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Le Merakih 10 Dasawar 1508 à 19h39
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| C'est alors que Syin Lothar quittait la Shaïm de l'Equilibrium qu'il décida que sa tâche en Syfaria n'était pas encore terminée. Sa Foi était sa source de vie et tant qu'il lui restait un souffle, il devait aider.
L'avenir était tout aussi sombre que pouvait l'être le ciel en pleine journée.
Syin avait entendu les récits des dernières aventures de Flymeur sur les canaux télépathiques et une chose l'avait marqué. L’assassin envoyé du P'khen S'sarkh semblait maintenant se trouver dans les Collines Maudites et le Tydale ne voulait laisser le seigneur ennemi jouer librement dans cette partie.
Il n'était pas le seul symbiosé à avoir décidé de mener une enquête en ce lieux désolé mais Syin n'avait pour l'instant que remarqué une réflexion du Maîtres des Crépuscules Renald Gath. Usant de message télépathique privé, les deux hommes se mirent rapidement d'accord pour se retrouver près de la contrée évoquée.
Alors que Syin attendait pour prendre lui aussi la route que son équipement soit fini d’enchanter et que le précieux titre de déambulation lui soit accordé, il reçut un message télépathique. C’était son vieil ami Erling, Témoins du S’sarkh, qui le contactait pour obtenir également les titres nécessaires à la traversé des Terres de l’Equilibrium. Apparemment une expédition avait été également monté bien loin de là pour trouver les réponses de l’influence du P’khen en cette histoire. Outre Erling, un autre Témoin était de la partie Orol'Nar et une femme du Matriarcat Arkana Voroshk.
Syin connaissait bien Orol’Nar, il s’était côtoyé à plusieurs reprise et même si les deux hommes n’étaient pas autant liés que pouvaient l’être Syin et Erling, le Tydale l’appréciait. L’ex membre de l’Equilibrium ne se souvint pas sur le coup d’Arkana Voroshk car en réalité il ne s’était qu’à peine vue il y a maintenant bien longtemps dans les Lagunes de Glaces mais le Témoins Tydale raviva ses souvenirs. Même si l’épisode n’était que peu agréable, Syin se remémora effectivement la présence d’Arkana. L’histoire était ancienne et la vie de Syin avait beaucoup changé depuis, de toute façon il n’avait rien à reprocher à la Tydale.
Syin prit alors contact avec tout ce petit monde pour tenter de s’organiser. Si autant de symbiosés allaient dans la même direction autant pouvoir s’entraider. | |
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Le Julung 11 Dasawar 1508 à 17h55
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| Selon les Factions, on aurait appelé ça le dessein du S'sarkh, la volonté de la Dame, la trame du Tableau ou le hasard. Toujours est-il qu'à l'annonce de la présence de Kysall au nord des Collines Maudites, Erling se trouvait justement en train de se diriger vers cette région. Il avait choisi de rallier le Matriarcat par cet endroit, voulant par là chasser les souvenirs dans un ancien voyage qui s'accrochait à ce lieu dans son esprit.
Lorsque le premier message télépathique concernant cette affaire fut émis, le Propage venait juste d'arriver au bout de la route à l'est de Krell. Il avait acheté au petit village Equilibrien des rations en grand nombre. Il était plutôt optimiste pour la suite de son périple et avançait d'un bon pas. Toutefois, les nouvelles qu'il apprit lui firent s'arrêter et le Tydale sollicita Tod plus qu'à l'ordinaire pour répondre au discussion interfactionnelle.
Bien que les informations furent des plus graves, le Témoin ne put s'empécher de se réjouir d'être de nouveau impliqué dans les affaires de Syfaria comme il l'avait été auparavant. Malgré les mises en garde, il continua d'avancer vers l'est et fini par monter un petit camp non loin de la mer. Là il prit du temps pour se reposer.
