec un ennemi de crocs et de poils qui venait de le prendre par surprise.
Simultanément, un violent courant d'air au dessus de sa tête lui indiqua qu'un Noosphage se joignait à la fête.

N'écoutant que son courage, Corrr se mit à courir ventre à terre sur ses quatre pattes, fonçant tout droit sur un mégalithe de perversion.

De l'autre côté de la plaine, une famille de sangliers s'ébattait joyeusement, inconsciente du danger.






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Corrr

Le Sukra 15 Nohanur 1508 à 13h10

 


Le mégalithe passa à l'attaque alors que le Noosphage et un second loup malfaisant rattrapaient Corrr.
Lancés à pleine vitesse, les deux rejetons et le nelda ne purent infléchir leur course et s'écrasèrent lamentablement sur le granit perverti.

Un violent corps à corps s'ensuivit tandis que la sombre stèle se fendillait, retournant à la poussière dont elle était issue.
Le Noosphage venait de rompre le combat pour se dissimuler dans les ombres, insaisissable, lorsque la puissante mâchoire du loup malfaisant claqua à quelques centimètres du visage du Hobereau.

Corrr tentait de maîtriser son lointain cousin perverti à quatre pattes lorsque les crocs de la bête se refermèrent sur son épaule.
Epuisé, le nelda faillit sombrer dans l'inconscience.

Une sombre silhouette lui apparut alors.
Drapée de noir, la tête enfoncée sous une capuche ne laissant paraître que l'éclat écarlate de ses yeux, l'inconnu brandissait une faux.

Le temps sembla s'arrêter.
Corrr se redressa avec l'impression que son corps gisait toujours dans l'herbe grasse.


SALUT, lui lança l'être encapuchonné.

Euh, salut, gémit le nelda en retour, articulant avec difficulté, impressionné par le nouveau venu.

-C'EST BIENTOT LA FIN, dit-il en désignant le sol d'un mouvement de tête, JE VOULAIS TE RENCONTRER AVANT DE T'EMMENER AVEC MOI.

- Hein ? M'emmener ?
Mais ... enfin ... mais qui êtes vous ?


On m'appelle le chevalier blanc aurait répondu sans hésiter Gérard Lanvin mais la créature n'avait rien d'un chevalier, blanc, de surcroît.

- TU SAIS QUI JE SUIS, EN TOUT CAS, TU LE DEVINES.
TU SAIS, CORRR, JE N'AI QUE PEU DE GENS AVEC QUI PARLER.


Alors qu'il aurait du être épouvanté par la sinistre apparition, Corrr se sentait apaisé, son regard glissa vers le sol où il vit avec horreur son propre corps entrelacé avec celui d'un loup malfaisant, immobiles, inertes et pourtant engagés dans un violent corps à corps dont l'issu ne pouvait être que la mort.
La mort ...

Alors que son regard remontait vers l'être encapuchonné, le nelda frémit, sentant un souffle glacial sur sa nuque.
La froide étreinte de la mort, songea-t-il ...


- TU SAIS JOUER AU RAMI ? Lui lança l'inconnu.

Eberlué, le Hobereau ne sut quoi répondre, tentant d'évaluer la situation de son esprit embrumé.
Etait-il déjà mort ?


- OH, NON, PAS DEJA ... Pesta son interlocuteur, dardant sur le nelda son regard inquiétant.
JE DOIS PARTIR ... LE DEVOIR M'APPELLE.
ET PUIS, JE NE SUIS PAS PRESSE DE T'EMPORTER, J'AI TOUT MON TEMPS.


La créature termina sa phrase en riant, dévoilant des dents à la blancheur parfaite.
Son rire sépulcral résonna longtemps après qu'elle ne se soit évanouie.

Une douleur lancinante ramena Corrr à la réalité.
Plus tard, il se demanderait s'il avait rêvé cette entrevue alors que les portes de la mort semblaient devoir inexorablement se refermer sur son passage.
Pour l'heure, une poussée soudaine d'adrénaline lui donna l'énergie nécessaire pour agir.

Mordant la truffe de son agresseur à pleines dents, il eut le plaisir d'entendre le loup malfaisant gémir et s'enfuir tandis qu'il sautait lui aussi sur ses pattes et courrait aussi vite que possible dans la direction opposée, pénétrant dans la forêt salvatrice, plus loin, toujours plus loin, mu par l'énergie du désespoir.

