Les Mémoires de Syfaria
La Région de Lerth

Pélerinage

Le Monolithe de Sombre Lumière
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Sujet lancé par Samael
Le 23-11-1508 à 20h29
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Posté par Samael,
Le 15-01-1509 à 22h59
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Samael

Le Dhiwara 23 Nohanur 1508 à 20h29

 
Samael quitta la Scintillante, encore une fois... Mais cette fois, il se dirigea vers le Sud et Payeo, le village du Corps Serviteur, la mine de Filihnn et la mine d'or. A ses côtés, son apprenti Jeylan Dascoll emmitouflé dans une cape. Le couple aurait pu paraitre comique, un Nelda de plus de 2m et massif flanqué d'un Tchäe fluet. Mais pas en la Scintillante ou si il y avait eu quelqu'un pour les apercevoir, cela ne l'aurait même pas intéressé plus loin qu'un bref regard neutre.

Les deux compagnons allaient donc sur le petit chemin de montagne qui menait à Payeo. Ils ne s'y attardèrent pas et arrivèrent rapidement dans une clairière de la forêt qui couvrait le versant ouest de la montagne. Au centre de celle-ci trône un gigantesque monument, une sculpture? Les facéties de la nature? Cette gigantesque pierre noir, lisse et quasiment rectangulaire, les faces polies à hauteur d'hommes à force d'être touchés et caresser par de fervents Témoins.

Samael posa son sac à ses pieds et tomba à genoux devant le Monolithe. Il répétait doucement en murmurant :


Par la pensée, une ruine rampante,
Par la vie, un marécage bondissant,
Par un cœur brisé dans le sein du monde,
Et la fin du désir du monde.



Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Matal 25 Nohanur 1508 à 22h33

 
Si la Scintillante possédait un certain charme, ses environs n'en demeuraient pas moins superbes. Dès son départ de la cité, Jeylan avait éprouvé un grand plaisir à contempler les plaines verdoyantes et les forêts de conifères qui s'étendaient de part et d'autre. La nature offrait un charmant spectacle, fait de nuances de vert. Mais le plus impressionnant restait le cirque de montagnes dont les cimes les plus hautes étaient déjà couvertes de neige.

Les prémisses d'une saison rude s'annonçaient, mieux valait donc prendre ses précautions avant d'entamer un voyage.
Ah Samael! Il était robuste et son poil, bien que poisseux, lui assurait certainement une protection vitale.
Emmitouflé sous maintes épaisseurs de tuniques et de capes en tout genre, le tchaë maigrelet était transit de froid.
Ceci dit, la perspective de l'expédition le motivait assez pour l'empêcher de rebrousser chemin en courant pour aller se remettre les pieds bien au chaud à l'auberge de la Mission.

Le chemin de Payeo eut le mérite d'être plaisant et boisé. Quand Jeylan et son maître arrivèrent au coeur d'une clairière, la vue du gigantesque monolithe en pierre noire fit oublier au tchaë tout ses petits désagréments. Il s'y précipita, s'arrêta quelques secondes et, saisit par une subite ferveur, tomba à genoux. Il fut rapidement rejoind par Samael dont l'odeur épouvantable était pourtant masquée par l'adoration qu'éprouvait le Serviteur de la Voix.

Ecoutant les paroles du nelda, Jeylan ferma les yeux, commenca à prier intensément et finit par chuchoter à son tour.


Je sens Son aura rouler sur la pierre
Elle en apelle à la fin de cette ère
Trop nombreux sont ces médisants impies
A blasphémer, usant de calomnie
Mais nous, dans notre grande Miséricorde,
Nous pouvons les sauver de la Discorde...


Jeylan frémit soudain. Chariée par le vent, la mélodie des carillons de la Tour des Présages était venue jusqu'aux deux priants. Se relevant, le jeune tchaë leva les yeux vers la plus haute tourelle surplombant les feuillages. Tout en la fixant, il tendit une main, comme espérant un contact illusoire.
Sa voix s'éleva, grave et harmonieuse, envoûtante et vibrante.

Rien ne semblait pouvoir interrompre cette litanie, tant elle était guidée par une foi indestructible.