Là, lorsqu'il se réveilla, ce fut à cause du froid. Il découvrit avec stupeur qu'il tombait une neige abondante et que par endroit, elle tenait déjà au sol. Des souffles brulants de vents froids venant du Nord le glaçaient jusqu'au et penser qu'ils venaient de la Lagune de Glace ne l'aidait pas.
Tod dit :Malgré tout ce que l'on nous a recommandé, on ne peut rester à l'écart des montagnes. Nous gèlerions sur place !
Tu as raison, nous partons.
Erling rangea ses quelques affaires et vérifia l'étanchéite de ses bottes. Il les remboura d'une bande de tissu qu'il avait emmené pour des bandages. Enfin, il jeta son sac sur son dos et s'engagea avec prudence dans la plaine jusqu'aux montagnes.
Le soir le trouva non loin d'une vieille mine d'argent, dans une petite grotte que le Témoin trouvait à l'heure actuelle fort accueillante. Là, il reprit son attente et ses échanges télépathiques.
Pélerin du S'sarkh | |
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Le Merakih 17 Dasawar 1508 à 17h01
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| Celà faisait maintenant six longs jours que le Tydale patientait dans sa grotte. Si cette dernière était maintenant bien mieux amenagé qu'à l'origine, Erling, lui, la voyait de plus en plus comme un endroit inconfortable et ennuyeux tant l'attente lui paressait longue. Il avait passé une première nuit dans le froid sans oser allumer un feu. Pourtant, frigorifié et tremblant quand l'aube arriva, il se résolu à prendre des risques en faisant une petite flambée au bord de la grotte pour ne pas s'enfumer. Il trouva ici et là des bouts de branches dépassa de la neige et eut toutes les peines du monde à faire naître un petit brasier avec son briquet en amadou.
Les jours suivants se passèrent à contempler les flammes ou les alentours. Erling ne se risquait hors de son refuge que pour aller chercher du bois et, une seule fois, il du chasser une bête pour subsister. Les rations de Krell fondaient comme neige au soleil. Mais dans l'expression seulement car en ces lieux, Erling voyait de plus en plus le manteau blanc recouvrant le sol comme un linceul.
Ce ne fut que le sixième jour après son installation, qu'un message parmi les autres qu'ils recevaient grâce à la symbiose, lui annonça la nouvelle qu'il attendait. Le premier de ses compagnons était arrivé sur les lieux.
Sans attendre plus longtemps, le Tydale remballa ses affaires, mit un bon tas de neige sur le feu et quitta les lieux sans se retourner. Depuis le deuxième jour qu'il était ici, il savait quel chemin il allait prendre pour rejoindre le Pilier Perdu. Ce n'était pas vraiment loin. Quand à la localisation de dangers potentiels, il n'avait rien vu d'inquiétant.
Deux heures plus tard, le Témoin sortit enfin des montagnes pour s'engager dans la plaine qui menait au Pilier. Toujours en marchant plein est, il arriva à son but une heure plus tard, les bottes trempées, le souffle lourd, les muscles engourdis mais le coeur plus vaillant que les jours précédents.
Erling balaya les environs du regard sans apercevoir une silhouette amicale. Seulement deux ou trois rejetons de l'Ennemi en maraude qui ne semblaient pas chasser le Tydale pour l'instant. Inquiet, il continua de s'approcher du Pilier qui le dominait maintenant complètement. Ce fut alors qu'il levait les yeux vers lui qu'Arkana se revéla à lui, le faisait sursauter.
Hajar à vous, Dame Arkana. Vous m'avez surpris.
Pélerin du S'sarkh
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Le Julung 18 Dasawar 1508 à 05h03
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| *** Orol'Nar arriva au pillier durant la nuit. Arkana était voilée à ses sens, mais il trouva Erling. Le tydale dormait emmitoufflé dans ses fourures. D'une tape amicale, le contemplateur le réveilla. ***
J'ai traversé les montagnes par l'est jusqu'aux collines maudites et suis revenu par le sud. Il nous faudra éviter l'est. Même l'est de cette vallée. De puissantes créatures y rôdent. Je n'ai trouvé aucune âme qui vive mis à part vous.