Corrr s'affala plusieurs centaines de mètres plus loin dans un buisson épineux.
Un hurlement sauvage retentit dans la forêt.
Un hurlement de rage, de douleur mais aussi de soulagement.
Il se prolongea quelques minutes puis s'éteint comme il était venu.

Le nelda sombra dans l'inconscience.



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Corrr

Le Dhiwara 16 Nohanur 1508 à 01h20

 


Lorsqu'il se réveilla, un arrière goût de sang vicié dans la gueule, le nelda poussa un gémissement pathétique.
Son corps n'était que meurtrissures, écorchures et plaies béantes, il n'y avait pas une seule partie de son corps qui ne lui envoyât un signal de détresse.
Celà allait au delà de la souffrance, Corrr incarnait la douleur lorsqu'il se redressa après plusieurs vaines tentatives, un rictus déformant son visage.

S'extirpant du buisson épineux dans lequel il avait échoué, le hobereau n'eut pas le temps de reprendre son souffle ou de panser ses plaies que les rejetons passaient de nouveau à l'attaque.

Le mégalithe qu'il avait cru détruit et l'invisible noosphage ajoutèrent à ses cicatrices.
Puisant dans ses dernières ressources, Corrr pansa rapidement ses blessures les plus sévères et repartit vers l'ouest.

Sa situation devenait périlleuse, il devait trouver rapidement un abri afin laver et panser ses meurtrissures.
Réfléchissant à la hâte, il choisit de se passer de plusieurs sorts de soin afin de tenter d'apaiser ses poursuivants.

Il incanta avec précautions tout en poursuivant sa route à travers la forêt luxuriante, respirant profondément.
Quelques instants plus tard, il se sentit peu à peu se fondre dans la végétation, il ne faisait à présent qu'un avec la nature.

Continuant d'avancer avec précautions, il tomba truffe à nez avec un Jarilith et Hyparhyt sylvestre.
C'est ce qu'on appelle tomber de S'sarkh en P'khenS'sarkh, songea-t-il en accélérant le pas, souhaitant mettre autant de lieues que possible entre lui et ces viles créatures.





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Corrr

Le Dhiwara 16 Nohanur 1508 à 21h17

 


N'osant pas encore s'arrêter pour se reposer, Corrr poursuivit sa route vers l'ouest à travers la sombre forêt.
Celle là qui naguère lui semblait belle et généreuse lui montrait aujourd'hui un autre visage, froide et impitoyable, la nature donnait raison aux plus forts, aux plus malins, les autres mourraient, parfois dans d'atroces souffrances.

Le nelda songea que s'il n'avait jamais souhaité s'imposer par la force et avait même subi les évènements jusqu'ici, il avait changé depuis qu'il s'était libéré de son vieux maître, aujourd'hui disparu.

Quelques jours plus tôt, il ne se serait pas cru capable de survivre à la spirale de violence dont il venait de faire les frais, pourtant, bien qu'amoindri, blessé et transi de froid malgré son pelage, il était toujours en vie.

Plus encore, il n'avait nulle envie de céder devant l'adversité et se sentait plus combatif que jamais.

Respirant profondément en tentant de se repérer, à grand peine en raison de son manque d'acuité visuelle, Corrr se rendit compte que son bras droit ne le faisait presque plus souffrir, ni son museau, d'ailleurs.
Le reste de son corps ne lui envoyait toujours que des signaux de détresse mais cette légère amélioration de son état lui fit l'effet d'une prompte rémission et lui remonta le moral.


Graaaouuuuuiiiikkk ! Hurla alors son estomac en se tordant dans tous les sens.

Déglutissant avec peine, le nelda lorgna les environs de droite à gauche à la recherche de pitance, même commune.
Marquant soudain l'arrêt, il attendit quelque instants, en apercevant un marcassin dodu émergeant de derrière des fourrés, inconscient du danger.
Se préparant à l'assaut, Corrr banda ses muscles, tous sens en éveil et attendit encore un peu qu'il se rapproche ...


Schnaaarf !

La mâchoire du nelda se referma bruyamment sur la misérable créature qui achevait ainsi sa courte existence.
Le nelda n'en avait fait qu'une bouchée.
En temps normal, il lui en aurait fallu une dizaine pour se croire sorti des hors d'oeuvres.

Mais l'heure n'était pas au festin.
Songeant à la terrible étreinte de ses poursuivants, le hobereau reprit la route en mâchonnant sa bien triste becquetance.



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