 
Samael

Le Merakih 26 Nohanur 1508 à 23h42

 
Le Nelda se tut ensuite et resta de longues heures assis en tailleur prés du Monolithe. Prés de lui reposait Croc de Sang, Samael gardait une main griffue sur le Hachoir immense, la lame noircie luisait d'une lueur malsaine. Restant concentré sur sa méditation, Samael ne prêtait pas attention aux habituelles paroles de l'arme.

Laisse moi boire son sang ! Éventrons le et repaissons nous de sa chair... Il n'est pas bien gras mais il est jeune. La chair doit être tendre. Laisse la bête sortir de sa cage...


Après ce temps de silence, le Propage reprit sa litanie, le Chant du Sang, accompagnant le chœur des Carillons.

Sang de sang, finis ta coulée,
Cesse de gicler, griffon rouge,
De crachouiller sur ma caboche
Finis de barbouiller ma gorge !

Sois sang figé comme muraille,
Sans broncher, griffon, comme un pieu,
Comme une épée fichée en mer,
La laîche accrochée dans la mousse,
La pierre au talus du labour,
L’écueil en rapide farouche !

Même si te démange l’envie
D’aller gigoter en gauillades,
File-t’en fouiner dans ta chair,
Glisse par la croisée des os !

La vie dedans est plus benoîte,
Sous la peau, la vie est plus belle
A susurrer selon les veines,
A glisser aux croisées des os,
Qu’à couler en fontaine à terre,
A rouler parmi le bourrier.

Laitée ne va point choir en terre,
Sang pur, te perdre à la prairie,
Dans l’herbage, fleuron des hommes,
Or des braves, sur la colline.

Il est au creux du cœur, ton gîte,
Ton cellier dessous le poumon ;
Repagne l’amont vite vite.
Rebrousse la veine à grand’hâte !

Tu n’es point rivière à courir,
Etang de force au déversoir,
Ni dropée de source en palud,
Débord de la barque en épave.

Sang de prix, calme ton larmier,
Sang rouge, étouffe ta gouttière !
Calme ta rage ou va tarir !


Ayant fini de prier, Samael se redressa et ramassa ses affaires silencieusement. Il s'écarta du Monolithe et se dirigea vers la Tour des Présages. Le Nelda entreprit donc de grimper les interminables escaliers pour atteindre le sommet.

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Julung 27 Nohanur 1508 à 14h20

 
A l'instar de son maître, Jeylan pria durant un laps de temps qui aurait fait craquer même le plus placide des patients. Ils ne ressentaient plus le froid et les heures semblaient s'être arrêtées de tourner. Au chant du tchaë avait succédé un silence que seuls le bruissement des feuilles des arbres et les chuchotements plus ou moins inquiétants de quelques bêtes sauvages venaient troubler.

En revanche, si le serviteur de la Voix restait calme, il n'en était pas de même pour son mou. Intrigué par les murmures de Croc de Sang et l'aura malsaine qui s'en dégageait, il jaillit d'une des nombreuses poches de son propriétaire et commença à grogner.


dit :
Grrrrr...


Tiré de sa transe, Jeylan sursauta et le regarda, intrigué, ne manquant pas de jetter un coup d'oeil à ce qui semblait tant énerver son mou.

Et bien, Let', que se passe t-il?

Les yeux de Letzarlan constitués d'un noir abyssal fixaient Samael...ou plutôt, non! Le hachoir posé à ses côtés. Le nelda venait d'achever sa prière.

Tss...La prochaine fois que tu voudras me déranger pour rien, choisis un moment où je ne Lui rendrait pas hommage! Espèce de mal élevé tsk tsk!

dit :
Mhphr...woui...


D'un geste empressé de son maître, il retourna se terrer dans les épaisseurs de ses vêtements. Samael se leva et passa devant son apprenti sans un mot, prenant la direction de la Tour des Présages.
Jeylan le suivit avec un demi-sourire aux lèvres. Si cela se trouvait, il Le verrait!
Ils ouvrirent l'imposante porte en bois et pénétrèrent dans la tour. Les escaliers en colimaçon s'enfonçaient dans les ténèbres.


Fébrile, le jeune tchaë n'avait qu'une envie: Pousser le nelda qui avançait trop lentement à son goût et parvenir en haut en quelques secondes. Ce qui allait suivre ne manquerait pas d'être absoluement fascinant!