*** Il murmurait gravement, conscient que le moindre bruit pourrait être pour eux un danger. Bien qu'il était heureux de trouver un autre poussiéreux en ce triste endroit, un visage non seulement connu mais qui par surcroît avec lequel il avait risqué sa vie auparavant, il n'en montrait rien. Le nelda semblait fait de marbre recouvert d'une bonne couche de givre. ***
Rendormez-vous, je prendrai le premier tour de garde.
*** Aposant une fois de plus sa main sur le propage, de façon rassurante cette fois, il se retourna et s'adossa au pillier en position assise, sa lourde épée en main. ***
Seule la Foi donne un sens à l'acte. | |
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Le Julung 18 Dasawar 1508 à 18h32
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| Tout d'abord, Erling fut ravi de se retrouver de nouveau avec un Poussièreux. Cependant, sa dernière rencontre avec la Némésis du Matriarcat s'était mal fini. Pour des histoires de théologie, comme c'était souvent le cas. La sensation de danger qui planait dans l'air et le fait que le Tydale ne put vraiment voir son interlocutrice conduisirent aussi au silence qui s'installa.
Finalement, fatigué par sa marche et par le fait d'être sans cesse aux aguets, le Propage se coucha au pied du Pilier et, ramenant ses habits et ses couvertures contre lui, il s'endormit.
Ce fut donc Orol'Nar qui le réveilla pendant la nuit. Les sens et l'esprit embrouillés, le Témoin ne comprit qu'à moitié les mots de son ami. Il ne saisit concrètement que sa deuxième phrase et il se recoucha donc.
Merci mon ami.
Puis, avant de ressombrer dans le sommeil.
Je suis content que vous soyez là, Orol'Nar.
Pélerin du S'sarkh
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Le Julung 18 Dasawar 1508 à 19h59
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Les Montagnes de cette région de Syfaria étaient particulièrement hostiles. Difficiles d'accès. Lieux impénétrables et emplis de recoins insondables.
Le plateau où se trouvait le pilier perdu était plus "accueillant", mais la récente et épaisse couche de neige ne facilitait pas les déplacements.
Quelques créatures, inoffensives, allaient et venaient entre les rochers, frêles esquifs de vie native en ces lieux glacés.
D'autres créatures rodaient, attentives. Prédatrices.
Des traces d'un campement récent furent bientôt découvertes par les poussiéreux présents, au creux d'un ensemble de rocher.
Prudents, les symbiosés pensaient ne pas s'être fait remarquer.
Nulle troupe de rejetons.
Pourtant, ils ressentaient une pression, comme un grattement sur la nuque.
Sans pouvoir le définir, l'atmosphère des lieux irradiait un danger sourd et prégnant.
Au delà des sensations habituelles en Syfaria...
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Le Sukra 20 Dasawar 1508 à 00h26
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| Lorsque Syin se réveilla, il ne sût si c'était le jour ou la nuit. Il ne pensait pas avoir dormi longtemps mais le clair obscur était tel qu'il ne voyait ni soleils ni étoiles. Rangeant sa couverture il rappela son Mou.
" Chuuut reste près de moi. Je ne voudrais pas qu'on attire l'attention d'une... chose. "
Chuuuuuuuuuuuuut ! dit :T’inquiète ! Les Mous tout le monde s'en fiche. C'est pas comme si en voir était quelque chose d'anormal....
" Enfin, un avec des cornes. "
Chuuuuuuuuuuuuut ! dit :"Ho oui ! "
Le Tydale prit alors la direction plein nord, c'était la direction la plus courte pour rejoindre le reste du groupe.
