Les Mémoires de Syfaria
La région d'Oriandre

Terrain miné...

Visite au fundeq
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Sujet lancé par Nelle
Le 05-11-1508 à 00h37
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Posté par Nelle,
Le 12-11-1508 à 22h56
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Nelle

Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 00h37

 
Peu après son arrivée à Oriandre, Nelle, enfin reposée et l'esprit apaisé, décide de se rendre au comptoir de la Confrérie bâti non loin de l'entrée ouest de la cité noire, au sein duquel doit travailler le confrère à qui elle a commandé des lanières lingayoni.

A vrai dire elle ne sait pas si cela se fait, d'aller voir l'artisan auquel on a passé commande avant qu'il n'ait prévenu de la mise à disposition de celle-ci, mais l'impatience tout autant que la curiosité l'amènent à ne pas se poser trop longtemps la question...
Elle qui a grandi a Lerth, cité également flanquée d'un fundeq à l'instar des principales villes poussiéreuses, n'a pourtant jamais pénétré dans ce genre d'édifice...et elle se demande subitement comment son éternelle curiosité ne l'y a pas poussé plus tôt...

Elle passe les quais et l'unique portail du bâtiment, certifie aux gardes qu'elle ne porte pas d'arme : elle ne tient pas à laisser sa cervelle à l'entrée, mais il ne semble de toute façon pas leur traverser l'esprit qu'une tchaë aussi jeune, frêle et jolie puisse être une sorcière maniant certains des plus puissants sortilèges connus.
Elle se renseigne sur l'endroit où elle pourra trouver l'artisan Tick'an, et se rend sans se presser, regardant avec curiosité tout ce qui l'entoure, à l'atelier qu'on lui indique parmi les nombreuses salles ou entrepôts entourant la grande cour intérieure.

La porte dudit atelier est légèrement entrouverte lorsque Nelle parvient devant. Elle hésite un instant, prise d'une soudaine timidité... Avec les interventions déplacées de son mou, leurs derniers échanges concernant cette commande, sans être complètement venimeux, n'ont pas été des plus chaleureux, au désarroi de la jeune propage peu habituée à être ainsi mise en porte à faux... Elle ne sait pas du tout quel accueil va lui être réservé, bien que au moins sa visite ne pourra que rassurer l'artisan sur sa volonté de tenir son engagement dans ce contrat.
De toute façon, maintenant qu'elle est là...

Nelle s'apprête à frapper, mais se tourne auparavant vers son mou, qui flotte à une vingtaine de centimètres de son épaule :


Toi, tu ne dis pas un mot à voix haute sans ma permission. Compris ?

Knüt dit :



Rhooo, tout de suite...


Le regard de Nelle le dissuade cependant de discuter. Il ne sait absolument pas si sa menace de le transformer en lapin ou en hérisson dont elle l'a gratifié la dernière fois est sérieuse, mais il préfère autant ne pas s'y risquer...

Cette précaution prise, Nelle frappe quelques coups timides à la porte, qui du coup s'entrouvre un peu plus sous son geste.


Monsieur Tick'an ? Hasarde-t-elle d'une voix douce en jetant un regard circulaire dans la pièce.

 
Tick'an

Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 13h03

 
*** Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Tick'an et Sherp étaient arrivés au sein du fundeq, pourtant depuis lors aucune commande n'avait été prise. Si ce manque de résultat rendait l'apprentissage de son apprenti plus difficile qu'il ne l'aurait imaginé, c'est sur le marchand que les effets rejaillissaient le plus violemment. En Arameth cela ne serait jamais arrivé ! Même à ses début les commandes ne manquaient pas ! Ici symbiosés et non symbiosés semblaient hésiter à traiter avec un confrere, même les négociations avec les marchands se faisaient ardus. Au final, le marchand s'empâtait, il perdait de sa vivacité pour trainer dans les rues d'Oriandre à la recherche de clients potentiels ... ***


*** Aussi quand son mou vint lui faire part d'une pensée de Thosen Noril lui signalant qu'une cliente souhaitait acquérir des lanières lingayoni, quelle joie ce fut dans le cœur du jeune tchaë !
Sautant sur l'occasion, il parcourra la ville à la recherche de tel ou tel ingrédient comme il le faisait de par le passé, le gout du métier lui revenait. La négociation finale, bien qu'elle n'ait pas eu lieu avec Nelle mais avec son mou, lui avait redonné confiance en ses capacités. ***



*** Pénétrant dans une salles du Fundeq qui était rapidement devenue SON atelier, Tick'an s'affaira à animer un brasier dans l'âtre trônant au centre de la pièce. Les gestes précis étaient effectués mécaniquement, à l'époque ou Tick'an forgeait chez lui dans sa petite maison proche du Souk, sa principale préoccupation était que le feu ne s'éteigne pas, si tel était le cas, il lui aurait manqué le temps et les Sardoines pour le faire à nouveau atteindre la température idéale. En effet si les commandes arrivaient bel et bien, ce n'est pas pour autant que l'apprenti artisan croulait sous les sardoines ... ***


*** Jouant du soufflet et ajoutant régulièrement une ou deux buches, il aurait certainement besoin d'appliquer une ou deux partie en métal sur l'armure mais le véritable travail était un travail de précision. L'objectif était de lier le cuir à un amas de plante qui, correctement enchantées, puiseraient dans les forces vitale du porteur pour lui assurer une meilleur réception des flux par une réaction complexe ...
En effet, quand même la théorie est obscure, la création l'est d'autant plus, une création de masochiste, voila ce que pensait le marchand. Enfin, du moment que le client paie ... ***

***
Tandis que la forge chauffait toujours plus la pièce, l'artisan se décida à passer à l'action. Ôtant les vêtements qu'il portait sur le haut du corps pour ne pas les salir, avoir une liberté de mouvement ... et éviter de fondre comme neige au soleil, Tick'an saisi son couteau de tanneur et entreprit de découper ce qui devrait faire véritablement office de protection; le dos et les bras de l'artisan perlaient de transpiration, la chaleur et la concentration intense en étaient la cause. L'artisan le savait, une erreur dès le commencement et c'est tout le reste qui n'est plus juste ou disproportionné ... ***


Ares dit :
Tick' ...