 
Samael

Le Vayang 28 Nohanur 1508 à 18h38

 
Arrivé au sommet de la Tour, Samael ne s'intéressa pas aux Carillons qui ornait le centre de la plateforme berçant les environs de leur musique lancinante. Le Nelda s'approcha du parapet ouest, en dessous d'eux, plusieurs dizaines de mètres plus bas, les vagues rugissantes venaient s'écraser contre la falaise. Devant eux, la vue était époustouflante, l'océan d'opale à perte de vue par une belle journée d'hiver, froide et sèche. Avec l'habitude on pouvait apercevoir la voilure des rares bateaux de pêche assez aventureux pour sortir de la baie.

Samael posa ses affaires contre le muret de protection et l'enjamba pour s'asseoir, les pieds dans le vide, face au large. Puis il fit signe à son apprenti de venir à ses côtés.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Dhiwara 30 Nohanur 1508 à 15h32

 
Au contraire de Samael qui semblait avoir déjà tant vu, entendu, connu tant de choses qu'il y paraissait indifférent, Jeylan arriva au sommet de la Tour, les yeux émerveillés. La mélodie des Carillons des Augures n'était pas seulement belle, émouvante et immerssive. Elle parvenait à pénétrer dans le coeur et l'âme même des fidèles avec la même puissance que l'amour du S'Sarkh.

Le jeune tchaë resta un instant immobile, les yeux clos, à s'imprégner parfaitement de la mélopée et rejoignit son maître, assit sur un muret surplombant le vide. Il fut alors...à nouveau frappé, cette fois-ci par la beauté du paysage s'offrant à lui. En le début de la saison froide, le soleil était déjà voilé de brume. Cela conférait à bien des lieux une atmosphère indescriptible.

Mais sur un océan aux eaux tumultueuses s'écrasant contre les falaises et les derniers contreforts des montagnes, cette atmosphère devenait magique et pouvait suciter une véritable adoration. Le S'sarkh veillait assurément sur cet endroit et le rendait à son image. Sinon, tout cela n'aurait été que simplement plaisant...

Il prit une grande bouffée d'air vrai et s'arracha finalement à la contemplation du reflet nacré des eaux pour revenir à Samael. Sa voix douce et chuchotante s'éleva au-delà de la mélodie des carillons
.

Ne m'avez-vous pas dit...qu'il était possible de Le voir, ici même?

 
Samael

Le Dhiwara 30 Nohanur 1508 à 18h57

 
Samael laissa un petit temps de silence aprés la question de son apprenti. Puis coulant vers lui un regard empli de Foi, le Nelda dit de sa voix rocailleuse :

Il est possible de le voir oui. Les Contemplateurs guettent l'horizon chaque jour, chaque heure et chaque minute, ils se relayent sans relâche. Et certains l'ont déjà aperçu, d'ici ou de la Tour de l'Observatoire. Par temps clair et loin au large d'après les Transcients qui ont analysé chacun des rapports.
Des pêcheurs l'ont déjà aperçu d'après certains de leurs récits, mais je soupçonne que ça ne soit que bravade car un bateau au large qui l'aurait aperçu ne reviendrait pas. Il ne rend jamais ceux qui sont venus jusqu'à lui.
Alors oui, on peut l'apercevoir d'ici, et si nous avons de la chance, nous le verrons. Mais cela serait un grand honneur pour nous, Propage de l'apercevoir dans l'éphémère de notre Observation de Sa demeure.


Le Nelda extirpa ensuite de son sac des denrées, un peu de pain, un fromage emballé et de la viande séchée. Alors qu'il préparait un espace pour pique-niquer une voix se fit entendre dans l'esprit du Nelda.

Tu ne vas pas manger de ce bout de chair durci et tout sec. Penses plutôt à la viande fraîche et saignante que tu pourrais avaler si tu étendais le bras et tordais la nuque de ce freluquet. Et son coeur, tu aimes ça le cœur encore chaud et poisseux de sang. Laisse moi le mordre.

As tu faim, Jeylan?