Les montagnes ne comportaient pas de chemin et les voies que Syin devait emprunter étaient très escarpées. Au bout d'une heure, regardant derrière lui, il estima qu'il avait fait 50 mètres à vol d'oiseau.
" Hé bien ! Nous ne sommes pas arrivés. " Souffla-t-il.
Puis tournant la tête vers ce qu'il avait encore à parcourir, son visage se glaça. Une immense tornade faisait rage devant lui et bien plus dangereux encore un Vortex vadrouillait.
Se jetant au sol, le Tydale émit une petite prière pour ne pas avoir été remarqué. Les secondes puis minutes passèrent et Syin fut, un peu, soulagé. La créature aux motivations mystérieuse ne s'était pas rapprochée.
Songeant un moment, l'aventurier ne voyait que deux solutions se présenter devant lui : faire demi-tour et perdre inutilement beaucoup de temps ou tenter de contourner les dangers et de trouver un passage tout en observant l'activité des lieux.
Syin était perplexe, l'origine de la tornade l'intriguait. Il décida donc de continuer son périple dans la montagne même si cela le mènerait peut-être qu’à un cul de sac. Usant de tout son art dans le camouflage, le Tydale se remit en marche, très lentement. Il savait qu'il ne pourrait se dérober indéfiniment aux regards du Vortex mais il savait également que passer en force ne serait qu'un acte suicidaire.
Lors d'une de ces haltes à l'abri d'un rocher, Syin contacta télépathiquement les autres membres de la faction. Il était temps de les informer de sa situation et de plus il était curieux de savoir si les événements climatiques particuliers du lieu étaient une chose connus des poussiéreux.
Continuant à avancer à son rythme, Syin découvrit vite que la suite ne se déroulerait pas mieux. Retrouvant un légers sourire lorsqu'il aperçut au loin un corridor qui semblait être épargné par les vents dévastateur, il vit aussi que pour l'attendre il faudrait passer tout proche de deux gambols, d'une Kryline qui ne semblait pas dans son état normal, d'un de ces faux loups plutôt aberration et d'un mignon Condomignon.
Chuuuuuuuuuuuuut ! dit :" Dis ça y est tu retrouves tes instincts matriarcaux ? Tu te ris de la mort ? "
Le Mou venait de retrouver son humour ravageur mais Syin ne pouvait que ce rendre à l'évidence, s'il réussissait à passer ce serait miraculeux.
" J'œuvre pour la Dame, elle me protégera. " Tout du moins l'espérait-il.
Prenant soin de ne faire dégringoler aucune pierre et de ne s'exposer à aucun des regards, le Tydale progressait non sans doute dans la montagne. Arrivant à la source de l'Oria, il s'arrêta. Cela ne faisait quelques heures qu'il s'était levé mais déjà la fatigue, physique et nerveuse, était grande. Il n'était pas à l'abri mais il ne pouvait aller plus que de rester coincer au milieu de tous ceux qui n’attendaient qu'une proie pour se régaler. | |
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Le Sukra 20 Dasawar 1508 à 03h02
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| Un point jaune tour à tour vaillant et brillant, gaillard braillard, ou couard larmoyant s'agitait dans les montagnes.
Il avait bien songé au départ faire preuve de discrétion.
Seulement c'était définitivement pas son truc. Pourquoi ? Simple ! Ça demandait d'attendre, de patienter, de guetter, et même parfois de croquer le marmot !
Il avait bien passé une nuit déplorable, traqué par un noosphage, hurlant plus fort que le blizzard, fuyant le danger dans la plus indescriptible des courses, mais depuis il marchait à grands et insouciants pas, glacé et ravi dans les montagnes.
Il était arrivé il y a peu au pilier abandonné et y avait rencontré la faune locale, en l'occurrence des poussiéreux non corrompus répondant aux doux noms d'Arkana, Orol'Nar et Erling.