Quoi ?

Ares dit :
... Il y a quelqu'un devant la porte ...


Oh !? Sans blague ? Et moi qui pensais être seul dans le désert !
... Ecoute il y a des gens qui passent c'est normal ... Il vont pas te faire de mal si c'est à ça que tu pense ... C'est certainement Sherp et s'il n'entre pas c'est qu'il à compris que ce que je fais est très délicat et qu'il ne faut pas me déranger ... Saisi ?


Ares dit :
... Ah bon ...


*** ... ***


Ares dit :
Mais là c'est une femelle et elle s'appelle Nelle ...


"Monsieur Tick'an ?"

Quoi !!??


***
Faisant violemment volte face, Tick'an se retrouva devant sa cliente, dégoulinant de transpiration, et ... Un morceau de cuir entre les mains ... Et mince ...
Bien entendu la réponse qu'il avait formulé à haute voix était une réponse destinée à son mou, pas à la ... Hum ... Tres jolie Nelle. ***


Je ...

*** Se retournant brusquement pour voir si les dégâts sur sa création étaient irréversible, il fut soulagé de voir que le problème pourrait etre résolu ... Avec beaucoup de patience. ***


*** Monsieur Tick'an ... De près "Monsieur Tick'an" n'avait rien de l'ogre qui avait littéralement grondé la jeune cliente à cause des caprices de son mou. Il n'avait pas non plus grand chose du Monsieur, jeune homme de 21 ans, Il n'était pas l'archétype du Forgeron bourru ... ***


*** Sans se retourner ... ***


Hum ... Entrez je vous en prie ...

Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 16h05

 
Nelle prend bien évidemment pour elle et comme un signe manifeste d'agacement et de mauvaise humeur l'exclamation du tchaë lorsqu'il se tourne vers elle en réponse à sa timide intrusion.
Elle ne peut d'ailleurs pas retenir un léger mouvement de recul devant cette image un tantinet troublante du jeune homme non seulement torse nu et dégoulinant de sueur, mais surtout rouge pivoine et muni d'un couteau de tanneur aux dimensions et à la forme relativement impressionnantes.
Il a en cet instant toutes les apparences d'un véritable sauvage.


Knüt dit :

Hé ben, en plus d'être un voleur, il est même pas capable d'être aimable et civilisé !
Bravo...


Commente Knüt dans l'esprit de Nelle, qui reste figée sur le pas de la porte.

Mais plutôt que se jeter sur la jeune tchaë effrayée et confuse, il retourne aussitôt son attention vers la pièce de cuir étalée devant lui. Un soupçon d'inquiétude et de remord la traverse en réalisant que sa visite impromptue a peut-être provoqué un geste malheureux, et elle regrette maintenant pour de bon d'avoir décidé de venir.

Pourtant c'est trop tard pour ce genre de réflexion, maintenant qu'elle est là et que le jeune mais rêche artisan l'invite à entrer, bien que manifestement de mauvaise grâce...

Nelle fait un pas, tout petit et hésitant, vers l'intérieur de l'atelier, sans s'éloigner de l'encadrement de la porte.


Heu... j-je ne voulais pas vous déranger... Je.. peux... repasser plus tard peut-être...

 
Tick'an

Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 18h02

 
*** Il ne manquait plus que ça ! S'sarkh, ça ne se fait pas de venir harceler les honnêtes artisans pendant leur travail ! ***


Non non restez !

*** Un regard vers la pièce de cuir malmenée. ***


De toute façon j'avais terminé !

*** Oh le vilain mensonge ! Déposant ses outils sur la table de travail, l'artisan se retourna pour faire face à Nelle, les sourcils froncés comme en attente d'une idée qui peinait à arriver. ***


Hum ... Ah oui !

*** Le tchaë se dirigea vers une fenêtre qui perçait un des murs et ouvrit en grand les deux battants jusque là solidement fermés. Un vent frais et revivifiant s'insinua dans l'atelier mais aucune lumière ne pénétra. Au dehors, l'obscurité prenait le pas sur les Soleils de Syfaria, en sa contrée, de nombreux hommes et femmes étaient mort par la main de créatures qui l'ont disait faite d'ombre. Tout ça à cause de pseudo héros qui pensaient avec leur arme plutôt qu'avec leur tête ... Et dire que c'était à cause du genre d'arme qu'il forgeait que ce massacre avait eu lieux, peut être même que certaines étaient bel et bien de sa propre fabrication ... Ils ne comprenaient décidément rien à rien.

Refermant la fenêtre comme pour chasser la tristesse qui l'envahissait à nouveau l'artisan saisit un torchon plus ou moins propre et entrepris de se débarbouiller succinctement le torse histoire d'avoir ne serait ce qu'un tout petit peu moins l'air "sorti de porcherie".