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Dhiwara 30 Nohanur 1508 à 23h15

 
Jeylan s'assit sur le petit muret, balançant son pied droit dans le vide. L'autre était replié sous sa cuisse pour lui offrir un certain maintient. En écoutant son maître, l'expression si émerveillée et vibrante de Foi avait disparue pour céder la place à une sorte de "désinvolture déterminée".

Les Ignorants qualifieraient nos Contemplateurs de courageux. Quant à la science précieuse apportée par les Transcients, elle serait désignée comme dégénérescence. Comme je les plains...souvent. Ils sont incapables de Voir. Mais nous pouvons arriver à leur faire Croire, nous autres Propages...

Le timbre grave de sa voix devint légèrement joyeux.

Pour cela, en effet, rien de mieux que des preuves concrètes. Nous pouvons effectuer le même travail que les Contemplateurs et les Transcients, Samael...Mais notre Foi peut également nous mener à avoir la chance, que dis-je! l'immense honneur de L'apercevoir...ici même.

Le jeune tchaë regarda le nelda déplier un baluchon contenant de la nourriture de voyage, autrement dit du pain, du fromage et de la viande séchée. Trouvant dommage qu'il n'y ait guère de fruit, qui plus est de pommes, il aida son maître à préparer l'espace afin de se restaurer.

Une nouvelle fois, sans qu'il ne puisse l'anticiper, son grimoro jaillit d'une de ses poches et grogna en fixanr le hachoir de Samael. Levant les yeux au ciel, Jeylan l'attrapa par sa peau grise.


Let'. Ca suffit...

Letzarlan s'agita, ce qui renforça l'agacement de son propriétaire.

dit :
Grrr mé veutt-tuer!


Quoi?

Sans laisser davantage le temps à son mou de "s'expliquer", il le fourra profondément dans un obscur replit de ses maintes épaisseurs. Puis, prenant un petit air désolé envers son maître.

Pardonnez-moi, Samael, je ne le contrôle pas tout le temps. Je ne songeais pas à la faim jusqu'à que vous m'ouvriez l'appétit! Mais...n'est-il pas Blasphème que de se restaurer en un lieu sacré?

 
Samael

Le Luang 1 Dasawar 1508 à 22h07

 
Le Nelda ne prêta pas attention au Mou du tchäe, il grogna légèrement en entendant le mot Blasphème et déclara d'un ton net et pédagogue :

Le Blasphème n'est que l'insipide traduction de la bravade des interdits que s'impose les religions. Hors Croire en la révélation n'est pas une religion, la Voix, La Vision, L'esprit et La Communauté sont les Piliers de notre philosophie.
Chacun d'entre nous suit cette philosophie et croit en S'sarkh à sa manière. Bien peu en on fait une religion, aussi ne peut il y avoir de Blasphème. Chacun est libre de ses actes et de ses pensées dans le respect de notre philosophie et de la Communauté.

Et pour tout dire, ces lieux ne sont pas sacrés. Cette Tour n'est qu'une construction Poussiéreuse afin de le Voir. Mangeons si nous voulons tenir la journée ici à Contempler.


Samael s'attaqua donc à son repas de l'appétit qu'on lui connaissait. Entre deux bouchées, le Nelda s'amusa de son apprenti :

Voyons voir comment vous avez progressé dans votre étude des Langues ?

La Première Leçon du Propage est : La Voix est un torrent qu’on ne peut refouler, ni barrer, ni contraindre. Elle s’ouvrira toujours un passage vers l’océan des âmes égarées.

Le Nelda marqua une pause et changea de langue pour continuer :

Vous parliez juste avant que nous pourrions exercer le même travail que les Contemplateurs et les Transcients. Hors je trouve cela extrêmement prétentieux.

Nous sommes les dépositaires de la Voix, notre maître à tous est l'Olsa S'sarkh Iss Aline, un des derniers manipulateurs de ce qu'on appelle la Voix. Vous devriez l'entendre Parler. Les Piliers de notre Faction sont l'Esprit, la Vision, la Voix et la Communauté. Hors si chacun de nous est libre de choisir sa Voie, il est inconvenant de croire que nous pourrions égaler des Vies complètes de labeur en quelques instants de Contemplation et de Pensée ou de Service.