Depuis il avait passé la nuit à grimper le long du pilier de poussière, retenant ses exclamations lorsque les pierres lui faisaient défauts, avec en tête que ça lui ferait un bon point d'observation pour de futures recherches...
Ils allaient avoir le choix:
-Se lancer sur les traces, probablement déjà disparu si ce n'est via la divination ou l'intervention de la dame, d'une cible mouvante dernièrement divinée il y a cinq jours à une quarantaine de kilomètres, exceptionnellement bien armée, dangereuse, et qu'ils traqueraient dans un environnement difficilement plus hostile, entourés et très certainement surveillés par les colistiers (et amis) de la donzelle sur l'échelle de qui tape le plus fort pour impressionner le plus méchant.
-Se lancer dans l'exploration des fondations de la cité perdue de Rastryghën dont on dit qu'elles abritent les plus formidables des champions du P'KhenS'sark et autres engeances peu recommandables... Enfin... non le mot autres est mal utilisé... une armée d'engeances peu recommandables qui peut maintenir enfermée pendant quatre cents ans six cent mille nemen qui ne sont pas particulièrement des manchots quant il s'agit d'aller faire le boucher... mais après tout, l'Armée qui a maintenant quitté Ulmendya et dont personne ne sait où elle peut bien à présent se terrer pourrait ne pas y être... tout cela ne sont peut être que des fabulation de grand mères ?
Entre les deux son cœur balance.
Et puis, qui est-il pour décourager ces fières et braves poussiéreux... ils savaient que cela était du suicide et ils y sont allés, à part eux qui en auraient eu le courage ? Lui c'était différent, un rien moins noble. C'est sur ces sombres méditations que l'entropiste perché sur le pilier se roula en boule dans ses couvertures et s'endormit, une fois encore glacé jusqu'aux os.
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Le Luang 22 Dasawar 1508 à 18h10
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| Ayant tout d'abord prit une station debout pour s'exprimer, le maigre Tydale s'assit au cours du discours de la Matriarche, vaincu par les vents froids. Le maigre mur de pierre lui offra la protection qu'il cherchait. Quand la Tydale se tût, il traduisit les paroles, en S'sarkhnesh pour Orol'Nar et en Shai pour Renald. Il rumina ensuite les paroles d'Arkana et reprit la parole.
Votre discours a le mérite d'être clair, Dame Arkana. Et pertinent bien sûr. Je ne pense pas que l'un d'entre nous ait quelque chose à y opposer alors allons dans ce sens.
Le vent n'avait pas faiblit mais le Tydale se remit debout et fit quelques pas, d'abord à gauche, puis à droite. Le Propage mit de l'ordre dans ses pensées puis continua.
Le premier problème est de localiser la Traitre. Je ne maitrise pas du tout la divination. Est ce que quelqu'un du groupe n'est pas ce cas ? Sinon, il nous faudra trouver quelqu'un d'extérieur à joindre pour nous aider.
Ensuite, comment procèderons nous si nous la trouvons ? Tout semble indiquer qu'une tentative de diplomatie serait vouée à l'échec. Cependant, Kysall venant du Matriarcat avant de retourner sa veste si j'ai bien saisi, auriez-vous certaines informations pouvant nous aider que nous ne connaitrions pas ? Des choses susceptibles de l'atteindre ou autres.
Sinon, il va falloir improviser en fonction de ce qu'elle semble vouloir faire. Aussi, peut être devrions nous voir ce que chacun de nous fait de mieux afin de gagner en efficacité. Je pense pouvoir dire que je suis un éclaireur efficace et un médecin compétent. Je peux aider à l'arc mais mon carquois est quasiment vide. Il faut que Syin arrive pour me réapprovisionner. Dame Arkana et Orol'Nar sont de bons combattants. Qu'en est-il pour vous Renald ?