Le visage devenu grave et préoccupé par les nouvelles accablante qui lui étaient parvenus d'Arameth au petit matin, Tick'an fixait la cliente de ce regard déroutant et même dérangeant pour les personnes qui n'étaient pas habituées à la particularité des yeux du marchand. Puis tout à coup, comme une bourrasque souffle un gros nuage, un sourire tout ce qui a de plus sympathique naquit à l'attention de Nelle. ***


Que faites vous ici ? Je ne vous attendais pas avant ce soir ! Hum ... Que diriez vous d'aller boire un thé dans mes quartiers ici même, l'atelier n'est pas un endroit très propice aux discussions qu'en pensez vous ? Et puis c'est moi qui régale !

*** Tant pis pour le brasier. De toute façon maintenant des sardoines, le marchand en avait plus que nécessaire.
Tandis que Tick'an parlait il s'était retourné, plus au nom d'un code complexe entre personnes de sexe opposés que par réelle pudeur, pour enfiler une chemise claire joliment ouvragée, visiblement de fabrication et de style Aramethéen, et pour passer à son annulaire droit un anneau serti d'une pierre rouge posé quelque pas plus loin avec ses affaires personnelles. ***


Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 23h15

 
Ne sachant pas trop sur quel pied danser, Nelle suit des yeux l'artisan aller et venir dans son atelier, un air grave et sombre plaqué sur le visage, qui convainc Nelle de s'éclipser au moindre prétexte.
Ce tchaë est jeune et plutôt beau garçon, mais il est loin de respirer la joie de vivre, et la propage se demande vraiment ce qui lui a pris de venir ici. Ses échanges mentaux lui avaient pourtant donné une idée de ce qu'elle y trouverait, à la réflexion...

Après les nombreux jours mortellement silencieux auprès de Marcolien en attendant qu'il termine la réalisation de l'armille, Nelle se demande si tous les artisans sont nécessairement associaux et introvertis... A force de passer des heures et des heures solitaires dans un atelier, sans doute...

Mais ses réflexions critiques se voient subitement interrompues -et partiellement démenties- par le sourire aussi sympathique qu'inattendu que Tick'an lui adresse subitement.
Puis par l'invitation qui suit, qui laisse la jeune tchaë béate d'étonnement.


Heu... et bien oui, pourquoi pas... enfin je veux dire... volontiers, oui.

Répond-elle sans parvenir à cacher sa surprise, tandis que Tick'an finit de s'habiller.

Knüt dit :



Fait gaffe, je suis sûr qu'il a une idée derrière la tête.... T'en fais pas, je reste avec toi !


 
Tick'an

Le Julung 6 Nohanur 1508 à 17h14

 
*** Tick'an entraina Nelle dans le vaste couloir et ferma l'atelier avec le trousseau de clef dont il disposait depuis son arrivée. Après tout, qui sait ce qui pouvait arriver au matériel en son absence, avec la porte fermée à double tours au moins ... Pas de surprise ! ***


*** Guidant la cliente au travers du magnifique Fundeq qu'il avait maintenant la chance d'habiter, Nelle eu l'occasion d'observer comment l'artisan froid et distant laissait place au marchand bien habillé et chaleureux. Si l'un était une part indissociable de l'autre le changement n'en était pourtant pas moins surprenant. Le marchand riait, il échangeait des banalités sur le temps, les voyages et leurs périls qui rendent les découvertes tellement plus belles, la couleur du sable d'Arameth qui ne ressemblait certainement pas à celui de Korsyne même s'il n'y avait jamais mit les pieds ... L'intuition selon lui. ***


*** Au court du petit voyage, Ares prit même la liberté de s'adresser par télépathie à Knüt ... ***


Ares dit :
Salut ... T'es comme moi toi ?


*** Loin de se douter du message totalement niais et tout bonnement pathétique du mou, Tick'an continua son chemin jusqu'à arriver devant une porte qu'il s'empressa de déverrouiller, toujours à l'aide du fameux trousseau. ***


*** La nouvelle demeure du confrère était en fait une grande pièce servant à la fois de cuisine, de salle de réception, et de chambre à coucher. Le tout savamment orchestré afin d'optimiser la place disponible. Le mobilier tout en bois était richement taillé, visiblement par d'excellents artisans. Cette chambre était à elle seule le symbole d'un temps révolu pré-symbiose au court duquel le pouvoir marchand de la confrérie était sans commune mesure. ***


Je vous en prie, prenez place. Du thé ?

Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Julung 6 Nohanur 1508 à 20h48

 
Tandis que Nelle, toujours déconcertée par le revirement d'attitude du confrère, l'écoute prudemment bavarder tout en se laissant guider dans l'enceinte du fundeq, Knüt répond à son homologue sans la moindre condescendance, quoiqu'un peu surpris par son incongrue question :

Knüt dit :

Heu... comment ça comme toi... ? Ben heu... ouais... Chuis un mou... comme toi.
Enfin, sauf que toi t'es plutôt cubique, et gris. Alors que moi je suis jaune. Et rond. Enfin, plutôt rond.
Et puis j'ai une casquette à rayures qui ne manque pas de classe, ah ah !
C'est la p'tite, elle m'a acheté ça sur le marché en arrivant à Oriandre. Bon, y parait que c'était un truc d'une poupée, mais le répète pas, hein...
Dis... qu'est-ce tu fous avec ce ringard, au fait ? Enfin, j'veux dire... tu l'trouves sympa ?



Nelle pénètre à la suite du marchand dans le vaste studio qui lui sert de demeure, de plus en plus confuse... En venant ici, elle ne savait pas réellement à quoi s'attendre, mais certainement pas à se retrouver invitée chez lui !
Après des échanges mentaux quelque peu houleux, une rencontre guère plus chaleureuse à l'atelier, Nelle ne parvient pas à assimiler le revirement du tchaë, tout à coup sympathique, naturel, et en train de l'inviter à boire un thé dans ses quartiers personnels comme si elle était une vieille amie d'enfance !