Même si nous pouvons nous targuer de voir et de penser. Jamais nous ne pourrions avoir, l'acuité et le détachement des Contemplateurs dans la Recherche, l'Observation des Signes. Jamais nous ne pourrions avoir, la sagesse et l'analyse de nos Transcients dans l'Interprétation et la Compréhension des Signes.
Nous sommes la Voix et comme vous l'avez dit si justement aprés, nous avons la Faculté de Convertir, de leur faire croire, de les amener à voir. Nous sommes les Guides des Âmes égarées sur le chemin de la Rédemption.


Samael conclut sa diatribe par une question légèrement en dehors du sujet initial :

Puis je vous demander ce à quoi vous avez passé vos plus jeunes années?



Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Matal 9 Dasawar 1508 à 23h44

 
Jeylan écouta le discour sec de son maître avec une indifférence doublée presque de désinvolture. Quand il précisa que cette tour où l'on avait parfois l'occasion de L'obsever n'était qu'une vulgaire construction de pierre, le jeune tchaë haussa les épaules. Il n'était pas entièrement d'accord mais il aurait été sans doûte risqué d'en rajouter.

"Si Il n'avait pas marqué ici même son emprunte, la fonction de ce merveilleux entassement Poussiéreux nommé "Tour des Présages" n'aurait aucune utilité, mon tendre".
Et tout haut:


Naturellement. Alors dans ce cas, je goûterai volontier à ce petit bout de fromage qui m'incite à la tentation depuis tout à l'heure!

Sans hésiter, il se pencha, se saisit dudit morceau et l'étala sur une tranche de pain tout en prenant son temps. Tandis qu'il prenait tranquillement une bouchée, Samael le mit au défi...ou plutôt testa ses connaissances linguistiques. Toute ouië, Jeylan prit le temps de bien l'entendre, sans pour autant délaisser son fromage.

Il fronça légèrement les sourcils quand son maître se mit à parler en Nelda, ne comprenant pas même un mot sur deux, puis finit par esquisser un demi-sourire sur la fin.


Je n'ai pas dit que nous pouvions exercer le même travail que les Contemplateurs et les Transcient et ce, jusqu'à les supplanter. Je précise simplement qu'il ne faut pas se placer des oeillères. Je ne remet pas en cause la hierarchie de notre faction mais je pense en agissant selon un principe.

Tout en laissant à tout et à chacun son rôle, rien ne nous empêche d'ouvrir notre coeur au S'sarkh, d'écouter les fluides visibles et invisibles de ses manifestations pour...mieux être convaincant auprès des contrées plongées dans l'ombre de l'ignorance.

Il termina son morceau de pain et poussa un soupir, levant ses yeux bouffis vers un néant sans doûte porteur de souvenirs.

Qui je fus? Interessante question...dont la réponse risque fort de vous décevoir, ceci dit... Je me souviens de peu de choses de ma vie avant ma conversion. Il m'est en tout cas possible de vous dire que...je suis né à Arameth...que j'y ai vécu. J'étais un...caravanier. Oui, c'est ça, dans le commerce. Une existence assez confortable mais...entièrement plongée dans un abîme d'ignorance.
Une...entière sottise!


Léger rire excentrique. Son regard se fait alors plus doux, rêveur...sa voix plus vibrante.

Heureusement, heureusement il y eut Myrzial. C'est lui qui, suite à notre rencontre, m'a mené dans le droit chemin. C'est lui qui m'a mené à la Lumière, à la Vérité! Grâce à lui, Sa Grandeur me fut révélée!

 
Drog'rar Ceto'ksun

Le Sukra 13 Dasawar 1508 à 14h44

 
***
Voir le S'sarkh ... Cela tournait à l'obsession. Depuis son arrivée dans la péninsule de Lerth Drog'rar n'espérait que le rencontrer. Depuis plusieurs jours il observait la mer depuis la tour, dormant peu, réfléchissant beaucoup. Mais rien. Rien d'autre que la plus grande étendue d'eau qu'il n'ait jamais observé. Mais point de dieu.

De peur de se retrouver à cours de nourriture, il plia ses quelques bagages, et reprit la route pour retourner à la capitale. Encore beaucoup à apprendre ... Apprendre surtout à contrôler cette frustration.