En tant que Propage, il était du devoir d'Erling de parler beaucoup. Pourtant là, alors qu'il débitait mots après mots en trois langues, on aurait facilement pu croire que le Tydale parlait avec le seul but de se rassurer. Et c'était le cas. Pourtant, dès qu'il se tût de nouveau, Erling prit de nouveau conscience de l'étrangeté du lieu et de sa fragilité. Le regard qu'il lança à ses compagnons fut donc franchement peu rassurant.
Pélerin du S'sarkh
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Le Matal 23 Dasawar 1508 à 01h42
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Les lieux défilaient au rythme de la marche du dit dandy. Et tandis que son sourire restait invariable, les paysages devenait de plus en plus lugubres.
Depuis qu'il avait du quitter la route, de vastes plaines blanchies par la neige avaient précédées un marécage des plus douteux qui s'entassait sur les flancs des collines du nord, les fameuses Collines Maudites. Qui entre-nous, bien que peu fréquentables car très fréquentées, n'avaient de maudites que le nom. Car qu'on se le dise, le plus rebutant dans ce domaine vallonné, c'était leur aspect. Oui bon, certes, s'y trouvaient aussi deux trois -voir cinq six- rejetons capable d'éradiquer un poussiéreux d'un regard, et certains même sans regarder. Mais bon, si on s'effraie pour si peu ... Oui, oui, il est vrai qu'il y avait aussi certaines créatures craintes des rejetons eux-mêmes, mais bon, à ce niveau là ...
De toute façon, suffisait de les ignorer, de regarder ailleurs -voir de carrément fermer les yeux- et d'avancer tout droit comme si de rien n'était. C'était une technique qui avait fait ses preuves, et en tout cas, qui marchait pour l'instant plus que bien pour l'Arlequin.
Bah quoi ? On est Syfarien ou on ne l'est pas !
On survit et on squeeze la réalité en la déformant, c'est ce que tout le monde fait, non ?
Quoi qu'il en soit, notre Jémori -enfin 'notre'...- descendait la pente de la dernière colline -sans doute un peu moins maudite que les autres car c'était la dernière et qu'elle ne précédait pas une montée- pour arriver dans un plaine. Une plaine froide, en prise aux vents et qui se prosternait aux pieds de terribles montagnes. Qui elles, pour le coups, si elles n'avaient pas de noms, en auraient peut être mérité un. Mais que voulez-vous, c'est comme ça, le monde est mal fait, un point c'est tout.
Ne restait plus qu'à trouver son chemin pour rejoindre les autres. Et au jugé, de par son sens de l'orientation -bien plus qu'inexistant- la chose n'allait pas être aisée -c'est dire-. En même temps, si ce Pilier portait aussi judicieusement son nom que les 'collines en fait pas si maudites', il ne serait pas si perdu que ça.
Enfin bon ... Tout ça pour dire que le Tydale Chamarré avançait.
Et qui plus est, à belle allure.
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Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux. | |
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Le Julung 25 Dasawar 1508 à 11h58
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| Penthésilée progresse à pas de loup, alternant les sprints soudains aux phases d'immobilité absolue.
Il y a, en marge de ces maudites montagnes, une concentration invraisemblable d'aberrations. En passant sous un sérac, elle observe une créature humanoïde grosse comme une maison, qui semble entièrement constituée de cristaux. Un peu plus loin, c'est une sorte de monstre mi-animal, mi-mécanique, qui s'articule comme une grue de cauchemar. Elle ne compte plus les Jytryans déchus et autres rejetons plutôt sérieux entraperçus entre deux congères, sur des torrents de roches ou des éboulis. La jeune nelda à la blanche fourrure loue les Quatre de lui offrir ce beau manteau de neige qui la phagocyte et la cache, ton sur ton, aux yeux de ses ennemis.