S'asseyant dans un des fauteuils qu'il lui indique, elle commence à se dire qu'elle l'a sans doute un peu vite catalogué... ce qui ne serait guère surprenant : ne s'est-elle pas déjà trompé sur le compte du Prince, puis ensuite de manière inverse sur celui de Jeaneudon, qu'elle avait abordé avec une méfiance accrue ?
Oui, malgré un abord un peu revêche, ce jeune homme lui semble maintenant tout à fait aimable... décidément !

Essayant de faire partir la tension qui l'habite depuis son arrivée à l'atelier, Nelle répond avec un sourire gracieux :


Et bien, volontiers, oui !

Puis, ne pouvant s'empêcher de regarder autour d'elle, elle demande :

Vous habitez ici depuis longtemps ?

 
Tick'an

Le Julung 6 Nohanur 1508 à 21h56

 
Hum ... Quelques semaines ... Je dirais cinq ou six, le temps passe si vite, les jours passent et se ressemblent, il est dur de vivre loin de sa terre et des siens vous savez.

*** S'attelant à faire chauffer de l'eau, le marchand disposa quelques feuilles dans une théière et y versa le liquide une fois celui ci arrivé à bonne température. Puis disposant deux tasses sur un long plateau qui ne tarda pas rejoindre une table basse, Tick'an verse adroitement le breuvage fumant duquel émane une agréable odeur legerement relevée. ***


Je vous en prie, goutez moi ce délice. Ces plantes proviennent de la terre aride d'Amody et sont presque introuvable sur le marché, aussi faut il avoir la chance de tomber dessus au court d'un voyage ... C'est un des rares biens qui m'ait accompagné jusqu'ici. Mais je ne vous en dit pas plus, vos papilles comprendront ...

*** Attendant poliment que la tchaë fasse le premier geste pour se saisir de sa tasse, Tick'an porte la sienne à ses lèvres et c'est une explosion de saveurs et d'impressions contradictoires qui se fait tout à coup ressentir. Tout d'abord le thé bouillant brule la langue, puis une étrange sensation de fraicheur envahie le corps tandis que le liquide descend le long de la gorge. Pour finir une sensation inédite et épicée vient clôturer le bal en laissant dans la bouche cette touche pour le moins exotique qui fait véritablement la différence. ***


*** ... ***


Ares dit :
Oui toi tu es rond ... Et tu as une bouche aussi alors que moi je suis tout lisse. Mais j'aime pas trop ta casquette, ça doit être gênant à porter sans que ça tombe.
Et tick' est pas méchant ... et il est pas ringard non plus, quand je l'ai rencontré j'ai tout de suite vu qu'avec toute l'ambition et la colère qu'il avait en lui il pourrait aller loin ... Je crois qu'il faut juste éviter de se fier aux apparence, il est pas toujours ce qu'on croit.


*** Le mou devint subitement aussi silencieux qu'une tombe comme s'il était gêné d'avoir parlé d'une chose qu'il n'était pas sensé pouvoir aborder dans un élan irrépressible d'échanger avec quelqu'un d'autre que son propre symbiote. ***


*** ... ***


*** Après quelques instants à profiter de ce moment. Le marchand enchaina. ***


Et vous ? A votre accent, je doute que vous ayez grandi en territoire Fraternel. Où est votre "chez vous", votre terre ?

Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Julung 6 Nohanur 1508 à 23h53

 
Knüt dit :

Mouais...


Dubitatif sur la soi-disant sympathie du confrère, Knüt laisse Ares à son subit mutisme. Il est manifestement aussi bizarre que son symbiote, ce cubique... Ben quoi... Elle est très bien cette casquette, pfff.... Il est jaloux, voilà.
Puis il tourne ses pensées vers Nelle, conforté dans son sentiment :


Knüt dit :

Je viens de causer avec son mou, à ton nouveau copain. Et ben il confirme ce que je pensais : faut pas se fier aux apparences, y m'a dit !
Méfie toi de sa soudaine amabilité à c'vol... ce tchaë, j'te dis, ça cache surement un coup retors comme seul un confrère sait les faire ! Même son mou le dit !


Nelle écoute les recommandations entêtées de Knüt avec une certaine indifférence, l'attention et les sens complètement dirigés vers le délicieux thé qu'elle est en train de savourer. En tant que férue d'infusions en tous genres, elle apprécie à sa juste valeur la générosité tant olfactive que gustative de la boisson brûlante. Un vrai régal, qui doit se voir à son air inspiré tandis qu'elle hume avec ravissement la vapeur parfumée.

La solennité de la dégustation passée, elle répond à la question du confrère tout en soufflant de temps à autre sur sa tasse :


Vous avez raison : je suis née ici mais c'est à Lerth que j'ai grandi. J'ai été recueillie étant bébé par un nelda des Témoins du S'sarkh alors que mon village avait été grandement décimé par une attaque de rejetons.
J'ai pourtant renoué beaucoup de contacts avec ma faction d'origine.
Et c'est un euphémisme, songe-t-elle avec amusement.

Je suis en quelque sort une demi-soeur du désordre... Ajoute-t-elle en souriant.

Les préjugés de quelques esprits obtus mis à part, je me sens comme chez moi quand je séjourne aux jardins d'Ykena, pour tout vous dire.

C'est donc la première fois que vous quittez Arameth, si j'ai bien compris ?
Moi je n'avais qu'une hâte c'était de suivre mon père sur les routes...


Knüt dit :


Oui bon ça va, tu ne vas pas lui raconter toute ta vie non plus ! Tu ne le connais pas ! Méfie-toi je te dis !
Si ça se trouve c'est même un de ces esprit obtus plein d'aprioris sur les témoins !