Des voix le sortirent de ses pensées alors qu'il quittait les montagnes pour pénétrer dans un petit bois. Il aperçut deux êtres en pleine discussion, à une dizaine de mètres devant lui. Les formes indistinctes se firent plus précises à mesure que Drog'rar s'en approchait. Il les salua poliment d'un signe de tête, à la façon nelda, sans s'arrêter pour ne pas les déranger.
***


 
Samael

Le Sukra 13 Dasawar 1508 à 20h47

 
Samael écouta attentivement son apprenti tout en mangeant. Lorsque celui ci eut terminé, le Nelda reprit donc :

Ah La Perle Noire du désert d'Amody, j'y séjournait juste avant de rentrer à Lerth. C'est une belle ville, même si ces habitants se complaisent dans une mièvrerie intellectuelle et superficielle. Ils vivent sans se rendre compte que leurs âmes sont vides. Enfin certains s'en sortent, n'est ce pas?

Un Nelda symbiosé passa à proximité des deux Propages et les salua. Samael interpella le nouveau venu :

Hola l'ami, vient donc te joindre à notre repas, si tu le souhaites. Il y a assez pour trois et de nouveaux compagnons sont toujours un plaisir. Je suis Samael et voici Jeylan Dascoll. Comment te nommes tu ?

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Dhiwara 14 Dasawar 1508 à 17h17

 
Oui, certains s'en sortent...quand il sortent de l'Ignorance. Ceci dit, il peut y avoir quelque chose d'amusant voire d'esthétique dans l'artifice qui les animent. Il faut bien qu'il compensent...

Il mordit dans un morceau de viande séchée en contemplant le paysage face à lui. C'est à ce moment là qu'un individu passa près d'eux et les salua. Samael fut le premier à l'acceuillir de manière plutôt chaleureuse. Tout d'abord intrigué, le jeune tchaë se tourna vers l'inconnu en ressera les pans de sa cape et de ses nombreuses épaisseurs autour de son corps frêle.
Puis, il se détendit, se faisant plus avenant.


Mes hommages, mon cher. Je n'ai plus besoin de me présenter, mon maître vient de le faire pour moi...

Il se fendit d'une révérence étonnament élégante et poursuivit.

Vous êtes également venu pour vous rapprocher de Lui? Le...voir peut être...mh?

Un léger sourire étira ses lèvres. Ses paupières plissées dissimulaient mal un regard vif et espiègle. Le nouveau nelda affirma ses intentions, qui, en somme, se rapprochaient des leurs. Reprenant les mots de Samael, le Serviteur de la Voix s'affubla un air pédagogue.

Même si nous désirons de tout coeur Le voir ou même l'entr-appercevoir l'espace d'une seconde, nous ne pourrons jamais avoir l'acuité et le détachement des Contemplateurs dans la Recherche, l'Observation des Signes.
Alors moins que...vous ne soyez Contemplateur ou Transcient...


Petit coup d'oeil à son maître.

Ceci dit, Il peut nous accorder un honneur bien particulier. Les Ignorants appelleront cela "la chance"... N'oubliez pas qu'à défaut de le voir, nous pouvons toujours Lui rendre hommage par la prière...par exemple, et aussi en diffusant la Bonne Parole.
La Voix est notre socle. Lequel est le vôtre?



 
Drog'rar Ceto'ksun

Le Matal 16 Dasawar 1508 à 13h42

 
***
En entendant parler de nourriture, le ventre de Drog’rar lui fit faire un demi-tour, tous les sens en alerte. Il s’était rationné depuis des jours, afin de pouvoir prolonger son observation dans la tour, en espérant L’apercevoir. Maintenant son ventre le commandait, affamé.
***


Bien le bonsoir messires. Je suis Drog’rar, d’E’myon, chez les Neldas.

***
Il devait faire preuve de la plus grande concentration pour se concentrer sur ses hôtes plus que sur leur nourriture.
***


J’ai voulu voir le S’sarkh, en effet. Sans succès … Peut-être je dois apprendre un peu à son sujet, je crois je Le ne connais pas beaucoup en fait. C’est pour ça je suis serviteur. Je ne sais que utiliser mes mains, je les donne pour ceux qui connaissent mieux le S’sarkh.