Depuis qu'elle a quitté la relative sécurité des environs de Zarlif, elle demeure camouflée en permanence. De jour, elle use de tous ses sens, en particulier de sa vue, pour s'assurer une discrétion maximale. De nuit, elle ne s'endort qu'aux tréfonds des anfractuosités, grottes ou avens découverts, quand ce n'est pas derrière le paravent trouble d'une cascade ou d'une chute d'eau gelée. Pour sa traque distante, en attendant que son regard prenne le relais du sixième sens des puissants devins hauts-rêvants, elle s'est équipée pour un long voyage en solitaire : réserve de vivres séchés, carquois de flèches bien rempli, bottes de marche griffées Armilla et... potions aux effets protecteurs variés. Il ne lui reste plus qu'à compter sur un destin clément, autrement dit, sur la chance. Car de son coté, elle fait tout ce qui peut être fait. Le petit plus, qui fera la différence entre le succès et la mort, ne lui appartient pas.
La Sentinelle du Rêve sait qu'un groupe d'aventuriers aguerris est parti en direction du pilier perdu il y a plusieurs jours déjà. A sa connaissance, les siens ne disposent d'aucune nouvelle particulière sur leur sort. Peut-être sont-ils encore positionnés près du bâtiment, au-dessus de la ville supposée du maudit et de ses sombres troupes ? Elle doute pourtant qu'ils aient vu quelque chose de remarquable, supposant que dans un tel cas de figure, l'information aurait circulé et aurait été relayée auprès des poussiéreux impliqués dans l'affaire Flymeur. De toute façon, son projet n'est pas de rejoindre la petite escouade, qui n'a que faire d'une archère de plus. La disciple de Toh n'est là que pour une seule et unique raison : retrouver Kysall, la filer, l'espionner, et rendre compte.
C'est une mission dont le succès, fort improbable, repose sur le secret. Penthésilée n'a aucunement l'intention de gêner ou pire encore, d'attaquer la tydale : ce serait un passeport assuré pour le pilier, avec la garantie de voir l'ennemie redoubler de prudence. Peut-être n'est-elle déjà qu'un leurre, une chèvre de luxe lâchée en pleine cambrousse pour occuper l'attention des poussiéreux tandis qu'ailleurs, via quelque autre pantin du maudit, d'autres complots se dessinent sur leur dos. Peut-être même qu'un guet-à-pend magnifique se prépare à l'encontre de ses poursuivants, à commencer par la Veilleuse qui ne sait pas grand-chose de celle qu'elle traque, ne l'ayant vue qu'en pensée, lorsque son portrait a circulé de consensus en consensus, dont celui du Haut-Rêve...
La jeune nelda progresse sur les pentes abruptes de la montagne enneigée avec lenteur. Elle emprunte un sentier en corniche sur une moraine latérale, en marge d'une vallée glaciaire crevassée comme une vieille pomme, puis monte sur une éminence pour avoir un point de vue élargi sur le panorama montagneux.
Soudain, elle sent avant même de la voir la plus abominable des créatures syfariennes : un Akrotykar abject ! De ces conglomérats vivants d'immondices, de fientes, de chairs décomposées et de restes putréfiés de cadavres s'élève une indescriptible odeur de charnier. Seule la température, bien en-dessous du point de congélation de l'eau, épargne à la Haut-Rêvante la présence d'une monstrueuse nuée de mouches qui d'ordinaire, accompagne et précède l'abomination. Quelle horreur ! Et cette « chose », il n'y a pas d'autre mot, est animée d'une vie ou d'un simulacre de vie qui en fait un adversaire redoutable. Mais qui voudrait risquer de mourir étouffé par des quintaux d'ordures carnées ? Le pilier ressuscite le corps, mais ne protège pas de la folie !
Tout en plongeant sous le couvert d'un sapin dont les branches basses alourdies de poudreuse touchent le sol, elle se souvient de la promesse faite à Ligerio, quelques semaines auparavant : je serai prudente. A cet instant précis, elle se demande si elle agit en parfaite adéquation avec ses mots...
Penthésilée
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