Nelle se tait sous l'injonction mentale de son mou, légèrement rougissante. Elle s'est progressivement sentie plus à l'aise sous l'effet de ce moment agréable et détendu, mais c'est vrai qu'elle ne connaît pour ainsi dire rien de l'artisan...
Elle porte la tasse à ses lèvres, et ajoute finalement avec naturel, chassant les remontrances et la parano de son mou d'un haussement d'épaule imperceptible :


Vous ne m'avez pas menti, ce thé est un vrai délice !

 
Tick'an

Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 17h54

 
*** Tout allait si bien ... L'ambiance commençait à se détendre, les tchaës se trouvaient un point commun dans le gout des infusions.
Puis Nelle parla de sa famille décrochant un nouveau sourire au confrere, quelle triste histoire, un coup du sort comme il en existait hélas ...
Pourtant tout changea très vite pour le tchaë et ce de façon imperceptible lorsque Nelle parla de son père. Tick'an lâcha sa tasse qui vint se fracasser au sol dispersant des morceaux de céramique et un fond de liquide qui stagnait depuis quelques minutes.
Le problème n'était pas la maladresse de l'artisan mais plutôt la seconde de trop qu'il avait mit à réaliser ce qui venait de se passer, les yeux perdus dans le vide. Puis comme si l'esprit du jeune marchand cherchait à rattraper cet instant de torpeur par une soudaine hyper activité ... ***


Oh ! S'sarkh je suis désolé ! J'espère que vous n'avez pas été éclaboussé, je suis vraiment confus. Je vais nettoyer ca tout de suite. Quelle maladresse.

*** Revenant avec un vieux torchon Tick'an se mit à éponger frénétiquement le liquide avant qu'il ne s'imprègne dans le plancher. ***


Je ... Je n'ai jamais connu mon père.

*** Devant la mine confuse de la jeune témoin Tick'an précisa. ***


Je ne l'ai jamais connu ... Ça ne veux pas dire que je ne l'ai jamais rencontré. Je l'ai rencontré pendant 21 ans ... C'etait plus un étranger qu'autre chose ... Et il est parti un jour sans même ... Bref, je n'ai plus de nouvelles depuis près d'un an.

*** Malgré cette boule vorace qui grandissait férocement au milieu de sa gorge Tick'an souriait à Nelle. Elle n'y pouvait rien, c'était son histoire, son problème, ses démons. Certainement cela aurait été pire de perdre son paternel avant de passer une vie sans la moindre considération de sa part ... Quoi que, à choisir ... ***


A ma façon moi aussi je suis cette voie qui était la sienne, plus que je le voudrais parfois. Mon père, Titus'an de son nom, était un artisan Fraternel habitant la ville de Farnya avant de fuir vers la confrérie ... Une histoire de violents confits avec la Bulle rouge je crois ... Quelle ironie n'est ce pas !
Et vous, aimez vous ce que vous faites ? D'ailleurs que faites vous dans la vie, vous ne m'avez toujours pas dit.


Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 22h45

 
Nelle manque d'échapper sa tasse elle aussi sous l'effet de la surprise. Un peu interloquée devant le court moment d'absence du jeune homme, elle répond à ses excuses par un sourire qui se veut rassurant, et l'habituel "Non non ne vous en faites pas ce n'est rien ça arrive à tout le monde" que l'on sort forcément dans ce genre de circonstance. D'autant plus qu'elle n'est vraiment pas du genre à s'offusquer de ce genre d'incident.

Elle est par contre un peu plus gênée lorsqu'il lui parle de son père, même lorsqu'il rectifie le sens de ses mots. D'autant plus, même. Il est finalement simple de compatir poliment au deuil d'un inconnu, beaucoup moins d'écouter ses états d'âme concernant une relation parentale conflictuelle...


Knüt dit :

Ah, bah maintenant c'est lui qui lui te raconte sa vie ! L'es vraiment bizarre ce type... Le pire c'est que je ne vois pas du tout où il veut en venir... C'est très fort...


Commente Knüt mentalement, mais Nelle le fait "taire" d'un froncement de sourcil. Certes elle connaît à peine ce drôle de tchaë, mais ce n'est pas pour autant une raison de dénigrer son besoin... de se confier à quelqu'un ? Après tout, il n'habite ici que depuis quelques semaines, et il a dû laisser tous ses anciens amis d'Arameth derrière lui, songe-t-elle avec compassion. Oui, il doit se sentir un peu seul... En tant qu'étrangère à ces terres, Nelle a un point commun avec lui...
Elle lui sourit donc sans aucune arrière-pensée, ressentant une sympathie grandissante pour le jeune marchand, avant de répondre à sa question :


Je suis propage. Ma vocation à moi ce sont les voyages et les rencontres... Comme celle-ci, par exemple... Dit-elle en souriant.

 
Tick'an

Le Sukra 8 Nohanur 1508 à 11h54

 
Oh ... Je vois ... D'ailleurs j'ai cru comprendre que étiez ... proche du Maire Noril. L'avez vous rencontré au court d'un de vos voyages ? Je serai curieux de savoir comment votre idylle à prit vie.

*** Laissant quelques secondes derrières lui tout en arborant cet air gêné qui signifie habituellement que quelques chose va suivre ... ***


Je me mêle certainement de ce qui ne me regarde pas. C'est que c'est agréable de pouvoir discuter avec quelqu'un, je craignais que vous soyez de ceux pleins d'aprioris sur les confrères ... Un mal nécessaire selon certains, des sauvages uniquement intéressés par l'argent, et j'en passe, les descriptif sur ma famille sont trop nombreux et trop odieux pour être cités.