 
Samael

Le Luang 22 Dasawar 1508 à 10h57

 
Samael poussa une épaisse tranche de pain et le fromage vers le Nelda.

Assied toi donc et partage notre repas, Drog'rar d'Emyon. La Contemplation ouvre l'appétit.

Le Nelda reprit ensuite, rebondissant sur ls paroles du nouveau venu :

Et bien nous avons tous à apprendre à Son sujet. Même les plus érudits ne peuvent se targuer de le connaître dans son entier. Tel sont les fondements de notre Philosophie. Puisque nul ne peut embrasser intégralement son Immensité, alors chacun des Piliers tente de s'approcher d'une des facettes et la Communauté peut ainsi l'appréhender d'une manière un peu plus global.

Les fondations de tous cela repose sur les Serviteurs du Corps, sans qui rien ne serait possible aux trois Socles. Ils s'occupent de nos corps et du matériel pour la Communauté, la ou les trois Socles s'occupent de notre spiritualité et du renouvellement des générations. Nous sommes tous des rouages infimes d'une machine imposante à Son service.

Le Nelda termina sa dernière bouchée de pain et fouilla lentement dans sa sacoche. Il en extirpa un sachet brun et d'un air mystérieux à son apprenti :

Messire Dascoll, cela devrait vous ravir. Comme je vous le disais, je reviens juste d'une escale à Arameth et j'en ai ramené quelques trésors.

Le Nelda ouvrit le sachet et révéla des fruits secs, des fruits du désert d'Amody, dattes et figues tel qu'on peut les trouver sur les étals du Souk d'Arameth.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Matal 30 Dasawar 1508 à 23h02

 
La Saison Froide avait finit par s'installer sur les terres de Syfaria. Comme de coutume, les peuples qui la subirait seraient forcés à changer quelques habitudes pour mieux endurer les contraintes hivernales. Pourtant, cette année-là, quelques signes inquiétants avaient commencé à se manifester.
Au coeur de la conversation, Jeylan crispa ses doigts sur les tissus de sa cape et de ses tuniques. Il grelottait.

Tachant de ne rien montrer aux neldas de cette satanée et subite faiblesse qui s'emparait de lui (En plus, il venait de manger!), le jeune tchaë se revêtit d'un apparent sourire affable et ajouta à la suite des paroles de son maître.


Des rouages, oui. La force émanant de Son esprit nous mène à prendre des décisions, faire des choix pour mieux nous rapprocher de la Vérité mais aussi Le comprendre...

Des choix, oui. Des concessions...Comme cela était frustrant quand on désirait savoir et enrichir son esprit de nouvelles révélations!

Il se leva et passa devant les deux neldas dont les poils permettaient assurément de moins souffrir du froid glacial qui s'était levé.

Enchanté, mon cher Drog’rar... Ainsi, vous faites donc parti du socle des Artisans-marchands. C'est très louable. Le commerce est vital quand on en use pour une juste cause. La votre et celle de vos confrère est entièrement justifiée mh...

Il s'humecta sa lèvre inférieure qui commençait à s'assécher. Quand son maître l'apella pour lui faire découvrir quelque chose, il revint à lui et regarda le sachet brun qu'il lui présentait avec une grande curiosité. L'instant d'après, ses grands yeux s'équarquillèrent d'interêt et un large sourire naquit sur ses lèvres.

Oh! Des fruits sec de la Perle d'Amody! Merci, cher maître adoré!

Il n'allait pas lui sauter au coup quand même, il puait bien trop. Ceci dit, Jeylan était vraiment heureux de ce présent. Prenant une datte confite, il l'amena à sa bouche pour la déguster avec plaisir. Alors, son inquiétude revint, éveillée par une lumière étrange...celle du ciel.

Le crépuscule était rapidement tombé sur les montagnes. La faible lumière du jour avait laissé place à une nuit sombre mais pas rendue noire. Le firmament demeurait baigné par ces étranges couleurs qui n'avaient rien de naturel.
Oui, cette année-là, les choses ne seraient plus les mêmes...


