Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Ange déçu

La terre vue du ciel
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Sujet lancé par Penthésilée
Le 04-12-1508 à 01h16
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Posté par Penthésilée,
Le 05-12-1508 à 02h23
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Penthésilée

Le Julung 4 Dasawar 1508 à 01h16

 
Note HRP : ce fil de discussion est ouvert à quiconque voyage par bateau nemen au départ de Kryg, vers les villes de l'Ouest, cette semaine
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Penthésilée, appuyée au bastingage du navire nemen assurant les liaisons vers l'Ouest au départ de Kryg, hésite entre admiration béate et retenue philosophique :

Chaussée de ses vieilles bésicles, elle observe le panorama, profitant d'un curieux phénomène de redoux affectant les couhes supérieures de l'atmosphère au passage d'un haut-relief. Évidemment, elle ignore absolument ce qu'est le fœhn, aussi est-elle agréablement surprise de ne pas geler sur place. Elle soupçonne intuitivement que ce petit miracle ne durera pas très longtemps, alors elle reste à l'extérieur tant qu'elle le peut, légèrement vêtue d'une tenue de soirée estampillée Elias Armilia : le genre de chose qu'elle ne pourra guère porter à Jypska, sa destination.

Ah, pour sûr, le spectacle a tout pour plaire : vue de trois mille mètres d'altitude, sous les lumières pâles des astres froids et d'une lune à la blancheur de lait, Syfaria est belle, innocente et virginale. Mais la Haut-Rêvante, que sa nature primesautière incite à se perdre dans la douce vision de ce tableau pastel au noir, ne peut s'empêcher de conserver une certaine distance, un certain quant-à-soi.
Oui, Syfaria est belle...






Belle, vue de loin. On ne perçoit pas les monstres, on ne sent pas les effluves, on n'entend pas les cris, on ne voit pas le sang, du ballon. La vie torturée qui s'agite dans la boue souffre en silence, cachée aux yeux verts de la jeune nelda. Mais l'enseignement des siens imprègne sa lecture de la réalité : les pires pièges sont ceux qui vous séduisent quand vous baissez la garde.

Aux alentours, il n'y a personne. Les passagers supposent, avec bon sens, que le pont du navire est impraticable en cette saison. Les membres d'équipage, tous nemens, ne les contrarient pas : moins il y a de monde à l'extérieur, plus ils peuvent manœuvrer en paix. La veilleuse ne les gêne pas, se contentant de les éviter, indifférente à leurs rares allers et venues. A cette heure, de toute façon, ils n'ont pas grand-chose à faire : le bateau suit son courant aérien portant sans peine.

Penthésilée soupire et se penche davantage, pour mieux percevoir les reflets de la lune dans l'eau : elle survole un grand lac, ou un fleuve, ce n'est pas clair...
Une ou deux lumières flageolantes traduisent, en contrebas, la présence d'un village poussiéreux.


Penthésilée
Vigie du Rêve
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Penthésilée

Le Vayang 5 Dasawar 1508 à 02h23

 
Penthésilée est perdue dans ses pensées lorsqu'elle est visitée d'une manière inattendue.
Une visite qui la fait presque sursauter (ce qui est quelque peu dangereux, lorsqu'on est appuyée au bastingage d'un navire évoluant à hauteur des cimes)...






Il s'agit d'un message mental de Liam.
Liam, seul moush'tin symbiosé de l'Ordre, trop petit pour être seul à voyager sur les routes, mais trop curieux pour rester sagement chez ses parents.
A-t-il des parents, d'ailleurs ? La question mérite d'être posée ; que pensent-ils de leur enfant, nanti d'un mou quand tant d'adultes n'en ont pas ? Est-il un sujet de fierté ou d'inquiétude ? Les deux, sans doute.

Liam n'arrive pas à dormir, pense-t-il, et réclame une histoire à la Sentinelle. Bien qu'elle soupçonne le petit fugueur d'en rajouter, simplement pour le plaisir de découvrir un nouveau récit, elle est attendrie : il n'y a pas si longtemps, c'est elle qui quémandait des contes à sa mère, son père et surtout à feu son Précepteur Neij. Sans lui, sans doute serait-elle une veilleuse écervelée, brute de fonderie, incapable d'aligner trois phrases sans dire une ânerie... mais chez les Hauts-Rêvants, l'apprentissage n'est pas un vain mot : l'éducation des guerrières ne fait pas l'impasse sur les sciences humaines, en particulier l'Histoire et la Philosophie de l'Ordre. Et la tradition orale de la transmission du savoir alimente un nombre incalculable de contes et de légendes...

Enfin, en théorie : Penthésilée s'est sentie bien seule, lorsqu'elle a voulu partager ses fables avec les siens via le consensus de pensées communes.
Personne n'a relevé le flambeau. Personne n'a participé. Au point qu'elle a fini par abandonner.

Mais Liam est petit, il est tout seul, et il veut une histoire. Alors la Briseuse se concentre, et pense pour lui le conte des Quatre singes... et du marchand de chapeau.


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