*** Si ce n'était ce sourire en coin naissant et ses yeux qui se plissaient imperceptiblement, absolument rien n'aurait put laisser croire que le marchand jouait la comédie ou n'était pas absolument franc avec la tchaë. Chacune des deux facettes du confrère avait ses qualités ... et ses défauts ... ***


Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Dhiwara 9 Nohanur 1508 à 00h26

 
Notre idylle ?!

Nelle simule l'amusement et l'étonnement de façon étonnamment convaincante, pour quelqu'un qui n'est pas rompu à ce genre d'excercice. Il faut dire qu'elle a depuis longtemps envisagé cette question dérangeante. Qui lui semble effectivement assez indiscrète de la part de son interlocuteur, mais cela elle ne le mentionne pas, au contraire :

Est-ce parce que j'ai pensé lui offrir un troisième oeil que vous avez supposé rien de moins qu'une idylle entre le diplomate noir et moi ?

Elle rigole franchement cette fois-ci, avec un naturel à en faire pâlir le plus menteur des confrères...

J'aime faire des cadeaux, voyez-vous, même à de "simples" amis.
En ce qui concerne Thosen, c'était pour son anniversaire, en réalité, mais j'ai finalement opté pour autre chose de plus conventionnel et qui ne met personne dans une situation délicate vis à vis des lois tchaës.

Mais sinon pour répondre à votre question, nous avons fait connaissance et sommes devenus amis lors du Congrès qui s'est déroulé à Lerth au mois de Manhur. Il m'avais justement livré des turquoises brutes à cette occasion, pour les premières lanières lingayoni que j'avais commandées... mais qui n'ont jamais vu le jour.

Pour ce qui est des aprioris... vous savez en tant que témoin j'y suis également confrontée, alors je me garde autant que possible d'en avoir moi-même. Vous êtes d'ailleurs seulement le deuxième confrère que je rencontre !


Knüt dit :


Mouais, et il ne vaut guère mieux que le premier, si tu veux mon avis...


Knüt, ça suffit ! Le morigène-t-elle intérieurement, tout en se demandant cependant comment Tick'an a bien pu comprendre aussi vite et avec aussi peu d'information sa relation avec Thosen... une simple déduction hasardeuse ? Curieux, tout de même...
Elle ne connait en tout cas certainement pas assez ce jeune homme, confrère ou non, pour en parler avec franchise.


En fait c'est précisément afin de me faire par moi-même une idée des gens et du monde qui nous entoure que j'aime mon métier de propage et les voyages qu'il occasionne... Reprend-elle en souriant, l'air de rien.

 
Tick'an

Le Dhiwara 9 Nohanur 1508 à 20h00

 
*** Tick'an sourit à Nelle de ce sourire que l'on sert généralement aux enfant qui racontent à leurs parents que leurs lit s'est défait tout seul ou bien que leur chaussures ont atterri en plein milieu de la maison sans leurs consentement. Bref, le sourire dit du : "cause toujours" ...
Le fait est que de par sa profession Tick'an avait côtoyé plus de menteurs et de tricheurs que le commun poussiéreux et ceux avec qui il avait eu affaire étaient sans nul doute bien meilleur en ce domaine que la jeune propage. ***


*** Mais le marchand ne connaissait pas suffisamment la Témoin pour se permettre à haute voix la réflexion, ni pour la traiter de manière frontale de petite cachotière. Aussi le marchand opta pour la manière diplomatique de le faire comprendre. ***


*** Se levant pour débarrasser la tasse survivante maintenant vide, tick'an dit d'un ton qui se voulait la logique même. ***


Veuillez m'excuser, je ne savais pas que votre relation était sensée rester secrète ...
C'est que voyez vous, votre mou m'a confié que vous cherchiez un cadeau pour votre amoureux et que vous feriez peut être appel à mes services. Quelques heures plus tard, vous me demandiez de négocier un troisième œil pour Thosen Noril. Je vous avais conseillé d'avoir une discussion avec Knut sur le fait que ce qu'il disait vous engageais aussi de par votre symbiose, je suis désolé s'il à omit de parler de cette petite discussion.


Néanmoins vous avez entièrement le droit de garder ceci à votre entière discrétion et je garderai ma bouche bien close.
... Mais puisque Avih Noril est un ... Ami, peut être pourriez vous interférer en ma faveur auprès de lui ... Voyez vous, je suis venu depuis Arameth avec mon apprenti, Sherp. Simplement ce jeune artisan prometteur à eu la malchance de venir au monde tydale et de me suivre jusqu'ici. Autant vous dire qu'il à rarement été avantageux d'être tydale en territoire fraternel. Le maire Noril lui même lui refuse pour le moment l'accès à Oriandre mais cela est tout bonnement désastreux sur son apprentissage et je m'inquiète profondément pour lui. S'il n'a pas accès aux maitres artisans des corporations il renoncera à cette voie et il ne pourra pas être éternellement logé dans ce fundeq. Je ne vous demande rien d'autre que de lui glisser un mot ou deux dans mon sens si l'occasion se présente. Je le contacterai des ce soir ... Ce serait très bon à vous ...