 
Samael

Le Vayang 2 Jangur 1509 à 23h16

 
Samael sourit au jeune Tchäe et termina le repas. La nuit tombait rapidement en cette année rigoureuse. Le Nelda se leva du parapet et se dirigea vers les escaliers.

Nous ne le verrons plus dans la pénombre. Descendons préparer le bivouac pour passer la nuit. Demain nous rentrerons en ville pour nous préparer à notre prochain périple. J'ai hâte de repartir sur les routes de Syfaria.

Le Nelda se tourna ensuite vers Drog'rar et lui demanda :

Et vous messire, que pensez vous faire prochainement? Vous pourriez vous joindre à nous pour voyager? Il ne fait pas bon s'aventurer seul sur les routes. Un groupe rencontre souvent moins de souci.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Jeylan Dascoll

Le Sukra 3 Jangur 1509 à 23h57

 
Jeylan observait les auras céleste avec une fascination presque hypnotique. Ce fut la voix rauque et grave de son maître qui le tira de sa gangue de froid et de contemplation.

Un...un bivouac? Ah, pour sûr. Allons l'installer!

Un bon feu! Et des murs et un toit aussi, de grâce!
Sur le fait de voyager, Jeylan n'était pas un douillet. Mais avec des températures aussi extrèmes, sa nature de tchaë reprenait le dessus. La perspective de rentrer en ville le fit tiquer. Il fit volte face et revint d'un pas rapide vers Samael.


Oh, je suis parfaitement d'avis de refaire un petit crochet par la ville afin de...s'aprovisionner, bien sûr! Ce froid là est surnaturel et dépasse la décence hivernale! Je sens déjà combien il m'incommode, ce qui est totalement inacceptable! Oui, mon cher maître, et un petit détour par La Mission! Une fois les pieds réchauffés par l'âtre, je serai bien plus efficace pour repartir!

Ah non! Il proposait à cet embarrassant Drog'rar de se joindre à eux pour le prochain voyage! Il ne faisait pas parti du socle de la Voix et semblait assez peu subtil, capable donc de faire ombrage à l'aura que le jeune tchaë avait prévu de diffuser sur les Ignorants.
Quoique...il était bien artisan et marchand, quelque part...Utile donc, d'une certaine manière...

Grand sourire.


Oh oui, joignez-vous à nous, mon cher Drog'rar!

 
Kaboren

Le Dhiwara 4 Jangur 1509 à 11h54

 
*** Un tchaë de petite taille arrive en trottinant, un sourire lui barrant le visage. Avisant celui qu'il prend pour Samael, il fait un signe de main dans sa direction. C'est le geste de trop car, trop heureux de d'enfin arriver à destination, il manque l'un des nids de poule qui déforme la route et glisse dedans.

Le voilà désormais à terre, rouge de honte. ***


Et bien voilà une entrée... fracassante.

*** Se relevant en tentant de garder un semblant de dignité, il se dirige plus calmement vers Samael et le salue plus calmement. ***


Ouf, ce fut un long voyage...

*** Il époussette sa robe. ***


Mais nous y voilà ! Et voilà donc ce fameux Monolithe... j'ai lu beaucoup à son sujet, je crois que je le connais par coeur !

*** Marmonnant dans sa barbe. ***


Et c'était quand même mieux en bouquin... voilà juste une grosse pierre, en somme.


*** Puis se tournant vers son nouveau compagnon. ***


Et bien, que faisons nous maintenant ?
Allons nous porter la parole du S'sarkh ou y a-t-il quelque chose de particulier à voir ici ?


 
Samael

Le Julung 15 Jangur 1509 à 22h59

 
Samael accueillit le nouveau venu affablement.

Maître Kaboren, vous avez fini par réussir à vous orienter. Joignez vous à nous pour cette veillée. Dés demain nous regagnerons la ville. Nos affaires ici sont terminées.

Les compagnons bivouaquèrent donc tranquillement autour d'un petit feu de camp. Les discussions théologiques habituelles allèrent bon train entre les Témoins modérés et fanatiques. Samael en profita ensuite pour jouer quelques airs sur son Sitar et chanter les sagas célèbres qui composaient son répertoire.

Et le lendemain matin, nos compères regagnèrent tranquillement la Scintillante.



HRP : désolé pour le temps de réponse

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

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