*** Et voila ... Le marchand dévoilait les dents derrière le masque de l'hospitalité et de l'amitié. Si Tick'an l'artisan était froid, critique et un brin antipathique; Tick'an le marchand était bien pire. Manipulateur et intéressé, s'il flairait une opportunité pouvant servir ses intérêts il ne la lâchait pas facilement.
Pourtant cette fois ci, le tchaë avait suffisamment enrobé sa demande dans du bon thé et dans une apparente fragilité pour que Nelle n'ait pas l'impression de se faire tout bonnement utiliser. Ce serait ... Un juste retour des choses ... ***


*** Le marchand revint s'asseoir en face de la tchaë comme si de rien n'était et sortant un petit calepin de sa poche, il demanda innocemment ... ***


Il faudrait que je prenne vos mensurations pour les lanières lingayoni afin que celles ci vous conviennent parfaitement et ne gêne pas vos mouvements, je préfère laisser les tailles standard aux camelots, comme si tous les tchaës faisaient la même taille ... Peut être pourrions nous le faire tout de suite ?

Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Matal 11 Nohanur 1508 à 23h59

 
Le sourire de Nelle perdure, bien qu'un peu crispé au fur et à mesure du discours du marchand.
Knüt ?! Oui, décidément il va falloir qu'elle ait une conversation avec lui.
Ce qui la contrarie le plus, cela dit, ce n'est pas vraiment que ce traitre de mou ait vendu la mèche : à ce propos Nelle ne se fait guère d'illusion, elle sait que leur relation ne restera pas très secrète très longtemps. Elle ne l'est déjà pas vraiment, puisqu'ils n'ont rien fait pour se cacher durant les mois passés ensembles à Lerth.
Elle sait bien que tôt ou tard, même Krondor finira par apprendre que son diplomate fréquente une 'étrangère'. Quelque part, elle le souhaite, même. Elle a déjà sa dose niveau secret en ce qui concerne Thanakis, et contrairement à sa grand-mère, Nelle ne cultive pas autant le goût du mystère...
Pouvoir laisser libre cours, sans se cacher et sans s'en inquiéter, aux sentiments qu'elle porte au diplomate noir ne pourrait que la combler.

Non, ce qui contrarie le plus la jeune tchaë, c'est que malgré toutes ses leçons de prudence et ses conseils de méfiance, Knüt ait livré cette information à ce confrère suffisant qui croit en plus pouvoir l'utiliser pour arriver à ses fins.

Car malgré son ton mielleux, malgré son air désinvolte et sympathique, Nelle est tout sauf dupe. Elle est même d'ailleurs surprise par la grossièreté de la manoeuvre... Serait-ce encore une stratégie retorse en deux temps comme celle que leur a servi le chambellan Colcook à Lerth ? Non, statistiquement il est presque impossible qu'elle tombe deux fois d'affilée sur quelqu'un d'aussi tordu.
Tick'an manque juste singulièrement de subtilité sans doute, conclut-elle finalement, pour croire qu'un tel chantage à peine camouflé a la moindre chance d'aboutir. A-t-elle l'air si naïve, si stupide, si ingénue pour qu'il croit une seconde arriver à la manipuler de la sorte ?
A la réflexion, elle est plutôt satisfaite que Knüt ait parlé un peu trop. Sans ça, elle serait très certainement tombée dans le panneau et aurait peut-être vraiment cru jusqu'au bout que ce jeune tchaë en face d'elle était finalement quelqu'un de sympathique et d'agréable...


Oh, notre relation n'est pas vraiment un secret, rassurez-vous. C'est juste que je n'aime pas étaler ma vie privée. Et je veillerai à ce que Knüt ne l'étale pas pour moi, merci de m'en avoir informée.

Répond-elle finalement, toujours souriante, et pour le coup sans vraiment mentir.

Je parlerai à Thosen de votre cas, puisque vous insistez.

Ajoute-t-elle d'un ton mesuré, avant de se lever en écartant légèrement les bras.

Très bonne idée pour les mesures ! Vu la nature de cette parure, j'aime autant ne pas en plus être gênée par une taille trop serrée ou je ne sais quoi d'inconfortable... Allez-y.

 
Tick'an

Le Merakih 12 Nohanur 1508 à 21h45

 
*** Les deux premières parties des trois phases de la demande embarrassante étaient déjà passée, le plus dur était fait. La première consistant à aplanir le terrain pour faire en sorte que la personne prenne la peine d'écouter sans dire un "non" spontané et la seconde consistant à jeter un caillou dans l'eau en espérant que ça ferait le moins de vagues possible. Le choc devait pourtant être suffisant, d'où l'utilité de la troisième partie... ***


*** Mais pour l'heure autre chose plongeait tick'an dans la perplexité la plus profonde, il faisait face à un dilemme cornélien :
Devant lui, la cliente arborait la position du vieil ami un peu éméché que l'on à pas revu depuis des années et qui, les bras écartés, attend que vos souvenirs rejaillissent, il ne manquait que le sourire béat. Le geste était d'autant plus accompagné d'un énigmatique "Allez y" ... ***


*** Que voulait elle ? Allez y quoi ? Était ce une façon de se saluer ? Devait il la prendre dans ses bras ? Non tout de même... Peut être était il sensé faire la même chose... Peut être pour montrer que ses mains sont bien propres comme il faut après une petite collation... C'est qu'on ne sait jamais avec les coutumes étrangères à cheval sur l'hygiène... ***


*** La seconde option impliquait qu'elle attendait que le marchand lui prenne ses mesures ici et tout de suite. Mais alors cela aurait voulu dire qu'elle n'avait pas comprit qu'elle était dans un lieu de résidence, non de travail, alors que prendre des mesures nécessite des mètres, des notes, et plein de ces petites choses minuscules et fragiles qui sont généralement l'attirail élémentaire des tailleurs. ***


*** Optant in extrémis pour la seconde solution et misant sur l'intellect soudainement défaillant de la propage, le marchand balbutia un petit ... ***


Hum ...Je ... je préférerai que l'on fasse cela en bas ... Dans l'atelier. C'est que ... comme vous pouvez le constater ici je ne suis pas des plus équipé pour tout ce ... Enfin ...

Veuillez me suivre si vous le voulez bien ...

*** Pfiouuu ! Le mieux était de ne pas trop s'étendre, après tout, s'il laissait supposer à la Témoin qu'il avait bien comprit son geste, elle ne pourrait s'offusquer. ***


*** Dans le couloir l'ambiance était beaucoup plus froide qu'à l'aller. Ne se laissant pas démonter par ce genre de détail le tchaë commença au détour d'un couloir. ***


Vous savez ... Ce que je vous ai demandé tout à l'heure... croyez bien que je ne me permettrais pas de vous ennuyer avec mes histoires si cela n'était pas de toute première importance ... Soupir ... Je ... Je suis responsable de mon apprenti, être maitre n'a pas que des bons cotés et s'il ne peut apprendre ici alors je devrai retourner chez moi. C'est pour cette raison que je ressasse tous les souvenirs de chez moi avec mélancolie ces derniers temps, est ce la bonne solution à prendre ? Le fait est que si les choses n'évoluent pas alors je n'aurais plus le choix. J'ai ... J'ai promit à Sherp de faire de lui un artisan et je compte bien tenir cette promesse même si pour ce faire je dois mettre mon commerce et mes perspectives de coté. Son avenir est bien plus important qu'une poignée de Sardoines

*** S'arrêtant pour faire face à Nelle tandis que des confrères travaillant pour le fundeq les croisent sans s'arreter. ***


J'en suis réduit à mendier la plus petite aide possible car je dois être franc, j'aimerai continuer à découvrir la terre de mes ancêtres, j'aimerai être véritablement utile à ma confrérie en la servant jusqu'à l'étranger. Si cela ne tenais qu'à moi, le départ ne serait même pas envisageable. Mais ...

*** reprenant sa marche ... ***


J'espère juste que vous comprendrez ma situation, je vous demande pardon si cela à put vous mettre mal à l'aise ...

*** Sortant son trousseau, tick'an déverrouilla la porte de l'atelier en silence. ***


*** Phase trois accomplie. Le sort en est jeté. ***


Le Tchaë Pressé

 
Nelle

Le Merakih 12 Nohanur 1508 à 22h56

 
Sans prendre vraiment conscience du malentendu qu'elle a failli causer, Nelle suit le marchand en chemin inverse, direction l'atelier, l'esprit toujours un peu confus et bouillonnant du tour grossier qu'il vient de tenter de lui jouer.

Knüt dit :


Je t'avais bien dit qu'il était louche et pas très aimable ce tchaë.


Oh toi ne la ramène pas trop, hein. Ce n'est pas moi qui lui ai dit que Thosen était mon "amoureux" !

Knüt dit :

Oui bon, ça m'a un peu échappé... De toute façon suffit de voir tes yeux briller quand tu prononce son nom pour comprendre qu'il y a plus qu'un quelconque traité diplomatique entre vous.


La plaidoirie de Tick'an interrompt leur dialogue mental.
Nelle l'écoute d'abord avec suspicion, se demandant à quelle sauce il va tenter de la manger cette fois-ci... Pourtant, malgré toute sa défiance et la colère encore sourde en arrière-plan, la jeune tchaë ne peut s'empêcher de laisser le doute s'insinuer peu à peu...
Après tout, il ne demande effectivement qu'une autorisation de séjour pour son apprenti... Pas de quoi y voir un complot contre la couronne...
Et il parait si sincère, dans son inquiétude pour ce dénommé Sherp...
Mais alors pourquoi utiliser ce procédé grossier juste avant, plutôt que s'exprimer clairement dès le début ?
C'est une coutume de la Confrérie ou quoi ?!

Knüt dit :


Rhooo, tu vois pas qu'il est encore en train de te manipuler ?! Il a vu que le chantage ne prendrait pas, alors il joue sur ta compassion, maintenant !!


Knüt, ça suffit. Tu disais pareil de Maître Jeaneudon, alors qu'il est la bonté incarnée.

Knüt dit :


La bonté incarnée ?!!! Ce qu'il ne faut pas entendre, j'te jure...


Tais-toi maintenant, tu n'as pas plus de discernement que moi, manifestement, et tu m'as déjà suffisamment mise dans l'embarras !
Occupe-toi de tes affaires de mou !


Après le désaccord de point de vue avec son mou, les excuses, proférées dans un timing parfait, finissent de convaincre la propage.
Qui se répète un fois de plus que l'enjeu n'a finalement rien de machiavélique... Une autorisation pour son apprenti... c'est quand même pas la mère à boire...

Nelle suit Tick'an dans l'atelier en gardant tout d'abord le silence, l'esprit un peu confus, puis elle répond finalement, sans plus d'animosité dans la voix :


Et bien... Oui, je comprends... Ecoutez, comme je vous l'ai dit l'autre fois, je préfère éviter d'interférer dans la politique interne de la Fraternité...
Mais bon... il ne s'agit que d'une autorisation de circuler... je verrai ce que je peux faire en votre faveur, enfin, de votre apprenti... je ne vous promets rien...


Knüt dit :


Hey, c'est le moment de négocier une nouvelle réduc pour tes lanières, cocotte !!


Sans préambule, Tick'an voit Nelle attraper son mou et le fourrer dans une poche de son sac avec virulence.
Puis elle lui adresse un petit sourire gêné, tandis qu'un couple de secondes s'écoule pesamment, et elle ajoute soudain, désireuse de changer de sujet.


Bon, et bien vous vouliez prendre mes mesures, n'est-ce pas ?

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